Incendie dans l'Aude : On va jeter «entre deux et trois tonnes de tomates», témoigne un maraîcher

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Lors de l'émission La Matinale ETE du 8 août, Tom, un maraîcher dans l'Aude a évoqué les conséquences du terrible incendie dans le département : on va devoir jeter «entre deux et trois tonnes de tomates».

Transcript

00:00Non, non, on n'avait jamais vu ça dans la région, c'est vraiment catastrophique.

00:04Tout autour de Saint-Laurent, il n'y a plus rien, tout est en cendres.

00:08Et bon, moi, mon exploitation n'a pas pris les flammes directement,

00:12mais je suis exposé plein nord et du coup, toute la fumée,

00:16toutes les cendres qui prenaient de l'incendie sont passées sur mes champs,

00:21surtout celui-là, l'autre a un peu moins pris de fumée.

00:25Et donc là, on voit la végétation.

00:26Justement, la végétation, là, ici, vous produisez des tomates, des pastèques, des melons,

00:31enfin, c'est très riche, il y a énormément de choix.

00:35Montrez-nous un petit peu, finalement, les dégâts aujourd'hui.

00:37Là, la végétation a pris la fumée et les cendres, donc on voit que c'est tout grillé.

00:42Les tomates, elles ont pris...

00:43C'est pas vendable, c'est tout jaune, c'est tout mou.

00:47C'est dégueulasse, c'est bon à jeter.

00:50Et bon, je peux plus arroser parce que les pompiers ont pompé dans le puits,

00:55ce qui est normal pour réalimenter les camions, ils ne remontent pas.

01:00Et le plus gros souci, c'est qu'avec toute cette fumée,

01:03les tomates et tout le reste ont pris un goût de fumée

01:05et c'est pas consommable, c'est pas du tout bon.

01:08Peut-être même toxique.

01:09Donc ce champ, je peux plus, à part les melons qui ont une peau épaisse,

01:12je peux plus rien ramasser.

01:14L'autre, d'ailleurs, qui était beaucoup plus à l'abri,

01:16les tomates sont quand même en meilleur état,

01:17donc on va pouvoir encore tirer quelques tomates.

01:20En tout, c'est combien de tonnes que vous allez devoir jeter ?

01:23Là, j'avais 4 fois 200 mètres de tomates,

01:27donc ça peut faire entre 2 et 3 tonnes selon le rendement

01:32et comment la saison allait avancer.

01:35Vous avez aussi également un autre champ, un petit peu plus loin,

01:38qui lui, par contre, était totalement brûlé.

01:40Un champ où on fait des pommes de terre nouvelles,

01:42qui est de l'autre côté de la rivière.

01:44Le gros était sorti quand même,

01:46on avait gardé une tonne après pour la rentrée,

01:48pour travailler avec les cantines scolaires.

01:50Et bon, là, le feu est passé dessus,

01:51donc les pommes de terre ont cuit complètement.

01:54Donc là, c'est pas consommable.

01:56Vous nous disiez également ici qu'autour de vous,

01:59autour de cette exploitation, il y a énormément de vignes.

02:01Grâce à ces vignes, vous avez évité le pire.

02:03Bien sûr, là, j'ai une vigne en contrebas,

02:06une vigne de l'autre côté,

02:07et celle-là qui est sur le côté,

02:09le feu arrivait droit dessus.

02:10S'il n'y avait pas ces vignes, tout serait passé dessus.

02:12Bon, on travaille avec des bâches plastiques

02:15pour limiter l'arrosage et l'enherbement.

02:18Tout aurait fondu, donc ça aurait pollué le sol,

02:20je suppose, ce serait assez catastrophique.

02:22Ici, là, dans le local,

02:24on avait tout le système d'irrigation, de fertilisation.

02:26Là, c'est des milliers d'euros qui étaient à l'intérieur

02:28qui ont du coup été épargnés.

02:29On avait laissé un petit tracteur aussi pour ramasser.

02:34Et bon, ça, grâce aux vignes, ça a été épargné.

02:36Et puis, moi, je souligne que c'est...

02:38Bon, c'est sûr que c'est chiant,

02:40parce que je m'installe, tout ça,

02:41on va perdre le tourisme ici.

02:44J'ai une vente directe,

02:44il n'y a plus personne qui va venir.

02:46On va essayer de sauver ce qu'on peut sauver.

02:47La saison est finie.

02:48Mais moi, l'année prochaine,

02:50on retravaille, on refertilise et on replante.

02:52Et deux mois après, je vais ramasser des melons,

02:54je vais ramasser des tomates.

02:55Moi, ce qui me fait énormément de peine,

02:56et ce qui est le plus grave,

02:57c'est tous mes copains viticulteurs et vignerons autour de moi,

03:00qui, eux, ont tout perdu.

03:01Et ça n'a rien à voir.

03:03C'est des coûts bien plus importants.

03:05Les vignes ont cramé,

03:06c'est des années de travail.

03:08Pour que ça reparte,

03:08s'ils replantent, ça va être des années,

03:10des investissements énormes.

03:12C'est eux surtout qu'il faut aider.

03:13Moi, je vais me relever rapidement.

03:15On va tout renettoyer.

03:16L'année prochaine, ça repart

03:17et on refera une récolte l'année prochaine.

03:19Moi, je n'ai pas besoin d'aide

03:20et je vais sûrement m'en sortir.

03:23Mais tout le reste,

03:24et puis c'est l'économie du département,

03:25la vigne.

03:26Tout le nombre de personnes que je connais

03:28qui travaillent dans les vignes,

03:28c'est incalculable.

03:30Donc c'est vraiment eux qu'il faut aider.

03:31J'espère que le gouvernement

03:32va réagir rapidement

03:34et les aider pour que le département,

03:35la région, le village

03:36puisse retrouver une vie normale.

03:38En tout cas, merci beaucoup, Tom,

03:40d'avoir répondu à nos questions.

03:42Ici, c'est quand même

03:44plus de 16 000 hectares

03:45qui ont brûlé.

03:46Vous l'avez entendu,

03:48les vignobles ont été extrêmement impactés

03:50par les flammes

03:52et cette fumée très épaisse.

03:53Sous-titrage Société Radio-Canada

03:56Sous-titrage Société Radio-Canada

03:58Sous-titrage Société Radio-Canada

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