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00:00There is a struggle for classes, but it's my class, the rich class, who leads this war.
00:21And we are losing it. Warren Buffett, a billionaire.
00:30Here is the story of a system based on the research of the individual profit and the freedom of entrepreneurship.
00:40In such a system, the concentration of more wealth in the hands of some of us is inevitable.
00:51And to regulate it, America decided to prohibit the monopoly and tax the rich.
00:59But for 40 years, the American capitalism seems out of control.
01:09The concentrations incredible of capital have accumulated in all sectors of the economy.
01:16Paralysing the competition, without any tangible reaction from authorities.
01:25Taxes me if you can.
01:28And now, 722 milliardaires américains and 22 millions millionaires payent, in all legalities, moins d'impôts que leurs secrétaires.
01:43Une situation si ubuesque qu'elle est même dénoncée par certains millionnaires.
01:49We need to do, for the sake of the country, is to tax folks like ourselves more.
01:58Une proposition qui déclenche des réactions très instructives.
02:01Lorsque ces millionnaires sont confrontés à des présentateurs, eux-mêmes millionnaires.
02:07We are all feeling like we can pay more taxes.
02:10So why don't you pay more? Why don't you?
02:13It doesn't work. It works when the collective does it. That's the point.
02:16No, it works when you force people like me to pay more.
02:20I don't want to pay anymore. I pay enough already. Why don't you pay?
02:24En quatre décennies, les riches ont pris possession de l'Amérique.
02:32Ou plus exactement, ils en ont repris possession.
02:36Une histoire qui débute 120 ans plus tôt.
02:54C'est très bien, c'est m橋 ?
02:58C'est malade, c'est mberg.
03:14Un an paintings nhưévènes.
03:18C argente, habtie 90 ans plus tôt.
03:51Ce soir, les 400 plus riches familles new-yorkaises vont se rendre à un bal costumé et singer l'aristocratie européenne.
04:21L'Astoria, le plus grand hôtel de New York, a été privatisé pour l'occasion.
04:26Et selon le New York Times, le budget de cette surprise partie pourrait nourrir 6 000 familles new-yorkaises pendant un an.
04:32Une révélation qui inquiète sérieusement la police, alors que beaucoup de New-Yorkais ne mangent pas à leur faim.
04:42Quelques-uns des 400 000 qui n'ont pas eu droit au cotillon.
04:45La ville a mobilisé 800 policiers pour tenir à distance la plèbe venue à l'entrée du palace observer la upper class, toute déguisée et en perruquée.
04:56La ville a mobilisé 800 policiers pour tenir à distance la plèbe venue à l'entrée du palace.
05:26« Quoi ? » ironise un participant.
05:29Pourtant, il y a au moins 50 Marie-Antoinette.
05:31Après avoir picoré dans leur menu à 28 plats, sifflé 4000 bouteilles de Mouette et Chandon et bamboché jusqu'au petit matin,
05:46les fêtards laisseront l'Astoria dévastée aux soins du petit personnel.
05:49En à peine 20 ans, une nouvelle classe de millionnaires s'est emparée de l'Amérique.
05:59Et elle n'a aucune intention de la rendre.
06:01Parmi ces millionnaires caricaturés à l'aube du XXe siècle se trouvent les trois hommes les plus puissants d'Amérique.
06:13Le premier, John D. Rockefeller, l'homme le plus riche du monde.
06:20Il a commencé par acheter pour quelques milliers de dollars la Standard Oil, une petite raffinerie de pétrole à Cleveland, Ohio.
06:32Cleveland compte à cette époque une trentaine de raffineries.
06:46Une concurrence mauvaise pour les profits que Rockefeller veut éliminer.
06:49Il va, disons, discrètement, s'arranger avec la compagnie ferroviaire qui achemine le pétrole de Cleveland vers les grandes villes du nord.
07:07Le pétrole de la Standard Oil étant désormais transporté moins cher que celui de ses concurrents, Rockefeller peut casser son prix de vente.
07:14En deux ans, la Standard Oil a racheté ou coulé toutes les autres raffineries de Cleveland.
07:32Jusqu'à devenir un mastodonte qui contrôle 90% du pétrole américain.
07:38Une situation de monopole qui permet maintenant à Rockefeller de faire monter les prix.
07:51New York Times, 27 décembre 1883.
07:54La fortune de John D. Rockefeller est estimée à 129 millions de dollars.
08:03Alors qu'il dirige le plus grand monopole d'Amérique, plus puissant que le gouvernement lui-même,
08:08aucune information ne filtre jamais sur ces méthodes pour voler le public.
08:15Pour leur avoir imposé ce monopole, Rockefeller est devenu l'homme le plus détesté des Américains.
08:24Cloîtré dans sa résidence de Cleveland, toujours une Bible à portée de main,
08:29il estime n'avoir de compte à rendre à personne, sauf à Dieu.
08:42New York Times, 2 janvier 1885.
08:46Monsieur Carnegie a déclaré que le socialisme était la plus belle des théories.
08:53Si vous êtes socialiste, lui a objecté un journaliste,
08:57pourquoi avez-vous fermé la Syrie Thompson et jeté les ouvriers dans la misère ?
09:02Ça, c'est la faute des ouvriers, a répondu Carnegie.
09:05Ils n'ont pas voulu baisser leur salaire.
09:07Andrew Carnegie, le roi de l'acier.
09:17Né pauvre en Écosse, migrant aux Etats-Unis à 13 ans,
09:22directeur de compagnie ferroviaire à 29.
09:25Il est l'archétype du self-made man.
09:27Carnegie incarne à lui seul un récit récurrent dans les romans populaires de l'époque,
09:35selon lequel en Amérique, tout le monde peut devenir millionnaire.
09:41Il est réellement entré dans les affaires,
09:44en faisant construire dans la banlieue de Pittsburgh, Pennsylvania,
09:47une assierie de pointe, pour y produire le meilleur acier du monde.
