- il y a 7 semaines
Emission TV : Le Vestiaire sur RMC Sport spécial OM 1993 (mai 2018)
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00:00:00Trêve de plaisanterie, quand on allait jouer au cerf, les gens faisaient signe à Basile pour recevoir les ballons parce qu'ils avaient l'habitude des ouvertures en touche.
00:00:08Donc ils étaient contents, ils disaient on va pouvoir participer, ce soir Basile est revenu, je suis sûr.
00:00:12Ça lui fera plaisir, on lui passe le bonjour à Basile Bolli.
00:00:17Messieurs, on va tous vous demander bien sûr une petite anecdote dans ce vestiaire Marseille, quelque chose qui vous a marqué dans ces lieux mythiques, dans ce stade Vélodrome ou dans ce groupe.
00:00:26Eric, je me tourne vers vous.
00:00:29Écoute, une que je n'ai jamais racontée, alors ce n'est pas de vestiaire mais c'est pour montrer l'ambiance de l'époque et ce qui a fait peut-être qu'on est arrivé à gagner cette Coupe d'Europe.
00:00:41C'était l'ambiance extra et avec Jean-Jacques on était tous ensemble à l'époque et on décide de faire le réveillon du Nouvel An chez lui.
00:00:50Il louait la belle maison d'Eric, cantonin, belle maison provençale là, bien grande, super, bien placée, très proche du centre commercial.
00:01:00Et donc nous voilà avec Franck Sosé, puisqu'on était les trois instigateurs de la fête, nous voilà partis dans ce fameux centre commercial pour aller acheter les boissons de la soirée.
00:01:10Alors tu pensais bien que ce n'était pas des boissons pour les enfants, donc on était tous les trois avec les caddies à remplir de tout ce qui passait comme alcool dans l'oreille là-bas.
00:01:21Et donc tu t'imagines dans un supermarché, dans une grande surface, trois joueurs de l'OM de l'époque.
00:01:26Donc déjà c'est difficile d'aller faire les courses, généralement on n'y allait pas.
00:01:30Et là on était tous les trois avec les caddies et après en sortant avec les caddies on était allé chez Jean-Jacques parce qu'il était à côté.
00:01:38Comme les voleurs là pour aller ramener les boissons à la maison.
00:01:42Je ne sais pas, je crois que c'est Basile qui a ramené les caddies pour récupérer les sous qu'il y avait dedans parce qu'il était proche.
00:01:47Il était envoyé au plafond et il ne retombait jamais le bas.
00:01:50Et donc c'était une soirée déguisée et moi je m'étais déguisé en moine là, donc j'avais loué une tenue jusqu'au pied, j'avais des faux pieds là un peu style avec des verrues au pied et tout.
00:02:02Et puis j'avais un truc complet là, un casque là avec de vieux machin là.
00:02:07Et j'étais arrivé seul à la soirée, pendant une heure je ne parlais à personne parce que je ne voulais pas qu'on sache qui j'étais.
00:02:12Et donc tout le monde venait et disait mais qui c'est, mais qui c'est.
00:02:14Donc je les voyais, donc les mecs, et il y avait Basile qui était arrivé en...
00:02:20Arrête à Franklin, avec une robe très moulante.
00:02:23Ah voilà, une robe très moulante.
00:02:24Et qui était sorti par le fait.
00:02:25Avec ses jolies fesses bombées à base.
00:02:28Oh là là, je lui mettais la main comme ça, c'était le top.
00:02:32Et Frank Chauzet était déguisé en Zezette du Père Noël est une ordure.
00:02:37C'était merveilleux, avec le faux dentier, je me souviendrai toujours.
00:02:40Il y avait Jean-Cri, Thomas qui était là.
00:02:41Et lui il était en clan de François, je me souviens, ça y est maintenant.
00:02:44Il avait eu un costume violet en velours avec la coupe comme ça et tout.
00:02:49Tous les joueurs qui étaient dans le couet, parce que bon, beaucoup partaient en vacances,
00:02:54étaient passés dans la soirée et ça avait duré jusqu'à pas d'heure.
00:02:58Et voilà, c'était pour montrer l'ambiance qu'il y avait à l'époque.
00:03:00Et il y avait surtout une très très très très bonne ambiance.
00:03:04Alors moi ce que je peux rajouter, parce que j'ai une anecdote par rapport au vestiaire,
00:03:07c'était pas au Vélodrome non plus, mais ça s'est passé à Saint-Etienne.
00:03:10C'était pour dénoter un petit peu l'ambiance qu'il y avait et les bouts en train de cette équipe.
00:03:14Bon, il y avait Eric numéro un, c'est clair.
00:03:16Mais Basile était pas mal aussi.
00:03:18Et on se retrouve à Saint-Etienne, un match très chaud.
00:03:20Saint-Etienne-OM dans une ambiance comme on peut les imaginer.
00:03:25Et le speaker du stade annonce la chanson des Verts, leur fameuse chanson.
00:03:32Et là tout le stade, 40 000 personnes commencent à chanter fort et tout ça.
00:03:36Et à un moment donné, Basile, qui connaît bien la chanson et qui chante bien, puisqu'il a même fait un disque.
00:03:41Ah bah oui !
00:03:42Quel disque ?
00:03:43Koulousse ma main !
00:03:45Koulousse ma main !
00:03:46Il reprend la chanson des Verts, comme ça au milieu du vestiaire.
00:03:49Et petit à petit, 2, 3, 4, 5, et puis à un moment donné, il y a presque toute l'équipe qui chantait.
00:03:53Très fort dans le vestiaire.
00:03:55Et moi j'étais face à la porte.
00:03:56Et je pense qu'il y a un dirigeant de Saint-Etienne ou un officiel qui devait taper depuis un moment à la porte.
00:04:04Et puis il ouvre la porte et il est face à moi.
00:04:06Et le gars, il regarde, il s'arrête, bouche bée, les yeux comme ça.
00:04:09Il voit toute l'équipe de l'OM, 10 minutes avant de jouer, qui chantait la chanson des Verts, qui sait les plus forts et tout ça.
00:04:15Et le gars, il n'a même pas osé rien demander.
00:04:17Il a refermé la porte, il est parti.
00:04:18Je suis chez les fous !
00:04:19Exactement.
00:04:20Et franchement, j'ai encore la tête du gars dans les yeux tellement c'était énorme comme situation.
00:04:25Et Joss, toi, tu dois...
00:04:27Toujours pas trop long.
00:04:30Non, pas trop intime quoi, pas trop intime.
00:04:32Parce que comme je sais que tu as fait des trucs bizarres avec Basile et Abedi, donc...
00:04:37Pas trop intime, ce gars.
00:04:38Je vous en prie, monsieur.
00:04:41Ça balance les dossiers.
00:04:43Non, mais c'est souvent Basile.
00:04:46Il nous a marqué, ce gars.
00:04:47Oui, c'est ça.
00:04:48Il nous marque encore.
00:04:50C'est le coup du fromage dans la casquette.
00:04:53On sort de, je ne sais pas, d'où, du nord, dans le nord, dans l'avion et tout.
00:04:59On a terminé de dîner et tout.
00:05:02Moi, je récupère du fromage, je le mets dans la casquette.
00:05:05Dans la casquette.
00:05:06Il y a une petite cache et tout.
00:05:08Il y a le revers.
00:05:08Voilà, le revers et tout, j'enfile ça là-dedans.
00:05:11Avec Abedi, on arrange ça bien comme il faut pour qu'il ne voie quasiment rien.
00:05:18Il a pu le voir deux jours après.
00:05:21Il a mis la casquette, il est rentré chez lui.
00:05:23Mais deux jours après, ça puait.
00:05:25Ça puait.
00:05:26Non, mais ce qui est inquiétant, c'est que ça n'aura du compte que deux jours après.
00:05:29Il est arrivé, il nous a mis deux chifles comme ça.
00:05:34Il savait que c'était nous.
00:05:36Il savait que c'était nous et ça puait, ça puait énormément.
00:05:39Mais est-ce qu'il a mangé le fromage ?
00:05:41Il faut savoir, Sarah, que Jocely avec Abedi et Basile étaient tout le temps ensemble.
00:05:49Il y avait une super ambiance dans l'équipe.
00:05:53Mais après, comme dans tous les groupes, il y a des affinités.
00:05:56Jacques-Jacques, nous, on était partis en vacances à Noël ensemble.
00:05:58Il y avait Franck, on était tout le temps ensemble.
00:06:01Les familles étaient...
00:06:02Il y a toujours des sous-clans.
00:06:05Mais l'ambiance dans la vestiaire était extraordinaire.
00:06:08Et toi, Jacques-Jacques, alors ?
00:06:09Je ne peux même pas appeler ça des clans.
00:06:11Parce qu'on se retrouvait...
00:06:11Non, oui, mais c'était des affinités, on va dire.
00:06:15Non, mais ça chambrait dans tous les côtés.
00:06:17Dans tous les côtés.
00:06:18C'est vrai qu'il fallait rentrer dans le jeu.
00:06:20Si tu ne rentrais pas dans le jeu, tu étais bien...
00:06:22Et toi, Jacques, alors ?
00:06:24Après le match de Munich contre Milan, cette fameuse victoire,
00:06:28nous sommes rentrés à l'hôtel.
00:06:30Il y avait une réception, mais rien d'exceptionnel.
00:06:32Rien n'avait été programmé.
00:06:34On avait rien prévu, en réalité, pour ne pas...
00:06:36Je crois pas que j'avais le mauvais sort.
00:06:37Oui, parce que je crois que deux ans avant...
00:06:39À 81, on avait tout prévu.
00:06:41Et donc, du coup...
00:06:43Donc, nous avons fêté ça, comme il se doit, sur place.
00:06:47Et puis, à 3h du matin, avec Pascal et Jean Duby, le docteur...
00:06:53Pascal Olméta.
00:06:53Pascal Olméta.
00:06:54Nous avons eu envie de continuer un petit peu la fête,
00:06:57et donc de partir sur Munich.
00:06:59Mais l'hôtel où on était était à au moins 30 minutes de route.
00:07:02Et puis, la seule voiture qu'a trouvée le docteur, c'est une voiture que le coffre ne fermait pas.
00:07:07Donc, pendant tout le voyage, ce coffre s'ouvrait, se refermait, claquait, se rouvrait.
00:07:11Et puis, quand on est arrivé sur place, ça fermait.
00:07:15Donc, on a fait aller-retour.
00:07:16Juste pour vous dire que, voilà, on était prêts à tout pour fêter ce moment.
00:07:20Surtout avec Pascal.
00:07:21Mais attends, attends, attends.
00:07:22Tu veux dire qu'après le match, vous vous êtes cassé à Munich, bon, un coup ?
00:07:25Après ?
00:07:25C'est pas dingue que nous dormions sérieusement.
00:07:28À trois jours d'un classique.
00:07:30Oui, oui, il y avait un match qui peut parier trois jours après.
00:07:32Tu sais que personne ne vous a vu partir ? Quelqu'un l'a su ?
00:07:35Non.
00:07:36C'est dingue.
00:07:37Moi, je ne l'apprends pas aujourd'hui.
00:07:3825 ans après, on peut quand même parler de ces choses-là.
00:07:40Et puis, d'autant plus que c'était fermé.
00:07:42Donc, on a fait une heure de route.
00:07:44C'était pour prendre l'air.
00:07:46Oui, oui, oui.
00:07:46À la limite.
00:07:47Surtout le coffre.
00:07:48Vous étiez avec le docteur, donc vous risqueriez ?
00:07:49On ne risquait rien.
00:07:50Oui, oui.
00:07:50Surtout que le docteur était plus fou que les joueurs, Jacques Duby.
00:07:53Moi, je ne buvais rien.
00:07:55Il ne buvait rien.
00:07:56Il ne buvait rien.
00:07:57Il n'y a que de l'eau.
00:07:59Moi, je ne pouvais rien faire.
00:08:00J'avais la fracture.
00:08:01Ah, mais oui.
00:08:01Malheureusement, il ne pouvait pas faire la fête comme tout le monde et tout.
00:08:06On va parler.
00:08:07Mais oui, oui.
00:08:08Une attelle de fortune et des calmants.
00:08:09Ça a été un moment très, très dur, ça.
00:08:11Mais tu sais quoi ?
00:08:13Pour toi, d'abord, parce que je me souviens de la souffrance.
00:08:16Non, mais il paraît qu'il y a des joueurs.
00:08:19Toi, tu as entendu claquer.
00:08:20Parce que Jocely se fracture le tibia sur le terrain.
00:08:23Tu es obligé de sortir.
00:08:24En fait, tu restes un peu, mais tu ne peux pas courir.
00:08:26Oui, je rentre à nouveau.
00:08:28Mais t'as dû claquer quand tu tacles.
00:08:30Oui.
00:08:31Mais moi aussi, j'ai entendu.
00:08:31J'étais de son côté.
00:08:32C'est ça, on m'a dit.
00:08:33J'étais de son côté.
00:08:34C'était sur la ligne de sortie, là.
00:08:36En taclant.
00:08:37Ça fait un bruit, mais de bois sec.
00:08:40Mais bon, c'était rien.
00:08:41C'est une petite fracture.
00:08:42Et puis, c'était une manière pour que Jean-Cy puisse rentrer.
00:08:44C'est gentil.
00:08:45C'est gentil.
00:08:46Faire participer les potes.
00:08:47Tu as toujours été collectif.
00:08:50La douleur qui...
00:08:51Non, mais sur le coup, ils ne le savent pas.
00:08:52Puisque tu essaies de revenir sur le terrain.
00:08:54Oui, je sais de rentrer et tout.
00:08:54Et j'ai l'image encore que j'ai vue cette semaine.
00:08:57Où, au coup de ces faits finales, où tu cours sur le terrain avec tout le banc.
00:09:02Alors qu'il avait des fractures.
00:09:03Alors qu'il a une fracture.
00:09:05Et au lieu de s'arrêter 3 mois, il s'arrête 6 mois.
00:09:076 mois ?
00:09:076 mois ?
00:09:08Non, non.
00:09:09Peut-être pas, non.
00:09:104 mois.
00:09:104 mois.
00:09:11Non, non.
00:09:11Vous qui trétez au sein de la pelouse à l'heure de jeu.
00:09:14Et c'est Alain Soutanian, votre kiné, qui dirait que vous avez quand même pu faire la fête grâce à une attelle de fortune.
00:09:20De fortune, oui.
00:09:21Bourrée d'antalgique.
00:09:22Oui, voilà.
00:09:22Bourrée d'antalgique et tout.
00:09:24Et puis, c'était fait avec du carton.
00:09:27Ouais.
00:09:27Une attelle à l'ancienne.
00:09:29Il fallait tenir et tout.
00:09:32C'était collant.
00:09:32Mais ouais, c'est vrai que c'était...
00:09:34C'était collant.
00:09:36Alors justement, puisque vous en parlez, messieurs, de cette finale, on va y arriver.
00:09:40On va d'abord regarder le 11, ce soir du 26 mai 1995, aligné par Raymond Gotthals à Munich.
00:09:47Le 11, Marseillais.
