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  • il y a 3 mois
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, était invité sur BFMTV ce samedi. Il s'est exprimé sur plusieurs thématiques, notamment le mouvement du 10 septembre, la situation de la gauche avant les présidentielles de 2027 ainsi que la reconnaissance de la Palestine ou encore la guerre en Ukraine. 

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Transcription
00:00:00Merci d'avoir accepté cette première grande interview pour votre rentrée politique.
00:00:03On va évidemment parler des questions internationales, mais avant cela, la rentrée,
00:00:06et elle sera éminemment politique et sociale.
00:00:09François Bayrou a annoncé au début de l'été un plan d'économie de 44 milliards d'euros.
00:00:14Il a laissé deux mois aux Français, aux parlementaires, pour réfléchir, amender.
00:00:17Vous, à l'issue de ces deux mois d'été, vous avez coché une case dans votre calendrier,
00:00:21celle du 10 septembre. Vous soutenez le mouvement du 10 septembre qui s'appelle Bloquons-Tout.
00:00:26Est-ce que vous assumez, Jean-Luc Mélenchon, comme vous l'avez annoncé hier,
00:00:31d'appeler à une grève générale, à un blocage général ?
00:00:33Alors, ne mélangez pas les mots, parce que...
00:00:36Vous les avez prononcés ?
00:00:37Oui, oui, bien sûr. Mais non, ne vous inquiétez pas, je ne suis pas homme à me défiler devant mes objectifs.
00:00:43Disons les choses comme elles sont.
00:00:45Il y a une immense colère populaire que même les membres de la majorité gouvernementale,
00:00:52je veux dire de la majorité des gouvernants, reconnaissent bien.
00:00:56Alors, elle cherche à s'exprimer.
00:01:00Et de toutes les manières possibles, elle est cadenassée.
00:01:03Alors, un groupe de citoyens, et puis ça s'est réparti.
00:01:07Si bien qu'on ne sait même plus qui, vraiment, là-dedans, est à l'initiative du mouvement.
00:01:12Ce qu'on sait, c'est qu'il y a des assemblées citoyennes qui se sont tenues,
00:01:16et que des organisations syndicales, parce que c'est quand même ça le point de départ,
00:01:20ont appelé soit à soutenir le mouvement le 10 septembre,
00:01:24soit à se mettre eux-mêmes en grève des organisations syndicales.
00:01:27Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, disait que c'était encore un peu nébuleux,
00:01:32que les syndicats, les centrales en tout cas, allaient se réunir le 1er septembre pour décider.
00:01:36Mais c'est vrai qu'il y a des organisations sectorielles et locales.
00:01:40Bien sûr, si c'est vrai, partons de là.
00:01:42Non, non, non, non, des fédérations, la fédération du commerce CGT,
00:01:46ce n'est pas une organisation locale, c'est une des plus grandes fédérations de la CGT, et d'autres.
00:01:51Et il y a aussi, fait nouveau, des unions départementales et des unions locales,
00:01:55ce qui est un signal d'enracinement.
00:01:58Alors, puisque nous, nous avons une stratégie globale, on ne s'en cache pas,
00:02:01nous sommes contre le plan de M. Bayrou, qui est injuste, brutal, de classe,
00:02:07je vous montrerai dans un instant pourquoi,
00:02:09mais puisque nous le combattons, et nous prévoyons de déposer une motion de censure
00:02:13dès le début de la session parlementaire.
00:02:16– Le 23 septembre, on y reviendra.
00:02:17– Après, nous sommes les Insoumis, si vous voulez bien vous en souvenir.
00:02:20Donc, notre stratégie a toujours été d'être présent sur le terrain,
00:02:25auprès des luttes de terrain, et d'être présent dans les institutions.
00:02:28– Mais bloquez tout, vous l'assumez, ça ? Bloquez le pays ?
00:02:31– Mais c'est le mot d'ordre qu'ils ont trouvé, ne faites pas les faroucher.
00:02:34– Vous avez été le premier à appeler à cette grève générale,
00:02:36avant même les syndicats, avant même Sophie Binet, par exemple.
00:02:39– Bon, alors attendez, on va mettre de l'ordre,
00:02:41parce que ce que vous dites, hélas, et je vous estime beaucoup,
00:02:44malheureusement, je suis obligé de dire que ce n'est pas vrai.
00:02:46Mais je vais vous montrer pourquoi,
00:02:47et vous allez mieux comprendre le moment dans lequel nous sommes.
00:02:51Donc, ils disent bloquons tout,
00:02:53bah à ma foi, c'est eux qui ont choisi le mot d'ordre.
00:02:55Je ne vais pas commencer en disant, on appelle à vous soutenir,
00:02:58et c'est ça qu'on demande aux insoumis.
00:03:00Participez aux actions qui sont là, aidez du mieux que vous pouvez,
00:03:04c'est-à-dire des fois, essayez d'apaiser les esprits si la température monte de trop,
00:03:09d'autres fois, donnez le coup de main.
00:03:11Ça, c'est notre consigne aux insoumis.
00:03:13Et puis, deuxièmement, eh bien, il y a que nous sommes des connaisseurs de la lutte.
00:03:17Quand il y a des fédérations syndicales qui appellent à une journée de grève le 10,
00:03:22nous disons, puisque la Confédération Force Ouvrière appelle à déposer un préavis de grève
00:03:29pour tout le mois de septembre, donc ils peuvent faire grève à l'instant où ils le décident.
00:03:34Puisque la CGT, par la bouche de Mme Binet, a dit qu'il fallait soutenir le 10,
00:03:41que c'était une étape, et elle a dit fort justement, je le répète,
00:03:45fort justement que ça devait être à l'intérieur d'une action.
00:03:48Car si l'action est réussie le 10, la question qui se pose, c'est que fait-on le 11 et puis le 12 ?
00:03:54Et puis, il y a un autre dirigeant de premier plan de la CGT,
00:03:58dans lequel je me reconnais tout à fait, M. Laurent Brun,
00:04:00qui dit, eh bien, voici comment il faut faire, être à l'écoute, aider.
00:04:04On dit exactement la même chose l'un et l'autre.
00:04:06Et c'est dans ces conditions que j'ai dit.
00:04:08Écoutez, si les uns appellent à l'action, d'autres à la grève,
00:04:11eh bien, il ne faut pas effilocher et perdre l'occasion du 10 septembre.
00:04:16Ce qui serait le mieux, c'est que le 10 septembre soit une grève générale.
00:04:19Mais je n'ai pas le pouvoir, comme responsable politique, d'appeler une grève générale.
00:04:24Vous dites aider et servir ce mouvement, mais vous l'orientez quand même un peu.
00:04:28Bah oui, on l'aide à se développer. Qu'est-ce qu'il y a de nouveau là-dedans ?
00:04:31Par exemple, vos partenaires de gauche disent, attention, pas de récupération politique,
00:04:34il ne faudrait pas faire cela.
00:04:35Quel partenaire dit ça ?
00:04:36Par exemple, Marine Tondelier, Olivier Faure.
00:04:38Ça, c'est le... Marine Tondelier, c'est l'écologie venimeuse.
00:04:42Donc, elle a toujours une méchante parole pour les autres.
00:04:44Et puis ensuite, elle est là, elle dit, ah ben non, il faut tous qu'on s'entend.
00:04:47Soyons sérieux.
00:04:48Non, non, ce n'est pas vrai.
00:04:50Toutes les organisations de l'ancien Nouveau Front Populaire,
00:04:54toutes, sans exception, appellent au soutien du 10 septembre.
00:04:57François Bayrou vous a répondu, indirectement, dans les colonnes du Parisien.
00:05:02C'était il y a quelques instants.
00:05:03Il dit ceci, le pays est devant de grands risques.
00:05:06Et tiens, il faut tout bloquer.
00:05:08Comment défendre ça ?
00:05:10François Bayrou, qu'est-ce que vous répondez au Premier ministre ?
00:05:11Ah ben, je lui réponds, comment, quand les poches sont vides et les frigos sont vides,
00:05:17comment peut-on dire qu'on va encore prendre 43 milliards ?
00:05:20Comment peut-on défendre ça ?
00:05:22Monsieur Bayrou, on est en train de découvrir un personnage qu'on ne connaissait pas.
00:05:25Il manifeste une sorte de mépris.
00:05:27Et d'indifférence à la souffrance des autres, que l'on a pu observer dans l'affaire Betram,
00:05:32et que l'on voit maintenant à tout propos.
00:05:34Vous allez encore prendre 43 milliards aux Français.
00:05:37Monsieur Bayrou, vous faites une politique, pardon d'employer l'ancien vocabulaire,
00:05:42c'est une politique de classe.
00:05:43Si vous voulez trouver 43 milliards, je vous dis, rangez vos ciseaux,
00:05:48allez plutôt chercher l'argent là où il se trouve.
00:05:51Et je vais vous dire comment en une minute.
00:05:53Alors, où ça ? Allez-y.
00:05:54Allons-y.
00:05:54Premièrement, vous n'avez qu'à reprendre l'amendement qui a été adopté par l'Assemblée nationale
00:06:00et proposé par la députée insoumise de la Gironde.
00:06:03C'est-à-dire, taxer les super-profits, c'était l'amendement Coquerel,
00:06:08taxer les... en plus des super-profits...
00:06:12Les hauts patrimoines, la taxe des mannes...
00:06:15Oui, parce qu'il y a deux taxes, vous savez.
00:06:17Il y a les super-profits, et puis...
00:06:18Non, mais ça, c'est rejeté par le gouvernement,
00:06:20et ça a été voté par l'Assemblée nationale.
00:06:22Enfin, M. Le Boss, quand même.
00:06:24C'est rejeté par le gouvernement.
00:06:25Mais comment dire aussi, avec 3 300 milliards de dettes,
00:06:28qu'il faut tout bloquer ?
00:06:29Est-ce que, au fond, François Bayrou ne sous-entend pas
00:06:31que vous êtes dans le camp des irresponsables ?
00:06:34Oui, mais bien sûr qu'il veut dire ça.
00:06:36Mais c'est lui, l'irresponsable.
00:06:38Parce que, pardon de vous dire, qu'ici, c'est la France.
00:06:40C'est pas je ne sais quel désert.
00:06:42Et dans ce pays, on n'accepte pas que ceux qui ont le plus
00:06:45donnent le moins, voire ne donnent rien,
00:06:47tandis que ceux qui ont le moins sont obligés de donner plus.
00:06:50Je viens de vous annoncer deux mesures
00:06:52qui, à elles 2, font plus que ce qui est nécessaire
00:06:56pour les 40 milliards.
00:06:57Donc, M. Bayrou ne prend pas l'argent qui est disponible.
00:07:02Pourquoi ? Parce qu'il est dans les poches des ultra-riches.
00:07:04Pardon de vous dire, j'ai pas trouvé d'autres expressions.
00:07:07Ça s'appelle une politique de classe.
00:07:09Vous aidez les uns contre les autres.
00:07:11Alors que je viens de vous démontrer, chiffre en main,
00:07:14que l'on peut boucher le trou de 40 milliards qu'il veut trouver,
00:07:17je ne suis pas d'accord avec son analyse sur les 40 milliards.
00:07:20C'est une autre discussion sur quelle politique
00:07:22peut tirer le pays de la difficulté dans laquelle il se trouve.
00:07:26Mais comment cet homme ose dire,
00:07:29comment vous osez vouloir bloquer,
00:07:30au moment où il vient de décider lui-même
00:07:33de ne rien demander aux ultra-riches ?
00:07:35Il faut des garanties de justice équitable.
00:07:36C'est aussi ce qu'il dit dans les colonnes du Parisien.
00:07:39Et il dit aussi, ça c'était adressé notamment à nos confrères de l'AFP,
00:07:43je vous cite François Bayrou,
00:07:44toutes les mesures peuvent être discutées,
00:07:46mais la seule chose pour moi qui n'est pas possible,
00:07:48c'est qu'on renonce à la prise de conscience
00:07:50et à la volonté de sortir du piège infernal du surendettement.
00:07:53L'effort est inéluctable.
00:07:54Lui dit l'effort est inéluctable et vous vous répondez,
00:07:56grève générale, qui va payer la dette ?
00:07:59– Je viens de vous le dire, je veux bien recommencer une deuxième fois.
00:08:01– Les riches, seulement les riches,
00:08:03il ne faut pas que tout le monde participe,
00:08:04que l'effort soit partagé par tous.
00:08:05– Attendez, vous faites les questions, les réponses, tout M. Lebos.
00:08:08– Non mais allez-y, on a 45 millions.
00:08:10– Non mais ça fait déjà deux fois que vous répétez la même.
00:08:13Alors je veux bien recommencer une troisième fois.
00:08:16– Vous êtes habitué aussi à répéter beaucoup de choses.
00:08:16– Oui, mais c'est mon boulot de le faire,
00:08:19mais d'habitude ce n'est pas le vôtre.
00:08:19– Vous avez des questions ou vous répétez des réponses ?
00:08:21– Pour avoir des réponses un peu plus précises.
00:08:23– Ah voilà, je viens de dire.
