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  • il y a 7 semaines
Emission TV : Le Vestiaire sur RMC Sport spécial Fabien Barthez (2017)

RMC Sport Site officiel : https://rmcsport.bfmtv.com/

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TV
Transcription
00:00:00Fabien, bienvenue dans le vestiaire.
00:00:02Merci.
00:00:03Un très beau vestiaire, ça sert avec eux.
00:00:05Un plaisir de retrouver la petite bande.
00:00:07Quand on fait gaffe, on est filmé.
00:00:09C'est la première fois qu'on reçoit un champion du monde ?
00:00:12Oui.
00:00:13Quatre champions du monde sur le plateau.
00:00:15Messieurs ?
00:00:16Oui, trois chauves.
00:00:18Avant de commencer, on a passé Gloria Gaynor et Will Soval, l'hymne des Bleus,
00:00:22pendant cette Coupe du Monde 98.
00:00:24Vous ne vous en lassez pas de cette chanson ?
00:00:26Si je ne me lasse pas de cette chanson...
00:00:30Oui, vous tous, messieurs.
00:00:32Parce que là, 98, on est quatre et les gars.
00:00:35Non, ça fait toujours quelque chose quand on l'entend.
00:00:38Après, te dire qu'à un moment ou l'autre, on n'en a pas eu marre.
00:00:40Ce qui est chiant, il faut le dire, il faut le reconnaître.
00:00:43Quand cette chanson, elle arrive, tous les gens se retournent vers toi
00:00:46comme si c'était ta chanson.
00:00:48Ils n'attendent qu'une chose, mais c'est que tu la chantes.
00:00:51C'est ça qui est chiant.
00:00:52Après, tu l'écoutes si chacun...
00:00:54C'est ça qui est un peu...
00:00:55On a l'impression que c'est une autre chanson.
00:00:57Non.
00:00:58C'est un peu votre chanson.
00:00:59C'est vrai.
00:01:00C'est la chanson de Vincent.
00:01:01Oui.
00:01:02C'est Candela.
00:01:03Après, le match de lance, c'était ça, non ?
00:01:04Oui.
00:01:05Vous vous souvenez d'où ça vient ?
00:01:06C'est du match de lance, non ?
00:01:07Oui, je crois que c'est ça.
00:01:08C'est venu du fond du quart et ça a été repris après par l'ensemble des gars.
00:01:13Il a reçu...
00:01:14Gloria Gaynor était venu nous voir à Marseille et il était devenu parrain.
00:01:19Elle l'a bien vendu.
00:01:20Il s'attendait à avoir des royalties, elle lui a filé un statut dégueulasse.
00:01:24Il pensait toucher un chèque, il lui a filé un truc.
00:01:28Merci Vincent.
00:01:29C'était Vincent Candela qui l'écoutait en boucle dans le bus des Bleus.
00:01:33Fabien, qu'est-ce qu'un bon vestiaire pour vous ?
00:01:37Qu'est-ce qu'un bon vestiaire ?
00:01:40Un bon vestiaire, ça vit, ça rigole, ça...
00:01:44Voilà, c'est...
00:01:46Et on va dire, rien ne sort surtout.
00:01:49C'est un bon vestiaire.
00:01:51Un peu comme ici.
00:01:52C'est vrai que ce que tu dis là, il n'y en a pas beaucoup qui l'ont dit
00:01:55parce que c'est vrai que c'est la question qu'on pose à chaque fois à chaque invité,
00:01:58enfin que Sarah pose à chaque fois aux invités.
00:02:00Qu'est-ce qu'un bon vestiaire ?
00:02:01Personne l'a dit, mais c'est vrai que c'est quelque chose d'essentiel
00:02:03que ça reste à l'intérieur du vestiaire,
00:02:05ce qui se produit quand même très rarement
00:02:07parce que ça sort assez souvent les...
00:02:09Surtout maintenant.
00:02:10Il y en a toujours un qui a...
00:02:12Qui a la langue bien pendue.
00:02:14Voilà, qui passe sur un petit coup de fil.
00:02:16Manu...
00:02:17Et c'est rigolo parce qu'on sait qu'il sait toujours.
00:02:19Il fait style, il n'y a rien.
00:02:21Non, j'ai dit Manu, Manu, tu aurais dit un bon vestiaire,
00:02:24c'est un vestiaire qui gagne aussi.
00:02:25Ben oui.
00:02:26Oui, ça va de soi, on va dire.
00:02:28Mais moi je suis beaucoup sur la vie,
00:02:32tout se passe là.
00:02:34Et c'est là où tu apprends à connaître les mecs.
00:02:37Parce que le vestiaire, ce n'est pas que les joueurs,
00:02:39c'est les kinés, les ostéos.
00:02:42Voilà, c'est vraiment une vie.
00:02:45Et voilà, il faut y passer du temps.
00:02:48Il faut y passer du temps.
00:02:49Je commence dans un vestiaire.
00:02:51Il ne faut pas juste arriver, s'entraîner et repartir.
00:02:54Ton meilleur vestiaire, c'est lequel ?
00:02:56De tous les clubs ou sélections,
00:02:58ou même aujourd'hui, vu que j'y suis allé moi dans...
00:03:01Vous avez un vestiaire d'ailleurs, les pilotes ?
00:03:03Ben non, ce n'est pas un genre de vestiaire.
00:03:04Le caramane ?
00:03:05Non mais ça a toujours, on va dire,
00:03:07ça a toujours été sympa dans les vestiaires en général.
00:03:10Je n'ai jamais eu de...
00:03:11J'ai toujours eu de bons vestiaires.
00:03:13Est-ce que vous avez une petite anecdote de vestiaire pour nous, Fabien ?
00:03:16Oh, je n'ai que ça.
00:03:17Vas-y.
00:03:18Et l'émission du Honoré Carre.
00:03:20Vas-y.
00:03:21Tout notre club.
00:03:22Non, mais on va dire, dans les vestiaires, voilà.
00:03:24Comme je vous dis, il se passe...
00:03:26Il se passe de tout après des anecdotes, évidemment,
00:03:29qu'il y en a, mais...
00:03:31Voilà, c'est un peu comme...
00:03:33Je ne sais pas, dans une cour d'école, quoi.
00:03:35On reste bien...
00:03:36Il en faut une, elle ne te lâchera pas autrement.
00:03:38Ouais, il n'y a pas l'insuline parce que...
00:03:40Vous me connaissez bien.
00:03:41C'est pas un truc pour bruit ?
00:03:43Un truc d'avant-match, un truc...
00:03:44Voilà, un joueur...
00:03:45Non mais sinon, une anecdote avec tous les trois présents sur le plateau.
00:03:50Ou l'un d'entre eux.
00:03:51Oh ouais, mais ça...
00:03:52Quoi, de vestiaire ou en général ?
00:03:54Ou en général.
00:03:55Je vous écoute, Fabien.
00:03:59Non, je ne sais pas, c'est...
00:04:01Moi, j'en ai deux d'anecdotes avec lui,
00:04:03mais il y en a une que je ne peux pas raconter à la télé.
00:04:05Enfin, l'émission.
00:04:07Vas-y.
00:04:08Je deviens blanc.
00:04:11Il surfe, mais il ne tombe jamais sur la vague.
00:04:13La première anecdote que j'ai, ce n'est pas vraiment une anecdote,
00:04:16mais avec Fabien, j'ai toujours eu des rapports un peu particuliers.
00:04:20Et je me rappelle un jour où...
00:04:23Souvent, j'allais le voir dans sa chambre et tout, pour fumer des clopes et tout.
00:04:27Et un jour, je rentre dans sa chambre...
00:04:29Ça a bien de fumer ?
00:04:30Et c'était quelqu'un de...
00:04:32Tu étais un peu bordélique, quand même, dans ta chambre ?
00:04:36Ouais.
00:04:37Un petit peu, quoi.
00:04:39Je ne faisais pas trop d'efforts, quoi.
00:04:41Et je me rappelle, quand je suis rentré dans sa chambre,
00:04:44j'avais vu un bas de survêtement par terre, comme ça.
00:04:47Et tu es resté debout ?
00:04:48Et je lui dis, tu ne peux pas ranger ton bas de survêtement,
00:04:50le mettre sur la chaise et tout.
00:04:52Puis il me dit, mais non, c'est un gain...
00:04:54Je gagne du temps, comme ça.
00:04:55Et il se lève de son lit, puis il fait comme ça le matin,
00:04:58je me lève, je fais comme ça.
00:04:59Et je m'enlève, je m'enlève.
00:05:02C'est pragmatique, le gars, tu vois.
00:05:05On va aller s'y aller, comme on dit.
00:05:07Mais la deuxième anecdote, non.
00:05:09C'était après, c'était le soir de la championnat d'Europe,
00:05:12quand on célèbre tout à l'hôtel.
00:05:15Les gars, vous voulez vraiment me faire transpirer ?
00:05:19Je ne sais pas, je ne sais pas avoir un coup de pression avec vous.
00:05:25On va tous vous demander une petite anecdote avec...
00:05:28T'étais où le soir de la finale au coup du monde, en fait ?
00:05:30On était ensemble, on fumait une clope ?
00:05:32Non, le soir, après.
00:05:34Je me suis un peu échappé, comme d'habitude.
00:05:36Ben oui.
00:05:37T'as pas vu ?
00:05:39Comme me disait Dugas, quand t'as Zidane et Barthès à côté,
00:05:43on me rappellerait toujours, t'as du mal, quoi.
00:05:46T'as l'un qui ne parle pas et t'as l'autre,
00:05:48tout d'un coup, tu te retournes, il n'est plus là.
00:05:54Ça, c'est le gardien de but, il est toujours un peu dans son monde.
00:05:58On va à tous vous demander une petite anecdote avec Fabien,
00:06:01mais avant, Christophe, vous l'avez dit, je ne vais pas vous lâcher.
00:06:03Il nous faut une petite anecdote de vestiaire, Fabien.
00:06:07Ah ouais, une petite anecdote de vestiaire ?
00:06:10En Angleterre, comme ça, c'est loin, on ne connaît pas les gens.
00:06:12Ouais, voilà.
00:06:14Vous êtes malin, Christophe.
00:06:16Non, mais il est malin et comme quoi, on va dire, on a toujours ces trucs qui nous rapprochent.
00:06:28Mais c'est vrai qu'en Angleterre, moi, ce qui me faisait un peu halluciner dans les vestiaires,
00:06:31c'était les pizzas après les matchs.
00:06:34Ça, c'est un truc que je n'ai jamais compris.
00:06:36Tu finissais le match, c'est arrivé.
00:06:38Moi, au début, ça m'a...
00:06:41Ça a été supprimé depuis, tu sais.
00:06:43J'imagine, j'espère.
00:06:44Depuis l'épisode Ferguson avec Beckham.
00:06:47Ah, c'était des trucs de poulet qu'il mangeait ?
00:06:49Non, c'est-à-dire, c'était des pizzas volantes.
00:06:51Ah, d'accord, c'était un crampon volant.
00:06:52Ah, c'est un crampon volant.
00:06:53Ah, c'est un crampon volant ?
00:06:54Ah, c'est un crampon volant, ouais.
00:06:55Ah, il s'est pris une bombe dans la tronche ?
00:06:56Ouais, ouais.
00:06:57D'accord.
00:06:58Il a voulu filer un coup de pied et la chaussure a ricoché sur la tête de Beckham.
00:07:07Tu étais à cette anecdote ?
00:07:09Ouais, j'étais, ouais.
00:07:10Je l'avais pile en face.
00:07:11Et alors ? Tu peux nous raconter ?
00:07:12Non, mais c'était fin de match où tu as l'entraîneur qui te rentre dedans
00:07:17et là, il était rentré dans David Beckham, quoi.
00:07:23Il était rentré, nanana, nanana, et au bout d'un moment, il s'est énervé.
00:07:26Il a mis un coup de pied dans un crampon et, en direction de David,
00:07:29il l'a pris en pleine face et ça, il a ouvert l'arcade, quoi.
00:07:33Et, on va dire, tout le monde a été...
00:07:35Tout le monde a...
00:07:36Enfin, il y en a quelques-uns qui ont rigolé, quoi.
00:07:39Mais c'est vrai que Ferguson s'est vraiment trouvé assez mal, quoi.
00:07:43Il s'est excusé ?
00:07:44Ah ouais.
00:07:45En tout cas, il a pris coma énervé ou...
00:07:47Énervé.
00:07:48Après, bon, il s'est passé, comme ça fait, hein.
00:07:50Vous savez comme ça fait, hein.
00:07:51Mais c'est vrai que c'était...
00:07:53Il a été bon.
00:07:54S'il avait voulu faire exprès, impossible d'y arriver, ouais.
00:07:57Ouais, ouais, là.
00:07:58Ben, après, les anecdotes vestiaires, on va dire, il n'y a que ça.
00:08:02On est 24 heures sur 24 dans un vestiaire.
00:08:05Donc, il y en a tellement entre les disputes, les rigolades, la vie d'un vestiaire, quoi.
00:08:12Mais je reviens sur cette histoire où, vraiment, il ne faut pas que ça sorte...
00:08:18Voilà, il y a des trucs...
00:08:19Il ne faut pas que ça sorte parce que...
00:08:20Il ne faut pas qu'il sortira.
00:08:21Il n'y a que ce qu'on veut qu'il sortira.
00:08:23Oui, vous voulez voir un moyen d'anecdotes ?
00:08:25Avec Fabien ?
00:08:26Je ne suis pas vraiment d'anecdotes.
00:08:27Je ne suis pas vraiment d'anecdotes.
00:08:29Moi, c'est son arrivée, puisqu'on a fait le Charity Shield ensemble.
00:08:33C'était son premier match en Angleterre, je crois, avec Manchester.
00:08:37Mais voilà, je l'avais vu après le match.
00:08:39J'ai souhaité bonne chance pour sa carrière en Angleterre.
00:08:42Mais moi, c'est une action de jeu avec l'équipe de France.
00:08:46Je crois que c'était au Stade de France.
00:08:48Je lui fais une passe en retrait et il veut dégager.
00:08:51Je le reverrai toujours.
00:08:52En fait, tout s'est passé en microsecondes.
00:08:55C'était long, c'était super long.
00:08:57Et il veut dégager, il loupe le ballon.
00:08:59Et tu vois la balle qui va pour entrer dans le but, quoi.
00:09:02Et je me dis, putain, mais c'est con, c'est moi qui a un but contre mon camp, tu vois.
00:09:05Et je me rappelle toujours la frappe et il déchire parce qu'il y a un rebond.
00:09:08Et il s'est passé à ça du poteau, quoi.
00:09:11Et je l'ai regardé et il m'a regardé, il m'a fait, c'est comme ça.
00:09:16C'était pas plus grave que ça.
00:09:18Si on aurait été dedans, je crois qu'on aurait été quand même, c'est comme ça.
00:09:21Je ne pense pas.
00:09:23Moi, j'ai toujours...
00:09:25Quand on est défenseur central, on aime être en sécurité.
00:09:30Et puis, on a un lien particulier.
00:09:31Il y a un lien particulier.
00:09:32Le gardien et son défenseur central, c'est...
00:09:34Il y a toujours, que ce soit avec Marcel ou avec Lolo,
00:09:37et avec Fabien, il y a beaucoup de communication.
00:09:41Fabien, c'est quelqu'un qui parlait beaucoup sur le terrain, qui communiquait beaucoup.
00:09:44Donc, il voulait énormément le ballon.
