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Cette semaine, Raphaël Quenard est notre invité sur Grand Écran. À l'occasion de la sortie de son film "I Love Peru" le 9 juillet au cinéma, l'acteur et réalisateur récompensé aux César est revenu sur son parcours, sa vision du cinéma ou encore les gens qui le passionnent.
Pour plus de vidéos Grand Écran, c'est par ici 👉 https://www.youtube.com/playlist?list=PLAUaCoiUsxl6rx47Hm14vP3r6GCF2UIhx

La fiche AlloCiné de Jean-Paul Rouve : https://www.allocine.fr/personne/fichepersonne_gen_cpersonne=839686.html

Retrouvez "I Love Peru" au cinéma : https://www.allocine.fr/seance/film-1000024117/pres-de-117298/#shwt_date=2025-07-11

Lancé dans une course effrénée vers le succès, un comédien biscornu abandonne ses plus fidèles alliés. Seul face à lui-même, une vision troublante le percute. Direction le Pérou pour une aventure spirituelle.


Réalisation et cadre : Alexandre Ear
Cadre & montage : Lauréana Amsallem
Cadre : Baptiste Bertheuil
Chef Electro : Quinto Dal-Monte
Journaliste : Olivier Portnoi
Miniature : Pablo Auguste
Chargée de Production : Marine Poussard
Directeur des programmes : Paul Mehlen
Production : WEBEDIA
Remerciements : Le Grand Rex