09:50Le premier des innombrables sites qui vont constituer son empire métallurgique.
10:04Tiré par l'industrie ferroviaire, l'acier est un marché extrêmement juteux.
10:11Mais Andrew Carnegie voit plus loin.
10:15Il est persuadé que grâce à son acier,
10:17les villes américaines deviendront bientôt verticales
10:19et s'élèveront dans le ciel.
10:23Pendant ce temps, Pittsburgh a poussé comme un champignon.
10:26Musique du générique
10:30Sous-titrage Société Radio-Canada
10:35Sous-titrage Société Radio-Canada
10:40La réussite d'Andrew Carnegie
11:09est prodigieuse et il s'interroge.
11:12Quel sens donner à sa gigantesque fortune ?
11:16Pourquoi lui, et pas un autre ?
11:18Il expose ses réflexions dans un texte
11:25promis à une grande postérité aux Etats-Unis.
11:27L'évangile de la richesse.
11:30Les inégalités sont naturelles et même bénéfiques, explique-t-il, car seuls les plus capables peuvent s'enrichir.
11:44Mais le millionnaire a le devoir d'utiliser sa fortune utilement.
11:48Il ne doit rien léguer à sa descendance.
11:52Les héritiers sont des incapables.
11:54Le millionnaire doit consacrer toute sa fortune à la construction de bibliothèques publiques,
12:03au financement des universités, des hôpitaux, ou toute autre activité philanthropique qu'il juge pertinente.
12:14Laissons les riches s'enrichir le plus possible, afin qu'ils redistribuent du mieux possible.
12:19Tel est l'évangile, selon Carnegie.
12:26John D. Rockefeller vient de donner un million de dollars à l'Université de Chicago.
12:31M. Rockefeller, revêtu de la toge et de la coiffe universitaire, a reçu un diplôme d'honneur.
12:38Et sa donation a été prestement acceptée.
12:41New York Times, 19 septembre 1889.
12:49L'évangile de la richesse est immédiatement adopté par les millionnaires américains.
12:56À leurs yeux, ils désamorcent tout débat sur les inégalités,
12:59puisque tout le monde n'est pas fait pour être riche.
13:04Il leur permet en outre de flatter leur orgueil, en s'achetant une image de bienfaiteur.
13:13Il a enfin l'immense mérite de les laisser décider seuls, ce qui est bon pour la société.
13:19La philanthropie devient leur sport national, le but étant d'être celui qui donne le plus.
13:27Les journaux publient annuellement le classement des donateurs.
13:31Un classement dans lequel il est hors de question de ne pas figurer.
13:38Si vous demandez combien ça coûte, c'est que vous n'avez pas les moyens.
13:54John Pierpont Morgan.
13:55J.P. Morgan, le banquier.
14:04S'il est souvent caricaturé en officier de marine, c'est qu'il possède le Corsair, un yacht de 50 mètres.
14:10Et accessoirement parce que 9 migrants sur 10 arrivent en Amérique sur un navire qui lui appartient.
14:18Il se sert de son nez affreusement déformé par une maladie génétique pour intimider ses interlocuteurs.
14:28J.P. Morgan déteste les journalistes et les photographes encore plus.
14:43La marine, c'est lui.
14:46Le train, l'électricité, le charbon, le télégraphe, c'est lui.
14:52Il n'y a guère que l'acier de Carnegie et le pétrole de Rockefeller qui lui échappent.
14:56S'il est si puissant, c'est qu'il est le seul Américain à avoir la confiance des milieux financiers de Londres, Paris et Berlin.
15:09Lesquels, appâtés par les profits stratosphériques réalisables en Amérique, se sont naturellement tournés vers lui pour investir.
15:16Située au 23 Wall Street, la banque Morgan & Co. est la clé de voûte de la révolution industrielle américaine.
15:29À la fois prêteuse, actionnaire et banque centrale des États-Unis.
15:37Mais c'est dans son manoir du 231 Madison Avenue que J.P. Morgan traite les affaires importantes.
15:47C'est ainsi qu'il a un jour convoqué tous les propriétaires de compagnies ferroviaires
15:51qui se livraient à une guerre des prix, ruineuse pour les entreprises.
15:58Vos compagnies appartiennent à mes clients, leur a-t-il asséné.
16:03Avant de décréter des fusions immédiates pour créer des monopoles régionaux,
16:07augmenter les prix et les profits.
16:09Malgré la toute puissance des millionnaires, l'Amérique est une démocratie structurée autour de deux grands partis.
16:22Le parti républicain est le parti de Lincoln qui a aboli l'esclavage.
16:27Il est plutôt considéré comme celui des industriels et du monde des affaires.
16:31Le parti démocrate, c'est un peu tout le reste.
16:38Sa base, la plus solide, se trouve dans le sud ségrégationniste.
16:42Mais New York est aussi l'une de ses places fortes.
16:45Encore un millionnaire au Sénat.
16:52Monsieur Price n'avait jamais fait de politique jusqu'à ce qu'une place se libère.
16:58Il a alors acheté cette place comme il l'aurait fait d'une loge à l'opéra, d'un yacht ou d'un quelconque luxe dont il a les moyens.
17:06New York Times, 17 janvier 1890.
17:09Le Sénat des États-Unis, élu au suffrage indirect, est devenu le club des millionnaires.
17:18Lesquels, démocrates ou républicains, peu importe, bloquent toute législation contraire à leurs intérêts.
17:24C'est ainsi qu'ils se sont forgés leur paradis pour riches, où n'existe ni impôts sur le revenu, ni sur les profits des entreprises, ni sur les successions, ni droits du travail, ni droits de grève, ni aucun contrôle des banques.
17:43Un paradis qui profite de l'afflux ininterrompu de migrants, accueillis à bras ouverts par les industriels.
