- il y a 4 mois
20 Minutes TV a recueilli le témoignage de Jibrayl, mis à la porte à 18 ans après avoir révélé son homosexualité à sa mère, dont il était trés proche. Alors qu’il était encore au lycée, sa mère rejette violemment son coming out : “Je ne t’ai pas élevé pour que tu sois PD. Tu as trois semaines pour partir d’ici”.
Le domicile familial devient alors un lieu de tension extrême. Il ne faut que trois jours pour que le jeune homme quitte la maison, à la suite d’une violente altercation avec son grand frère, sans même pouvoir dire au revoir à ses frères et sœurs de 6 ans. Commence alors un parcours difficile pour se reconstruire : “Je vivais chez des amis, enchaînait les petits boulots, tout en préparant le bac”, confie-t-il.
C’est grâce à l’association Le Refuge, qui accueille et accompagne les jeunes LGBT+ rejetés par leur entourage, que Jibrayl parvient à se reconstruire Grâce à leurs hébergements d’urgence, leur soutien psychologique ainsi qu’un accompagnement juridique, il à pu obtenir un droit de visite pour ses petits frères et soeurs.
Aujourd’hui, Jibrayl prend la parole pour alerter sur les violences liées à l’homophobie et faire évoluer les mentalités.
Le domicile familial devient alors un lieu de tension extrême. Il ne faut que trois jours pour que le jeune homme quitte la maison, à la suite d’une violente altercation avec son grand frère, sans même pouvoir dire au revoir à ses frères et sœurs de 6 ans. Commence alors un parcours difficile pour se reconstruire : “Je vivais chez des amis, enchaînait les petits boulots, tout en préparant le bac”, confie-t-il.
C’est grâce à l’association Le Refuge, qui accueille et accompagne les jeunes LGBT+ rejetés par leur entourage, que Jibrayl parvient à se reconstruire Grâce à leurs hébergements d’urgence, leur soutien psychologique ainsi qu’un accompagnement juridique, il à pu obtenir un droit de visite pour ses petits frères et soeurs.
Aujourd’hui, Jibrayl prend la parole pour alerter sur les violences liées à l’homophobie et faire évoluer les mentalités.
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00:00Je m'appelle Gibral, j'ai 24 ans, je vis à Rennes, je travaille en administration et
00:13aujourd'hui je vais vous raconter comment ça s'est passé mon coming out.
00:20J'ai toujours grandi avec une famille qui n'a pas forcément dit je t'aime mais qui me le
00:26montrait au quotidien par des actions même au sein de la maison on sentait qu'on était aimé moi et mes
00:32frères et soeurs mais on n'était pas dans la déclaration orale c'est vraiment par des actions
00:36et je me suis jamais senti délaissé ou pas aimé pendant mon enfance puis après j'avais une grande
00:44fratrie aussi j'avais un grand frère une petite soeur et des frères et soeurs jumeaux donc on était
00:48cinq enfants et j'ai vraiment un bon souvenir de mon enfance. Quand je suis arrivé au collège j'ai
00:52commencé à me poser des questions sur mon orientation sexuelle, j'avais des doutes mais
00:59j'avais tellement un entourage fermé d'esprit que je m'interdisais un peu de me poser ce genre de
01:04questions parce que j'avais peur, j'avais peur de la réaction des autres que ce soit mon entourage
01:08amical ou même ma famille, les amis de ma famille, les voisins, j'avais peur de tout le monde et c'est
01:15vraiment quand je suis rentré au lycée à la fin du collège début du lycée où j'ai tellement ancré cette
01:20question enfin je l'ai tellement enfouie en moi que c'est ressorti vraiment c'était je pouvais plus
01:24faire semblant et j'ai vraiment compris au lycée que j'étais homosexuel et j'en ai commencé à en
01:30parler à mes amis ils ont tous bien réagi ils ont bien accueilli la nouvelle ils m'ont même dit que
01:36c'était un bon sujet et j'avais vraiment besoin de cette partie là de ma vie j'avais besoin de au moins
01:43d'être moi-même à 50% du temps au lycée dehors avec mes amis parce que quand je rentrais chez moi j'étais
01:48vraiment pas moi-même j'avais un masque et je me suis vraiment renfermé sur moi-même les dernières
01:56années où j'étais chez moi j'arrivais pas à annoncer à mes parents que j'étais gay même si
02:03aujourd'hui j'estime que c'est une toute petite partie partie de moi à ce moment là je me résumais
