Il y a un an, le 26 juillet 2024, les Jeux olympiques de Paris 2024 étaient lancés par une cérémonie d’ouverture inédite de près de quatre heures. Thomas Jolly et Thierry Reboul ont marqué les esprits et l’histoire des JO en faisant le pari fou de sortir le spectacle du stade et de transformer la Seine en scène.
Une parenthèse enchantée sur laquelle Thomas Jolly a accepté de revenir pour Le HuffPost, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article. En répondant à des questions décalées, le directeur artistique des cérémonies des JO s’est souvenu du featuring entre Aya Nakamura et la Garde républicaine, de l’arrivée en grande pompe de la délégation française, mais aussi des phryges qu’il a adorées « tout de suite », elles étaient d’ailleurs déjà présentes dans leurs costumes à paillettes dès le 26 juillet.
02:45Et même le buzz qu'il y a eu sur le fait qu'elles ressembleraient à des organes génitaux, etc.
02:51Yes, tant mieux, tant mieux.
02:54Si ça parle de ça, tant mieux comme ça, voilà.
02:56Et donc on les a, on s'en est saisis.
02:59Dès qu'on a pu, on s'en est saisis.
03:02Et on leur a fait des costumes.
03:05Et un de mes souvenirs les plus...
03:08Après je vous retrouve la photo.
03:09Vous savez, il y a eu une célébration des cérémonies justement, au mois de septembre, autour de l'Arc de Triomphe.
03:15J'ai été invité à venir parader avec les athlètes, avec les organisateurs, etc.
03:19Donc je paradais.
03:21Et j'avais très soif.
03:22Il faisait chaud ce jour-là, il faisait beau.
03:24Donc je pars, je m'écarte.
03:25Et sur qui je tombe ?
03:27Le troupeau de friges.
03:29Toutes habillées avec tous les costumes que nous leur avions confectionnés.
03:34Depuis la cérémonie d'ouverture jusqu'à la cérémonie de clôture olympique.
03:37Parce qu'il y en a eu beaucoup.
03:38Il y a eu la frige en maillot de bain Léon Marchand.
03:40Il y a eu la frige à paillettes.
03:42Il y a eu la frige avec une tour Eiffel.
03:43Il y a eu beaucoup de friges.
03:44Je tombe sur le troupeau, la bande de friges.
03:47Et je n'ai pas pu résister.
03:49Et je leur ai dit, s'il vous plaît, s'il vous plaît, s'il vous plaît, vous êtes toutes réunies.
03:52Est-ce qu'on peut faire une photo, s'il vous plaît ?
03:55Et donc j'ai ma photo.
03:56Voilà, je l'ai.
03:57Ma photo avec toutes les friges.
03:59Toutes les friges dans tous leurs costumes.
04:01Et ça, c'est un souvenir.
04:04J'ai l'air d'avoir quatre ans et demi sur la photo.
04:06Bref, c'était vraiment très amusant de travailler aussi avec elle.
04:11Combien de millimètres de pluie sont tombés sur la capitale le 26 juillet 2024 ?
04:18Beaucoup.
04:19C'est Thierry Reboul, le directeur exécutif des cérémonies,
04:22qui nous disait que, historiquement, depuis qu'existent des relevés météorologiques,
04:27le 26 juillet est le jour où il a le moins plu à Paris de toute l'histoire des relevés météorologiques.
04:33Et je pense que depuis l'année dernière, cette exception n'est plus, je pense.
04:40Je ne sais pas combien de millimètres, je ne sais pas.
04:42C'était 16 millimètres et c'est effectivement, c'est le quatrième 26 juillet le plus pluvieux depuis près de 150 ans.
04:49Waouh !
04:51Pas de chance.
04:52Non, pas de chance.
04:53On ne saura jamais à quoi aurait ressemblé cette cérémonie avec un ciel de soleil couchant qu'on dit zinzolin.
05:01D'ailleurs, j'aime beaucoup ce mot, on ne le dit pas suffisamment.
05:03Un ciel, voilà, rose, rose poudré, violet, orange.
05:06On ne le saura jamais et c'est tant mieux.
05:10Pourquoi ? Parce qu'en réalité, le spectacle vivant a ça de magnifique qu'il s'inscrit dans le réel.
05:15Qu'en plus, cette pluie, c'est comme si je n'ai pas de mysticisme, aucun.
05:20Mais par contre, quand même, c'est comme si c'était écrit.
05:24C'est-à-dire que la pluie a vraiment été abondante à partir de 19h30 et jusqu'à 23h30, 40, au moment où Céline Dion chante.
05:34C'est-à-dire que Céline Dion fait s'arrêter la pluie, je ne sais pas, mais en tout cas, c'est comme ça.
05:39Moi, ce que j'y ai vu, je vous dis, je n'ai pas de mysticisme plus que ça,
05:43mais j'y ai vu finalement le fameux fluctuate necmergitur.
05:47C'est-à-dire, il est battu par les eaux, mais ne sombre pas.
05:50L'esprit de Paris, finalement, qui se mêlait à l'esprit olympique.
05:53Nous avons tenté et nous avons réussi à préserver, allez, 90%, 95% du projet initial pour le délivrer aux gens.
06:02Et ça, pour le coup, je crois que ça a donné une sorte de puissance, une force, un esprit d'équipe aussi, un esprit collectif à la cérémonie, une sorte de vaillance, quelque chose.
06:15On va le faire. Et je pense que cette énergie-là, elle s'est transmise à travers les écrans.
06:20Et l'autre chose qui vient du public, présente sur les quais, mais je pense même à travers les écrans, c'est l'empathie.
06:27Je pense que ça a créé une grande, grande, grande bulle d'empathie.
06:31Et cette empathie-là, moi, je pense qu'elle a aussi généré la beauté de cette soirée-là.
06:35Donc, aucun regret. De toute façon, on peut tout répéter, tout créer, tout maîtriser, tout caler, etc.