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  • il y a 6 semaines
L'Europe a-t-elle pu peser sur la rencontre entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky à Washington ? Ou est-elle restée spectatrice ? Que doivent maintenant faire les Européens ? Regardez Thierry Breton, ex-commissaire européen au marché intérieur.
Regardez L'invité de RTL Matin avec Stéphane Boudsocq du 19 août 2025.

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Transcription
00:006h, 9h, RTL Matin, avec Stéphane Boutsock.
00:05A 8h15 sur RTL, nous continuons ce matin à vous expliquer le contenu des discussions de Washington hier soir et cette nuit sur un possible règlement du conflit entre la Russie et l'Ukraine.
00:15En direct dans ce studio, j'accueille maintenant Thierry Breton. Bonjour à vous, bienvenue.
00:18Bonjour.
00:19Vous avez été ministre de l'économie et des finances, puis commissaire européen chargé du marché intérieur.
00:24Parlons de l'Europe, tiens d'ailleurs, pour commencer.
00:26Plusieurs dirigeants européens accompagnaient le président Zelensky à la Maison-Blanche, dont Emmanuel Macron, la présidente de la commission Ursula von der Leyen ou le chancelier allemand Merz.
00:36Est-ce que c'est un tournant pour vous, après trois ans et demi de guerre, une façon pour le vieux continent, entre guillemets, de revenir dans l'équation pour la paix ?
00:44Écoutez, en tout cas, après ce qui s'est passé hier, et on décrypte aujourd'hui, on essaie de décrypter précisément les conclusions de cette rencontre,
00:53rencontre qui, je le rappelle, n'avait pas été programmée il y a encore 48 heures.
00:58J'ouvre la parenthèse, mais jamais je n'ai vu, dans ma vie, je crois qu'on est beaucoup comme ça, une telle accélération.
01:05Vous savez, quand il y a des réunions de ce niveau, généralement...
01:08Ça prend des mois.
01:09Oui, pas des mois, mais en tout cas on prépare, on prépare les entretiens, on va voir aussi ce qu'on va essayer de dire.
01:14Là, il y a 48 heures, tous ceux qui étaient hier à la Maison-Blanche n'avaient pas du tout imaginé, un seul instant, que 48 heures plus tard, ils seraient là.
01:22Y compris, donc, les Européens.
01:24C'est vrai que si jamais il y a quelque chose de positif dans cette accélération, il y a encore beaucoup, beaucoup d'interrogations et on va y revenir.
01:32D'abord, c'est qu'effectivement, les Européens parlent d'une seule voix.
01:37Et ça, c'est très important parce que, jusqu'à présent, il y avait des doutes.
01:40Là, on peut dire qu'à partir du moment où vous avez autour de la table Friedrich Schmerz, le chancelier allemand, Emmanuel Macron, le président de la République française,
01:48Giorgia Meloni, la première ministre italienne, et puis aussi, bien sûr, quand on l'élargit à la coalition des volontaires,
01:55Kirsteimer, le premier ministre britannique, on a quand même autour de la table ceux qui comptent
02:02et ceux qui vont pouvoir entraîner les autres.
02:04Alors, on avait aussi, évidemment, le secrétaire général de l'OTAN.
02:07On ne sait pas trop du reste pourquoi il était là, parce qu'au fond, l'OTAN n'est pas engagée, évidemment, dans cette affaire.
02:11Il y avait la présidente de la Commission européenne.
02:13C'est plutôt le président du Conseil européen qui aurait dû être là parce qu'il représente le Conseil.
02:17Mais c'était bien que les deux soient là parce qu'évidemment, on élargit le spectre.
02:22Et ce qui est important, c'est qu'il y aura, de toute façon, un avant et un après pour les Européens.
02:27Je ne pense pas que, désormais, il puisse y avoir de dissonance entre les Européens et c'est bien.
02:31Alors, maintenant, pour le reste, on a eu le débriefing de l'entretien, si j'ai bien compris, téléphonique qu'il y a eu,
02:40qui n'était pas prévu, entre le président Poutine et le président Trump.