02:07qu'à ça et mes parents ont vraiment allé voir que ça et j'avais peur de leur réaction donc j'avais très peur
02:18moi je me voyais vraiment faire mon coming out à mon indépendance quand j'aurais 30 ans je serais
02:25plus du tout dépendant financièrement et scolairement de mes parents parce que j'étais
02:30quand même en classe de première quand je l'ai fait j'avais 18 ans je venais d'avoir 18 ans c'était
02:33quelques jours après mes 18 ans et je sais pas j'ai senti que c'était le moment ma mère elle me
02:39posait souvent des questions par rapport à mon frère parce que mon frère il ramenait quand même des copines à la
02:44maison moi je ramenais personne et forcément se poser des questions et ces derniers jours elle
02:49était insistante sur ces questions et je me suis dit mais si elle me pose des questions c'est que
02:53au fond assez et si elle sait qu'elle est pas en colère en posant ce genre de questions c'est que
02:59elle peut accepter potentiellement mon homosexualité donc là je sais pas j'ai senti que c'était le moment
03:04j'ai senti que je pouvais me confier donc je lui ai annoncé et ça s'est très mal passé j'ai mis 45
03:13minutes à lui dire j'arrivais pas à sortir la phrase je suis homosexuel c'était impossible mais
03:18quand je l'ai sorti c'était tellement un soulagement je me sentais tellement mieux je
03:23voyais même pas sa réaction donc moi je j'avais tellement un soulagement fort que tout son rejet
03:29ses insultes et sa réaction je calculais pas et des phrases même si aujourd'hui j'ai 24 ans et que
03:35ça s'est passé à 18 ans je m'en souviendrai toujours je t'ai pas lévé pour que tu as pédé qu'est ce
03:40que je vais dire aux gens je peux pas assumer ça c'est des phrases sur le moment je calculais pas
03:48mais je pense que mine de rien ça a eu un impact en direct sur moi parce que ça et ça a laissé des
03:55séquelles quand même
03:59ma mère m'a allaité quelques jours pour annoncer au reste de ma famille mon homosexualité j'avais peur
04:06et elle savait qu'ils allaient avoir une réaction beaucoup plus colérique et et que ça allait partir
04:14plus loin donc c'est pour ça qu'elle m'a laissé quelques jours pour essayer de je sais pas en
04:18fait qu'est ce qu'elle pensait à ce moment là elle me disait va voir ton assistant social au lycée
04:23essaie de trouver un appartement tu dans trois semaines tu dégages donc c'était compliqué je ne me
04:30rendais pas compte de l'urgence de la situation parce que pour moi c'était vraiment une réaction sur le à chaud
04:34c'était vraiment une réaction sur le moment et ça allait pas ça allait pas durer pour moi
04:38pouvait pas me mettre dehors pour une orientation sexuelle à ce moment là en tout cas je pensais
04:43je pensais comme ça et c'est quelques jours après que je me suis rendu compte que c'était pas du tout
04:49une réaction à chaud que ça allait ça allait bien durer ma mère m'a laissé trois semaines trois semaines
04:54pour la fin du mois pour annoncer à mon frère à mon père et au reste de ma famille que j'étais gay
05:04je suis pas resté trois semaines je suis resté quatre jours parce que je ne pouvais pas tenir
05:09plus c'était compliqué parce que là pendant les quatre jours en fait toutes les photos de moi
05:14étaient retirés de la maison ma mère quand mon père et mon frère n'étaient pas là à préparer les
05:18cartons elle les mettait dans ma chambre pour mon départ puis après le reste de ma famille ne voyait
05:23pas non plus tout ce qui se passait j'étais plus en huit au repas mais ils se posaient quand même des
05:27questions et je pouvais plus approcher mes frères et soeurs ça c'était le plus compliqué parce que je savais
05:32potentiellement que c'était les derniers jours chez moi et je pouvais même pas profiter des
05:37derniers enceintes avec mes frères et soeurs parce que je ne savais même pas si la situation
05:40allait durer si j'allais les revoir si en fait j'avais peur déjà j'avais peur parce que je sentais
05:46qu'un moment ça allait exploser mais je ne savais pas quand et vivre avec ce stress c'était encore
05:52plus dur que de vivre caché quelques jours avant quand je l'avais pas dit à ma mère et quatrième jour