00:09:49Donc vous étiez un peu les outsiders.
00:09:51Il faut quand même le repréciser, cette équipe.
00:09:53Voilà, c'est un peu l'outsider de la compétition qui se retrouve en finale face au Grand Milan.
00:09:58On va regarder juste après la compo du Milan à Seb, bien sûr, de l'époque.
00:10:03Jocelyn, vous êtes donc sur le terrain.
00:10:06Eric, vous aussi.
00:10:08Vous êtes là.
00:10:10Jean-Jacques également.
00:10:11Et puis le 11 du Grand Milan à l'époque, c'est un peu, il faut le dire, le Real Madrid d'aujourd'hui.
00:10:15Costa Curta, Barresi, Maldini, 58 victoires d'affilée en championnat en Italie, en Serie A.
00:10:21Quel joueur de cet effectif milanais, messieurs, est-ce que vous redoutiez particulièrement avant le match ?
00:10:28Déjà, on les redoutait, ça les redoutait.
00:10:34Parce que deux ans avant, on les avait sortis de la Coupe d'Europe déjà.
00:10:37Donc on n'avait plus s'étalonné.
00:10:39Oui, mais par contre, c'est vrai que quand on regarde les noms aujourd'hui, ils étaient tous redoutables.
00:10:43Et bon, la star, la star, c'était de savoir que Van Basten, qui avait quand même pas mal de soucis de cheville et il y avait un doute, était là ce soir-là sur le terrain.
00:10:54Je crois que ça a mis un coup de pression à tout le monde parce qu'il y avait le doute.
00:10:57Et il faut se souvenir que Gullit, il n'était même pas sur le banc.
00:11:01Non, même pas, c'était pas pain.
00:11:02Non, mais ils avaient droit qu'il y avait des étrangers.
00:11:04Voilà, c'est ça.
00:11:05Donc Gullit était à la tribune, c'était JPP qui était sur le banc.
00:11:09Et le joueur le plus redoutable, le Ronaldo, le Messi de l'époque, c'était Van Basten.
00:11:14Et il y a raison, Sarah, de souligner que le Milan C, c'est le Real d'aujourd'hui ou le Barça d'il y a quelques années.
00:11:20C'est-à-dire que c'était la plus grande équipe d'Europe avec les meilleurs joueurs étrangers.
00:11:25Et surtout, ils faisaient régner la terreur sur cette compétition-là depuis un moment.
00:11:30Et même derrière, ils ont continué d'ailleurs.
00:11:32Et après, moi, je me souviens que la plus grosse interrogation, notamment de Bernard Tapie, c'était est-ce que Jean-Pierre va jouer ou pas ?
00:11:39Parce que je pense que la plus grosse crainte qu'avait le boss à l'époque, c'était que Jean-Pierre jouait et qu'il marque entre nous.
00:11:46Votre ancien coéquipier.
00:11:48Qui avait quitté le club un an avant.
00:11:51C'était entre la hantise et lui.
00:11:58Moi, je sais qu'il m'avait allumé dans les journaux quelques jours avant en disant que s'il jouait, il savait comment me faire péter les plombs.
00:12:07Et du coup, ça m'avait un peu motivé quand il était rentré.
00:12:15Parce qu'on était super potes avec Jean-Pierre.
00:12:16Mais c'est vrai que sur ce match-là, il n'y a pas de potes.
00:12:19Et en plus, ça avait un peu chauffé.
00:12:21Et je sais que derrière, il m'en a longtemps voulu.
00:12:24Alors expliquez-nous justement.
00:12:25Parce qu'à la mi-temps, côté italien, Fabio Capello s'envoie s'échauffer.
00:12:28Donc Jean-Pierre Papin qui entre finalement à la 55e.
00:12:31Adieu le 4-4-2 si cher au Milan AC.
00:12:33Et puis c'est votre ancien coéquipier, Jean-Pierre Papin, qui fait son entrée.
00:12:36Il va un peu essuyer ses crampons, il faut le dire, sur la poitrine de Barthez.
00:12:41Ouais, c'est pas terrible sur le coup.
00:12:42Il lève le pied, mais il ne touche pas.
00:12:44Mais c'était dangereux quand même.
00:12:45Il a un regard très particulier à son entrée sur le terrain.
00:12:47Alors pareil, je parlais des images que j'ai revues cette semaine.
00:12:53Et j'ai revu l'image de Jean-Pierre quand il rentre sur le terrain.
00:12:57Il avait envie.
00:12:58Il avait envie, mais il était entre méchant et inquiet.
00:13:02Parce qu'il était blanc.
00:13:04Et pour lui, il faut imaginer aujourd'hui ce que ça représente.
00:13:08Parce qu'il ne faut pas oublier que Jean-Pierre, c'est la pierre angulaire du projet OM version Bernard Tapie.
00:13:14Il le fait venir dès qu'il arrive.
00:13:17C'est pas le gros transfert parce que c'est Gigi, mais il le pique à Monaco.
00:13:21Et puis il devient capitaine.
00:13:23Et puis c'est le fils spirituel de Bernard.
00:13:25On le sait.
00:13:26Et il part parce qu'il va dans le plus grand club pour gagner cette fameuse compétition.
00:13:32Et il se retrouve en finale contre nous.
00:13:34Et à l'arrivée, il a peur.
00:13:35Il a peur.
00:13:35C'est terrible.
00:13:36Terrible.
00:13:37Et en plus, ça ne s'est pas très bien passé sur le terrain.
00:13:39Parce qu'on le craignait, mais aussi on voulait lui montrer que ce n'était pas la fête.
00:13:46Ce soir-là, ça allait être dur pour lui.
00:13:47C'est pour ça qu'on a fait...
00:13:50On le connaissait tellement.
00:13:51On ne le craignait plus.
00:13:52Oui, on le craignait comme joueur.
00:13:54Mais on savait qu'on pouvait le faire sortir du match.
00:13:56Et moi, je n'attendais que l'étincelle pour aller lui mettre le feu.
00:13:59Parce qu'il fallait qu'on le fasse sortir du match.
00:14:01Et c'est pour ça que...
00:14:02Parce que cette histoire-là, il n'y a rien.
00:14:04Il met le pied à l'air.
00:14:04Il ne touche même pas Fabien et tout.
00:14:06Et c'est le moment où il y a Marcel, il y a tout le monde qui est là.
00:14:12Qu'est-ce que vous lui dites, vous Eric, à ce moment-là ?
00:14:14Non, mais je t'ai entendu dire ça.
00:14:17Mais non, je ne lui ai pas dit ça.
00:14:18Ce n'est pas possible.
00:14:18Je n'ai pas parlé de somme physique.
00:14:20Tu m'as entendu dire ça, je jure.
00:14:21Mais oui.
00:14:22Ah, ce n'est pas possible.
00:14:23Tu n'as dit que tu n'es pas assez beau pour gagner la Coupe d'Europe.
00:14:25Tu as vu ton nez.
00:14:27Ce n'est pas vrai.
00:14:27Non, je n'ai pas pu dire ça.
00:14:29Je ne fais pas ça.
00:14:30C'est peut-être pour ça qu'il t'en voulait.
00:14:31Pas sur le physique.
00:14:31Ah ouais, merde.
00:14:32Parce que moi, je croyais l'avoir issu.
00:14:33Tu es fort.
00:14:34Parce que je suis le plus proche à intervenir.
00:14:37Ah non, je n'ai pas le droit de faire ça.
00:14:39Mais ça peut arriver sur le...
00:14:40Non, mais c'est la rigolade.
00:14:42C'était la rigolade.
00:14:43Non, non, là, ce n'était pas la rigolade.
00:14:45Ce n'est pas gentil, j'en sais pas.
00:14:46Non, ce n'est pas gentil.
00:14:47Mais Eric, preuve aussi que vous êtes allé défendre votre jeune gardien.
00:14:52Ça en dit beaucoup aussi sur l'état d'esprit de l'équipe.
00:14:54Vous étiez vraiment des guerriers les uns pour les autres.
00:14:55Oui, mais Sarah, je le répète, c'était plus pour mettre la pression sur Jean-Pierre
00:15:00que pour protéger Fabien, parce qu'il peut se protéger tout seul, Fabien.
00:15:03Et ce n'était pas grave.
00:15:04C'était vraiment parce qu'on voulait le faire sortir du match.
00:15:07Parce qu'on le craignait.
00:15:09Et je ne me souvenais pas, tu vois.
00:15:11Parce que j'ai entendu quand je tiens raconté cette anecdote.
00:15:13Je ne voulais pas croire que j'avais...
00:15:14Tu lui demanderas, Jean-Pierre.
00:15:16Non, alors entre nous, c'est le sujet tabou, cette histoire-là.
00:15:19Il m'en a voulu pendant des années.
00:15:22On s'est revu.
00:15:23Après, on a bossé ensemble et tout.
00:15:24Jean-Pierre, c'est mon pote.
00:15:26Il n'y a pas de souci, tu vois.
00:15:26Mais jamais je ne lui ai reparlé de ce moment-là.
00:15:30C'est une déchirure et pour moi, je ne me sens pas très fier, tu vois.
00:15:33Ce n'était pas non plus les mots...
00:15:35Non, mais au-delà de ça, ce qui est cruel aujourd'hui, pour Jean-Pierre,
00:15:38c'est qu'aujourd'hui, les supporters, les gens,
00:15:41ils viennent le faire citer.
00:15:43Merci pour la Coupe d'Europe.
00:15:43Parce qu'ils ont l'image, ils ont l'impression que Jean-Pierre...
00:15:46Il était tellement là dans le projet.
00:15:48Alors que c'est vrai qu'il était au départ du projet.
00:15:50Mais finalement, le jour 93, il est là, il dit non, mais moi, désolé.
00:15:53J'étais dans le terrain.
00:15:54Ce soir-là, j'étais en face.
00:15:56Non, c'est pour dire comment il a marqué l'OM aussi.
00:15:58Donc, c'est...
00:16:00Voilà.
00:16:00Chris Waddle et Pierre Angulaire aussi de ce projet avec Jean-Pierre Papin,
00:16:06les deux, Papin, Waddle.
00:16:07Pierre Angulaire du projet de Bernard Tapie,
00:16:09qui voulait donc faire de ce club le champion d'Europe,
00:16:12le champion de France, déjà.
00:16:14Il affiche d'entrée son ambition de Bernard Tapie a emmené Marseille tout en haut.
00:16:17Il est avec nous ce soir.
00:16:19Il a tenu à vous passer un petit message.
00:16:22Bonsoir, Bernard.
00:16:23Bonjour, ça va ?
00:16:26Vous êtes...
00:16:28Alors, il y a qui autour de vous, là ?
00:16:30Je n'ai pas compris.
00:16:31Président ?
00:16:32Oui ?
00:16:33Ah, c'est Eric.
00:16:34Il y a Eric.
00:16:35Ah ?
00:16:35Il y a Joss.
00:16:36Il y a Jean-Pierre.
00:16:37Il y a Jacques.
00:16:38Angloma.
00:16:38Oh là là.
00:16:40Ça passe mal.
00:16:40T'imagines, au prix d'aujourd'hui, il y en a pour du pognon, là.
00:16:45Bon, je ne sais pas.
00:16:46Parce que vu l'état des mecs, je crois qu'au contraire, on paierait aujourd'hui pour jouer.
00:16:51Non, non, non.
00:16:52Mais vous vous rendez compte un peu ?
00:16:53Combien vous avez coûté par rapport à ce qui coûte aujourd'hui et au rendement qu'ils ont ?
00:16:57Ah, mais moi, surtout quand c'est bien fait d'arnaquer à l'époque.
00:16:59Moi, je me souviens.
00:17:00Je crois qu'on me doit encore des primes sur la finale de la Coupe de France 89, président.
00:17:04Oui, ben, mon pote sur Passat, hein.
00:17:09Il y a presque ça.
00:17:10C'était une belle équipe.
00:17:12Franchement, je suis très fier de les avoir eues avec moi.
00:17:17Et ce que je crois, c'est qu'ils ont réussi à faire en sorte que cette légende,
00:17:23qui avait plutôt tendance à donner l'impression d'avoir disparu,
00:17:27parce qu'au stade, il n'y avait plus la même ambiance.
00:17:30On n'arrivait même pas à faire autant de supporters que le stade en contient.
00:17:35Et puis, il a suffi de cette nouvelle Coupe d'Europe,
00:17:39appelons-la comme ça, on s'en fout, qu'elle soit Europe 1 ou que ce soit Champions League,
00:17:44c'est une Coupe d'Europe,
00:17:45pour que d'un seul coup, pas seulement Marseille et ses environs,
00:17:49mais toute la France entière et tous les médias,
00:17:52ont réussi à faire revivre ces événements.
00:17:54Je trouve que c'est formidable.
00:17:55Bernard, on était en train de parler de la finale à Munich,
00:18:00et raconter des anecdotes que nous, on a vécues,
00:18:04mais il n'y en a pas une petite, là, que vous pouvez nous glisser,
00:18:08que nous, on n'a pas vécu, des coulisses avec Berlusconi,
00:18:12ou je ne sais pas moi, ou deux joueurs du Milan.
00:18:14Je ne sais pas, attends, attends, avec Berlusconi,
00:18:17il y en a une qui était fabuleuse,
00:18:19parce que Berlusconi, il parle avant moi,
00:18:22il y avait toute la délégation officielle de l'UFA,
00:18:25et il y avait les directions, il y avait tout le grand monde,
00:18:30et la Coupe d'Europe, elle était juste devant l'estrade.
00:18:33Et au moment où Berlusconi monte sur l'estrade pour parler,
00:18:39il n'a pas eu avant moi,
00:18:40il passe et il met la main comme ça sur le côté de la Coupe d'Europe.
00:18:45Mais il la touche, tu vois, d'une manière,
00:18:48franchement, on se demande s'il a compris que c'était une Coupe d'Europe
00:18:50ou que c'était le cul d'une secrétaire, tu vois.
00:18:52C'est un truc comme ça.
00:18:54Mais bon, il fait son discours, pas mal,
00:18:56ça arrive à moi,
00:18:58et moi, ça arrive, je me mets les mains dans le dos,
00:19:00je me baisse et j'embrasse la coupe sur les lèvres.
00:19:03Et je monte et je lui dis,
00:19:05tu n'aurais pas dû la traiter comme ça
00:19:07parce qu'elle n'acceptera jamais de passer un moment avec toi.
00:19:10Tu lui as manqué de respect.
00:19:12Tout le monde s'est fondé la gueule,
00:19:14il venait de mettre la main au cul de la Coupe d'Europe,
00:19:16tu te rends compte.
00:19:17Incroyable, il est aidé.
00:19:19D'ailleurs, Président,
00:19:20parce qu'à force, vous étiez un peu intime avec Berlusconi,
00:19:24moi, je me posais une question ces dernières années,
00:19:26les soirées bonga-bonga,
00:19:27vous avez...
00:19:29Tais-toi, tais-toi, le dis pas, le dis pas.
00:19:33Parce que j'ai eu peur un jour que ça sorte,
00:19:36moi, j'ai eu peur de voir votre nom.