00:08:25M. Bayrou a dit, vous avez entendu comme moi,
00:08:27il me faut 43 milliards.
00:08:29Je vais vous dire où les trouver.
00:08:31Les super profits, ça représente 13 milliards.
00:08:35Les multinationales que l'on fait payer en France
00:08:38sur leur chiffre d'affaires, c'est 26 milliards.
00:08:41Total 39, il lui en fallait 43.
00:08:43Eh bien très bien, rétablissez l'impôt sur la fortune
00:08:46et vous récupérez 4 milliards.
00:08:48Tout ça, ça fait plus que ce qu'il a lui-même annoncé.
00:08:52Donc je viens de vous répondre.
00:08:54Je ne suis pas en train de vous dire, je n'en ai rien à faire.
00:08:56Si vous voulez trouver 40 milliards cette année,
00:08:58je vous dis, commencez par mettre à contribution
00:09:01ceux qui ont largement de quoi faire.
00:09:03M. Lesbos, vous savez de qui je parle
00:09:04quand je parle par exemple de la taxe sur les patrimoines ?
00:09:08De 147 personnes.
00:09:10Donc en tapant moins d'un pour cent,
00:09:12on soulage le 99%.
00:09:14Quand je vous parle des multinationales
00:09:16à qui on peut prendre 26 milliards,
00:09:18c'est seulement en leur demandant
00:09:19de payer l'impôt qu'ils doivent dans notre pays.
00:09:21L'impôt sur la fortune,
00:09:23il était en vigueur jusqu'à il y a encore
00:09:26maintenant 7 ans, depuis que M. Macron...
00:09:29Donc ne me dites pas
00:09:30que je dis, on laisse aller.
00:09:32Par contre, si vous m'interrogez
00:09:33sur la politique qu'il faut faire pour remplir les caisses,
00:09:36alors je vous réponds,
00:09:37couper dans les dépenses
00:09:39est une des solutions.
00:09:41On détruit le service public
00:09:43et on compte que le marché prenne sa place.
00:09:45Ça ne s'est produit nulle part.
00:09:47Couper dans les dépenses, c'est ce qu'ils font.
00:09:49Et ça ne marche pas. Pourquoi ?
00:09:51Parce que ça ralentit la machine économique.
00:09:53En France, 53% de la croissance,
00:09:58c'est la consommation populaire.
00:10:00Si vous relancez à ceux qui ont le moins,
00:10:02en leur donnant de quoi,
00:10:03alors ils achètent et la machine se remet en route.
00:10:06Voilà. Il y a donc deux logiques.
00:10:08Eux disent, on coupe dans les dépenses,
00:10:09nous on dit, on augmente dans les recettes
00:10:11et on fait la politique du carnet de commandes.
00:10:14C'est-à-dire qu'on fait travailler
00:10:16notamment les petites entreprises.
00:10:18Jean-Luc Mélenchon, on va revenir sur ce mouvement
00:10:19du 10 septembre qui s'appelle Bloquons-tout.
00:10:22Selon vous, jusqu'où doit aller le blocage ?
00:10:24Que doit-on bloquer le 10 septembre ?
00:10:27Les raffineries, les universités, les routes ?
00:10:30Précisez votre pensée.
00:10:32Oui, je vois que vous avez des idées
00:10:34sur la manière de bloquer.
00:10:35Les gens qui vous ont entendu, peut-être, vont s'en inspirer.
00:10:38Mais non.
00:10:39Parce que notre manière d'intervenir dans un mouvement populaire,
00:10:42depuis toujours,
00:10:43est de dire, il faut renoncer aux anciennes méthodes du passé,
00:10:47des partis qui récupéraient les luttes.
00:10:50Nous nous mettons au service des luttes.
00:10:51C'est ce que nous faisons à chaque fois.
00:10:52Comme vous ne l'avez pas vu et que vous ne l'avez pas compris la première,
00:10:55la dixième vous revenait avec le même argument.
00:10:57Donc nous disons, nous nous mettons au service.
00:10:59C'est eux qui vont décider.
00:11:00Et ça ne peut pas desservir cette lutte en étant le premier parti politique
00:11:03à étiqueter politiquement ce mouvement,
00:11:05qui est d'initiative citoyenne, certes.
00:11:07Un peu nébuleux.
00:11:08Ce n'est pas un désavantage, au fond.
00:11:10Ça pourrait aussi affaiblir ce mouvement.
00:11:12Certains n'auraient peut-être pas envie de manifester à vos côtés.
00:11:15Voilà.
00:11:15Peut-être qu'on n'a pas envie,
00:11:16ni par exemple, de suivre vos conseils.
00:11:18Mais grâce à mon intervention...
00:11:20Non mais après tout, on est tous les deux là en train de parler.
00:11:23On peut y mettre un peu d'humour de temps à autre quand même.
00:11:26Il reste un bout d'été à vivre.
00:11:27Bon.
00:11:28Eh bien, je vais vous dire, vous me rendez servi, cher monsieur,
00:11:31parce que le 10 septembre, c'était un mot d'ordre
00:11:33qui était sur les réseaux sociaux.
00:11:35À partir du moment où nous avons dit,
00:11:37nous voulons nous mettre au service de ce mouvement,
00:11:40ce qu'a dit dans les mêmes mots M. Brun,
00:11:42à qui apparemment vous ne faites pas le reproche de récupérer,
00:11:45ce qu'a dit le secrétaire du Parti Socialiste,
00:11:48qui a pris son temps et qui a donc dû beaucoup réfléchir avant de soutenir.
00:11:51Les communistes aussi appellent à soutenir, les écologistes également.
00:11:54Voilà. Est-ce que vous les accusez tous de récupération ?
00:11:56Eh bien, s'ils étaient à votre place, bien sûr.
00:11:58Eh bien, vous auriez tort.
00:11:59Et en tout cas, moi, je vous remercie.
00:12:00Parce que votre colère feinte,
00:12:02parce que je sais qu'elle est feinte,
00:12:04vous posez des questions,
00:12:05eh bien, elle nous aide.
00:12:06Parce que vous en parlez, vous en reparlez, vous en reparlez.
00:12:09Et ce qui était sûrement sur les réseaux sociaux
00:12:11arrive sur les grandes chaînes d'information.
00:12:13Nous avons gagné la partie.
00:12:15Quel est votre objectif au fond, Jean-Luc Mélenchon ?
00:12:16Je lisais aussi dans le Paris...
00:12:17Faire tomber le gouvernement, monsieur.
00:12:19C'est pas la peine de lire 3 à 4 kilomètres de tête.
00:12:20Non, mais on y reviendra dans quelques instants.
00:12:21On parlera évidemment de la motion de censure.
00:12:23Mais je lisais dans le Parisien, Jean-Luc Mélenchon,
00:12:25vos propos qui sont rapportés par des parlementaires
00:12:27de la France Insoumise.
00:12:29Voici le propos.
00:12:29On est des spécialistes de l'organisation du bordel.
00:12:33C'est ça, en fait, votre objectif ?
00:12:34De bordéliser la rentrée ?
00:12:36Voilà.
00:12:36Mais, bon, vous êtes taquin.
00:12:39Je vais l'être à mon tour.
00:12:40Êtes-vous là pour maintenir l'ordre
00:12:41et faire le travail de M. Retailleau ?
00:12:43Mon rôle, c'est de vous interroger,
00:12:44mais vous cherchez quoi ?
00:12:45Un gilet jaune bis ?
00:12:46Alors, non, on va trouver une...
00:12:48On va inventer un mot, tous les deux, là,
00:12:50puisque c'est l'émission.
00:12:51On va appeler ceux qu'appellent au 10 septembre
00:12:53les septembristes.
00:12:54C'est pas mal, quand même.
00:12:55Voilà.
00:12:56Donc, il y a eu des gilets jaunes.
00:12:57Maintenant, il y a des septembristes.
00:12:59Des révoltés du 10 septembre.
00:13:01Bon.
00:13:01Alors, qu'est-ce que vous me demandez ?
00:13:03Dans un propos, peut-être que ici ou là,
00:13:05moi, peu importe,
00:13:06j'ai mes habitudes d'expression.
00:13:08Et je dis, si vous me cherchez, M. Leboz,
00:13:10ben, vous me trouvez.
00:13:11Il s'agit d'organiser une action.
00:13:13On est plutôt fort.
00:13:14On sait plutôt bien.
00:13:15Mais le propos n'est pas de bordéliser.
00:13:18Et maintenant, je redeviens plus sérieux.
00:13:20Et je vous dis les choses comme elles sont.
00:13:22Nous, nous essayons de faire en sorte
00:13:24que toujours les choses débouchent positivement.
00:13:27C'est pourquoi on dit aux insoumis,
00:13:29allez dans le mouvement.
00:13:30Aidez-les pour qu'il n'y ait pas d'erreurs de fait,
00:13:32si vous les voyez.
00:13:33Et puis, deuxièmement,
00:13:35nous donnons un débouché politique, M. Leboz.
00:13:38C'est ça qui est incroyable dans la situation
00:13:40qui va se dessiner au mois de septembre.
00:13:42C'est que cela plaise ou pas,
00:13:44de toute façon, il y a des mots d'ordre de grève.
00:13:46Il y aura une grève,
00:13:47et je l'espère, une grève générale,
00:13:49si les syndicats le décident,
00:13:50ou certains syndicats le décident,
00:13:52le 10 septembre.
00:13:54Je ne sais pas, mais non,
00:13:55mais c'est eux qui dirigent la lutte.
00:13:56Moi, je ne suis pas syndicaliste.
00:13:58Je suis un responsable politique
00:13:59et je donne rendez-vous politiquement.
00:14:01Le 23 septembre, nous déposerons la motion de censure.
00:14:04Vous ne m'avez pas laissé vous dire la réponse à votre question.
00:14:07Vous dites, mais qu'est-ce que vous voulez ?
00:14:08Non, je ne veux pas le bordel.
00:14:10Je veux l'ordre républicain.
00:14:12Et dans l'ordre républicain,
00:14:13quand on est un gouvernement,
00:14:15on essaye, quand on n'est pas d'accord avec lui,
00:14:17soit de le faire changer de trajectoire,
00:14:19soit de le faire tomber.
00:14:20Il est impossible de faire changer de trajectoire, M. Bayrou.
00:14:23Les socialistes nous ont mis dans une mouise pas possible
00:14:25en croyant qu'ils pouvaient s'entendre avec lui.
00:14:28Ils trompent tout le monde.
00:14:29Eh bien, donc, nous allons le faire tomber le 23 septembre.
00:14:32La motion de censure, justement,
00:14:33et c'est ce que vous avez dit chez nos coufrères de la tribune dimanche,
00:14:35notamment en affirmant qu'au fond,
00:14:37la mobilisation de la rue, dans la rue,
00:14:39devait aller de pair avec la mobilisation au Parlement.
00:14:41Vous allez donc, vous, groupe la France insoumise
00:14:44à l'Assemblée nationale,
00:14:44déposer cette motion de censure le 23 septembre.
00:14:47C'est, en gros, le début de la rentrée parlementaire
00:14:50à l'Assemblée nationale.
00:14:51Est-ce que c'est le moment opportun pour vous ?
00:14:52Est-ce qu'au fond, vous avez les garanties
00:14:54que ça passera ce jour-là ?
00:14:56Non, on n'a jamais de garantie dans le combat politique
00:14:59qui est un combat dans lequel, bon,
00:15:02tout le monde donne son avis.
00:15:03Donc, nous n'avons aucune garantie.
00:15:05Mais, nous avons remarqué,
00:15:07c'est un peu comme pour le 10 septembre,
00:15:09des syndicats appellent à la grève.
00:15:11Nous, nous disons, au mois de juillet, comme ça,
00:15:13on a dit, non, mais ça, ça ne peut pas se passer comme ça.
00:15:15À la rentrée, il va y avoir la censure.
00:15:17Et nous avons observé que les autres partis
00:15:21de l'ancien Front populaire disaient,
00:15:24oui, il faut voter la censure.
00:15:26Alors, ça allait du Parti socialiste disant,
00:15:28on va négocier avant.
00:15:29Il a changé d'avis depuis.
00:15:31Et il dit, ben, là, il faut faire ça tout de suite.
00:15:33Pourquoi ?
00:15:34Ils veulent toujours négocier,
00:15:35essayer de présenter un contre-budget,
00:15:36d'essayer d'amender un petit peu ce budget.
00:15:38Voilà.
00:15:39Vous les croyez capables d'amender un peu ce budget
00:15:40ou pas les socialistes ?
00:15:41Ce n'est pas possible.
00:15:42Nous, tous les ans, nous présentons...
00:15:45Non, mais vous, cherchez à ce que je dis,
00:15:46des paroles méchantes.
00:15:48Vous n'avez pas besoin de moi pour ça ?
00:15:49Bon, ben, alors, faites-le à ma place,
00:15:51puisque vous avez l'air de vouloir jouer tous les rôles,
00:15:53à la fois Retailleau, Mélenchon, Bayrou.
00:15:55Allez-y, mon vieux, c'est votre heure de gloire.
