- il y a 5 mois
Dix milliards de dollars, c'est la somme d'argent que réclame le président américain au Wall Street Journal, qui porte plainte pour diffamation. Cela fait suite à la publication par le quotidien d'un message d'anniversaire qu'aurait adressé en 2003 Donald Trump à Jeffrey Epstein. On en parle avec : Nicolas Conquer, porte-parole de "Republican Overseas France". Laurence Haïm, journaliste spécialiste des États-Unis. Olivier Ravanello, consultant politique internationale BFMTV. Et Henry Arnaud, correspondant BFMTV à Los Angeles.
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00:00On passe à l'actualité internationale avec le chiffre du jour, 10 milliards de dollars.
00:04Voilà ce que réclame le président Donald Trump au Wall Street Journal qui porte plainte pour diffamation.
00:10Cela fait suite, vous l'avez sans doute suivi sur notre antenne, on vous en parlait hier,
00:14à la publication par le quotidien d'un message d'anniversaire qu'aurait adressé en 2003 Donald Trump à Jeffrey Epstein.
00:20Message accompagné d'un dessin à connotation sexuelle et d'une allusion à des secrets partagés entre les deux hommes.
00:25Retour sur ce qui a tout l'air de prendre les aspects d'une affaire d'État avec Fanny Regnaud.
00:326 juillet 2019, Jeffrey Epstein, riche financier américain de 66 ans, est arrêté près de New York
00:39et inculpé pour trafic sexuel de mineurs en bande organisée.
00:43L'homme est soupçonné d'avoir emmené des jeunes filles dans ses luxueuses demeures aux États-Unis
00:47et sur son île privée des Caraïbes pour obtenir des rapports sexuels forcés.
00:52Le milliardaire ne sera jamais jugé, il se suicide dans sa cellule le 10 août 2019, un mois après son arrestation.
00:59L'affaire devient l'objet de tous les fantasmes car Jeffrey Epstein fréquentait bon nombre de personnalités.
01:05Bill Clinton, le prince Andrew ou encore Donald Trump.
01:09Pendant plus de 15 ans, les deux hommes d'affaires se voient à plusieurs reprises, lors notamment de réceptions.
01:15L'affaire alimente alors nombre de théories complotistes.
01:18Il existerait une prétendue liste secrète de personnalités liées à Jeffrey Epstein.
01:23Le suicide de l'homme d'affaires en prison serait même un coup monté pour empêcher la divulgation de noms.
01:29Des fantasmes exploités par Donald Trump pour galvaniser ses fans.
01:34L'affaire Epstein, tout au long de la deuxième campagne 2024, c'était un thème très important.
01:39Eh bien c'était, vous allez voir avec moi quand je serai à la Maison Blanche, vous saurez enfin tout sur l'affaire Epstein.
01:46Mais une fois Donald Trump arrivé au pouvoir, rien n'est dévoilé par son administration.
01:52Le président a été transparent, il a suivi les promesses qu'il avait formulées au peuple américain,
01:57mais il n'aime pas voir les démocrates et les médias traditionnels couvrir cela comme si c'était la plus grosse histoire dont le peuple américain se soucie.
02:03Le 7 juillet dernier, un rapport du FBI stipule que la liste en question n'a jamais existé.
02:10Des conclusions qui, plutôt que d'éteindre l'incendie, entraînent un déferlement de messages furieux d'une partie des supporters de Donald Trump.
02:17On peut comprendre la trahison de leur côté, de ne pas comprendre pourquoi il y a une telle réticence à la transparence sur cette affaire.
02:24Et ce doute met dans la tête des supporters républicains de Donald Trump que le président pourrait être impliqué dans l'affaire Epstein.
02:33Ce jeudi 17 juillet, Donald Trump est finalement rattrapé par ses liens avec Jeffrey Epstein.
02:38Le Wall Street Journal révèle une lettre salace accompagnée d'un croquis que Donald Trump aurait écrit sur le livre d'or mis à disposition des invités
02:46lors des 50 ans du milliardaire en 2003.
02:49Il serait inscrit.
02:50« Joyeux anniversaire et que chaque jour soit un nouveau secret merveilleux ».
02:54Selon le Wall Street Journal, un dessin salace l'accompagne.
02:58Elle contient plusieurs lignes de textes dactylographiées encadrées par le contour d'une femme nue
03:03qui semble avoir été dessinée à la main avec un gros marqueur.
