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Transcription
00:00On va terminer avec un autre sujet qui va sans doute vous faire réagir,
00:04c'est la crise démographique.
00:05C'est important, ce n'est pas anodin.
00:07La crise démographique franchit un nouveau cap en France en un an.
00:11Je ne sais pas si vous le savez, mon cher Julien Dray,
00:13le nombre de décès à dépasser, celui des naissants.
00:15C'est une première depuis 1945.
00:19Et ce n'est pas sans conséquence pour notre pays.
00:21Écoutez Gérard François Dumont, qui est démographe et qui nous explique la chose,
00:24et vous réagirez peut-être les uns et les autres rapidement.
00:27En fait, lorsqu'on étudie la fécondité de la France toutes ces dernières décennies,
00:33on constate qu'il y a eu des années de hausse de la fécondité,
00:37des années de baisse de la fécondité.
00:40Et à chaque fois, le facteur central a été un changement de politique familiale.
00:45Donc quand il y a eu des décisions positives de politique familiale,
00:49la fécondité a augmenté.
00:50Et les années où il y a eu des décisions négatives de politique familiale,
00:53la fécondité a baissé.
00:55Et c'est la raison pour laquelle, dès 2014,
00:58lorsqu'ont été annoncées tout un certain nombre de mesures négatives de politique familiale,
01:02j'ai annoncé que la fécondité allait baisser.
01:05Et depuis, je ne cesse de dire que la France va entrer en dépopulation,
01:09c'est-à-dire avoir plus de décès que de naissances.
01:12Alors je le dis à nos auditeurs d'Europe 1 qui n'ont pas l'image,
01:15pourquoi vous faites la tête ?
01:16Parce qu'en fait, la France, pendant longtemps, était en tête en termes de taux de fécondité.
01:21Alors c'était désagréable à dire sur les plateaux de télé,
01:24mais pour une part, c'était dû à l'immigration.
01:26Et aux familles d'origine étrangère qui faisaient plus d'enfants
01:28que les Français de souche.
01:31Mais comme elles se sont, d'un certain point de vue, elles aussi intégrées,
01:33elles ont adopté le modèle traditionnel,
01:36c'est-à-dire grosso modo un enfant, deux enfants, pas beaucoup plus.
01:38Donc on n'a plus ces familles nombreuses qu'on avait il y a encore une vingtaine d'années.
01:41Alors après, on peut effectivement, par souci polémique,
01:44m'expliquer que c'est à cause des allocations familiales
01:46que le taux de fécondité a baissé.
01:48Je ne suis pas convaincu aujourd'hui que ce soit véritablement la raison,
01:51parce que je pense que quand on fait des enfants,
01:53on ne fait pas simplement en calculant les allocations familiales qu'on va ramasser.
01:56Il y a quand même de l'amour.
01:58Oui, je vais terminer sur une note quand même.
02:00Mais la question, c'est aussi un fait de société.
02:02C'est-à-dire que vous avez toute une génération aujourd'hui
02:04qui est tellement inquiète de l'avenir,
02:06qui se pose la question de faire des enfants.
02:08J'ai beaucoup de jeunes autour de moi qui me disent
02:10« Mais à quoi ça sert ? La planète va exploser. »
02:13Et donc, c'est aussi tout un état d'esprit qu'il faut changer.
02:16Parce qu'on fait des enfants, parce qu'on pense qu'ils vont avoir un univers agréable.
02:22Le mot de la fin, André.
02:24Deux choses. La crise démographique, elle est mondiale.
02:26Tous les pays, notamment d'Europe occidentale, sont en crise démographique.
02:29L'Italie, c'est encore pire que nous.
02:30Il y a un problème sociétal. Julien a raison.
02:32Donc ça, c'est vraiment quelque chose de grave, de dramatique.
02:35Mais pour finir sur une note plus légère,
02:36je vous rappellerai le mot, le canard enchaîné
02:39qui avait titré,
02:41après une conférence de presse de Michel Debray,
02:43qui était alors Premier ministre,
02:44Debray avait dit « La crise démographique est là ».
02:47Il est le premier à en parler, d'ailleurs, Debray.
02:49Il faut vraiment que les Français
02:51se décident à faire des enfants
02:52sur une grande échelle.
02:54Et le canard enchaîné avait titré
02:55« Le Premier ministre invite les Français à un exercice périlleux ».
02:58Elle est très bonne, on la garde.
03:02Allez, très rapidement, on a joué à l'AIT.
03:05Ça aurait pu être le mot de la fin,
03:06mais je vais quand même donner le mot de la fin de la joie à l'AIT,
03:08à moins que, Mathieu, que vous ayez quelque chose à dire aussi.
03:10Mais rapidement, parce qu'on arrive au terme.
03:11Non, mais vous disiez que le modèle social s'effondre.
03:14C'est vrai que la dénatalité touche d'autres pays en Europe,
03:18l'Italie, l'Allemagne, etc.
03:20Mais c'est un impact, et c'est là où on doit être inquiet,
03:23c'est un impact sur un volet économique,
03:28sur nos retraites, il faut en parler,
03:30parce que, vu qu'il y a moins de natalité,
03:32donc à l'avenir, moins d'actifs,
03:34et plus de retraités.
03:35Et donc, là, il y a tout un équilibre, quand même,
03:38au niveau de nos retraites,
03:39qu'il faudra rediscuter au regard des chiffres de la dénatalité.
03:45Mathieu, j'ai pas beaucoup de temps,
03:46mais il va falloir que vous fassiez des bébés, Mathieu.
03:48Vous êtes le plus jeune sur ce plateau.
03:49J'aurais aimé faire un petit tacle aussi
03:51à ce qu'a fait François Hollande,
03:53la décision de plafonner les aides familiales, etc.
03:56Mais je pense, comme Julien,
03:57en fait, c'est un sujet de...
03:59Est-ce que les Français se projettent dans l'avenir ?
04:01Et aujourd'hui, c'est un sondage IFOP pour le JDD
04:03du 2 septembre dernier,
04:06qui expliquait que 72% des Français
04:07trouvent que leur pays est en déclin.
04:09Pourquoi il est en déclin ?
04:10Parce qu'effectivement, il y a un déclassement
04:11sur le plan économique,
04:13il y a la question sécuritaire,
04:14les questions de narcotrafic, etc.
04:16Et c'est vrai qu'on ne se projette pas
04:17dans ce pays aujourd'hui,
04:19quand on voit aujourd'hui
04:20le déclin des services publics,
04:22le déclin de l'autorité, etc.

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