00:19:38Non, mais attends,
00:19:39il n'y a plus de chance qu'il y ait celui de Boli que le mien.
00:19:42Mais pourquoi encore Basile, merde ?
00:19:44Toujours lui.
00:19:45Il est dans tous les coups.
00:19:46Parce qu'il plaît aux femmes et qu'il les aime, et voilà.
00:19:49Ouais, ouais.
00:19:50Non, non, il ne plaît pas aux femmes,
00:19:51c'est parce que c'est Boli, c'est tout.
00:19:53C'est parce qu'il les paye, le Président,
00:19:54qu'on croit et qu'on croit.
00:19:56Président, Eric le disait,
00:19:59nous parlons de cette finale du 26 mai 93.
00:20:01Je crois que vous aviez mis en place,
00:20:03M. Tapie, un certain plan anti-Barresi.
00:20:06Est-ce que vous pouvez nous raconter ?
00:20:07Barresi, on a fait deux choses.
00:20:12On a fait deux choses qui étaient...
00:20:14Bon, c'est vrai que c'était un peu mon invention,
00:20:16mais franchement, Götal,
00:20:18c'était suffisamment bon pour m'empêcher
00:20:19de faire une déconnerie si ça avait été mauvais.
00:20:22Il y avait effectivement Barresi
00:20:24qui cessait de monter dans des conditions
00:20:26qui mettaient en difficulté les équipes.
00:20:29Et on avait mis au point un système
00:20:31qui permette à la fois à voleurs
00:20:33et à la fois à boxistes
00:20:35de faire des appels de balles systématiques,
00:20:37systématiques pendant toute la première mi-temps.
00:20:39Vous regarderez.
00:20:40On a fait presque 18 ou 19.
00:20:43Chacun son tour.
00:20:44Et Barresi, il a démarré la deuxième mi-temps.
00:20:47Il était naze, complètement, complètement naze.
00:20:50Il a fait 18 ou 20 sprints à fond
00:20:53parce que les deux allaient vite quand même.
00:20:55C'était des mecs qui avaient assez vite.
00:20:57Ça, c'était le premier.
00:20:58Le deuxième, c'est que...
00:21:00Il y avait cette arrière gauche-là
00:21:02qui était très emmerdante.
00:21:04Et il a été surpris
00:21:05parce que celui qui l'a pris au marqueur,
00:21:07en retrait légèrement
00:21:08par rapport à sa ligne de travail habituelle,
00:21:11ça a été Pelé.
00:21:12Il avait dit Pelé,
00:21:13comment il s'appelait,
00:21:13cet arrière gauche ?
00:21:14Maldini.
00:21:15Oui, petit jeune qui débutait,
00:21:17Maldini, là.
00:21:18Un jour moyen, oui.
00:21:20Oui, mon cul, oui.
00:21:22Et lui, donc, ça,
00:21:23ça a été un très bon plan.
00:21:26La deuxième chose que j'ai eu à trancher
00:21:30qui était très compliquée pour moi,
00:21:32c'est que j'avais deux gardiens,
00:21:35deux extraordinaires gardiens.
00:21:37Il y avait Olméta
00:21:37et il y avait évidemment le petit...
00:21:40Fabien.
00:21:41Fabien,
00:21:42et qu'est-ce que j'ai fait ?
00:21:45Bon,
00:21:45j'ai réfléchi beaucoup
00:21:46parce qu'il y avait d'un côté
00:21:48la tentation
00:21:48de nous garantir une expérience,
00:21:51une connaissance,
00:21:53une habitude,
00:21:54etc.
00:21:54Et d'un autre côté,
00:21:55il y avait un talent incroyable.
00:21:57Et quelques...
00:21:59Allez,
00:21:59disons,
00:22:00un mois avant,
00:22:01il y a des copains,
00:22:03lui,
00:22:03qui ont demandé à me voir.
00:22:04« Bonjour Bernard,
00:22:08comment ça va ? »
00:22:08« Ouais, ça va. »
00:22:09« Tu sais,
00:22:10Olmé,
00:22:11il est notre ami,
00:22:13Olmé. »
00:22:14« Oui, alors ? »
00:22:15« Alors,
00:22:16voilà,
00:22:16ce serait quand même normal
00:22:17que ce soit lui qui joue. »
00:22:19« Oui,
00:22:20évidemment,
00:22:21ce serait normal.
00:22:22Il peut être un autre. »
00:22:23« Mais enfin,
00:22:23vous faites bien de me le dire. »
00:22:26Et j'ai mis le petit.
00:22:28Et je crois franchement
00:22:29que ce n'était pas faire injure
00:22:30à Olméta
00:22:31qui méritait largement
00:22:32d'être titulé aussi.
00:22:34Mais le fait
00:22:34c'était qu'en tout cas,
00:22:35à coup sûr,
00:22:37on peut dire
00:22:37que ce jour-là,
00:22:38les 20 premières minutes,
00:22:40il nous a sauvés
00:22:40au moins deux buts
00:22:41très difficiles
00:22:43d'aller chercher.
00:22:44Donc là,
00:22:45on n'a pas regretté.
00:22:46Olméta,
00:22:46très sportif d'ailleurs,
00:22:48a admis
00:22:48à la fin du match.
00:22:50Il m'a dit
00:22:50« Ouais,
00:22:50il a été très bon,
00:22:51le petit. »
00:22:52Donc,
00:22:52tout le monde
00:22:52a été content.
00:22:53Voilà.
00:22:55Ça m'a fait moi
00:22:55de la peine.
00:22:56Je vous le dis,
00:22:57franchement,
00:22:58même si
00:22:59quand il est rentré
00:23:00sur le terrain,
00:23:01il avait
00:23:01les mâchoires serrées,
00:23:04il avait envie
00:23:04de nous crever.
00:23:06Mais,
00:23:06vous savez,
00:23:07moi,
00:23:07ça m'a fait de la peine
00:23:08de voir papa en face
00:23:09perdu.
00:23:11Et la première chose
00:23:12que j'ai faite
00:23:13au coup de souffle final,
00:23:14ça a été de courir vers lui
00:23:15pour lui remonter le moral
00:23:17et le féliciter.
00:23:18Parce que,
00:23:19c'est vrai que les gens,
00:23:21dont moi,
00:23:22je l'associe tellement
00:23:23à cette période de l'OM,
00:23:24pour moi,
00:23:25il a gagné
00:23:26la petite robe
00:23:26avec nous.
00:23:27Et c'est vrai
00:23:28ce que vous disiez,
00:23:29les gens l'assimilent
00:23:30complètement
00:23:30à cette victoire.
00:23:32Alors qu'il a tout fait,
00:23:33je me rappelle,
00:23:33rappelez-vous,
00:23:34les yeux de Dimeco
00:23:35quand il met le pied
00:23:37en l'air
00:23:37sur le gardien.
00:23:38Oh !
00:23:39Oh là là,
00:23:40quelle pleur
00:23:41ce Dimeco !
00:23:42J'ai encore son regard
00:23:46dans la mémoire.
00:23:49Enfin,
00:23:49c'était une belle bande
00:23:50de mecs
00:23:50et franchement,
00:23:52on s'est bien régalé.
00:23:54Messieurs,
00:23:55on a entendu
00:23:55votre ancien président,
00:23:57bien sûr,
00:23:58l'emblématique
00:23:58Bernard Tapie.
00:24:00Quel souvenir
00:24:01est-ce que vous gardez
00:24:02de lui
00:24:03en tant que président ?
00:24:04C'est lui
00:24:05qui a construit
00:24:05cette équipe,
00:24:05cette équipe de compétiteurs
00:24:06qui symbolise finalement
00:24:07la devise
00:24:08Marseillaise droite au but.
00:24:10C'est vous
00:24:10qui construirez l'exploit,
00:24:11c'est lui qui en est
00:24:12à l'origine.
00:24:13Quel souvenir
00:24:14est-ce que vous gardez
00:24:15de lui ?
00:24:16Moi,
00:24:16personnellement,
00:24:18c'était sa manière
00:24:20qui t'a fait croire
00:24:21que tu étais riche card,
00:24:22surtout.
00:24:23Déjà au départ,
00:24:24pour me faire venir
00:24:25à Marseille.
00:24:26Il a dit te manager.
00:24:28Il t'a dit
00:24:28toi,
00:24:28tu es riche card.
00:24:29Franchement,
00:24:30c'était sa manière
00:24:31de manager.
00:24:31Comme il pouvait
00:24:32nous rentrer dedans
00:24:33et puis après être cool,
00:24:35on rate un match,
00:24:36non,
00:24:36c'est rien,
00:24:38ça ira mieux.
00:24:39Une manière
00:24:40de vous dire
00:24:40qu'il faut vous bouger
00:24:42le cul.
00:24:43Donc,
00:24:44c'était cette manière.
00:24:47Il était,
00:24:48en tout cas,
00:24:48personnellement,
00:24:49j'en suis sorti
00:24:52assez grandi
00:24:53d'avoir connu
00:24:56dans ces moments-là.
00:25:00Pour moi,
00:25:01Bernard,
00:25:01c'est un grand manager.
00:25:03Un grand manager
00:25:04d'équipe.
00:25:05Il est capable
00:25:05de galvaniser les gens
00:25:06et pour moi,
00:25:07sa grande force,
00:25:09c'est qu'il savait adapter
00:25:09son message
00:25:10à son interlocuteur.
00:25:12C'est-à-dire,
00:25:12à Joss,
00:25:13il ne parlait pas
00:25:13de la même façon
00:25:14qu'à Jean-Jacques
00:25:14ou à Éric.
00:25:16Et là,
00:25:16il avait une psychologie
00:25:17et une façon
00:25:19de parler.
00:25:20Et c'est vrai
00:25:20que c'était
00:25:21le plus gros menteur
00:25:22de la Terre.
00:25:23Clairement,
00:25:23on le sait.
00:25:24Mais,
00:25:25tu avais quand même
00:25:26tendance tout le temps
00:25:27à le croire
00:25:27et à dire,
00:25:28il dit quand même
00:25:29des choses
00:25:30parce qu'il te permettait
00:25:31de te surpasser,
00:25:32d'aller un peu plus loin,
00:25:33de dire,
00:25:33oui,
00:25:33c'est possible.
00:25:34C'est vrai
00:25:34qu'au départ,
00:25:35quand il est arrivé,
00:25:36il a dit,
00:25:36je veux gagner
00:25:36la Champions League.
00:25:37En France,
00:25:38tout le monde
00:25:38a un peu rigolé.
00:25:39Mais finalement,
00:25:40tout est possible
00:25:41en France
00:25:41d'y arriver.
00:25:42Et on dit aussi
00:25:42que si la France
00:25:43a gagné la Coupe du Monde,
00:25:44c'est un peu
00:25:45parce que Marseille
00:25:45a préparé tout ça avant.
00:25:47Et je pense
00:25:47que c'est une réalité.
00:25:48Ça a décomplexé les gens.
00:25:49Et lui,
00:25:50il avait peur de personne
00:25:51et il disait,
00:25:51on est capable
00:25:52d'aller là-haut.
00:25:53Et c'est vrai
00:25:53que ça nous a donné
00:25:54une force incroyable.
00:25:55Mais par rapport
00:25:56à ce que tu racontes,
00:25:58moi,
00:25:58je l'ai vu arriver
00:25:58en 86,
00:25:59puisqu'il récupère
00:26:01le club
00:26:01juste avant la finale
00:26:02contre Bordeaux,
00:26:05le fameux
00:26:05là où Gigi,
00:26:06donc moi,
00:26:07j'étais en plaçade
00:26:07ce soir-là.
00:26:08Et donc,
00:26:09il nous est présenté.
00:26:10Il vient nous voir
00:26:11l'après-midi
00:26:11pour le soir
00:26:12et c'est lui
00:26:12qui présente
00:26:13les joueurs
00:26:14au président de la République.
00:26:15Et je crois
00:26:16qu'il ne nous connaît
00:26:16même pas
00:26:16quand il arrive.
00:26:18Donc moi,
00:26:18je pars derrière
00:26:19pendant deux ans
00:26:19et je suis prêté.
00:26:20Mais c'est vrai
00:26:21que là,
00:26:21il a commencé
00:26:21à construire
00:26:22en faisant venir
00:26:22Jean-Pierre
00:26:23avec Gigi,
00:26:25Alain Giresse
00:26:25qui était
00:26:26la première grosse recrue
00:26:27de l'équipe.
00:26:30Et là où
00:26:31il a été fort,
00:26:32c'est que
00:26:32sans connaître
00:26:34le football,
00:26:35il est arrivé
00:26:36à être plus fort
00:26:38tactiquement
00:26:38au bout d'un ou deux ans
00:26:39que les coachs
00:26:40qui avaient 40 ans
00:26:41de carrière.
00:26:42C'est un homme
00:26:42supérieurement intelligent.
00:26:43Il est arrivé dans le vélo,
00:26:44il a tout compris au vélo,
00:26:45il est arrivé dans le foot,
00:26:46il a tout compris au foot.
00:26:47Et là où il a été fort,
00:26:48c'est que
00:26:49même en gagnant,
00:26:50il renouvelait régulièrement
00:26:52l'effectif
00:26:52de peur que ça s'agroute
00:26:54ou que...
00:26:55À chaque pas de 20 ou 30%.
00:26:57Oui, oui, exactement.
00:26:58Tous les autres,
00:26:59il ne se trompaient pas beaucoup.
00:27:00Il ne se trompaient pas beaucoup
00:27:01et quitte à se séparer
00:27:02de garçons,
00:27:03Giresse,
00:27:05dans un premier temps,
00:27:06Alof,
00:27:07un peu plus tard,
00:27:09puis Chris,
00:27:10puis Carlos,
00:27:11puis Jean-Pierre,
00:27:12et pourtant,
00:27:12c'était des monstres.
00:27:15Et pour...
00:27:16Parce que
00:27:17Jean-Philippe parlait
00:27:18de menteurs,
00:27:21il se trouve qu'hier soir,
00:27:22j'ai fait l'apéro
00:27:22avec Stéphane Tapie
00:27:23qui était son fils.
00:27:24Enfin,
00:27:24son fils, pardon.
00:27:25Qui était toujours
00:27:27avec nous à l'époque
00:27:27puisqu'il avait à peu près
00:27:28notre âge
00:27:28et qui était toujours là
00:27:30et Bernard,
00:27:32quand il nous jurait
00:27:34dans le vestiaire
00:27:35parce qu'il venait,
00:27:36il jurait sur la tête
00:27:36de son fils.
00:27:37Donc, nous,
00:27:38on se tournait.
00:27:39Moi, j'étais obligé
00:27:39de me tourner,
00:27:40je mettais la tête
00:27:40dans le placard.
00:27:42Je faisais style
00:27:42parce que j'étais mort
00:27:43de rire.
00:27:43Et le petit,
00:27:44il faisait,
00:27:45non, papa,
00:27:45arrête,
00:27:46plus sur ma tête.
00:27:46Il n'y en a pas.
00:27:48Un garçon,
00:27:48il me racontait ça.
00:27:49À un moment donné,
00:27:50il me disait,
00:27:50papa,
00:27:51tu ne veux pas jurer
00:27:51sur la tête des autres ?