17:55Une main-d'oeuvre corvéable à Merci et attirée par les deux grandes promesses du récit américain.
18:02La liberté et la prospérité.
18:04C'est alors qu'une terrible crise économique s'abat sur les États-Unis.
18:22Les industriels licencient à tour de bras et baissent tous les salaires.
18:34Les syndicats multiplient les grèves pour tenter d'imposer des négociations collectives.
18:39Mais la police est au service des patrons et la répression implacable.
19:00Lorsque la police est dépassée, l'armée sort les baïonnettes.
19:03Sans nombre d'une hésitation, Andrew Carnegie fait tirer sur les ouvriers de son assierie de Pittsburgh pour empêcher la formation d'un syndicat.
19:17Alors que 15 ouvriers ont trouvé la mort, le philanthrope soutient qu'il n'a fait que défendre sa propriété privée.
19:24Mais certains journalistes et intellectuels s'insurgent désormais contre la violence du capitalisme américain.
19:41Ils représentent un nouveau courant de pensée, le progressisme.
19:45Les progressistes contestent le droit des millionnaires américains d'accumuler impunément leurs fortunes.
19:58Tels des aristocrates qui n'auraient aucun compte à rendre au reste de la société.
20:09Ils sont soutenus par des élus écœurés de la mainmise des millionnaires sur la démocratie américaine.
20:15Les progressistes portent tous le même regard effaré sur la détresse sociale qui règne dans un pays aussi riche.
20:25Ils s'indignent particulièrement de l'exploitation massive des enfants, sacrifiés au nom du profit.
20:36À la veille de l'élection présidentielle de 1896, le mouvement progressiste exhorte tous les candidats à abolir la tyrannie des millionnaires.
20:49Pour la première fois, l'un des deux grands partis décide de s'appuyer sur la colère sociale qui gronde dans le pays.
20:50Pour la première fois, l'un des deux grands partis décide de s'appuyer sur la colère sociale qui gronde dans le pays.
21:05Et le candidat démocrate, William Jennings Bryan, intègre dans son programme les revendications des syndicats et des progressistes, qui appellent tous à voter pour lui.
21:19Journée d'huit heures, nationalisation des chemins de fer, contrôle des banques, démantèlement des monopoles, création d'un impôt sur le revenu pour les riches.
21:34Journée d'huit heures, nationalisation des chemins de fer, contrôle des banques, démantèlement des monopoles, création d'un impôt sur le revenu pour les riches.
21:49Pendant des mois, Bryan va sillonner les Etats-Unis, se réformer ou perpétuer un système corrompu par les millionnaires.
21:58L'Amérique, dit-il, est à la croisée des chemins.
22:05La campagne de Bryan déclenche un vent de panique chez les millionnaires.
22:10C'est la première fois que la démocratie menace leurs privilèges.
22:14Que le peuple gouverne, William Jennings Bryan.
22:20Il y a même quelques discussions de salon tout à fait sérieuses pour remettre en cause le suffrage universel.
22:25Les millionnaires sont d'autant plus anxieux que le candidat républicain, William McKinley, mène une campagne apathique depuis son domaine de Canton, Ohio.
22:38Mais son directeur de campagne, l'homme d'affaires Mark Anna, a une stratégie.
22:45Il y a deux choses importantes en politique, dit-il.
22:50La première est l'argent, et j'ai oublié la seconde.
22:54Mark Anna va sonner à la porte des plus grandes fortunes du pays en leur disant
22:58Le parti républicain est là pour défendre vos intérêts, mais ce n'est pas gratuit.
23:06Carnegie accepte avec joie de financer le candidat républicain contre ceux qui veulent, dit-il, tuer la poule aux œufs d'or.
23:15JP Morgan met aussi la main à la poche et invite les autres banquiers à l'imiter.
23:21Quant à Rockefeller, c'est Rockefeller.
23:29Comme toujours, il met un point d'honneur à être celui qui donne le plus.
23:36Grâce à Mark Anna, les dollars coulent à flot pour soutenir le candidat républicain.
23:42McKinley a levé 7 fois plus d'argent que son concurrent démocrate.
23:45Les républicains peuvent organiser la plus vaste campagne de marketing politique jamais vue aux États-Unis.
23:55Message simple et efficace.
23:58Commerce, civilisation.
24:01Chapeauté par la promesse, prospérité.
24:04Pour inspirer la confiance des électeurs, Mark Anna a l'idée de filmer McKinley chez lui, le représentant un homme calme et serein.
24:17Il invente ainsi le premier clip de campagne de l'histoire.
24:20Le lendemain de l'élection, la majeure partie de l'Amérique se retrouve bleue démocrate pour la réforme du capitalisme.
24:31Les zones grisées ne votent pas, ce ne sont pas encore des États.
24:35La Californie et l'Oregon, et surtout le nord-est industriel, qui est la zone la plus peuplée d'Amérique, sont, eux, rouges républicains.
24:43Ce qui se traduit en nombre de grands électeurs par une victoire écrasante du républicain.
24:51271 contre 176.
24:55Les millionnaires ont gagné.
25:04C'est dans les grandes villes du nord industriel que se concentre l'essentiel des citoyens issus de l'immigration la plus récente.
25:10Et ils ont massivement voté pour le slogan républicain,
25:19prospérité.
25:24Pendant que les milieux d'affaires approuvent chaleureusement le discours inaugural du président McKinley,
25:30le parti démocrate laisse tomber la stratégie électoralement suicidaire de remettre en cause le système.
25:35La même année, les cigarettes Admiral innovent avec la toute première publicité filmée.
25:50Nous fumons tous.
25:56Nous fumons tous.
25:57Nous fumons tous.
25:58Nous fumons tous.
26:04Nous fumons tous.
26:05Nous fumons tous.
26:06Nous fumons tous.
