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Punchline - Giorgia Meloni 1000 jours au pouvoir : un exemple à suivre en Europe ?
Europe 1
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00:00
Giorgia Méloni, lien de fêté, c'est mille jours au pouvoir.
00:05
Mille jours au pouvoir, une longévité assez rare chez nos voisins.
00:08
Le gouvernement Méloni figure du coup parmi les cinq plus durables de l'Italie d'après-guerre.
00:12
J'ai vérifié tout cela, Corentin Alonso nous raconte tout cela
00:15
et on sera avec un spécialiste de l'Italie, Fabien Gibault,
00:18
qui est enseignant à l'université de Bologna.
00:20
Mais d'abord, on écoute le reportage de Corentin Alonso.
00:24
Au pouvoir, Giorgia Méloni a fait de la lutte contre l'immigration clandestine,
00:30
un de ses grands combats politiques.
00:32
L'Italie a dénombré plus de 20 000 entrées illégales en 2024.
00:36
Une réduction de 60% en l'espace d'un an,
00:40
grâce à des accords de coopération économique avec 14 pays africains.
00:44
Comme l'explique Matteo Gisalberti, journaliste italien en France.
00:49
Une série d'accords avec des pays africains
00:52
qui permettent de soutenir leur économie
00:54
et indirectement aussi de créer des situations de l'emploi
01:00
pour que les personnes restent dans ces pays-là.
01:05
Sur le terrain diplomatique,
01:06
Giorgia Méloni a su profiter des instabilités politiques en France et en Allemagne
01:10
pour repositionner l'Italie sur la scène européenne.
01:14
Conservatrice mais pro-Ukraine,
01:16
son groupe ECR est devenu un soutien clé d'Ursula von der Leyen au Parlement européen.
01:22
Si la dette du pays frôlait encore les 3 000 milliards d'euros ces derniers mois,
01:26
l'Italie est parvenue à redresser les comptes publics.
01:29
Le déficit est passé de 8,6% du PIB en 2022 à 3,4% en 2024.
01:36
Le pays va mieux du point de vue économique et qui attire aussi des capitaux.
01:43
Enfin, la présidente du Conseil des ministres veut relancer la natalité italienne
01:47
en offrant une prime de 1 000 euros pour chaque bébé né en 2025.
01:52
Et on va retrouver Nathalie Mendeza,
01:54
notre correspondante permanente à Rome en Italie.
01:57
Nathalie, on peut parler de record effectivement.
01:59
L'exécutif de Giordia Meloni a franchi le cap des 1 000 jours au pouvoir.
02:04
Une longévité rare dans ce pays frappé par une instabilité politique chronique.
02:09
Aucun gouvernement ici n'a réussi à achever un mandat de 5 ans sans rupture de coalition.
02:15
L'exécutif Meloni est désormais le cinquième gouvernement à durer aussi longtemps
02:19
dans l'histoire de la République italienne.
02:22
Malgré l'absence de réformes d'envergure, Giordia Meloni jouit d'une forte popularité.
02:28
Son parti Fratelli d'Italia continue de mener les sondages devant le parti démocrate de centre-gauche
02:33
et le mouvement 5 étoiles.
02:35
Meloni revendique un bilan économique flatteur.
02:38
Sous sa houlette, l'Italie est devenue le quatrième exportateur mondial.
02:42
Le chômage a chuté à 6,5%.
02:44
C'est parmi les plus bas niveaux historiques.
02:47
En deux ans, 880 000 nouvelles embauches stables ont été enregistrées dans le pays.
02:52
Pendant les prochains mois, de nombreux défis attendent ce gouvernement.
02:56
Sur le front international, le soutien à l'Ukraine, les frictions avec le président américain Donald Trump
03:02
autour des dépenses militaires ou des droits de douane.
03:04
Et sur le front intérieur, la mise en œuvre du plan de relance européen
03:08
ainsi que plusieurs réformes promises de la justice, l'autonomie des régions
03:12
ou l'élection du chef de l'exécutif au suffrage universel direct des dossiers
03:18
qui s'annoncent complexes et qui vont marquer la seconde moitié de mandat du gouvernement de Meloni.
03:25
Et on est avec Fabien Gibault, merci, Nathalie Mendoza.
03:29
On est avec Fabien Gibault, enseignant à l'université de Bologne.
03:32
Ça marche la méthode Meloni, visiblement, Fabien Gibault ?
03:36
Alors oui, actuellement, Georgia Meloni est très haute dans les sondages.
03:40
On peut dire que c'est un succès. Bien sûr, ce succès peut toujours être relatif
03:44
si on regarde un peu plus dans le détail, mais de ce qui est du résultat
03:47
et de ce qui est montré, en tout cas, la perception est très positive.