05:59c'est quand je suis rentré du lycée et mon frère il m'a sauté dessus donc je suppose que ma mère de
06:06façon lui avait dit et il a commencé à m'insulter en me disant que je méritais que ça que j'étais
06:11qu'un sale pédé et c'est des mots compliqués je me laissais vers parce que je voulais pas en fait
06:17j'avais pas la force de réagir je j'étais là j'étais par terre je me défendais même pas et c'est là
06:24que j'ai compris bah là faut que j'en parle à mes amis faut que j'en parle à quelqu'un parce que je
06:28peux pas je peux pas rester comme ça je peux pas rester seul je peux pas je peux pas affronter ça
06:33seul parce que je suis enfin ce moment là je me disais mais là c'est mon frère qui réagit après
06:38la réaction de ma mère qui était déjà hyper dure enfin je vais pas attendre celle de mon père pour
06:41voir ce qui va se passer parce que j'avais vraiment peur pour ma sécurité j'en ai quand même voulu à ma mère
06:46parce que elle connaît mon frère elle connaît son impulsivité et je j'aurais aimé qu'elle comprenne que
06:53c'était à moi de le dire que c'était c'était mon moment où je devais parler où je sentais que c'était
07:01le moment comme j'ai senti que c'était le moment de lui dire ce que j'ai pas forcément regretté de
07:04l'avoir leur dit à ma mère même après tout ce qui s'est passé mais j'aurais aimé qu'elle me laisse ce
07:10ce moment là vraiment parce que c'est quand même un moment volé et je pense que je me serais mieux
07:17organiser pour pour affronter tout ça si elle m'avait laissé faire
07:26à l'époque mes frères et soeurs ils avaient quatre ans et demi ils comprenaient pas trop trop ce qui se
07:31passait et je voulais pas forcément qu'ils comprennent parce que c'était tellement dur déjà à vivre je me
07:40suis dit mais comment de toute façon tu veux leur expliquer ça là aujourd'hui ils ont dix ans mes
07:47parents leur expliqué que j'ai fait des bêtises et que c'est pour ça que je pense que la maison je
07:50préfère qu'ils restent sur cette sur cette version d'une histoire pour l'instant parce que je pense
07:54qu'ils n'ont pas encore les outils pour comprendre tout ce qui s'est passé et plus tard dans leur adolescence
07:58je pense que toute façon ils verront bien ce que je fais un peu sur les réseaux et c'est ils sauront un peu tout
08:07ce qui s'est passé réellement et là je pourrais leur expliquer ils ont vraiment la maturité pour
08:12comprendre et et les outils quand mon frère m'a en est venu aux mains avec moi j'ai commencé du
08:19coup à en parler à mes amis et mes amis ont plus réalisé l'urgence et le danger qui était ce
08:27ment toi finalement que moi ils m'ont vraiment fait ouvrir enfin ils m'ont ouvert les yeux sur la
08:33situation je pensais vraiment que c'est une situation à chaud et que je méritais un peu de
08:38vivre tout ça parce que ma mère m'avait clairement fait comprendre que j'étais quelqu'un de mauvais à
08:43ce moment là donc en fait pour moi c'était clairement enfin j'étais clairement un enfant qui
08:48avait fait une bêtise et qui subit un peu les conséquences et là les parents de mes amis mes
08:53amis sont un peu révoltés ils ont dit mais c'est pas normal ce qui se passe faut qu'on fasse quelque
08:58chose donc je suis resté pendant deux semaines et demie trois semaines chez des amis à droite à
09:02gauche j'allais terminer un peu chez tout le monde et ça me dérangeait tellement un peu de déranger
09:07entre guillemets les cadres familiaux des autres parce que j'allais chez des familles à droite à gauche
09:12sans avoir la mienne j'en avais plus j'avais plus rien j'avais plus de famille plus de frères et
09:17sœurs plus de maison j'étais en classe de première j'avais même pas de diplôme quand j'avais rien je
09:21je savais mais à ce moment là je me rappelle que c'était le vide complet je savais pas du
09:27tout qu'est ce que j'allais faire de ma vie qu'est ce que qu'est ce que je voulais faire je
09:32mes amis ça vraiment été mon je me suis vraiment reposé sur ce moment là parce que je je devais
09:38souffler je pense je pense que je devais vraiment comprendre ce qui se passait et même en partant de