00:15:58Bon, donc, non, je n'ai pas de garantie.
00:16:01Je ne vais pas dire, ils vont se tromper.
00:16:03Je n'ai pas tout à fait bien compris
00:16:04ce que je...
00:16:05S'ils veulent le faire tout de suite
00:16:06ou après avoir négocié.
00:16:08Je les mets en garde,
00:16:10parce que la dernière fois,
00:16:11sous prétexte de négociation,
00:16:12et, disait-il, d'avoir obtenu des merveilles,
00:16:15dont ce fameux conclave qui fut un piège à Nigaut,
00:16:19eh bien, à la fin,
00:16:20on a dû non seulement avoir le budget Barnier
00:16:22qui a pu rester,
00:16:23puisqu'ils ont refusé de voter la censure,
00:16:25mais en plus, ça s'est aggravé.
00:16:27Donc, je ne pense pas qu'ils fassent deux fois la même erreur.
00:16:30Il y a là des politiciens de haut niveau
00:16:32qui, pour la ruse,
00:16:33sont assez capables de comprendre ce qui se passe.
00:16:36Donc, ne perdons pas notre temps
00:16:37à faire semblant
00:16:38de négocier pendant tout un débat parlementaire
00:16:41qui se terminera par un 49-3 comme d'habitude
00:16:44et par une motion de censure.
00:16:45Ne perdons pas de temps.
00:16:47Censurons tout de suite
00:16:48et donc, nous serons en état
00:16:49de proposer d'autres choses
00:16:51quand la question sera posée à nouveau
00:16:53de savoir quel budget paie.
00:16:54Et justement, sur la censure,
00:16:55François Bayrou a aussi répondu
00:16:57chez nos confrères du Parisien.
00:16:58Il dit ceci, sur la censure,
00:16:59derrière cette censure au fond,
00:17:01l'extrême droite emporterait la mise,
00:17:03mais on ne peut pas empêcher les gens
00:17:05d'être suicidaires en parlant
00:17:06des partis politiques et des groupes politiques de gauche
00:17:09qui veulent la censure du gouvernement.
00:17:10Qu'est-ce que vous répondez au Premier ministre ?
00:17:12– Je ne vais rien lui répondre
00:17:13parce que je ne travaille pas
00:17:15à la boule de cristal.
00:17:16Moi, je réfléchis, je raisonne, je calcule.
00:17:19Bon, alors lui, il a tout vu,
00:17:20il a tout compris la censure
00:17:22et puis après...
00:17:23– Il y a ce risque que le rassemblement...
00:17:24– Mais la vie est en risque, mon vieux le boss.
00:17:26– Vous vous êtes battus contre ce risque, d'ailleurs,
00:17:28lors des élections législatives anticipées.
00:17:29– Non, nous nous sommes battus pour gagner.
00:17:31Mais c'est là que vous vous trompez.
00:17:32– Dans votre discours,
00:17:32et j'ai suivi votre campagne,
00:17:34c'était ça aussi votre combat.
00:17:35– D'empêcher le rassemblement national
00:17:37d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:17:39– Aussi, mais non, nous n'étions pas là.
00:17:41Non, mais ça ne marchera pas.
00:17:43Nous ne ferons plus de campagne
00:17:44et nous n'acceptons plus les campagnes basées sur la peur.
00:17:47La peur de ceci, la peur de cela.
00:17:49Moi, monsieur, je suis un optimiste.
00:17:52Je pense que la situation
00:17:54dans laquelle sont les finances publiques de la France,
00:17:56nous savons la redresser.
00:17:57Je pense que la vie est toujours faite de risques.
00:18:00Il faut donc faire un parti pris optimiste.
00:18:04nous pouvons faire autrement.
00:18:06J'ai parlé de Nouvelle-France, c'est curieux.
00:18:07Vous ne l'avez pas évoqué dans la campagne.
00:18:08– Vous l'évoquez vous-même, je n'ai pas besoin de vous.
00:18:09– Eh bien oui, vous voyez,
00:18:11je n'ai pas besoin de vous pour parler à ma place.
00:18:13Donc laissez-moi faire.
00:18:14Et vous verrez que ça sera plutôt bien fait
00:18:15parce que je pense être capable
00:18:17de bien exprimer mon opinion
00:18:18sur ce qu'il faut faire.
00:18:20Il y a une opportunité.
00:18:22Toutes les crises, monsieur Le Boss,
00:18:23réfléchissez-y du point de vue peut-être
00:18:26même de votre propre existence.
00:18:28Les crises sont toujours pénibles à vivre,
00:18:30mais elles sont en même temps une opportunité.
00:18:32Quand elles se dessinent,
00:18:33c'est que l'ancien ordre ne fonctionne plus.
00:18:36Il faut en inventer un nouveau.
00:18:37Eh bien, nous passons notre temps à dire
00:18:39« Regardez, la France est un pays d'excellence
00:18:42dans le numérique, dans l'espace et sur la mer.
00:18:44Allons-y, avançons, nous sommes les premiers.
00:18:47Regardez ce pays plein d'une jeunesse
00:18:49qui ne demande qu'à vivre autrement.
00:18:51Allons-y, avançons. »
00:18:52La France n'est pas cette espèce de vague,
00:18:55wagon plombée à la queue du cortège
00:18:57que beaucoup voudraient faire croire.
00:18:59Ce n'est pas vrai.
00:19:00Alors, donc, moi, je refuse de réfléchir en ayant peur.
00:19:04Je réfléchis d'abord en posant des actes positifs.
00:19:09Si je n'aime pas ce gouvernement,
00:19:10si je vous explique qu'il nuit,
00:19:12alors j'assume et j'essaye de le renverser.
00:19:14Comment ?
00:19:15Ben, par la voie légale, par les élections.
00:19:17Sinon, à quoi ça sert de faire des élections ?
00:19:19Eh bien, c'est la question que je vous pose,
00:19:21M. Le Boss,
00:19:22et à travers vous, à tous ceux qui m'écoutent.
00:19:24Alors, vous avez fini par accepter l'idée
00:19:26que dans ce pays, il y a des élections où c'est la gauche qui arrive en tête
00:19:30et où le président de la République peut dire
00:19:32« Le résultat des élections ne me concerne pas »
00:19:35et nomme depuis deux gouvernements
00:19:37qui sont pris dans les partis
00:19:38qui ont le moins de députés à l'Assemblée nationale.
00:19:41Enfin, nous parlons de la France.
00:19:42– Vous auriez été censuré au bout de ce temps.
00:19:43– Ah oui, parce que vous, vous savez tout,
00:19:45quand vous alliez être censuré.
00:19:46Monsieur, vous m'avez dit aussi une fois,
00:19:48vous, vous, personnellement,
00:19:50vous m'avez dit « Alors, avec vous,
00:19:51c'est tout ou rien sur le programme. »
00:19:53quand je disais « Eh bien, nous, on n'a pas été élu
00:19:56pour cinq minutes après avoir été élu,
00:19:58dire on passe par-dessus bord notre programme. »
00:20:01Vous vous rappelez ?
00:20:01Attendez, je termine.
00:20:02– Allez-y.
00:20:03– Eh bien, je vous ai fait la démonstration,
00:20:05mes camarades, puisque moi,
00:20:06je n'ai pas été candidat à être député,
00:20:08mais mes camarades ont fait la démonstration.
00:20:10Ils ont fait passer toute une série d'amendements,
00:20:13c'est vrai avec des majorités diverses,
00:20:15qui équilibraient le budget en dessous de 3% de déficit.
00:20:19Donc, ne me dites pas,
00:20:21comme si tout était écrit d'avance,
00:20:22mais M. Lebo, si tout était écrit d'avance,
00:20:24qu'est-ce qu'on fait là, tous les deux ?
00:20:25On est en train, vous, comme journaliste par votre métier,
00:20:28d'éclairer la scène,
00:20:29moi, comme responsable politique,
00:20:31de mettre en avant des perspectives.
00:20:34Mais c'est ça, la démocratie.
00:20:35– Parlons d'Emmanuel Macron, justement.
00:20:37Concrètement, et vous l'avez un petit peu évoqué hier
00:20:40lors de votre meeting face à vos militants,
00:20:42au fond, vous disiez que si la censure passait,
00:20:44il fallait, et je vous cite,
00:20:46qu'Emmanuel Macron s'en aille.
00:20:48Vous rêvez toujours de cette présidentielle anticipée,
00:20:50Jean-Luc Mélenchon ?
00:20:51– Écoutez, enlevez le mot rêve,
00:20:53parce que quand je lis le journal,
00:20:54je rêve de grève générale, je rêve de…
00:20:56Non, je suis…
00:20:57– Alors, vous la souhaitez toujours,
00:20:58cette présidentielle anticipée ?
00:21:00– Non plus, j'agis pour l'obtenir.
00:21:02– C'est votre but ?
00:21:03– Mais bien sûr.
00:21:04– La crise de régime ?
00:21:04– Mais attendez, la crise de régime,
00:21:06elle existe déjà,
00:21:07si vous ne l'avez pas vue, je vous la signale.
00:21:09C'est la première fois dans l'histoire de la République
00:21:11qu'un président dit
00:21:12« le résultat des élections ne me concerne pas ».
00:21:15À quoi M. Lebo répond ?
00:21:16« Ah, mais de toute façon, vous auriez été battu ».
00:21:18Eh bien, il fallait le vérifier.
00:21:19C'est comme ça que ça marche, la démocratie.
00:21:21M. Lebo…
00:21:22– C'est encore lui qui nomme les premiers ministres.
00:21:24– Oui, mais il nomme pas les journalistes, apparemment,
00:21:27parce que sinon, il le fera aussi.
00:21:28– Encore heureux, on est dans une démocratie.
00:21:29– Comme vous dites, c'est bien comme vous dites.
00:21:31Eh bien, comme on est dans une démocratie,
00:21:33le pouvoir du président de la République
00:21:35n'est pas d'imposer de force des gouvernements
00:21:37qui décident, alors qu'ils disent eux-mêmes
00:21:40que le pays est surendetté,
00:21:42d'exenter de toutes dépenses les plus riches.
00:21:44Pardon M. Lebo, je ne vais pas faire de trop mauvais rapprochement,
00:21:47mais un pays ruiné avec une dette
00:21:49qui paraît-il serait excessif…
00:21:52– 3 300 milliards de dettes.
00:21:54– Non, 3 000 milliards.
00:21:56– 3 300 selon les chiffres, ça c'est pas mal.
00:21:58– Non, mais bon, 3 000 milliards de dettes,
00:22:01des riches qui ne veulent pas payer,
00:22:03figurez-vous, des privilégiés qui ne veulent pas payer,
00:22:05figurez-vous que ça s'est déjà produit.
00:22:07Alors, on n'est pas en 1788,
00:22:09mais on est quand même en 2025,
00:22:12et je vous dis, pour répondre à votre question,
00:22:15M. le Président Macron a dit qu'il ne dissoudrait pas,
00:22:19vous l'avez entendu comme moi, il y a deux jours.
00:22:21– Et a dit aussi qu'il ne démissionnerait pas
00:22:23et qu'il serait président jusqu'au dernier quart d'heure.
00:22:25– Voilà, eh bien, nous allons lui procurer le dernier quart d'heure.
00:22:29Car, si nous faisons tomber le gouvernement,
00:22:32tout le monde comprend que, évidemment,
00:22:34il n'y a plus qu'une solution,
00:22:36c'est de revoter.
00:22:37Et comme il a dit qu'il ne dissoudrait pas,
00:22:39il ne lui reste que la possibilité de s'en aller.
00:22:41Mais M. Lebrun, je vais vous rassurer,
00:22:44je n'ai pas l'intention d'aller prendre d'assaut physiquement l'Élysée.
00:22:48– Ce n'est pas la question que je vous ai posée.
00:22:50En revanche, la question que je peux vous poser,
00:22:51Jean-Luc Mélenchon, c'est s'il y a démission
00:22:54qui, pour l'instant, est balayée par le Président de la République,
00:22:57je le rappelle, il y aurait donc présidentielle anticipée.
00:22:59Et dans ce cas-là, vous seriez candidat.
00:23:01– Je ne sais pas, j'attends de voir.
00:23:02Ah mais comment, monsieur, attendez.
00:23:04– Vous êtes encore le mieux placé dans votre mouvement.
00:23:05– C'est possible, mais je ne sais pas.
00:23:08– Vous êtes preuve de modestie un peu, Jean-Luc.
00:23:09– Non, non, je suis un être en politique très rationnel
00:23:13et très calculateur, comme vous l'aurez observé.
00:23:16Et donc là, par exemple, la situation se dessinait
00:23:19qui permettait d'articuler un mouvement social le 10 septembre
00:23:22avec une motion de censure pour obtenir un résultat politique
00:23:26qui soit compris par des millions de Français
00:23:28qui s'étant associés au succès du 10 septembre
00:23:31seraient heureux d'en voir la conclusion politique avec la censure.
00:23:35Eh bien, s'il y avait une présidentielle anticipée,
00:23:38nous aurons les réunions que nous avons prévues d'avoir
00:23:41pour décider quelle serait la candidature insoumise.