03:51
Elle est toujours autour de 30%. Après trois années, c'est plutôt rare.
03:54
Généralement, comme en France, d'ailleurs, les politiques perdent du suffrage au fil des mois.
03:59
Eh bien non, Georgia Meloni se maintient sans grand problème.
04:02
Plusieurs raisons, bien entendu, à cela.
04:04
Une opposition qui est plutôt morcelée, qui a des difficultés à avoir une coalition réelle
04:10
pour, justement, s'y opposer.
04:12
Des opposants dans la droite italienne, comme M. Salvini, qui sont très calmes actuellement,
04:17
qui laissent beaucoup de place à Mme Meloni, qui est très charismatique
04:19
et qui, justement, s'y impose.
04:21
Et puis, des résultats, comme vous l'avez montré, qui sont dans l'ensemble positifs,
04:24
même s'ils sont parfois à prendre avec quelques pincettes.
04:27
On a parlé, justement, de très bons résultats par rapport au chômage,
04:30
avec énormément de créations de postes d'emploi, c'est vrai,
04:33
mais beaucoup aussi de salaires très bas, par exemple,
04:36
qui vont compenser un peu beaucoup de mi-temps, par exemple.
04:38
Donc, le résultat est très bon, positivement, très beau à présenter.
04:42
Dans la réalité, il y a encore, bien sûr, quelques problèmes.
04:44
Et puis, bien entendu, d'autres défis, comme vous l'avez présenté.
04:47
Fabien Gibault, vous êtes un fin observateur de la vie italienne,
04:50
puisque vous êtes enseignant là-bas.
04:52
C'est quoi la recette ? Qu'est-ce qui fait que ça a marché ?
04:55
C'est quoi la recette de Giorgia Meloni ?
04:56
On a besoin de conseils.
04:57
Vous savez, on est un petit peu perdus en France, même si vous vivez en Italie.
05:00
On a besoin de conseils.
05:01
La recette de Giorgia Meloni, c'est d'avoir réussi à faire
05:06
une sorte de grand écart politique, finalement,
05:09
puisqu'elle a fait une campagne électorale qui était très souverainiste,
05:12
très protectionniste, mais qui, finalement, dans l'implication,
05:16
beaucoup de personnes avaient une certaine peut-être angoisse,
05:18
ou en tout cas, ce changement semblait extrêmement radical après sa victoire.
05:22
Que va-t-il être de l'Italie dans sa position européenne,
05:25
dans sa position par rapport à l'Ukraine ?
05:26
Et finalement, Giorgia Meloni est restée extrêmement prudente sur ses dossiers,
05:31
pro-ukrainienne sans aucun problème, soutien d'Ursula von der Leyen.
05:34
D'ailleurs, une partie de son électorat, quand même,
05:36
a regardé cet aspect d'une manière un peu négative.
05:40
Donc, finalement, le tremblement de terre que certains redoutaient
05:44
de Giorgia Meloni n'est pas apparu.
05:46
Après, bien sûr, dans sa dialectique, dans sa rhétorique
05:50
et dans sa présentation politique en Italie,
05:53
elle continue de montrer certaines oppositions,
05:57
par exemple, à la migration.
06:00
Même si, là encore, il faut regarder que l'Italie, actuellement,
06:02
est en train de faire des papiers à 500 000 personnes,
06:05
parce qu'il manque des personnes pour travailler, tout simplement.
06:07
Donc, là aussi, vous voyez, il y a toujours un genre de paradoxe
06:09
entre ce qui est montré, ce qui est effectué,
06:11
mais qui, finalement, coupe l'herbe sous le pied à l'opposition,
06:15
puisque certaines réformes, bien justement, ne sont pas si protectionnistes,
06:18
et, en même temps, confortent, quand même, l'électorat de Giorgia Meloni.
06:21
C'est un double balancier qu'il y a à l'intérieur.
06:25
Merci, Fabien Gibeau, pour ce regard ô combien intéressant pour nous en France.
06:30
Et je rappelle que vous êtes enseignant à l'Université de Bologne.
06:32
Oui, Louis de Reynel, Olivier Benquemoun,
06:35
on avait peut-être des doutes au départ,
06:37
mais quand on voit les résultats affichés...
06:41
Merci, au revoir, bonne soirée.
06:42
Je me souviens de la moquerie dont elle faisait l'objet.
06:44
Vous vous souvenez, ça ?
06:45
Le ricanement français.
06:46
Avec des politiques qui gloussaient, même des ministres.
06:50
On est d'accord là-dessus.
06:52
Et globalement, aujourd'hui, alors, je suis moins la politique italienne,
06:56
mais de ce qu'on voit, nous, en France,
06:58
on a l'impression, quand même, que sur quelques tendances,
07:00
la question sécuritaire, sur l'immigration...