00:09:47On avait peur qu'il nous le rende dans des conditions délicates.
00:09:50Mais c'était quelqu'un qui aimait jouer.
00:09:52Et donc, il parlait énormément au niveau du replacement.
00:09:55Donc, il y avait toujours une communication spéciale.
00:09:57Et c'est quelqu'un sur qui tu pouvais compter.
00:10:00Enfin, tout le monde l'a vu, sa carrière l'a montré.
00:10:02Mais on sentait une grande aisance, une grande confiance.
00:10:05Et ça vous rassure quand vous jouez derrière.
00:10:08Vous rigoliez parfois sur le terrain ?
00:10:09Il vous faisait quelques blagues aux défenseurs ?
00:10:11Ouais, je me rappelle...
00:10:12Non, pas quelques blagues aux défenseurs.
00:10:13Mais c'est vrai que j'ai une photo ou...
00:10:17J'ai une super photo de Fabien qui m'arrose avec une bouteille d'eau contre le Danemark.
00:10:21Parce que je devais être tout rouge.
00:10:22Il faisait super chaud.
00:10:23Et il est dans ses buts.
00:10:25Et il m'arrose.
00:10:27Puis moi, souvent, on m'a demandé...
00:10:29Je peux vous faire le bisou sur la tête ?
00:10:31Je dis, mais c'est pas moi.
00:10:32C'est Lolo et Fabien.
00:10:33Et dans la rue, il y a deux mois, il y a un mec qui m'appelle.
00:10:36Il me fait, oh, Barthez !
00:10:38Et je réponds pas.
00:10:39Barthez !
00:10:40Et le mec, il fait, quel enculé ce Barthez !
00:10:44Je vais pas y appeler Fabien.
00:10:46Je dis, Fabien, mec, t'es très très enculé.
00:10:48Après, je me suis retourné, j'étais lui dire bonjour.
00:10:50Non, mais c'est vrai qu'on rigolait sur le terrain.
00:10:52On va dire, c'est le football, c'est le sport.
00:10:55On va dire, c'est un bonheur d'être là, quoi.
00:10:57Donc, c'est pour ça que moi, j'ai toujours eu un peu cette banane.
00:11:00Parce que c'était que du pur plaisir.
00:11:02Tout en étant, attention, sérieux ou...
00:11:04Mais décontracté.
00:11:06Non, c'est pas être...
00:11:09J'appelle pas ça être décontracté.
00:11:11J'appelle ça être heureux, quoi.
00:11:12Moi, j'étais sur un terrain, j'étais super heureux.
00:11:15J'étais joyeux, quoi.
00:11:17Comme...
00:11:18Voilà, j'étais un gamin sur le terrain.
00:11:19C'était du pur plaisir, quoi.
00:11:21T'as le même plaisir, le fait de conduire aujourd'hui ?
00:11:23Tout à fait, ouais.
00:11:24Ouais, tout à fait.
00:11:25Je suis...
00:11:26Tu retrouves les mêmes sensations dans la préparation mentale, tout ça, le stress, tout...
00:11:30Ouais, tout pareil.
00:11:31Ouais ?
00:11:32Ouais.
00:11:33Et c'est, on va dire, c'est exactement...
00:11:35Voilà...
00:11:36Voilà...
00:11:37Parce que là, tu risques ta vie, quand même, en voiture.
00:11:39Ouais...
00:11:41Ouais...
00:11:42Mais s'il commence à y penser, il arrête.
00:11:44Ouais, c'est tout...
00:11:45Non, mais si tu commences à...
00:11:46Mais il faut y penser aussi, parce que pour faire gaffe, mais c'est pas ça.
00:11:50On va dire, t'avais ce moment de...
00:11:52Moi, le moment de pression, je l'avais, on va dire, en partant de l'hôtel.
00:11:57Ouais, jusqu'au stade.
00:11:58Jusqu'au stade, un peu dans les vestiaires.
00:12:00Et là où je...
00:12:02Où vraiment, je lâchais tout, j'oubliais tout, c'était quand j'allais m'échauffer.
00:12:06Voilà.
00:12:07Donc, on va dire que là, je retrouvais mon élément, quoi.
00:12:09Là, vraiment, j'étais bien.
00:12:11Et là, c'est pareil ?
00:12:12Et là, c'est pareil dans la voiture.
00:12:13C'est-à-dire que quand tu rentres dans la voiture, tu...
00:12:15Quand je rentre dans la voiture, voilà, ça y est, tu...
00:12:18Ça y est, là, t'es bien, t'es dans ton...
00:12:20T'es dans ton baquet.
00:12:21T'es vachement concentré.
00:12:22Ouais.
00:12:23Parce que la dernière fois que je t'ai vu, on était ensemble, t'étais...
00:12:25Voilà...
00:12:26Et puis, dès que tu rentres dans le truc, bam, t'es...
00:12:28Ouais, oui, tu...
00:12:30Ouais, tu te concentres sur le sujet, quoi.
00:12:33Voilà.
00:12:34Mais tout, ça m'arrive aussi en voiture de discuter avec les ING, de temps en temps,
00:12:38et balancer une petite...
00:12:40Une petite vanne.
00:12:41Une petite vanne.
00:12:42Ou des fois même m'énerver, comme...
00:12:44Tu sais que je pouvais...
00:12:45Oui, oui, on sait.
00:12:46On s'en est mis quelques-unes.
00:12:48Oui, oui.
00:12:49Mais...
00:12:50Vous vous êtes déjà engueulé ?
00:12:52Oui.
00:12:53Mais souvent.
00:12:54Tous, là, tous les quatre.
00:12:55Bah oui.
00:12:56Non, je crois qu'avec du gars, moi, je me suis...
00:12:57Je me suis jamais engueulé avec toi.
00:12:58Non.
00:12:59Non.
00:13:00Non, t'étais trop loin.
00:13:01T'étais trop loin.
00:13:02Puis t'étais trop beau, on ne pouvait pas t'engueuler.
00:13:03C'est même pas ça.
00:13:04C'est-à-dire que je me suis rarement engueulé avec quelqu'un.
00:13:06Non, moi, je me suis pas engueulé avec toi.
00:13:07Je me suis engueulé avec Chris.
00:13:08Bah, on a trouvé quelqu'un en équipe de France avec qui je me suis engueulé.
00:13:10Alors, pourquoi tu faisais la gueule tout le temps ?
00:13:13Ouais.
00:13:14Parce que j'étais heureux, mais tu voulais pas entrer.
00:13:15Et c'est Manu, toujours.
00:13:17Mais souris un peu Manu.
00:13:18Souris, merde.
00:13:19Manu, on t'aime.
00:13:20On t'aime.
00:13:21On t'aime.
00:13:22On t'aime.
00:13:23On t'aime.
00:13:24Tout le monde vient de Bordeaux, tu vois.
00:13:25Mais non, mais on t'aime Manu.
00:13:26Punaise.
00:13:27Mais il est spécial, il est spécial.
00:13:28On le connaît.
00:13:29C'est son côté spécial.
00:13:30Putain, on a arrêté avec ça.
00:13:31Mais écoute...
00:13:32On va pas vous lâcher.
00:13:36On a encore des cheveux.
00:13:38Vas-y Sarah.
00:13:39Non, non, Christophe, j'allais vous demander si vous aviez une petite anecdote ou un souvenir
00:13:44avec Fabien.
00:13:45Non, mais j'en ai plein.
00:13:46En plus, avec Fabien, on faisait partie...
00:13:47Forcément, il y a des petits groupes qui se créent.
00:13:50Voilà, on faisait partie du groupe proche.
00:13:52Donc, on était très, très souvent ensemble avec Vincent, avec Lolo Blanc, avec Zizou.
00:13:56Voilà.
00:13:57Donc, on était un groupe souvent très, très, très, très proche.
00:13:59Mais moi, ce qui m'a frappé, ce qui m'a toujours frappé chez Fabien...
00:14:02Parce que Gardien, c'est quand même particulier.
00:14:04C'est quand même un poste très particulier où les mecs, je vais pas te dire qu'ils sont
00:14:07un peu perchés, mais...
00:14:08Mais ils sont à part, quoi.
00:14:09Quand tu fais toute ta carrière à te jeter dans la boue où il pleut, là où le mec,
00:14:12il met son pied, toi, il faut mettre ta tête où t'es...
00:14:14C'est quand même un poste très, très particulier.
00:14:16Où tu sais que la connerie que tu vas faire, eh bien, tu vas prendre un but.
00:14:19C'est psychologiquement quand même un job.
00:14:21Et moi, ce qui m'a toujours frappé chez Fabien, c'est sa tranquillité, sa zénitude à l'événement.
00:14:29Entre guillemets normal, qui est pas très grand. Alors, il avait une capacité...
00:14:32Moi, j'ai...
00:14:33Ça m'a toujours interpellé le travail du gardien, parce que je trouve que c'est tellement à part.
00:14:37Et pourquoi ce gardien a été considéré comme le meilleur, et pourquoi il était plus fort que les autres.
00:14:41Alors, je sais pas si je me trompe ou pas, mais j'avais toujours l'impression, moi,
00:14:44que t'avais une vision des choses, une anticipation, beaucoup plus que les autres.
00:14:48Moi, c'est ça qui me... Alors, désenvoler, t'en faisais comme tous.
00:14:51Mais j'avais toujours l'impression que t'avais un temps d'avance sur les autres.
00:14:54Mais surtout, je t'ai jamais senti...
00:14:56On l'a vu avec le match, la Marseillaise contre l'Islande, où t'es en train de rire avec Lisa.
00:15:03T'as toujours été comme ça. C'était une façade, ou c'était...
00:15:07Ou comme tu disais tout à l'heure, il y a eu une demi-réponse, tu vois.
00:15:11C'était juste parce que t'étais heureux d'être là, et tu te projetais pas dans un truc...
00:15:15Au-delà de ça, quoi. Tu dis, voilà, moi je suis bien, je suis heureux, je fais mon truc.
00:15:20Ouais, moi c'est ça, moi je suis bien, je suis heureux là. Je joue, je m'amuse.
00:15:23Je me suis amusé pendant, on va dire, je me suis amusé de l'âge où j'ai commencé le foot sérieusement, de 15 ans à 36 ans.
00:15:30Mais t'as jamais connu, ressenti cette pression, que ce soit à Marseille, à Manchester, te dire...
00:15:34Tu veux la pression quand même, tout ce qu'on a, la peur de l'échec, la peur...
00:15:37J'ai l'impression que t'as jamais ressenti ce truc-là.
00:15:40Non ? Ou c'est...
00:15:42Mais quand même...
00:15:43Tu ressentais la pression, mais il avait cette personnalité qui lui permet de canaliser tout ça, parce que...
00:15:48Je pense que...
00:15:49La pression, je l'avais, la pression.
00:15:51Euh...
00:15:52On va dire, avant...
00:15:54Voilà, comme je te dis, ce fameux trajet là.
00:15:56Ce fameux trajet où la veille du match, je me faisais des nuits blanches quoi, je dormais pas.
00:16:01Ah ouais ?
00:16:02Ouais, je me refaisais le match, je me refaisais des situations, des actions, je...
00:16:06Voilà.
00:16:07Mais je sais pas, c'est dès que je rentrais sur...
00:16:10Et...
00:16:11Il me vient une anecdote quand il dit ça.
00:16:13C'est un truc de fou.
00:16:14Voilà.
00:16:15Il va rentrer en spiritue.
00:16:16Il ne pense pas ce qu'encore.
00:16:17Non, c'est...
00:16:19Voilà, dès que je rentrais sur le terrain, vraiment, c'était...
00:16:22Putain.
00:16:23Et puis, je voulais...
00:16:24Après...
00:16:25Après, voilà, sur...
00:16:26Voilà, j'ai pas un gabarit.
00:16:28C'est vrai que la plupart des gens, quand ils me voient, ils me disent, mais vous êtes bien petit.
00:16:31Vous n'êtes pas...
00:16:32Bah, moi, c'est l'inverse.
00:16:33Ouais, vous êtes grand, hein, pour un petit.
00:16:35Ouais, moi, c'est ce qu'on m'a dit la dernière fois.
00:16:36On m'a dit, putain, quelle caisse...
00:16:37Pardon.
00:16:38Pardon.
00:16:39Quelle caisse, Manu Petit ?
00:16:40Manu Petit.
00:16:41Ouais.
00:16:42Ouais, je vous l'avais dit.
00:16:43C'est...
00:16:44C'est un gaillard, quoi.
00:16:45Et...
00:16:46C'est vrai que moi, la plupart du temps, on m'a toujours dit, mais vous...
00:16:50Vous n'êtes pas...
00:16:51Vous n'êtes pas grand, vous n'êtes pas costaud.
00:16:53Bon, tu verrais pas, excusez-moi, mais...
00:16:55Non, mais quand tu vois le petit Lopez de Nuyon...
00:16:58Ouais, et c'est là où je vais venir sur le poste...
00:17:00Sur le rôle du gardien, quoi.
00:17:01On va dire, pour moi, un gardien, c'est...
00:17:04Voilà, on s'est tous plongés, on s'est tous attraper le ballon.
00:17:07Tout se fait dans le timing et l'anticipation, c'est là où tu fais la différence.
00:17:11C'est, on va dire, le rôle du gardien...
00:17:14C'est comme le dernier défenseur.
00:17:17On va dire, le tacle, c'est le dernier recours.
00:17:19Le plongeon, c'est le dernier recours.
00:17:21Donc, nous, voilà, mon rôle, c'était...
00:17:24J'étais souvent dans ton cul, hein.
00:17:25Ouais.
00:17:26C'était, voilà, couper l'action le plus haut possible.
00:17:28Pas littéralement, hein.
00:17:29Voilà pourquoi...
00:17:30C'était...
00:17:31Quand le ballon passait dans mes 18, il fallait que je l'attrape, quoi.
00:17:33Ouais.
00:17:34C'était...
00:17:35C'est ça, pour moi, le rôle de gardien, quoi.
00:17:37C'est pas...
00:17:38Non, mais en plus, t'étais joueur, quand même.
00:17:39C'est pour ça que tu préfères Hugo Lloris comme gardien français,
00:17:42parce que tu trouves que c'est celui qui te ressemble le plus ?
00:17:44Tout à fait.
00:17:45Ouais, ouais.
00:17:46Hugo est vraiment dans cet état d'esprit.
00:17:51Et...
00:17:52C'est pour ça que j'adore ce gardien, quoi.
00:17:55La seule différence entre Fabien et Hugo, c'est que...
00:17:59Moi, je pense que Fabien était un peu plus tête brûlée qu'Hugo.
00:18:02C'est-à-dire que quand Fabien anticipait, dans sa décision, dans son analyse,
00:18:06d'aller à l'encontre d'un joueur ou de couper une trajectoire comme ça,
00:18:09il allait à 200%.
00:18:11Quitte à mettre un tampon.
00:18:12Ah ouais, mais non, mais on va dire quand il va, t'y vas.
00:18:15Ouais.
00:18:16Moi, je t'ai vu combien de fois mettre des tampons à l'attaquant, quoi.
00:18:18Alors qu'aujourd'hui, ce sont les gardiens qui prennent des tampons, la plupart du temps.
00:18:21Je suis pas forcément d'accord avec toi.
00:18:22Hugo, moi, je l'ai vu à ses débuts, quand il a signé à Tottenham,
00:18:26où tu te dis, pfff, je sais pas s'il va réussir en Angleterre.
00:18:29Le mec, il est rentré, il est rentré dans tout le monde.
