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Alors que la fin de l’année 2024 est marquée par la fin du régime de Bachar El Assad en Syrie, on peut se demander quelle est la position de la Turquie lors de ces événements. C’est pour cela que dans cette vidéo, on vous propose de découvrir la relation complexe entre la Turquie et la Syrie. Mais aussi de comprendre l’influence de la Turquie dans la région et les enjeux qu’elle a en Syrie.

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00:00Alors que la fin de l'année 2024 est marquée par la fin du régime de Bachar el-Assad en Syrie,
00:05on peut se demander quelle est la position de la Turquie lors de ces événements.
00:10C'est pour cela que dans cette vidéo, on vous propose de découvrir la relation complexe entre la Turquie et la Syrie.
00:17Mais aussi de comprendre l'influence de la Turquie dans la région et les enjeux qu'elle a en Syrie.
00:23Prêt ? Alors c'est parti !
00:25La Syrie et la Turquie partagent une frontière de 900 kilomètres,
00:32mais les deux pays connaissent depuis longtemps des tensions, pour plusieurs raisons.
00:36Il y a d'abord la question du Sanjak d'Alexandrette, une région annexée par la Turquie en 1939,
00:42et qui a toujours été revendiquée par la Syrie.
00:45Il y a aussi les projets turcs sur les fleuves Tigre et Euphrate,
00:49notamment le barrage Atatürk, qui ont suscité des craintes en Syrie concernant l'accès à l'eau.
00:55Pendant la guerre froide, la Turquie était alignée avec l'Occident et membres de l'OTAN,
00:59tandis que la Syrie était proche de l'Union soviétique.
01:03Cette divergence idéologique renforça la méfiance entre les deux pays.
01:08Mais l'apogée des tensions a lieu dans les années 80 et 90,
01:12quand la Syrie a soutenu le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan,
01:16un groupe armé kurde en guerre contre l'État turc.
01:19Le principal point de friction entre la Turquie et les Kurdes
01:23est l'objectif de l'indépendance du Kurdistan, qui est rejeté par la Turquie.
01:29Ankara considère les Kurdes comme une menace pour son intégrité territoriale
01:33et sa sécurité nationale.
01:35Le pays considérait donc la position de la Syrie comme une menace directe.
01:39Surtout que la Turquie a accusé Damas d'abriter le leader du PKK, Abdullah Okhalan.
01:47En 1998, sous la pression turque, la Syrie l'a expulsée, marquant un tournant dans leurs relations.
01:54On entre alors dans une période d'amélioration,
01:57qui a permis aux deux pays de renforcer leurs relations commerciales.
02:01Cependant, ce rapprochement resta fragile,
02:04basé davantage sur des intérêts économiques que sur une véritable confiance politique.
02:09Mais en 2011, la guerre en Syrie a provoqué une rupture majeure entre les deux pays.
02:15La Turquie a pris part contre Bachar al-Assad,
02:18soutenant l'armée syrienne libre et d'autres groupes opposés au régime syrien.
02:23De plus, le pays a mené plusieurs opérations militaires dans le nord de la Syrie,
02:27officiellement pour lutter contre les terroristes de Daesh,
02:30mais également pour empêcher la création d'un État kurde autonome près de sa frontière.
02:34En effet, depuis 2016, la Turquie a lancé plusieurs incursions contre les forces kurdes dans le nord de la Syrie,
02:42qui lui ont permis de contrôler des zones le long de la frontière.
02:46L'objectif est d'éloigner les mouvements armés kurdes,
02:50dont les unités de protection du peuple, alias YPG,
02:53alliés des Occidentaux dans la lutte contre les djihadistes de l'État islamique.
02:57La Turquie considère les YPG comme un prolongement du PKK,
03:02classé terroriste par Ankara, les États-Unis et l'Union Européenne.
03:07La Turquie contrôle donc certaines régions du nord de la Syrie,
03:11ce qui est perçu par Damas comme une occupation illégale.
03:15Mais le président turc, Recep Tayyip Erdogan, soutien des rebelles,
03:18a tendu la main à partir de 2022 à Bachar al-Assad alors qu'il le qualifiait jusque-là d'assassin.
03:25Il s'est même dit prêt à l'inviter.
03:28Mais Assad a conditionné cette rencontre au retrait des forces turques de Syrie.
03:33Ankara, espérée par cette réconciliation,
03:36facilitait le retour d'une partie des quelques 3 millions de réfugiés syriens
03:40toujours sur son sol, dont la présence est devenue un enjeu politique fort.
03:45Cependant, la rencontre n'a jamais eu lieu.
03:49À ce moment-là, la Syrie est grossièrement divisée en trois zones.
03:52La première représente les deux tiers du territoire.
03:56Elle est contrôlée par le régime de Bachar al-Assad, soutenue par la Russie et l'Iran.
04:02Les forces démocratiques syriennes, dominées par les Kurdes,
04:05occupent environ un quart de la Syrie au nord-est.
04:08Une troisième zone, plus petite dans le nord et le nord-ouest,
04:11dans la région d'Idlib, est entre les mains de divers groupes soutenus pour la plupart par la Turquie,
04:17dont le Hayat Tahrir al-Sham alias HTS.
04:20Le 29 novembre 2024, à Alep, différents groupes rebelles, dont le HTS,
04:26ont pris le contrôle de près de la moitié de la ville.
04:29Cette offensive a été justifiée par les rebelles
04:32comme une réponse aux bombardements intenses du régime sur les zones civiles.