26:07Musique
26:09Miss Abby Aldrich, fille du sénateur Nelson Aldrich et John Rockefeller Jr.,
26:32fils unique de John Rockefeller,
26:34se sont mariés aujourd'hui dans la résidence d'été du sénateur Aldrich.
26:40Rockefeller Jr. est, comme sa jeune épouse, très intéressée par les activités philanthropiques.
26:47New York Times, 10 octobre 1901.
26:52Nelson Aldrich, désormais beau-père de Jr.,
26:56est l'inamovible chef de la majorité républicaine au Sénat.
27:01Aucune loi fédérale ne peut être votée sans son consentement.
27:04Il est si puissant que les journaux le surnomment le manager général de la nation.
27:15En unissant leurs descendances, l'homme le plus riche du monde
27:18et le politicien le plus influent de Washington
27:20poursuivent une stratégie de classe tout à fait typique
27:23et jettent les bases d'une dynastie destinée à régner sur l'Amérique pour des générations.
27:36Parmi les petits-enfants Rockefeller, on contraint ainsi trois gouverneurs,
27:40un patron de la plus grande banque d'investissement d'Amérique
27:42et un vice-président des États-Unis.
27:44Tous seront bien entendus de grands philanthropes.
27:54Pendant que Rockefeller et Aldrich convolent,
27:57J.P. Morgan propose à Carnegie de lui céder son empire de l'acier.
28:02Les deux titans se rencontrent.
28:06Carnegie fixe son prix sur un bout de papier qu'il tente à Morgan.
28:09« 480 millions de dollars, c'est plus que la fortune de Rockefeller. »
28:17« Félicitations, Andrew. Vous êtes maintenant l'homme le plus riche du monde, »
28:20répond Morgan sans même négocier.
28:25« Vous auriez accepté pour 100 millions de plus, n'est-ce pas, John ? »
28:31« Tout juste, Andrew. »
28:33Mais c'est ainsi.
28:34« L'homme, est désormais retraité le plus riche du monde,
28:39va se consacrer intégralement à la philanthropie,
28:42accueillant bienfaiteur partout où il passe. »
28:48Quant à J.P. Morgan, il se livre à son jeu de mécanos favori.
28:52Il fusionne l'ex-empire de Carnegie avec d'autres entreprises de l'acier
28:56et baptise l'ensemble US Steel.
28:59US Steel représente une concentration de capital encore jamais vue.
29:14L'entreprise est valorisée à 1,5 milliard de dollars à Wall Street.
29:20Avec 213 usines, 41 mines, 170 000 ouvriers,
29:24US Steel produit 70% de l'acier américain
29:30et Morgan vise le monopole absolu.
29:36Il confie le management du mastodonte à Charles Schwab,
29:41ex-employé de Carnegie et premier salarié américain
29:44à gagner plus d'un million de dollars par an
29:46et offre aux jeunes mariés philanthropes Rockefeller Junior
29:51un fauteuil au conseil d'administration.
29:54Grâce à l'acier, Manhattan se réinvente verticalement.
30:15La première icône du nouveau New York
30:17est édifiée au 175 de la 5e avenue.
30:20Le Flatiron Building
30:2787 mètres de hauteur
30:29une innovation architecturale
30:32qui en annonce beaucoup d'autres.
30:38L'Equitable Building
30:39deux tours jumelles de 164 mètres de haut.
30:43Tout juste achevés,
30:48ces 110 000 mètres carrés d'espace alloué
30:50suspendu dans le ciel
30:51stupéfient ses propres promoteurs.
30:55« Nous venons de créer un nouveau continent »
30:57dit l'un d'entre eux.
30:58Le Singer devient avec 187 mètres
31:06le plus haut gratte-ciel du monde.
31:10Mais pour quelques mois seulement.
31:14Il va être détrôné
31:15par la Metropolitan Life Tower,
31:18à l'origine un vaste immeuble
31:19appartenant à une compagnie d'assurance
31:21auquel les propriétaires
31:24ont greffé une tour
31:25de 213 mètres.
31:31Mais le Metropolitan
31:32va lui-même être surpassé
31:34par le Woolworth,
31:36un building dont le design
31:37s'inspire des cathédrales gothiques.
31:41Une cathédrale de 241 mètres
31:44et aux 55 étages
31:45intégralement vouée au business.
31:47En sculptant sa ligne d'horizon,
32:00New York envoie un message
32:02au reste de l'Amérique.
32:04C'est ici que les choses
32:05se passent désormais.
32:12Surprise pour les travailleurs.
32:15La compagnie du caoutchouc,
32:16fabricant de jouets à New York,
32:18leur a offert
32:19une semaine de salaire supplémentaire.
32:22New York Times,
32:232 juillet 1902.
32:30C'est à New York
32:31que va être tentée
32:32la première expérience d'envergure
32:34prouvant que progressisme
32:35et course au profit
32:36ne sont pas incompatibles.
32:43Le fabricant de chaussures
32:44Handicott Johnson,
32:46qui emploie 10 000 New Yorkais,
32:48souffre d'un tel taux
32:48de démission de son personnel
32:50que sa productivité
32:51chute dangereusement.
32:55Le patron,
32:56Henry Handicott,
32:58décide alors
32:58de mettre en place
32:59la journée de 8 heures
33:00et d'augmenter les salaires.
33:02Juste pour voir.
33:03En quelques semaines,
33:08les démissions ont cessé
33:09et la productivité
33:10des employés,
33:11qui travaillent moins
33:12pour gagner plus,
33:14a augmenté.
33:19Tandis que le chaussure
33:21Handicott réalise
33:22plus de profits
33:23que jamais.
33:23Chaussure Handicott Johnson,
33:29plus de 32 millions
33:30de pères par an
33:31confectionnées
33:32par des ouvriers
33:33heureux.
33:36Les meilleurs ouvriers
33:38de New York
33:38se battent
33:39pour aller travailler
33:40chez Handicott
33:41où règne
33:42la paix sociale.