00:18:31Il a...
00:18:32Non, mais Hugo, il y va au carton.
00:18:34Non, je suis d'accord avec Franck.
00:18:35Il y va au carton, Hugo.
00:18:36Ouais.
00:18:37Et je reviens et j'étais pas tête brûlée, quoi.
00:18:40On va dire, c'était...
00:18:41Même quand je faisais un crochet, c'était pas pour m'amuser, quoi.
00:18:44Le crochet, pour moi, c'était ce qu'il y avait de plus efficace
00:18:48pour essayer de relancer le plus proprement possible, le plus...
00:18:52Voilà.
00:18:53De temps en temps aussi, j'ai tapé en touche.
00:18:55Non, mais rappelle-toi l'action, c'était contre l'Italie.
00:18:58Quand tu arrives, c'est l'Italie ou c'était contre le Brésil ?
00:19:03On a quoi ?
00:19:04Contre le Brésil ?
00:19:05Ou il défense Ronaldo ?
00:19:06Ouais.
00:19:07Non, je sais plus quel joueur c'était.
00:19:09C'était l'Italie.
00:19:10Il me semble où t'attrapes...
00:19:12C'est pas Del Piero que t'attrapes ?
00:19:13Sur une sortie aérienne et t'as tes fesses qui viennent un petit peu à l'image
00:19:17de ce qui s'est passé, la Coupe du Monde...
00:19:19Schumacher ?
00:19:20Entre Schumacher et...
00:19:21Et Battiston.
00:19:22Et Battiston.
00:19:23Un quart de finale face à l'Italie, il y a déjà eu cette séance de tir au but
00:19:26où on vous voit, Fabien, souriant, décontracté avant de prendre votre place dans les buts,
00:19:31capacité à résister à la pression et après, au final, ce tampon sur Ronaldo contre le Brésil.
00:19:36Oui, mais le sourire, il sait très bien que de toute façon, il peut jouer de ça.
00:19:44Oui, parce que qui a la pression ?
00:19:46C'est le gardien qui a la pression.
00:19:47C'est pas le gardien, je veux dire, c'est le tireur qui a la pression.
00:19:49Parce que quand on se place à 9m50, c'est quand même plus facile pour le tireur de marqué
00:19:55que pour un gardien d'arrêter, en toute logique.
00:19:57Donc lui, il peut jouer un coup où il fait le mec décontracté face à un mec qui a une pression extraordinaire
00:20:03à tout un pays derrière lui.
00:20:04S'il peut en arriver 1 sur les 5, il a gagné sa roulette russe, on va dire.
00:20:10Donc il était parfait dans ce rôle-là où moi je l'ai toujours vu souriant
00:20:15parce qu'il savait qu'il n'avait rien à perdre, même s'il le jouait à fond.
00:20:18C'est très bien que Fabien jouait tout à fond.
00:20:20Il souriait, mais il jouait à fond.
00:20:22Et je trouve que contre l'Italie, il a bien fait.
00:20:25Genre même le mec qui ne sait pas que c'est terminé et qu'il a gagné.
00:20:29Non mais ça, tu vois, je reviens sur ça.
00:20:35Ça, ça veut dire que je suis vraiment dans mon truc.
00:20:37Tu t'entends ton truc.
00:20:38Tu vois, je suis concentré sur mon sujet parce que je sais ce que je vais faire.
00:20:42Après, j'ai cette décontraction.
00:20:44Mais effectivement, comme tu dis, moi, juger un gardien sur les tours au but,
00:20:48ça, ça m'a toujours...
00:20:50Je n'ai jamais rien compris.
00:20:52Quand on dit que c'est un super gardien, il arrête des pénaux.
00:20:54Pour moi, un pénalty, quand le gardien l'arrête, c'est qu'il est mal frappé.
00:20:57Ce n'est pas le gardien qui l'arrête.
00:20:59C'est pas le gardien qui l'arrête.
00:21:00Des fois, tu peux partir du bon côté.
00:21:01Non, mais s'il est bien frappé, tu pars du bon côté.
00:21:03Non.
00:21:04Tu frappes fort à terre pour aller la chercher.
00:21:05On va dire, il est bien frappé.
00:21:06Même si tu pars avant, tu ne la chopes pas.
00:21:08Tu ne peux pas la choper.
00:21:11Et d'ailleurs, j'avais vu un documentaire sur une chaîne, on ne peut pas le dire.
00:21:16Non.
00:21:17Il y avait eu un truc comme ça où ils avaient fait sur les pénaltys.
00:21:19Qui s'appelle le pénalty, ce documentaire.
00:21:21Ah oui, exactement.
00:21:22Donc, on voit des scientifiques qui étudient le pénalty.
00:21:25Et on va dire les témoignages.
00:21:28Et donc, il y a le témoignage de Copque,
00:21:31qui raconte ces deux séances de pénalty à différentes Coupes du Monde.
00:21:35Donc, première Coupe du Monde, on lui dit, on lui donne l'affiche, voilà les tireurs.
00:21:40Regarde comme ils tirent.
00:21:42OK ?
00:21:44Qu'est-ce qui se passe ? Ils se font sortir.
00:21:46La Coupe du Monde d'après, il y a exactement la même chose.
00:21:49Et là, il dit, je ne veux pas savoir, je ne veux rien voir.
00:21:51Voilà.
00:21:52Parce que c'est un truc qui doit venir de…
00:21:54C'est un feeling.
00:21:55De toi-même.
00:21:56C'est un feeling.
00:21:57Alors après, tu as des scientifiques qui t'expliquent qu'il faut regarder la hanche.
00:22:00C'est le placement de la hanche soi-disant qui donne la direction du ballon.
00:22:03Bon, il faut s'appeler…
00:22:06Comment il s'appelait ?
00:22:07Steve Austin.
00:22:08Steve Austin, ouais.
00:22:09Surtout que maintenant, les mecs ne savent même pas où ils vont tirer avant puisqu'ils
00:22:12jouaient avec le gardien maintenant.
00:22:13C'est super compliqué pour moi.
00:22:14Donc, un pénalty, c'est vraiment, on va dire, moi je dis bravo aux joueurs quand
00:22:19ils mettent un pénalty.
00:22:20Moi, ça m'est arrivé une fois de tirer un pénalty en Coupe de France.
00:22:25Quand j'étais revenu à Marseille contre Strasbourg, là où j'ai eu la pression.
00:22:29Et le gardien m'avait facilité la tâche, c'était Richard Dutruel.
00:22:33Il est parti avant ?
00:22:34Non, il s'était positionné comme l'avait fait une fois Landro.
00:22:36Ah, il s'est mis un peu à gauche à droite.
00:22:38Ah ben alors là, c'est…
00:22:40Tu frappes le grand ouvert.
00:22:41Tu frappes le grand ouvert si tu frappes suffisamment fort.
00:22:43Il peut faire ce qu'il veut, il peut faire à 3 mètres, le mec ne la choppera jamais.
00:22:47Donc, il m'avait facilité la tâche.
00:22:49Mais moi, je dis bravo aux joueurs, surtout quand on arrive plus ça monte, plus la pression monte.
00:22:55Moi, je dis bravo aux joueurs de champs quand ils mettent un pénalty.
00:22:57Moi, je dis bravo à un gardien quand il arrête.
00:22:59La cage est très petite d'un coup.
00:23:02Manu ?
00:23:04Je crois que vous aviez une anecdote avec Fabien.
00:23:06Elle entend tout.
00:23:08Ouais, tu ne l'as pas lâché le truc.
00:23:10Tu ne te rappelles plus ?
00:23:11Si.
00:23:12C'est pour ça que c'est la meilleure.
00:23:13C'est pour ça que c'est la meilleure.
00:23:14King Cup au Japon.
00:23:15Merci Christophe.
00:23:16Tu te rappelles en 1995 ?
00:23:17Mon premier match.
00:23:19C'était ma première sélection.
00:23:21Sans déconner.
00:23:22J'avais jamais joué.
00:23:24T'avais pleuvé là, contre l'Australie.
00:23:26Tu te rappelles qu'il y a eu le trombe de honteur ?
00:23:28Ouais.
00:23:29On était chambre là, on a à côté de l'autre.
00:23:31Tu t'en souviens ?
00:23:32De quel match ?
00:23:3326 mai 1994.
00:23:35Ah oui, c'est là.
00:23:36La King Cup.
00:23:37Quand est arrivé le soir même à l'hôtel ?
00:23:39Première sélection pour vous, Fabien.
00:23:41Première sélection aussi.
00:23:42Tu te rappelles le soir même à l'hôtel ?
00:23:43Il y a eu une petite souris.
00:23:44Moi je suis dans la chambre, tranquille.
00:23:46Et d'un seul coup, Fabien est dans la chambre à côté.
00:23:49Et j'entends…
00:23:50Moi je m'en souviens très bien.
00:23:52Moi aussi.
00:23:53J'entends la voix de l'hôtel dans les couloirs en japonais.
00:24:00Ça bouge un peu.
00:24:01Qu'est-ce qui se passe ?
00:24:02Tu sais, je suis bien japonais.
00:24:03T'as vu ?
00:24:04T'as forme olympique.
00:24:05T'as vu ?
00:24:06Excusez-nous, amis japonais.
00:24:07Je me mets au bord de la fenêtre et je vois la tour qui fait comme ça.
00:24:12Et je vois des gens courir, des fourmis partout.
00:24:15Alors moi je me dis, c'est quoi ce délire et tout ?
00:24:17Je me dis, il y a un truc qui se passe.
00:24:18Donc je vais frapper dans la chambre de Fabien.
00:24:20Non, il y avait des portes communicantes.
00:24:21Et il m'ouvre.
00:24:22J'ai dit, t'as vu le tremblement de terre ?
00:24:25Il me dit, j'étais en train de faire des plongeons dans le lit.
00:24:29Avec des allumés dans cet écran.
00:24:32Tu sais qu'est-ce qui s'est passé ?
00:24:34Je sais pas.
00:24:35Je sortais de la douche et j'étais crevé.
00:24:37Je me jette dans le lit comme ça.
00:24:39Et au moment où je me jette, d'accord, il y avait une espèce d'arbre.
00:24:43Et ça a bougé dans la piole.
00:24:44T'as cru que c'était toi ?
00:24:45T'as cru que c'était toi ?
00:24:46J'ai cru que c'était moi.
00:24:47Et moi je croyais que c'était lui.
00:24:48C'est pour ça que j'ai joué.
00:24:49Mais effectivement, il y avait une petite secousse.
00:24:51C'est un...
00:24:52Tu t'en souviens de ça ?
00:24:53Ah ouais, je m'en souviens.
00:24:54Un tremblement de terre.
00:24:55C'est un de tout, Manny.
00:24:56Ah ouais ?
00:24:57C'est un de tout.
00:24:58Vraiment de tout.
00:24:59De tout, de tout.
00:25:00Commencez à transpirer, Fabien.
00:25:02Et de tous les déplacements qu'on a fait, les gars.
00:25:05On va y revenir, justement.
00:25:07On sait, on sait, on sait.
00:25:08Messieurs, bestiaires spécial champions du monde 98, on a la chance d'avoir avec nous
00:25:13donc quatre des principaux acteurs de cette épopée de l'équipe de France.
00:25:17Avant même le coup d'envoi de cette Coupe du Monde, il y a d'abord cette fameuse liste élargie des Méjaquet.
00:25:22Le 5 mai 1998, le sélectionnaire de l'équipe de France annonce une liste de 28 joueurs.
00:25:27Annonce qui provoque un peu l'irritation de certains médias qui s'attendaient à une liste définitive.
00:25:31Six joueurs vont être renvoyés chez eux.
00:25:34Manu, à votre poste, vous étiez en balottage notamment avec Pierre Lègle et Sabri Lamouchi.
00:25:38Comment est-ce que vous l'avez vécu ?
00:25:40Il y avait Martin aussi.
00:25:42Il y avait des joueurs qui étaient performants à cette époque-là, qui avaient des caractéristiques différentes.
00:25:47Et moi, je ne remenais pas large parce que je revenais en odeur de santé, en équipe de France.
00:25:53J'avais connu quelques années un petit peu compliquées où j'étais plus sélectionné.
00:25:57Et donc, même si je sortais d'une titre de champion de France avec Monaco et d'un double avec Arsenal,
00:26:06je pense que par rapport à mes coéquipiers, j'avais deux qualités probablement que les autres n'avaient pas.
00:26:13C'est que j'étais polyvalent, je pouvais jouer à quatre postes différents et que j'étais gaucher.
00:26:18Et c'est vrai que Pierre ou Martin, ces garçons-là n'étaient pas spécialement gauchers, même s'ils avaient d'autres qualités que je n'avais pas.
00:26:28Pierre Lègle, oui.
00:26:29Exactement, oui.
00:26:30Donc, je pense que ce que j'ai fait aussi avec Arsenal sur la continuité de Monaco sur le titre,
00:26:36je pense que ça a convaincu aussi Aimé Jacquet.
00:26:38Même s'il y avait quand même une campagne de presse comme quoi il ne fallait pas me prendre.
00:26:42Que j'étais ingérable, que je pouvais péter.
00:26:46Spécial !
00:26:48Le 22 mai 1998, à Clarefontaine, la liste des 22 joueurs est finalement annoncée par Aimé Jacquet.
00:26:55Messieurs, vous aviez croisé, vous, les regards des joueurs qui n'ont pas été retenus, ceux qui sont rentrés.
00:26:59Nicolas Anelka, on les a vus tout à l'heure sur les photos.
00:27:01Nicolas Anelka, Ibrahim Ba, Martin Djetou, Pierre Lègle aussi, Sabri Lamouchi et Lionel Letizi.
00:27:06Vous les aviez croisés à leur départ du château de Clarefontaine ?
00:27:09Moi, non.
00:27:10Moi non plus.
00:27:11Les gars, vous avez croisé ?
00:27:13Non, vous vous rappelez, on était dans la salle du billard en attendant.
00:27:17Vous vous rappelez ou pas ?
00:27:18Ah oui.
00:27:19Je m'en rappelle de tout, les gars.
00:27:20Ah oui, oui, c'est vrai.
00:27:21C'est la salle du billard.
00:27:22Il y avait à chaque fois les joueurs et c'était un petit peu les émissions pourries qu'on voit à l'heure actuelle à la télé.
00:27:29On enferme des gens dans une maison et on leur annonce qu'ils doivent se casser.
00:27:34Donc c'était un peu ceci.
00:27:36C'est un peu la télé-réalité ?
00:27:38C'est génial.
00:27:39Et sans le savoir, on a fait des précurseurs de la télé-réalité.
00:27:42Ils ont fermé dans un château.
00:27:43C'est ça ?
00:27:44Non mais quand c'est comme ça, tu ne veux pas les croiser les mecs.
00:27:48C'est délicat quand même.
00:27:49Tu ne veux pas les croiser.
00:27:50Je ne sais pas quoi leur dit.
00:27:51Tu leur dis quoi ?
00:27:52J'avais Sabri.
00:27:53Enfin, j'avais vu Sabri.
00:27:54Mais bon, après, ça reste délicat quand même.
00:27:57Tu ne sais pas les mots.
00:27:58Je ne veux pas dire que tu culpabilises parce que tu es heureux.
00:28:00Toi, tu as un smile.
00:28:01Et les mecs, ils sont effondrés.
00:28:05C'est compliqué.
00:28:06Tu n'as pas envie de les croiser.
