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  • il y a 3 mois
C'est une affaire qui fait beaucoup couler d'encre et qui provoque des réactions politiques. C'est l'histoire de l'annulation de la projection du film Barbie. Le maire de Noisy-le-Sec l'a décidé parce qu'un groupe de jeunes a menacé de perturber la projection. Ils ont dit notamment que le mot sexualité était prôné dans le film. On en parle avec : Aurore Malval, rédactrice en chef du site du magazine Marianne. Nadir Kahia, président de l'association "Banlieue Plus & Nos Quartiers". Et Valérie Boyer, sénatrice "Les Républicains" des Bouches-du-Rhône.

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Transcription
00:00On va remonter sur la banlieue parisienne avec une affaire qui fait beaucoup couler d'encre et qui provoque des réactions politiques.
00:06Vous savez, c'est l'histoire de la déprogrammation, de l'annulation de la projection du film Barbie.
00:12Le maire l'a décidé, ça devait être vendredi dernier, ça avait d'ailleurs été choisi ce film par les élus, par les riverains.
00:19Le maire a décidé parce qu'un groupe de jeunes a menacé de perturber la projection.
00:22Il avait même menacé physiquement ce qu'était en train de mettre en place, cette projection en plein air.
00:27Ils ont dit que l'homosexualité est prônée dans ce film, c'est une atteinte à l'intégrité de la femme.
00:32Le maire a décidé de porter plainte, le parquet se saisit de l'affaire aussi.
00:36Écoutez le maire, justement, il était tout à l'heure à la sortie de sa mairie en train de tenir une conférence de presse.
00:43Si je condamne avec toujours autant de fermeté les actes que j'ai qualifiés d'obscurantisme et de fondamentalisme,
00:49je condamne avec encore plus de fermeté la récupération politicienne,
00:56la spéculation de la haine raciste islamophobe qui se déverse depuis 24 heures par la droite et l'extrême droite.
01:03L'obscurantisme, terme que j'ai employé dans mon communiqué,
01:07n'est pas l'apanage de l'islam ni d'aucune autre religion
01:10et n'est pas circonscrit à la Seine-Saint-Denis et au quartier populaire
01:14que la droite et l'extrême droite se plaident à stigmatiser en permanence.
01:19Alors, Olivier Sarabérou, c'est le maire de Noisy-le-Sec.
01:23On va en discuter avec Nadir Kaya, président de l'association Banlieue Plus et de nos quartiers.
01:27Bonsoir Nadir.
01:28Bonsoir.
01:28On va en mal mal rédactrice en chef du site du magazine Marianne.
01:31Bonsoir.
01:32Bonsoir.
01:32Il noie le poisson, le maire ? Il refuse de voir une certaine vérité ou pas ?
01:38En tout cas, on voit qu'il est gêné depuis le début de cette affaire.
01:41En tout cas, il a pris soin, et d'ailleurs il le dit, il l'a dit là dans cette conférence de presse,
01:46il l'a aussi dit à une interview à nos confrères de l'Humanité,
01:49« J'ai refusé de pointer la religion musulmane ».
01:54Donc effectivement, il prend ses précautions de langage, il ne parle que de fondamentalisme,
01:58et il renvoie dos à dos, effectivement, comme il l'avait fait d'ailleurs dans son communiqué de presse
02:02dès l'affaire, où il parlait de l'extrême droite,
02:05qui en l'espèce ne s'était pas là manifestée,
02:09sauf si effectivement on va jusqu'au bout de la logique,
02:11et qu'on considère effectivement que le fondamentalisme religieux est une forme d'extrême droite.
02:15Mais ce n'était pas dans ce sens-là qu'il le disait.
02:17C'était pour dire, oui, l'extrême droite s'est déjà manifestée contre ce fil.
02:21– On ne peut pas reprocher aux politiques, quels que soient leurs bords,
02:24de réagir à une affaire qui les sensibilise.
02:26– Alors effectivement, mais on voit bien qu'il y a aussi un contexte…
02:29– Aurélie Trouvé, qui est de la France insoumise,
02:31a condamné l'annulation de la projection aussi.
