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Le tennis, ne serait-il pas le sport le plus cruel ? Des balles de match en finale de Grand Chelem, puis quelques instants plus tard, le titre qui nous échappe. Le tennis peut provoquer des dramaturgies qui détruisent des carrières. Alors, pourquoi le tennis est-il si dur ?
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00:00 : Introduction
01:54 : Notre Sponsor
02:32 : Un sport d’une cruauté extrême
05:59 : Les moments les plus cruels
12:04 : Le sport le plus dur mentalement
16:48 : Supporter cette pression
Le tennis, ne serait-il pas le sport le plus cruel ? Des balles de match en finale de Grand Chelem, puis quelques instants plus tard, le titre qui nous échappe. Le tennis peut provoquer des dramaturgies qui détruisent des carrières. Alors, pourquoi le tennis est-il si dur ?
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Catégorie
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SportTranscription
00:00Le tennis est un sport magnifique, élégant, à la croisée de la technique et de la stratégie.
00:05Chaque geste est pensé, millimétré et répété des milliers de fois.
00:09Mais derrière cette beauté se cache une vérité plus sombre.
00:12Le tennis est peut-être le sport le plus cruel qui existe.
00:15C'est vrai, parce qu'au tennis il n'y a pas d'échappatoire,
00:18pas de coéquipiers sur lesquels te reposer,
00:20pas de remplaçant pour prendre le relais quand tu perds pied,
00:22pas de chronomètre pour protéger ton avance,
00:25et pas d'égalité possible.
00:26Juste toi face à l'autre, mais surtout face à toi-même.
00:30Tu peux avoir mieux joué, gagner plus de points,
00:32dominer 3-7 entiers et perdre sur un seul coup.
00:35Une fraction de seconde où ton mental flanche et c'est terminé.
00:39Tout s'écroule.
00:40Le travail de toute une vie balayé par un moment.
00:42Un moment que tu ne pourras ni effacer, ni rejouer.
00:45C'est la solitude la plus brutale du sport de haut niveau.
00:48Dans les sports collectifs, tu peux te fondre dans le groupe.
00:51Au tennis, il n'y a pas de refuge, pas de plan B.
00:53Impossible de se cacher.
00:54Chaque jeu peut être décisif.
00:56Chaque point peut être fatal.
00:58Et c'est là que tout se joue.
00:59Le mental.
01:00Cette force invisible qu'on ne voit pas sur les ralentis,
01:03qui ne s'affiche pas dans les statistiques,
01:04mais qui détermine tout.
01:06C'est ce qui fait la différence entre un champion
01:08et un joueur à jamais hanté par ce qu'il a laissé passer.
01:11Aujourd'hui, on va explorer cette zone grise.
01:13Ce terrain instable entre puissance et effondrement.
01:16On va plonger dans les moments les plus cruels de l'histoire du tennis,
01:19là où les matchs se jouent et où les carrières se brisent.
01:22On va chercher à comprendre ce qui fait basculer un joueur,
01:24ce qu'il fait tenir et ce qui l'empêche de sombrer.
01:27Parce que dans ce sport, plus qu'aucun autre,
01:29le mental n'est pas un atout, c'est une condition de survie.
01:32Pourquoi certains s'effondrent à l'instant crucial
01:34et pourquoi d'autres se relèvent toujours ?
01:37Et surtout, pourquoi au tennis, rien ne te pardonne ?
01:40Ni l'adversaire, ni le public, ni l'histoire,
01:43et encore moins toi-même.
01:44Avant de rentrer dans le vif du sujet,
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02:30Un grand merci à Match en Direct.
02:36Dans la majorité des sports collectifs,
02:38tu peux rater ton match et gagner quand même.
02:40Tu peux enchaîner les erreurs, perdre le fil,
02:42faire les mauvais choix,
02:44mais il y aura un coéquipier pour te couvrir.
02:46Un collectif pour absorber ta mauvaise performance.
02:48Mais dans le tennis, il n'y a rien.
02:50Il n'y a que toi.
02:51Pas de coéquipier pour masquer tes erreurs.
02:53T'es complètement seul et chaque point repose sur ta concentration
02:56et ton sang-froid.
02:57Et si tu perds pieds ne serait-ce que 5 minutes,
02:59tout peut basculer.
03:00Tu peux dominer tout un set,
03:02jouer le tennis de ta vie,
03:03mais quand même perdre sur une double faute,
03:05avec la raquette qui tremble.
03:06C'est ça la violence du tennis.
03:08Aucune erreur n'est réparée.
03:09Chaque point est un risque.
03:11Chaque hésitation, un potentiel précipice.
03:13Et bien souvent, c'est pas le talent qui fait la différence.
03:16C'est juste la capacité à ne pas craquer.