00:28:08Et je pense qu'eux, ils n'ont pas envie de te croiser non plus.
00:28:10Je pense qu'ils n'ont qu'une envie.
00:28:11Ils n'ont plus d'envie.
00:28:12C'est partir dans la minute.
00:28:13Ils sont parés vite.
00:28:14Je ne peux même pas imaginer ce qu'ils ont dû ressortir au soir du 12 juillet.
00:28:20Parce que ça te change une vie.
00:28:22Bien sûr.
00:28:23Ils ne sont pas les seuls.
00:28:24Oui, bien sûr.
00:28:26On le sait messieurs.
00:28:27Mais Jacquet était un peu contesté à l'époque.
00:28:29Cette campagne de critique menée par certains médias au premier semestre 90.
00:28:32Si tu étais comme peu.
00:28:34Très constaté.
00:28:35Il y a eu cette phrase du sélectionneur en finale.
00:28:37Je ne pardonnerai jamais.
00:28:38Du coup, dans quelle ambiance on aborde finalement cette Coupe du Monde ?
00:28:42Est-ce qu'il y a beaucoup de pression ?
00:28:43Et est-ce que le sélectionneur fixe des objectifs déjà dès le début ?
00:28:49Non, je crois que c'est...
00:28:50Merci les gars !
00:28:52Je crois qu'il ne s'est pas positionné comme ça.
00:28:55Il a essayé de nous protéger.
00:28:56Moi, je l'ai eu au téléphone entre le Maroc et la Coupe du Monde.
00:29:02Où je l'ai appelé pour lui dire...
00:29:04T'as appelé le boss toi ?
00:29:05Oui, j'ai appelé pour lui dire que je ne viendrai pas en Coupe du Monde.
00:29:07C'est un suceur.
00:29:09Je me suis fait...
00:29:12Paul Fayot !
00:29:13Non, je me suis fait démonter pendant la Coupe du Monde.
00:29:15Et je suis rentré à Londres.
00:29:16On avait quelques jours de repos.
00:29:17Et je l'ai appelé.
00:29:18J'ai dit, je ne sens pas.
00:29:19J'en ai marre de me faire tailler à chaque fois que je viens jouer en équipe de France.
00:29:22Donc ça me casse les couilles.
00:29:24Et il a eu des mots très très forts en disant, si vous me lâchez, je ne sais pas ce que je vais devenir.
00:29:28Alors au moins, vous...
00:29:29Tu voulais lâcher ?
00:29:30Si vous me lâchez.
00:29:31Mais quand ?
00:29:32Quand tu voulais lâcher ? J'ai rien compris.
00:29:33Entre le Maroc.
00:29:34On a fait le tournoi du Maroc.
00:29:35Et après, on a eu 2-3 jours de repos.
00:29:38Et après, on est revenu à Clairefontaine pour voir la Coupe du Monde.
00:29:40Et là, je l'ai appelé pour lui dire...
00:29:42Mais pourquoi ? Parce que tu t'avais un peu critiqué ?
00:29:44Mais tu sais, je suis morflé pendant 2 ans.
00:29:46C'est pas comment on avait critiqué.
00:29:47On a tous morflé.
00:29:48Oui, mais moi, ça me cassait les couilles.
00:29:49Et puis bon...
00:29:50Toi, t'es une star.
00:29:51T'avais Los Angeles qui t'attendait.
00:29:52Le cinéma.
00:29:53T'avais aussi tout ça.
00:29:55Tu t'es dit, bon...
00:29:57Enfin, c'était pas pour parler de moi.
00:29:58C'était pour dire que Aimé avait eu des mots très forts pour dire
00:30:02je me lâchais pas parce que je sais pas comment ça va se passer pour moi.
00:30:07Et parce que c'est vrai, il s'est fait démonter.
00:30:09Même pas sur son travail d'entraîneur.
00:30:11Il s'est fait démonter en tant qu'homme.
00:30:13Sur son accent, sur sa famille, sur sa façon de parler.
00:30:16Enfin, sur tout ce qu'on voulait.
00:30:17Et c'était pathétique.
00:30:18Et c'est vrai qu'il était à fleur de peau.
00:30:20Mais il a eu cette force de ne pas nous le faire ressentir.
00:30:23Ça s'est plutôt passé tranquillement.
00:30:24Et on n'avait pas l'impression qu'on avait besoin de gagner
00:30:26pour montrer à certains journalistes critiques qu'on était meilleurs
00:30:31que ce qu'ils pensaient.
00:30:32Nous, on a fait ça parce qu'on était entre potes et on se sentait bien.
00:30:35Et que ce soit avec le staff technique, le staff médical ou les joueurs,
00:30:37on avait envie de se battre ensemble.
00:30:39Et ça s'est bien passé parce qu'on a cru en nous.
00:30:41Mais pas parce que...
00:30:42Parce qu'il y a certains journalistes qui ont raconté qu'après un coup du monde,
00:30:44c'était grâce à eux qu'on avait gagné.
00:30:46C'est grâce à eux qu'on a gagné.
00:30:48Ah bon ?
00:30:49Oui, c'est vrai, c'est vrai, excusez-moi.
00:30:53Mais est-ce qu'on a vraiment gagné ?
00:30:55On connaît la logique.
00:30:56Non, non, non, les gars.
00:30:58Non, non, non, non.
00:30:59Non, non, non, non.
00:31:00Non, non, non, non.
00:31:01Non, non, non, non.
00:31:02Non, non, non, non.
00:31:03Il est spécial, Manu, lui.
00:31:04Il ne lui posez pas de questions comme ça.
00:31:05C'est quoi, je trouve ?
00:31:06Attention.
00:31:07Mayday, mayday, t'es en banjo, t'es en banjo.
00:31:09Ah, là, là, là, là, là, là.
00:31:10Ne poussais pas trop.
00:31:11Il y a quelques semaines de ça.
00:31:12Sur Arte, il y a quelques semaines, et t'as vu ce mois ?
00:31:14Il y a trois mois, il y a six mois.
00:31:15C'était au mois d'avril-mai.
00:31:16Ouais, voilà.
00:31:17Il y a presque un mois.
00:31:18Bon, les mecs, il y a quelques semaines.
00:31:19Ça fait dix semaines.
00:31:20J'en ai eu pour Montgrad, il y a trois mois.
00:31:22Parce que, non, sur un documentaire d'Arte, je me suis dit, moi, quand je vois tous les
00:31:27scandales de corruption, tous les trucs bizarres, chelous qui se passent en permanence partout,
00:31:31pas seulement dans le foot, mais dans la société, je me suis dit, à un moment donné,
00:31:33je suis aussi en droit de me demander si on n'était pas, nous aussi, des marionnettes,
00:31:36quoi, tu vois.
00:31:37T'es malade, non ?
00:31:38Non, mais lui, non ?
00:31:40Non, mais ça me déconneille.
00:31:42Moi, ce que j'ai toujours adoré dans cette équipe, c'est qu'il n'y a pas eu qui pouvait
00:31:45aller de travers.
00:31:46Il a eu ce premier en gros verbe.
00:31:48Dès que tu faisais un petit mot, voilà, tu vois, moi, j'ai parlé de moi.
00:31:51Par contre, moi, j'avais une question à poser à Dugan, moi.
00:31:53Ah, bah tiens, ça tente en tour, d'ailleurs.
00:31:54J'avais une question à poser à Dugan.
00:31:55Ça tente en tour, maintenant, tiens.
00:31:56Faut t'apprendre.
00:31:57Eh, ça vous fait marrer.
00:31:59J'avais dit, d'être sérieux.
00:32:00Mais comment il s'amplique de traverser l'esprit ?
00:32:02Parce que tu ne te vois pas tous les scandales qu'il y a partout, à chaque fois.
00:32:06Prends, prends, prends, c'est quoi ?
00:32:07Et alors ?
00:32:08Ça va.
00:32:09Ça va.
00:32:10Tu fais ça jouer les matchs chez lui ?
00:32:11Bien sûr, mais c'est pour ça que je te dis.
00:32:12C'est pour ça que j'étais un des principaux directeurs avec vous, donc je peux quand même
00:32:16avoir cette réflexion en haut de voie.
00:32:17Le malheur que j'ai eu, c'est de l'avoir en haut de voie, cette réflexion.
00:32:19Vous me fermez sa gueule, des fois.
00:32:21C'est vrai que c'est un truc que je n'arrive pas à comprendre.
00:32:22Mais revenons à…
00:32:23Tu comprends pourquoi je ne me vienne pas trop souvent ?
00:32:25Vas-y, qu'est-ce que je fais ?
00:32:28Je voulais savoir dans quel état d'esprit tu étais lors du match d'ouverture à Marseille ?
00:32:34Oui.
00:32:35Je sais que tu étais défoncé de partout.
00:32:38Je sais que quand tu as marqué le but, la célébration, voilà.
00:32:42Mais moi, je voulais savoir.
00:32:44Parce que si tu en arrives là, comme Nasseri, tu sais, ce qui s'est passé quand il a marqué contre l'Angleterre,
00:32:49c'est qu'il y avait un gros ressenti.
00:32:52Il y avait un trop-plein.
00:32:53Tu te poses des questions si la Coupe du Monde, on ne nous l'a pas donné.
00:32:59Mais moi, quand tu t'entends tous les jours, dans la presse, que tu es de la merde, que tu es bidon…
00:33:05Tu sais, comment c'est ?
00:33:07Tous les jours, on va te dire, la merde, c'est bon, la merde, c'est bon, la merde, c'est bon.
00:33:10Tu vas finir par la goûter.
00:33:11Là, c'est pareil.
00:33:12À force d'entendre que tu étais nul, que tu étais nul, que tu étais nul,
00:33:14mais tu finis par croire que tu es nul, quoi.
00:33:16Tu croyais vraiment que tu étais nul ?
00:33:18Tu commences à douter sincèrement.
00:33:20Oui, après, je n'ai jamais douté du soutien du groupe, d'Aimé.
00:33:26Je me sentais bien dans cette équipe.
00:33:28Les yeux dans les tribunes sont difficiles.
00:33:33Guy Varchi se blesse, Steph se blesse.
00:33:36Je rentre, il y a les sifflets.
00:33:38Il y a l'action où je me fais un nœud dans les jambes.
00:33:41Il y a un coup franc où, heureusement qu'on ne prend pas le but.
00:33:43Je rate la première occasion.
00:33:45Il y a tout ce genre de petit truc qui finit par te faire douter.
00:33:49Je n'étais pas insensible à tout ça.
00:33:52Mais bon, c'est la délivrance.
00:33:55C'est sûr que pour moi, ce premier but de Coupe du Monde, il change ma vie.
00:34:00Il change ma vie, il change certainement ma carrière.
00:34:02Ça, c'est clair.
00:34:03Ça, c'est clair dans la confiance.
00:34:05Après, que j'avais du talent et que je savais faire des trucs sympas, tout le monde le savait.
00:34:10Après, mais je pense que, sincèrement, est-ce qu'on n'avait pas tous un doute sur notre capacité ?
00:34:15Moi, j'en avais peut-être plus que d'autres parce que moi, j'étais beaucoup critiqué.
00:34:17Une appréhension, surtout.
00:34:18Mais est-ce qu'on n'avait pas...
00:34:19On joue la Coupe du Monde en France à 98.
00:34:21On est là, on a un bon groupe.
00:34:23On fait une campagne de qualification, enfin de qualification, de match amicaux compliqué.
00:34:27On a tous le doute de savoir, est-ce qu'on a le niveau ?
00:34:31Est-ce qu'on peut être assez bon ?
00:34:33Jusqu'où on peut aller ?
00:34:34C'est quelque chose de complètement nouveau pour nous tous.
00:34:37Vous ne le ressentez pas comme ça ?
00:34:40Vous êtes sûr que...
00:34:41Non, non.
00:34:42En plus, moi, je me rappelle.
00:34:43Le Mistral, lors de ce match...
00:34:44Ah, quelle horreur.
00:34:45Oh, là, là.
00:34:46Alors, ça, ça a été...
00:34:47Voilà.
00:34:48Et peut-être que le doute, c'est ça qui m'a fait flipper, moi, dans le match.
00:34:51Le Mistral.
00:34:52Si on ne peut pas jouer notre football, putain.
00:34:55Toute la journée, moi, ce Mistral, ça m'avait...
00:34:58L'âme faire, ce Mistral.
00:34:59Pardon.
00:35:00Je m'en rappelle, Christophe, dans les vestiaires où j'en ai déjà parlé.
00:35:03J'avais versé ma petite larme, mais sincèrement, tu vois, je me souviens avoir versé ma petite larme.
00:35:08Mais je...
00:35:09C'est les nerfs.
00:35:10Ouais, c'est les nerfs, tu vois.
00:35:11Je ne me souviens plus vraiment pourquoi, mais je sais que je suis un peu émotion à avoir le match, ce truc, vivre cet événement.
00:35:18Voilà, tu m'as dit, c'est tout ça.
00:35:19Moi, quand je t'ai dit qu'est-ce qu'il y a, je l'ai vu et tout ça.
00:35:21Et tu m'as dit, parce qu'il était parti et on était tous les remplaçants.
00:35:24Et je le vois et il avait la larme aux yeux.
00:35:26Je me dis, qu'est-ce qu'il y a, putain, c'est pourrure, on va commencer une Coupe du Monde.
00:35:29Ouais, ouais.
00:35:30C'est chaud et tout ça.
00:35:31Et donc, il n'était pas...
00:35:33Il était sensible, il n'était pas dans l'amertume, il était dans le positif.
00:35:37Il n'était pas revanchard.
00:35:39Enfin, je n'ai pas senti quelqu'un de revanchard.
00:35:41Non.
00:35:42Mais comme toi, moi, je me suis posé.
00:35:43Mais tu passes la question à Yuri, qui a dit que lui aussi, il s'était fait beaucoup tailler.
00:35:47Il y a beaucoup de joueurs, Zizou aussi.
00:35:49Les ressentis qu'on a, surtout vers le négatif, parce que c'est vrai qu'on a beaucoup morflé tous.
00:35:56Parce qu'on nous a considérés comme une équipe de merde.
00:35:59Et un mec a même dit qu'il était prêt à se flageller si on gagnait ce Coupe du Monde.
00:36:03Il ne l'a jamais fait.
00:36:04Mais c'est vrai que...
00:36:05Il peut venir sur le plateau, on peut lui rendre ce service.
00:36:07Ouais, ouais.
00:36:08On peut lui mettre des coups mieux aussi.
00:36:09Mais la presse, c'est vrai, la presse n'a pas été sympa avec nous.
00:36:13Et je pense que ça a été un bien pour nous dans le sens où les gens nous ont soutenus encore plus
00:36:21parce qu'ils voyaient aussi qu'il y avait cette forme d'injustice.
00:36:23Et quand ça a marché, les gens ont tous été derrière nous.
00:36:26Ça vous a boosté ?
00:36:27Bien sûr.
00:36:28Non, non, non.
00:36:29Moi, encore une fois, je n'ai pas le fait que les journalistes nous aient boosté quoi que ce soit.
00:36:32Mais non, je rigole.
00:36:33Mais là, la question est-ce que ça nous a boosté ?
00:36:35Non, non, non.
00:36:36Ce n'est pas eux qui ont fait.
00:36:37Ils n'ont rien fait.
00:36:38L'élan populaire des gens.
00:36:39L'élan populaire des gens, oui.
00:36:41Ah oui, bien sûr.
00:36:42Moi, je trouve que c'est le meilleur souvenir de la Coupe du Monde.