00:27:52J'en ai marre.
00:27:53Il avait juré
00:27:56sur la tête
00:27:56de son fils
00:27:57à Jeannot Tigana
00:27:57qui jurait la finale
00:27:58à Paris.
00:28:00Eh bien,
00:28:00Jeannot,
00:28:01il était remplaçant.
00:28:02Et voilà.
00:28:03Et voilà.
00:28:04Justement,
00:28:04Eric,
00:28:04vous le disiez,
00:28:05le businessman
00:28:05qu'il était
00:28:06à vite appris
00:28:07le foot.
00:28:08Alors,
00:28:08il y a une question
00:28:09quand même
00:28:09que tout le monde
00:28:10se pose.
00:28:11C'est lui
00:28:11qui faisait les compos
00:28:12ou c'est Raymond Gotthals ?
00:28:14Non,
00:28:14il le faisait à deux.
00:28:16Vraiment,
00:28:16il avait une vraie réflexion
00:28:17par rapport à l'équipe.
00:28:19C'est vrai qu'il avait
00:28:20toujours ses idées.
00:28:21Après,
00:28:21je pense qu'il y avait
00:28:21un vrai débat entre eux.
00:28:23Et à un moment donné,
00:28:24effectivement,
00:28:24Bernard,
00:28:25il avait toujours
00:28:25des idées,
00:28:26il avait toujours
00:28:26des projets tactiques.
00:28:28Mais je pense
00:28:28qu'il y avait
00:28:28un vrai débat.
00:28:29Après,
00:28:29dire que c'est lui
00:28:30qui faisait l'équipe,
00:28:31je ne pense pas.
00:28:32Mais souvent,
00:28:33souvent,
00:28:33Raymond,
00:28:34en tout cas moi,
00:28:35il me disait,
00:28:36laisse le président,
00:28:38laisse le parler.
00:28:39Mais il nous disait ça.
00:28:39Laisse parler.
00:28:42Je veux faire mon truc,
00:28:43mais laisse le parler.
00:28:44Écoute-le,
00:28:44mais il ne me dit rien.
00:28:46Donc,
00:28:47il savait,
00:28:48je pense qu'il discutait
00:28:49énormément,
00:28:50surtout que le président
00:28:51pouvait l'appeler
00:28:52à n'importe quelle heure.
00:28:54Je crois que la force
00:28:55de Götal,
00:28:55c'est ce qui a fait
00:28:56qu'il a duré.
00:28:58Contrairement aux autres,
00:28:59notamment France,
00:28:59Beckenbauer,
00:29:00qui est arrivé,
00:29:01il était chez les fous,
00:29:02peu cher.
00:29:02Au bout de six mois,
00:29:03il a tiré le rideau
00:29:04parce qu'il ne supportait pas
00:29:04que le président
00:29:05appelle les joueurs
00:29:05en direct,
00:29:06qu'il fasse,
00:29:07enfin,
00:29:07pas l'équipe,
00:29:08mais qui...
00:29:09C'est que Raymond
00:29:09a toujours fait
00:29:10ce qu'il voulait,
00:29:11tout en faisant croire
00:29:12à Bernard
00:29:12que c'était lui
00:29:13qui l'écoutait.
00:29:14C'est ça,
00:29:15la réalité.
00:29:15Il était tellement maligne
00:29:16parce que je pense
00:29:17que Raymond était
00:29:17plus maligne,
00:29:19finalement,
00:29:19plus filou
00:29:20que le boss.
00:29:22Et du coup,
00:29:22il faisait croire,
00:29:23il faisait ce qu'il voulait,
00:29:24tout à fait croire
00:29:24que c'était Bernard
00:29:25qui avait eu l'idée.
00:29:27Et c'est pour ça
00:29:27que le duo a marché.
00:29:28Parce qu'il s'immisçait
00:29:29dans tout,
00:29:30le président.
00:29:32Il voulait tout faire,
00:29:33il voulait tout savoir.
00:29:34On le disait,
00:29:34le 26 mai 93,
00:29:36l'Olympique de Marseille
00:29:37n'est pas la meilleure équipe
00:29:38sur le papier
00:29:39face à l'ogre.
00:29:40Milanais,
00:29:40les Marseillais
00:29:41ne sont pas favoris,
00:29:42mais il y a un homme
00:29:42qui est là pour en tirer
00:29:44le meilleur.
00:29:45Et c'est bien le belge
00:29:46Raymond Götthals.
00:29:47Là aussi,
00:29:47messieurs,
00:29:47quels souvenirs
00:29:48gardez-vous de votre
00:29:49ancien coach ?
00:29:52Notre coach
00:29:54était notre père
00:29:56ou notre grand-père.
00:29:57C'était celui
00:29:57qui jouait aux cartes
00:29:58avec nous,
00:29:59celui qui rigolait
00:30:00avec nous.
00:30:02C'était à 72 ans,
00:30:04il avait...
00:30:05C'était exceptionnel.
00:30:07Il était vert.
00:30:08Il était toujours jeune
00:30:10dans la tête.
00:30:10Il avait une pêche.
00:30:12Une vivacité d'esprit
00:30:13et une mémoire.
00:30:15C'était un dictionnel.
00:30:16Et il avait une confiance
00:30:17en nous.
00:30:18C'est-à-dire,
00:30:18il nous laissait gérer
00:30:20ce groupe.
00:30:22On avait des anciens
00:30:22dans cet effectif.
00:30:24Il nous faisait
00:30:25entièrement confiance.
00:30:27Il avait compris
00:30:30que nous étions
00:30:31assez mûrs
00:30:31pour pouvoir
00:30:32aller jusqu'au bout.
00:30:34Et il était
00:30:35assez intelligent,
00:30:36notamment ce que vous
00:30:37disiez avec Bernard.
00:30:38Malin.
00:30:38Très malin.
00:30:39mais il a eu
00:30:43beaucoup de respect
00:30:43pour tout le monde.
00:30:43Aussi clairement,
00:30:45on avait une équipe mature.
00:30:46Il y avait des gens
00:30:46qui avaient du caractère.
00:30:48On avait la capacité
00:30:49à régler les problèmes
00:30:50sur le terrain
00:30:51sans attendre
00:30:52l'entraîneur.
00:30:53Mais après,
00:30:53la relation avec l'entraîneur,
00:30:54il nous faisait rire quand même.
00:30:55Franchement.
00:30:56Il faisait rire quand même
00:30:56avec le nom des adversaires.
00:30:59Trois combines de foie
00:31:00on était obligés
00:31:01de mettre la tête
00:31:02dans la chose.
00:31:04Chose machin.
00:31:05Il l'appelait,
00:31:05il ne savait pas.
00:31:06Gullick.
00:31:07Tu te rappelles Gullick ?
00:31:08Gullick.
00:31:09Donc moi,
00:31:10je le considérais
00:31:11comme mon grand-père.
00:31:13C'était
00:31:14des sentiments
00:31:15très profonds
00:31:16et
00:31:17toujours un discours
00:31:19très clair.
00:31:21C'est marrant
00:31:22parce que j'ai une anecdote
00:31:23je m'en rappelle
00:31:23parce que...
00:31:24Toi, tu l'as eu à...
00:31:25Tu l'as eu à Bordeaux, toi ?
00:31:27À Bordeaux, avant.
00:31:28D'ailleurs,
00:31:28il avait loué
00:31:28un appartement en ville
00:31:29et il habitait au château
00:31:31au Hayan.
00:31:31Je crois qu'il n'est jamais
00:31:32dans son appartement.
00:31:33Ici, il habitait à l'hôtel
00:31:34tout le temps.
00:31:35Non, mais c'est Manu Amoros.
00:31:36On parlait de Manu Amoros
00:31:37tout à l'heure
00:31:37qui nous racontait
00:31:38le match à Glasgow
00:31:41où le banc des coachs
00:31:44était dans la tribune
00:31:45et c'était des sièges
00:31:46à Strapontin
00:31:47qui se relèvent.
00:31:48Je me souviens
00:31:49de ça.
00:31:49Extraordinaire.
00:31:50Il se lève pour parler.
00:31:52Quand il sera tôt,
00:31:53il n'y a plus le siège.
00:31:54Il a disparu.
00:31:55Et Manu, il était mort d'heureux.
00:31:57Et chaque fois qu'il en parle,
00:31:58il est...
00:32:00Mais tu sais,
00:32:01c'est un clown, quelque part.
00:32:04Mais il adorait raconter
00:32:05ses histoires
00:32:06de l'époque en Belgique
00:32:08et tout là-bas.
00:32:09C'est vrai qu'il avait
00:32:09une mémoire de fou.
00:32:11Et sa grande force
00:32:12et malgré tout,
00:32:13ce qui se transformait
00:32:14en défaut,
00:32:15c'est qu'il avait
00:32:16son équipe type.
00:32:17Il n'a changé jamais.
00:32:18Et d'ailleurs, en 1993,
00:32:19il a changé par rapport à ça
00:32:20parce qu'en 1991,
00:32:23on la perd
00:32:24parce qu'on arrive au bout,
00:32:25on est cuit.
00:32:26Et surtout,
00:32:28il...
00:32:29Il ne change rien.
00:32:31Il n'a pas intégré
00:32:33les remplaçants.
00:32:33Jamais les remplaçants.
00:32:34C'est-à-dire que
00:32:35ce qui avait le bien avec lui,
00:32:36tu étais titulaire,
00:32:36tu étais au paradis
00:32:37parce que tu savais
00:32:38que tu jouais tous les matchs.
00:32:39Donc, tu jouais libéré.
00:32:40Tu pouvais te permettre
00:32:41tout ce que tu voulais
00:32:41sur le terrain.
00:32:42Donc, il n'y avait pas de pression.
00:32:43Tu ne calculais pas
00:32:43si je rate,
00:32:44si je ne rate pas.
00:32:45Par contre,
00:32:45quand tu étais remplaçant,
00:32:46qu'est-ce que c'était dur.
00:32:48Parce que là,
00:32:48tu cirais le banc
00:32:48toute l'année
00:32:49et on était arrivé à Barré,
00:32:51on était carbo
00:32:51et surtout,
00:32:52les remplaçants,
00:32:53ils n'avaient pas le rythme du coup.
00:32:54Et ça, malgré tout,
00:32:55en 1993,
00:32:55il a un petit peu changé ça.
00:32:57Mais c'est vrai
00:32:58que le fait
00:32:58de toujours avoir
00:33:00la même équipe,
00:33:01les titulaires et tout,
00:33:02il tirait 100% du groupe
00:33:04et puis il nous traitait
00:33:05comme ses âmes phares.
00:33:06C'est sûr que tu avais
00:33:06envie de mourir
00:33:07sur le terrain pour lui.
00:33:08Eh bien justement,
00:33:09on va faire un changement,
00:33:10messieurs,
00:33:10dans ce vestiaire.
00:33:11Sorti du numéro 2,
00:33:12Jocelyn,
00:33:13vous nous quittez,
00:33:14vous reviendrez nous voir.
00:33:15Vous allez laisser votre place
00:33:16à Jean-Marc Ferreri.
00:33:19Fé, Fé, Fé,
00:33:19Fé, Fé,
00:33:19c'est l'agent de Fé,
00:33:20Fé, Fé,
00:33:21c'est pas possible.
00:33:23Oh,
00:33:23c'est pas possible.
00:33:25Entrée du numéro 15,
00:33:26parti à la conquête
00:33:27de l'Europe
00:33:28avec l'Olympique de Marseille
00:33:29où il est arrivé en 92
00:33:30en provenance
00:33:31de la Géocerre.
00:33:32Comment sera pour lui,
00:33:34il va nous le dire,
00:33:34il va nous le raconter,
00:33:35une véritable histoire d'amour
00:33:37avec ce club,
00:33:38avec l'OMC,
00:33:39et M. Jean-Marc Ferreri.
00:33:46Bonsoir, Jean-Marc.
00:33:47Ah, la couleuvre.
00:33:49Bienvenue dans ce vestiaire.
00:33:50Bravo.
00:33:53C'est vrai, Jean-Marc.
00:33:54Oh, t'es affûté.
00:33:55T'es affûté.
00:33:56C'est vrai, oh.
00:33:57C'est la fin de saison.
00:33:59Dédé, tu sais que la faille...
00:34:00Je suis toujours affûté.
00:34:01J'ai vu Dédé,
00:34:02la faille t'appeler
00:34:03dans la liste pour la Russie,
00:34:05là.
00:34:05Tu t'as vu comme ça,
00:34:06là, il a dit, là.
00:34:07Il est prêt à cuire, là.
00:34:08Il est dans son jus.
00:34:10On peut l'apporter, là aussi.
00:34:11On se charrie tout le temps
00:34:12en texto, là-dessus.
00:34:14On parle toujours de base, évidemment.
00:34:15Vous êtes resté en contact
00:34:16avec Dédé,
00:34:17d'échange, Jean-Marc.
00:34:18Oui, oui.
00:34:19Souvent, on s'envoie
00:34:20des petits textos.
00:34:22On se chambre avant les matchs.
00:34:25Alors, justement,
00:34:25avec vous, Jean-Marc,
00:34:26on va notamment revenir
00:34:27sur cette finale.
00:34:28finale, ce 26 mai,
00:34:29on y arrive, messieurs,
00:34:3093 à Munich
00:34:32face au grand Milan AC.
00:34:34La session, en finale,
00:34:35déjà, vous êtes en tête
00:34:35du groupe A
00:34:36devant les Glasgow-Rendures,
00:34:37devant Bruges,
00:34:38devant le CSKA à Moscou.
00:34:39Et puis, finalement,
00:34:40ce sera,
00:34:41en travers de votre route,
00:34:42le Milan AC
00:34:43de Barési,
00:34:44Maldiné,
00:34:45Costa-Courta,
00:34:45entre autres.
00:34:46Jean-Jacques,
00:34:47vous disiez
00:34:48dans l'une de vos interviews
00:34:49que vous étiez,
00:34:50le matin du match,
00:34:50que ce groupe
00:34:51était en grande décontraction,
00:34:53en grande confiance.
00:34:55Ah oui, oui,
00:34:55c'était...
00:34:56C'était pas de l'insouciance.
00:34:58C'était...
00:34:58Justement, nous étions
00:34:59très, très concentrés
00:35:00sur la chose
00:35:01et tout le temps
00:35:02à partir jusqu'au match,
00:35:03c'était pour se détendre,
00:35:05pour avoir
00:35:05un comportement relax
00:35:07et rigoler le plus possible.
00:35:09Donc, c'était...
00:35:11Et c'est venu naturellement.
00:35:12C'est, bien sûr,
00:35:13pas des choses
00:35:14qu'on a prévues à l'avance.
00:35:15Après, c'était
00:35:16dans l'ADN de cette équipe-là.
00:35:17C'était dans l'ADN
00:35:17de cette équipe.
00:35:18Beaucoup de rigolades,
00:35:19beaucoup de décontractions.
00:35:20Mais, je dirais que,
00:35:22à l'inverse,
00:35:23quand nous étions sur le terrain,
00:35:24dès le début du match,
00:35:25c'était une équipe
00:35:26qui était très, très compétitive.
