L'ex-commissaire européen au marché intérieur Thierry Breton était l'invité de BFMTV ce dimanche 27 juillet pour évoquer l'accord commercial conclu entre Bruxelles et Washington.
00:00Je ne sais pas si on peut qualifier ça d'un accord. C'est tout simplement la volonté, et je ne suis pas du tout polémique en le disant,
00:07c'est un constat que beaucoup vont faire, et surtout en Europe, la volonté du président des États-Unis d'imposer au monde entier,
00:14c'est ça qui est inédit, c'est peut-être aussi ce qui restera dans l'histoire, ses demandes, ses visions, sa vision sur le commerce international,
00:25désormais principalement dirigé dans l'intérêt et vers les États-Unis. Voilà ce qui se passe en ce moment.
00:33L'accord, évidemment, cette annonce qui a été faite aujourd'hui entre deux parties de golf en Écosse,
00:42c'est évidemment l'accord avec le plus grand partenaire, le premier partenaire des États-Unis. Nous sommes le premier partenaire des États-Unis.
00:48Mais voyez-vous, je crois que les entreprises, tout le monde, commençait à être un peu inquiets de ces allers-retours,
00:58de cette non-visibilité depuis maintenant le 20 janvier. Et donc beaucoup souhaitaient que finalement on rentre dans une période de stabilité.
01:06C'est sans doute la période nouvelle dans laquelle nous entrons. Je pense que du reste, les marchés vont le saluer,
01:11parce que les marchés des deux mains ont horreur de l'instabilité. Mais maintenant, qu'est-ce que ça veut dire pour nos entreprises ?
01:17Si on le regarde en détail. Ça veut dire que jusqu'au 20 janvier, nous avions une relation avec notre premier partenaire commercial
01:26où les entreprises européennes payaient en moyenne 1,7% de droits de douane pour pénétrer le marché américain.
01:32Je dis bien 1,7%. Ce sont les chiffres des économistes. Vous allez voir qu'on va beaucoup discuter là-dessus.
01:38Ce sont les chiffres des économistes. C'est ce qu'il faut regarder en fait. Le point de départ, c'est le 20 janvier.
01:41Le 20 janvier également, le dollar, l'euro, était 1,04. Donc on avait un dollar qui était assez proche de l'euro.
01:52Je dis ça parce qu'évidemment, plus le dollar baisse, plus c'est compliqué pour nous d'exporter aux Etats-Unis.
01:56Aujourd'hui, 25 juillet, donc désormais, pour pouvoir vendre ces produits aux Etats-Unis,
02:02non seulement il va falloir tenir compte de l'effet dollar, il a tout simplement le dollar à baisser de 12,7%.
02:11Ça veut donc dire que pour nous, Européens, ça coûte 12,7% de plus, plus cher pour vendre nos produits,
02:17que ce soit du vin, que ce soit des produits agricoles, que ce soit des voitures, que ce soit des pièces aéronautiques.
02:22Ça, c'est l'impact de l'art. Et puis désormais, il faudra y ajouter donc pratiquement 15% de plus.
02:30Alors si on retire le 1,7%, ça fait 13%.
02:33Ça veut dire qu'on a 25% au total, 25% de plus qu'au 20 janvier pour aller exporter aux Etats-Unis.
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