00:36:44C'est le meilleur souvenir de la Coupe du Monde.
00:36:45Mais moi, je pense sincèrement que dans cette Coupe du Monde, on se découvre nous tous.
00:36:48Moi, te dire que j'aimais mes coéquipiers, que je m'entendais bien.
00:36:51Après, moi, je reste un bon vivant.
00:36:53J'avais un grand respect pour mes coéquipiers.
00:36:56Mais sincèrement, j'ai été aussi surpris du niveau des 23 mecs aussi.
00:37:02Sincèrement, tu fais cette Coupe du Monde en France.
00:37:04OK, on a une carrière avant, on a des trucs avant.
00:37:06Mais qui peut dire qu'est-ce qu'on va faire ?
00:37:08Qui peut dire jusqu'à où on peut aller ?
00:37:10Qui peut dire que tous ces mecs-là vont être au top ?
00:37:15Moi, je ne le voyais pas comme ça.
00:37:17Donc, que les gens aient eu des doutes sur nous, ça ne me choquait pas.
00:37:23Enfin, ça ne me choquait pas.
00:37:25C'est dur pour la famille et tout ça.
00:37:28Mais moi, c'est ça qui fait que l'aventure est extraordinaire aussi.
00:37:32C'est que tu te découvres.
00:37:34Comment tu peux savoir que tous ces mecs-là vont être géniales,
00:37:38vont avoir l'œil du tigre, que rien ne pourra les toucher, les tuer ?
00:37:42C'est faire partie de cette aventure.
00:37:43Moi, quand j'ai l'alarme à l'œil, c'est ça aussi.
00:37:45Tu te dis, putain, la Coupe du Monde.
00:37:46Moi, les références, c'est 82.
00:37:47J'ai 10 ans, je suis chez mon grand-père.
00:37:49Je vois la Coupe du Monde qui est soulevée.
00:37:51C'est des images.
00:37:52Et je vois cette Coupe du Monde.
00:37:53Tu vas la jouer.
00:37:54Tu es là.
00:37:55À domicile.
00:37:56C'est un truc, c'est juste magique.
00:37:58À Marseille, le stade somptueux.
00:38:00Alors certes, il y a du vent et tout.
00:38:01Mais tout ce que tu vis, le bus qui traverse,
00:38:03tous ces moments-là, on ne sait pas.
00:38:06Tu te révèles.
00:38:07La Croatie, l'Italie, le Brésil, le Paraguay.
00:38:11Enfin, tu te révèles.
00:38:12Là, tu te dis, à la fin, qu'est-ce que ça fait d'être ?
00:38:15Mais qu'est-ce que ça fait ?
00:38:16Tu as du mal à imaginer.
00:38:17Tu es un homme.
00:38:18Je ne sais pas, c'est bizarre.
00:38:19Il n'y a pas de repères surtout.
00:38:20Il n'y a pas de repères.
00:38:21Fabien ?
00:38:22On parlait tout à l'heure de la liste élargie d'Aimé Jacquet.
00:38:26Vous, vous faites partie dès le début des plans du sélectionneur
00:38:29pour la Coupe du Monde.
00:38:30Malgré ces 36 élections contre 11 seulement pour vous,
00:38:33Bernard Lama doit se résigner à un mois de la compétition.
00:38:35C'est vous qui serez le numéro 1.
00:38:37Le 27 mai 1998, 15 jours avant le début de la compétition,
00:38:40à Casablanca.
00:38:41Vous en parliez tout à l'heure.
00:38:43Aimé Jacquet déclare que vous serez le numéro 1,
00:38:45Bernard Lama le numéro 2,
00:38:46et Lionel Charbonnier le troisième.
00:38:48Vous serez titulaire dans les cages des Bleus.
00:38:50Comment étaient vos relations du coup pendant la compétition
00:38:52avec Bernard Lama ?
00:38:53Comment est-ce qu'il l'a vécu ?
00:38:54Comme on dit ça, sur pas du vestiaire quoi.
00:38:56Voilà.
00:38:57C'est le truc...
00:38:58Ça reste dans le vestiaire ?
00:39:00La réponse dans la question.
00:39:02Voilà, ouais, si tu veux, tu fais...
00:39:05Compliqué ?
00:39:07Ouais.
00:39:08Comme on dit, c'est pas grave, on me fait avec.
00:39:11Et ça fait partie du truc.
00:39:13Là où je dis que j'ai connaissance,
00:39:17que j'ai connu de grands...
00:39:19de grands entraîneurs.
00:39:21On va dire Alex Ferguson.
00:39:23Et Aimé Jacquet, je le mets dedans
00:39:25parce que c'est dans la gestion des hommes.
00:39:27Et moi, je vois ce qu'a fait...
00:39:29Comment a géré cette situation Aimé Jacquet.
00:39:33Mais il a géré super bien.
00:39:36Il a fait vraiment ce qu'il fallait quoi.
00:39:38Pour revenir...
00:39:39Même si je savais que ça...
00:39:40Si je savais six mois avant que j'allais jouer la Coupe du Monde.
00:39:42Si je faisais pas le con.
00:39:44À ce fameux match en Russie où Lionel était dit...
00:39:47Lionel, le pauvre...
00:39:49Le pauvre et le super et Lionel.
00:39:51D'ailleurs, je t'embrasse Lionel parce que c'est vraiment un super mec.
00:39:54Et je suis désolé mais...
00:39:56Donc je devais jouer ce match.
00:39:57J'avais un petit bobo.
00:39:58Et Aimé m'a attrapé la veille du match.
00:40:02Voilà.
00:40:03Il m'a dit, n'oublie pas que t'as une Coupe du Monde dans six mois.
00:40:05Donc...
00:40:06Fais gaffe.
00:40:07Donc tu joueras pas demain.
00:40:09Et prépare-toi pour...
00:40:12Pour le mois de juin quoi.
00:40:14Dans la psychologie, c'est bien de rendre hommage à Aimé.
00:40:19A Aimé Jacquet.
00:40:20Ce qu'a vécu aussi Franck, même s'il a ressenti différemment.
00:40:24Moi, ce que j'ai connu dans ma situation.
00:40:26Voilà la concurrence.
00:40:27Si Manu, comme il l'a expliqué tout à l'heure avec les six mecs qui sont sortis.
00:40:31Aimé, il avait quand même un côté psychologique sur les hommes et tout.
00:40:35Même Zizou.
00:40:36Zizou, il fait une compétition moyenne au début.
00:40:39Il reste concentré.
00:40:40Il se fait expulser.
00:40:41Je crois qu'on a beaucoup minimisé quand même le travail d'Aimé Jacquet.
00:40:47D'imposer l'identurant à ma droite qui voulait jouer dans l'axe.
00:40:50Dire, mais non, c'est ton poste, c'est ton rôle.
00:40:53Voilà, je crois que Aimé Jacquet a été quelqu'un d'important.
00:40:58Le staff aussi.
00:40:59Peut-être pour chacun.
00:41:00Oui, bien sûr.
00:41:01Roger, c'est le staff global.
00:41:02Oui, après ça suit.
00:41:03Mais bon, on va dire à ce niveau-là, comme on dit, il n'y a pas plus de jouer 4-4-2,
00:41:074-3, tout ce que tu veux.
00:41:09C'est pas ça là quoi.
00:41:10C'est pas ça.
00:41:11Déjà, on s'est tous adaptés, mais on va dire, c'est mettre les mecs en confiance,
00:41:18être direct avec les mecs, leur parler, les protéger.
00:41:24On va dire, ça a été notre bouclier pendant toute cette Coupe du Monde.
00:41:29aimé quoi, à tous, à toute l'équipe, à tous les joueurs, parce que chaque joueur,
00:41:33on va dire, il n'y a pas plus égoïste qu'un sportif, en règle générale.
00:41:38Après, comme on dit, c'est le fameux, c'est le maître au service du collectif.
00:41:43Ouais.
00:41:44Mais on va dire, parce que chacun se regarde, ouais, ils peuvent témoigner,
00:41:51chacun se regarde le nombril, chacun peut s'asseoir.
00:41:54Et après, sur le terrain, évidemment, on met les choses en œuvre.
00:41:58Mais voilà, donc, moi, Aimé Jacquet a été, on va dire,
00:42:05a été un élément avec Philippe Bergerot.
00:42:08C'est vraiment eux deux qui m'ont mis dans les meilleures conditions.
00:42:13On t'annonce en six mois avant que t'allais jouer, il te libère et…
00:42:17Il te dit pas que tu vas jouer.
00:42:19Ouais, mais bon…
00:42:20Tu vois, il te le fait passer, le petit message.
00:42:24Voilà.
00:42:25Donc, moi, je savais aussi, j'étais dans une saison où j'étais en pleine bourrée.
00:42:30D'ailleurs, on avait été champion avec Monaco cette année-là.
00:42:33Et voilà, donc bon…
00:42:37Moi, je savais six mois avant que j'allais faire la Coupe du Monde.
00:42:40Si…
00:42:41C'est l'année 97, avant la Mondiale ?
00:42:43Ben, on était ensemble.
00:42:44Monaco, je me disais…
00:42:45Tu te rappelles que t'as joué avec Fabien Parker ?
00:42:47Moi ?
00:42:48Moi, je l'essuie en Russie, quoi.
00:42:49Je l'essuie à ce fameux match…
00:42:53Contre la Russie, là.
00:42:54Qui faisait moins…
00:42:55Moins douze, le terrain était gelé…
00:42:57C'est moi qui fais la passe à l'Utizi.
00:42:58C'est toi, ouais.
00:42:59Ah, t'as été buteur, alors ?
00:43:00Non, non, il l'a touché, il l'a voulu faire…
00:43:02Finalement, t'avais essayé avec Fabien, mais ça n'avait pas eu reçu.
00:43:04C'était un match hyper, hyper dangereux.
00:43:08Je sais, je faisais mon retour.
00:43:09On a perdu 6-0.
00:43:10On a perdu 6-0.
00:43:11C'est une des seules défaites qu'on ait eues…
00:43:14On va dire que personne ne voulait se péter, quoi.
00:43:16Personne ne voulait se faire mal.
00:43:17C'était trop dangereux.
00:43:18Trop dangereux, t'es trop froid.
00:43:19Tu as joué, toi aussi.
00:43:20Ben, j'ai joué, moi.
00:43:21Je ne suis pas joué arrière-gauche, moi, d'ailleurs.
00:43:23C'est pour ça.
00:43:24C'était un terrain gelé, c'était mon retour.
00:43:26C'était à quelques mois avant la liste.
00:43:27Ah, c'était une catastrophe.
00:43:28T'avais surtout pas envie de te claquer…
00:43:29Je m'étais fait défoncer le lendemain dans la presse.
00:43:32Ouais.
00:43:33Mais qu'est-ce que vous avez…
00:43:34Ça va, oh…
00:43:35Quoi ?
00:43:36La presse, ça fait partie du truc.
00:43:38Ah bah oui, non, mais t'inquiète.
00:43:39On travaille dans la presse.
00:43:41Maintenant, on défonce tout le monde, nous.
00:43:43Ils ont le droit de répondre, c'est l'exempleur.
00:43:45Ils sont là pour ça.
00:43:46C'est pauvre…
00:43:47Ouais, c'est bien, c'est bien.
00:43:48C'est pauvre journaliste.
00:43:49Il faut qu'ils vannent du papier, un peu.
00:43:51Monsieur, vous rendez hommage à la gestion humaine d'Aimé Jacquet.
00:43:54Est-ce que vous avez des souvenirs de conversations
00:43:56que vous ayez eues avec lui d'homme à homme ?
00:43:58Voilà, j'espère qu'on en a tous eu.
00:44:01On va voir Franck.
00:44:02Justement aussi, parce que toi, tu disais que six mois avant…
00:44:06Moi, je savais deux mois avant que je faisais la Coupe du Monde
00:44:08puisqu'il m'avait… il m'avait… il m'avait demandé de venir dans son…
00:44:11dans son bureau.
00:44:13Et à Clairefontaine, il m'a dit, voilà, moi, je veux te prendre,
00:44:19mais tu seras le troisième.
00:44:20Donc, où t'es d'accord et t'acceptes le deal, c'est Marcel, Laurent,
00:44:24et après, c'est toi, ou alors tu viens pas.
00:44:26Moi, j'ai trouvé ça plutôt franc.
00:44:28J'ai trouvé ça clair et j'ai dit, ok, c'est parti.
00:44:30Et je trouve…
00:44:31Lempide.
00:44:32J'ai aimé le discours clair et net, précis,
00:44:36il savait où il voulait aller.
00:44:38Et j'ai accepté le deal.
00:44:40Alors, j'ai pas dit que ça foutait pas les glandes, mais bon, c'était comme ça.
00:44:43Ça fait partie de la vie d'un footballeur.
00:44:46Et puis, quand j'en avais ras-le-bol par la Coupe du Monde,
00:44:49j'ai crié dans les bois et puis je revenais en souriant.
00:44:52Ça faisait partie du truc.
00:44:53Mais moi, j'ai aimé cette discussion-là.
00:44:55C'est une discussion qui m'a marqué.
00:44:57Christophe ?
00:44:58Oh, ben oui.
00:44:59Moi, je l'avais eu…
00:45:01Moi, j'étais en difficulté à Barcelone, 3-4 mois avant.
00:45:07Il me dit au 1er janvier…
00:45:08Ne te trompe pas sur le mercato d'hiver.
00:45:11Parce qu'au 1er janvier 1998, ceux qui ne seront pas titulaires dans leur club,
00:45:15je ne les prendrai pas pour la Coupe du Monde.
00:45:17Voilà.
00:45:18Donc, je décide de signer à Marseille.
00:45:20Là, je suis titulaire.
00:45:22Je joue de manière beaucoup plus régulière, forcément, qu'à Barcelone.
00:45:26Si tu ne l'avais pas dit, tu serais à jouer au numéro 6.
00:45:30C'était tellement dur…
00:45:32Je ne pense pas quand même.
00:45:33Tu vois, avec Van Gaal, c'était tellement dur.
00:45:34Et je ne jouais pas à jouer au numéro 6.
00:45:36Voilà.
00:45:37Donc, non, je ne pense pas.
00:45:38Mais c'est vrai que ça m'a aidé à faire un choix.
00:45:42Ça m'a aidé à faire un choix pour jouer, être dans les meilleures conditions,
00:45:45pour préparer le truc, ouais.
00:45:47Ouais, ouais.
00:45:48Et vous, Manu ?
00:45:49C'était une discussion importante.
00:45:50Non.
00:45:51Moi, je n'ai pas de souvenirs précis concernant une discussion en tête-à-tête avec Aimé.
00:45:55Mais je rejoins ce qu'a dit Franck.
00:45:58Ça a toujours été quelqu'un qui a toujours eu une droiture, une honnêteté intellectuelle,
00:46:03à la fois dans le travail, mais également dans le relationnel.
00:46:06Donc, tu savais à quoi t'attendre avec lui.
00:46:08Il n'y avait pas de sous-ententu.
00:46:10Il ne fallait pas lire entre les lignes.
00:46:12C'était toujours franc, honnête.
00:46:14Voilà.
00:46:15Donc, tu acceptes ou tu n'acceptes pas après.
00:46:16Mais au moins, tu ne peux pas lui reprocher de ne pas avoir été honnête.
00:46:19On va dire, c'est à l'image, moi, ce qui m'a marqué.
