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  • il y a 6 semaines
Invité sur le plateau de CNEWS, le journaliste Paul Sugy s'est exprimé sur la position d'Emmanuel Macron concernant le Cameroun. Selon lui, il «a endossé la responsabilité d'un certain nombre de revers sur l'influence française».

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Transcription
00:00Paul Sujet, vous évoquiez ce sujet tout à l'heure. Emmanuel Macron est-il devenu le président de la repentance ?
00:06Un petit peu, effectivement. Il a fait un chemin de repentance mémoriel bien plus important que ses prédécesseurs,
00:11avec en plus le peu de résultats que l'on connaît, puisque Emmanuel Macron, alors ça n'est pas bien sûr que de son seul fait,
00:16c'est lié à un contexte en Afrique de montée des influences étrangères, notamment russes,
00:20avec tout ce que le groupe Wagner a déployé de campagnes d'information contre la France
00:25pour faire de l'influence anti-française et ainsi essayer de décorréler les intérêts français et africains.
00:32Mais en tout cas, le président Emmanuel Macron a endossé la responsabilité d'un certain nombre de revers sur l'influence française,
00:37dans ce que l'on appelait encore la France-Afrique. On s'est fait expulser, bien sûr, du Mali, du Niger,
00:43plus récemment encore du Tchad, du Sénégal. Et ce chemin de la repentance n'a évidemment pas porté ses fruits.
00:49Ce que je constate, c'est qu'évidemment, Emmanuel Macron a raison sur les faits,
00:54c'est-à-dire que les historiens ont attesté qu'il y a eu des exactions commises par des officiers de l'armée française,
00:59présents clandestinement au Cameroun, et qui ont commis un certain nombre d'exactions sur les populations civiles.
01:05Mais ce travail-là appartient, à mon sens, d'abord aux historiens.
01:08Je me suis toujours méfié des paroles officielles, publiques, qui veulent décréter une vérité historique,
01:14surtout qu'elle est parfois un peu à sens unique. Et là, Emmanuel Macron reconnaît les torts de la France.
01:18Il faudrait rappeler le contexte aussi. La présence française à cette époque était demandée par le gouvernement
01:23officiel au Cameroun, qui essaie de réprimer l'armée révolutionnaire,
01:29qui, elle, tentait d'unifier le pays par la force.
01:32Donc nous ne sommes bien sûr pas les seuls responsables des horreurs qui se sont passées.
01:35Et la France fait office de bouc émissaire pour des populations africaines
01:38qui sont parfois remontées, encore une fois, par des ingérences étrangères,
01:42qui désignent un peu trop hâtivement la France comme le seul responsable de tous leurs maux.
01:45Et nous, plutôt que de nous en défendre, nous tendons l'autre joue,
01:48ce qui est une attitude peut-être très noble dans son principe,
01:50mais encore une fois, inefficace dans la réalité et qui, par ailleurs, pose un problème moral aussi.
01:55C'est-à-dire que la France ne peut pas endosser l'entière responsabilité
01:58de tous les malheurs d'Afrique, loin de là.
02:00Peut-être rappeler aussi qu'au Cameroun, nous avons, bien après que nos soldats
02:04se soient retirés du Cameroun, continué d'apporter pratiquement la moitié
02:08de l'aide au développement. Et ça, nous pouvons en être fiers.
02:11Et c'est des choses que je ne lis pas dans la lettre du président de la République
02:14adressée à son homologue camerounais.
02:16Sous-titrage Société Radio-Canada
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