03:07Une paire de petits arcs indiquent les seins de la femme et la signature du futur président est un Donald,
03:12gribouillé sous sa taille, imitant les poils pubiens.
03:15Donald Trump a annoncé attaquer en justice le journal.
03:18« Il réclame 10 milliards de dollars pour dommages et intérêts ».
03:22Nous venons tout juste de déposer une poursuite judiciaire puissante
03:25contre toutes les personnes impliquées dans la publication de cet article mensonger,
03:30malveillant, diffamatoire, fake news parue dans le torchon inutile qu'est le Wall Street Journal.
03:36« Le problème c'est que Trump en ce moment va de mensonge en mensonge pour essayer de s'en sortir
03:40et que ça ne fonctionne pas.
03:41Dernier mensonge en date, cette lettre est un faux, cette lettre n'existe pas.
03:45D'ailleurs je n'ai jamais fait de dessin de cette manière-là.
03:47Ce matin ce que vous voyez c'est que vous avez des gens qui publient des dessins de Trump
03:52qui ont été vendus dans des enchères ou dans des soirées caritatives
03:56qui sont exactement du même style que ce que décrit le Wall Street Journal
03:59qui est un journal par ailleurs extrêmement sérieux. »
04:02Donald Trump a également demandé la levée du secret judiciaire dans l'affaire Epstein.
04:07Et on continue de parler de cette affaire, de ces suites de la plainte de Donald Trump.
04:1410 milliards de dollars qu'il réclame au Wall Street Journal et à Rupert Murdoch.
04:17On verra d'ailleurs les relations un peu tumultueuses, on peut dire ça,
04:20relations tumultueuses entre les deux hommes.
04:22Laurence Haïm, merci d'être encore là.
04:24Et Olivier Ravanello, qu'on a vu tous deux dans le sujet.
04:26Merci de pouvoir nous accompagner pendant cette demi-heure.
04:29On est aussi avec Nicolas Conquer, porte-parole des Republicans Overseas.
04:33Merci d'être avec nous.
04:3510 milliards de dollars, c'est beaucoup d'argent.
04:37Trump aurait-il quelque chose à se reprocher ?
04:40Vous qui niez d'ailleurs l'importance de cette affaire hier en nous disant
04:44« Non, ce n'était pas vraiment un thème de campagne. »
04:46Ce à quoi Laurence Haïm en plateau disait « Si, si, ça a été quand même pas mal évoqué. »
04:50Moi, j'ai suivi beaucoup de campagnes.
04:51Et je peux vous dire que visiblement, c'était une sorte de promesse qu'il a fait à sa base maga.
04:55Je vous remercie de le ramener, mais j'attends encore que Laurence Haïm
05:00ou n'importe qui, ce BFM, puisse nous dire le moindre meeting lorsque ça a pu être prononcé.
05:05Ça a été évoqué lors de podcasts, lors d'entretiens directs,
05:07mais ce n'était pas une promesse de campagne qui figurait dans le programme de l'agenda 47.
05:11Le maintien, je signe, vous n'auriez pas de preuves.
05:15En revanche, il en va de l'honneur d'un homme, mais également d'un média qui est politisé,
05:20qui cherche à instrumentaliser ça à les fins de buzz
05:22et qui, effectivement, a recours à la diffamation
05:25et qui ne fait pas preuve de déontologie journalistique
05:28en ne demandant pas de contradictoire
05:30et en divulguant non pas le dessin, mais en retraçant la lettre.
05:34Donc, c'est absolument fumeux.
05:35Je reviendrai juste sur le numéro, la séquence que vous avez passée précédemment.
05:39Vous avez dit que Donald Trump a coupé les ponts.
05:41Il a coupé les ponts avec Jeffrey Epstein avant qu'il soit même condamné.
05:45Jeffrey Epstein était banni de ses golfs et de Mar-a-Lago.
05:48Donc, c'est véritablement quelqu'un dont il n'avait que faire.
05:50Et d'ailleurs, c'est celui, Donald Trump, qui a agi le plus en faveur de la transparence
05:55en révélant le levier du secret judiciaire
05:58et la publication des témoignages lors de ce procès.
06:01Donc, il en fait beaucoup plus que ce que les démocrates ont fait pendant 4 ans
06:03à vouloir passer ça sous le pépi.