00:46:22Enfin, ce que je retiens vraiment de mes jacquets, ce qui m'a vraiment marqué,
00:46:26ça a été à Lyon, la veille de France-Brésil, avec l'histoire des chaussures.
00:46:32La configuration cup.
00:46:35On voulait faire les petits malins.
00:46:37Demain, on ne va pas jouer le match.
00:46:39Genre René Decador, parce que chacun voulait jouer avec son sponsor.
00:46:43T'as rappel ?
00:46:45Ah oui, c'était le fameux but de Roberto Carlos.
00:46:47T'as rappel ? Tu te souviens, l'Aveille du match ?
00:46:50La Réunion, oui, je m'en rappelle.
00:46:51Ça a commencé à parler, tout le monde.
00:46:52Moi, je suis un ceci, moi, je suis un cela.
00:46:54Moi, pourquoi, pour avoir une Coupe du Monde, il faut jouer tous avec les mêmes faussures ?
00:46:57Il faut rappeler qu'il y avait une marque qui sponsorisait l'équipe de France, qui était Adidas,
00:47:02et chacun avait des sponsors particuliers.
00:47:04Donc, on voulait pouvoir jouer avec nos propres chaussures.
00:47:07Asics, Nike, Puma, ce que tu veux, parce qu'on avait des contrats individuels.
00:47:11Voilà, et donc, tout le monde, on était tous en groupe, et là, ça faisait des fanfarons.
00:47:15Et ceci, et cela, et tu vas voir.
00:47:17Ouais, et si...
00:47:19Je ne sais pas, ça m'avait...
00:47:22Il y avait des coques ?
00:47:23Moi, je m'en foutais un peu, parce que bon...
00:47:25Tu étais avec Adidas ?
00:47:26Tu étais avec Adidas ?
00:47:27Ah ouais, toi, tu avais le nom, le Solan de Trios !
00:47:30Je me régalais, je laissais faire.
00:47:31Et ouais, nanana, ouais, demain, on fait péter le match contre le Brésil, on va montrer tatatata...
00:47:36Ce n'est pas qu'on ne voulait pas jouer, c'est qu'on voulait jouer avec nos marques, avec nos chaussures.
00:47:39Oui, mais bon, et puis, on voulait dire qu'on va...
00:47:41Et là, Aimé est arrivé.
00:47:42Bon, celui qui n'est pas content...
00:47:44Il dégage.
00:47:45Il dégage.
00:47:46Et là, ça a été silence.
00:47:47Ça a duré, je ne sais pas moi, 30 secondes.
00:47:50Et là, Aimé, on va dire, voilà, on n'est pas là pour enfiler des perles,
00:47:55on n'est pas là pour...
00:47:57En encore un an, vous vous m'emmerderez dans un homme.
00:48:00Et d'ailleurs, qu'on voit le résultat, bon...
00:48:02Mais c'est vrai que Aimé, je pense que les gens ne le connaissaient pas bien.
00:48:07Moi, j'ai eu la chance de le connaître à Bordeaux.
00:48:09Oui, c'est vrai.
00:48:10Voilà.
00:48:11Et je peux te garantir que gérer des mecs comme Tigana, Bernard Lacombe, Alain Giresse, René Girard,
00:48:17enfin bon, Baptiston, Marius Trésor, il y avait des mecs compliqués à gérer.
00:48:21Et après son passage à Bordeaux, je crois qu'il a été à Montpellier où ça a été un petit peu plus difficile,
00:48:25Aimé s'est retrouvé peut-être avec une image d'un mec peut-être un peu...
00:48:28Lisse.
00:48:29Un peu lisse, un peu faible, un peu...
00:48:31Trop gentil, tu vois, un peu.
00:48:33Et je pense qu'on a un peu sous-estimé le charisme d'Aimé, ce qu'il était capable de faire.
00:48:40Mais regarde ce qu'il a fait, hein.
00:48:41Voilà, exactement.
00:48:42Avec Eric, hein.
00:48:43Ouais, avec Eric Cantot.
00:48:45Il n'avait pas peur de prendre des décisions fortes en 96
00:48:48quand il ne prend pas Eric Cantona, Le King et David Ginola, meilleur joueur du championnat.
00:48:53Il fait des choix forts, quoi. C'est quelqu'un d'ultra courageux, quoi.
00:48:58L'Euro 96, lui, l'Euro 96, c'était préparé 98.
00:49:02Ce n'était pas gagné. C'était préparé. On débarquait tous, là.
00:49:06L'Isaac est arrivé...
00:49:08À tort ou à raison, il était courageux.
00:49:10Après qu'il a eu raison ou pas, on pourra toujours en discuter, mais c'était quelqu'un de ferme, quoi.
00:49:14C'était tous notre première grande compétition, l'Euro 96.
00:49:19Bon, moi, j'étais sur le banc, je vais péter, mais bon.
00:49:22Voilà, par exemple, ça aussi, tu vois.
00:49:24L'Euro 96, j'ai une...
00:49:26Ah oui, ça y est !
00:49:28C'est lui, là.
00:49:29C'est toi ?
00:49:30C'est lui, là.
00:49:31Je te rappelle la veille du match qu'on joue à Strasbourg, la Finlande.
00:49:34Ouais.
00:49:35On joue à Strasbourg, la Finlande.
00:49:37Ouais.
00:49:38Et la veille du match, on fait les fameux coups de pieds arrêtés, là, les fameux corners.
00:49:41Donc, il y a le dernier corner qui est frappé.
00:49:43J'étais rentré de là ?
00:49:44Voilà.
00:49:45Qui est raté.
00:49:46Et il y a encore un dernier.
00:49:47Là, je sors, je prends le ballon, il arrive par derrière, il me rentre dedans, la cheville
00:49:50pliée.
00:49:51Mort pour...
00:49:52Tu te rappelles, j'étais mort pour tout l'Euro en 96.
00:49:54Ouais.
00:49:55Tu m'avais chopé par derrière.
00:49:56C'était vers la main qui t'avait...
00:50:01Dans le charmeau.
00:50:02Donc, j'avais eu la mallée au le toucher, ça avait bien craqué, donc j'étais...
00:50:06J'en avais pour...
00:50:07Et d'ailleurs, j'ai passé tout l'Euro avec Boxel.
00:50:10Mais aimé, m'a gardé, m'a gardé dans le groupe.
00:50:14Alors que normalement, on va dire, je retourne rentrer à la maison.
00:50:19Moi, à ce niveau-là, il me l'avait fait, moi.
00:50:20Mais là, qu'est-ce qu'il a fait ? Il préparait, il préparait 98.
00:50:24Quand il sort Eric, il sort pas Eric comme ça.
00:50:27Il sort parce qu'il prépare 98.
00:50:30Voilà, c'était...
00:50:32Son objectif, lui, c'était 98, quoi.
00:50:34Tu peux pas arriver en deux ans, pim, pam, boum, je vais gagner l'Euro 96 en Angleterre.
00:50:39Pas du tout.
00:50:40Mais je suis complètement d'accord avec toi.
00:50:42Et du reste, par rapport à ce que je disais, moi, qu'il est venu me préparer,
00:50:45me dire deux mois avant la Coupe du Monde, tu vas être troisième.
00:50:49Il le sait déjà avant 96, parce que Lolo Blanc ne joue pas,
00:50:54ne fait pas les qualifications, c'est moi qui fais les qualifications.
00:50:57Et le jour où je me blesse contre la Belgique,
00:50:59enfin, juste avant la match de la Belgique, je suis pas la Belgique,
00:51:02il rappelle Lolo et le poste en titulaire.
00:51:04Il sait déjà très bien comment est sa défense,
00:51:07comment ça va fonctionner et comment il va se préparer.
00:51:10Parce que moi, je vais même plus faire une minute.
00:51:12Il prend même Alain Roche en doublure de Lolo au cas où.
00:51:14Donc, il a déjà son format.
00:51:17Il le sait deux ans avant comment il va fonctionner.
00:51:19Il est complètement méfiant.
00:51:20Il est complètement méfiant.
00:51:21Il est complètement méfiant.
00:51:22Bien sûr.
00:51:23Ça a commencé en 94.
00:51:24Enfin, on va dire, en 96, il a mené tout le monde.
00:51:26Mais en 94, là, il a commencé à travailler pour 98.
00:51:29Voilà quoi.
00:51:30Messieurs, on a demandé aux Twittos de vous poser quelques questions.
00:51:33On en a une pour vous, on va regarder ensemble.
00:51:38Donc, c'est P7 qui nous dit le bisou sur le crâne avec Laurent Blanc.
00:51:41D'où ça vient ?
00:51:42Vous en avez pas marre de la poser cette question ?
00:51:44C'est un Twittos.
00:51:45Ah, il en a pas marre ? Comment il s'appelle ?
00:51:47P7.
00:51:48Sven.
00:51:49Non, P7.
00:51:50Ah, P7.
00:51:51Ça a mieux les yeux.
00:51:52Parce que c'est une image marquante de ce Mondial 98.
00:51:55Quand tu gagnes, c'est l'image marquante.
00:51:57Quand tu gagnes pas, c'est pas du tout quoi.
00:51:58Moi, c'est Lolo, en fait, qui vient te…
00:52:00Avec Laurent, on est…
00:52:01On dirait qu'il cherche quelque chose avec les gants.
00:52:05Toujours.
00:52:06Avec l'avancé le crâne et Fabienne touchait les rouleaux roux.
00:52:11C'est sympa.
00:52:12Quelle équipe…
00:52:13C'est pour ça qu'on était unis.
00:52:15Ouais, ouais.
00:52:16Voilà, c'est notre complicité.
00:52:19Avec Laurent…
00:52:20Vous êtes les plus proches.
00:52:21On est très proches.
00:52:22Voilà.
00:52:23On est les plus proches.
00:52:25Je sais pas si c'est parce que…
00:52:27Ouais, quand je suis arrivé en 94, il m'avait pris un peu sous son aile au Japon, là-bas.
00:52:33Donc, j'étais tout le temps avec lui.
00:52:35Alors, je sais pas si c'est parce qu'on est du Sud.
00:52:37Le fait que ce soit…
00:52:38Vous parlez avec l'accent.
00:52:39C'était le libéraux.
00:52:40Je sais pas.
00:52:41De suite…
00:52:42Et puis, bon, moi, j'étais le petit gamin qui arrivait en 94,
00:52:46qui arrivait dans ce groupe.
00:52:47On va dire, les cadors, c'était Cantona, c'était Blanc, c'était…
00:52:51Papin.
00:52:52Ouais.
00:52:53En 94, il y avait Papin, il y avait Ginola.
00:52:55Il y avait Papin, Ginola, ouais, Le Gouen.
00:52:57Mais on va dire…
00:52:59Voilà.
00:53:00Laurent m'a de suite…
00:53:01Eric Cantona, les deux, de suite, m'avait pris le petit jeune qui arrive.
00:53:07Voilà, il m'avait pris.
00:53:09Et donc, du coup, il y a cette amitié qui est née.
00:53:12Et donc, voilà.
00:53:13Après, ça n'a pas une spécification particulière.
00:53:15C'est juste…
00:53:16Plutôt qu'une accolade, c'est un bisou sur le crâne,
00:53:18qui est devenu après légendaire.
00:53:20Mais il n'y avait pas de signification particulière sur ce truc, Fabien.
00:53:22Ah non, rien de particulier, voilà.
00:53:24Il n'y a rien de fantastique.
00:53:26À Manuel lui tirait la queue de cheval et à moi, on embrassait le crâne.
00:53:32On embrassait le crâne.
00:53:36Il m'en rappelle aussi, ça.
00:53:38Non, non, je m'en rappelle.
00:53:39D'accord.
00:53:40Pour revenir au terrain, il va y avoir, pendant cette Coupe du Monde 98,
00:53:43ce quart de finale face à l'Italie, avec cette séance de tir au but dont on a parlé.
00:53:47Fabien, durant l'épreuve, lorsqu'arrive le tour de Luigi Dubadio,
00:53:51en dernier tireur, coéquipier de Vincent Candela à la Roma,
00:53:54il vous dit quelque chose, Christophe.
00:53:55Est-ce que vous vous en souvenez ?
00:53:57Christophe ?
00:53:58Pardon ?
00:53:59Oui, Christophe, Vincent, Candela,
00:54:01où Luigi Dubadio va tirer, il vous dit quelque chose.
00:54:05Est-ce que vous vous en souvenez ?
00:54:06Ah, vous parlez à Christophe, là ?
00:54:07Ah non, pas du tout.
00:54:08Non, moi, Vincent a essayé de me parler.
00:54:11Pas du tout, je ne me souviens pas.
00:54:12Vous avez compris ce qu'il vous a dit ou pas ?
00:54:13J'ai pas voulu.
00:54:14J'ai pas cherché à comprendre, je me suis barré.
00:54:17Comme Philippe Bergerot a voulu me montrer où tirer les joueurs,
00:54:22ou frapper les joueurs, quoi.
00:54:24Donc ça, j'ai pas voulu voir.
00:54:25Et Vincent, au moment où je suis parti,
00:54:31comme il savait que Dubadio jouait avec lui,
00:54:35il a voulu me dire, il frappe là, mais il m'appelait Fabien,
00:54:40et là, j'ai tourné la tête, et j'ai vu qu'il allait me dire ça,
00:54:42et là, je suis parti.
00:54:43J'ai pas voulu savoir.
00:54:44J'ai pas voulu savoir parce que…
00:54:46En même temps, il avait tort, Vincent, parce qu'il a frappé au-dessus, là.
00:54:49Il a frappé sur la barre.
00:54:50Non, mais non, il avait raison.
00:54:52Qu'il allait frapper au-dessus ?
00:54:54Non, qu'il allait frapper dans l'axe.
00:54:55Ah, d'accord.
00:54:56Ah, tu l'as entendu, quand même ?
00:54:57Comment ?
00:54:58Il me l'a dit après.
00:54:59Ah, il te l'a dit après.
00:55:00Ouais.
00:55:01C'est ce que Vincent Candela vous aurait dit, Christophe, il vous aurait dit,
00:55:04c'est mon coéquipier à la Roma, regarde la mine qu'il va mettre,
00:55:06elle va partir au-dessus.
00:55:07Effectivement, donc, elle est partie au-dessus.
00:55:09Ben écoute, je m'en souvenais pas.
00:55:11Je suis désolé, c'est vrai, mais je m'en souvenais pas.
00:55:13Et vous, Fabien, est-ce que vous réalisez, à l'issue de cette séance de tir au but,
00:55:16que vous êtes qualifié pour les demi-finales ?
00:55:19Ah, quand je pars ?
00:55:21Non, non, parce que je suis encore dans ma séance de tir au but, quoi.
00:55:24En fait, ce qu'il te dit pas, c'est qu'il ne savait pas que c'était le dernier, Peno.
00:55:27Il pensait qu'il y en avait encore un après.
00:55:30Moi, j'étais sur ma...
00:55:31Moi, l'objectif, voilà, c'était chaque frappe.
00:55:34Parce que t'en arrêtes un, déjà.
00:55:36J'arrête celui-là après Lisa.
00:55:37C'est ça.
00:55:38C'est celui-là qui est...
00:55:39Lise le rate, d'ailleurs, non ?
00:55:40Oui, oui, c'est ça.
00:55:41Parce que là, si je sors pas celui-là, je pense qu'on est mort.
00:55:44Derrière, dans la tête, il nous cuit.
00:55:46Il nous tue.
00:55:48La frappe de Del Pierrot qui frôle le poteau pendant la prolongation.
00:55:51Je glisse.