00:23:44Et je peux vous dire tout de suite que cette fois-ci,
00:23:47comme les autres, ça ne sera pas moi le problème.
00:23:49Moi, je peux être une solution à la condition que j'en sois d'accord.
00:23:53Donc, tout ça, ce sont des choses dont il faut parler
00:23:57avec le sérieux et la tranquillité de l'esprit de responsabilité.
00:24:01– Et dans le cas qui semblerait le plus probable
00:24:04où il n'y aurait pas de présidentielle anticipée,
00:24:06est-ce qu'au fond…
00:24:07– Parce que vous croyez que là…
00:24:09– C'est Emmanuel Macron qui décide encore
00:24:10quand mettre fin à son mandat.
00:24:12Et dans ce cas-là, il y a quand même un temps assez court
00:24:14qui nous sépare du début de la campagne présidentielle.
00:24:16Jean-Luc Mélenchon, on voit mal que vous ne soyez pas candidat, franchement.
00:24:19– Eh bien, vous verrez bien.
00:24:21– Et vous en avez envie ?
00:24:22– Mais ce n'est pas une affaire d'envie, pardon,
00:24:25de vous contrarier sans cesse.
00:24:27– Une envie de changer les choses, une envie de s'engager, une envie de…
00:24:29– De toute façon, quoi quelle que soit la situation, jusqu'à mon dernier souffle,
00:24:34je serai un homme engagé.
00:24:36Mais il y a bien des postes de combat.
00:24:38Et puis, il y a aussi une génération de relèves.
00:24:41Mais il n'est pas dit non plus que c'est la relève qu'il faut faire maintenant.
00:24:45Vous savez, j'ai commis une fois l'erreur de dire…
00:24:48– Pas la relève maintenant, ça je l'ai reçu.
00:24:49– Attendez, non, non, mais j'ai dit…
00:24:50– Non, non, mais je n'ai pas dit ça non plus.
00:24:52Ça peut être la…
00:24:53Mais j'ai fait une erreur une fois en disant
00:24:54« Je souhaite être remplacé ».
00:24:56Pas patatras !
00:24:5724 heures après, on se tapait une querelle interne
00:25:00entre deux personnes qui voulaient me remplacer.
00:25:03Bon, il a fallu depuis prendre quelques mesures d'autorité
00:25:05pour dire « Non, ça ne se passera pas comme ça.
00:25:08Ici, ce n'est pas la foire et ce n'est pas un endroit où en marchant… »
00:25:12Voilà, donc le mouvement insoumis fera preuve de son sens des responsabilités
00:25:16comme nous l'avons fait depuis le début.
00:25:18Et je vous garantis qu'il y aura une candidature insoumise
00:25:21puisque comme vous l'avez vu, la discussion est ouverte
00:25:25de savoir quelle orientation politique doit être en tête à gauche.
00:25:30– Et elle sera décidée quand cette candidature insoumise ?
00:25:33Après les municipales, c'est le calendrier que vous vous fixez ?
00:25:35– On n'a pas encore décidé de la date.
00:25:38On a décidé comment on ferait.
00:25:39On ne fera pas aussi long que les fois précédentes.
00:25:43Donc ça peut être avant les municipales, après les municipales
00:25:46ou bien à la rentrée suivante selon l'évaluation que nous ferons de la situation.
00:25:51M. Le Boss, dites-vous bien que si la motion de censure fait tomber le gouvernement Bayrou,
00:25:56c'est une nouvelle situation politique qu'on aura derrière.
00:25:59Ça veut dire que le peuple français aura réussi à se faire entendre.
00:26:02Écoutez, le Premier ministre lui-même dit qu'il est minoritaire.
00:26:05Alors il n'y a qu'en France que quelqu'un peut dire
00:26:07« Écoutez, je sais que je suis minoritaire,
00:26:09tout le monde est contre moi et contre ma politique, mais je reste quand même. »
00:26:11– Il assume quand même ce devoir de responsabilité.
00:26:14Vous pouvez lui reconnaître ça quand même,
00:26:15d'essayer de sauver en quelque sorte la France du surendettement.
00:26:20– Non, non, il n'essaye pas de sauver la France du surendettement.
00:26:23Il essaye de faire payer au grand nombre la dette
00:26:25que un tout petit nombre de personnes a infligée à ce pays.
00:26:28Parce que si ce pays est dans cette difficulté,
00:26:30c'est aussi parce qu'on a passé son temps à arroser le système des actionnaires dans ce pays.
00:26:37C'est eux qui sont les premiers gagnants de la purge et les responsables de ces milliards de dettes.
00:26:42– Revenons sur 2027.
00:26:43– Il vaut mieux.
00:26:44– Vos amis, si on peut encore appeler ça des amis,
00:26:47Olivier Faure du Parti Socialiste, Marine Tondelier des écologistes,
00:26:50encore François Ruffin et d'autres vous exhortent à participer à une primaire de la gauche en 2027.
00:26:56Vous dites non, vous refusez.
00:26:59– Vous aimeriez que je dise non et que demain on ait un débat,
00:27:03il a dit non, l'autre a dit oui.
00:27:04Écoutez, tout ça est un bal masqué.
00:27:06Vous avez Madame Tondelier, dont la spécialité et la pique distribuent à tout le monde,
00:27:12y compris à ses propres amis,
00:27:14et cette femme qui a refusé une liste commune aux élections européennes,
00:27:19qui nous traitait de forceurs quand on insistait,
00:27:22tout d'un coup se prétend super unitaire,
00:27:24mais ses amis passent leur temps à dire tout sauf les insoumis.
00:27:28– Là, elle vous propose une candidature commune, pourquoi vous dites non cette fois-ci ?
00:27:31Vous avez peur de perdre la primaire ?
00:27:33– Oui, voilà, c'est ça.
00:27:34Vous avez trouvé la bonne réponse.
00:27:35– C'est une annonce que vous nous faites.
00:27:36– Voilà, c'est une annonce que je vous fais.
00:27:38Et accessoirement, je vous dis une chose,
00:27:40je ne voudrais pas que la France ait de nouveau le spectacle pitoyable
00:27:43qui fût celui de la primaire des socialistes.
00:27:46C'est-à-dire, et que je te cause, et que je te fais des réunions,
00:27:49et que ceci et que cela, tout le monde vote,
00:27:51et quand le vote est fini, le vote est à peine fini,
00:27:54que le candidat numéro 2 fiche le camp avec Macron,
00:27:57c'est M. Valls, et que tous les autres,
00:27:59c'est-à-dire que la primaire n'a jamais réglé
00:28:02le problème politique de fond,
00:28:04qui est l'opposition éventuelle entre deux lignes.
00:28:06M. Valls et M. Hamon avaient deux lignes complètement différentes.
00:28:09– D'accord, Jean-François.
00:28:10– Ah ben, vous êtes d'accord, donc tout va bien.
00:28:12Passons à la question suivante.
00:28:13– Pas d'accord, mais j'avais une autre question sur ça,
00:28:15justement parce que la gauche peut-elle encore, au fond,
00:28:18gagner une présidentielle sans candidature commune ?
00:28:21On a l'impression que dans votre logiciel,
00:28:23vous ne pensez qu'au premier tour.
00:28:25Comment vous faites pour gagner le second tour ?
00:28:26– Devinez. Pardon M. Le Boss, mais je vous en prie,
00:28:29faites un effort, essayez de deviner.
00:28:30– Allez-y, on va jouer aux devinettes ce soir sur BFM.
00:28:32– À votre avis, comment on fait pour gagner ?
00:28:35– Vous n'avez même pas le soutien des autres parties de gauche
00:28:38qui ne veulent pas vous soutenir.
00:28:40– Ah, vous dites déjà qu'ils ne veulent pas me soutenir,
00:28:42alors pourquoi irions-nous ?
00:28:43– Mais allez-y, allez-y sur la primaire,
00:28:44et puis ensuite vous pourriez peut-être essayer
00:28:46d'avoir une légitimité accrue après la primaire.
00:28:48– Voilà, la légitimité c'est celle que donnent les électeurs,
00:28:51il n'y en a aucune autre qui vaille,
00:28:52et ce n'est certainement pas 3-4 signatures de partis politiques
00:28:55et la soupe au logo qui fait avancer l'affaire.
00:28:58Il va se passer un grand événement en France,
00:29:01vous le savez comme moi, vous êtes observateur de la vie politique,
00:29:04le peuple français est en mouvement,
00:29:05et il sera en mouvement dans les élections,
00:29:07alors arrêtez de recommencer les petits calculs de la période
00:29:12où tout ça s'arrangeait entre potes, c'est fini.
00:29:15Par conséquent, qu'y a-t-il à faire ?
00:29:17Au premier tour, il faut faire campagne,
00:29:19et au deuxième tour, il faut faire campagne encore,
00:29:22parce que c'est la règle de la démocratie.
00:29:24Et ne croyez pas qu'il suffirait que des gens signent en bas d'un papier
00:29:27« j'aime monsieur machin » pour que la masse des Français
00:29:30se dise autre chose que ce sont des menteurs.
00:29:33Ils pensent les Français qu'il faut trancher.
00:29:35Alors, il y a un débat intéressant qui a été lancé par M. Glucksmann,
00:29:39ça c'est vrai.
00:29:39Il dit, il assume, il dit « je serai candidat » quoi qu'il arrive,
00:29:44parce que je représente une orientation gauche, en gros,
00:29:48celle qui fut celle de M. Hollande.
00:29:49– Je vais vous citer son propos exact à Mediapart,
00:29:50il dit « on sait tous qu'il y aura deux offres politiques en 2027
00:29:53qui ne sont pas solubles l'une dans l'autre ».
00:29:55– Est-ce que c'est aujourd'hui votre seul adversaire à gauche, Raphaël Glucksmann ?
00:29:58– Mais, quand bien même, moi je ne dirais même pas adversaire.
00:30:01Nous ne sommes pas d'accord, et au moins lui ne fait pas l'hypocrite.
00:30:05Pourquoi je dis l'hypocrite ?
00:30:06Parce que, lorsque nous avons fait le nouveau Front populaire,
00:30:11M. Faure avait dit « qui va être Premier ministre ?
00:30:13Le groupe le plus important ».
00:30:14Ça se trouve que c'est les Insoumis, on avait à peine fini de voter,
00:30:17qu'il dit « ah oui, mais pas Mélenchon, pour au moins savoir pourquoi ».
00:30:20Non, il n'y a pas d'explication.
00:30:22Mais par contre, il vient et il dit « c'est moi, Faure,
00:30:24qui dois être le Premier ministre ».
00:30:25Et on perd dix jours à discuter de ça.
00:30:27Donc, si vous voulez, c'est cette samba-là, ce bal masqué-là,
00:30:31qu'on ne peut pas infliger aux Français.
00:30:33Donc, on annonce la couleur.
00:30:35M. Glucksmann a dit qu'en toute hypothèse,
00:30:38il serait candidat pour porter la ligne qu'on connaît tous,
00:30:41qui est celle de Hollande, de Mme Carole Delga,
00:30:43de M. le maire de Rouen, de toute l'opposition à M. Faure dans le Parti socialiste.
00:30:48Si par hasard, nous faisions l'erreur d'aller nous abîmer dans une primaire,
00:30:52et que, par certitude, nous la gagnerions,
00:30:54car nous sommes les plus nombreux sur le terrain,
00:30:57le lendemain, ils s'en iraient tous.
00:30:58Et vous, M. Le Boss, vous viendriez me poser la question en disant
00:31:01« M. Mélenchon, comment vous comptez faire pour être élu ? »
00:31:04alors que les gens qui étaient avec vous sont déjà partis de l'autre côté.
00:31:07Donc, évitons-nous toute cette comédie, ce cirque.
00:31:10Nous sommes des gens sérieux, nous avons travaillé sur un programme,
00:31:13et nous tâchons de rallier une majorité de Français.
00:31:15– Vous avez 831 mesures, vous avez un socle de parrainage,
00:31:19qui j'imagine augmente, vous êtes en campagne permanente,
00:31:22vous appuyez quand sur le bouton pour vous-même, M. Mélenchon ?
00:31:24Pardon de vous relancer.
00:31:25– Et que vous êtes impatients.
00:31:27– Et vous maintenez le suspense pour rien.
00:31:29– Permettez-moi de vous rappeler ce magnifique vers qui dit
00:31:32« Le désir qui s'accroît à mesure que les faits se reculent ».
00:31:40Cela signifie que, ayez la patience d'attendre un peu,
00:31:44et faites-moi confiance en tant que tortue électorale,
00:31:48pour savoir que moi-même et mes amis,
00:31:51qui depuis font souvent mieux que moi,
00:31:54nous savons doser l'effort, c'est long deux ans,
00:31:58mais supposer que ça devienne très court,
00:32:00c'est-à-dire qu'on se mette à voter à la présidentielle en janvier prochain,
00:32:04parce qu'entre-temps, le chef de l'État aurait dû constater
00:32:07qu'on en serait au troisième gouvernement qu'on fait tomber.