00:35:28Mais, tu sais, Sarah,
00:35:30souvent,
00:35:30bon, parce que,
00:35:31comme j'ai fait
00:35:31toutes les campagnes,
00:35:32on me demande
00:35:33cette équipe-là
00:35:33par rapport...
00:35:35C'est sûr que c'était
00:35:35pas la plus talentueuse.
00:35:36Pour moi, la meilleure,
00:35:37c'était celle de 90
00:35:37qui se fait éliminer à Benfica
00:35:39quand il y avait Enzo,
00:35:40Francesco Lee, Chris,
00:35:42Waddle, Carlos.
00:35:43Il y avait Caroline Foster
00:35:44qui était encore là.
00:35:45Ça, pour moi,
00:35:45c'était l'équipe la plus forte.
00:35:47Mais, par contre,
00:35:47celle-là,
00:35:48c'est...
00:35:50tu pouvais aller
00:35:51à la guerre avec, quoi.
00:35:52Il n'y avait que
00:35:53des combattants
00:35:55sur le terrain.
00:35:56Il n'y a pas
00:35:57une tricheur,
00:35:57pas un mec
00:35:59qui se plaquait.
00:35:59Au contraire,
00:36:00il fallait les arrêter,
00:36:00les mecs,
00:36:01pour ne pas sauter
00:36:01à pied-jouer
00:36:02sur l'adversaire.
00:36:04C'était...
00:36:04Alors, c'était pas la plus belle.
00:36:06Même Rudy,
00:36:06Rudy Vauleur.
00:36:08Juste pour anecdote,
00:36:08on va faire le match
00:36:09à Toulouse,
00:36:10dernière journée,
00:36:10vous vous en souvenez sûrement.
00:36:12Donc, on était
00:36:13champion de France
00:36:13et champion d'Europe.
00:36:14On va à Toulouse,
00:36:15dernière journée,
00:36:16avec la Coupe d'Europe,
00:36:17on la montre et tout.
00:36:18Et c'était un match
00:36:19pour nous,
00:36:19gigot-arico, quoi.
00:36:20Il ne servait à rien
00:36:21à part d'aller faire
00:36:21la fête à Toulouse.
00:36:23Et on commence.
00:36:24Et bien sûr,
00:36:25nous, on était fris
00:36:25parce qu'on avait fait
00:36:26les combes pendant 4 jours.
00:36:28Et Toulouse,
00:36:28il commence à faire
00:36:29un machel,
00:36:29le public,
00:36:30olé, olé, olé, olé.
00:36:31Et Rudy,
00:36:32je ne sais pas
00:36:32si vous vous en souvenez,
00:36:33il courait après les mecs,
00:36:34il leur filait des coups de pied,
00:36:35il se tournait vers nous,
00:36:35il nous engueulait
00:36:36parce que nous,
00:36:44alors qu'on lui disait
00:36:45mais Rudy, c'est bon,
00:36:46ça ne sert à rien.
00:36:46Mais c'était son caractère.
00:36:47La mentalité allemande.
00:36:50Alain aussi,
00:36:51qui était aussi
00:36:51extrêmement rigoureux
00:36:53et un gros travailleur
00:36:54à l'entraînement,
00:36:55Alain Boxic,
00:36:56qui nous a bien aidé
00:36:58pour gagner le titre
00:36:58parce qu'il a été phénoménal
00:37:00tout au long de l'année.
00:37:01Meilleur buteur du championnat
00:37:02cette saison.
00:37:03Et puis, comme dit Eric,
00:37:04il y avait effectivement
00:37:04cette défense de fer
00:37:05qui était exceptionnelle.
00:37:07Et puis Fabien Barthez
00:37:08qui marchait sur l'eau
00:37:09à cette époque-là.
00:37:10C'était un gardien de but
00:37:11qui arrivait
00:37:12mais qui était exceptionnel.
00:37:14Pour parler de l'ambiance
00:37:15et de Rudy,
00:37:16parce que Rudy,
00:37:17c'est quand même
00:37:17un garçon réservé à la base
00:37:18qui n'était pas expansif.
00:37:20Il y avait des...
00:37:20Il n'y avait plus
00:37:20la barrière de la langue.
00:37:21Il y avait des boutons
00:37:22en train et tout ça.
00:37:23Mais par contre,
00:37:23il avait un humour très fin.
00:37:25Oui, oui, oui.
00:37:25Il était très malin
00:37:26et même s'il disait
00:37:28non, moi,
00:37:28je ne vais pas apprendre le français,
00:37:29ça ne m'intéresse pas,
00:37:30je suis là pour un an
00:37:31ou deux ans.
00:37:32Mais il comprenait tout
00:37:33et il avait un humour
00:37:34extraordinaire ce garçon.
00:37:35Et c'est vrai
00:37:36qu'au-delà du joueur
00:37:38et du footballeur,
00:37:39c'est l'homme
00:37:40qui était quelqu'un
00:37:41de grand, quoi.
00:37:42Et quand il commençait
00:37:43à t'insulter en Italie
00:37:44à l'entraînement,
00:37:45c'était pas bon.
00:37:46C'était pas bon.
00:37:47Et quand il passait
00:37:47à l'Allemagne,
00:37:48c'était que tu étais
00:37:49un âgé de mort.
00:37:50Tu te rappelles
00:37:50au profiteur physique
00:37:51quand il commençait
00:37:52à se déroger,
00:37:53tu commençais à dire
00:37:54bon, allez,
00:37:54tu vas me faire 3-4
00:37:55ton terrain
00:37:55et dis-moi,
00:37:56calme-toi.
00:37:57Non, tu te rappelles
00:37:58que tu es toujours
00:37:58champion du monde.
00:37:59Champion du monde,
00:38:00oui, oui.
00:38:00Il y avait effectivement...
00:38:02Quand les mecs le chambraient,
00:38:03parce que c'est vrai
00:38:03que nous,
00:38:03on ne se ramenait pas compte.
00:38:05Même quand il est arrivé,
00:38:06on le chambrait
00:38:06comme s'il était là
00:38:07depuis toujours.
00:38:08Et comme il était très fier
00:38:09et très...
00:38:10Un peu rigide quand même
00:38:11au départ.
00:38:11Et donc toujours,
00:38:12il disait attention
00:38:12champion du monde.
00:38:14L'entraînement,
00:38:15il se ménageait bien.
00:38:17Oui.
00:38:17Et Roger,
00:38:18il ne bougeait pas avec lui.
00:38:19C'est clair que c'était
00:38:20un phénomène.
00:38:20Mais sur le terrain,
00:38:21quel exemple.
00:38:22Ah, c'était...
00:38:23Quel exemple.
00:38:24Donc, c'est vrai
00:38:25qu'on parlait
00:38:26de l'effectif tout à l'heure,
00:38:29mais Rudy était
00:38:30une valeur ajoutée
00:38:32extraordinaire pour nous
00:38:33parce qu'à l'âge
00:38:34qu'il avait,
00:38:35l'expérience qu'il avait,
00:38:37ce qu'il faisait encore
00:38:37sur le terrain.
00:38:38Tellement complémentaire
00:38:39avec Alain.
00:38:39En plus.
00:38:40C'était le jeu
00:38:40des anciens.
00:38:42C'était vraiment...
00:38:43Pour définir Rudy,
00:38:44c'était la classe.
00:38:44La classe à l'état pur,
00:38:46ce gars.
00:38:46Exactement.
00:38:47Vous le disiez,
00:38:48des matchs,
00:38:48vous en avez aussi perdu
00:38:50avant de gagner
00:38:50cette finale en 93.
00:38:52En 90, déjà,
00:38:53à Lisbonne,
00:38:54face au Penfica,
00:38:56il y a cette fameuse
00:38:56main de l'attaquant anglais.
00:38:58La main de Vata
00:38:58au stade de la Lousse
00:38:59qui privera l'Olympique
00:39:02longtemps vos adversaires.
00:39:03Vous n'êtes pas loin
00:39:04de décrocher ce 0-0
00:39:05que vous êtes venu chercher
00:39:06à Lisbonne.
00:39:07Il ne reste que quelques minutes
00:39:08à tenir quand le Benfica
00:39:09obtient un corner
00:39:10tiré par Valdo
00:39:11dans la surface l'attaquant.
00:39:13Suédoin Magnussen
00:39:13dévie le ballon de la tête
00:39:14et au second poteau
00:39:15surgit donc Vata
00:39:17et s'impose devant vous.
00:39:18Eric parvient à tromper
00:39:20Jean Castaneda.
00:39:22Ça vous privera
00:39:22de finale cette année-là.
00:39:24Vous l'avez vécu
00:39:24comme une véritable injustice,
00:39:27tous.
00:39:28Oui, oui.
00:39:30Oui.
00:39:30Alors en plus,
00:39:32moi, puisqu'on le voit
00:39:33sur cette image-là,
00:39:34je suis au marquage.
00:39:35Et donc,
00:39:36il l'a fait devant moi.
00:39:37Mais elle est tellement
00:39:38grossière et évidente
00:39:40que moi, je pense
00:39:41que tout le stade l'a vu,
00:39:42que l'arbitre l'a vu.
00:39:43C'est pour ça
00:39:44qu'on a un sentiment
00:39:45de injustice
00:39:45parce que c'était trop.
00:39:47et en réalité,
00:39:49on a tous parlé
00:39:50de ce fameux
00:39:50Van Langenhove,
00:39:51le arbitre belge
00:39:52qui était épicier
00:39:54peu cher
00:39:54et qui s'est fait
00:39:55insulter,
00:39:56je ne sais pas
00:39:56pendant combien d'années
00:39:57par tous les Marseillais
00:39:57qui passaient là-bas
00:39:58dans son village.
00:39:59Tout le monde
00:40:00a pensé
00:40:01qu'il était acheté
00:40:01ou je ne sais pas quoi.
00:40:03Mais je pense que
00:40:03tout simplement,
00:40:04il était de l'autre côté
00:40:04et puis il ne l'a pas vu.
00:40:06Et c'est la preuve
00:40:09parce qu'on parle
00:40:10beaucoup du PSG
00:40:11qui veut gagner
00:40:12la Ligue des Champions
00:40:12aujourd'hui.
00:40:13Mais je pense que
00:40:14cette compétition,
00:40:15elle ne se donne pas comme ça.
00:40:16il faut souffrir
00:40:17pour la gagner
00:40:17et nous,
00:40:18on a payé cher.
00:40:19Il y a eu
00:40:20d'abord cet épisode-là,
00:40:21il y a eu les pénaltys
00:40:22de Barry
00:40:23pour pouvoir la gagner
00:40:25au bout
00:40:25et aujourd'hui,
00:40:26moi dans ma réflexion,
00:40:27ce n'est même plus
00:40:27un mauvais souvenir
00:40:28parce que je me dis
00:40:28que pour la gagner,
00:40:30il fallait passer par là.
00:40:31Alors ça a été
00:40:31une déchirure.
00:40:32Pour moi,
00:40:32ça a même été
00:40:33parce que je me suis
00:40:34senti coupable.
00:40:37Mais ça fait partie
00:40:38de l'histoire du club.
00:40:39Il y a des légendes
00:40:40dans le foot
00:40:41et ça,
00:40:41c'est une des légendes
00:40:42du club aujourd'hui.
00:40:43Même au plus haut
00:40:44sommet de l'État,
00:40:44on s'interroge à l'époque,
00:40:45Michel Rocard,
00:40:46le Premier ministre,
00:40:47s'interroge à haute voix
00:40:48sur les conditions
00:40:49dans lesquelles
00:40:49ont été arbitrés
00:40:50la rencontre.
00:40:52Vata aura une discrète
00:40:53fin de carrière
00:40:54et puis un an plus tard,
00:40:55il y a donc Barry
00:40:55le 29 mai 1991,
00:40:57finale de coupe
00:40:58des clubs champions
00:40:58face à l'étoile rouge
00:40:59de Belgrade.
00:41:00Cette fois,
00:41:00Eric,
00:41:01devant 56 000 spectateurs,
00:41:02vous allez jusqu'au tir au but
00:41:03et c'est finalement
00:41:04la Yougoslavie
00:41:05qui va voir l'un de ces clubs
00:41:06remporter pour la première fois
00:41:08une Coupe d'Europe
00:41:09et vous le disiez,
00:41:10est-ce que vous pensez
00:41:10aujourd'hui avec le recul
00:41:11que c'est 90 puis 91
00:41:14qui vous a servi
00:41:14à construire
00:41:16ce succès collectif
00:41:17de 93 ?
00:41:18Oui, oui,
00:41:19Jacques le disait tout à l'heure
00:41:20dans la préparation,
00:41:22on s'était bunkerisé
00:41:23là-bas
00:41:24et du coup,
00:41:26on avait joué
00:41:27le match avant.
00:41:27La légende 2,
00:41:28il ne faut pas jouer
00:41:29le match avant.
00:41:30Alors ça ne veut pas dire
00:41:30qu'on court comme des coupes
00:41:31et qu'on fait le match.
00:41:32Non, ça veut dire
00:41:32que ce qu'on avait fait
00:41:34à Barry,
00:41:35on était dans un hôtel,
00:41:36on ne sortait pas,
00:41:37on était entre nous,
00:41:38on ne parlait que de ça,
00:41:39on ne pensait qu'à ça
00:41:40et ça a servi de le saut
00:41:42parce que du coup,
00:41:43on s'est retrouvé à Munich
00:41:44dans un hôtel
00:41:45dans la campagne
00:41:45avec des buffets dehors,
00:41:47avec Cazzo
00:41:49qui a moidé son dos
00:41:49sur Roger Isabelle
00:41:50par la fenêtre,
00:41:52avec Bernard
00:41:52qui venait s'entraîner
00:41:53avec nous
00:41:54et on lui faisait
00:41:54des reprises de volée
00:41:55dessus et tout.
00:41:56Chris,
00:41:56Chris,
00:41:56Chris,
00:41:57Chris qui est venu
00:41:58s'entraîner avec nous.
00:41:59C'est à ça
00:42:01que ça a servi de le saut
00:42:02parce qu'on avait
00:42:04trop pris de pression
00:42:04là-bas à Barry,
00:42:05en plus on était favoris
00:42:06et du coup,
00:42:08on était passés à côté
00:42:09et l'Étoile Rouge
00:42:10qui n'était pas le favori
00:42:11à l'époque,
00:42:12un torreur de l'équipe
00:42:12aujourd'hui,
00:42:13on se raconte
00:42:13que c'était une grosse équipe
00:42:14parce que les mecs
00:42:15ils avaient tous fini
00:42:15dans des gros clubs
00:42:16mais il n'empêche
00:42:16qu'à l'époque,
00:42:17on devait la gagner.
00:42:18Et donc du coup,
00:42:19vous n'avez pas préparé
00:42:20la finale en 93,
00:42:21deux ans plus tard
00:42:21de la même manière ?
00:42:22On a tout fait l'inverse,
00:42:22c'est simple,
00:42:23tout ce qu'on avait fait là-bas,
00:42:24on a fait l'inverse.