00:55:52Et tu glisses.
00:55:53Je me rappelle, moi, on est passé juste à côté, quoi.
00:55:56Non, mais c'est ça.
00:55:57C'est le football.
00:55:58Non, mais tous les matchs.
00:55:59C'est le football.
00:56:00Mais tous les matchs.
00:56:01De toute façon, à ce niveau-là, comme on dit, ça se joue à rien.
00:56:04Le détail, quoi.
00:56:05Un enculage de mouche, on dit même.
00:56:07Ah ouais.
00:56:08Juste avant cette séance de tir au but, Fabien, vous allez dire à un coéquipier.
00:56:11On a un tweet, justement, qui va vous poser la question.
00:56:13Regardez.
00:56:14Peux-tu nous dire qu'est-ce que la gigite ?
00:56:17Ah ouais.
00:56:18C'est le poil du cul qui s'agit.
00:56:19Voilà.
00:56:20C'est les blagues à deux balles que t'entends dans le rugby, là, tu vois.
00:56:23Très.
00:56:24Et comme j'en voyais certains avant la tête décomposée, qui me faisaient un peu peine.
00:56:27Donc, ils étaient un peu blanc-côtes sur le banc de touche.
00:56:30Voilà.
00:56:31Donc, je leur dis, les gars, ça va.
00:56:33Je sais pas.
00:56:34Donc, il y a ce truc.
00:56:35Voilà.
00:56:36Ça se sort plus dans le milieu du rugby.
00:56:38Vu que je viens de…
00:56:39Du rugby.
00:56:40De rugby.
00:56:41Je viens de ce milieu-là et que j'ai toujours aimé cet état d'esprit, cette ambiance.
00:56:47Donc, voilà.
00:56:48Donc, c'était un peu pour…
00:56:50Parce que, voilà, on va dire, tu…
00:56:54Il y en a, c'est eux qui te mettent la pression de les voir faire.
00:56:58Tu vois, les mecs, ils sont là, ils sont décomposés.
00:57:00Ils te pètent les jambes, les mecs.
00:57:02Voilà.
00:57:03Ils t'emmènent…
00:57:04Voilà.
00:57:05On te dit d'amener des zones de positive, du positive, du positive.
00:57:08Les mecs, tu les vois, ils sont décomposés.
00:57:10Et c'est ce que j'avais fait à…
00:57:12C'est ce que j'avais fait à Philippe Bergerot.
00:57:14Vous en voulez une, avec d'autres ?
00:57:15Oui.
00:57:16D'ailleurs, je raconte parce que Philippe, là, au moment de la finale,
00:57:19quand on rentre à l'échauffement, donc, on fait les…
00:57:22Et là, on commence à attaquer les centres.
00:57:25Et pendant l'échauffement, je sens Philippe un peu tendu.
00:57:28Tendu, un peu tendu.
00:57:29Et là, si tu veux, bon, ça s'entre.
00:57:31Philippe était toujours à côté, à côté de moi.
00:57:33Et quand je sortais, il y avait toujours le petit contact…
00:57:35Ouais, te gênait un peu.
00:57:36Ouais, me gênait.
00:57:37Mais vraiment…
00:57:38Je te gêne, quoi.
00:57:40Moi, c'était très light.
00:57:41Là, il me touche à peine.
00:57:42Je tombais là par terre.
00:57:43Ah, le genou, le genou, le genou a pété, le genou a pété.
00:57:46Et là, je te jure, le mec, je l'ai vu…
00:57:48Du coup, il avait celui de l'équipier.
00:57:51Qu'est-ce qu'il imaginait déjà ?
00:57:54Il est de bien ?
00:57:55Il est con, celui-là.
00:57:57Et là, j'ai dit, allez, Philippe, on est bien, là, quoi.
00:57:59Il se régale.
00:58:00Voilà.
00:58:01Messieurs, c'est à partir de ce match contre l'Italie que vous avez vraiment commencé à y croire ?
00:58:06Non, dès le départ.
00:58:08Ben non, dès le départ.
00:58:10Dès le départ ?
00:58:11Ben oui.
00:58:12Ben oui, toujours.
00:58:13Dans un coin de votre tête où vous disiez que vous pourriez aller au bout ?
00:58:17Non, je crois que ça s'est fait au moins au fur et à mesure de…
00:58:19Tu ne te dis pas que tu vas aller au bout.
00:58:21Tu ne te dis pas, ça ?
00:58:22Non.
00:58:23Tu te dis que tu as les qualités pour aller au bout.
00:58:24Mais tu te dis, qui va nous battre ?
00:58:25Tu vois, déjà, le premier groupe, tu te dis, bon ben, on est moins bon qu'aucune de ces équipes-là.
00:58:31Voilà.
00:58:32Tu prends les choses au fur et à mesure.
00:58:33Et puis tu prends confiance en tes coéquipiers, tu prends confiance en ta force collective, tu prends confiance…
00:58:38Il y a tout un cheminement qui fait que, ce n'est pas dès le premier match, tu te dis, je suis le plus mort.
00:58:41Parce que si dès le premier match, tu te dis, on va gagner la finale, au premier tour, tu es éliminé.
00:58:46C'est ce qu'on s'est peut-être dit en 2002.
00:58:48Ben, j'en reviens sur l'histoire du doute.
00:58:50Ça a été notre force, ce doute.
00:58:52Voilà, on va dire, c'est dans le doute où tu es le plus solidaire, le plus concentré, inconsciemment peut-être.
00:58:57T'es sans son direct.
00:58:58Mais voilà, c'est là…
00:59:00C'est-à-dire que nous, l'adage, dans le doute attienne-toi, ça ne marche pas chez nous.
00:59:05Voilà, on m'a toujours dit, dans les grands rendez-vous, tu as toujours été présent.
00:59:10On va dire, j'ai toujours été présent parce que c'est là où j'étais le plus concentré.
00:59:14Et là où je me sentais, on va dire, le moins fort, quelque part.
00:59:18Donc, où tu es encore plus concentré.
00:59:20Et quand tu joues au match, après, contre, genre, en avant Guingamp, enfin, genre contre Guingamp…
00:59:24Je veux dire qu'après, tu vas jouer…
00:59:26Luzonac.
00:59:27Luzonac.
00:59:28Voilà, Luzonac.
00:59:29Justement, on va parler de Luzonac ou pas ?
00:59:31Après, où il faut en parler.
00:59:32Après, où il faut en parler.
00:59:33C'est là où tu fais la faute tout le temps, quoi.
00:59:35C'est dans les petits matchs où tu n'es pas bon, en fait.
00:59:37Parce que tu n'as pas cette concentration, parce que tu n'as pas ce doute, tu n'as pas ce truc.
00:59:41Et après, c'est trouver le juste milieu entre la bonne concentration et la bonne pression.
00:59:47trouver le juste équilibre pour ne pas avoir les jamais pété.
00:59:50Ce que tu es en train d'expliquer, c'est toute la difficulté du haut niveau.
00:59:53Je ne sais pas, mais bon…
00:59:55Il y a la différence entre les grands joueurs et les moins grands joueurs.
00:59:58C'est des joueurs super talentueux qui se liquifient quand il y a un stress, un enjeu important.
01:00:02C'est de trouver le bon dosage entre…
01:00:04Et d'autres qui se renforcent.
01:00:06Moi, je l'avais, on va dire, c'était assez naturel, quoi.
01:00:12Je ne sais pas.
01:00:13C'est ce que ça dégageait.
01:00:14Je ne l'ai jamais travaillé, quoi.
01:00:16C'est ce que ça dégageait.
01:00:17C'est pour ça que je te posais la question tout à l'heure.
01:00:19Moi, c'est ce que je te voyais dégager, quoi.
01:00:22Il y avait ce truc-là qui était un peu différent des autres, ouais.
01:00:25Christophe, on parlait tout à l'heure de ce premier match de poules face à l'Afrique du Sud
01:00:29et donc de ce premier but français que vous avez inscrit.
01:00:32Il va y avoir un deuxième match, ce sera contre l'Arabie Saoudite.
01:00:35Une victoire 4 à 0 pour les Bleus.
01:00:37Fabien, vous allez même être l'auteur d'une passe décisive pour Thierry Henry.
01:00:40Souvenir un peu plus douloureux pour vous, Christophe, puisque vous vous claquez pendant ce match.
01:00:45Vous êtes remplacé par David Trezeguet à la demi-heure de jeu.
01:00:48Est-ce que vous vous souvenez de qui vient vous voir, de qui vient vous réconforter en premier à la nuit de temps dans les vestiaires ?
01:00:53Je suis sur la table de massage et c'est Fabien qui vient me voir et qui me fait ça péter.
01:00:57Le couteau, le couteau, le couteau.
01:00:59C'est ça, tu veux dire ?
01:01:00Est-ce que ça pique ?
01:01:01Est-ce que ça pique ?
01:01:02Est-ce que ça pique ?
01:01:03Oui, c'est Fabien qui doit venir faire un bandage, regarder un truc avec le kiné, peut-être qu'il a un petit souci.
01:01:10Non, je viens de te voir.
01:01:11Ou il vient me voir.
01:01:12Je viens de te voir de suite.
01:01:13Il vient me voir pour savoir comment ça va et c'est vrai que j'ai une déchirure assez énorme puisque ça fait 8 cm à l'insertion, juste sous la cuisse, enfin au fessier.
01:01:22Donc bon, ma compétition paraît terminée mais forcément je ne veux pas quitter ce groupe, je veux rester là le plus longtemps possible.
01:01:30Aimé Jacquet, enfin ce n'est pas Aimé Jacquet, je crois que c'est Philippe Bergerot qui vient me voir le lendemain dans ma chambre.
01:01:35Il me dit qu'est-ce que tu fais ? Tu veux rester ou tu pars ?
01:01:37Je dis non, je ne pars pas.
01:01:39Je dis non, je ne pars pas.
01:01:40Même si Boaxel me dit écoute, il y a une chance sur mille que je te remette d'aplomb.
01:01:45Mais bon, c'est pratiquement impossible.
01:01:48Donc voilà, je dis non, je reste, je vais être là, je vais être avec le groupe, je vais être solidaire après.
01:01:55Donc je passe dans une autre compétition qui pour moi est de revenir et d'essayer de jouer la finale, ne serait-ce qu'une minute, cinq minutes.
01:02:02Au moins, même pas, être sur le banc de touche, ce serait déjà énorme.
01:02:08Et quand tu rentres en finale, tu es à combien de capacités ?
01:02:12Je ne dois jamais la jouer cette finale, j'ai une déchirure de 8 cm, je n'ai même pas trois semaines pour me récupérer.
01:02:17Tu la ressens encore la douleur ?
01:02:19Je crois qu'entre le jour du match et la veille, je dois faire deux infiltrations dans la douleur pour ne ressentir plus rien.
01:02:26Je ne la sens pas.
01:02:28Mais tu joues avec une jambe cassée, une finale de Coupe du Monde.
01:02:30Et mais Jacqui vient me voir douze fois, il me dit ça va ?
01:02:33Oui, oui, tout va très bien.
01:02:34Jamais je lui dis que ça ne va pas.
01:02:35Jamais je lui dis que...
01:02:36Après, sincèrement, c'est peut-être un peu égoïste aussi.
01:02:41Imagine, je dois rentrer, je ne sais plus, c'est Steph Givarche qui joue la finale.
01:02:46Steph se blesse au bout d'une demi-heure, il me fait rentrer parce que je lui ai dit que ça va,
01:02:49je mets mon équipe en danger, je ne peux plus jouer, je ne peux pas finir et tout.
01:02:53Je vais perdre la finale, c'est peut-être égoïste mais je ne me vois pas faire autrement.
01:02:57Je ne me vois pas dire que ce n'est pas possible alors que je suis à 50%.
01:03:02Ce n'est même pas une question d'être bon ou pas bon, d'être en forme ou pas.
01:03:06C'est une question que tu es handicapé.
01:03:08Tu cours, tu es un cheval boiteux.
01:03:11Mais bon, ce n'est pas grave, je ne regrette pas.
01:03:13Ça a bien commencé et ça c'est bien fini, même si j'aurais aimé marquer ce but.
01:03:19Justement, il va y avoir cette finale le 12 juillet 1998 au Stade de France.
01:03:23Comment est-ce qu'on aborde chez soi, à domicile, une finale de Coupe du Monde ?
01:03:27Quand on y est arrivé après ce beau parcours, comment est-ce qu'on l'aborde dans un groupe ?
01:03:33En grande sérénité.
01:03:35C'est ce que j'ai ressenti aussi.
01:03:37Moi aussi, le matin du match, il faisait super beau.
01:03:39Vous savez qu'on l'avait gagné.
01:03:41Oui, mais il faisait super beau.
01:03:43On avait fait mieux que nos aînés en fait.
01:03:45Vous aviez Fabien ?
01:03:47Non, Fabien disait qu'on savait qu'on avait gagné.
01:03:49Je pense qu'au fond de nous, là tous, on se regardait déjà dans l'état d'esprit qu'on était.
01:03:56On se regardait, on avait tous la banane.
01:03:59C'était super beau, je vais l'avoir rappelé.
01:04:01Oui, on déconnait qu'on avait fait le petit réveil musculaire le matin.
01:04:05Ça ne faisait que déconner, que rire.
01:04:07Et ce n'était pas un excès de confiance.
01:04:09C'était que, je ne sais pas, ça tue la...
01:04:11C'était serein.
01:04:13Autant qu'en 2006, on savait qu'on n'allait pas la gagner.
01:04:17Autant là, moi j'en ai vécu deux.
01:04:19Donc je peux faire la...
01:04:21Je sais, je connais la différence.
01:04:23Pourquoi tu dis qu'en 2006, vous saviez que vous n'allait pas la gagner ?
01:04:25C'est le feeling que tu avais ?
01:04:27Oui, c'est le feeling parce que...
01:04:29J'étais allé aussi les magnétiseurs.
01:04:31Vous marchez beaucoup au feeling.
01:04:33Vous dites souvent, je marche...
01:04:35Je ne marche qu'à seul.
01:04:37Je ne marche qu'à ça.
01:04:39Je ne marche qu'à ça.
01:04:40Et en 2006, il y avait un mauvais feeling ?
01:04:42Oui, ça on en parlera.
01:04:43On en parlera dans 20 ans.
01:04:45Ça, on le savait qu'il y avait un mauvais feeling en 2006.
01:04:49Il n'y a pas besoin de l'expliquer.
01:04:51C'est quand même...
01:04:52Non, mais on va dire que ce matin du 12 juillet...
01:04:55Autant contre l'Uruguay.
01:04:57Le Paraguay.
01:04:58Le Paraguay, pardon.
01:05:00Autant contre le Paraguay.
01:05:01J'en ai parlé à personne, mais j'étais très mal.
01:05:04Je pensais qu'on allait se faire ressortir.
01:05:08Déjà parce que c'était le Paraguay.
01:05:10En 8ème de finale.
01:05:11Déjà parce que c'était le Paraguay.
01:05:13Donc, tu es censé passer.
01:05:15Vu que c'est le Paraguay, tout le monde te dit...
01:05:18Rendez-vous en quart de finale.
01:05:20Rendez-vous en quart de finale.
01:05:22Et puis, c'était le jour de mon anniversaire.
01:05:24C'était le 28 juin.
01:05:25Donc, je me suis dit, c'est bon.
01:05:26Je suis le chanois.
01:05:27On y est.
01:05:28Donc, ce match, ça a été vraiment l'enfer.