02:33– Elle a condamné effectivement, avec aussi toujours les mêmes précautions de langage,
02:36sans vouloir stigmatiser.
02:38C'est le mot aussi qui revient là, dans la bouche du maire.
02:42– Pourtant pour vous, pardon, mais quand ces jeunes disent
02:44« On ne veut pas de cette projection de ce film Barbie
02:47parce qu'il prône l'homosexualité, que c'est une atteinte à l'intégrité de la femme »,
02:50c'est clair, c'est l'obscurantisme religieux et fondamentalisme musulman ?
02:55– Là, en tout cas, on voit que c'est ce qui ressort dans ces arguments
03:02et aussi dans les reportages qui ont été faits par vos équipes
03:07et nos confrères du Parisien.
03:09Donc effectivement, il y a eu, par rapport à ce film,
03:11même là précisément, une levée bouclée d'une minorité
03:15qui effectivement s'appuyant sur un fondamentalisme religieux islamiste
03:21contre ce film.
03:23– Qu'est-ce que vous en dites Nadir Kaya ?
03:24– Il fallait projeter ce film, il fallait tenir bon déjà ?
03:26– Alors déjà, merci pour l'invitation, comme je le dis souvent
03:29quand je suis invité, même si je trouve que c'est rare
03:31de pouvoir s'exprimer quand on est issu des quartiers populaires
03:33et qu'on est considéré non politisé, c'est mon cas.
03:37Alors moi, je ne vais pas m'aventurer sur le chemin des politiques
03:41de droite comme de gauche parce qu'avec le temps…
03:43– Sur le fait en lui-même, sur la menace contre le film.
03:45– Parce qu'avec le temps, je me suis aperçu que leur posture
03:47n'aidait pas à résoudre les problèmes de fond.
03:49Là, sur les faits…
03:51– Il fallait que le maire tienne bon, il ne fallait pas…
03:52– Non, je ne suis pas journaliste, j'ai regardé un petit peu partout,
03:54j'ai vu pas mal de choses, on parle de faits mais rien n'est avéré pour l'instant.
03:58Moi, ce que je peux dire, c'est effectivement…
04:00– Le film, il n'a pas été projeté parce qu'il y a des menaces contre les agents.
04:02– Là, je peux condamner le fait qu'éventuellement, il y a des pressions
04:05et que des gens se permettent de vouloir imposer une idée ou quoi que ce soit,
04:09moi, je trouve ça pitoyable et dommageable parce que dans la quartier,
04:12on a besoin de culture.
04:13– Il y a des autorantismes et des fondamentalismes qui ont empêché la projection,
04:16plus les menaces et les violences.
04:17– Alors, si c'est le cas, moi, je vous dirais une chose assez franchement,
04:21en tant que citoyen des quartiers populaires, déjà, ça me dérange de voir ce genre de fait,
04:26en tant que citoyen de confession musulmane, ça m'embête encore plus
04:28parce que c'est méconnaître sa religion si vraiment ces gens-là se sont positionnés
04:33dans une posture religieuse.
04:35– Il prend l'homosexualité, c'est une atteinte à l'intégrité de la femme.
04:37– Vous savez, malheureusement, les actes homophobes ne sont pas le panache que simplement de religieux.
04:43– Le fondamentalisme, c'est un courant rigoriste religieux.
04:47Quand le maire parle de fondamentalisme, il parle de religion.
04:50– Oui, oui, tout à fait, mais moi, je reste prudent parce que, d'une part,
04:52je n'habite pas là-bas, je n'ai pas été mener une enquête.
04:55Je vois que les journalistes n'ont pas réellement mené non plus une enquête jusqu'au bout
04:58parce que c'est des points de vue par rapport à certains faits qui sont relatés.