00:42:25Racontez-nous,
00:42:26cette préparation de finale,
00:42:27messieurs,
00:42:27en 93,
00:42:27comment ça s'est passé ?
00:42:28Et puis surtout,
00:42:30on est partis
00:42:30passer à la bonne mer
00:42:32allumer un cierge
00:42:33avec le bus
00:42:34avant de partir à Munich.
00:42:36Ça, c'était fabuleux.
00:42:37Quand tu arrives à Marseille
00:42:40et que tu vis ces moments-là,
00:42:41c'est grandiose.
00:42:42Parce qu'il y avait quand même
00:42:43de la superstition
00:42:44dans ce football
00:42:45et encore plus à Marseille.
00:42:46Mais ils sont attachés.
00:42:47Alors, tu étais allé
00:42:48parce que moi,
00:42:48je n'étais pas allé.
00:42:49Moi, je suis monté.
00:42:50J'ai une photo avec Fabien
00:42:51dans mon bureau encore.
00:42:54Fabien...
00:42:54Avec le cierge ?
00:42:55Oui, avec Alain Boxy
00:42:57qui est érudit.
00:42:58Comment tu n'étais pas allé ?
00:42:59Je n'étais pas allé.
00:43:00Je n'étais resté dans le bus.
00:43:00Moi, je suis monté.
00:43:01Je te jure que j'étais resté dans le bus.
00:43:03Je ne suis pas allé
00:43:03allumer le cierge.
00:43:05D'accord.
00:43:05Par superstition
00:43:06parce qu'il me semble...
00:43:08Et ce n'est pas il me semble,
00:43:09j'en suis sûr,
00:43:10parce que moi, en 91,
00:43:11je joue avec les croisés péter
00:43:12et j'étais allé dans mon coin.
00:43:15J'avais tout essayé.
00:43:15Si on m'avait dit
00:43:16qu'il faut se faire
00:43:17embrucher le machet pour jouer,
00:43:19je me serais fait
00:43:20embrucher le machet pour jouer.
00:43:21Et donc, je suis allé.
00:43:22J'étais allé bien avant
00:43:24allumer le cierge à la Bonne Mère
00:43:26et du coup,
00:43:27je suis resté dans le bus ce jour-là.
00:43:29Mais c'est vrai,
00:43:29Jean-Fils, ce que tu dis
00:43:30parce que quand je suis redescendu,
00:43:33c'était pour moi
00:43:35un argument en plus.
00:43:38C'était un signe.
00:43:38C'était un signe,
00:43:39mais très fort.
00:43:41Très détendu
00:43:42et déjà très concentré
00:43:45pour ce match.
00:43:45Le choix de l'hôtel,
00:43:46je trouvais intéressant
00:43:47parce qu'on était
00:43:48en pleine campagne,
00:43:49je ne sais pas,
00:43:50à 20, 30 km,
00:43:51je crois,
00:43:52de Munich,
00:43:52en pleine Bavière.
00:43:54Il y avait presque Sissi
00:43:54qui pouvait venir nous voir
00:43:55et on était...
00:43:58D'ailleurs, on m'a dit
00:43:58qu'elle est venue te voir
00:43:59quand tu as fait peur
00:43:59à la Sissi.
00:44:00Dans la nuit.
00:44:01Par contre, toi,
00:44:01j'étais avec Jean-Christophe.
00:44:04J'étais avec Jean-Christophe.
00:44:04Toi, c'est la Valencienne.
00:44:06Tu étais dans le chambre avec moi.
00:44:07C'est un dommage.
00:44:10La seule fois de l'année
00:44:11où il a fait chambre avec lui.
00:44:13Mais Jean-Marc,
00:44:14je n'ai jamais parlé de toi.
00:44:15Je sais.
00:44:17Pour dire que tu étais
00:44:19en chambre avec moi.
00:44:20Oui, c'est vrai.
00:44:22Mais c'était un lit simple
00:44:23ou deux lits séparés ?
00:44:25C'est le Novotel.
00:44:26C'était deux lits séparés.
00:44:29Messieurs,
00:44:29est-ce que ce match...
00:44:30Alors, Eric nous disait
00:44:32ne pas jouer le match
00:44:33justement avant,
00:44:34ne pas jouer cette finale
00:44:36avant le match.
00:44:37Est-ce que vous ne l'avez pas
00:44:38quand même un peu gagné
00:44:38dans les couloirs à Munich ?
00:44:40Est-ce que ça ne s'est pas joué
00:44:41à ce moment-là
00:44:41à l'entrée des deux équipes ?
00:44:45Aussi, sûrement, oui.
00:44:46Mais ça, c'est des trucs...
00:44:48Alors, souvent,
00:44:49moi, j'aimais les matchs
00:44:50de Coupe d'Europe
00:44:50ou voir les matchs
00:44:51à une équipe de France
00:44:51parce que tu joues
00:44:52contre des adversaires
00:44:53que tu ne rencontres pas
00:44:53tout au long de l'année
00:44:54voire que tu connais moins.
00:44:55Et donc, du coup,
00:44:56tu peux faire un peu plus le coq
00:44:57que ce que tu fais d'habitude.
00:44:58Les championnats,
00:44:59les mecs,
00:44:59tu décroises tout le temps
00:45:00pendant 10 ans.
00:45:01Tu peux faire le nerveux.
00:45:02À un moment donné,
00:45:03ils te connaissent.
00:45:03C'est tout mytho.
00:45:04Mais moi,
00:45:06j'ai souvenir de 91
00:45:08quand on les joue là-bas.
00:45:10Et donc,
00:45:10c'était, je le répète,
00:45:12le réel d'aujourd'hui.
00:45:15Et nous,
00:45:15on voulait être à leur place.
00:45:16Et donc,
00:45:16on débutait, nous.
00:45:17Et même pas,
00:45:18ils nous connaissaient.
00:45:19Et je me souviendrai toujours
00:45:19du tunnel à San Siro
00:45:21avant de rentrer sur le terrain.
00:45:23Et je pense que ce match-là,
00:45:25alors,
00:45:25on ne l'avait pas perdu,
00:45:26mais je me souviens
00:45:28de m'être retrouvé
00:45:28à côté de Gullit
00:45:29et de Rijkaard.
00:45:31Et je les regardais comme ça.
00:45:32Les mecs,
00:45:32ils étaient monstrueux.
00:45:34C'était des mecs.
00:45:34C'était des appels.
00:45:36J'ai dit, putain,
00:45:37parce que nous,
00:45:37on les voyait à la télé.
00:45:38Et j'avais été impressionné
00:45:40à San Siro
00:45:41alors que dans le tunnel
00:45:42à Munich,
00:45:45là, par contre,
00:45:46on a...
00:45:47Ils paraissaient tout petits.
00:45:49Et on les avait...
00:45:50Ah ouais, ouais.
00:45:50Nous étions insolents.
00:45:51On les avait regardés
00:45:51et dans nos yeux,
00:45:53je pense qu'ils ont vu
00:45:53qu'on allait les crever.
00:45:56Surtout,
00:45:56vous avez perdu quand même
00:45:57deux ans avant.
00:45:57Donc, il y avait quand même
00:45:58une histoire
00:45:59OM Milan qui existait
00:46:00et qui leur était défavorable.
00:46:02Il y avait l'élimination
00:46:03de Zava.
00:46:03Il y avait eu un match amical
00:46:04quand Jean-Pierre part là-bas
00:46:06au stade Vélodrome
00:46:06où on les bat.
00:46:08C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
00:46:09ils ne savaient pas nous gagner.
00:46:12On était l'équipe
00:46:14qui les emmerdait.
00:46:14On le savait plus.
00:46:15Il y avait un immense joueur
00:46:16qu'on craignait tous,
00:46:17c'est Van Basten
00:46:18qui était un joueur d'exception.
00:46:21Gullit aussi.
00:46:21Heureusement,
00:46:22il n'était pas là.
00:46:23Il faisait bien arrangé
00:46:24mais Van Basten,
00:46:25c'était quand même
00:46:25un super joueur.
00:46:26Il a joué sur une jambe
00:46:27parce qu'il n'a pas joué
00:46:28de la saison.
00:46:29Il a joué sur une jambe.
00:46:30Il a commencé sur une jambe,
00:46:31Basile l'a taclé,
00:46:32il a fini sans jambe.
00:46:33Tu en rappelles
00:46:34le premier taquet
00:46:35parce qu'on savait
00:46:35qu'il avait une cheville
00:46:36puisqu'il traînait ça
00:46:38depuis des mois et des mois,
00:46:39infiltration, machette.
00:46:40Donc, une fois qu'on sait
00:46:42qu'il joue
00:46:42et qu'on sait la blessure,
00:46:44tu pensais bien que...
00:46:44Il y avait plusieurs là.
00:46:45Il y avait la tienne,
00:46:46celle de Marcel
00:46:46et celle de Basse
00:46:48pour finir le travail.
00:46:49Mais finalement,
00:46:50c'est Massaro
00:46:50qui a les meilleures occasions.
00:46:52C'est Massaro
00:46:52qui a les meilleures occasions.
00:46:52Et c'est vrai que Fabien
00:46:53il fait deux arrêts
00:46:53extraordinaires en début de match.
00:46:54Fabien il fait trois arrêts
00:46:55d'exception à trois joueurs.
00:46:56Alors c'est lui qui vous sauve
00:46:57un petit peu,
00:46:58Fabien Barthez.
00:46:58Les millenaires
00:46:59que vous aviez déjà éliminés
00:47:00en quart de finale
00:47:01deux ans avant.
00:47:03Auparavant,
00:47:03il y avait ce passif
00:47:04et premier héros
00:47:05de cette rencontre.
00:47:06C'est donc Fabien Barthez,
00:47:0722 ans,
00:47:08dès l'entame.
00:47:09Il est déterminant
00:47:10dans ses cages
00:47:10par deux fois
00:47:11devant Van Basten
00:47:12puis ensuite devant Massaro.
00:47:14Au début,
00:47:14c'est Barthez
00:47:15face à ces idoles
00:47:16qui vous sauvent,
00:47:17messieurs,
00:47:17dans cette rencontre.
00:47:19Oui,
00:47:19je crois que l'équipe
00:47:20est un peu hésitante.
00:47:21La nôtre,
00:47:22même si on était déterminés,
00:47:23je pense qu'il y avait
00:47:24des petits problèmes
00:47:25de réglage tactique
00:47:26et on a été pris
00:47:26deux, trois fois
00:47:27sur des actions
00:47:28bien combinées.
00:47:30Mais ensuite,
00:47:31effectivement,
00:47:32après ces occasions-là,
00:47:33on a été beaucoup
00:47:35plus sereins
00:47:36et puis surtout,
00:47:36on a eu deux,
00:47:37trois occasions aussi,
00:47:38nous, derrière.
00:47:39Ça nous a mis
00:47:39vraiment une confiance
00:47:40et surtout,
00:47:41on avait la sensation
00:47:42qu'on pouvait le faire.
00:47:44Mais pour revenir
00:47:45au couloir de Munich,
00:47:47il y avait de l'insolence
00:47:49chez nous.
00:47:50Parce qu'on provoquait
00:47:51le regard
00:47:53et puis à l'arrivée,
00:47:55on voit les Milanais
00:47:55qui baissent le regard,
00:47:57qui regardent leurs chaussures.
00:47:59Et donc,
00:48:00on s'est dit,
00:48:00ça fonctionne,
00:48:01en tous les cas.
00:48:02c'est ce qu'on voulait.
00:48:03On voulait être vraiment
00:48:05pesant sur eux.
00:48:06Et on voit ces Milanais
00:48:08qui baissent la tête.
00:48:11Et ce début de match,
00:48:12je me souviens très bien,
00:48:13Lantini qui a plongé
00:48:14deux ou trois fois
00:48:15dans mon dos,
00:48:15mais à une vitesse
00:48:16phénoménale.
00:48:18Et comme tu dis,
00:48:19Jean-Philippe,
00:48:20ce début de match,
00:48:20c'est vrai que
00:48:21si Fabien ne fait pas ses arrêts...
00:48:23C'est lui qui gagne le match.
00:48:25Le match est mort.
00:48:26Le match est fini.
00:48:28Si ça tourne mal,
00:48:29le match est mort.
00:48:31Mais ça avait été
00:48:33un véritable combat tactique
00:48:35parce que nous,
00:48:35on savait,
00:48:36Milan à l'époque
00:48:36avait révolutionné
00:48:37un petit peu
00:48:38le foot
00:48:39avec
00:48:39c'est Saki avant,
00:48:43début des années 80,
00:48:45début des années 90
00:48:46avec ce gros pressing,
00:48:48ce bloc qui jouait très haut,
00:48:50il jouait la ligne,
00:48:51il jouait le hors-jeu.
00:48:53Et donc nous,
00:48:53on s'était inspiré de ça.
00:48:54Et sur la finale,
00:48:55en réalité,
00:48:56ça avait été un combat tactique
00:48:57parce que nous,
00:48:57on ne voulait pas reculer
00:48:58parce que sinon,
00:48:58on savait qu'on était
00:48:59morts contre eux.
00:49:00Et donc,
00:49:00on avait joué le hors-jeu.
00:49:02Et en début de match,
00:49:03je ne sais pas
00:49:03combien il y a de hors-jeu
00:49:04des deux côtés.
00:49:05C'était impressionnant
00:49:05parce qu'on devait jouer
00:49:06sur 30 mètres.
00:49:07Et c'était vachement risqué.
00:49:09Et du coup,
00:49:10il y avait quelques coups
00:49:11où c'était parti quand même
00:49:12dans notre dos
00:49:12parce qu'on n'était pas rodés
00:49:14parce que Jocelyn jouait
00:49:16dans l'axe
00:49:16alors qu'il jouait dans le couloir
00:49:17parce qu'on avait joué
00:49:18à trois défenseurs centro.
00:49:20Voilà,
00:49:20on avait un peu tâtonné au début.
00:49:22Et quand on a vu
00:49:22que Fabien avait fait
00:49:23ce qu'il fallait,
00:49:24derrière,
00:49:25après,
00:49:25on est ressorti.
00:49:26On jouait à cinq derrière.
00:49:26Oui, oui, c'est ça.
00:49:28Vous avez réussi
00:49:28à cadenasser la partie
00:49:30finalement
00:49:30en jouant très haut.
00:49:33Vous le disiez,
00:49:34vous occupiez finalement
00:49:35toutes les zones du terrain
00:49:36en appliquant
00:49:37donc superbement
00:49:37cette règle du hors-jeu.
00:49:39Et puis arrive,
00:49:40messieurs,
00:49:40cette 44e minute.
00:49:43Il reste une bribe
00:49:43de première période
00:49:45à jouer.
00:49:46Abedi Pelé
00:49:46s'agite sur le côté droit
00:49:47et oblige Maldini
00:49:48à concéder le corner.
00:49:50Il va brosser
00:49:51ce ballon Pelé
00:49:52qui est reprise de la tête
00:49:54par Boli.
00:49:55But, bien sûr,
00:49:56magique but,
00:49:57presque mystique.