06:06Si Donald Trump avait quelque chose à se cacher,
06:08il n'aurait évidemment pas brandi ça comme un thème pour chercher des voies supplémentaires.
06:13Alors, Nicolas Conquer, je vais faire circuler, évidemment, la parole en plateau.
06:16Restez avec nous.
06:16Mais vous vous dites, c'est une fake news, cette petite phrase joyeux anniversaire
06:20que chaque jour apporte un nouveau merveilleux secret.
06:22C'est une fake news.
06:23Et puis, de toute façon, cette affaire ne sera pas une grosse incidence.
06:26Alors, dites-moi.
06:28Je dis que d'une part, ça, c'est les faits qui remontent à avant que Epstein était condamné.
06:34Qu'ensuite, la formulation, ça ne ressemble pas du tout à un style de Donald Trump.
06:37Je ne vois pas du tout, d'ailleurs, faire des petits dessins.
06:40Mais en soi, ça n'a rien à voir avec l'enjeu, le cercle et les allégations
06:45qui sont prêtées à Jeffrey Epstein, pour lesquelles il a été accusé,
06:49mais sur lesquelles on voudrait chercher à porter l'oppreuve sur Donald Trump
06:52sans la moindre soupçon d'une preuve.
06:55Donc, ce n'est pas quelque chose de concret, de probant.
06:58Et là, c'est encore une fois où on cherche à discréditer Donald Trump
07:01pour faire de la distraction et l'empêcher de dérouler et de déployer son agenda
07:05pour son deuxième mandat.
07:06– Laurent Saïm, que répondez-vous à Nicolas Conquer,
07:08vous qui avez suivi les campagnes de Donald Trump,
07:10qui nous dit que ce n'était évoqué que dans des podcasts.
07:13Mais vous ne trouverez pas une seule preuve de cette affaire
07:18qui aurait été évoquée pendant les meetings de Donald Trump ?
07:21– Alors, je dis que Nicolas Conquer a raison sur un point,
07:23c'est que ce n'est pas officiellement dans le programme de Donald Trump.
07:26Et là-dessus, Nicolas Conquer est un porte-parole très efficace
07:29pour l'administration Trump en France.
07:31Il a raison, on a épluché le programme
07:34qui avait été présenté par notamment l'organisation Héritage à Washington,
07:40la fondation.
07:41Évidemment, il ne parlait pas d'Ebstein.
07:43Par contre, dans tous ces meetings,
07:44et c'est pour ça qu'il y a une histoire qu'on commente en permanence
07:46depuis une semaine.
07:48Donc, Nicolas fait très bien son rôle de porte-parole
07:50puisque, évidemment, nous sommes des journalistes atroces, affreux.
07:53Nous disons des mensonges en permanence.
07:56Personne ne nous respecte, fake news.
07:58Donc ça, c'est la rhétorique qu'on entend dans le monde trumpiste.
08:02Parfois, il faut dire qu'on se trompe et parfois, il faut dire qu'on a raison.
08:05Et là, il y a une histoire, Epstein, et c'est un fait.
08:08Donald Trump est très embarrassé parce que ses partisans,
08:12qui ont été dans de nombreux meetings pendant une année,
08:15qui l'ont suivi dans des petites villes de province,
08:18ont souvent entendu Donald Trump dans ses discours parler de
08:21« Une fois que je serai au pouvoir, je dirai la vérité ».
08:25Et il rassurait les partisans en disant
08:29« Voilà, l'affaire Epstein, je dirai la vérité sur ce qui s'est passé ».
08:33D'ailleurs, ça a été corroboré.
08:34J'invite Nicolas à regarder cette interview par Donald Trump lui-même,
08:38qui est en 2024 à nos confrères de Fox News,
08:42à la question « Est-ce que vous ferez sortir les dossiers sur Jeffrey Epstein ? »
08:46Eh bien, Donald Trump a répondu « I would, I would ».
08:50Je trouve qu'il faut faire attention quand on attaque les journalistes.
08:53Il faut faire attention quand c'est vrai de le dire,
08:56quand c'est faux de le dire.
08:58Mais c'est un peu facile d'attaquer des gens qui sont souvent sur le terrain,
09:02ont vu ce qui se passait sur un terrain très sensible,
09:04dans une Amérique profondément divisée,
09:07avec, encore une fois, les électeurs de Donald Trump,
09:09qui se sont mis dans la tête.