01:05:31J'ai passé un match horrible.
01:05:33Tu n'as pas touché beaucoup de ballons.
01:05:35Je n'ai pas touché beaucoup de ballons.
01:05:36En finale, face au Brésil, il y a, Fabien, cet énorme tampon.
01:05:39On en parlait tout à l'heure avec un Ronaldo déjà pas très en forme à la demi-heure de jeu.
01:05:43Vous n'avez pas joué contre lui.
01:05:45Mais ça, ce truc là, c'est insupportable.
01:05:49Ce Ronaldo pas très en forme.
01:05:51S'il avait pu me la mettre au fond, vous n'aurez pas dit qu'il n'est pas en forme.
01:05:54Moi, je l'ai vu courir.
01:05:55Il était en même temps.
01:05:56On a quand même parlé d'une crise d'épilepsie avant le match.
01:05:59Ouais.
01:06:00Et alors ?
01:06:01C'est vrai qu'on n'en a jamais eu la preuve de ce truc non plus.
01:06:05Non, mais les gars, de toute façon, c'est normal.
01:06:07On était tellement critiqués avant et pendant cette Coupe du Monde
01:06:10que nos détracteurs, ils ne voulaient pas se déjuger.
01:06:13Donc, au lieu de continuer à se dénigrer,
01:06:17il fallait absolument trouver une circonstance atteignante à ceux qu'on rencontrait.
01:06:21Tout simplement.
01:06:22Mais vous trouvez qu'il avait fait une bonne première demi-heure ?
01:06:24Non, mais nous, on a été bon.
01:06:25Non, c'est un attalé.
01:06:26On ne dirait qu'à que lui qui existe.
01:06:28Non, et nous...
01:06:29Il y a des mecs qui jouent en face.
01:06:30Tu sais, le joueur qui passe à travers pendant les matchs.
01:06:33Ça peut arriver.
01:06:34Même un Ronaldo passe à travers.
01:06:35Il n'était pas...
01:06:36Non, mais il aurait été mauvais à cause de lui.
01:06:37Il était bucelé parce que Franck était dans un grand soir.
01:06:40Il n'y avait pas de grands joueurs dans l'équipe de Boise.
01:06:43Tu avais Rivaldo, tu avais un ballon d'or, tu avais Bebeto.
01:06:46Regardez les vingt premières minutes ou le premier quart d'heure.
01:06:48On s'est fait bouger les vingt premières minutes.
01:06:50On s'est fait bouger.
01:06:52Les vingt premières minutes, on s'est fait bouger.
01:06:53C'est pour ça que quand je vois les sélections à l'heure actuelle,
01:06:55je ne vais pas dire qu'avant, c'était mieux.
01:06:57Mais oui, avant, les sélections étaient beaucoup plus fortes qu'aujourd'hui.
01:07:01C'était impressionnant.
01:07:02Tu vois le Brésil.
01:07:03Tu vois le Brésil.
01:07:04Le Danemark, l'Italie, le Brésil, toutes ces sélections.
01:07:06Tu connaissais tous les joueurs.
01:07:07C'était autre chose à cette époque-là.
01:07:08Tu connaissais tous les joueurs au Brésil.
01:07:10Moi, quand je vois le Brésil jouer maintenant, j'en connais 4-5, la moitié.
01:07:14Ils sont dans une période, ils sont dans une...
01:07:16Regarde la sélection de l'Italie.
01:07:18Les Baggio, Del Piero, les Donadoni.
01:07:21Maldini.
01:07:22Maldini.
01:07:23Ca fait peur.
01:07:24Ca fait peur.
01:07:25Ca fait peur.
01:07:26Et la Croatie, non ?
01:07:27Oui.
01:07:28Bobane.
01:07:29Là, tu avais une équipe, attention.
01:07:30Souker, Bobane.
01:07:31Là, ils étaient beaux.
01:07:33C'était de beaux joueurs.
01:07:35De beaux joueurs de football.
01:07:36Partout.
01:07:37L'Allemagne, l'Allemagne, l'Angleterre.
01:07:39C'était autre chose que l'Espagne.
01:07:40Sacré équipe, sacré joueur.
01:07:41Portugal.
01:07:42Il ne faut pas dire que le niveau est tombé un petit peu, mais...
01:07:46Si, si.
01:07:47Je le pense, oui.
01:07:48Je pense aussi, moi.
01:07:49Ca va me faire les vieux cons.
01:07:52Ouais, les vieux égris.
01:07:53Non, non.
01:07:54Une équipe de France des Grands Soirs et on le score, on le connaît.
01:07:563 buts à 0.
01:07:58Vous êtes donc, messieurs, champion des Mions.
01:08:01Fabien, après le match, il y a cette cigarette fumée tous les deux dans le vestiaire du Stade de France,
01:08:06après la finale, avec Manu.
01:08:09Et moi aussi, je fumais.
01:08:11Vous vous souvenez de ce moment ?
01:08:13Non, c'est plus la conversation entre les deux et ce moment de se retrouver seul, à côté un peu de Manu.
01:08:21Pourquoi tu ne regardes pas la caméra, Manu ?
01:08:23Il s'y se passe.
01:08:24Il est bon, ce Manu.
01:08:25Non, je me rappelle, souvent, on se retrouvait, tu sais, la petite salle où on s'est chauffé avant de rentrer sur le...
01:08:32Ah, ouais.
01:08:33Tu te rappelles, à côté des vestiaires ?
01:08:34Oui, oui.
01:08:35Et après la finale, souvent, on se retrouvait là.
01:08:39On était toujours habillés, on ne parlait pas, on fumait des clopes.
01:08:43Et je me rappelle qu'il m'a regardé, il m'a fait, tu te rends compte ?
01:08:49On est champion du monde.
01:08:51Et on vous entendait dans le vestiaire, en train de gueuler et tout.
01:08:55Je crois même qu'il y avait des politiciens qui étaient rentrés.
01:08:57J'ai ché.
01:08:58Ouais, bah oui.
01:08:59Alors ça débarque de tous les côtés.
01:09:00Ah là, ils sont là.
01:09:01C'est ma maman !
01:09:03C'est sur invitation, monsieur.
01:09:05Ils se battaient pour...
01:09:06T'as eu un basket, tu rentres pas.
01:09:08Bon, ça gueulait du coup, Franck, dans le vestiaire ?
01:09:10Ah putain, mais c'est...
01:09:13Heureusement que ça...
01:09:14On était heureux.
01:09:15Mais je crois qu'on...
01:09:16Moi, je ne réalisais pas encore.
01:09:17Voilà, ce que j'allais dire.
01:09:18Personne n'a réalisé.
01:09:19Comme il disait Christophe...
01:09:20Je ne sais pas si on commence à ne pas réaliser maintenant.
01:09:22Mais oui.
01:09:23Qu'est-ce que ça correspond quand tu n'as pas eu d'exemple ?
01:09:25Ou tes idoles n'ont peut-être pas gagné ce que toi, tu as gagné.
01:09:29Moi, mes idoles, quand j'étais jeune, c'était Platini, c'était Cruyff, Nysquenz.
01:09:34Et les mecs, ils n'ont pas gagné l'accoulement.
01:09:35Alors, comment toi, alors que petit enfant, tu as été fan de ces joueurs-là,
01:09:40tu peux faire mieux et comprendre ce que tu as fait tout de suite après un match ?
01:09:43On a fait un match et tout.
01:09:44On a bien rigolé, on était content d'avoir gagné.
01:09:46Vous vous rappelez le retour à Clairefontaine le soir-même ?
01:09:49On a mis deux heures pour rentrer.
01:09:50Moi, non.
01:09:51Tu te rappelles de rien ?
01:09:52Je m'étais barré, moi.
01:09:53Mais il n'était pas avec nous, lui.
01:09:54Il était barré dans la forêt, Manu ?
01:09:55Tu étais où, toi ?
01:09:56Il n'était pas là, lui.
01:09:57Je m'étais barré à rejoindre mon cousin.
01:09:58Il était avec ses potes et sa famille.
01:10:00Tu fais comme tu veux, toi.
01:10:01Ben ouais.
01:10:02Il n'a pas fait Clairefontaine, nous.
01:10:03Il nous a rejoint à la fédée de l'Ardemain.
01:10:05Il est sur l'Ardemain, mais du gars, il s'est barré.
01:10:07Vous vous êtes plusieurs fois échappé, Fabien, à chaque fois.
01:10:10Il aimait bien, il aimait bien.
01:10:12Vous les laissiez.
01:10:13Et du coup, vous disiez, Fabien, vous commencez à réaliser presque 19 ans plus tard.
01:10:17C'est que maintenant que vous vous rendez compte que vous êtes champion du monde ?
01:10:20Après, vous dites à moi que je suis spécial ?
01:10:2219 ans, ça lui a pas répondu.
01:10:23Moi, je suis un peu comme lui.
01:10:25Moi, c'est un truc où quand je regarde d'autres compétitions, je commence par moments à réaliser.
01:10:35C'est vrai, ouais.
01:10:37Après, sur un moment, tu réalises rien du tout.
01:10:39Alors…
01:10:40Et comment est-ce que ça se gère, cette après-coupe du monde ?
01:10:42Je me rappellerai toujours quand je suis rentré.
01:10:44Quand je suis rentré.
01:10:45Moi, ce que je me rappellerai toujours, c'est l'anecdote avec Jean Tigana.
01:10:48Parce que c'était mon entraîneur à Monaco, Jeannot.
01:10:51Et quand je suis rentré, nanam, comme il fait là.
01:10:54Bravo, petit nana, c'est magnifique.
01:10:56Et je dis, bon, tu sais combien ça fait dans 6 mois ?
01:11:00C'est un balai pesé, on n'en parle plus.
01:11:02Il me dit, tu sais quoi ? Il me dit, t'en as pour toute ta vie.
01:11:04Il me dit, t'en as jusqu'à ta mort de ça.
01:11:06Et tant que tu vivras, effectivement, ça continue encore maintenant, quoi.
01:11:12C'est la preuve, aujourd'hui.
01:11:14Ils auraient été champions du monde avant.
01:11:15J'ai l'impression que ça va faire bientôt 20 ans.
01:11:17Ça passe vite, le temps.
01:11:18C'est énorme.
01:11:19Il va falloir fêter ça.
01:11:20Vous ne savez pas si longtemps que ça, quand même.
01:11:21Ça fait 10 ans, quoi.
01:11:22Mais on va fêter ça, de toute manière.
01:11:23On a préparé.
01:11:24Mais on compte sur Christophe.
01:11:25On est en train de préparer des choses.
01:11:27Autre la victoire et ce soir du 12 juillet 1998,
01:11:32quel est le souvenir qui restera comme le plus beau, le moment marquant de cette compétition
01:11:38pour vous ?
01:11:39Sur le terrain ou en dehors ?
01:11:41Qu'importe, les deux.
01:11:43Moi, c'est difficile de ressortir un truc parce que c'est des moments tellement forts,
01:11:49tellement surréalistes, des fois.
01:11:50Mais c'est de suite après la finale, quand j'ai vu les premières images des gens
01:11:56qui arrivaient en masse sur les Champs-Elysées.
01:11:59Mais ça m'a fait flipper.
01:12:00Je veux dire que des joueurs de ballon puissent procurer autant d'émotion à des gens
01:12:06et que ces gens s'identifient à travers ça.
01:12:09Depuis la libération de la France après la Deuxième Guerre mondiale, on n'a jamais vu autant de monde sur les Champs-Elysées.
01:12:15Donc quelque part, ça fait flipper.
01:12:17Mais tu es tellement fier.
01:12:18Et cette image-là, elle restera à jamais gravée dans ma mémoire.
01:12:22Et vous, Fabien ?
01:12:24Moi, ça a été le coup de sifflet final.
01:12:28Voilà.
01:12:29Je me suis vu...
01:12:31Pardon.
01:12:32Je me suis vu vraiment dans un film avec toute...
01:12:35J'ai revu toute ma...
01:12:37On va dire, depuis mes débuts.
01:12:39Alors, je ne sais pas, c'est vraiment bizarre.
01:12:41Ça fait...
01:12:42Toi qui es dans le cinéma, tu sais où on te remontre tout ce qui s'est passé.
01:12:45Flashback ?
01:12:46Ouais.
01:12:47Mais en l'espace de...
01:12:48Je ne sais pas...
01:12:49À l'espace de 10 secondes.
01:12:52Et là, vraiment...
01:12:54C'est bizarre ce que tu dis parce que généralement, c'est les gens qui s'apprêtent à mourir qui ont cette vision-là.
01:12:58Ah ben, tu vois, regarde.
01:12:5920 ans après, je suis là.
01:13:00On touche le nirvana.
01:13:01Non, mais on va dire...
01:13:02Voilà.
01:13:03À part l'émotion...
01:13:05Au niveau émotionnel, à part la naissance de mes deux enfants, de mes deux garçons...
01:13:12C'est un truc, mais alors c'est...
01:13:15J'ai jamais connu ça, quoi.
01:13:16J'ai jamais retrouvé ça.
01:13:17Jamais.
01:13:18Puissant.
01:13:19Vraiment.
01:13:20Ouais.
01:13:21Hyper, hyper puissant.
01:13:22Au niveau émotionnel, ça m'a pris et...
01:13:24T'as pas eu la même chose en 2000 quand on gagne l'euro ?
01:13:27Ah non, pas du tout.
01:13:28Ça m'a pas du tout fait pareil.
01:13:29Rien à voir.
01:13:30Moi aussi, c'est pareil.
01:13:31Ouais, rien à voir.
01:13:32On a pas fait la même chose, moi.
01:13:33Ça masse.
01:13:34Ah non, mais...
01:13:35T'es super content, mais pas pareil.
01:13:36Super content, mais...
01:13:37Cette émotion-là qui te prend, qui te retourne le bide et qui te fait chialer, hein, parce
01:13:41qu'il faut...
01:13:42Parce que tu revois...
01:13:43Tu te revois de l'âge de 7 ans, 10 ans, 15 ans, ton premier entraîneur.
01:13:47Tu vois tes parents...
01:13:48Vite fait, hein.
01:13:49Ça, je l'ai jamais retrouvé.
01:13:51Moi, j'ai cherché mon fils dans les tribunes.
01:13:54Il avait 6 ans.
01:13:55Il était sur les genoux de mon père et il lui écriait...
01:13:57Papa, papy, on est champion du monde, on est champion du monde.
01:13:59Mon père qui est plus là.
01:14:00Donc, c'est vrai que ça a été un grand moment.
01:14:02Ça, je me rappellerai toute ma vie, quoi.
01:14:03J'ai toute ma famille qui était là.
01:14:04Par rapport à l'Euro 2000, rien à voir.
01:14:06Non, moi non plus.
01:14:07Rien à voir.
01:14:08C'est différent.
01:14:09Tu reviendras la semaine prochaine.
01:14:10Christophe ?
01:14:11Oui.
01:14:12Oui.
01:14:13Vous, pour terminer, votre plus beau souvenir ?
01:14:15Moi, c'est le but.
01:14:18Mon but...
01:14:19Mon but a été...
01:14:20C'est le premier but ?
01:14:21Oui, parce que je me dis que j'ai le droit d'être là.
01:14:23Je mérite d'être là.
01:14:24Voilà, c'est tout.
01:14:25Tu dis...
01:14:26Tu faisais comment déjà, Cosa ?
01:14:27En tirant la langue vers la tribune de presse.
01:14:29En tirant la tribune de presse.
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