Dans la salle de la cour d'assises des Alpes-Maritimes, depuis le lundi 2 juillet, toute une famille était réunie. Yann Baudet et sa mère, dans le box, accusés de l'assassinat de leur père et mari, ont fait face toute la semaine à Rozenn et à Sandrine, assises au banc des parties civiles. Mercredi, la voix d'Annie enregistrée sur écoutes a retenti. Elle parlait à Sandrine, qui la harcelait de questions. "Vous avez fait ça tous les deux ? A Nîmes ? - Ben moi, je suis allée donner la douche à ta soeur et Yann s'est occupé de ton père. - Et il est où ? - Dans le terrain, en Bretagne. - En Bretagne ? Vous l'avez amené jusque-là ? - Ben oui, lui, il voulait le mettre n'importe où. Je lui ai dit : "T'es fou, si quelqu'un traîne et le trouve !" Avant, on l'avait mis dans le local à Nice. Il y est resté trois mois. Ah, je te dis pas les bouteilles de parfum que j'ai dû balancer dessus ! J'en avais tout un stock. - Mais comment vous l'avez transporté ? - Dans des bâches vertes. - Mais comment tu as pu vivre avec ça ? - Quand l'affaire a eu lieu, je me suis dit, de toute façon, tôt au tard, ça ressortira. Moi, je demandais qu'une seule chose, c'était de vivre cinq ans tranquille, peinarde. J'en ai eu six."
Vendredi 6 juillet, la cour d'assises a condamné Yann Baudet à 27 ans de réclusion criminelle assortie d'une peine de sûreté des deux-tiers, et sa mère Annie à 22 ans.