02:44Pour l'instant, il y a eu donc, comme on dit en jargon diplomatique, le « read-out »,
02:49c'est-à-dire le commentaire qui a été fait uniquement par Donald Trump.
02:53Effectivement, il y aurait peut-être, donc, cette rencontre désormais, d'abord bilatérale, entre Poutine et Zelensky,
03:02puis ensuite trilatérale, voilà.
03:04Du côté Moscou, pour l'instant, d'après ce que l'on voit, il n'y a pas eu de commentaires, en tout cas pas les mêmes.
03:10Donc, moi, ce que je suggère aujourd'hui, c'est qu'évidemment, on soit tous très prudents sur ce qui va se passer.
03:17On engrange, donc, pour nous, je dirais, cette unité qui n'est pas une unité de façade.
03:22Et puis, il y a le fait que les Américains semblent désormais déterminés à intervenir réellement
03:29dans ces forces de garantie de sécurité qu'il va falloir mettre en œuvre.
03:34Le président de la République l'a dit du reste, Emmanuel Macron, il a eu raison,
03:37il va engager tout de suite, donc maintenant, les discussions avec ses homologues sur ces questions et les Américains.
03:44Donc, on va voir maintenant comment les Américains vont vouloir s'impliquer dans cette affaire.
03:47Thierry Breton, le président français qui va même plus loin,
03:49puisque cette nuit, il a dit non seulement qu'il fallait que l'Europe participe à une prochaine réunion,
03:54donc à quatre, Ukraine, Russie, Etats-Unis, Europe.
03:57Et il dit même ce matin que la prochaine réunion, ça serait bien qu'elle soit dans un endroit neutre.
04:02En Europe, pourquoi pas en Suisse ?
04:04Oui, alors d'abord, le président de la République, il est l'un des seuls,
04:09et j'espère maintenant que l'ensemble des Européens vont le dire d'une seule voix,
04:15et je pense que ce sera le cas, pour dire en permanence, et rappeler en permanence,
04:19que ce qui se passe, évidemment, en Ukraine, ça nous concerne, je dirais presque,
04:23après, évidemment, les Ukrainiens en premier lieu, puisque c'est de notre sécurité dont il s'agit.
04:28Et donc, il est absolument essentiel que, si on parle d'un cessez-le-feu, puis d'un traité de paix,
04:34on parle aujourd'hui d'un traité de paix, on va voir, les traités de paix, ça prend beaucoup, beaucoup de temps à mettre en place.
04:40Donc, il faut évidemment engager ceux qui sont concernés, évidemment, nous-mêmes, en premier lieu.
04:44Donc, c'est pour ça qu'on parle de réunion tripartite, et il ajoute tout de suite quadripartite,
04:50parce qu'évidemment, il faudra bien que, rapidement, si jamais cette discussion s'engage à haut niveau,
04:57et dans ces circonstances, il faudra que nous y soyons.
05:02Donc, oui, il a raison. Alors, ou, écoutez, on verra, je pense sincèrement qu'aujourd'hui,
05:07ça me semble très prématuré, si vous voulez, mon sentiment personnel, de parler du lieu aujourd'hui.
05:12Il faut d'abord voir comment les Russes vont, Vladimir Poutine va réagir.
05:18Je pense qu'il faut que nous soyons très prudents.
05:21On connaît Vladimir Poutine, on l'a vu à l'œuvre, on sait exactement qui c'est.
05:25On sait qu'il engrange, il a énormément engrangé à l'occasion de la réunion d'Encoreste,
05:30qui a été vraiment, pour lui, un triomphe, il faut dire les choses comme elles sont.
05:33Du reste, Donald Trump l'a payé un petit peu aux Etats-Unis,
05:36c'est pour ça qu'il fallait qu'il efface très rapidement cette mauvaise séquence pour lui.
05:40Ça a été le cas hier, ça a été fait donc hier.
05:42Mais derrière, Vladimir Poutine, qu'est-ce qu'il continue à faire ?
05:45Il continue à bombarder cette nuit les villes ukrainiennes, ce qui est absolument un scandale.
05:50Il continuera encore aujourd'hui, et très simplement encore demain.
05:52On va voir maintenant, s'il décide effectivement d'aller, de reconnaître quelque part ce qu'il a toujours refusé.