00:32:10Eh bien à ce moment-là, il faut être prêt, nous sommes prêts.
00:32:12Mais je ne veux pas, puisque vous avez abordé le thème,
00:32:15je ne veux pas rejeter le propos de M. Glucksmann,
00:32:19parce qu'il dit quelque chose, il annonce quelque chose.
00:32:22En toute hypothèse, il y aura sa candidature,
00:32:26c'est-à-dire la proposition d'une ligne politique que je désapprouve,
00:32:32et je ne ferai pas semblant de lui dire,
00:32:33M. Glucksmann, si vous gagnez la primaire, je vous soutiendrai,
00:32:36parce que ce n'est pas le cas, et que ce serait un mensonge.
00:32:39Et lui me fait l'honneur de me dire,
00:32:41si vous gagnez M. Mélenchon, je ne vous soutiendrai pas,
00:32:44moi, ou l'un ou l'une d'autres de mes camarades insoumis,
00:32:48je ne vous soutiendrai pas, parce que je ne suis pas d'accord.
00:32:50Au moins, c'est franc, c'est clair,
00:32:52et c'est dit tout de suite.
00:32:53Alors, tout le reste est une agitation
00:32:56sans sujet.
00:32:57Voyez-vous, voilà des gens qui disent, on va faire une primaire.
00:33:00Alors, qu'est-ce que c'est ?
00:33:01C'est juste, comme a dit une fois M. Faure,
00:33:04on va faire un concours de casting,
00:33:06parce qu'on va se mettre d'accord sur le programme,
00:33:07puis après on changera la personne.
00:33:09Qu'est-ce que c'est que ce truc ?
00:33:10– Alors, ce n'est peut-être pas absurde
00:33:11d'abord s'accorder sur le programme.
00:33:13– En effet, c'est clair, nous en avons déjà voté un.
00:33:16C'était le nouveau Front populaire.
00:33:18Alors, que s'est-il passé ?
00:33:19Ils ont signé ça, ils se sont fait lire dessus,
00:33:21et tout d'un coup, ils n'en veulent plus.
00:33:22Ils en veulent un autre.
00:33:23Qu'est-ce que c'est que cette comédie ?
00:33:25Ce bal masqué où tout le monde fait semblant.
00:33:28Eh bien, moi, je ne fais pas semblant.
00:33:29Il y a un programme sur la table,
00:33:31celui qu'on a déjà mis en œuvre.
00:33:33Donc, les anciens partenaires, j'en suis certain,
00:33:36vont le reprendre à leur compte.
00:33:37Ils vont sans doute l'enrichir.
00:33:39Mais alors qu'ils le disent tout de suite,
00:33:41ils sont donc bien toujours sur la ligne de rupture,
00:33:45et non pas sur la ligne d'accompagnement
00:33:47qui est celle de M. Glucksmann.
00:33:48Eh bien, je dis à M. Faure,
00:33:50si tu fais ça, tu as la certitude absolue
00:33:52que la moitié de tes troupes qui ont voté contre toi
00:33:55au congrès du parti,
00:33:58ira naturellement avec M. Glucksmann.
00:34:00Au nom de quoi irais-je me fourrer au milieu
00:34:03de ce nid de frelons ?
00:34:04Bon, on se retrouvera évidemment sur BFM TV
00:34:06pour l'annonce de votre candidature.
00:34:07J'espère que vous n'avez pas pendant deux ans
00:34:09à la présidentielle.
00:34:10Me saouler avec ça.
00:34:10Jean-Luc Mélenchon, à l'international,
00:34:12l'actualité est aussi marquée par le drame humanitaire
00:34:15des civils palestiniens Gaza,
00:34:16le drame des otages israéliens toujours détenus par le Hamas.
00:34:19L'ONU a déclaré hier, pour la première fois au Moyen-Orient,
00:34:23la famine dans l'enclave palestinienne.
00:34:26Emmanuel Macron doit tenir donc un discours en septembre
00:34:28aux Nations Unies pour reconnaître l'état de Palestine.
00:34:31Est-ce que vous l'appelez, dans ce contexte,
00:34:33à aller plus loin lors de sa prise de parole
00:34:36en septembre aux Nations Unies, aux États-Unis ?
00:34:39Bon, écoutez, on lui a reproché
00:34:40d'avoir reporté au mois de septembre.
00:34:42Nous y sommes quasiment.
00:34:44Il avait déjà accéléré le procès.
00:34:45Oui, oui, mais écoutez,
00:34:47il a en vous un parfait porte-parole,
00:34:48mais permettez que moi qui...
00:34:50Non, je ne suis porte-parole de personne,
00:34:51Jean-Luc Mélenchon.
00:34:52J'ai même pas le temps de finir une phrase
00:34:54que vous êtes déjà en train de réciter.
00:34:55Vous avez le temps, mais j'apporte des précisions, c'est tout.
00:34:57Ah oui, des précisions.
00:34:58Je vous reconnais le fait que vous êtes une rédaction.
00:35:02Quand il faut, vous apportez des précisions.
00:35:04On en parlera peut-être à un autre moment.
00:35:06Et vous faites bien, et je vous respecte pour ça,
00:35:08même si nous sommes en désaccord absolu sur à peu près tout.
00:35:11Mais dans le cas précis, revenons à M. Macron.
00:35:15Il a dit, et on lui a fait le reproche,
00:35:17donc je le rappelle,
00:35:19parce que je veux mettre en valeur le fait que je le félicite
00:35:22au mois de septembre de reconnaître l'État de Palestine.
00:35:25Et puisqu'il en est là,
00:35:27et d'autres pays vont le faire, paraît-il,
00:35:29je crois l'Australie, le Royaume-Uni,
00:35:31enfin, une série de pays vont le faire aussi.
00:35:34Cela prouve que parmi les dirigeants
00:35:36qui étaient les plus rétifs
00:35:38à montrer du doigt M. Netanyahou,
00:35:41maintenant ils ont compris que c'est un génocide,
00:35:43c'est une abomination,
00:35:45et vous savez pourquoi je prononce le mot génocide,
00:35:47c'est parce que la famine fait partie des cas de base
00:35:50de la figure du génocide.
00:35:52Bien, mais on ne peut pas en rester à ça.
00:35:55Il y a une décision politique à prendre.
00:35:58L'embargo sur les armes
00:35:59et l'interruption de l'accord de coopération
00:36:01entre l'Union Européenne et Israël.
00:36:05Alors...
00:36:05Pardon sur les armes, Jean-Luc Mélenchon,
00:36:07très rapidement,
00:36:07mais ce qu'affirme Sébastien Lecornu, pardon,
00:36:10le ministre des Armées,
00:36:11c'est que la France ne vend pas d'armes à Israël,
00:36:13ce sont des composants utilisés
00:36:15dans le cadre d'une dôme de fer,
00:36:16donc le système de défense.
00:36:18C'est ce que dit Sébastien Lecornu.
00:36:19Là encore, j'apporte une précision
00:36:20qui est avancée par le ministre des Armées.
00:36:22Voilà, vous dites ça à propos du ministre des Armées.
00:36:25Moi, je vais vous citer le chef de file
00:36:27de la commission de défense des Insoumis
00:36:29qui dit, ce n'est pas vrai,
00:36:31nous avons étudié le dossier.
00:36:32Je pourrais vous citer cette ONG
00:36:34qui a fait le bilan de ce que nous vendons.
00:36:36Et puis, il y a un moment, si vous voulez,
00:36:37où on arrive à l'hypocrisie.
00:36:39Celui qui dit, ah ben moi, je vends des balles,
00:36:40mais pas des fusils.
00:36:41Oui, d'accord, mais enfin,
00:36:42on met les balles dans les fusils.
00:36:44Et par conséquent, ce, c'est du pinaillage.
00:36:46Et ce n'est pas digne.
00:36:48La France a su, dans un moment terrible,
00:36:51le général de Gaulle a interrompu
00:36:53les fournitures d'armement
00:36:55à l'armée de l'époque d'Israël,
00:36:57qui pourtant était dans une situation
00:36:59assez compliquée.
00:37:00Alors maintenant, dans la situation
00:37:02dans laquelle on est,
00:37:03la France peut le faire.
00:37:04Et puis, je ne demande pas seulement
00:37:06que la France le fasse,
00:37:08je demande que l'Europe le fasse.
00:37:09Et voyez-vous, il y a un moment
00:37:10qui m'a paru bien cruel.
00:37:12C'est lorsque c'est la délégation,
00:37:14je ne sais quoi,
00:37:15le club des Européens était dans le bureau Oval,
00:37:17il y avait M. Trump en face.
00:37:20Alors, ils ont bavardé,
00:37:21ils n'ont rien obtenu.
00:37:22Mais il y avait une chose
00:37:24qu'ils auraient pu décider,
00:37:25ceux qui étaient là,
00:37:26c'était de dire, écoutez,
00:37:27top là, on est d'accord,
00:37:28on ne livre plus d'armes.
00:37:29Et s'ils avaient dit
00:37:30on ne livre plus d'armes,
00:37:31eh bien, la guerre se serait immédiatement arrêtée
00:37:33parce qu'il n'y aurait eu plus d'armes
00:37:34pour la faire.
00:37:35Mais j'ajoute une chose,
00:37:36c'est parce qu'ils n'ont rien fait
00:37:38que M. Netanyahou
00:37:40s'est senti encouragé.
00:37:41Et M. Netanyahou,
00:37:43quand il parle du Hamas,
00:37:45c'est assez intéressant,
00:37:46il dit que tous ceux qui parlent de la Palestine
00:37:48soutiennent le Hamas.
00:37:49Eh bien, moi, je vais dire,
00:37:50tous ceux qui ne parlent pas de Netanyahou,
00:37:52eh bien, masquent le crime de génocide.
00:37:55Vous m'avez bien compris,
00:37:56si, à ce moment-là,
00:37:58les gens qui étaient là
00:37:58avaient dit maintenant,
00:37:59ça suffit,
00:38:00eh bien, M. Netanyahou
00:38:01n'aurait pas annoncé
00:38:02qu'il va envahir Gaza
00:38:03et la raser,
00:38:04la ville de Gaza,
00:38:05et il n'aurait pas annoncé
00:38:06que la famine allait se durcir.
00:38:08– Justement, il a annoncé
00:38:09ce plan de conquête sur Gazaville
00:38:11avec notamment la mobilisation
00:38:12de 60 000 réservistes.
00:38:14Qui peut arrêter aujourd'hui
00:38:15Benjamin Netanyahou ?
00:38:17Que peut faire la France ?
00:38:17Est-ce qu'il n'y a que Donald Trump
00:38:18qui peut l'arrêter aujourd'hui ?
00:38:20– M. Trump peut tout,
00:38:21mais puisque vous parlez
00:38:23de l'appel des réservistes,
00:38:24je ne veux pas tourner autour du pot.
00:38:25C'est curieux,
00:38:25ce point de mon intervention
00:38:27n'a pas retenu votre intérêt.
00:38:29Moi, je dis que M. Netanyahou
00:38:31a appelé des Français
00:38:32à aller là-bas comme réservistes.
00:38:34Et moi, j'appelle les Français
00:38:35à ne pas aller là-bas
00:38:37et à ne pas déshonorer la France
00:38:39dans un combat indigne
00:38:41de massacrer une population civile.
00:38:44Et je dis aux jeunes Français
00:38:46qui pourraient être tentés de le faire,
00:38:47ne faites pas ça.
00:38:48Car c'est aussi vous-même
00:38:49et aussi une certaine idée
00:38:52du judaïsme en France
00:38:54que vous trahiriez.
00:38:55Car le judaïsme en France
00:38:56a toujours été un judaïsme patriotique.
00:38:59Est-ce que vous savez
00:38:59que dans les synagogues,
00:39:01on prie pour la République
00:39:02chaque fois que sont réunis les fidèles ?
00:39:06Par conséquent, il y a une tradition républicaine
00:39:08très forte dans le judaïsme français
00:39:10pour respecter les bases,
00:39:13l'esprit de la République,
00:39:14liberté, égalité, fraternité,
00:39:16qui excluent la participation à un génocide.
00:39:18Et je leur dis, jeunes gens,
00:39:20vous vous mettriez vous-même en danger,
00:39:22car voyez-vous,
00:39:22il y a déjà des associations
00:39:24qui disent qu'il faut poursuivre en justice
00:39:26ceux qui participent à un crime de guerre.
00:39:28Et les deux ministres,
00:39:30c'est-à-dire le ministre des Affaires étrangères
00:39:31et le ministre de la Défense,
00:39:33ont dit que si tel était le cas,
00:39:35en effet, il serait poursuivi.
00:39:37Donc, de grâce, ne faites pas ça,
00:39:39n'y allez pas,
00:39:40ce n'est pas une bonne cause.
00:39:41– Je voudrais vous faire réagir
00:39:43sur cette lettre
00:39:43qu'a envoyée le Premier ministre israélien
00:39:46directement à Emmanuel Macron,
00:39:48lettre qui date du 17 août,
00:39:50où il accuse le chef de l'État,
00:39:51je cite,
00:39:52« d'alimenter le feu antisémite
00:39:54en reconnaissant l'État de Palestine ».