03:18À survivre mentalement quand il n'y a plus rien à quoi se raccrocher.
03:21Et parfois, c'est même pas une mauvaise performance qui te fait perdre.
03:23Parfois, tu joues mieux, tu gagnes plus de points, plus de jeux,
03:26tu fais moins de fautes,
03:27et pourtant, tu repars avec la défaite.
03:29Parce qu'au tennis, c'est pas la somme qui compte.
03:32C'est le moment.
03:33C'est le point qui pèse plus que les autres.
03:35Le moment où tu dois conclure, où tu dois tuer le match.
03:37Et si tu le fais pas, peu importe ce que t'as construit avant,
03:40tout s'effondre.
03:41Et le plus bel exemple pour illustrer à quel point le tennis est un sport de moment,
03:44c'est, je m'en excuse aux fans de Roger,
03:46mais évidemment cette finale à Wimbledon en 2019,
03:49où Federer joue un excellent tennis,
03:51mais où factuellement, dans les statistiques,
03:53il est plus fort que Novak.
03:54Si en creuse, on voit qu'il a fait plus d'ace,
03:56moins de double faute,
03:57un meilleur pourcentage de premières balles,
03:59un meilleur pourcentage de points gagnés derrière sa première et sa seconde,
04:02des meilleures statistiques au retour,
04:04plus de coups gagnants,
04:05plus de points gagnés au filet,
04:06et pourtant, il s'incline cruellement
04:08après avoir eu deux balles de match sur son service.
04:11Djokovic soulève le trophée,
04:12un trophée qui symbolise cet aspect clutch du tennis.
04:15Ce côté où t'auras beau être flamboyant sur le cours,
04:17faire tous les plus beaucoup gagnants,
04:19à la fin, c'est le plus solide dans les moments importants,
04:21les moments qui comptent double,
04:23triple qui gagnent.
04:24Donc ce match, cette bascule,
04:25elle reste.
04:26Elle reste parce qu'elle n'a rien de logique.
04:28Dans quel autre sport, un joueur peut mieux jouer,
04:30plus dominer à ce point,
04:32et perdre quand même ?
04:33Au tennis, tu peux avoir quasiment tout fait juste,
04:35et tout perdre parce que tu n'as pas frappé juste au moment crucial.
04:38C'est ça la cruauté du tennis.
04:40Le tennis, c'est un sport qui punit la suffisance,
04:42l'impatience,
04:43et qui récompense la solidité,
04:45et la lucidité.
04:46Mais ce qui rend le tennis unique,
04:48et on peut même dire cruel,
04:49c'est sa dimension presque inhumaine,
04:51dans le sens où il n'a pas de limite.
04:53Bah oui, dans la plupart des sports,
04:54il y a un cadre, une durée de jeu,
04:56avec une fin programmée,
04:57un compte à rebours qui te dit,
04:58bon, encore deux minutes à tenir.
05:00Ce qui fait qu'au football,
05:01au basket,
05:02au rugby,
05:03tu peux gérer ton avance.
05:04Tu peux jouer la montre,
05:05et poser le bus, comme on dit,
05:06pour assurer la victoire.
05:08Au tennis, il n'y a rien de tout ça,
05:09pas de chrono,
05:10aucun répit imposé par le temps.
05:12Donc tant que t'as pas gagné le dernier point,
05:13le match continue.
05:15Tu peux mener 2-7 à 0,
05:16avoir 3 balles de match,
05:18et pourtant,
05:18tu peux rester sur le cours 3 heures de plus,
05:20et tout perdre.
05:21Mais justement,
05:22parce que tu dois aller chercher ta victoire,
05:24tu peux pas te reposer sur le temps qui passe.
05:26Au tennis,
05:26le score ne t'offre aucune protection,
05:28aucune stabilité.
05:29Prenez le match le plus long de l'histoire,
05:31entre Isner et Mahu à Wimbledon 2010,
05:33on a 11h05min de bagarre hallucinante,
05:36répartie sur 3 jours,
05:37avec un cinquième set indécent,
05:39qui se termine à 70-68.
05:41Donc dans le tennis,
05:42il n'y a aucune logique pour encadrer.
05:44Juste 2 corps,
05:45et surtout 2 esprits enfermés dans une boucle mentale.
05:48C'est ça le tennis.
05:49C'est un sport où tu ne gagnes pas
05:50parce que tu as été bon à un moment donné.
05:52C'est un sport où tu gagnes parce que tu termines,
05:54parce que tu t'arraches pour le tout dernier point.
05:56Et si t'arraches pas ce dernier point,
05:58bah l'adversaire s'en chargera.
05:59Concernant les moments les plus cruels,
06:05on a de quoi faire.
06:06Le tennis nous a montré plus d'une fois
06:07cette facette cruelle et intransigeante.