09:11Pas tous les électeurs, mais une partie extrémiste,
09:15qui a décidé de penser qu'il y avait eu des messes noires,
09:19des enfants sacrifiés,
09:21un réseau mondial globaliste cachant les choses,
09:25et qu'une fois que Donald Trump arrivait à la Maison-Blanche,
09:28eh bien, tout serait connu.
09:30Voilà, ça, ce sont des faits précis.
09:32Il y a une partie des supporters de Donald Trump
09:34qui attendent des informations précises sur le dossier Epstein,
09:40et c'est toute la polémique qu'on est en train de commenter depuis quelques jours.
09:42Et le Wall Street Journal qui annonce qu'il se défendra vigoureusement.
09:46Enfin, nous avons toute confiance dans la rigueur et l'exactitude de nos informations.
09:49Nous nous défendrons vigoureusement contre toute attaque en justice.
09:52Voilà ce qu'a déclaré une porte-parole du groupe propriétaire du Wall Street Journal.
09:56Avant d'aller retrouver Henri Arnault du côté de Los Angeles
09:59pour voir la réaction, les réactions des médias américains,
10:03Olivier Ravanello, je reprends ce que disait Nicolas Conquer qui disait,
10:06je vois mal Donald Trump faire des petits dessins.
10:08Si, en l'occurrence, il fait des petits dessins, il en a fait beaucoup.
10:13Apparemment, c'était presque un peu un gimmick à une période,
10:16puisqu'il en donnait à des ventes caritatives,
10:19et on en voit d'autres qui n'ont absolument rien de salaces.
10:24Et bon, il fait des petits dessins.
10:25Et qui étaient donnés à des ventes caritatives,
10:27dont on peut retracer le montant.
10:31À chaque fois, c'est des journaux américains qui ont fait les enquêtes
10:34et qui ont retrouvé ces différents...
10:36Même l'un d'entre eux, c'est celui qu'on voit, je crois, oui.
10:39qui a été exposé dans une galerie.
10:41Donc, si c'était vraiment, à l'époque, sa petite marque de fabrique
10:45et la manière dont il envoyait des petits messages,
10:48la lettre dont parle le Wall Street Journal,
10:51c'était pour venir alimenter un livre d'or
10:52pour les 50 ans de Jeffrey Epstein.
10:55Que les choses soient bien claires,
10:57le propos n'est pas de savoir, à ce stade,
11:01parce qu'on n'a absolument aucun élément,
11:02si Trump est ou non impliqué dans cette affaire,
11:07si Trump a ou non participé à des soirées avec Epstein
11:14qui ont dérivé dans des soirées violentes
11:18et qui ont impliqué des jeunes femmes mineures.
11:22Ce n'est pas ça le sujet.
11:23Le sujet pour nous, journalistes,
11:24c'est de regarder ce qui se passe aux Etats-Unis
11:27et de constater que c'est en train de prendre une ampleur
11:30que Trump ne contrôle pas.
11:32Tout ce, le on que notre interlocuteur mentionnait,
11:38on veut impliquer...
11:39Mais le on, c'est les Républicains.
11:41C'est d'abord les Républicains
11:43qui demandent à Trump de faire la lumière sur tout ça,
11:46qui demandent à Trump de faire sortir ce dossier
11:48que sa propre ministre de la Justice,
11:51qui, par ailleurs, a été son avocate personnelle,
11:55ne fait pas sortir,
11:58qu'elle a évoqué pour finalement faire machine arrière.
12:01C'est cette même ministre de la Justice
12:03qui limoge il y a trois jours la procureure de New York
12:05qui travaillait aussi sur ce dossier.
12:07Donc, ce sont les Républicains eux-mêmes
12:10et certaines grandes figures du Parti républicain
12:12qui demandent un procureur spécial pour faire une enquête.
12:15Donc, le on, ça n'est pas la clique démocrate
12:20ou gauchiste franco-américaine qui s'excite.
12:25C'est d'abord son propre camp qui s'interroge
12:27et qui veut, en fait, pour différentes raisons,
12:32les magas, parce que c'est leur obsession,
12:34c'est leur marotte,
12:35ils veulent aller dans le détail de tout ce qui s'est passé,
12:38ils veulent, ils veulent, ils veulent savoir.
12:40Et Trump leur a dit, vous allez voir, je vais vous le donner.
12:41Bon, ils veulent, ils veulent ce qu'on leur a promis.
