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Accros au gaz hilarant, les rassemblements bruyants de jeunes adultes au pied de leurs immeubles font vivre un calvaire aux riverains de l’avenue de Verdun, dans le Xe arrondissement de Paris.

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Transcription
00:00Aujourd'hui, on est dans une situation où les riverains ne dorment plus.
00:10Tous les soirs, on apprend en disant, est-ce que ce soir, ça va être calme ?
00:13Ça devient une psychose permanente.
00:18Le soir, depuis février 2024, c'est devenu un quartier très compliqué, on va dire.
00:26Dans ce quartier accolé au canal Saint-Martin, les habitants ne dorment plus à cause d'une bande de jeunes
00:31qui consomment presque toutes les nuits sous leurs fenêtres du gaz hilarant.
00:39Ils hurlent jusqu'à 4h du matin.
00:46La semaine dernière, ça a été 5 soirs.
00:49Souvent, ils ont la voiture, va et vient voiture, scooter, et en fait, ils se gardent devant l'immeuble.
00:54Donc, il est 1h du matin et la voiture est en contact.
00:56Mais c'est une place piétonne et ils n'en ont que faire.
01:05Alors, notre souci, c'est qu'on a un code qui est donné pour les ouvriers,
01:10qui est connu maintenant par tout le monde.
01:15Là, on est dans le hall qui est en cours de réfection.
01:17Ils sont là la nuit.
01:18Ils sont chez eux, ils s'assoient par terre, ils prennent les livres, ils s'assoient dessus.
01:22Et puis, ils fument, ils boivent, ils mangent, ils rient.
01:24Donc, on retrouve le matin les bonbonnes de gaz, les ballons baudruches, les canettes de bière, le pipi dans les marches.
01:33Les prises électriques ont été supprimées.
01:35Pourquoi ?
01:36Pour éviter qu'ils viennent recharger leur téléphone et les vidéos électriques ici.
01:40On attend la fin des travaux pour que le code soit de nouveau changé.
01:44Malheureusement, il va vite se savoir dans le quartier.
01:47Et puis, on recommencera très certainement.
01:49Donc, c'est un peu fatigant tout ça.
01:51Et lorsqu'on demande aux jeunes, vous pouvez arrêter votre tapage nocturne,
01:55ils nous disent, mais moi, mes parents, ils ne subissent pas.
01:58Et ici, c'est chez nous.
01:59Ils habitent le quartier, certes, mais ils n'habitent pas là.
02:01Pour tenter de retrouver le calme dans le quartier,
02:03les riverains ont engagé le dialogue avec ces jeunes.
02:06Non, pour moi, j'en prends trop.
02:07Ah, c'est ce que je vois.
02:08Je vois que vous n'en avez pas trop, moi non plus.
02:10On est connectés, alors on se calme.
02:12On est connectés.
02:12Ah, vous avez de la chance.
02:16Moi, je ne pars pas en vacances, donc je pense que je ne vais pas dormir.
02:17Bien, ça va passer à bien.
02:19Ce soir, ça va être bien, ça va bien se passer.
02:21On va tous dormir.
02:22Quoi qu'il faut, vous demandez au patron.
02:24On ne dort pas ?
02:25Je ne sais pas.
02:27De la bienveillance, il y en a eu.
02:28Moi, de mon côté, j'ai été les voir pour discuter avec eux,
02:32pour essayer de faire des rendez-vous avec la mairie.
02:34Alors, ils étaient partants.
02:35Ils ont fait une vidéo dans laquelle je suis,
02:37où on demande à la maire du 10e un rendez-vous avec le commissariat.
02:42On est prêts à discuter pour trouver un créneau,
02:44pour qu'ils soient rencontrés,
02:46pour trouver une solution pour faire mon bruit,
02:48et essayer d'obtenir une autorisation pour accéder à un recal.
02:51Madame Cordobar, maire du 10e arrondissement,
02:55nous aimerions tous pouvoir avoir un jour une réunion
02:59pour voir ce qu'on peut faire ensemble,
03:01pour que mes amis arrêtent le protoxyde d'azote.
03:04Il faut savoir que ce sont des jeunes extrêmement polis.
03:07Il y a toujours un bonjour madame,
03:08il y a toujours, voilà, il n'y a aucune agressivité.
03:12Mais le 14 juillet est arrivé et ça a tout changé.
03:20Ils nous ont fait une petite guérilla urbaine.
03:23Ils ont balancé des mortiers d'artifice sur nos fenêtres.
03:27Et des tirs sur la police, en représailles.
03:28Et donc ce qu'on a entendu ce soir-là, c'est
03:30« On va au clash, on va au clash, on va au clash ».
03:33Parce que justement, deux jours plus tôt, le 12,
03:35ils avaient pris des amendes.
03:37Ils étaient là, avec la voiture,
03:38la sonneau à fond, à chanter du rap
03:40et à consommer du protoxyde d'azote jusqu'à une heure du matin.
03:43Donc forcément, quand la police est arrivée,
03:44elle a vu ça, elle a verbalisé tout le monde.
03:46Vous, vous diriez que vous avez appelé combien de fois ?
03:48C'est incalculable, mais des dizaines, des centaines de fois.
03:52Et je ne suis pas le seul, évidemment.
03:54On est plusieurs dans l'immeuble à les appeler,
03:55les immeubles voisins, tout le monde,
03:57tout le quartier appelle.
03:58Parmi les solutions souhaitées par les riverains,
04:01il y a la prise d'un arrêté interdisant
04:03la consommation de protoxyde d'azote sur la chaussée.
04:06Malgré les alertes faites au pouvoir public,
04:08il n'y a pas eu de réelle réaction.
04:11J'ai dit aux jeunes, moi, je ne vais pas vous imposer
04:13d'arrêter le protoxyde d'azote,
04:15mais est-ce que vous pouvez juste écouter les associations ?
04:18Écoutez, parce que ça vous déglingue.
04:19Mais même quand on leur en parle, en fait, ils le savent.
04:21L'un d'entre eux m'a dit, bah oui,
04:22un de mes copains, il est devenu paralysé d'un oeil.
04:24Cet arrêté, s'il était pris pour notre secteur,
04:27serait de salubrité publique.
04:29Ils ne font rien d'illégal et sont calmes
04:30lorsque les policiers se présentent,
04:32ce qui rend le flagrant délit compliqué.
04:34Ce n'est pas un cas habituel
04:36où l'on a des têtes de mules malpolies.
04:37Ils ont délibérément envie de casser les pieds des riverains
04:40et ont un vrai souci d'addiction.
04:42La maire et le commissaire disent plancher
04:44pour trouver une solution à ce casse-tête.
04:46En attendant, une association de prévention
04:48pourrait être dépêchée sur place.
04:50Sous-titrage Société Radio-Canada
04:54...

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