00:39:56Alors, l'Élysée a d'abord répondu
00:39:58en estimant que cette analyse
00:40:00formulée par Benjamin Netanyahou
00:40:01était, je cite, erronée et abjecte.
00:40:03Emmanuel Macron n'a pas encore
00:40:04directement répondu,
00:40:05mais que répondez-vous
00:40:06à cette lettre
00:40:07qui vise ceux qui, justement,
00:40:09appellent à la reconnaissance
00:40:10d'un État de Palestine ?
00:40:11– Je me joins à M. Macron
00:40:13pour dire que c'est abject.
00:40:15Et M. Netanyahou
00:40:16ferait bien de se souvenir
00:40:18qu'il n'a pas l'autorité
00:40:20pour parler au nom des Juifs
00:40:21dans le monde,
00:40:22parce que le nombre de communautés juives
00:40:23qui disent pas
00:40:24en notre nom.
00:40:25Vous n'avez pas le droit,
00:40:26M. Netanyahou,
00:40:27ce que vous faites
00:40:28représente votre parti politique,
00:40:30votre gouvernement,
00:40:31mais pas les Juifs du monde.
00:40:32Avoir établi
00:40:33cette équation abominable
00:40:34quiconque critique M. Netanyahou
00:40:36est un antisémite,
00:40:38au contraire,
00:40:39propage l'antisémitisme,
00:40:40car des gens,
00:40:41de bonne foi,
00:40:42peuvent penser que
00:40:43critiquer Netanyahou,
00:40:44c'est être antisémite.
00:40:46Eh bien,
00:40:46c'est une erreur totale.
00:40:48Et je demande
00:40:48qu'on distingue,
00:40:49comme je l'ai fait
00:40:50sans cesse
00:40:51pendant toute la campagne
00:40:52des élections européennes.
00:40:54Non,
00:40:54nous ne confondons pas
00:40:56un sniper
00:40:56qui tire 95 fois
00:40:58sur des femmes
00:40:59et des enfants
00:41:00avec n'importe quel juif.
00:41:02Non,
00:41:02c'est un Israélien
00:41:03au combat
00:41:04qui se comporte
00:41:05d'une manière indigne.
00:41:06La communauté en France,
00:41:08je vais vous le dire,
00:41:09je vous le rappelle,
00:41:10100% des manifestations
00:41:12de soutien
00:41:13à la Palestine
00:41:14et contre M. Netanyahou
00:41:15en France,
00:41:16100%
00:41:17ont vu la participation
00:41:18de l'Union des Juifs
00:41:20de France,
00:41:20qui est une organisation
00:41:21communautaire progressiste.
00:41:23Le Premier ministre israélien
00:41:24accuse donc le président
00:41:25de la République
00:41:26d'alimenter,
00:41:26je cite,
00:41:27le feu antisémite.
00:41:28Votre parti
00:41:29est aussi accusé
00:41:29directement par l'ambassadeur
00:41:31d'Israël en France,
00:41:33M. Zarka.
00:41:34Il dit ceci
00:41:35dans les colonnes
00:41:35du Parisien,
00:41:36je le cite,
00:41:37certains partis politiques
00:41:38en France
00:41:38comme la France insoumise
00:41:40instrumentalisent
00:41:41le conflit israélo-palestinien
00:41:42et attisent l'antisémitisme
00:41:44à des fins politiques
00:41:46et cyniques.
00:41:46Fin de citation.
00:41:47Qu'est-ce que vous répondez
00:41:48à l'ambassadeur ?
00:41:49D'abord que je l'interrogerais,
00:41:51c'est bien le rôle
00:41:52d'un ambassadeur
00:41:53de porter des appréciations
00:41:54sur la vie politique intérieure
00:41:56de tel ou tel pays.
00:41:57Il y a chez certains
00:41:59une tendance,
00:42:02une pente
00:42:03à se croire au-dessus
00:42:04des lois
00:42:04et des usages
00:42:05les plus ordinaires.
00:42:07Alors voici un ambassadeur
00:42:08qui dessigne
00:42:09d'insulter
00:42:10le premier parti
00:42:12parlementaire
00:42:13de la gauche française
00:42:14qui est LFI
00:42:15parce que je vous rappelle
00:42:15que c'est ça
00:42:16que nous sommes.
00:42:17Mais j'ai vu par exemple
00:42:18dans des cérémonies
00:42:19tel ou tel
00:42:21commencer à prendre
00:42:21un parti
00:42:22notamment à propos
00:42:23de l'arabe du Veldiv
00:42:24LFI
00:42:25dans des conditions
00:42:26qui sont abjectes.
00:42:27Oui, c'est abject
00:42:28parce que c'est eux
00:42:29qui établissent un lien
00:42:30entre la critique
00:42:31de M. Netanyahou
00:42:33et l'antisémitisme
00:42:34alors que ce sont
00:42:34deux questions
00:42:35totalement différentes.
00:42:37Et je trouve
00:42:38que l'ambassadeur
00:42:39d'Israël
00:42:39devrait être convoqué
00:42:40par le président
00:42:41de la République
00:42:42qui devrait lui dire
00:42:43écoutez monsieur
00:42:44évitez de vous mêler
00:42:45des débats des français
00:42:47parce que
00:42:47vous aurez remarqué
00:42:48que l'ambassadeur
00:42:49de France
00:42:50en Israël
00:42:51n'a pas dit
00:42:52que le gouvernement
00:42:53d'extrême droite
00:42:53et suprématiste
00:42:54de M. Netanyahou
00:42:56était un gouvernement raciste
00:42:57ce qu'il est
00:42:58suprématiste
00:42:59et violent
00:42:59et d'extrême droite.
00:43:00L'ambassadeur de France
00:43:01en Israël
00:43:02n'a rien dit
00:43:02parce que c'est pas son rôle
00:43:04de participer
00:43:05à la vie intérieure
00:43:06d'Israël.
00:43:06Donc maintenant
00:43:07je demande
00:43:08que chacun retrouve
00:43:09un peu de dignité
00:43:10et de respect
00:43:11pour les autres.
00:43:12Ici c'est la France
00:43:13ce n'est pas Gaza
00:43:14et donc on se tient.
00:43:16Et la France
00:43:17a connu une explosion
00:43:18des actes antisémites
00:43:19notamment en 2023
00:43:202024
00:43:21par rapport
00:43:21à la période
00:43:22depuis 2012
00:43:23il y a eu
00:43:24un acte antisémite
00:43:25qui a ému
00:43:26la communauté juive
00:43:27et la communauté nationale
00:43:29également
00:43:29c'est cet arbre
00:43:31en hommage
00:43:31à Ilan Halimi
00:43:32qui a été abattu
00:43:33en Seine-Saint-Denis
00:43:34Ilan Halimi
00:43:35ce jeune homme juif
00:43:37tué, torturé
00:43:38par le gang des barbares
00:43:39en 2006
00:43:40l'un de vos députés
00:43:41Éric Coquerel
00:43:41député de la circonscription
00:43:43a réagi
00:43:44a dit que c'était
00:43:44un acte antisémite
00:43:45je n'ai pas vu
00:43:46de réaction de votre part
00:43:47sur cet acte
00:43:48qui a ému
00:43:51blessé
00:43:51beaucoup de personnes
00:43:53que vous en avez déduit
00:43:54mais pourquoi
00:43:54ne pas le dire
00:43:56clairement
00:43:56Jean-Luc Mélenchon
00:43:58votre député
00:43:59Éric Coquerel
00:44:00l'a affirmé
00:44:01mais je n'ai pas vu
00:44:02de réaction de votre part
00:44:03vous allez poser la question
00:44:04à 71 députés
00:44:05il était en l'occurrence
00:44:06député
00:44:06de la circonscription
00:44:07ça s'est produit
00:44:08et bien on peut considérer
00:44:09qu'il a parlé pour nous tous
00:44:10et je vais vous dire pourquoi
00:44:11attendez monsieur
00:44:12je vous en prie
00:44:12attendez un peu
00:44:13il ne faut pas vous exciter
00:44:14je ne m'excite pas du tout
00:44:15l'événement a eu lieu
00:44:17le quand ?
00:44:19c'était il y a
00:44:20à peu près 3 semaines
00:44:21non le 15 août
00:44:21moi je connais la date
00:44:22très bien
00:44:23le 15 août
00:44:24le 15 août
00:44:24le 15 août monsieur
00:44:25je descendais de l'avion
00:44:27avec 9 heures de décalage
00:44:29donc vous ne m'en voudrez pas
00:44:30je n'ai pas immédiatement
00:44:31capté ce qui se passait
00:44:32et pour être clair
00:44:33je suis resté un peu
00:44:34dans le coltard
00:44:35au moins ou deux jours
00:44:36mais je remarque
00:44:37dans votre question
00:44:38que vous ne vous êtes pas étonné
00:44:40d'un autre de mes silences
00:44:41ce 15 jours
00:44:42ce 15 août
00:44:44vous avez remarqué
00:44:45que je n'ai rien dit
00:44:46sur l'attentat
00:44:47qui a eu lieu
00:44:48contre une mosquée
00:44:49et vous savez pourquoi ?
00:44:51et bien parce que je revenais
00:44:52et que je n'étais pas
00:44:54attentif à l'actualité en France
00:44:55mais c'est bien d'avoir
00:44:56votre explication
00:44:57Jean-Luc Mélenchon
00:44:57premièrement
00:44:58oui mais vos insinuations
00:44:59comme celle du
00:45:00si si si
00:45:01vous dites pourquoi
00:45:02vous n'avez rien dit
00:45:03mais vous ne me parlez pas
00:45:04de la mosquée
00:45:04pourquoi vous ne m'en avez pas parlé ?