12:43Et ils sont en train de tourner kazakh
12:46parce qu'ils n'ont aucune fidélité au candidat Trump.
12:50À un moment donné, il a rejoint ce qu'il pensait.
12:51Ils n'ont aucune fidélité.
12:53Demain, ça peut être un autre.
12:54Et puis, il y a les élus de son parti
12:57qui, eux, pour le coup, sont nettement plus liés à lui
13:00et qui commencent aussi à demander des comptes
13:03et à demander que cette affaire soit purgée le plus vite possible
13:07parce qu'ils vont aller à la rencontre des électeurs
13:10dans quelques mois et qu'ils n'ont pas envie de traîner cette casserole-là
13:13et de devoir prendre la défense de Trump devant des électeurs
13:16qui vont lui dire, mais c'est qui ce président ?
13:18Mais qu'est-ce qu'il a fait ?
13:19Ils veulent être élus sur leur bilan.
13:21Ils veulent parler de ce qu'ils font au Congrès,
13:23de ce qu'ils font au Sénat, à la Chambre des représentants.
13:25Ils n'ont pas envie de prendre la défense d'un président
13:27qui, sur cette affaire-là, pour l'instant, est difficilement défendable.
13:31On va en reparler dans un instant aussi.
13:33On va parler de ces demi-termes, bien évidemment.
13:35Et je vous donnerai la parole, Nicolas Conquer,
13:36mais je voudrais qu'on aille à Los Angeles vous retrouver, Henri Arnault.
13:40Merci d'être avec nous parce que c'est vrai qu'Olivier le disait,
13:42c'est vrai que ça fait les gros titres, bien évidemment, de la presse américaine.
13:47Que nous disent-ils les journaux et les médias américains, Henri ?
13:49C'est très intéressant, Anne, parce que je me trouve en ce moment
13:53sur le célèbre Hollywood Boulevard.
13:54Derrière moi, vous voyez le théâtre de l'animateur comique de télévision,
13:59le plus grand opposant de Donald Trump en Californie.
14:01Il s'appelle Jimmy Kimmel.
14:03C'est une star de la télévision, ici, pour son talk show tous les soirs.
14:07Et littéralement, il est la nouvelle cible de Trump.
14:10On a l'impression que dans les médias, à tour de rôle,
14:13Trump essaye d'avoir la tête d'un nouvel opposant.
14:16Après Steven Colbert, il y a quelques jours,
14:19on sait que Jimmy Kimmel s'amuse, notamment, de l'affaire Einstein,
14:23chaque soir de la semaine sur la chaîne américaine ABC.
14:25Et le fait qui est très important, c'est que non seulement il y a, bien sûr,
14:30tous ces comiques qui irritent au plus grand point de Donald Trump.
14:34Il a traité Jimmy Fallon, un autre comique de la télé américaine,
14:37d'imbécile et de crétin, hier, sur les réseaux sociaux.
14:41Il faut savoir aussi qu'en même temps, le Los Angeles Times,
14:43le plus gros journal de la côte ouest américaine,
14:47a été racheté, il y a quelques temps, par un milliardaire d'Afrique du Sud
14:52qui s'appelle Sun Chang, qui est dans la sphère d'Elon Musk,
14:57qui a laissé libre cours à tous les journalistes de couvrir l'affaire Einstein
15:02à une petite note près.
15:05Mais quand on est journaliste, cette note a toute son importance.
15:08Sun Jun, le nouveau propriétaire du Los Angeles Times,
15:11a demandé que les titres, les unes de tous ces journaux,
15:15lui soient envoyés pour qu'il les valide avant publication.
15:19Ça vous dit un petit peu la situation dans les médias américains ici.
15:23Henri Arnaud, en direct de Los Angeles.
15:24Merci à vous, Nicolas Conquer.
15:26Je reviens sur ce que disait Olivier Ravanello,
15:27à savoir que la base MAGA, qui est un peu complotiste,
15:29qui aime savoir aussi à qui on a fait des promesses,
15:32elle peut tourner casac à un moment donné,
15:33elle peut retourner sa veste.
15:35Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
15:36Ils ne sont pas forcément fidèles, ces MAGA,
15:40cette base d'électorat de Trump.
15:43Pour commencer, les complotistes, il y en a autant à droite qu'à gauche.
15:46C'est vraiment dans la psychologie comportementale où les extrêmes vont se retrouver.