05:59Et là, ce serait vraiment une avancée.
06:01Ben, quelque part, Zelensky, comme un interlocuteur crédible, pour l'instant, il n'a pas voulu le faire.
06:05On se souvient déjà que Trump avait essayé, vous vous souvenez, il y a quelques semaines,
06:09en disant, écoutez, rendez-vous en Turquie.
06:12Et puis, Zelensky était allé, et finalement, il n'avait eu que des seconds couteaux en face de lui.
06:17Donc, prudence sur cet entretien, on l'espère tous, bien sûr, parce que ce serait une avancée.
06:23En revanche, nous, Européens, continuons à engranger ce que nous avons engrangé, notre unité,
06:28et le fait que l'on doit vraiment avancer, aller de l'avant, pour augmenter nos capacités de défense,
06:34pour nous-mêmes, mais aussi pour l'Ukraine, lorsqu'il s'agira de les mettre à disposition
06:40dans les garanties de sécurité, que nous allons discuter maintenant et approfondir ensemble.
06:43Thierry Breton, sur ce qu'on a vu hier, ou sur ce qu'on nous a montré,
06:46c'était plutôt rassurant, tout le monde avait l'air de bien s'entendre,
06:49c'était conciliant, il y a eu de jolies images.
06:51Or, sur le fond, il y a quand même des désaccords qui restent, qui sont importants.
06:55La question du cessez-le-feu, de ces fameux échanges de territoire assez lunaires,
07:00et même de l'avenir militaire de l'Ukraine, il y a encore un énorme chemin.
07:05Mais vous avez raison, et c'est pour ça que je nous invite tous, encore une fois, à la prudence.
07:09Évidemment, on engrange ce qui s'est passé, c'est-à-dire une avancée,
07:14et il faut s'en féliciter, tout ce qui va dans le fait qu'on discute davantage,
07:17va dans le bon sens.
07:18Nous, on discute vraiment maintenant de façon unie,
07:22donc vous avez vu du reste que les chefs d'État qui se sont exprimés hier,
07:26dans cette scène qui était aussi un peu surréaliste, d'un point de vue diplomatique,
07:30où le président des États-Unis donnait la parole à chacun d'entre eux,
07:34quelques secondes, pour faire son petit compliment.
07:38Mais ce qui est important, c'est qu'ils ont dit des choses,
07:39Frédéric Schmerz a dit des choses importantes, il a dit effectivement,
07:43il a reparlé de cesser le feu, Emmanuel Macron a dit des choses importantes,
07:47il a redit qu'il fallait des réunions quadripartites.
07:49Donc chacun, quand même, a essayé d'utiliser ce petit slot,
07:52ce petit créneau qui lui était accordé,
07:55pour montrer que finalement l'Europe, elle est constante,
07:59et elle parle quelque part d'une seule voix.
08:01Et je le redis, c'est pour moi le grand acquis pour nous, Européens.
08:04Mais maintenant, il faut évidemment l'utiliser pour aller de l'avant,
08:07parce que vous avez raison, il y a encore des divergences énormes.
08:10On a mis sous le tapis ce qui fâche.
08:13On sait que, quelque part, Poutine veut avoir ses discussions territoriales,
08:18il veut faire ses fameux échanges.
08:20En fait, il veut avoir tout le don basse, on le sait.
08:23Voilà, on n'en a pas parlé parce que c'est un sujet qui fâche,
08:26et c'est normal qu'il fâche.
08:27Parce qu'évidemment, c'est totalement inacceptable,
08:29et pour Zelensky, et évidemment pour les Européens.
08:33Donc ça, on en parlera après.
08:35Et pour l'instant, ce qui est important, je le dis,
08:39c'est qu'on enclenche de notre côté une dynamique,
08:41cette dynamique, c'est notre unité,
08:43et le fait qu'on va commencer à bâtir de façon plus structurée
08:46ce que pourraient représenter, ce que pourraient être
08:49ces garanties de sécurité,
08:51en essayant d'entraîner avec nous maintenant,
08:53de les attraire, si je puis dire, les Américains.
08:55Merci.
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