33:46Dans un monde
33:47où sous-payer
33:47les ouvriers
33:48et tirer sur les grévistes
33:49étaient jusqu'alors
33:50les seules manières connues
33:52de gagner beaucoup d'argent.
33:54C'est une révolution.
34:17C'est le développement
34:18de la voiture
34:19qui va pousser
34:19le capitalisme américain
34:21à une transformation décisive.
34:24Ce produit
34:25est pour l'instant
34:25fabriqué
34:25de manière artisanale
34:27et réservé
34:28à une clientèle
34:28très fortunée.
34:35L'entrepreneur
34:36Henry Ford
34:37va révolutionner
34:38l'industrie américaine
34:39en poussant
34:40la mécanisation
34:41des chaînes de production
34:42à un niveau inconnu
34:43jusqu'alors.
34:44Réputé pour sa haine
34:51des syndicats
34:51et son mépris
34:52du progressisme
34:53Ford
34:54a toutefois
34:55retenu
34:56certaines leçons
34:56de l'entreprise
34:57new-yorkaise
34:58Handicott.
35:03Les employés
35:04de Ford
35:04sont ainsi payés
35:05le double
35:06du salaire
35:06ouvrier moyen
35:07en échange
35:08de leur non-syndicalisation
35:09et de leur soumission
35:11aux cadences
35:11de travail.
35:12La production de masse
35:22permet de diviser
35:23par deux
35:23le prix
35:24d'un modèle standardisé
35:25la Ford T
35:26un modèle unique
35:31dupliqué
35:32à des millions
35:33d'exemplaires
35:34et qui dit voiture
35:40dit essence
35:41et donc
35:45pétrole.
35:48Compte tenu
35:49du monopole
35:49de la standard
35:50oil
35:50sur les raffineries
35:51le développement
35:52de la voiture
35:53fait de Rockefeller
35:54de nouveau
35:54l'homme le plus riche
35:55du monde
35:56et même
35:58le premier
35:58milliardaire
35:59de l'histoire.
36:00La troisième coupe
36:10Vanderbilt
36:11s'est déroulée
36:12à la vitesse
36:12moyenne
36:13de 96 km heure
36:14New York Times
36:177 octobre
36:181906
36:19L'Amérique
36:22change
36:22Gagné par les idées
36:27progressistes
36:27le président républicain
36:29Theodore Roosevelt
36:30estime que les monopoles
36:31sont devenus
36:32un frein au changement
36:33et qu'ils sont
36:35dans l'illégalité
36:36depuis l'Antitrust Act
36:37de 1890
36:38une loi
36:39qu'il faudrait
36:40maintenant appliquer
36:41En 1906
36:45Roosevelt
36:45décide de s'attaquer
36:47frontalement
36:47à Rockefeller
36:48et au monopole
36:49de la standard oil
36:50Il va falloir
36:53tenir bon
36:54face aux armées
36:54d'avocats
36:55qui seront mobilisés
36:56par le milliardaire
36:56Mais Roosevelt
36:59ne craint pas
37:00la bagarre
37:00et une longue
37:01bataille juridique
37:02s'engage
37:03Le 14 octobre
37:121907
37:13un journaliste
37:14parvient à voler
37:15des photos
37:15à l'intérieur
37:16de la bourse
37:16de New York
37:17Les cours
37:24viennent subitement
37:24de s'effondrer
37:25de 50%
37:26La panique
37:31qui s'empare
37:32du quartier
37:32de Wall Street
37:33va vite s'étendre
37:34au pays tout entier
37:35Les Américains
37:38se précipitent
37:39pour vider
37:40leurs comptes
37:40en banque
37:41et sauver
37:41leur épargne
37:42À court d'argent
37:45liquide
37:45le système bancaire
37:47risque de s'effondrer
37:48et d'entraîner
37:49avec lui
37:49toute l'économie
37:50JP Morgan
37:54convoque
37:55immédiatement
37:56tous les banquiers
37:57dans son manoir
37:57de Madison Avenue
37:58et sans un mot
38:00leur remet une feuille
38:01sur laquelle
38:02il a écrit
38:03la somme
38:04que chacun d'entre eux
38:05doit personnellement
38:06réinjecter dans le système
38:07pour mettre fin
38:08à la panique
38:08« Aucun d'entre vous
38:12ne sortira de cette pièce
38:13avant d'avoir signé »
38:15dit Morgan
38:15« Je m'occupe
38:17du communiqué de presse »
38:19Dès le lendemain
38:21la panique a cessé
38:23« New York Times
38:26courrier des lecteurs
38:2826 octobre 1907
38:30Pour une fois
38:33il nous faudrait
38:34à la Maison Blanche
38:34un homme qui ne soit
38:35ni un égoïste
38:36ni un politicien
38:37mais un businessman
38:38qui parle peu
38:39et sait de quoi il parle
38:40JP Morgan
38:44président
38:45JP Morgan
38:48vient de rappeler
38:49incidemment
38:50à tous les pourfendeurs
38:51de Monopole
38:52qui détient
38:54le vrai pouvoir
38:54en Amérique
38:55Après des années
39:10de batailles juridiques
39:11la procédure judiciaire
39:12contre la Standard Oil
39:13est enfin arrivée
39:14à son terme
39:15Le 15 mai 1911
39:19par décision
39:20de la Cour suprême
39:20le monopole du pétrole
39:22a été démantelé
39:23et découpé
39:26en 34 sociétés
39:27concurrentes
39:29En réalité
39:31cela ne change
39:32pas grand chose
39:33à la fortune
39:33des Rockefellers
39:34Il n'y a pas d'amende
39:36et les actionnaires
39:38de l'ex-monopole
39:39deviennent automatiquement
39:40actionnaires
39:41des 34 nouvelles
39:42sociétés pétrolières
39:43Mais fort
39:46de ce premier succès
39:47le gouvernement
39:48va maintenant