09:45chez moi je me suis dit bah je vais partir après l'intercation avec mon frère ils vont forcément
09:49me renvoyer un message pour me dire de revenir à avoir une explication et au bout des trois
09:52semaines où j'alternais chez mes amis j'avais toujours pas de message donc là je me suis
09:58dit maintenant c'est c'est vrai c'est ils vont jamais revenir sur leurs décisions et et c'est là
10:05que je me suis dit là c'est urgent et mes amis ont commencé à me parler du coup d'une association
10:09que je ne connaissais pas c'est le refuge
10:12le refuge c'est une association gbt plus qui accompagne du coup les jeunes victimes de rejets
10:21familiaux que des accompagnements administratifs moi ils m'ont aidé par exemple à refaire tout
10:29mon papier donc que ce soit carte vitale avis d'imposition tour en fait ce qu'il faut quand tu
10:35commences la vie de jeune adulte donc ce que j'aurais dû faire avec mes parents par exemple je
10:38l'ai fait que le refuge et c'est sous forme de permanence du coup un jour dans la semaine
10:43où ils m'aident à faire mes cv pour trouver des jobs à l'époque ils m'ont aidé à faire mes cv pour
10:49trouver des alternances parce que je voulais quand même continuer mes études quand je suis arrivé au
10:53refuge ça a vraiment été un moment de réflexion pour moi parce que du coup j'arrivais dans une
10:59maison il y avait d'autres jeunes qui avaient un peu une histoire similaire à la mienne et je me suis
11:03senti compris et pas jugé après tout ce que je venais de vivre je pense que c'est ce qui me
11:09valait un cocon où je me sentais bien je me sentais moi même où je pouvais vraiment me projeter ils m'ont
11:18clairement fait comprendre que c'était une aide pour commencer ma vie d'adulte que que même si j'ai
11:25perdu ma famille aujourd'hui je peux vraiment construire la mienne et c'est ce que j'ai fait
11:28que mes amis vraiment mes amis aujourd'hui c'est les mêmes que qui m'ont accompagné quand j'ai vécu ça
11:32et et là je me suis dit bah je suis au refuge ça va vraiment être une épaule pour pour m'aider
11:41pour tous mes projets donc là je me suis dit je vais faire un bts je vais passer mon bac je vais faire un
11:46bts une alternance je vais enchaîner avec un bachelor donc là je me suis vraiment projeté ils m'ont aidé à me
11:52projeter et j'avais du mal à me projeter justement quand quand je suis parti de chez moi parce que je
11:58me suis dit comment tu veux commencer ta vie avec tout ce qui vient de t'arriver je me voyais vraiment
12:02plus plus plus continuer je ne voyais pas du tout comment je pouvais rebondir après tout ce qui s'était
12:07passé et avoir perdu tout ce que j'ai perdu et le refuge ça a vraiment été une une épaule solide pour pour
12:15moi et après il y avait aussi des permanences ce forme d'activité jardinage et en fait ce petit côté
12:22un peu un peu activité de famille le week end c'est mine de rien en vrai ça faisait du bien parce
12:29que le week end par exemple quand mes amis ils avaient des repas de famille moi j'avais des
12:34activités avec le refuge en fait des fois je pouvais me sentir seul par exemple par rapport à tous mes
12:38amis qui avaient du coup à une famille mais j'avais le refuge et ça m'a vraiment fait du bien mon année
12:46terminale elle était un peu compliqué parce que du coup j'enchaînais un peu j'enchaînais une
12:50trois jobs en même temps j'étais plongeur serveur et agent d'entretien et je passais mes épreuves en
12:55même temps et j'étais au refuge et comme je l'expliquais vraiment le refuge ça a été un
13:00endroit où je me suis dit bah là c'est le début c'est le début de ton combat tu alors que je pensais
13:05que c'était la fin quand j'ai perdu mais enfin quand ma famille a mis d'or mais mais je me suis vraiment
13:11remotivé enfin le refuge m'a aidé à me remotiver et m'a aidé à prendre conscience que j'avais j'avais une vie à vivre
13:16et pour ça fallait que je travaille fallait que que j'étudie fallait que je continue et c'est ce que
13:22j'ai fait
13:27ça a été hyper compliqué le la séparation avec mes frères et soeurs par exemple le dernier jour où j'étais
13:33chez moi quand je suis parti mon petit frère était pas là il y avait que ma petite soeur et quand j'ai