06:10Et il suffit de remonter de quelques semaines
06:12pour avoir l'un des matchs les plus cruels de l'histoire,
06:14si ce n'est le plus, au vu des enjeux.
06:16Je parle bien sûr de cette finale mythique
06:17entre Siner et Alcaraz,
06:19où l'Italien menait 2-7 à 0,
06:21il jouait mieux, faisait moins de fautes.
06:23Dans le quatrième set,
06:23il s'est procuré 3 balles de match,
06:25certes sur le service de l'Espagnol,
06:27mais on parle de 3 balles de match consécutifs
06:295-3-0-40.
06:30Donc à ce moment-là, c'est fini.
06:32Aucune chance pour Alcaraz.
06:33Sauf que,
06:342 petites fautes en longueur pour Siner,
06:36puis 1 faute dans le filet,
06:37et tout est relancé.
06:38Derrière, Alcaraz pousse,
06:40il débreak Siner,
06:41remporte le quatrième set
06:42et prend l'ascendant sur l'Italien,
06:44avant de s'imposer dans le super tiebreak du cinquième set
06:46en jouant un niveau monstrueux
06:48après 5h30 de jeu.
06:505-3-0-40.
06:513 balles de titre pour Siner.
06:53Donc là, on est à 1 point près,
06:543 fois d'affilée.
06:55Des points qui auraient pu changer l'histoire,
06:57parce que Siner serait arrivé à l'US Open
06:59invaincu en grand-chlem en 2025.
07:01Donc, pour un potentiel grand-chlem calendaire,
07:03Siner aurait remporté Roland-Garros,
07:05son quatrième grand-chlem,
07:07mais non.
07:07Ces quelques points ont fait basculer toute l'histoire.
07:09Je vais pas reparler de Wimbledon 2019,
07:11mais je vais quand même reparler du Suisse,
07:13parce que pour Federer,
07:14l'US Open a été le théâtre d'une double désillusion.
07:17Deux années de suite,
07:18dans deux demi-finales,
07:19avec deux balles de match soldées par deux défaites.
07:21Et dans l'histoire, un même bourreau,
07:23Novak Djokovic.
07:24En 2010, Federer joue juste.
07:26Il contrôle et se procure deux balles de match
07:28sur le service de Djokovic.
07:30Les occasions sont là,
07:31mais Djokovic envoie tout ce qu'il a,
07:33et ça rentre.
07:34Derrière, le Serbe continue son opération destruction
07:36et s'impose.
07:37En 2011, même scénario.
07:39Pire encore,
07:40Federer mène 2-7 à 0.
07:41Il est bien au-dessus.
07:43Mais Djokovic revient au tennis,
07:44au physique, au mental.
07:46Et quand Federer se procure deux balles de match
07:48sur son service, cette fois-ci,
07:49Djokovic sort un missile en retour,
07:52puis fait craquer Federer qui perd le point,
07:53puis le jeu,
07:55le set et le match.
07:56Cette fois, il n'y a plus de doute,
07:57ce n'est plus un accident,
07:58c'est un basculement.
08:00Federer ne contrôle plus Djokovic.
08:01Et le Serbe nous a fait la démonstration
08:03que le tennis, en termes de cruauté,
08:05c'est le sport qui va le plus loin.
08:07Être aussi proche de gagner un match,
08:08mais le perdre,
08:09ça paraît impossible.
08:11Et pourtant, ça arrive.
08:12Et on ne parle pas de n'importe quel match,
08:13on parle de finale de Grand-Chlem,
08:14de demi-finale de Grand-Chlem, là.
08:16Mais au tennis,
08:17tu ne gagnes pas quand tu es le plus élégant
08:18ou le plus aimé.
08:19Tu gagnes quand tu refuses de plier.
08:22Et Djokovic, ces soirs-là,
08:23il a refusé.
08:24Federer, lui, a hésité.
08:25Une microseconde.
08:26Et dans ce sport,
08:27ça suffit pour tout perdre.
08:29Le tennis, dans son histoire,
08:30a connu des remontadas impensables.
08:32Si on remonte encore dans le temps,
08:34la finale de Roland-Garros 2004
08:35entre Coria et Gaudio
08:37nous a offert l'un des plus grands
08:38retournements de situation.
08:40Coria mène 2-7 à 0,
08:42il survole le match,
08:43il est rapide,
08:44agressif,
08:44chirurgical,
08:45et Gaudio,
08:46pas habitué à ses rendez-vous,
08:47est complètement dépassé.
08:48Mais dans le 3ème set,
08:50le corps de Coria
08:51commence à se crisper.
08:52Il souffre,
08:53il ralentit,
08:54et il panique.
08:55Gaudio en profite,
08:56il revient,
08:56mais dans le 5ème set,
08:57Coria sert pour le match
08:59à deux reprises.
