Un accord conclu avec Paris est entré en vigueur début août : il prévoit le retour en France de migrants arrivés à bord de petites embarcations au Royaume-Uni en échange de l'envoi outre-Manche de migrants se trouvant en France. Pour l'ancien directeur central de la police aux frontières, Fernand Gontier «cet accord a eu un effet pervers, qui est celui de faire augmenter les prix des passeurs».
00:00Oui, je disais tout à l'heure que j'avais déjà sur votre antenne annoncé que cet accord « one in, one out » était tout à fait résiduel et qu'il ne résoudrait absolument rien, ce qui est le cas, puisqu'il y a déjà eu 2500 traversées en 11 jours qui ont suivi l'accord.
00:15Et je dirais que même cet accord a eu un effet peut-être pervers, qui est celui de faire augmenter les prix des passeurs qui vantent auprès de leur population, j'allais dire, une traversée plus difficile et des conditions qui sont durcies.
00:31Donc je pense que le contexte n'a pas permis à cet accord d'avoir, et il n'aura pas d'ailleurs d'impact important, parce qu'on a vu les choses par le petit bout de la lorniette. On a manqué d'ambition.
00:45On a voulu faire du franco-britannique là où il fallait faire du britannico-européen, et donc la dimension européenne a été totalement écartée, oubliée, alors que nous avons besoin d'harmoniser nos législations, nos pratiques.
00:59Je dirais, je prendrais un exemple, en Allemagne aujourd'hui, un trafiquant de migrants peut acheter en toute liberté tous les matériels nautiques, les pneumatiques, les gilets de sauvetage, les moteurs, etc., en toute légalité,
01:14et il peut organiser ses petites affaires vers le Pas-de-Calais et vers le Dunkerquois.
01:20Et donc ça, c'est problématique, parce que, comme disait votre intervenant tout à l'heure, on n'a pas, disons, traité les causes.
01:28Et les causes, elles sont aux frontières extérieures, bien évidemment, dans les pays de départ, mais aussi au niveau européen.
01:34Et donc il manque un certain nombre de briques à notre relation avec la Grande-Bretagne, coopération policière, coopération judiciaire, voilà.
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