05:01Malheureusement, on s'aperçoit que, par la suite, il y a souvent des choses
05:04qui ne sont pas tout à fait réelles, mais bon, par rapport à ça,
05:07si effectivement il y a eu des actes de certaines personnes qui sont venues
05:10avec cette posture religieuse en disant que ce n'était pas conforme à leur religion,
05:16moi, je trouve ça stupide et je dis à ces personnes-là de connaître un peu plus leur religion
05:20parce que, comme on dit en islam, le premier ennemi des musulmans,
05:23c'est celui qui ne connaît pas sa religion.
05:24Et malheureusement, vous avez souvent des personnes qui s'apparentent à des musulmans
05:29et qui ont des postures souvent intolérantes du fait de leur méconnaissance.
05:33– Il y a deux choses, justement, Nairka, qui s'intéressent.
05:34Vous travaillez beaucoup auprès des jeunes.
05:36C'est que là, il y a la menace physique.
05:39C'est-à-dire, c'est les agents municipaux…
05:42– Envers le matériel, surtout parce que je crois que le maire a fait une précision,
05:45ils n'ont pas été menacés physiquement, mais de démolir…
05:49– Oui, mais si vous installez, on vient de démolir le matériel.
05:52– Non, non, mais simplement, ce n'est pas de s'en prendre.
05:53– Ce que je peux dire, comme dans n'importe quelle situation,
05:56on est dans un pays de droit…
05:56– Donc il y a deux choses, il y a la religion et la menace.
05:58– Alors, la religion, je la mets de côté.
06:00– On va dire la menace.
06:02– Alors, la menace, comme je le disais, on est dans un pays de droit,
06:04donc là, à partir de là, la justice et la police doivent faire son travail,
06:07tout simplement.
06:08Après, moi, ce qui me gêne, comme je vous dis,
06:09en tant que citoyen issu du quartier populaire,
06:11c'est que malheureusement, les médias zoomen souvent sur des faits divers comme ça,
06:16qui sont réels, mais qui sont nocifs, moi qui me dérangent,
06:19mais il serait bien aussi qu'à un moment donné,
06:21on fasse le contrepoids en mettant aussi des choses positives.
06:25Quand je dis ça, ce n'est pas pour noyer le poisson,
06:26c'est simplement pour dire que le fait de montrer régulièrement des faits divers,
06:30ça donne l'impression que les quartiers populaires sont à feu et à sens,
06:33ce qui n'est pas le cas, même s'il y a beaucoup de problèmes.
06:35– Pas ici, en tout cas, on est juste là pour parler d'une histoire, d'une affaire.
06:38– Bien évidemment, mais par rapport aux médias, c'est-à-dire l'approche…
06:40– Et qui nuit !
06:41– Bien sûr, cette affaire nuit justement à ces quartiers que vous défendez.
06:45– C'est pour ça que je vous dis, ça me dérange doublement
06:46en tant que citoyen sur des quartiers populaires
06:47et en tant que citoyen de confession musulmane.
06:49Mais c'est toujours pareil, malheureusement,
06:51il y a toujours une approche qui est une approche assez négative
06:55et qui n'aide pas à voir la globalité des problématiques
06:57ou des réalités des quartiers populaires.
06:59– Juste, je voudrais vous faire lire et regarder
07:02ce qu'a dit le ministre de l'Intérieur aujourd'hui, Bruno Retailleau.
07:05Voilà ce qu'il dit, Bruno Retailleau.
07:08Et nous sommes en France, il n'y a pas de police des mœurs et de la vertu.
07:12Ces pressions d'une minorité violente qui veut analyser l'espace public
07:15ne sont pas acceptables. Qu'est-ce que vous en dites ?
07:17– Alors, pour moi, pour suivre un petit peu ce que fait et dit M. Retailleau
07:22depuis un bout de temps, c'est pitoyable de la part d'un ministre de ce rang-là.
07:26Mais c'est quelque chose d'habituel depuis le temps
07:28qu'on voit un petit peu ses postures vis-à-vis de la communauté musulmane.
07:31C'est pitoyable de tenir ça. On est en France,
07:33ça je pense que la plupart des Français le savent.
07:35c'est le côté analysé, je crois, je ne sais pas ce que ça veut dire exactement.