09:00Et deux fois,
09:00il le laisse filer.
09:02Ses jambes tremblent,
09:02son bras ne répond plus,
09:04il multiplie les doubles fautes
09:05et finit par perdre.
09:06Ce jour-là,
09:07c'est pas Gaudio qui gagne,
09:08mais bien Coria qui s'effondre.
09:10Et ce match-là
09:10ne va pas juste lui coûter
09:11un Roland-Garros,
09:12il va lui coûter sa carrière
09:13parce qu'il ne s'en remettra jamais.
09:15Donc c'est fou de voir
09:16que la cruauté du tennis
09:17dans son format,
09:18dans ses règles,
09:18peut briser une carrière.
09:20On remonte encore un petit peu,
09:21Roland-Garros 84,
09:22McEnroe contre Landl.
09:24Même configuration,
09:25McEnroe est au sommet,
09:26il mène 2-7 à 0,
09:27il domine largement,
09:29mais fidèle à lui-même,
09:30il commence à parler,
09:31à s'agacer,
09:32à se frustrer.
09:33Il perd le contrôle,
09:34et Landl,
09:35comme un métronome,
09:35s'accroche.
09:36Il le pousse à bout,
09:37il attend que McEnroe
09:38s'effondre tout seul,
09:39et c'est ce qu'il fait.
09:40Landl revient
09:41et gagne en 5-7.
09:42C'est la plus grande victoire
09:43de sa carrière,
09:44et la plus grande défaite
09:45de celle de McEnroe.
09:47L'américain n'aura plus jamais
09:48l'occasion de remporter Roland-Garros.
09:50En remonte Tadda,
09:50on a été servi encore très récemment,
09:52avec Tsitsipas
09:53qui jouait très bien
09:54sur terre battue,
09:55et qui en finale
09:55de Roland-Garros 2021
09:57a mené 2-7 à 0
09:58contre Novak Djokovic.
09:59Sauf qu'on le sait,
10:00mener 2-7 à 0
10:01contre Djokovic,
10:02c'est bien,
10:03mais ça veut rien dire.
10:04Même Federer est tombé
10:04dans le piège.
10:05Un piège que Tsitsipas
10:06n'a pas réussi à éviter.
10:07Le grec n'a pas réussi
10:09à tenir dans la durée,
10:10charcuté par un Djokovic
10:11en mission,
10:12mais surtout par une machine
10:13de guerre mentalement.
10:14Donc là,
10:14on a 3 hommes,
10:15Coria,
10:16McEnroe,
10:17Tsitsipas,
10:18qui étaient à 1-7
10:18de remporter Roland-Garros,
10:20mais qui n'ont pas su
10:21aller au bout.
10:21Parce qu'au tennis,
10:22on l'a dit,
10:23c'est pas l'avance qui compte,
10:24mais bien ta capacité à finir.
10:26Et à ce niveau-là,
10:26le mental ne pardonne rien.
10:28Si tu tiens pas,
10:29tu finis englouti.
10:30Raphaël Nadal
10:31l'a très bien montré
10:31à Daniel Medvedev
10:32à Melbourne en 2022.
10:34Nadal qui perd
10:35les deux premiers sets,
10:36il semblait dépasser
10:37et bousculer dans l'échange
10:38et Medvedev se voyait
10:39peut-être déjà vainqueur
10:40avec la coupe.
10:41Parce que quand il marchait
10:42sur l'eau en se procurant
10:433 balles de break
10:44pour tuer le match,
10:45rien ne pouvait lui arriver.
10:46Mais en face,
10:47il y a un gars
10:47qui a refusé d'abdiquer.
10:49Un gars qui voulait aussi
10:50la coupe
10:50et qui savait mieux
10:51que Medvedev
10:52que tant que le dernier point
10:53n'est pas remporté,
10:54tout est possible.
10:55Donc Rapha s'est accroché
10:56à chaque point,
10:57il a sauvé les balles de break
10:58et petit à petit,
10:59il a bouffé Medvedev.
11:00Ce jour-là,
11:01Nadal n'est pas plus rapide,
11:02pas plus précis.
11:03Il est juste plus stable
11:04dans l'adversité.
11:05Mais surtout,
11:06beaucoup plus fort
11:07dans la tête.
11:08Ce qui lui a permis
11:08de signer l'une des plus grandes
11:10remontées de l'histoire du tennis.
11:11Donc à chaque fois,
11:12on se rend compte
11:12que c'est la même logique.
11:13Celui qui gagne,
11:14c'est pas forcément
11:14celui qui frappe le plus fort.
11:16C'est celui qui reste
11:17debout dans la tempête.
11:18Celui qui ne baisse jamais la tête
11:19même quand tout semble perdu.