39:49s'en prendre
39:49à l'empire de l'acier
39:51bâti par JP Morgan
39:52et dont les Rockefellers
39:53sont également
39:54d'éminents actionnaires
39:55Le département
40:01de la justice
40:02lance une procédure
40:03contre US Steel
40:04John Pierpont Morgan
40:06John Rockefeller
40:07et John Rockefeller Junior
40:08sont officiellement accusés
40:10d'avoir violé
40:11l'Antitrust Act
40:12New York Times
40:1427 octobre 1911
40:17Pendant que ses avocats
40:22préparent la défense
40:23du monopole
40:24de US Steel
40:25JP Morgan
40:26décide de détruire
40:27le siège
40:28de Morgan & Co
40:29dont le Steel
40:30ne lui convient plus
40:31Comme dans l'affaire
40:34de la Standard Oil
40:35la procédure judiciaire
40:37va traîner en longueur
40:38et
40:39de jugement
40:40en appel
40:40finira à la cour suprême
40:42Mais cette fois
40:45la justice
40:46n'est pas seulement lente
40:47elle est hésitante
40:49à démanteler
40:49le champion américain
40:50de l'acier
40:51Comme JP Morgan
40:55beaucoup estiment
40:56que les géants industriels
40:57sont bons
40:58pour l'Amérique
40:58et que la concentration
41:01du capital
41:01est inexorable
41:02Entre temps
41:10le nouveau siège
41:11en forme de coffre fort
41:13est terminé
41:13La procédure
41:16contre US Steel
41:17aboutira finalement
41:18à un non-lieu
41:19Mais le vieux banquier
41:22ne le saura jamais
41:23JP Morgan est mort
41:28Le monde lui rend hommage
41:30Morgan Junior
41:32est depuis longtemps
41:33formé à prendre
41:34sa succession
41:35Les marchés
41:37restent calmes
41:38New York Times
41:401er avril 1913
41:42La disparition
41:44de JP Morgan
41:45coïncide avec
41:46l'élection
41:46du président démocrate
41:47Woodrow Wilson
41:49Un progressiste
41:54soutenu au Congrès
41:55par une nouvelle majorité
41:56également progressiste
41:58et bien décidé
41:59à desserrer
42:00les taux des millionnaires
42:01sur le pays
42:01Premièrement
42:07une banque centrale américaine
42:08rôle que JP Morgan
42:10remplissait auparavant
42:11à lui tout seul
42:12est créée
42:13Deuxièmement
42:16la constitution
42:17est amendée
42:18pour imposer
42:19l'élection
42:19des sénateurs
42:20au suffrage
42:21direct
42:21afin d'empêcher
42:23les millionnaires
42:24d'acheter leur siège
42:25comme ils en ont l'habitude
42:26Troisièmement
42:29aboutissement
42:30de 30 ans
42:31de lutte
42:31du mouvement
42:32progressiste
42:33le travail
42:34des enfants
42:35est interdit
42:35Et enfin
42:40véritable révolution
42:41les 4%
42:42d'américains
42:43les plus riches
42:43sont désormais
42:44assujettis
42:45à un impôt
42:46sur le revenu
42:46dont le taux
42:48est élevé
42:49et vise expressément
42:51les grandes fortunes
42:52Rockefeller en tête
42:53Mais le milliardaire
42:58va immédiatement
42:59mettre en place
43:00un stratagème
43:01pour y échapper
43:01Le Sénat
43:04a voté la loi
43:05qui valide
43:05la philanthropie
43:06de Rockefeller
43:07La fondation Rockefeller
43:09a désormais
43:10la capacité
43:11de recevoir
43:12des fonds
43:12et d'en disposer
43:13afin de promouvoir
43:15le bien-être
43:15de l'humanité
43:16à travers le monde
43:17New York Times
43:1915 avril 1913
43:21Les fondations Rockefeller
43:25et Carnegie
43:25attaquées
43:26Des sénateurs
43:28les accusent
43:28de commercialiser
43:29la charité
43:30et d'en faire
43:30un business
43:31New York Times
43:336 mai 1913
43:35John Rockefeller
43:37et Andrew Carnegie
43:38ont en effet
43:39usé de leur immense
43:40influence au Congrès
43:41pour que les sommes
43:42dédiées à la philanthropie
43:44soient exonérées
43:44d'impôts sur le revenu
43:46et ils ont eu gain de cause
43:49La philanthropie
43:53est maintenant
43:54une niche fiscale
43:55qui permet aux millionnaires
43:56américains
43:57de mettre à l'abri
43:58dans des fondations
43:59autant d'argent
44:00qu'ils le souhaitent
44:01mais aussi
44:01tout leur patrimoine
44:02et les œuvres d'art
44:04achetées en Europe
44:05dont ils sont très friands
44:06Quelles que soient
44:10les majorités
44:11au Congrès
44:11sur les affaires importantes
44:13ce sont toujours
44:14les riches
44:15qui font la loi
44:15en Amérique
44:16En avril 1914
44:24les mineurs
44:25de Ludlow
44:25Colorado
44:26sont en grève
44:27depuis des mois
44:27Ils réclament
44:29la reconnaissance
44:30de leur syndicat
44:30ce que refuse
44:32l'actionnaire principal
44:33Rockefeller Junior
44:34Ces migrants
44:37d'Europe centrale
44:38parlent à peine anglais
44:39et n'ont pas
44:40la nationalité américaine
44:41La garde nationale
44:45du Colorado
44:46pense pouvoir agir
44:47en toute impunité
44:48Les militaires
44:53prennent d'assaut
44:53le campement
44:54des grévistes
44:54avant d'y mettre le feu
44:56Ils tuent
44:5713 mineurs en fuite
44:58et en exécutent
44:59certains de sang-froid
45:00On découvrira
