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  • il y a 3 mois
Magalie et Maxime Chaffangeon, éleveurs de poules bio à Saint-Martin-la-Sauveté (Loire), avaient prévu d’organiser une vente aux particuliers afin d’offrir une seconde vie à 2 000 poules réformées. Mais les services de l’État en ont décidé autrement. Le 7 août dernier lors d’un contrôle, les autorités sanitaires ont détecté la présence d’une bactérie de salmonelle sur un mur de l’exploitation. Les poules de l’élevage (8 250 au total) doivent être abattues dans les tout prochains jours même si elles étaient vaccinées contre la salmonelle, en bonne santé et qu’aucun œuf n’est contaminé.

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Transcription
00:00Pour une poussière de salmonelle, on va abattre 8200 poules.
00:03Ma poule n'a rien, mes oeufs n'ont rien, mes fiantes n'ont rien.
00:07Mais on n'a pas le droit de les vendre aux particuliers,
00:09et on n'a pas le droit de faire consommer les oeufs aux gens.
00:12De vendre deux poules, on a perdu 30 000 euros.
00:14C'est où on prend notre courage à deux mains, on les tue,
00:16ou autrement, on laisse et on mange 30 000 euros de plus.
00:19En fait, j'avais acheté des poules vaccinées contre la salmonelle.
00:21C'était mon premier lot que je vaccinais,
00:23et du coup, ça ne servait à rien, j'ai pris la salmonelle quand même.
00:25Magali et Maxime Chafanjon élèvent à l'air libre des poules bio depuis 2016.
00:30Mais une simple poussière, prélevée sur un mur de leur exploitation,
00:34met en danger toute leur activité.
00:35Le 7 août dernier, les autorités sanitaires ont détecté la présence
00:38d'une bactérie de salmonelle dans le bâtiment de ponte.
00:41Et même si aucun oeuf n'est contaminé, si les poules sont en bonne santé,
00:45la réglementation européenne et française laisse peu de solutions aux éleveurs.
00:49La loi joue sur les mots.
00:50Aujourd'hui, on n'est pas obligé d'abattre nos poules,
00:53mais on n'a pas le droit de les vendre aux particuliers.
00:56Et on n'a pas le droit de faire consommer les oeufs aux gens, à part en casserie.
00:59Casserie, en fait, ça va en mayonnaise, en mousse au chocolat,
01:04tous les plats préparés à base d'oeufs.
01:05Et les poules, ils veulent les envoyer en abattoir pour faire des plats préparés.
01:11Donc en fait, la poule, ils vont s'engraisser sur mon dos, quoi.
01:14Donc ils ne vont rien me donner de la poule,
01:16mais eux, par contre, ils vont vendre des plats préparés avec mes poules.
01:18En clair, financièrement, c'est un gouffre pour le couple.
01:21Nos poules devaient partir ce week-end, elles étaient toutes vendues.
01:23De vendre deux poules, on a perdu 30 000 euros.
01:25Aujourd'hui, à neuf, c'est vendu 5 centimes en casserie.
01:27Je donne 8 centimes et demi d'aliments par jour en euros pour mes poules.
01:31Donc je mange de l'argent tous les jours sur mes oeufs.
01:33C'est soit je garde mes poules et je perds 300 euros par jour,
01:37soit je les abats et niveau financier, ça ira un peu mieux, quoi.
01:40Pour sauver leur saison, Magali et Maxime doivent accueillir un nouveau lot de poules pondeuses début octobre.
01:45Le couple doit donc se débarrasser de son élevage en seulement quelques jours.
01:49Faute d'abattoirs disponibles, lors de notre reportage,
01:52ils s'étaient résignés à tuer leurs bêtes eux-mêmes avec l'aide d'autres amis agriculteurs,
01:56en toute illégalité.
01:57On souhaitait pas en venir là parce qu'abattre ses propres poules,
02:01je vous assure que c'est pas...
02:02On est éleveurs, ça fait un an que je vis avec elles, c'est dur.