11:21Donc on peut dire
11:22que le tennis ne récompense
11:23pas les plus brillants,
11:24il récompense les plus têtus,
11:26les plus endurants mentalement.
11:27Ceux qui avancent encore
11:28quand les autres
11:29ont déjà accepté la défaite.
11:31Et ça,
11:31aucune stat ne peut le mesurer.
11:33C'est un feu intérieur.
11:34C'est une foi indestructible.
11:36Au fait,
11:36nous c'est Game Set & Talk,
11:37on est des passionnés de tennis
11:38et on vous raconte ce sport
11:40à notre manière.
11:40Alors si c'est un contenu
11:41qui t'intéresse,
11:42n'hésite surtout pas
11:42à t'abonner à la chaîne
11:43et à activer la cloche
11:45pour recevoir les notifications
11:46de chaque vidéo qui sort.
11:47A noter que je suis en alternance
11:48sur la chaîne,
11:49j'essaye de faire croître le projet.
11:50Sauf que générer des fonds
11:51sur YouTube,
11:52c'est très compliqué.
11:53Donc on a mis en place
11:53une campagne de financement participatif.
11:55Donc si tu souhaites soutenir le projet
11:57et soutenir ma deuxième année d'alternance,
11:59n'hésite surtout pas
11:59à faire un don
12:00à la hauteur de tes moyens.
12:01Le lien du Tipeee
12:02est juste en dessous en description.
12:03Merci beaucoup.
12:08Le tennis,
12:09c'est un sport de solitaire.
12:10Et cette solitude,
12:11elle t'oblige à adopter
12:12la théorie du 100% responsable.
12:14C'est-à-dire que chaque erreur
12:15que tu fais,
12:16chaque décision que tu prends,
12:17c'est toi.
12:18Il n'y a pas de coéquipier
12:19pour te dédouaner
12:20et justifier la défaite.
12:21Au foot, Messi,
12:22quand il perdait un match
12:23avec le Barça,
12:24il pouvait se dire
12:25« Bon, moi j'ai fait un bon match.
12:26En vérité,
12:26c'est Piqué qui a été mauvais en défense. »
12:28Au tennis,
12:29si tu gagnes,
12:30c'est toi.
12:30Si tu perds,
12:31c'est toi.
12:32Et cette logique,
12:32elle s'applique à tous les niveaux,
12:34du premier tour de Challenger
12:35jusqu'en finale de Grand-Chlem.
12:37Chaque point est un miroir
12:38et ce miroir peut devenir un poids
12:40parce qu'il te renvoie
12:41à toi-même
12:42et à tes faiblesses,
12:43à ton incapacité
12:44à convertir les balles de break.
12:45Et ce qui rend cette pression
12:46encore plus violente,
12:47c'est qu'elle est permanente.
12:48Alors aujourd'hui,
12:49le coaching est autorisé,
12:50les joueurs peuvent recevoir
12:51des conseils sur le cours,
12:53mais même dans ce cas,
12:53le poids de la performance
12:54reste sur tes épaules.
12:56Tu restes seul
12:57avec tes doutes,
12:57tes hésitations
12:58et tu joues contre l'adversaire
13:00mais surtout
13:00contre ce qui se passe
13:01dans ta tête.
13:02Et c'est peut-être ça
13:02le plus difficile.
13:03Au tennis,
13:04tu dois être à la fois
13:05le joueur,
13:05l'entraîneur,
13:06le psychologue
13:07et survivre
13:08quand tout va mal.
13:08Au tennis,
13:09ce qui déchire,
13:10c'est aussi la peur de l'échec.
13:11C'est-à-dire
13:12qu'une seule défaite
13:13peut te marquer à vie.
13:14On l'a vu avec Coria.
13:15Une mauvaise performance
13:16devient une ombre
13:17qui peut te suivre
13:18toute ta carrière
13:19ou avoir une répercussion
13:20sur tes futures performances.
13:21On peut prendre l'exemple
13:22de Medvedev
13:23qui, après sa désillusion
13:24en 2022,
13:25a retrouvé la finale
13:26en 2024
13:27à l'Open d'Australie.
13:28Il affronte Yannick Sinner
13:29et il mène encore
13:302-7 à 0.
13:31Il joue encore très bien
13:32et il est à 1-7
13:33de remporter son deuxième grand chelaine.
13:35Mais là encore,
13:36le mental joue contre lui.
13:37Les erreurs s'accumulent,
13:39faut dire aussi
13:39que physiquement,
13:40ça devenait compliqué
13:41avec le temps qu'il a passé
13:42sur le cours.
13:43Mais petit à petit,
13:43il s'est fait bouffer
13:44par Sinner.
13:45Medvedev perd encore
13:46dans une finale
13:47qu'il devait gagner.