00:45:06et on peut en parler
00:45:07et vous en parler évidemment
00:45:08et d'ailleurs
00:45:09il y a une hausse aussi
00:45:10des actes anti-musulmans
00:45:12ça a été donné par le ministère
00:45:14de l'intérieur
00:45:14évidemment
00:45:15alors maintenant je vais vous dire
00:45:16que je condamne évidemment
00:45:18un acte comme celui
00:45:19qui consiste à
00:45:21saccager en symbole
00:45:23là c'est un symbole
00:45:25d'une haute portée
00:45:26car quelqu'un a été assassiné
00:45:27dans des conditions abjectes
00:45:29par des abrutis
00:45:30assassins
00:45:31et en effet antisémites
00:45:33qui ne méritent que notre mépris
00:45:35et donc évidemment
00:45:36comme je l'ai toujours fait
00:45:38je condamne
00:45:39quel que soit le crime
00:45:40dès lors que c'est un crime raciste
00:45:42et il y a une explosion
00:45:44en effet
00:45:45des attitudes racistes
00:45:48dans la confusion
00:45:49sur l'antisémitisme
00:45:51mais une multiplication
00:45:53des actes islamophobes aussi
00:45:55mais aussi des actes anti-chrétiens
00:45:56voilà que d'une manière ou d'une autre
00:45:58certains essayent de ramener
00:46:00les guerres de religion
00:46:01dans notre pays
00:46:02dont je veux rappeler
00:46:03à nos concitoyens
00:46:04qu'elles ont duré
00:46:05trois siècles
00:46:06déjà entre catholiques
00:46:07et protestants
00:46:07que les juifs
00:46:09furent traités
00:46:09d'une manière abjecte
00:46:10dans l'ancien résime
00:46:11ils ont été expulsés
00:46:13onze fois de France
00:46:14c'est dire
00:46:14dans quelle situation
00:46:16tout ça
00:46:16et c'est grâce à la révolution
00:46:18et à notamment
00:46:19Maximilien Robespierre
00:46:20qui a fait reconnaître
00:46:21la citoyenneté
00:46:22pleine et entière
00:46:23de tous les français
00:46:24quelle que soit leur religion
00:46:26et notamment les juifs
00:46:27puisqu'ils étaient exclus de tout
00:46:28par conséquent
00:46:29le message à dire
00:46:30c'est
00:46:30ayez confiance dans la république
00:46:32et défendez ses valeurs
00:46:34et je ne supporte pas
00:46:35qu'on dise
00:46:35que quand je me bats
00:46:37contre l'islamophobie
00:46:38je ferai en quelque sorte
00:46:39une politique
00:46:40de clientèle électorale
00:46:42non
00:46:42je fais la politique
00:46:44fondamentale de la France
00:46:45abat les guerres de religion
00:46:47la liberté de conscience
00:46:48doit être totale
00:46:49et aujourd'hui
00:46:50j'observe que dans le monde entier
00:46:52on s'en prend
00:46:53aussi bien aux juifs
00:46:54qu'aux musulmans
00:46:54d'une manière
00:46:55qui est inacceptable
00:46:56et je me sens évidemment
00:46:58du côté des victimes
00:46:59et je les défends
00:47:00mais que puis-je faire d'autre
00:47:01que le pouvoir de la parole
00:47:02je tâche de le faire
00:47:03aussi bien que je peux
00:47:04et c'est pourquoi
00:47:05c'est si meurtrissant
00:47:06qu'on nous accuse
00:47:07de cette façon
00:47:08soit de communautarisme
00:47:10clientéliste
00:47:10dois-je accuser
00:47:11tous ceux qui prennent parti
00:47:12pour monsieur Netanyahou
00:47:13et qu'il nous accuse
00:47:14d'antisémitisme
00:47:15dois-je les accuser
00:47:16de communautarisme
00:47:17bien sûr que je ne le ferai pas
00:47:18je ne suis pas fou
00:47:19je ne veux pas faire aux autres
00:47:21ce que je ne veux pas
00:47:21qu'ils me fassent
00:47:22Jean-Luc Mélenchon
00:47:23à l'international
00:47:24toujours ces dernières semaines
00:47:25ont été marquées
00:47:25par plusieurs sommets
00:47:27qui se sont tenus
00:47:28pour tenter de parvenir
00:47:29à une paix en Ukraine
00:47:30parce que la guerre dure
00:47:31depuis maintenant
00:47:32trois ans et demi
00:47:32un sommet en Alaska
00:47:33tête à tête
00:47:34entre Trump et Poutine
00:47:35un sommet ensuite
00:47:36à la Maison Blanche
00:47:37avec Volodymyr Zelensky
00:47:38Donald Trump
00:47:39et des leaders européens
00:47:41il y a une image
00:47:41qui a marqué les esprits
00:47:43elle va s'afficher
00:47:44sur l'écran de BFM TV
00:47:45on est lundi
00:47:46dans le bureau ovale
00:47:47dans la Maison Blanche
00:47:49Donald Trump
00:47:49face à sept leaders européens
00:47:50de l'OTAN
00:47:51plus le président ukrainien
00:47:53que vous inspire
00:47:53cette photo
00:47:54c'est lamentable
00:47:57c'est humiliant
00:47:59pour la France
00:48:00et pour l'Europe
00:48:02l'Union européenne
00:48:03d'abord regardez bien
00:48:05la photo
00:48:05il y a six européens
00:48:07vous en retirez deux
00:48:10qui ne représentent pas
00:48:11un pays en particulier
00:48:12madame von der Leyen
00:48:13et le secrétaire général
00:48:14de l'OTAN
00:48:156 moins 2
00:48:16égale 4
00:48:19dans les quatre
00:48:21il y en a un
00:48:22qui n'est pas membre
00:48:23de l'Union européenne
00:48:24c'est l'anglais
00:48:25il en reste donc trois
00:48:27pourquoi cela
00:48:28il y a 27 pays
00:48:29dans l'Union européenne
00:48:30qui a désigné
00:48:32ces gens là
00:48:32pour être là
00:48:33et que venait-il demander
00:48:34je vous ai dit
00:48:35il y a un instant
00:48:36ce qu'ils pouvaient régler
00:48:38sur place
00:48:38puisque il y avait là
00:48:39les trois premières puissances
00:48:40militaires d'Europe
00:48:42quoi qu'il manque
00:48:42la quatrième
00:48:43qui est la Pologne
00:48:44ils auraient pu dire
00:48:45on arrête les ventes d'armes
00:48:45on en a déjà parlé
00:48:47je n'y reviens pas
00:48:48mais ils sont allés demander
00:48:50des garanties
00:48:50pour monsieur Zelensky
00:48:51mais monsieur Zelensky
00:48:52est assez grand
00:48:53pour les dire tout seul
00:48:54et il n'y a pas besoin
00:48:55qu'il y en ait 4 sur 27
00:48:56parce qu'on fait l'aveu
00:48:57d'une faiblesse
00:48:57si on vient à 4
00:48:58alors qu'on devrait être 27
00:49:00mais par contre
00:49:01il y avait
00:49:02puisqu'ils étaient là
00:49:03ils n'avaient qu'à demander
00:49:04des garanties
00:49:05pour l'Europe
00:49:06à propos de la fin
00:49:07de la guerre en Ukraine
00:49:08nous avons des garanties
00:49:09à demander
00:49:10par exemple
00:49:11si on veut une paix durable
00:49:12monsieur Lebois
00:49:13c'est bien
00:49:13il faut commencer par dire
00:49:15plus personne ne fera
00:49:16de tir en profondeur
00:49:17donc plus de missiles
00:49:18de 500 à 5000 kilomètres
00:49:19deuxièmement
00:49:20quoi qu'il arrive
00:49:22nous garantissons tous
00:49:23la sécurité
00:49:24des centrales nucléaires
00:49:25ensuite
00:49:26et bien nous allons
00:49:27déminer la mer Noire
00:49:28et puis
00:49:29parce qu'on en est à parler
00:49:30de tout ça
00:49:30on pourrait vérifier
00:49:32que les Russes
00:49:32ont bien détruit
00:49:33toute leur capacité
00:49:35d'armes chimiques
00:49:35les Américains ont mis
00:49:36plus de 25 ans
00:49:37à le faire
00:49:38bon
00:49:38il y a donc des garanties
00:49:40européennes
00:49:40ils ne les ont pas réclamées
00:49:41attendez
00:49:42je n'ai pas fini
00:49:43l'Europe
00:49:44et ses valeurs éternelles
00:49:46la démocratie
00:49:47elle n'a pas un mot à dire
00:49:48à propos de la démocratie
00:49:49dans le coin
00:49:50et puisque nous sommes
00:49:51en train de défendre
00:49:52l'Ukraine
00:49:53à juste titre
00:49:54puisqu'elle a été envahie
00:49:55est-ce qu'on ne pourrait pas dire
00:49:56par exemple
00:49:57pour commencer
00:49:57monsieur Zelensky
00:49:59n'est plus président
00:50:00de la république ukrainienne
00:50:01puisque ça fait 3 mois
00:50:03que son mandat est arrivé au bout
00:50:04mais c'est la constitution ukrainienne
00:50:05qui le prévoit
00:50:06loi martiale
00:50:07pas d'élection libre
00:50:07vous vous rendez compte
00:50:08de ce que vous demandez
00:50:09à Volodymyr Zelensky
00:50:10de quitter le pouvoir
00:50:12alors que le pays
00:50:13est sous les bombes
00:50:14vous trouvez ça normal ?
00:50:15voilà
00:50:15mais vous vous trouvez normal
00:50:17de dire
00:50:17nous allons signer
00:50:18un accord de paix
00:50:19avec un homme
00:50:20qui pourrait être remplacé
00:50:21demain par un autre
00:50:22dans une élection
00:50:22et qui dirait
00:50:23écoutez je ne suis qu'assigné
00:50:24la dernière fois
00:50:25il n'était pas élu
00:50:26donc moi je ne suis pas engagé
00:50:27donc pour vous
00:50:27Volodymyr Zelensky
00:50:28est un obstacle à la paix ?
00:50:29non je n'ai pas dit ça
00:50:30je suis en train
00:50:32de vous dire quelque chose
00:50:33que vous allez pouvoir
00:50:33finir par comprendre
00:50:34si je le répète
00:50:35une deuxième fois
00:50:36l'Europe doit demander
00:50:38des garanties démocratiques
00:50:39en plus de garanties militaires
00:50:41pour elles-mêmes
00:50:41alors je viens d'en évoquer une
00:50:43j'en ai une autre
00:50:44qui sans doute
00:50:45vous émouvra
00:50:45un peu plus profondément
00:50:46peut-être pourront-on demander
00:50:48que dans la paix
00:50:49il soit prévu
00:50:50le rétablissement
00:50:51de la liberté syndicale
00:50:53car les syndicats
00:50:54sont interdits
00:50:55en Ukraine
00:50:56et vous dites la même chose
00:50:57évidemment pour la Russie
00:50:58monsieur je ne me contente pas
00:50:59de dire la même chose
00:51:00je suis allé en Russie
00:51:02faire une conférence de presse
00:51:04au moment des grèves
00:51:05sur les retraites
00:51:05pour réclamer
00:51:06la liberté syndicale
00:51:08je n'ai pas fini
00:51:08je viens d'évoquer
00:51:09la liberté syndicale
00:51:11et je vous
00:51:12et je vous
00:51:13et je
00:51:13j'interroge aussi
00:51:14sur un autre sujet
00:51:16qui est
00:51:16le rétablissement du droit
00:51:18des organisations politiques
00:51:19d'opposition
00:51:20à fonctionner en Ukraine
00:51:21nous ne sommes
00:51:22écoutez moi monsieur
00:51:23tout ce que je viens de vous dire
00:51:25n'a qu'un but
00:51:26c'est de dire
00:51:27la démocratie
00:51:28fait partie
00:51:29des conditions
00:51:30de la paix
00:51:31on ne peut donc pas
00:51:32dire
00:51:32nous les Européens
00:51:33on n'a rien à dire
00:51:34sur le sujet
00:51:35alors on va là-bas
00:51:35mais on a parlé de quoi
00:51:36avec monsieur Trump
00:51:37vous pouvez me le dire
00:51:38à la fin
00:51:38Jean-Luc Mélenchon
00:51:39vous avez proposé hier
00:51:41lors de votre meeting
00:51:42face à vos militants
00:51:43que les quatre régions
00:51:44qui sont revendiquées
00:51:44par la Russie
00:51:45organisent des votes
00:51:46pour décider
00:51:48que les peuples votent
00:51:49de ces quatre régions
00:51:50pardon mais vous parlez
00:51:52de la démocratie
00:51:53qui serait une condition
00:51:54de la sécurité
00:51:54et de la paix
00:51:55mais vous avez vraiment
00:51:57confiance
00:51:57dans la Russie
00:51:59d'organiser
00:51:59des élections libres
00:52:01démocratiques
00:52:02dans des régions
00:52:03qui sont occupées
00:52:03par l'armée russe
00:52:04alors d'abord
00:52:05formulez-moi
00:52:07mon idée
00:52:07comme je l'ai dit
00:52:08c'est pas comme
00:52:09vous venez de le présenter
00:52:10c'est des journalistes
00:52:12vos collègues
00:52:13qui ont demandé
00:52:15à monsieur Macron
00:52:15s'il y a des sessions
00:52:17de territoire
00:52:18serez-vous d'accord
00:52:19ou non
00:52:19avec cet art de simplifier
00:52:21les questions
00:52:22qui n'appartient
00:52:22qu'à votre profession
00:52:23je reprends vos propos
00:52:24d'hier
00:52:25Jean-Luc
00:52:25si je vous ai écouté
00:52:26mais laissez-moi terminer
00:52:28je vous laisse terminer
00:52:29alors bon
00:52:29donc
00:52:30on lui a posé
00:52:32cette question
00:52:32il a répondu
00:52:33ah ben non
00:52:34c'est pas le droit
00:52:35international
00:52:35et puis
00:52:37le journaliste
00:52:38lui a dit
00:52:38oui mais si monsieur
00:52:39Zelensky
00:52:39l'acceptait
00:52:40alors monsieur Macron
00:52:41a dit
00:52:42ah dans ce cas
00:52:43c'est prévu par le droit
00:52:44international
00:52:45et bien moi je dis
00:52:46non
00:52:46vous ne pouvez pas céder
00:52:48des territoires
00:52:49et des peuples
00:52:50comme si c'était
00:52:51des choses
00:52:51donc si vous décidez
00:52:52un jour
00:52:53de faire une session
00:52:54de territoire
00:52:55je n'ai pas dit
00:52:56qu'il fallait le faire
00:52:57mais si vous décidez