15:49Ça, c'est le premier point.
15:50En ce qui concerne la loyauté à Donald Trump,
15:53ce n'est pas de manière sectaire.
15:56Il y a une volonté d'avoir un candidat qui tient ses promesses.
15:59Ses promesses de campagne sont ce qu'elles sont.
16:01Les résultats, ils sont présents.
16:02Il a un bilan.
16:03Derrière, il y aura un successeur à Donald Trump.
16:07Il y a des élections de mi-mandat sur lesquelles les Républicains
16:09sont manifestement moins mobilisés quand Donald Trump n'est pas sur le bulletin.
16:13Mais il y aura une volonté de redynamiser et de remontrer
16:17qu'en face, les démocrates sont nulle part.
16:19Leur taux d'approbation est le plus faible historiquement.
16:22Ils sont tous juste à 19% d'approbation.
16:24Ça montre un peu l'état de dérédiction de ce parti.
16:26Et le seul angle d'attaque qui est de vouloir monter en épingle ce sujet,
16:33Donald Trump en a survécu.
16:34D'autres, des hoax, des fausses rumeurs,
16:36le Russia Gate et toutes sortes d'autres conspirations à son égard
16:41ont tous été balayés du revers de la main.
16:43Et je garantis que l'entière lumière sera faite sur ce sujet,
16:47qu'il en sortira renforcée et que toute sa base reviendra à la maison
16:50en vue d'un éventuel succès aux midterms,
16:53même si on sait que traditionnellement, c'est compliqué pour le parti au pouvoir
16:56de gagner la Chambre et le Sénat lorsqu'il est lors des midterms.
17:00Vous pensez que le Wall Street Journal et Murdoch roulent pour le Parti démocrate ?
17:05Mais ce n'est pas la question.
17:06Il y a une relation...
17:07C'est un peu ce que vous évoquez, c'est pour ça.
17:08Je ne sais pas ce que je dis, mais en tout cas,
17:12Murdoch, ce n'est pas lui qui gère, c'est ses fils
17:15qui ne sont pas forcément aussi alignés avec Trump
17:17que ce qu'avait pu être son père
17:18et qu'ils ont leur intérêt journalistique.
17:21Pour d'ailleurs refaire le parallèle à ce que vous disiez
17:23avec les comiques du Serail que sont Jamie Fallon et autres,
17:27les stars du Late Night Show, leur audience sont déclinantes,
17:30ce qui montre aujourd'hui que les électeurs, les Américains,
17:34comme en France aussi, ne viennent pas se renseigner
17:36sur les médias traditionnels et mainstream, vont désormais chercher leur information
17:40auprès d'autres sources d'informations, d'autres journalistes.
17:42Ils arrivent à court-circuiter ce quatrième pouvoir
17:45et que désormais, ça montre cette baisse d'influence
17:47et qu'il faut tous se réinventer.
17:49Et ça nous interroge tous sur notre manière de donner de l'information
17:51et de construire notre réflexion.
17:54Laurent Saïm, je voulais vous entendre sur les mid-terms.
17:56Trump a une majorité faible au Congrès.
17:59On entendait Nicolas Groguer dire
18:00« Oui, les démocrates ne sont pas en odeur de synthé ».
18:03Je résume un peu grossièrement.
18:05Il y a un risque politique qu'ils perdent quand même sa majorité avec cette affaire ?
18:08Alors vous savez, les mid-terms, c'est en novembre, dans plus d'un an.
18:12Donc vu ce qui se passe tous les jours dans cette Amérique
18:14qui est complètement radicalisée, on ne va faire aucune prévision.
18:17Il y a en tout cas une crise au sein du Parti démocrate
18:19qu'il ne faut pas négliger.
18:20Il y a une Amérique insoumise qui est en train de se mettre en place.
18:24Et cette Amérique insoumise, les dirigeants, c'est Bernie Sanders,
18:28c'est une jeune femme qui s'appelle Alexandra Ocasio-Cortez
18:32et c'est sans doute ce candidat qui se présente
18:34aux élections municipales de novembre à New York.
18:37Il y a une Amérique démocrate qui est extrêmement divisée,
18:40un peu comme dans toutes les démocraties fragilisées.
18:42Merci à tous les deux.
18:43Merci également à Nicolas Conquer à Distante,
18:45ce porte-parole des Républicains overseas.
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