13:48Deux finales
13:49pour deux énormes désillusions.
13:50Donc là,
13:51c'est pas la technique
13:51qui fait défaut à Medvedev.
13:53Ce sont les moments de doute
13:54où il s'effondre mentalement.
13:55Et cette peur de perdre,
13:57cette incapacité
13:57à fermer un match
13:58qu'il domine,
13:59ça représente aussi
14:00la cruauté
14:00dont on parle depuis le début.
14:02Tsitsipas, en 2021,
14:03à Roland-Garros,
14:04c'est pareil.
14:04Il est cassé.
14:05Il est anéanti.
14:06C'est une défaite
14:07qu'il l'a hanté
14:08et fragilisé pour la suite.
14:09Il a rejoué une finale
14:10à Melbourne contre Djokovic,
14:12mais une finale insignifiante
14:13tellement il était tétanisé.
14:15Donc on se rend compte
14:15que le mental devient
14:16une arme à double tranchant.
14:18Certains joueurs l'utilisent
14:19pour transcender leurs limites,
14:20mais d'autres en sont écrasés.
14:22Et c'est là que tout se joue.
14:23Une défaite qui te hante,
14:24une balle de match ratée,
14:25et derrière,
14:26t'as plus qu'un seul choix.
14:27Te relever
14:28ou disparaître.
14:29Donc la partie mentale
14:30qu'exige le tennis
14:31est énormissime.
14:32Chaque échange
14:33est une lutte constante
14:34avec soi-même.
14:35Je dirais même qu'au tennis,
14:36la fatigue mentale
14:37est aussi,
14:38voire plus importante
14:39que la fatigue physique.
14:40La capacité à surmonter
14:41les obstacles psychologiques
14:43et à repousser
14:43les limites mentales,
14:44c'est ce qui sépare
14:45un champion des autres joueurs.
14:47C'est là qu'intervient le mental.
14:48Un joueur comme Novak Djokovic
14:49incarne ce qui semble être
14:51une maîtrise parfaite du mental.
14:52Djokovic,
14:53c'est celui qui a su transformer
14:54la pression en moteur.
14:56Sa résilience face à l'adversité
14:57a été hors du commun.
14:59Notamment quand il a dû affronter
15:00Nadal et Federer
15:01en finale dans les plus grands stades,
15:03et qu'il jouait
15:03contre les meilleurs du monde,
15:04et contre 15 000,
15:0520 000 personnes.
15:06Et à chaque fois que le match
15:07semblait lui échapper,
15:08il se relevait.
15:09Donc ce travail mental,
15:10ce contrôle permanent,
15:12c'est ce qui lui a permis,
15:13à mon sens,
15:13d'avoir la carrière qu'il a.
15:15Une concentration froide,
15:16méthodique,
15:17où même quand ça va pas
15:18comme il veut,
15:18il attend ce moment.
15:19C'est de l'endurance
15:20dans la pression,
15:21une volonté de jamais plier.
15:23Et cette capacité
15:23à prolonger l'effort,
15:25à durer quand le corps
15:26crie famine,
15:27c'est ce qui fait de lui
15:27un joueur redoutable
15:28et quasiment indestructible
15:30mentalement.
15:31Mais ce contrôle,
15:31cette force mentale-là,
15:33elle est pas donnée
15:33à tout le monde.
15:34Certains joueurs,
15:35même les plus talentueux,
15:36n'ont pas su en faire une arme.
15:37Correa en 2004,
15:39Tsitsipas en 2021,
15:40Medvedev en 2022 et 2024,
15:42l'ont très bien montré.
15:43Leurs performances
15:44se sont effondrées
15:45à des moments
15:45où ils avaient tout.
15:46Ils se sont laissés envahir
15:47par le doute,
15:48par le stress,
15:49par la pression de la situation.
15:51Donc c'est terrible
15:51de voir qu'un instant d'hésitation,
15:53une fracture dans l'esprit
15:54et le match entier s'effondre.
15:56Donc pour toutes les raisons
15:57qu'on a évoquées là,
15:58je pense qu'on est
15:58sur le sport le plus cruel.
16:00Dans le ratio
16:01entre effort fourni
16:02et volatilité du résultat.
16:04J'entends par là
16:04qu'il y a des joueurs
16:05dans l'histoire
16:05qui ont réalisé des performances,
16:07qui ont joué à un niveau
16:08all-time
16:08et qui ont quand même
16:09perdu le match.
16:10Pas plus tard
16:11qu'à Roland-Garros là,
16:12tu t'appelles Sinner
16:12et tu joues à ce niveau-là
16:14pendant 5h30
16:15et tu perds quand même le match.
16:16Tu t'appelles Nadal
16:17à l'Open d'Australie 2012,
16:19tu joues comme ça
16:19et tu perds le match.