07:40Mais malheureusement, tenir ce type de propos,
07:43ça stigmatise encore la communauté musulmane
07:45et ça ne va pas aider à régler le problème vis-à-vis de ces positions-là
07:48ou ces postures-là de certains jeunes dans les quartiers populaires.
07:50– Nous sommes avec Valérie Boyer, la sénatrice des Républicains
07:54des Bouches-du-Rhône, qui est une proche de Bruno Retailleau.
07:56Il n'exagère pas, il ne va pas trop loin Bruno Retailleau,
07:58justement en tant que ministre de l'Intérieur,
08:00en disant « à l'alysation, police des mœurs des quartiers ».
08:04– Je crois qu'il décrit la réalité.
08:07À part le dernier interlocuteur qui s'est exprimé,
08:10tout le monde voit cette réalité aujourd'hui.
08:12– Je la vois très bien, je vous rassure.
08:13– Police des mœurs, contrôle social, contrôle sur les femmes,
08:19rejet des mœurs qui sont les nôtres, notamment l'homosexualité.
08:25Et puis c'est vrai que dans Barbie, il y a un message très féministe également.
08:30Et c'est peut-être une des raisons pour lesquelles d'ailleurs
08:32ce film devait être projeté.
08:36Moi je trouve ça absolument regrettable.
08:38D'abord la pression avec menaces, violences, etc.
08:42Que le maire s'est, bon ensuite, qui noie le poisson,
08:45comme la députée LFI également,
08:51en ne voyant pas la réalité en face.
08:54Je trouve ça quand même extrêmement grave.
08:57Et je me réjouis de voir que cette affaire ne va pas en rester là
09:00et que les choses vont aller plus loin puisque…
09:03– Mais ça veut dire, attendez Valérie Boyer,
09:05vous avez entendu aussi ce qu'a dit le maire,
09:06le maire de Noisy-le-Seille,
09:07puisque vous écoutez l'émission depuis le début.
09:10Donc il noie le poisson, il ne veut pas voir une certaine réalité aujourd'hui, le maire ?
09:15– Je pense qu'il est un petit peu dépassé à la fois par sa décision et sa réaction.
09:21Parce qu'effectivement, ça fait un tollé quand ce film n'a pas été projeté.
09:27Mais vous savez, des attaques contre nos mœurs, c'est quotidien aujourd'hui.
09:31Et ça passe souvent par des atteintes à l'égalité entre les hommes et les femmes.
09:37Et effectivement, c'est le cas là aussi aujourd'hui.
09:39Donc qu'un maire communiste chapeauté par une députée LFI ne voit pas les choses
09:45et les noie avec la droite et l'extrême droite.
09:48Mais c'est absolument hallucinant.
09:51Vous avez vu que du temps, elle est menacée physiquement
09:53pour la projection d'un film populaire.
09:56Il y a 6 millions d'entrées.
09:57Je rappelle quand même que ce film a été interdit
09:59dans des pays particulièrement difficiles
10:05comme l'Algérie par exemple
10:07qui n'a pas voulu que ce film soit projeté
10:10alors que ça a été un succès mondial.
10:12On en pense ce qu'on veut, mais ce film a été un succès mondial.
10:15Donc à un moment donné, je pense qu'il faut réagir.
10:19On ne peut pas laisser passer ça.
10:20– Mais justement, attendez Valérie Boyer,
10:22Nadir Kaya, parce que vous êtes toujours avec nous.
10:25Ces jeunes, qu'est-ce que vous leur diriez
10:26à ces jeunes qui ont menacé et qui disent
10:29on ne veut pas de ce film qui prend l'homosexualité
10:31et qui est une atteinte à l'intégrité de la femme,
10:33le film Barbie ?
10:33– Je pense que j'ai été clair dans ce que j'ai dit
10:35au tout début de mon intervention.
10:37J'ai dit que j'étais doublement touché
10:38parce que je suis issu des quartiers populaires
10:39et je suis de confession musulmane.
10:41Donc je ne peux pas répéter plus
10:43si les gens ne veulent pas entendre ce que je dis.
10:45Pourtant, c'est assez clair.