13:38voulu la prendre dans les bras pour lui dire au revoir parce que je ne savais pas quand j'allais
13:41la revoir je savais pas si c'était une situation qui allait durer ou pas ma mère elle me l'a arraché
13:47des mains et là je me suis dit mais c'est horrible jusqu'au bout en fait elle va pas me laisser tranquille
13:55et là j'ai compris par contre que je peux vraiment plus revoir mes frères et soeurs parce que si pour
14:00un au revoir je peux même pas la prendre dans mes bras ça veut dire que là si je pars de chez moi je
14:05la reverrai plus jamais et j'envoyais des messages j'essayais de un peu de de demander pourquoi je
14:14pouvais plus les revoir est ce que je pouvais les revoir et c'était radical je pouvais plus les revoir
14:20donc pendant 13 mois à peu près je les ai pas vus et le refuge m'a conseillé de contacter une
14:28avocate pour un droit de visite je savais même pas que c'était possible pour un frère d'avoir un
14:31droit de visite sur des frères et soeurs et au final je l'ai fait j'ai eu une aide juridictionnelle
14:36à l'époque parce que j'avais pas les moyens forcément de de payer des frais d'avocat et ça
14:43a été ça a été assez rapide si on prend en compte que c'était pendant le covid ma demande donc ça a
14:49pris presque trois mois et du coup j'ai gagné ce droit de visite mon père il était à l'audience
14:55c'était la première fois que je l'envoyais après un an et demi c'était un peu compliqué parce qu'il
15:00est arrivé au tribunal avec un discours qui était contraire au mien qui disait clairement que je
15:09pourrais revenir quand je voulais qu'il n'y avait pas de problème et que j'avais jamais été mis à
15:13la rue ça me faisait passer un peu pour quelqu'un qui demande un droit de visite alors que je n'avais
15:18pas forcément d'un droit si mon père disait devant la juge que je pouvais revenir quand je voulais moi
15:24j'avais peur du coup avec son discours de pas avoir ce droit de visite parce que même s'il me dit là que
15:28je peux venir voir mes frères et soeurs rien ne l'empêche demain de me le réinterdire comme il
15:34l'a déjà fait et moi je voulais vraiment un droit acté un droit qui vient du tribunal pour vraiment du
15:40coup toute ma vie jusqu'à leur 18 ans parce qu'ils avaient quand même 5 ans à l'époque du jugement je me
15:50suis dit là je vais je vais attendre 13 ans pour qu'ils aient 18 ans il c'est pas possible que je
15:56soit séparé d'eux pendant 13 ans si jamais il veut plus que que je suis en contact avec eux et la juge
16:01elle a compris elle a compris que j'étais sincère que les preuves qu'on a apporté c'est c'était du
16:07concret et du coup j'ai gagné le droit de visite et j'ai eu un minimum du coup de deux visites par mois
16:14donc une fois toutes les deux semaines et c'est sous forme d'après midi ça peut vraiment être autant
16:20chez moi que au bowling ou au cinéma et la première visite que j'ai eu mon père voulait être présent
16:27donc c'était un peu bizarre ce que déjà c'est la première fois que je voyais mes frères et soeurs
16:30au bout d'un an et demi j'avais peur qu'ils me reconnaissent pas j'ai j'ai pris un album photo
16:34avec au moins 100 photos d'eux et moi ils m'ont reconnu directement ils ont pris l'album et on a passé un
16:39un après midi je m'en rappellerai toute ma vie vraiment c'était je pense que c'était l'un des plus
16:44beaux jours de ma vie le jour où je les ai revus et que j'ai senti qu'il m'aimait encore et que
16:48il m'avait pas oublié c'était vraiment c'était vraiment un moment de bonheur les plus marquants et
16:56mon père il était au bout du parc et on se calculait pas trop et là aujourd'hui on a juste ce contact là
17:04avec en fait pour voir mes frères et soeurs pour ce droit de visite là c'est le seul contact qu'on
17:10a aujourd'hui j'ai pas envie qu'en fait mes frères et soeurs ils aient un camp entre guillemets à
17:14choisir j'ai je suis conscient que ça reste leurs parents et que jamais de toute façon je pourrais
17:19influencer leur leur façon de voir nos parents et je veux pas justement influencer ça c'est pour ça
17:26que je leur raconte pas du coup tout ce qui s'est passé ils sont trop jeunes quand tu es un enfant tu