16:21Tu t'appelles Wawrinka
16:22à l'Open d'Australie 2013,
16:23tu joues comme ça
16:24et tu perds le match.
16:25Ça c'est déjà un premier point
16:27mais finalement
16:27ça reste une question
16:28de concurrence.
16:29Vous allez me dire
16:29que l'adversaire est plus fort.
16:31Mais le tennis
16:31pour le côté individuel,
16:33pour le côté 100% responsable,
16:35remise en question
16:35permanente obligatoire
16:37et plus globalement
16:38pour le cadre du jeu,
16:39c'est-à-dire que
16:39t'es tout seul sur ton terrain
16:40et tu dois aller chercher ton match,
16:42y'a pas de chrono,
16:43tu peux avoir des balles de match
16:44et finir par perdre.
16:45Alors oui,
16:46je pense qu'on est
16:47sur le sport le plus cruel.
16:52Alors pourquoi certains joueurs
16:54arrivent à supporter tout ça,
16:55arrivent à se sublimer
16:56dans cette cruauté
16:57et cette pression constante,
16:59là où d'autres,
16:59se brisent ?
17:00Je vais y continuer
17:01de parler de Djokovic
17:02parce que c'est selon moi
17:03le plus grand que le tennis
17:04ait connu mentalement.
17:05C'est un monstre mental
17:06capable de retourner
17:07des situations impossibles
17:09comme personne d'autre.
17:10Et c'est pas un hasard
17:11si ses plus grandes victoires
17:12sont des comebacks spectaculaires.
17:14Sa capacité à revenir
17:15d'un set,
17:16de deux sets,
17:16de situations quasiment désespérées,
17:18c'est ce qui fait de lui
17:19un joueur unique.
17:20Et on peut dire que son mental,
17:21c'est sa plus grande arme
17:22grâce à laquelle
17:23il a gagné un nombre
17:24incroyable de titres.
17:25Mais alors pourquoi Djokovic
17:26a surpassé ses adversaires
17:28dans ce secteur ?
17:29Bah là, j'ai envie de dire
17:30que tout est question
17:30de préparation.
17:31Et Djokovic,
17:32il n'a fait que travailler,
17:33que persévérer
17:34pour construire
17:35une carapace mentale
17:36indestructible.
17:37Il s'est entouré
17:38de spécialistes dans le domaine
17:40et il a vite compris
17:41ce qui était important
17:42pour lui
17:42et pour sa concentration.
17:44Donc il a commencé le yoga,
17:45la sophrologie,
17:46il est même passé
17:47par des spécimens
17:48comme Pépé Imaz
17:49qui lui auraient apporté
17:50des clés dans le discours.
17:51On a aussi vu Djokovic
17:52faire des choses assez étranges
17:54comme des câlins aux arbres
17:55pour ressentir
17:56et prendre leur énergie.
17:57On peut trouver ça drôle.
17:58Mais en attendant,
17:59Djokovic est en quête
18:00permanente d'amélioration.
18:02Il est obsédé
18:02par la perfection
18:03dans tous les domaines.
18:04Et dans son cas,
18:05il faut aussi dire
18:06que son histoire de ville
18:07l'a forgé.
18:08Avec la guerre
18:08qu'il a vécue à Belgrade
18:09quand il avait 12 ans.
18:10Une situation précaire
18:12avec des parents
18:12qui ont tout misé sur lui.
18:14Donc derrière,
18:14quand tu dois sauver
18:15une balle de match,
18:16t'es sur un fil.
18:17Mais c'est du gâteau
18:18par rapport à ce qu'il a vécu
18:19quand les bombes pleuvaient
18:20à Belgrade.
18:20Donc cette force mentale,
18:22cette capacité à y croire
18:23même quand tous les voyants
18:24sont au rouge,
18:25c'est une question
18:26de préparation,
18:27de résilience
18:28et d'expérience.
18:29Djokovic l'a appris
18:29au fil des années.
18:31Il a cultivé son mental
18:32comme un muscle.
18:33Après,
18:33chaque joueur a sa méthode.
18:34Il n'y a pas de recette unique.
18:36Mais c'est ce travail
18:36que tu fais au quotidien
18:37sur ton esprit,
18:38sur ta capacité
18:39à accepter l'impossible
18:40et à te relever
18:41sans jamais te laisser submerger
18:43qui te permet
18:43de tout surmonter.
18:45Mais pour un Djokovic,
18:46il y a des dizaines,
18:47des centaines de joueurs
18:48qui ne sont jamais revenus
18:49après une désillusion.
18:50On a parlé de Coria,
18:52de McEnroe à Roland-Garros,
18:53de Tsitsipas,
18:54de Medvedev.