07:03
Immigration.
07:03
Voilà, immigration et sur le développement économique de son pays,
07:06
qui était...
07:07
Et le chômage.
07:07
Et c'est quand même un sujet très important.
07:10
Eh bien, elle s'en sort mieux que nous.
07:11
Et on se dit, tout le monde l'a montré du doigt,
07:13
on la ridiculisait.
07:14
En réalité, on devrait peut-être regarder les solutions côté italien.
07:19
Et d'ailleurs, je vous donne un exemple.
07:20
Catherine Vautrin, qui est la ministre d'Affaires sociales et de la Santé,
07:22
là, actuellement, en France,
07:23
était hier avec la Mélonie,
07:26
pour parler des questions de natalité.
07:28
Parce que l'Italien a un vrai problème, ça a été dit.
07:30
Mais au niveau de la démographie et de la natalité.
07:32
Et c'est pourquoi j'ai interrogé Fabien Gibeault.
07:34
C'est quoi la recette, Mélonie ?
07:36
Parce qu'on est tellement perdus
07:37
quand on voit l'émission qu'on a pu présenter ce soir,
07:40
avec tous ces sujets un peu difficiles pour nous.
07:42
Et on voit à côté ce qui se passe.
07:43
Olivier Benkeboun.
07:44
C'est un animal politique, Georgia Mélonie.
07:47
En réalité, vraiment.
07:48
Vraiment, c'est un stratège.
07:49
Georgia Mélonie, je vous souvenais,
07:51
c'est au-delà de la moquerie.
07:52
Elle a été cornerisée.
07:54
Le fasciste arrive au pouvoir.
07:56
C'est l'extrême droite.
07:57
C'est l'extrême droite.
07:58
C'est les chemises noires, Mélonie.
08:00
Vous vous souvenez ?
08:01
La haine absolue qui avait...
08:03
Comme la téconque LVG, tout le monde...
08:04
Et en réalité, on l'a présentée comme une anti-européenne.
08:08
En réalité, c'est une alliée de l'Europe.
08:11
Et l'Italie continue de percevoir...
08:14
Et c'était un enjeu absolu pour l'Italie
08:18
de recevoir des aides européennes.
08:20
Elle est alliée aux Etats-Unis.
08:22
Elle a été la première à rendre visite
08:24
des chefs d'État européens à Donald Trump.
08:27
Et puis sur la question de l'immigration,
08:29
effectivement, elle a réussi à nouer des partenariats
08:31
avec la Tunisie et avec la Libye
08:33
et à détourner en quelque sorte
08:34
les routes de l'immigration
08:37
avec...
08:38
Les images terribles qu'on avait vues en Italie
08:41
n'existent plus.
08:43
Mais face à l'échec
08:44
de la rigueur
08:46
de la politique Draghi
08:47
face à l'aventure de Salvini
08:50
et du mouvement 5 étoiles,
08:52
Georgia Méloni,
08:53
moi je l'ai écrit plusieurs fois,
08:54
elle a réussi à être pragmatique.
08:56
C'est contrairement à d'autres.
08:58
Elle avait un programme qui était proche
08:59
de celui de Marine Le Pen
09:00
pour nous, on peut dire simplement.
09:02
Et elle a su s'adapter
09:03
en fonction des situations,
09:06
être plus européenne qu'elle était au début.
09:08
Elle a limité son discours sur l'immigration.
09:11
Elle a libéralisé une partie de l'économie.
09:14
Elle a soutenu le commerce de proximité.
09:17
Elle a favorisé l'investissement.
09:19
C'est une réussite parce que d'abord,
09:21
elle est pragmatique.
09:22
Elle n'est pas dans l'idéologie.
09:23
Patrick, Martin,
09:25
je n'y ai pas d'un mot sur le sujet.
09:27
Il faut faire la différence
09:28
entre Georgia Méloni avant
09:29
en tant que chef de Fratelli d'Italia
09:31
et son exercice à la tête de l'État,
09:33
président du Conseil italien.
09:35
C'est une femme, vous l'avez dit,
09:36
qui a été pragmatique.
09:37
Elle s'est forgée une image
09:38
d'homme, de femme d'État.
09:39
La première chose qu'elle a faite au pouvoir,
09:41
rappelez-vous,
09:41
c'était d'appeler Ursula von der Leyen
09:42
pour qu'elle rende visite
09:43
sur l'Empedusa.
09:45
Ce qui veut dire qu'elle s'est inscrite
09:46
comme pro-européenne
09:47
et elle a réussi à assainir
09:49
les finances publiques.
09:50
Elle entretient de bonnes relations
09:52
avec Donald Trump
09:53
à tel point qu'on dit aujourd'hui
09:54
que c'est la femme forte de l'Europe.
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