04:37Cela a également ravivé les tensions internationales,
04:40le Kremlin appelant Damas à reprendre rapidement le contrôle,
04:44tandis que l'Iran a réitéré son soutien à Bachar al-Assad.
04:47Cependant, le 8 décembre 2024 marque la fin de l'ère al-Assad.
04:53Par la suite, on apprend que le président syrien a fui Damas et s'est réfugié à Moscou,
04:58où il a été accueilli avec des garanties de protection politique.
05:02En Syrie, le peuple est descendu dans les rues pour célébrer la chute du régime.
05:07A l'international, le président américain Joe Biden a accueilli cette nouvelle
05:11comme une opportunité historique pour le peuple syrien de construire un avenir meilleur.
05:17Mais a également averti que cette période était marquée par des risques et des incertitudes.
05:23Au même moment, Washington a mené des frappes contre plus de 75 cibles de l'État islamique en Syrie
05:28pour empêcher le groupe terroriste de tirer profit de la situation instable.
05:33Des frappes aériennes israéliennes ont également été entendues à Damas.
05:38Au même moment, les forces israéliennes ont avancé dans la région du Golan,
05:42prenant le contrôle de la zone tampon avec la Syrie et les hauteurs du Golan.
05:47C'était la première fois en plus de 50 ans.
05:51Mais alors, est-ce que cette offensive rebelle en Syrie est une aubaine pour la Turquie ?
05:55La Turquie est restée prudente face à l'offensive rebelle en Syrie.
06:00Mais elle espère y gagner le retour d'une partie des 3 millions de Syriens réfugiés sur son sol,
06:05ainsi que l'occasion d'enlever la menace kurde à sa frontière.
06:09On peut alors se demander si la Turquie a joué un rôle dans l'offensive rebelle.
06:14Interrogée par le journal belge 7 sur 7,
06:17Omer Oskizilchik, chercheur associé à l'Atlantic Council à Ankara,
06:21explique que la Turquie entretient une relation complexe et difficile
06:25avec le groupe islamiste radical Hayat Tahrir Al-Sham, alias HTS,
06:31qui a renversé Bachar Al-Assad.
06:33Il explique que l'offensive était prévue 7 semaines plus tôt,
06:37mais que la Turquie a empêché les rebelles d'avancer.
06:40De plus, la Russie, alliée de Damas,
06:43a lourdement bombardé leur position pour sauver le gouvernement syrien.
06:47En fait, ce n'est qu'après l'échec des tentatives de normalisation
06:50des relations avec Damas et la recherche d'une solution politique
06:54à travers le processus diplomatique d'Astana,
06:56Ankara a donné son feu vert.
06:59Le processus d'Astana est un ensemble de négociations multipartites
07:03visant à trouver une solution politique au conflit en Syrie.
07:08Il a été initié en 2017 par la Russie, l'Iran et la Turquie,
07:12qui, comme on le voit, sont les trois pays
07:14étant des acteurs clés dans le conflit syrien.
07:16L'objectif principal du processus est de créer des zones de cessez-le-feu
07:21et de faciliter les discussions entre le gouvernement syrien
07:24et les groupes d'opposition.
07:27Mais alors, quelle relation entretient la Turquie avec le groupe HTS ?
07:32Hayat Tahrir Al-Sham est un groupe islamiste radical actif en Syrie.
07:37Fondé en 2017, il est né de la fusion de plusieurs groupes rebelles
07:41dont le front Fatah Al-Sham, Arakat Nour Al-Din Al-Zenki et d'autres factions.
07:47Dirigé par Abu Mohamed Al-Joulani,
07:50avant le 8 décembre 2024,
07:52HTS contrôle une grande partie de la province d'Idleb
07:55et a mis en place une administration civile,
07:57appelée le gouvernement de salut syrien.
08:00Il est connu pour son idéologie islamiste sunnite et salafiste.
08:04et son objectif principal est de renverser le régime de Bachar Al-Assad
08:07pour instaurer un état islamique en Syrie, basé sur la charia.
08:12Par la suite, le groupe a cherché à se distancier de son affiliation passée avec Al-Qaïda
08:17pour améliorer son image et obtenir un soutien plus large.
08:21Cependant, il reste classé comme organisation terroriste par plusieurs pays,
08:25dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
08:28Il faut savoir que la Turquie a combattu l'expansion du groupe HTS dans sa zone de sécurité.
08:34dans le nord-ouest de la Syrie.
08:36Ankara a également fait pression sur ce groupe
08:39pour qu'il rompe son affiliation à Al-Qaïda
08:41et ne s'en prenne pas aux minorités, chrétiennes et druses en particulier.
08:48L'influence turque en Syrie est donc marquée par une série d'interventions militaires,
08:53de collaborations et de rivalités
08:55qui ont façonné l'évolution du conflit syrien.
08:58La Turquie, cherchant à sécuriser ses intérêts
09:01et à projeter sa puissance régionale,
09:02joue un rôle crucial dans le façonnement de l'avenir de la Syrie.
09:07Cette influence a des répercussions profondes,
09:09non seulement pour la stabilité de la Syrie,
09:12mais aussi pour la sécurité et la politique de la région au sens large.
09:16Reste à voir quelles seront les conséquences
09:18de la fin de l'ère Al-Assad.
09:20C'est parti.
09:21C'est parti.
09:21C'est parti.
09:22C'est parti.

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