18:55Ils sont pleins
18:55à avoir pris un énorme coup
18:57sans vraiment
18:58s'en remettre derrière.
18:59La défaite cruelle au tennis
19:00laisse des traces,
19:01des cicatrices
19:02qui peuvent même
19:03s'ouvrir encore plus
19:04lorsqu'il y a une autre occasion
19:05de la refermer.
19:06Et derrière,
19:06c'est la catastrophe
19:07parce que tu t'en remets jamais.
19:09Moi, je pense à Medvedev là.
19:10C'est terrible.
19:11Deux fois en finale,
19:12sur le même cours,
19:13en menant 2-7 à 0
19:15et se fait renverser.
19:16Renverser.
19:17Humilier.
19:17Une première fois
19:18par un papy fracassé de partout.
19:20La deuxième fois
19:20par un gamin
19:21qui avait jamais remporté de majeur.
19:23C'est terrible.
19:24Mais on peut pas non plus
19:24le plaindre
19:25parce qu'il est responsable.
19:26Mentalement,
19:27c'est pas normal.
19:28Il y a une énorme faille.
19:29C'est un échec mental retentissant.
19:31Et ça m'étonnerait
19:32qu'il ait fait tous les efforts
19:33pour devenir un monstre mentalement.
19:35Donc bien jouer au tennis,
19:36c'est bien.
19:37Ne pas faire de fautes
19:38en revers pendant une demi-heure,
19:39c'est dingue.
19:40Mais le tennis,
19:41c'est surtout du mental.
19:42On peut inventer un pourcentage,
19:4470, 80%.
19:46C'est pas quantifiable.
19:47De toute façon,
19:47c'est difficile.
19:48Mais le tennis,
19:48c'est ni plus ni moins
19:49la gestion de la pression
19:51dans les moments qui comptent.
19:52Alors quand on a dit ça,
19:53on peut se poser la question suivante.
19:54Le tennis,
19:55est-il fait pour tous les esprits ?
19:57Il s'agit pas simplement
19:58de savoir si t'as du talent,
19:59si techniquement t'es au point.
20:01Au tennis,
20:01et c'est tout le message
20:02de cette vidéo,
20:03il faut aussi et surtout
20:04une profonde maîtrise de soi.
20:06Une capacité à gérer l'intensité,
20:08à réduire l'impact de la pression
20:09et à garder son sang-froid
20:11même quand tout semble perdu.
20:12Si t'as pas ce mental d'acier,
20:14cette espèce de
20:15je lâche rien
20:16à chaque moment du match,
20:17alors ce sport devient vite
20:18un champ de mine émotionnel.
20:20Si t'as pas la capacité
20:21de te redresser après chaque erreur,
20:23de faire abstraction
20:23après chaque point perdu,
20:25t'es foutu.
20:26De toute façon,
20:26toutes les légendes
20:27partagent cette capacité.
20:28Federer,
20:29Nadal,
20:30Djokovic,
20:31Borg,
20:31Sampras,
20:32ils ont tous su rester solides
20:34mentalement
20:34là où les autres craquaient.
20:35Donc il y a un moment
20:36où le tennis,
20:37c'est plus celui
20:37qui a le meilleur service
20:38ou celui qui a le meilleur coup droit.
20:40C'est fini ça.
20:40Le tennis,
20:41c'est une question de force mentale
20:42et certains,
20:43malgré leur immense talent,
20:45ne sont pas capables
20:45de tenir cette pression.
20:47Ils explosent en vol
20:48et ça leur coûte
20:48la plupart du temps
20:49leur carrière.
20:50Donc c'est un sport
20:50qui favorise
20:51les plus grands guerriers psychologiques,
20:53ceux qui savent tirer
20:54les leçons de leur défaite
20:55pour revenir plus fort.
20:56Le talent seul,
20:57c'est du vent,
20:58ça suffit pas.
20:59Il faut forcément
20:59un mental d'acier
21:00et à choisir,
21:01il faut avoir la force mentale
21:02plutôt que le talent.
21:03C'est dire
21:04à quel point le tennis
21:05ne pardonne rien
21:06et peut pour certains
21:07détruire leur rêve
21:08à quelques centimètres près.
21:09Alors dites-nous en commentaire
21:10est-ce que vous,
21:11vous pensez que le tennis
21:12c'est le sport le plus cruel ?
21:14Sinon,
21:14dites-nous quel est le sport
21:15le plus exigeant mentalement ?
21:17Dites-nous aussi
21:17quel est votre pire souvenir de match,
21:19votre plus grande désillusion ?
21:20Et en attendant,
21:21je vous laisse avec notre vidéo précédente
21:22où on découvre
21:23combien gagne un joueur de tennis
21:24en fonction de son classement.
21:26Ciao !
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