00:52:58de le faire
00:52:59faites voter
00:53:00la population
00:53:01du Donbass
00:53:01en viendrait
00:53:02la question aussitôt
00:53:03première question
00:53:04c'est pas est-ce qu'on croit
00:53:05ou non aux russes
00:53:06c'est il faut d'abord
00:53:07un cessez-le-feu
00:53:08pour voter
00:53:08donc on est d'accord
00:53:09pour dire que
00:53:10le fait d'avancer
00:53:11en démocratie
00:53:12oblige à la paix
00:53:13et vous croyez
00:53:13que l'admire Poutine
00:53:14veut un cessez-le-feu
00:53:15veut arrêter la guerre
00:53:16non mais attendez
00:53:16je ne suis pas dans la peau
00:53:17de monsieur Poutine
00:53:18les combats continu
00:53:20des attaques de drones
00:53:21des percerus
00:53:22vous étiez encore
00:53:23dans votre lit
00:53:24quand j'ai condamné
00:53:25l'invasion de la Russie
00:53:26vous dormiez
00:53:27ah non je suis parti
00:53:28en Ukraine
00:53:28couvrir la guerre
00:53:29pour BFM TV
00:53:30je vous en félicite
00:53:31mais quand l'invasion
00:53:32a eu lieu
00:53:33moi qui n'ai pas
00:53:34la possibilité
00:53:34d'aller ici ou là
00:53:35je me trouvais
00:53:36à la Réunion
00:53:37l'invasion a eu lieu
00:53:38à 5h du matin
00:53:39à 6h j'ai condamné
00:53:41par conséquent
00:53:42ne me demandez pas
00:53:43ce que je pense
00:53:43de cette affaire
00:53:44ne reprenez pas
00:53:45la routine
00:53:46qui consiste à dire
00:53:47que je ne sais
00:53:47pour quelle raison
00:53:48nous serions
00:53:49enfin non
00:53:50nous sommes hostiles
00:53:50à toute invasion
00:53:51comme manière
00:53:52de régler les problèmes
00:53:53et je suis désolé
00:53:54si j'ai pu vous blesser
00:53:55en vous disant
00:53:56vous n'étiez pas réveillé
00:53:57parce que vous avez
00:53:58fait le travail
00:53:59et je vous en félicite
00:54:01car nous avions besoin
00:54:02d'informations
00:54:03sur ce qui se passait
00:54:04voilà
00:54:04donc revenons à cette affaire
00:54:06est-ce que
00:54:07je fais confiance
00:54:08à monsieur Poutine
00:54:08pour organiser
00:54:09les élections en Ukraine
00:54:10certainement non
00:54:11c'est la raison
00:54:12c'est la raison pour laquelle
00:54:13s'il doit y avoir
00:54:14des élections
00:54:15en Ukraine
00:54:16et bien je propose
00:54:18qu'on ne fasse pas
00:54:19comme on a fait
00:54:19dans le passé au Kosovo
00:54:20nous les Européens
00:54:22démocrates et compagnie
00:54:23qui les avons organisées
00:54:24sous le contrôle de personnes
00:54:25mais que ce soit
00:54:26l'ONU qui le fasse
00:54:28donc vous voyez
00:54:28monsieur Le Boss
00:54:29la paix
00:54:30ça signifie d'abord
00:54:31le fait qu'on fait
00:54:33un cessez-le-feu
00:54:34pour pouvoir voter
00:54:35et ensuite
00:54:35des garanties démocratiques
00:54:36mais écoutez-moi bien
00:54:37l'important
00:54:38c'est qu'on fasse voter
00:54:40parce que si on ne fait pas voter
00:54:42et bien au lieu d'avoir
00:54:43une paix durable
00:54:44on aura une paix incertaine
00:54:46de gens
00:54:46parce qu'il peut se trouver
00:54:47des gens en Ukraine
00:54:48qui disent
00:54:48mais pas du tout
00:54:49nous n'avons pas envie
00:54:50d'être russe
00:54:51nous avons envie
00:54:52d'être ukrainien
00:54:53et on peut penser
00:54:54que ça existe
00:54:54la preuve c'est que
00:54:55quand même ils se battent
00:54:56donc non
00:54:57on ne les approprie pas
00:54:58à quelqu'un
00:54:58sans vote
00:54:59voilà je crois
00:55:00que ce sont des choses
00:55:01de bon sens
00:55:01mais encore une fois
00:55:02on fait la paix
00:55:04avec son ennemi
00:55:04l'ennemi
00:55:05de l'Ukraine
00:55:07et l'ennemi
00:55:08d'une manière générale
00:55:09des Européens
00:55:09qui n'approuvent pas
00:55:10les invasions
00:55:11comme c'est notre cas
00:55:12et bien c'est monsieur Poutine
00:55:13c'est avec lui
00:55:14mais remarquez
00:55:15que la première fois
00:55:16que j'ai dit
00:55:16il faut faire la paix
00:55:18et pour ça
00:55:18il faut avoir des garanties mutuelles
00:55:20je me suis fait traiter
00:55:21d'agent de Poutine
00:55:21mais non
00:55:22des garanties mutuelles
00:55:24il faut en donner à l'Ukraine
00:55:25il faut en donner à la Russie
00:55:26il faut en donner à nous
00:55:27les français
00:55:28et au reste de l'Union Européenne
00:55:29sur les garanties de sécurité
00:55:30justement
00:55:31elles sont au coeur
00:55:32de ce processus
00:55:33et des perspectives de paix
00:55:34Emmanuel Macron
00:55:35et d'autres pays
00:55:36de la coalition des volontaires
00:55:37donc ces états
00:55:38qui viennent en aide
00:55:39à l'effort de guerre
00:55:40souhaitent notamment
00:55:41participer
00:55:42à l'envoi de troupes
00:55:43de troupes européennes
00:55:44sur le sol ukrainien
00:55:46mais en arrière du front
00:55:47est-ce qu'il faut
00:55:48des troupes françaises
00:55:49par exemple
00:55:49en Ukraine
00:55:50pour soutenir
00:55:52notamment
00:55:52alors d'abord
00:55:53commençons par dire une chose
00:55:54cet italien fasciste
00:55:56qui s'en est pris
00:55:57au président français
00:55:58en disant
00:55:59qu'il a eu lui-même là-bas
00:56:00vous parlez de
00:56:00Matteo Salvini
00:56:02qui dit ceci
00:56:02si Emmanuel Macron le veut
00:56:04qu'il y a eu lui-même
00:56:04mets un casque
00:56:05prends un fusil
00:56:06et vas-y toi-même
00:56:07en Ukraine
00:56:07oui c'est pas des façons
00:56:08de parler
00:56:09pour un pays fondateur
00:56:11de l'union européenne
00:56:12à un autre pays
00:56:13je pense qu'on ne gagne rien
00:56:15je ne dis pas que
00:56:16nous
00:56:17qui sommes
00:56:17vous un journaliste
00:56:19moi
00:56:19un militant politique
00:56:21les mots des fois
00:56:22mais pas quand on exerce
00:56:24une responsabilité
00:56:25gouvernementale
00:56:26personne n'a le droit
00:56:27de nous parler comme ça
00:56:28si nous décidons
00:56:29de faire une chose
00:56:30ou une autre
00:56:30nous le faisons
00:56:31alors évidemment
00:56:32on serait faible
00:56:33si on le décidait
00:56:34sans vote
00:56:34maintenant je viens
00:56:35spécifiquement
00:56:36à votre question
00:56:37qui est de dire
00:56:38est-ce qu'on doit aller
00:56:39là-bas sur le terrain
00:56:40je vais vous dire
00:56:41qui doit aller
00:56:42sur le terrain
00:56:43ce sont des troupes
00:56:45de l'ONU
00:56:46et alors dans le cadre
00:56:48de l'ONU
00:56:48doit-il y avoir
00:56:49des français
00:56:49oui
00:56:50comme il y en a
00:56:51par exemple
00:56:52au Liban
00:56:53où il y a
00:56:54une force d'interposition
00:56:56dans laquelle
00:56:57il y a des français
00:56:58donc il faut
00:56:58s'il doit y avoir
00:56:59une garantie de paix
00:57:00que ce soit l'ONU
00:57:02de manière à ce qu'à
00:57:03aucun moment
00:57:03les russes
00:57:05ou qui que ce soit
00:57:05d'autre
00:57:06disent
00:57:06ah ben tout de même
00:57:07alors on a fait tout ça
00:57:09pour éviter que l'OTAN
00:57:10vienne et pour finir
00:57:10ils viennent quand même
00:57:11donc je pense que ça serait pas
00:57:13quelque chose d'habile
00:57:15pour la paix
00:57:16les troupes de l'ONU
00:57:16personne ne peut dire le contraire
00:57:18puisque les russes
00:57:18eux-mêmes sont membres de l'ONU
00:57:20Jean-Luc Mélenchon
00:57:20on arrive à la fin
00:57:21de cet entretien
00:57:22qu'on a tenu ici
00:57:23depuis Châteauneuf-sur-Isère
00:57:24depuis les universités d'été
00:57:26de LFI
00:57:26l'un de nos confrères
00:57:27Olivier Perrou
00:57:28journaliste au journal Le Monde
00:57:30s'est vu refuser
00:57:31son accréditation
00:57:33notamment d'un livre enquête
00:57:35sur la France insoumise
00:57:36Jean-Luc Mélenchon
00:57:38refuser d'accréditer
00:57:39un journaliste
00:57:40est-ce que c'est pas là
00:57:41une atteinte grave
00:57:42à la liberté de la presse ?
00:57:43Non
00:57:44et ce n'est pas
00:57:45d'abord
00:57:46vous demandez une accréditation
00:57:48vous admettrez que
00:57:49c'est comme dans les mariages
00:57:50on vous pose la question
00:57:51voulez-vous épouser
00:57:52et vous répondez oui ou non
00:57:53On choisit pas ces journalistes
00:57:55Non
00:57:55mais nous avons
00:57:56ben j'y viens
00:57:57la liberté de la presse
00:57:59la presse répond à un certain nombre
00:58:01de règles déontologiques
00:58:03je veux faire remarquer qu'il y a ici
00:58:0470 journalistes français
00:58:06et étrangers
00:58:07monsieur Le Boss
00:58:09dans un moment d'optimisme
00:58:10je ferai comme s'il y en avait au moins un
00:58:13qui nous est d'avis
00:58:14plutôt favorable
00:58:15ce n'est pas le cas
00:58:16Mais vous parlez de démocratie
00:58:17tous les jours de l'année
00:58:18et là
00:58:19vous choisissez vos journalistes
00:58:20en démocratie
00:58:21on choisit pas les journalistes
00:58:22Jean-Luc Mélenchon
00:58:23mais nous ne choisissons pas les journalistes
00:58:25quand le livre est paru
00:58:27qui est un cousu d'insultes
00:58:30de diffamations
00:58:31de mise en cause
00:58:33de la vie privée
00:58:34d'une manière souvent
00:58:35complètement inventée
00:58:36avec les éléments
00:58:37les plus perturbés
00:58:38qui venaient faire
00:58:38qui met en cause
00:58:39nos propres gosses
00:58:40nous sommes des êtres humains
00:58:41monsieur Le Boss
00:58:42nous avons une dignité
00:58:43nous avons écrit
00:58:44au monde
00:58:45et à Libération
00:58:46pour dire
00:58:46il y a un problème
00:58:47le chef de votre rubrique
00:58:49nous qualifie de secte
00:58:51nous sommes la première organisation de gauche
00:58:53au parlement
00:58:54deuxièmement
00:58:55nos vies privées
00:58:55alors monsieur Le Boss
00:58:56est-ce que ma réplique
00:58:57ça devrait être de parler
00:58:58de votre vie privée
00:58:59que je ne connais pas
00:58:59et qui doit être tout à fait honorable
00:59:01j'en suis certain
00:59:01mais franchement
00:59:03ce sont des méthodes
00:59:04où notre dignité humaine
00:59:05nous n'avons interdit
00:59:06absolument pas au monde
00:59:08d'être présent
00:59:09la preuve
00:59:09nous avons accrédité
00:59:11leur journaliste
00:59:11et Libération
00:59:12tout d'un coup
00:59:13décide qu'il retire son journaliste
00:59:15présent ici
00:59:15alors je terminerai
00:59:17par une question
00:59:17donc on ne peut pas
00:59:19refuser
00:59:19quelqu'un
00:59:20qui vous traite mal
00:59:21alors dites-nous
00:59:22quelle est la solution
00:59:23on vous a proposé
00:59:24un conseil déontologique
00:59:25de la presse
00:59:26ils n'en ont pas voulu
00:59:27et vous savez pourquoi
00:59:27je vous réponds
00:59:28comme je le fais
00:59:29dans le détail
00:59:30et sans colère
00:59:31m'adressant à vous
00:59:32c'est que la société
00:59:33des journalistes de BFM
00:59:35a en effet
00:59:35posé la question
00:59:36de savoir
00:59:37pourquoi nous avons
00:59:38et nous avons réagi
00:59:39et nous avons réagi
00:59:40et nous avons manifesté
00:59:41notre désapprobation
00:59:42Jean-Luc Mélenchon
00:59:42bien sûr
00:59:43mais laissez-moi terminer
00:59:44ma phrase
00:59:44vous verrez
00:59:45vous allez entendre
00:59:46des choses agréables
00:59:46maintenant
00:59:47nous vous respectons
00:59:48parce que vous êtes
00:59:49la seule société
00:59:50de journalistes
00:59:51qui une fois a dit
00:59:52lorsque le président
00:59:53d'honneur de la Likram
00:59:54a traité de Goebbels
00:59:55et bien ce n'est pas
00:59:56les journalistes
00:59:57sur le plateau
00:59:57qui ont répliqué
00:59:58c'est vous
00:59:58et qui m'avez dit
01:00:00non ça c'est trop
01:00:01alors je vous respecte
01:00:02pour ça
01:00:03et je vous dis
01:00:03que le monde
01:00:04est comme tous
01:00:05les autres journaux
01:00:06bienvenue
01:00:07mais nous attendons
01:00:08que le monde
01:00:09ne nous compare pas
01:00:10à monsieur Poutine
01:00:10et règle le problème
01:00:12qui nous est posé
01:00:12nous sommes des personnes
01:00:14humaines
01:00:14nous avons une vie de famille
01:00:16nous ne permettons pas
01:00:17qu'on parle
01:00:18de notre vie privée
01:00:19c'est clair
01:00:20merci beaucoup
01:00:21Jean-Luc Mélenchon
01:00:21merci à vous
01:00:22d'avoir accepté
01:00:23cette interview
01:00:24depuis Châteauneuf
01:00:25sur Isère
01:00:26de Châteauneuf
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