00:49:59Quel souvenir
00:50:00est-ce que vous en gardez
00:50:01que ce soit sur le terrain
00:50:02ou sur le banc
00:50:02quand vous voyez
00:50:03les filets
00:50:04milanais trembler ?
00:50:06D'abord...
00:50:08Tu veux le voir
00:50:08rentrer toi ?
00:50:09Non.
00:50:10De l'outier ?
00:50:10Non.
00:50:11Ah, parce que moi non plus.
00:50:13Non, mais ce qui est particulier
00:50:14aussi, c'est que
00:50:15quelques minutes avant,
00:50:16Basile veut sortir.
00:50:18Oui, oui.
00:50:18Ça a souvent été répété,
00:50:20mais quand même.
00:50:22Et là encore,
00:50:22c'est Bernard Tapie
00:50:23qui insiste.
00:50:24Oui, j'ai lu ça,
00:50:25mais en fait,
00:50:26on voit que Basile
00:50:27est en difficulté.
00:50:27Oui, oui, c'est le banc,
00:50:28Rudy, tout le banc de l'Uddy.
00:50:29Tu dis non, tu ne sors pas.
00:50:30Ah, les mecs l'ont dit non.
00:50:31Et Basile, Marc,
00:50:3344e minute,
00:50:35c'est presque idéal, quoi.
00:50:36Il aimait se faire chouchouter,
00:50:37se faire prier,
00:50:39désirer.
00:50:40C'est une cagole, quand même.
00:50:43Il fallait lui dire
00:50:43à Basile,
00:50:44on a besoin de toi,
00:50:44reste.
00:50:45Ah, il aimait,
00:50:46ouais, il aimait.
00:50:47Ah, ça va trop vite.
00:50:48Mais là,
00:50:48il n'a pas eu le choix.
00:50:49On lui a dit,
00:50:49tu ne sors pas.
00:50:50Ouais, ouais, ouais.
00:50:51Ouais, serre les dents.
00:50:52Serre les dents.
00:50:52Après, c'était une guerrière,
00:50:54Basile.
00:50:55Et il a joué pendant toute sa carrière
00:50:56avec deux pinceaux de crâme
00:50:57à la place des pieds.
00:50:57Donc, c'est un guerrier.
00:50:59Quand je le crois,
00:51:00je lui ai dit,
00:51:00tu as eu la chance
00:51:01de mettre un but dans ta vie.
00:51:03Le show, il fallait.
00:51:04Et de la tête.
00:51:06Vous pouvez marquer que de la tête,
00:51:07en plus.
00:51:07Trois jours après, à Paris.
00:51:08J'ai vu cette semaine,
00:51:10sur les cinq finales européennes
00:51:12de l'OM,
00:51:13il n'y a eu qu'un seul but.
00:51:14L'OM n'a jamais marqué.
00:51:15À part celui de...
00:51:16Sur les quatre ans de finale,
00:51:17ça a été 3-0.
00:51:192-0 face à Valence.
00:51:21C'est le seul but
00:51:22à la finale de Coupe d'Europe.
00:51:24Et c'est Basile.
00:51:25C'est mon Basileau
00:51:26qui l'a mis
00:51:26avec le casque à poète.
00:51:29Avec son pied gauche.
00:51:31Il est allé haut quand même.
00:51:32Des tentes verticales,
00:51:33il est exceptionnel.
00:51:34Il y a au moins une qualité.
00:51:35Par contre, j'ai lu,
00:51:36je ne sais pas,
00:51:37il paraît qu'il n'y avait
00:51:37même pas corner.
00:51:38Non, pas corner.
00:51:39J'ai lu ça aussi.
00:51:40Non, non, c'est vrai.
00:51:41Pas vraiment corner.
00:51:42Comme quoi, l'histoire,
00:51:42des fois, elle s'écrit.
00:51:43Mais Basile était vraiment
00:51:45à l'image de l'équipe.
00:51:46C'était, dans l'engagement physique,
00:51:49c'était exceptionnel.
00:51:50Enfin, moi,
00:51:51j'ai vraiment préféré
00:51:52jouer avec lui.
00:51:53Mais je me souviens
00:51:54les matchs
00:51:54que j'ai joués contre lui.
00:51:56Il valait mieux
00:51:56l'avoir à voir avec.
00:51:57Il valait mieux jouer avec.
00:51:58C'était parce que
00:51:59c'était vraiment...
00:52:00C'était pas tendre.
00:52:01Toi, tu l'as connu
00:52:01au début, Basile.
00:52:03Il est arrivé,
00:52:03il avait 16 ans,
00:52:04mais en fait,
00:52:04il avait déjà 27 ans.
00:52:06Il avait fait la radio
00:52:08du poignet.
00:52:10Il avait de l'arthrose déjà.
00:52:12Alors, ce coup de tête
00:52:12fait entrer,
00:52:13extraordinaire,
00:52:14fait entrer l'Olympique de Marseille
00:52:15dans l'histoire
00:52:16et m'est fin à 38 ans
00:52:17de malédiction française.
00:52:19Finalement,
00:52:19qu'est-ce qu'il se dit,
00:52:20messieurs,
00:52:21dans ces vestiaires à Meunier ?
00:52:23Quels sont les mots
00:52:23de Raymond Gotthals ?
00:52:24Peut-être aussi
00:52:24de Bernard Tapie,
00:52:26alors que vous menez
00:52:261-0
00:52:28face au grand Milan AC ?
00:52:31Il n'y avait pas
00:52:31quelque chose, justement.
00:52:32Moi, j'ai le souvenir
00:52:33d'une grande sérénité.
00:52:35Vraiment,
00:52:35une certitude
00:52:36qu'on a fait le plus dur.
00:52:37Et même moi,
00:52:40lorsque je suis rentré
00:52:41sur le terrain,
00:52:41j'avais la sensation
00:52:42qu'il ne pouvait rien
00:52:43nous arriver.
00:52:44Et j'irais même plus
00:52:45quand il a sifflé
00:52:47la fin du match.
00:52:48J'étais déçu
00:52:48parce que j'étais tellement
00:52:50content d'être sur la pelouse.
00:52:51un soulagement.
00:53:00D'abord,
00:53:00parce que nous avions marqué
00:53:01et puis une force,
00:53:03mais dans le silence.
00:53:04Non, mais à la mi-temps,
00:53:05moi, j'ai le souvenir
00:53:05qu'il n'y a pas un mot
00:53:06pendant un long moment
00:53:07pour faire redescendre
00:53:08la pression.
00:53:09Et il ne s'était pas
00:53:09passé grand-chose.
00:53:10Il n'y avait juste
00:53:10on ne prend pas de...
00:53:12On reste solide,
00:53:13on ne prend pas de but,
00:53:13on gagne.
00:53:14Vous savez que vous n'alliez
00:53:15pas en prendre un
00:53:16en deuxième période ?
00:53:18Ils n'ont pas eu
00:53:18pas beaucoup d'occasions
00:53:20où pratiquement...
00:53:21Il n'y a pas en deuxième mi-temps.
00:53:22Mais le début
00:53:22de la seconde mi-temps,
00:53:23nous remontons encore
00:53:24notre défense.
00:53:25Il y a encore
00:53:26deux ou trois hors-jeu.
00:53:27C'est-à-dire que Raymond,
00:53:28je m'en souviens,
00:53:29avait dit non, non,
00:53:30surtout pas de reculer.
00:53:32Plutôt aller.
00:53:33Et c'était vraiment...
00:53:34C'était couillu quand même
00:53:35parce que normalement,
00:53:36la tendance,
00:53:36quand tu gagnes un zéro
00:53:37sur ce genre de match,
00:53:38c'est de reculer d'un cran.
00:53:39Après, par contre,
00:53:40moi, j'ai souvenir
00:53:40quand Jocelyn sort
00:53:42que Jean-Pierre rentre,
00:53:44moi, je suis repositionné
00:53:44dans l'axe.
00:53:45Du coup, je me retrouve
00:53:51à courir dans Mondeau
00:53:52pendant courir
00:53:53parce qu'il y avait
00:53:53les ballons qui passaient
00:53:54et cours et cours
00:53:54et tacle et cours
00:53:55et tacle et cours et tacle.
00:53:56Ça criait, il paraît beaucoup.
00:53:57Oui, oui, oui.
00:53:58Parce que c'était...
00:54:00Déjà, tu ne t'entends pas
00:54:01sur un terrain
00:54:01et puis c'était tendu
00:54:02et puis eux,
00:54:03ils ont commencé
00:54:03à allonger les ballons
00:54:04parce qu'ils n'arrivaient pas.
00:54:05Et donc, j'ai souvenir...
00:54:07Jean-Pierre,
00:54:07il avait amené de la vitesse.
00:54:09Oh, putain, je me souviens...
00:54:09Il sent vraiment d'occasion.
00:54:10Oui, oui, oui.
00:54:11Mais j'ai souvenir de...
00:54:13Oh, là, là, c'était long.
00:54:21Marseillais
00:54:21qui avaient fait
00:54:22le déplacement à Munich.
00:54:24C'est la libération.
00:54:25Cette saison sera marquée
00:54:26d'une pierre blanche et noire
00:54:27dans l'histoire de Marseille
00:54:29puisque vous gagnerez
00:54:30cette coupe
00:54:30aux grandes oreilles
00:54:31mais aussi le championnat.
00:54:33Comment se passe la fête,
00:54:34le retour à Marseille ?
00:54:35Messieurs, l'accueil
00:54:36par ses supporters,
00:54:37quels souvenirs ?
00:54:38Est-ce que vous en gardez ?
00:54:38Eric, je le disais
00:54:39en vous présentant,
00:54:40vous êtes le deuxième
00:54:41à présenter,
00:54:42à lever cette coupe
00:54:43sur la pelouse du Vélodrome
00:54:44après Didier Deschamps
00:54:45et vous avez à ce moment-là
00:54:46je crois les jambes
00:54:47qui vacillent un petit peu.
00:54:50Oui, alors,
00:54:51là-bas, oui, oui
00:54:52parce que
00:54:52on ne se rend pas trop compte
00:54:53dans l'euphorie
00:54:56tu ne te rends pas trop compte.
00:54:57Moi, pour moi,
00:54:58le moment le plus émouvant
00:54:59c'est quand on est revenu
00:55:00à Marseille
00:55:00quand on a vu
00:55:01les gens qui nous attendaient
00:55:02à l'aéroport
00:55:03qui nous ont suivis
00:55:04ou qui nous attendaient
00:55:05sur tout le chemin
00:55:05même sur le bord de l'autoroute
00:55:07il y avait des gens
00:55:07qui attendaient
00:55:07l'arrivée au stade Vélodrome
00:55:09et la présentation
00:55:10et moi, c'est à ce moment-là
00:55:11que j'ai failli tomber
00:55:13dans les pommes
00:55:14c'est quand on allait
00:55:15au milieu du terrain
00:55:15pour montrer la coupe
00:55:16et tout
00:55:16et je me souviens
00:55:17que je pleurais
00:55:17comme un con
00:55:19et que j'avais les jambes
00:55:20qui tremblaient
00:55:20parce que pour moi
00:55:22ça représentait
00:55:23ces trucs de dingue
00:55:25je suis arrivé à 80
00:55:26le club venait descendant
00:55:27de la deuxième division
00:55:27le club avait failli
00:55:30disparaître un an après
00:55:31parce qu'il y avait eu
00:55:31un dépôt de bilan
00:55:32j'ai vu arriver
00:55:34Bernard Tapie
00:55:35toutes les stars
00:55:36et tout
00:55:36tous mes copains de l'époque
00:55:37qui ont été dégagés
00:55:38les uns après les autres
00:55:39et moi, je suis resté là
00:55:41le dernier Mohican
00:55:42je parle du principe
00:55:43qu'il y a une grande part
00:55:44de chance
00:55:45à un moment donné
00:55:45et puis je me retrouve
00:55:47avec tous ces mecs
00:55:48qui sont arrivés
00:55:49pour renforcer
00:55:50pour faire gagner
00:55:51et donc tu revois
00:55:54tout ça
00:55:54obligatoirement
00:55:55c'est vrai qu'à Munich
00:55:56pardon
00:55:56c'est vrai qu'à Munich
00:55:57on est entre nous
00:56:00donc finalement
00:56:01on ne saura pas compte
00:56:03l'environnement
00:56:04on ne le voit pas
00:56:05on est toujours
00:56:05dans notre
00:56:06dans notre truc
00:56:07à la campagne
00:56:08notre hôtel à la campagne
00:56:09et par contre
00:56:10effectivement
00:56:10le retour à Marseille
00:56:11est incroyable
00:56:12le retour à Marseille
00:56:13est incroyable
00:56:13et au-delà de ça
00:56:15c'est vrai que la présentation
00:56:16de la coupe au Vélodrome
00:56:17c'est que trois jours après
00:56:18on a un match extraordinaire
00:56:19à jouer contre Paris
00:56:20et là il y a une ambiance
00:56:22mais incroyable
00:56:24dans ce stade
00:56:24plus le match
00:56:25plus le scénario
00:56:26plus les buts
00:56:27enfin ça a été à la limite
00:56:29c'est presque plus fort
00:56:30que la finale
00:56:31ce match à Marseille
00:56:33trois jours après
00:56:34le fameux but de Basile
00:56:35qui était touché par la grâce
00:56:37non mais depuis le mois de décembre
00:56:38on attendait ce match retour
00:56:39vous vous souvenez ?
00:56:40c'est vrai
00:56:40et on ne l'a pas oublié
00:56:42bien sûr c'était trois jours
00:56:44après la finale de Munich
00:56:45mais nous
00:56:47il est dingue ce match
00:56:48parce que tout le monde est carbonisé
00:56:49fou
00:56:50c'est les parisiens
00:56:51qui ouvrent d'ailleurs le score
00:56:52heureusement qu'ils ouvrent le score
00:56:54parce qu'on était tellement
00:56:55que ça nous a piqué au vif
00:56:57parce qu'on était
00:56:57gros gros caractère
00:56:59de cette équipe là
00:57:00et derrière
00:57:01c'était festival
00:57:02avec Jean-Philippe
00:57:03qui fait un machin comme ça
00:57:04Bedi qui fait le truc comme ça
00:57:06et Basile qui fait
00:57:08il n'a jamais tiré aussi fort
00:57:09même avec ses pieds
00:57:10t'imagines ?