10:46Par contre, par rapport à l'intervention de cette dame
10:48dans les quartiers populaires,
10:49on n'a aucune notion à recevoir.
10:50– Personne n'est là pour vous donner le son.
10:52– Pour vous, mais pour l'intervention de madame juste avant,
10:54pour les quartiers populaires,
10:55on n'a aucune leçon à recevoir de politique,
10:57de droite comme de gauche.
10:58Ces gens-là se sont permis pendant des années
11:00de jouer de la situation des quartiers populaires
11:02sans pouvoir les résoudre aujourd'hui.
11:03Donc aujourd'hui, nous, on intervient,
11:06on donne un avis, on n'est pas en responsabilité.
11:08Ces gens-là sont en responsabilité.
11:09Quand on voit M. Rotaillot qui se permet quand même
11:11de tenir ce type de propos avec des petites phrases,
11:14c'est l'apanage des politiques depuis 30 ans aujourd'hui.
11:17Ils sont dans l'incapacité de régler les problèmes de fond
11:18et qui viennent sur les plateaux,
11:20qui font des déclarations avec des petites phrases.
11:22Le temps passe et on s'aperçoit que les problèmes sont encore là.
11:24– Allez-y, Valérie Boyer, vous vouliez réagir ?
11:26– Or, M. n'a pas l'apanage ni le monopole des quartiers populaires.
11:30Moi aussi, je suis issue des quartiers populaires.
11:32Et de surcroît, j'ai été adjointe à la politique de la ville
11:36et à la rénovation urbaine à Marseille.
11:37Ce qui quand même me permet de dire que je connais
11:41ces quartiers populaires, j'y ai vécu.
11:43Et vous connaissez Marseille.
11:46Marseille est une ville aussi très populaire
11:47où il y a des quartiers à force d'immigration
11:50dans tous les secteurs de la ville.
11:53Donc la question n'est pas de dire qu'on est issu de ces quartiers,
11:56etc., et qu'on les connaît.
11:57Non, ce n'est pas ça.
11:59C'est la communauté française aujourd'hui.
12:01En France, on n'a pas à censurer.
12:03Il s'agit de censure socialement, physiquement,
12:07un film parce qu'il ne correspond pas à ce que l'on veut.
12:10La raison de la censure, elle a été très largement exprimée.
12:15Là-dessus, il n'y a pas de débat.
12:16Je suis pour la liberté d'expression.
12:18La raison de la censure, c'est la place de la femme et l'homosexualité.
12:20Oui, c'est pas vrai.
12:21Ce n'est pas possible aujourd'hui, au XXIe siècle,
12:24d'en arriver là aujourd'hui.
12:25Alors, plutôt que de dire qu'on stigmatise,
12:28moi, j'aimerais beaucoup qu'on tienne un discours
12:35qui ne soit pas séparatiste.
12:38Comment c'est par dire à M. Rotaillot, alors ?
12:40En France, M. Rotaillot, il est dans son rôle.
12:44Pas du tout.
12:44Je suis totalement à ce qu'il a dit.
12:46Pas du tout.
12:47Je crois que c'est l'un des pires ministres qu'on a eus depuis un bout de temps.
12:51C'est M. qui fait des déclarations,
12:52qui déclare la guerre à certains pays.
12:56Il n'a aucun bilan.
12:57On ne puisse pas supporter qu'il y ait une censure.
13:02Alors, attendez, Valérie Boyer, Nadir, Kaya.
13:05Contre la censure, je pense qu'on est tous d'accord.
13:07On est contre la censure et le fait que certaines personnes viennent imposer
13:09leur idée ou leur vision du monde.
13:11Là-dessus, il n'y a pas de débat.
13:12Ça, c'est de l'obscurantisme et du séparantisme.
13:14Oui, bien sûr.
13:14Mais on l'a aussi au niveau des élites françaises.
13:17Je suis désolé de le dire.
13:19La liberté d'expression en France, depuis un certain temps,
13:21elle est bafouée par nos élites aussi.
13:23Donc, quand les Français, pour certains, le font aussi,
13:26je veux bien qu'on les critique.
