00:00Marc, si je vous dis qu'on est à l'arrivée du Tour de France 2025 et votre équipe n'a pas été vernie, on est d'accord ou pas ?
00:11On est d'accord, surtout hier, on a été victime d'une chute alors qu'on jouait à la gagne de l'étape, donc c'est frustrant, décevant, mais c'est la course.
00:20Pas de victoire depuis 2019, ça agace, c'est quoi le sentiment ?
00:24Non, parce que quand on fait quatrième du Tour avec Gaudu notamment, ou neuvième avec Gaudu, c'est quand même des bilans intéressants, donc c'est un peu facile et réducteur que de se résumer à zéro victoire d'étape depuis 2019.
00:37Vous connaissez forcément ceux qui critiquent, qu'est-ce que vous leur répondez ?
00:41Je ne leur réponds rien, on trace notre chemin, notre route, on construit, on développe et on essaye d'être les plus performants possibles avec nos moyens.
00:50Tadej Pogassa, quatrième Tour de France, normal ?
00:54C'était le meilleur, le plus fort, le plus complet, donc ce n'est pas du tout illogique qu'il soit le vainqueur de ce Tour de France.
01:02Quand on entend les critiques qu'on a pu lire ces derniers jours, ça agace parce qu'on revient forcément au passé.
01:09Non, mais moi j'ai vu 15 jours de Tour attrayant, punchy, sexy, excitant et une dernière semaine un peu plus dans le contrôle et dans la modération.
01:24Mais c'était un peu logique compte tenu de la situation du classement.
01:27Bon, voilà, ce n'est pas un cru exceptionnel, c'est un bon cru.
01:33Ça aurait pu être un cru exceptionnel si l'intensité était restée dans la dernière semaine.
01:38Mais bon, on ne peut pas demander l'impossible aux coureurs et c'est mieux ainsi.
01:42La suite pour Groupama FDJ ?
01:44Le Tour d'Espagne.
01:45Avec des ambitions avec David Gaudu ?
01:47Avec Gaudu, avec Martin, avec Kuhn, avec Gruel et d'autres.
01:51Et j'espère qu'on va faire un grand Tour d'Espagne en tous les cas.
01:54On se souvient tous de l'an dernier de David Gaudu, entre guillemets, la résurrection et qu'il est reparti sur les bons rails.
02:00Oui, mais je pense que j'ai plutôt de bons retours de ses stages en ce moment.
02:05Je pense qu'on va retrouver le David Gaudu et je pense que c'était la bonne décision que de ne pas le mettre sur le Tour de France.
02:09Lui donner le temps et les éléments nécessaires pour se reconstruire et retrouver la plénitude de ses moyens et la confiance et la sérénité.
02:21Qu'est-ce qui vous a manqué, Marc, sur ce Tour ?
02:25Il nous a manqué un peu de réussite, notamment hier.
02:28Mais sur des étapes décisives et punchy, on avait Romain Grégoire qui était présent.
02:33Après, il est encore en développement, il a 22 ans.
02:36Donc, quand on se retrouve face à Pogacar, Van Der Poel ou d'autres dans un final d'étape, il est clair qu'il manque encore un petit cran.
02:45Mais il est en train de le prendre.
02:47Entre ce qu'il a fait l'année dernière et ce qu'il a réalisé cette année, il est en phase de progression.
02:51Donc, moi, je suis confiant et il faut garder le cap.
02:54Quelle serait l'image que vous retenez, pour vous, Marc Madiot, de ce Tour de France 2025 ?
03:00J'ai envie de garder la dernière, Wood Van Aert.
03:03Moi, je suis en admiration devant ce coureur.
03:05Il a passé des moments difficiles.
03:08Il est en opposition permanente avec Van Der Poel, à qui tout réussit.
03:12Et Van Aert est en capacité de se reconstruire, de se redévelopper, de retourner au combat.
03:18Et qu'il gagne aujourd'hui sur les champs avec cette étape un peu spéciale.
03:21Pour moi, c'est le signe du destin.
03:26Et je suis en admiration.
03:29Comme un heureux hasard, il y a un an, un certain autre belge, Renko et Van Der Poel, gagne.