02:06C'était sans compter sur l'intervention du sous-préfet et des autorités sanitaires.
02:12Bonjour.
02:16Bonjour.
02:17Moi je comprends pas pourquoi vous me donnez pas le feu vert, vous me donnez pas les pinces.
02:21Parce que moi j'ai une collègue, elle a eu une salmonelle sur son exploitation qui avait 400 poules.
02:26Elle a pris une salmonelle, vous êtes arrivée, vous lui avez donné la pince des bruitons.
02:30Elles étaient doivent dénuquer, une ADPP et deux pour 400 poules.
02:33Ouais, ce qu'elle a dit, je ferai pas ça toute seule.
02:35Par dérogation, on peut autoriser ce type de chantier, mais ça se prépare, il faut l'avis d'un vétérinaire.
02:42Et oui, là vous citez un chantier à 400 poules.
02:45La dernière expérience qu'on a eue, nous, c'était sur un chantier de 1500 poules,
02:49à 14 personnes, non-stop pendant 6 heures.
02:52Donc vous imaginez pour 8000 poules.
02:53Non mais je suis déçu de ne pas pouvoir me donner une réponse.
02:56Aujourd'hui, sur la quantité de troupes qu'on arrivera à faire partie à une sille vendredi 4,
03:00mais sachez qu'on met le maximum d'efforts pour faire partir le maximum.
03:02Je me suis engagé, c'est à faire le maximum,
03:07en trouver des solutions d'abattage qui soient les plus rapides possibles.
03:09Mais je vous promets, je vais mouiller la chemise pour le faire.
03:13Ouais, voilà, il faut faire vraiment l'effort.
03:14Ouais, mais nage la mouneraie.
03:16Moi j'ai qu'une parole, si vendredi, moi j'ai rien à faire, on adore.
03:18C'est moi qui prends la responsabilité.
03:20On est clair ?
03:20On va faire le maximum.
03:22On va faire le maximum.
03:24On aura tenu parce qu'on devait être fait les bâtards.
03:26Vous-même, on y aura tenu.
03:26Contrairement à des pays comme la Belgique, la France applique une tolérance zéro.
03:33Un seul prénèvement positif dans les poussières suffit pour bloquer la commercialisation des oeufs.
03:37Comme Magalie et Maxime, syndicats et éleveurs dénoncent les conséquences d'un protocole
03:41qui ne leur laisse aucune seconde chance.
03:43Les poussières peuvent être amenées par des rats extérieurs, par les oiseaux, par n'importe quoi.
03:48Donc les poules elles sont saines, les oeufs elles sont sains.
03:50Donc c'est complètement débile.
03:51C'est une absurde.
03:53Ah ben ils nous disent qu'elles ne sont pas malades.
03:55Mais comme ils ont trouvé une salmonelle dans les poussières,
03:58ils ne veulent pas qu'elles vivent.
04:00Mais elles sont consommées.
04:01Ah ben elles ne sont pas malades.
04:01Et devoir partir tous nos animaux abattre alors qu'ils ne sont pas malades, ça fait mal au cœur.
04:09Depuis notre reportage, la préfecture a trouvé de la place en abattoir pour 4000 poules.
04:13Mais de son côté, Maxime continue de s'inquiéter pour l'avenir de sa filière.
04:17Aujourd'hui on fait vendre des oeufs bio, faire vendre du rêve aux gens.
04:21En fait si on respecte la réglementation, on va sauter une année sur deux.
04:24On prend 4 jours de vacances par an pour nos enfants parce qu'ils sont en basse-rêve.
04:27Mais le reste, on est au travail 7 jours sur 7 toute l'année.
04:29Nos enfants, des moments ils en ont marre de l'agriculture.
04:32Parce qu'on ne passe pas de temps avec eux.
04:34Après moi j'ai un fils qui était un petit peu intéressé, mais je ferais tout pour pas qu'ils s'installent.
04:38C'est une sorte de question qu'ils vivent ce qu'on vit nous aujourd'hui.
04:43Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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