45:04dans les décombres
45:05les restes calcinés
45:06de 11 enfants
45:07et 2 femmes
45:08Le lendemain
45:12une foule en colère
45:13réclame justice
45:14devant le siège
45:15new-yorkais
45:15des entreprises Rockefeller
45:16John D. Rockefeller
45:20utilise des bibles
45:21à New York
45:22et des mitrailleuses
45:23dans le Colorado
45:24Junior doit s'expliquer
45:29devant une commission
45:29d'enquête
45:30Il ne risque rien
45:32c'est un Rockefeller
45:33Mais le patriarche
45:35incapable
45:36de comprendre
45:37que ce type de massacre
45:38n'est plus admissible
45:39en Amérique
45:39est fou de rage
45:41qu'on ose s'en prendre
45:42à son fils
45:43Il affirme publiquement
45:46qu'il ne voit rien
45:47de mal
45:47à tirer
45:48sur des syndicalistes
45:49et s'attire
45:50les foudres
45:50unanimes
45:51de la presse
45:52Sincèrement surpris
45:56Rockefeller
45:56multiplie alors
45:57les dépenses
45:58philanthropiques
45:59pour tenter
45:59de détourner
46:00l'attention
46:00Quand le crime
46:04de Ludlow
46:05est subitement
46:06remplacé
46:06par une nouvelle
46:07si dramatique
46:08que les cotations
46:09sont suspendues
46:10à Wall Street
46:11Les armées russes
46:14et allemandes
46:15mobilisées
46:15L'Angleterre
46:17est prête
46:18Guerre
46:21entre l'Allemagne
46:22et la France
46:23Des milliers
46:24de tués
46:24Les allemands
46:26battus
46:27dans une bataille
46:27contre les français
46:28Malgré leur neutralité
46:32la première guerre mondiale
46:34va rapidement affecter
46:35la vie des américains
46:36Une inflation brutale
46:40réduit leur pouvoir d'achat
46:41tandis que commerçants
46:43et épiciers
46:44se creusent la tête
46:45pour continuer
46:46à écouler leurs produits
46:47Lorsqu'ils font leur course
46:54les américains
46:55ont pour habitude
46:56de donner leur liste
46:57à l'épicier
46:57lequel s'occupe
47:00lui-même
47:00des produits
47:01C'est non seulement lent
47:03mais surtout
47:04très coûteux
47:04en personnel
47:05L'épicier
47:09Clarence Saunders
47:10invente alors
47:11un nouveau concept
47:12qu'il nomme
47:13Pigli
47:14Wigli
47:15Ça ne veut rien dire
47:17mais la sonorité
47:18lui plaît
47:18Chez Pigli Wigli
47:22magasin ouvert
47:23à Memphis
47:24Tennessee
47:24Le client
47:26parcourt librement
47:27les rayons
47:27et remplit lui-même
47:29son panier
47:29avant de s'arrêter
47:30en caisse
47:31En contrepartie
47:35de son effort
47:35il paye moins cher
47:36qu'ailleurs
47:37Non seulement
47:41le nombre de clients
47:42est multiplié par 20
47:43mais Saunders
47:45découvre
47:46que chacun achète
47:47plus que dans
47:47une épicerie classique
47:48Désormais livré
47:53à lui-même
47:54le client
47:54se laisse toujours aller
47:55à des achats
47:56d'impulsion
47:57Le succès
48:12de Pigli Wigli
48:13est tel
48:14que l'enseigne
48:15ouvrira 2600 magasins
48:17en quelques années
48:17L'épicier
48:21Clarence Saunders
48:22a inventé
48:23la grande distribution
48:24Dans les salles de cinéma
48:31les américains
48:32visionnent avec inquiétude
48:34les images de cette guerre
48:35qui n'en finit pas
48:36et dont ils ne veulent
48:38absolument pas se mêler
48:39En proposant
48:44de prêter de l'argent
48:45au gouvernement
48:45britannique
48:46et français
48:47Morgan Junior
48:48lui
48:49a choisi son camp
48:50Son idée
48:53est de permettre
48:54aux alliés
48:54d'acheter à crédit
48:55de l'acier
48:56pour faire tourner
48:57U.S. Steel
48:58à plein régime
48:58Morgan Junior
49:00a entraîné avec lui
49:02un consortium
49:03de banquiers américains
49:04Dès 1916
49:08Morgan Junior
49:09et son consortium
49:10ont déjà prêté
49:11aux alliés
49:12plus d'un demi milliard
49:13de dollars
49:14Le financier
49:18réalise alors
49:18qu'une défaite
49:19militaire
49:20des alliés
49:21entraînerait
49:21leur défaut
49:22de paiement
49:22Ni lui
49:24ni l'industrie
49:25américaine
49:25ne pourraient
49:26s'en relever
49:26avant longtemps
49:27Le président
49:31Wilson
49:32qui s'est fait
49:33réélire en 1916
49:34en promettant
49:35de rester neutre
49:36sait que l'Amérique
49:37a déjà le doigt
49:38dans un engrenage
49:39fatal
49:39En avril 1917
49:44les Etats-Unis
49:45se résignent
49:46à déclarer
49:46la guerre
49:47à l'Allemagne
49:47La guerre
49:53est présentée
49:53comme le combat
49:54de la liberté
49:55contre la tyrannie
49:56Un vent de patriotisme
49:58souffle sur le pays
49:59et l'armée
50:02parvient
50:02sans difficulté
50:03à recruter
50:04deux millions
50:04de volontaires
50:05La propagande
50:10célèbre le capitalisme
50:11américain
50:12comme le meilleur
50:13système au monde
50:14prêt à répondre
50:16aux commandes
50:17exceptionnelles
50:17de l'armée
50:18En réalité
50:24les industriels
50:25vont vivre
50:26cette guerre
50:26comme une irruption
50:27intolérable
50:28de l'Etat