17:30peux vraiment pour moi pour moi ils n'ont pas les outils en fait pour comprendre vraiment ça va
17:36être faussé un peu leur vision des choses et j'ai pas envie qu'ils rentrent dans ce dans ce jeu là de
17:41se dire il ya un mauvais et un gentil donc je préfère qu'ils restent sur leur version que mes parents
17:47leur ont expliqué que j'avais fait des bêtises et que je suis parti de la maison pour ça et plus tard
17:51je sais très bien que ils sauront la vérité donc ça me dérange pas
17:54il n'y a jamais eu de tentatives de contact de leur côté pour pour revenir vers moi mais moi non
18:07plus je pense que je sais pas l'année dernière par exemple l'émission ça commence aujourd'hui m'ont
18:16contacté pour un thème réconciliation ils voulaient du coup prendre contact avec mes parents pour pour
18:23une explication et en fait je me suis dit que enfin j'ai refusé du coup mais je veux pas que que
18:31cette explication là je sais qu'un jour on leur a mais je veux pas que ça vienne de moi ils ont
18:34pas cherché en tout cas à savoir ce que je devenais et à savoir si je vais bien donc je pense que si on
18:42doit avoir une explication aussi il doit revenir dans ma vie c'est avec une ouverture d'esprit beaucoup
18:48plus avancé que 2019 quand ça s'est passé déjà ce que j'ai pas envie de régresser j'ai tellement
18:53fait un travail sur moi même sur sur l'acceptation de moi même sur sur mon ouverture d'esprit que je
18:59vais j'ai pas envie en fait de de faire rentrer des gens dans ma vie pour pour me sentir mal pour
19:04me sentir pas normal ce qu'ils me l'ont beaucoup répété et peut-être qu'un jour je sais qu'un jour ils
19:13feront l'effort parce que je suis quand même leur fils ils feront l'effort d'essayer de comprendre ce
19:18que c'est l'homosexualité et de ne pas rester sur leurs idées arriérées ils feront l'effort de
19:22comprendre que c'est pas un choix ils feront l'effort de comprendre mon combat aussi et ça partira pas
19:31d'une initiative de ma part je pense depuis 2021 je prends la parole sur les médias sur des émissions
19:36pour vraiment raconter mon histoire parce que quand j'ai fait mon coming out à 18 ans je ne connaissais
19:45même pas le refuge je savais même pas que c'était possible de de se faire mettre à la rue pour une
19:50orientation sexuelle aujourd'hui le refuge une communication beaucoup plus importante donc
19:57je pense que de plus en plus de jeunes prennent connaissance du coup de ce qu'est le refuge comparé
20:03par exemple à mon époque mais quand même du travail à faire et j'avais envie moi à 18 ans
20:09d'avoir un pas un exemple mais une histoire d'entendre une histoire comme la mienne de montrer qu'on peut
20:15continuer on peut continuer ses études on peut continuer de travailler on peut on peut continuer
20:20de vivre tout simplement après avoir subi un rejet familial et continuer surtout avancer sans sa famille
20:26forcément et construire sa propre famille et c'est tous ces petits messages là et que j'avais envie du coup
20:33de transmettre que forcément mes parents peut-être que quand ils me voient sur les réseaux sur les
20:38émissions ils pensent pas directement aux messages que j'ai envie de transmettre ils pensent directement
20:43à l'image négative qui va découler de leur réaction forcément des fois surtout sur les réseaux sociaux des
20:52fois il ya des commentaires pas très sympa sur mes parents j'essaie vraiment de modérer ça mais je peux pas
20:59tout maîtriser malheureusement et mon père me le reprocher une fois quand il m'a déposé mes frères
21:04et soeurs il était pas content mais un peu menacé d'arrêter mes prises de parole et j'arrivais pas à
21:13parler j'arrivais pas à lui expliquer un peu pourquoi je faisais ça pourtant à chaque fois je prends la parole
21:19j'essaie d'expliquer pourquoi je le fais j'essaie d'expliquer dans quel but c'était vraiment pas contre
21:24eux mais mais il a du mal à comprendre je pense qu'il a toujours du mal à comprendre aujourd'hui
21:31ce qu'il m'avait reproché ça il ya deux ans la première fois j'ai raconté mon histoire je ne savais