00:57:11une jolie gueulante
00:57:12de Franck Sosé
00:57:13pour réveiller tout le monde
00:57:15après ce but parisien
00:57:16alors messieurs
00:57:17maintenant on va parler de la suite
00:57:18bien sûr
00:57:18il y a eu l'exploit
00:57:20malheureusement
00:57:20dans les semaines qui suivent
00:57:22il y a cette affaire
00:57:23qui va éclater
00:57:25à la mi-temps du match
00:57:26du 20 mai
00:57:26entre Valenciennes
00:57:27et l'Olympique de Marseille
00:57:28le défenseur valenciennois
00:57:30Jacques Glassman
00:57:31confie à son entraîneur
00:57:32que Jean-Jacques
00:57:33vous avez
00:57:34joueur de Marseille
00:57:36et Jean-Pierre Bernès
00:57:37directeur général de l'OM
00:57:39vous l'auriez contacté
00:57:40par téléphone
00:57:41la veille de la rencontre
00:57:42en lui demandant
00:57:42un petit peu
00:57:43en demandant
00:57:44aux joueurs valenciennois
00:57:45de lever un peu le pied
00:57:47alors s'il y aura des suites
00:57:48bien sûr
00:57:48judiciaires à cette affaire
00:57:49vous en avez
00:57:50beaucoup souffert
00:57:52Marseille sera
00:57:53rétrogradée
00:57:54en deuxième division
00:57:55par la Fédération française
00:57:56retirera sa licence
00:57:58de dirigeant
00:57:58à Bernard Tapie
00:58:00c'est Monaco
00:58:01qui représentera
00:58:02la France
00:58:03en Europe
00:58:04la saison suivante
00:58:05vous en avez
00:58:06Jean-Jacques
00:58:07je le disais
00:58:07beaucoup souffert
00:58:08de cette affaire
00:58:09évidemment
00:58:11c'était des moments
00:58:12que je ne souhaite
00:58:13à personne
00:58:14mais ça apprend
00:58:17à vivre
00:58:17et j'ai pris
00:58:17mon parti
00:58:18dans cette histoire
00:58:19même si
00:58:21après avoir été
00:58:23champion d'Europe
00:58:24de se retrouver
00:58:24quelques jours
00:58:27en prison
00:58:28c'est choquant
00:58:29quoi
00:58:29mais
00:58:30je crois que
00:58:33tout simplement
00:58:33quand il y a des choses
00:58:35comme ça
00:58:35dans le sport
00:58:36elles peuvent
00:58:38être punies
00:58:40je
00:58:42bien sûr
00:58:44que c'est des moments
00:58:45qui ont été très durs
00:58:46vous savez
00:58:46je relève la tête
00:58:47que depuis quelques années
00:58:49et vous savez comment
00:58:51par le football
00:58:52parce que c'est ma passion
00:58:53et que ça compte
00:58:54énormément pour moi
00:58:55c'est ce qui compte le plus
00:58:56après ma famille bien sûr
00:58:57mais
00:58:57donc
00:58:59c'est
00:59:00vous savez
00:59:01il y a plus grave
00:59:02il y a la maladie
00:59:03il y a la mort
00:59:04il y a des accidents
00:59:05il y a plein de choses
00:59:07comme ça
00:59:07ce qui est
00:59:09ce qui est vraiment
00:59:10vexant
00:59:12et puis ce qui est toujours
00:59:13quand même
00:59:14à l'intérieur de moi
00:59:14c'est après ce titre
00:59:16de se retrouver
00:59:16déjà médiatiquement
00:59:19à l'inverse
00:59:20de ce qu'il s'était passé
00:59:21quelques jours avant
00:59:22et puis à un moment donné
00:59:24aussi quand même
00:59:25j'avais l'impression
00:59:26d'avoir tout Marseille
00:59:27sur les épaules
00:59:28t'as retrouvé seul
00:59:29seul
00:59:30bon
00:59:32c'est
00:59:34c'est vraiment très dur
00:59:35je le souhaite à personne
00:59:36mais
00:59:36comme je vous l'ai dit
00:59:37ça apprend à vivre
00:59:38et
00:59:38j'ai reconnu mes erreurs
00:59:41j'ai
00:59:42j'ai regretté
00:59:43d'avoir
00:59:43ne serait-ce que
00:59:44quelques escaliers
00:59:45d'un escalier
00:59:46et une petite enveloppe
00:59:49c'est peut-être
00:59:49pas grand chose
00:59:50mais ça peut
00:59:51faire beaucoup de mal
00:59:52ça m'a
00:59:52touché vraiment beaucoup
00:59:54heureusement que j'ai une famille
00:59:57formidable
00:59:57et des gens
00:59:58qui m'ont aidé
01:00:00à garder
01:00:01pas la tête haute
01:00:03mais à ne pas sombrer
01:00:04c'est très dur
01:00:05mais grâce au football
01:00:07et par le football
01:00:08avec mon métier d'entraîneur
01:00:09chaque jour
01:00:10est une bénédiction
01:00:11pour moi
01:00:12je me régale
01:00:13même si je suis en Afrique
01:00:14même si je préférerais
01:00:16exercer dans mon pays
01:00:18mais c'est une expérience
01:00:20intéressante
01:00:21et
01:00:21à 52 ans
01:00:23j'ai
01:00:24j'ai
01:00:25la forme
01:00:26et l'état d'esprit
01:00:27bien clair
01:00:28et
01:00:28j'avance
01:00:29j'avance en vie
01:00:30c'était il y a 25 ans
01:00:32et on vous sent quand même
01:00:33aujourd'hui
01:00:33toujours
01:00:34toujours ému
01:00:35toujours très touché
01:00:36par ce qui s'est passé
01:00:36bien sûr
01:00:37bien sûr
01:00:38vous vous êtes senti un peu lâché
01:00:39vous en voulez
01:00:39aujourd'hui
01:00:40j'ai dit que
01:00:41sur le moment
01:00:42que
01:00:43que mon équipe
01:00:45n'était pas une grande famille
01:00:46mais je pensais plutôt
01:00:46à quelques joueurs
01:00:48en particulier
01:00:49surtout ceux que j'avais connus
01:00:50avant
01:00:51donc de Nantes
01:00:53qui n'ont pas été forcément
01:00:55à mes côtés
01:00:57mais
01:00:58personne
01:00:59personne n'a été à tes côtés
01:01:00Jacques
01:01:01je me souviens
01:01:03de cette carte postale
01:01:04que vous m'envoyez de fond
01:01:05Romeux
01:01:05quand je suis
01:01:07dans le camp de prison
01:01:08ben oui
01:01:11ça m'a fait plaisir
01:01:12mais
01:01:12c'est pas ça que je voulais
01:01:14quoi
01:01:15après
01:01:16il faut pas que
01:01:18les gens qui étaient autour de moi
01:01:19je parle de mes coéquipiers
01:01:20se sentent concernés par cela
01:01:24parce que
01:01:24ils n'avaient pas à l'être
01:01:26c'est un manque de caractère
01:01:28pourtant je pense être quelqu'un
01:01:30notamment sur le terrain
01:01:31avec du caractère
01:01:32avant
01:01:33j'ai été trop faible
01:01:35en fait moi
01:01:37si vous voulez
01:01:38à partir du moment
01:01:39où j'avais signé à Marseille
01:01:40d'ailleurs ça
01:01:40ça me rappelle
01:01:41la première fois
01:01:42que je vais chez Bernard Tapie
01:01:43à Rue des Saint-Pères
01:01:45avant de signer
01:01:47il me demande
01:01:47mais pourquoi
01:01:47tu demandes ça
01:01:49mais pourquoi
01:01:49tu veux venir à Marseille
01:01:50je lui dis
01:01:50c'est pour gagner
01:01:51la coupe d'Europe
01:01:51et moi je lui renvoie
01:01:53la question
01:01:53je lui dis
01:01:54mais et vous
01:01:54pourquoi vous me voulez
01:01:55il me dit
01:01:55parce que je préfère
01:01:57que tu casses les autres
01:01:58les autres joueurs
01:01:58que les miens
01:01:59il y avait eu un épisode
01:02:02sur le terrain
01:02:03assez violent
01:02:03sur ma nuit
01:02:04mais effectivement
01:02:06quand j'ai signé à Marseille
01:02:07vous auriez pu me demander
01:02:09n'importe quoi
01:02:09et c'était
01:02:11c'était dans mon
01:02:13dans mon coeur
01:02:14dans mon âme
01:02:15c'était tout ça
01:02:15et j'aurais pu faire
01:02:17n'importe quoi pour Marseille
01:02:18mais Sarah
01:02:19alors il y avait de ces cas
01:02:21mais c'est quand même
01:02:21on le sent chez Jean-Jacques
01:02:23c'est prégnant
01:02:24et chez nous tous
01:02:25parce que c'est un épisode
01:02:26quand même douloureux du club
01:02:27et d'autant plus douloureux
01:02:29pour moi
01:02:30qu'à l'époque
01:02:31avec Jean-Jacques
01:02:31on était souvent ensemble
01:02:33et
01:02:34alors après
01:02:39on est pris dans un tourbillon
01:02:40on est en pleine carrière
01:02:41cette histoire-là sort
01:02:42la saison reprend
01:02:44l'année d'après
01:02:45et nous
01:02:47moi en tout cas
01:02:49je suivais ça
01:02:50au jour le jour
01:02:51et
01:02:52il y a des infos
01:02:54qui arrivent
01:02:54et tu n'es pas lucide
01:02:55et puis c'est un milieu
01:02:56d'égoïste quand même
01:02:57ne nous cachons pas
01:02:58chacun
01:02:59c'est un sport collectif
01:03:00mais où on a chacun
01:03:01notre truc
01:03:02et moi j'ai regretté
01:03:04longtemps
01:03:06de ne pas aller vers Jean-Jacques
01:03:08parce que
01:03:09parce que
01:03:10parce que j'aurais dû le faire
01:03:11parce que
01:03:12parce qu'il a payé cher
01:03:13une erreur
01:03:15qu'il n'avait pas fait seul
01:03:19et
01:03:20et comme il le disait
01:03:23bon moi je vis toujours à Marseille
01:03:24donc quand on parle de 93
01:03:26on parle toujours de NVA
01:03:27et
01:03:28et j'essaie d'être l'avocat
01:03:30de Jean-Jacques
01:03:31quand les gens
01:03:32mais
01:03:32mais je crois qu'il y a
01:03:33beaucoup de gens à Marseille
01:03:34qui ont compris
01:03:34ce qui s'était passé
01:03:35et donc du coup
01:03:36si je n'ai pas fait
01:03:38ce qu'il fallait
01:03:38à ce moment-là
01:03:39j'essaie de le faire aujourd'hui
01:03:40parce que
01:03:40parce que
01:03:41je veux que Jean-Jacques
01:03:42soit réhabilité
01:03:43parce que
01:03:44c'est un gamin
01:03:45qui
01:03:45qui a fait une bêtise
01:03:47et qu'on aurait pu tout se faire
01:03:48si
01:03:48voilà
01:03:50si on avait été
01:03:51dans son
01:03:52dans son
01:03:53dans son
01:03:53dans son
01:03:55dans sa position
01:03:57alors que là
01:03:58je pense
01:03:59que Jean-Jacques
01:04:00c'est un garçon
01:04:01qui est généreux
01:04:02qui s'engage
01:04:03je pense que
01:04:04il a été victime
01:04:05de sa générosité
01:04:06et évidemment
01:04:08trop naïf
01:04:08dans cette situation
01:04:09c'est clair que
01:04:11en arrivant à Marseille
01:04:12bon
01:04:13il avait les yeux
01:04:14qui brillaient
01:04:14il avait l'impression
01:04:15que tout pouvait s'ouvrir
01:04:16je me rappelle
01:04:17Bernard
01:04:18il disait
01:04:19tu vas être international
01:04:20tu vois
01:04:22il le faisait rêver
01:04:23donc je pense que
01:04:24Jean-Jacques
01:04:25a été aveuglé
01:04:25par tout ça
01:04:26il n'a pas su
01:04:27prendre le recul
01:04:28au moment où est arrivée
01:04:29cette situation
01:04:30parce qu'il était encore jeune
01:04:32je ne sais pas quel âge
01:04:32tu avais à ce moment là
01:04:33je pense qu'il était un peu jeune
01:04:35et arrivé dans ce contexte là
01:04:37il n'a pas été capable
01:04:38de gérer
01:04:38et c'est vrai que
01:04:39c'est dommageable
01:04:40pour lui
01:04:41et il en a subi
01:04:42les conséquences
01:04:43trop longtemps
01:04:43alors quelle a été
01:04:45votre réaction
01:04:45messieurs
01:04:46à tous
01:04:46à cette petite phrase
01:04:47de Jean-Pierre Papin
01:04:48justement
01:04:49lâché en août
01:04:5095
01:04:51quand il dit
01:04:52les Marseillais
01:04:52sont trop orgueilleux
01:04:53ils ont gagné
01:04:55contre le grand Milan
01:04:56s'ils devaient en plus
01:04:57apprendre
01:04:58que ce match
01:04:58était truqué
01:04:59c'est votre ancien coéquipier
01:05:00c'est Jean-Pierre Papin
01:05:01qui le dit deux ans
01:05:02après cette finale
01:05:03quelle a été votre réaction
01:05:05à l'époque ?
01:05:06moi j'avoue
01:05:07que ça m'a fait mourir
01:05:08de rire par contre
01:05:08autant il y a des
01:05:10il y a des situations
01:05:15il y a tout ce qui
01:05:16s'était passé
01:05:17après le match
01:05:17bon
01:05:19il n'y a rien à dire
01:05:21il y a eu un procès
01:05:22il a déjà été puni
01:05:23durement
01:05:24autant Jean-Pierre
01:05:25là à la limite
01:05:26d'abord il fallait
01:05:27lui poser la question
01:05:27à lui
01:05:28lui reposer la question
01:05:28ce qu'il a voulu dire
01:05:30et ensuite
01:05:32j'ai plus l'impression
01:05:33que c'est un dépit amoureux
01:05:34qu'autre chose
01:05:35parce que
01:05:36quand tu es un petit peu lucide
01:05:37parce que moi
01:05:38je suis souvent à Paris
01:05:39pour le boulot
01:05:40c'est le running gag
01:05:42des mecs qui ne savent pas
01:05:42quoi dire
01:05:43quand on parle de la Coupe d'Europe
01:05:44donc ils disent
01:05:44ouais non mais
01:05:45vous avez acheté le Milan AC
01:05:46mais les cons qui disent ça
01:05:48s'ils pouvaient se douter
01:05:50de ce que ça représentait
01:05:51d'acheter les joueurs
01:05:52du Milan AC à l'époque
01:05:53je crois qu'à brime de match
01:05:54ce soir-là
01:05:54ils avaient plus
01:05:55par mec
01:05:57que ce que nous
01:05:58on gagnait
01:05:58tous ajoutés
01:06:00donc là
01:06:01il fallait vraiment être con
01:06:02pour
01:06:02et Berlusconi
01:06:05Eric qui était
01:06:05beaucoup plus médiatisé
01:06:06et médiatique à l'époque
01:06:07que Bernard Tapie
01:06:08oui oui
01:06:08en plus
01:06:09pour aller filouter
01:06:10Berlusconi
01:06:11il fallait être malin
01:06:12je pense
01:06:12donc c'est pour ça
01:06:14que je le place
01:06:14sous les dépit
01:06:15les dépit amoureux
01:06:17on va dire
01:06:17de Jean-Pierre
01:06:18ou l'aigreur
01:06:19et peut-être même
01:06:21que
01:06:21les mots
01:06:22on dépensait sa pensée
01:06:23et j'aimerais bien
01:06:25parce que je ne l'ai plus
01:06:26jamais entendu
01:06:27sur ça
01:06:28parce que
01:06:30parce que j'ai trouvé ça maladroit
01:06:31à l'époque
01:06:31merci
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