L’ancien juge à la CNDA (Cour nationale du droit d'asile) , Xavier Driencourt, a réagi sur CNEWS à la possible expulsion de l’étudiante gazaouie accusée d’antisémitisme et d’appel à la haine.
00:00Oui, bonjour. Je pense qu'il y a dans tout ce qui a été dit là, et notamment par le ministre des Affaires étrangères,
00:07il y a un triple aspect dans ce dossier, dans cet imbroglio, imbroglio qui, il faut bien le reconnaître, est quand même un fiasco.
00:17Premier aspect, c'est l'aspect administratif. Vous venez de le souligner à l'instant, c'est-à-dire que chacun se renvoie un peu la balle.
00:26Monsieur Barraud renvoie cela sur les services compétents, qui seraient, on peut penser, ceux du ministère de l'Intérieur, et les Israéliens, dit-il.
00:36Un aspect, le deuxième aspect, c'est l'aspect juridique, c'est-à-dire le statut de cette jeune femme.
00:44Jusqu'à hier, on disait qu'elle est réfugiée politique, et puis en fait, elle n'est pas réfugiée politique, elle est étudiante.
00:51Elle est venue en France sur la base d'un visa d'étudiants avec une bourse universitaire et un visa délivré par le consulat général à Jérusalem.
01:01Et j'entendais hier soir sur votre antenne ou sur Europe numéro 1, le témoignage d'Éric Danon, qui était notre ancien ambassadeur à Tel Aviv,
01:13et qui indiquait très clairement que les services du consulat général à Jérusalem laissaient passer les étudiants et avaient une certaine idéologie, dirais-je.
01:31Donc, c'est l'ancien ambassadeur à Tel Aviv qui indiquait cela.
01:36Et enfin, le troisième aspect de cet imbroglio, c'est l'aspect matériel, effectivement, à supposer que cette jeune femme demande aujourd'hui le statut de réfugiée.
01:47D'abord, on se heurtera à la jurisprudence de la Cour nationale du droit d'asile, qui fait de tous les Palestiniens éligibles au statut de réfugiée politique.
01:58Et puis, deuxièmement, quand bien même on lui retirerait son statut, quand bien même on lui retirerait son visa, où va-t-on l'expulser ?
02:08On ne va pas la renvoyer à Gaza, manifestement.
02:12On peut l'envoyer en Égypte, où elle a de la famille, elle a une soeur qui semble y résider.
02:19On peut l'envoyer en Jordanie, où elle résidait avant, mais la Jordanie a fait savoir qu'elle ne l'accepterait que pour 72 heures.
02:28Donc voilà, on a un triple problème administratif, juridique et concret, matériel, celui de l'expulsion.
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