13:27Mais pas de la part des politiques qui, eux-mêmes, sont dans cette pratique.
13:30Souvent, on le voit aussi depuis longtemps.
13:32On l'a vu avec M. Macron et les Gilets jaunes.
13:34La liberté d'expression pour certains individus.
13:36Tout un ensemble de choses qui ne sont pas une réalité,
13:38qui reflètent effectivement les valeurs de la France.
13:41Mais quand moi j'entends le discours de certains politiques à droite et à gauche,
13:43moi, ça me sidère parce que c'est des gens qui sont hors sol à ce niveau-là.
13:46Alors, attendez une seconde, Valérie Boyer.
13:48Vous vouliez ajouter quelque chose au grand Malban ?
13:50Oui, en fait, je...
13:52Attendez, attendez une seconde, Valérie.
13:53Pardon.
13:53Je pense qu'il y a quand même quelque chose au-delà du fait divers.
13:56Ce qui est intéressant, c'est de voir qu'est-ce qui se passe tout autour quand même.
13:59On voit que le maire, d'ailleurs, a déclaré
14:02qu'il ne faut surtout pas rompre avec le quartier.
14:04On voit qu'il y a un souci.
14:05Et je pense d'ailleurs qu'on est à moins d'un an des élections municipales
14:08et ce n'est pas tout à fait anodin.
14:09Enfin, on voit que l'opposition municipale, il y a une liste d'oppositions,
14:14d'ailleurs, il y a des gens qui ont été interrogés
14:15et qui, finalement, chez nos confrères du Parisien, je les cite encore,
14:20on voit qu'une personne qui s'était présentée, justement,
14:23sur une liste concurrente aussi à gauche au maire actuel,
14:27dit non, mais attention, ce film n'est pas pour les enfants, etc.
14:30Quelque part, on légitime, on donne raison aux personnes
14:34qui ont voulu interrompre la projection.
14:36Et ça, je pense que c'est très important.
14:38Il ne faut pas sous-estimer.
14:39Il y a quelque chose qui est en train de se passer aussi
14:41par clientélisme, politique, etc.
14:44On va dire, finalement, interdire une projection
14:47au motif que ça prendrait l'homosexualité
14:49ou que ça choquerait certains.
14:52Que finalement, ce ne serait pas si grave.
14:54Que ce ne serait pas si grave
14:55et que ce serait finalement une réaction de bon sens.
14:57Je pense que ça, ce point-là, il ne faut pas le négliger non plus.
15:01Et c'est important.
15:02Alors, effectivement, le maire a pris cette décision.
15:06Tout le monde lui tombe dessus, effectivement, à droite.
15:08Lui, il le dit qu'il l'a fait pour protéger ses agents et l'ordre public.
15:11Effectivement, c'était peut-être compliqué
15:12lorsqu'il avait des agents au téléphone de dire,
15:14finalement, on maintient la projection,
15:17je fais venir un renfort de policiers.
15:19Si jamais ça avait dégénéré, on lui serait tombé dessus
15:22en disant, vous saviez qu'il y avait des menaces,
15:24vous auriez eu un charnier.
15:24Et puis, qu'est-ce que ça donne pour un cinéma,
15:26effectivement, de plein air, de faire une projection
15:28surveillée par la police ?
15:29Il y a quand même quelque chose.
15:30Et je pense qu'encore une fois, le maire s'est dit
15:32je ne vais pas mettre de l'huile sur le feu.
15:34Ça ne va pas être un bras de fer entre la mairie
15:36qui veut imposer un film dans un quartier
15:38où visiblement une petite minorité a décidé de faire la loi.
15:41Et cette loi qui s'apparente, effectivement,
15:43à une police des mœurs,
15:45c'est de décider que finalement,
15:46un film n'est pas adapté aux enfants.
15:48Je ne sais pas, si un film n'est pas adapté aux enfants,
15:50tout simplement, on n'y emmène pas à des enfants.
15:52Tout à fait, c'est comme la télé, la télécommande.