21:40pas du tout à quoi m'attendre tous les retours que j'ai eu c'était vraiment autant des parents que des
21:48jeunes et je m'attendais pas justement parce que mon message ici enfin il marche autant vraiment je
21:56j'ai vraiment reçu des messages de jeunes qui me disaient de continuer de parents qui étaient un
22:02peu outré de ce qui s'était passé et que ça m'a rassuré déjà de voir autant de retours de parents
22:06s'insurger un peu de la réaction des miens et je me suis dit il ya quand même une majorité de parents
22:14qui ont la tête sur les épaules et qui qui aiment leurs enfants finalement parce que faut
22:23faut aimer leurs enfants juste enfin faut aimer ses enfants justement pour pour les accepter et ça
22:30m'a fait du bien vraiment autant de bien à moi je pense qu'à eux d'entendre mon histoire et là ça
22:35a été vraiment le début de mes prises de parole ça a été là je me suis dit je vais continuer je vais
22:39continuer parce que ça sert à quelque chose je me suis senti utile et je me suis senti entendu et compris
22:44aujourd'hui j'ai quand même des séquelles parce que sur mes prises de parole je parle beaucoup du
22:54positif donc aujourd'hui le positif c'est que j'ai mon indépendance je travaille j'ai été diplômé je
23:02revois mes frères et soeurs je voyage beaucoup j'ai quand même avancé il ya quand même des séquelles
23:07qui sont toujours là depuis six ans donc il ya notamment ma peur du rejet j'ai vraiment développé
23:16cette peur des autres cette peur de du regard des autres et je pense qu'au fond du coup plus plus les
23:25années passées moins je m'acceptais c'est un jeu je voulais pas forcément traiter un peu tout ça je
23:35laissais un peu ça de côté et c'est une erreur aujourd'hui que je regrette parce que je pense
23:38que j'aurais été consulté plus tôt en thérapeute ça m'aurait aidé je pense sur beaucoup de choses
23:44parce que je me prive de quand même pas mal de choses que ça soit au niveau amoureux je me suis
23:49jamais laissé par exemple ce bonheur là de savoir ce que c'est l'amour recevoir l'amour en envoyé
23:58surtout et aujourd'hui je j'ai commencé une thérapie il n'y a pas très longtemps et je me sens déjà
24:06mieux parce qu'on met le point sur plusieurs choses d'où vient déjà cette peur c'est cette peur du rejet
24:12elle vient vraiment de ce traumatisme que j'ai vécu avec mes parents et aujourd'hui je travaille là-dessus
24:18je travaille vraiment là dessus parce que c'est j'ai trop sous-estimé je pense la santé mentale je me
24:23suis dit bah c'est dans ma tête donc je verrai ça plus tard mais aujourd'hui je vois bien que ça
24:28m'handicape la vie au quotidien et c'est pour ça que je prends ça au sérieux maintenant et que je
24:33travaille là dessus concrètement il ya beaucoup de personnes quand ils apprennent une histoire qui me
24:43disent mais tu aurais pas dû le dire à cet âge là tu aurais dû dire plus tard s'il ya bien une
24:50chose en vrai que je regrette pas c'est mon coming out et si je les fais c'est qu'à ce moment là j'ai
24:56senti que c'était le moment et c'est pour ça que je le regrette pas je n'ai jamais été aussi bien dans
25:01ma vie qu'à ce moment là vraiment même si ma mère par exemple à ce moment là où j'ai fait mon coming out
25:06elle était remplie d'insultes et de colère je me suis tellement senti mais soulagé d'un poids que
25:12je gardais depuis des années d'un mal être parce que c'est en fait se cacher et se brider pendant des
25:18années c'est aussi ça qui a créé des séquelles en moi je pense ça en vrai ça m'a gâché la vie
25:24pendant plusieurs années et là le fait de briser un peu cette glace et de lui dire toute la vérité ça
25:31m'a tellement fait du bien et ça m'a ouvert tellement de portes je pense que je me serais
25:36jamais découvert aussi combatif aussi déterminé aussi motivé sans mon coming out j'essaie vraiment
25:45de façon de retenir que le positif à chaque fois qu'il m'arrive quelque chose de mal et c'est ce que
25:48je fais là certes j'ai perdu ma famille certes j'ai des séquelles encore aujourd'hui mais mon
25:55coming out il fait partie de moi mon homosexuelité fait partie de moi et et non je regrette pas du tout
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