50:29dans leurs affaires privées
50:30Le gouvernement
50:33commence en effet
50:34par faire construire
50:34en urgence
50:35des chantiers navals
50:36d'Etat
50:37dans lesquels
50:38les ouvriers
50:38sont d'ailleurs
50:39bien payés
50:39Une concurrence déloyale
50:43et une atteinte
50:44à l'initiative privée
50:45dénoncée comme sacrilège
50:46par les industriels
50:47Pire encore
50:52en soutien
50:53de l'Etat-major
50:54le président Wilson
50:55n'hésite pas
50:56à nationaliser
50:57certains industriels
50:58qui profitent
50:59de la guerre
50:59pour monter leur prix
51:00Et en cas de grève
51:05c'est le monde
51:06à l'envers
51:06Désormais
51:07l'employeur
51:08est tenu
51:08pour responsable
51:09et peut être
51:10mis à la porte
51:11de sa propre usine
51:12pour la durée
51:13de la guerre
51:14Pour financer
51:17les commandes militaires
51:18le gouvernement
51:19augmente fortement
51:20l'impôt sur le revenu
51:21Mais comme il n'est payé
51:23que par 4%
51:24des américains
51:25c'est insuffisant
51:26La seule solution
51:31qui reste
51:32est très incertaine
51:33empruntée massivement
51:35auprès des américains
51:36Morgan Junior
51:39et son consortium
51:40de banquiers
51:41s'associent
51:41au gouvernement
51:42pour imaginer
51:43la campagne marketing
51:44qui fera mouche
51:45L'opération
51:49est dénommée
51:49emprunt
51:50de la liberté
51:514 emprunts
51:54successifs
51:55qui vont jouer
51:56sur la fibre
51:57patriotique
51:58et le rêve américain
51:59Souvenez-vous
52:02de votre premier
52:03frisson américain
52:04de liberté
52:05Votre devoir
52:06est d'acheter
52:07des bons
52:07du gouvernement
52:08américain
52:09Deuxième emprunt
52:10de la liberté
52:111917
52:12Et pour que
52:17les emprunts
52:17de la liberté
52:18soient vraiment
52:19irrésistibles
52:20on fait appel
52:21aux 3 plus grandes
52:22stars de Hollywood
52:23Mary Pickford
52:26Charlie Chaplin
52:34Douglas Fairbanks
52:40L'opération
52:47remporte un succès
52:48inouït
52:4915 millions
52:53d'épargnants
52:53patriotes
52:54vont ainsi
52:55financer
52:55plus de la moitié
52:56des dépenses
52:56de guerre
52:57américaines
52:57et soutenir
52:59les boys
53:00envoyés
53:00en France
53:01Vous achetez
53:05un bon
53:06de la liberté
53:06je m'occupe
53:07du reste
53:08Les soldats
53:15du corps
53:15expéditionnaire
53:16sont cueillis
53:17à froid
53:17par la sauvagerie
53:18des combats
53:19En quelques mois
53:22plus de 300 000
53:23d'entre eux
53:23sont tués
53:24ou gravement
53:24blessés
53:25notamment
53:28au cours
53:29de l'ultime
53:29et victorieuse
53:30offensive alliée
53:31de l'automne
53:321918
53:33Dans l'euphorie
53:38de la victoire
53:39la plupart
53:39des américains
53:40sont convaincus
53:41que leur capitalisme
53:42et leur démocratie
53:43forment
53:44le meilleur
53:44système
53:45du monde
53:45La liberté
53:50ne peut pas
53:50mourir
53:51Andrew Carnegie
53:57est mort
53:57dans sa 84e
53:58année
53:59Le grand
54:00philanthrope
54:00avait commencé
54:01pauvre
54:02New York Times
54:0412 août
54:051919
54:06Conformément
54:10à son propre évangile
54:11Carnegie
54:11aura dépensé
54:12toute sa fortune
54:13en philanthropie
54:14Même si
54:16en nommant
54:16sa fille
54:16Margaret
54:17administratrice
54:18de sa fondation
54:19il lui laisse
54:20suffisamment
54:20d'argent
54:21pour voir venir
54:21Après cette
54:26parenthèse
54:27de la guerre
54:28au dirigisme
54:29oppressant
54:29les millionnaires
54:30soulagés
54:31reprennent
54:31le contrôle
54:32de leur paradis
54:33Les grèves ouvrières
54:39qui secouent
54:40l'Amérique
54:40d'après-guerre
54:41tout comme
54:42les contestations
54:43anarchistes
54:43ou communistes
54:44sont écrasées
54:46Ceux qui n'ont pas
55:10la nationalité américaine
55:11seront expulsés
55:12vers leur pays
55:13d'origine
55:13Sous la présidence
55:27du républicain
55:28Warren J.
55:29Harding
55:29l'État fédéral
55:30renoue avec le laisser-faire
55:32et se désengage
55:33de la vie économique
55:34et cerise
55:37sur le gâteau
55:37la loi
55:38qui interdisait
55:39le travail
55:39des enfants
55:40a été déclarée
55:41anticonstitutionnelle
55:42par la Cour suprême
55:43Certains peuvent toujours suivre
55:49un semblant de scolarité
55:50le soir
55:51après le boulot
55:52Sous-titrage Société Radio-Canada
56:22Donne 100 millions de dollars
56:23supplémentaires
56:2450 millions de dollars
56:27serviront à augmenter
56:28les salaires des enseignants
56:29avec effet immédiat
56:30Le reste
56:32ira à la fondation Rockefeller
56:34pour le bien-être
56:35de l'humanité
56:36New York Tribune
56:3725 décembre 1919
56:40Sous-titrage Société Radio-Canada
57:10Sous-titrage Société Radio-Canada
57:20Sous-titrage Société Radio-Canada
57:25Sous-titrage Société Radio-Canada
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