15:54Ça ne se passe pas dans ce sens-là, on n'interdit pas une projection.
15:57Sauf que là, c'est une projection en plein air.
15:58Oui, oui, en public, en raison de plus.
16:00Encore plus, si c'est public,
16:01si je ne trouve pas ça intéressant ou contre certaines valeurs,
16:05qu'ils ne viennent pas tout simplement.
16:06Voyons ce qu'en pensent les habitants d'Oise-Ile-Seq
16:08que les équipes de BFM TV ont pu rencontrer.
16:10Enfin, certains.
16:11Je trouve que c'est un peu dommage
16:12parce que les petits jeunes, ils aimeraient bien profiter.
16:16Là, pour une fois, il y a quelque chose de bien.
16:19Et ils refusent.
16:20Je ne sais pas, c'est un peu n'importe quoi.
16:21Malheureusement, c'est dommage pour nos enfants.
16:25Pour l'arrivée là, je suis dégoûté.
16:28Mais mes filles étaient contentes de venir voir.
16:31Mais c'est dommage.
16:32Oui, c'est une atteinte à la liberté, tout ça.
16:34Je ne sais pas, ça me paraît invraisemblable, ce truc-là.
16:38Je n'ai pas aimé.
16:38Ce n'est pas un film que j'ai apprécié.
16:40J'ai trouvé ça un peu bête.
16:44Mais bon, ce n'est pas des quartiers
16:46où on diffuse ce genre de films.
16:47Voilà.
16:48Une affaire qui devra servir d'exemple aussi.
16:50Non, oui, c'est pour ça que moi, ça m'embête doublement.
16:53Parce que les quartiers populaires, je les connais très bien
16:55et je sais comment ça fonctionne.
16:56Moi, ces personnes-là, si effectivement,
16:58il y a des personnes qui ont ces positions-là,
16:59et ça peut arriver, et ça arrive parce qu'en banlieue,
17:02il y a des individus qui sont comme ça, malheureusement,
17:04limités religieusement, intellectuellement,
17:06philosophiquement, socialement, à tous les niveaux.
17:08Ces gens-là, s'ils veulent vraiment interdire les choses,
17:10moi, je leur dis, prenez votre courage à deux mains,
17:11je viens avec vous, et puis on va voir les dealers,
17:13et puis on va essayer de leur parler,
17:14on va essayer d'interdire ça,
17:15ou les incivilités du quotidien.
17:16Ça, c'est une réalité que beaucoup ne veulent pas entendre
17:19dans les quartiers populaires,
17:20parce que c'est compliqué de pouvoir agir
17:23sur quelque chose qui vous gangrène de l'intérieur.
17:26Et ça, c'est une réalité.
17:27Donc, c'est pour ça que ça me gêne, ces postures-là,
17:28et que je les condamne.
17:29Mais par contre, à contrario,
17:32je ne peux pas me permettre d'entendre
17:34la mort de la part de certains politiques.
17:38Bon, M. Retailleau, c'est encore autre chose à son niveau.
17:40Comme je l'ai dit, c'est quelqu'un
17:40qui a des perspectives présidentielles,
17:42et donc, il a une petite posture à chaque fois.
17:44Et on voit bien quelles sont les personnes qui ciblent.
17:47Malheureusement, il est dans la continuité
17:49de beaucoup d'hommes politiques.
17:50Mais dans le fond, on s'aperçoit
17:52que c'est des problèmes qui perdent depuis 20, 30, 40 ans
17:54et qui ne sont pas résolus.
17:55Et qui se sont aggravés, même.
17:57Et qui se sont aggravés,
17:58notamment par le phénomène des réseaux sociaux.
17:59Mais aujourd'hui, on n'arrive pas à trouver de solution
18:01parce que déjà, on ne dialogue pas les uns les autres.
18:03Et on est plutôt dans des postures
18:04droite-gauche ou contre ou pour.
18:06Merci, Nair Kaya.
18:06Merci, André Val d'avoir été avec nous
18:08et la sénatrice Valérie Boyer
18:09qui était en direct de Marseille.
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