03:33Oui, mais franchement, ce que j'ai vécu cet après-midi, il y a un petit côté cirque que je n'aime pas.
03:41Mais il y avait en même temps la victoire de ce qu'est intrinsèquement le cyclisme.
03:49La force de l'abnégation ?
03:50Oui, voilà.
03:51La force de l'abnégation, l'expérience, la détermination, l'engagement.
03:59Et ce qu'on a vécu avec Van Aert aujourd'hui est à méditer.
04:02Je reviens sur ce que vous disiez, sur le côté cirque, la dernière étape.
04:05Qu'est-ce qui vous a plu ? Qu'est-ce qui ne vous a pas plu dans ce pari qu'a tenté AESO ?
04:08Ce qui m'a plu, c'est Van Aert.
04:10Ce qui m'a déplu, c'est le côté prise de risque.
04:13Voilà, c'est tout.
04:14C'est trop dangereux.
04:15On joue avec le feu.
04:17Et il ne faut pas trop jouer avec le feu.
04:20Sur l'équipe, il y a des années où ça va très bien.
04:23Des années un tout petit peu moins bien.
04:24Des années carrément moins bien.
04:27Est-ce qu'avec l'expérience que vous avez, on relativise ?
04:29On se dit que c'est assez agréable ?
04:30Le résultat d'un Tour de France dépend de nous.
04:32Mais il ne dépend pas que de nous.
04:33Il dépend aussi des circonstances de course et de l'adversité qu'on va rencontrer.
04:37Donc il faut être objectif en toutes circonstances.
04:42Quand ça va bien comme quand ça va mal.
04:43Il faut retrouver des équilibres.
04:45Vous m'aurez de faire un peu le perroquet.
04:46Je sais que vous avez répondu à ça avant.
04:47C'est un bon cru ce Tour de France 2025 ?
04:51Pour moi, c'est un bon cru.
04:52Ce n'est pas un cru exceptionnel.
04:54Ça aurait été un cru exceptionnel si Vingegaard avait été en capacité
04:57d'être en opposition beaucoup plus franche et permanente par rapport à Pogacar.
05:04Ça n'a pas été le cas.
05:05Donc ça ne peut pas être un cru d'exception.
05:07C'est une bonne édition.
05:08Avec une belle bataille quand même pour les places de derrière.
05:11Oui, oui, oui, mais on a eu 15 jours extrêmement palpitants.
05:16Si on était resté sur le même rythme, je vous dirais aujourd'hui, c'est un cru d'exception.
05:21On n'est pas resté sur le même rythme, donc ça ne peut pas être un cru d'exception.
05:24Et quand on voit qu'il y a eu finalement pratiquement beaucoup plus de spectacles
05:27sur les étapes d'accidenter...
05:29Oui, mais ça ce n'est pas une nouveauté.
05:30C'est logique, c'est normal.
05:33Une étape moins difficile permet à plus de monde de s'exprimer.
05:37Il faut en mettre plus peut-être ?
05:39Non, je pense qu'il faut rester dans des équilibres
05:41entre les étapes de baroudeur et de moyenne montagne.
05:45La montagne, les chronos et les sprints, il en faut pour...
05:47En fait, j'ai envie de dire, il en faut pour tout le monde.
05:49Dernière chose, Pogacar, 4e tour à 26 ans.
05:51Il en avance sur les temps de passage de Merckx, d'Anctil.
05:55Il va les rejoindre ? Il va les dépasser ?
05:58Si on se fie à la situation présente, on a envie de dire,
06:01c'est facile, c'est simple, ça va se réaliser.
06:04Mais méfiez-vous du temps, méfiez-vous de l'habitude,
06:07méfions-nous du relâchement.
06:11Voilà, donc rien n'est acquis à l'avance.
06:13Vous avez senti cette petite lassitude ?
06:15Pas forcément, mais rappelez-vous, par le passé,
06:18on a prédit de nombreuses victoires à certains coureurs.
06:22Ulrich, par exemple, à qui on avait prédit de nombreuses victoires dans le tour.
06:24Il n'a gagné qu'un.
06:25Donc, méfiance, enfin, pas méfiance, mais observation, prudence.