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#RaphaëlQuenard #AlloCiné #GrandÉcran
Transcription
00:00Non, c'est dur, on est des artistes, on est dans une souffrance.
00:03On ne souffre pas plus qu'un autre.
00:05On veut toujours dire, non, mais moi, c'est parce que je suis sensible, je suis acteur.
00:09Non, tu n'es pas plus sensible que le voisin,
00:13tu n'es pas plus sensible que le guichetier ou que le conducteur du métro.
00:29Bonjour.
00:30Bonjour Raphaël.
00:30Ça va ?
00:31Ça va très bien.
00:32Impeccable.
00:34Merci d'être là.
00:35Merci à vous.
00:36Comment ça va ? Tout se passe bien ?
00:38Impeccablement.
00:39Impeccablement.
00:40Alors, on est super heureux de te recevoir ici au Grand Rex, dans cette belle salle infinite.
00:43Et je sais que tu as une relation spéciale, toi, avec la salle de cinéma.
00:46Tu as une relation un peu passionnelle.
00:48Je dirais boulimique.
00:50Oui.
00:50Et c'est un endroit de recueillement, d'élévation, d'endormissement aussi.
00:56Je fais des belles siestes.
00:57Tu fais de solitude aussi, où tu te retrouves...
00:59Comme tout un chacun et surtout un endroit de questionnement.
01:03Parfois, tu vas voir des films, tu te mets une vraie session, un petit tunnel avec 3-4
01:07films en brochette et tu prends des décisions, tu réfléchis, tu penses à tes trucs.
01:12C'est un endroit religieux.
01:13C'est un endroit religieux, oui.
01:14Bien sûr.
01:14Et je crois que c'est un télérama qui t'a dit que tu avais menti parfois à tes amis,
01:19tout le temps, pour aller au cinéma.
01:20Oui, tout le temps.
01:21Parce qu'en fait, comme moi, c'est vraiment un endroit, si je dois choisir un loisir en
01:27particulier préférentiel, c'est inévitablement le cinéma.
01:31Et j'y vais, dès que j'ai un petit créneau, même entre midi et 2, après un truc, je vais
01:35me poser.
01:36J'aime bien.
01:37C'est vraiment un endroit de confort absolu.
01:40Donc il y a des potes qui peuvent dire...
01:41C'est presque mieux qu'un lit.
01:42Ça peut presque concurrencer la sensation d'enfoncer sa tête dans l'oreiller le soir
01:50et d'enfin laisser partir les préoccupations.
01:55Alors, on est ici pour la sortie de I Love Peru, ton vrai faux documentaire avec ton copain
01:59Hugo David.
02:00Il y a eu une petite précision qui a été faite par un expert en matière de registre.
02:05Oui.
02:05Ce n'est pas un faux documentaire, c'est une fiction documentaire et c'est différent
02:11parce que dans un documentaire, tu as des documentaires, donc purs, sans effet de triche.
02:17Les documentaires où il est injecté quelques petites doses de fiction et la fiction documentaire,
02:25c'est une fiction qui prend place dans un cadre documentaire et ça, en anglais, ils
02:29appellent ça mokumentaire.
02:31Et du coup, nous, c'est ça.
02:32C'est une fiction qui s'inscrit dans une matrice documentaire qui permet d'esquiver
02:39tous les obstacles et les parasites à la, entre guillemets, à la crédibilité ou la
02:45justesse d'une situation, puisqu'au cinéma, il y a plein d'entraves et de petits murets
02:50qui se mettent entre nous et la crédibilité de ce qui est décrit, tu vois, le maquillage,
02:57les effets de filmage, la mise en scène, les dialogues conçus à l'avance et tout.
03:03Il y a plein de petites embûches qu'il faut contourner pour que la justesse soit atteinte.
03:09En 2024, on t'avait vu dans huit films et cette année, I Love Pérou, c'est ton premier
03:14film à sortir au cinéma.
03:15Est-ce que tu as eu besoin à un moment de faire un break ou de prendre du recul ou comment
03:20ça se fait ?
03:20Ah ouais, en fait, moi, je n'ai pas tourné pendant un an et demi.
03:24Je n'avais pas tourné depuis le deuxième acte.
03:26D'accord.
03:27Et jusqu'à là, un film qu'on a tourné avec J.P. Zaddy d'Antoni Marciano qui sera
03:33sur des agents de basket, Jérémy Mejana et Buna Ndiaye qui sont deux Français qui sont
03:39partis de banlieues parisiennes et qui ont vécu un peu une success story qui les a menés
03:46à faire partie des trois agents les plus influents de NBA aujourd'hui.
03:49D'accord.
03:49Donc, c'est deux Français qui ont percé aux Etats-Unis.
03:53Du coup, il y a ce film-là qu'on a tourné là.
03:54Mais du coup, pendant un an et demi, je n'ai rien fait, mis à part un court-métrage,
03:59le livre et le « I love Perro ».
04:03Et comment ça se fait ? Parce que tu voulais un peu ralentir le rythme ?
04:06En fait, on s'en rend compte après.
04:08On parle souvent de la nécessité chez les artistes, mais tu ne sais pas tant que tu n'as
04:13pas mené à son terme un projet dont tu es à l'initiative.
04:18Et là, pour le coup, je me suis rendu compte après coup que ça devait être nécessaire
04:22parce que j'ai voulu y consacrer le temps et j'ai privilégié ces objets-là à d'autres
04:29choses ou propositions.
04:31Du coup, ça me tenait vraiment à cœur de pouvoir développer ces choses-là.
04:35Mais c'est difficile de dire non.
04:36Je me suis dit que maintenant, tu reçois beaucoup de scénarios.
04:38Est-ce que c'est compliqué de dire non sans blesser parfois ?
04:40Est-ce que tu as une technique ?
04:41Moi, je suis très maladroit.
04:43Déjà, moi, je suis un piètre lecteur.
04:45Je mets beaucoup de temps et franchement, c'est regrettable parfois.
04:50Je ne suis pas un exemple en matière de temps de lecture.
04:53C'est une préoccupation qui est très actuelle.
04:56D'accord.
04:56Parce que j'aime bien me poser, pouvoir bien lire, revenir, attendre, regarder et tout.
05:01Je fais une lecture comme ça, fragmentaire et tout.
05:04Je n'arrive pas à bien me mettre dans le fil de l'émotion
05:08et de savoir comment ça va vraiment résonner en moi.
05:12Mais du coup, dire non, dire non, c'est compliqué.
05:15Oui, moi, je n'ai pas été habitué à ça.
05:18J'ai lu dans Society que Vincent Cassay disait
05:20« Ton film est super, mais je ne veux pas être dedans. »
05:23C'est la forme de ses disquettes.
05:24Elle prend cette forme-là, la disquette de Vincent Cassay.
05:27Ce qui est pas mal.
05:28Ce qui est exceptionnel.
05:30Il ménage la chèvre et le chou.
05:31Parfois, c'est vrai, tu aimes bien, mais…
05:34Tu ne te vois pas dedans.
05:35Le rôle, tu n'arrives pas à t'y projeter.
05:38Est-ce qu'entre acteurs, vous parlez du burn-out ou des choses comme ça ?
05:42Est-ce qu'entre amis acteurs, vous parlez de choses comme ça ?
05:44Je pense pas plus que dans d'autres professions.
05:48Mais effectivement, il y en a quelques-uns qui ont vécu.
05:51Qui rencontrent ça.
05:52Ce n'est pas parce que tu es acteur que tu es davantage soumis à la possibilité d'un craquage.
05:58Complètement.
05:58Il y a dans toutes tes professions.
06:00Tu peux être boulanger, restaurateur ou artisan.
06:03Et être soumis avec la même probabilité.
06:07Alors, I Love Peru démarre par une citation de Pablo Neruda, un poète chilien.
06:10Bien sûr.
06:11La vérité, c'est qu'il n'y a pas de vérité.
06:13Ah oui.
06:13Donc, ça, c'est vraiment pour brouiller les pistes, en fait.
06:15Ça revient un peu à ce que tu disais avant.
06:17Entre qu'est-ce qui est la fiction, qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est…
06:21Ouais, ouais, ouais.
06:21Surtout que tu joues ton propre rôle.
06:24C'est ça que je veux dire.
06:25C'est, je pense, un préambule qui permet d'annoncer une petite couleur parce que bien souvent, malgré le surréalisme et l'absurdité parfois et le décalage ou l'outrance de certaines situations exposées, d'aucuns se plaisent à penser que tout ça constitue du premier degré.
06:48Or, il n'en est rien. Donc, c'est une façon de se prémunir contre toutes mauvaises interprétations.
06:58Mais après, il ne faut pas non plus s'y tromper, se laisser berner par cette phrase qui figure en préambule et bien avoir à l'esprit qu'à l'intérieur, il se peut qu'il y ait quelques vérités qui se soient nichées de façon sournoise.
07:12Acteur, c'est être mentor professionnel. C'est comme ça que tu vois un peu…
07:15Mais humain, c'est être menteur professionnel.
07:16Ouais. Tu crois que tout le temps, on raconte des mythos constamment ?
07:19Tout le monde. Il y a une statistique. Moi, j'ai déjà dit et je vais me régaler à la répéter.
07:25Mais on profère en moyenne 14 mensonges par jour, ne serait-ce que par audition.
07:30C'est ce qui fait que ce métier est aussi accessible et peut parfois ne pas nécessiter de formation.
07:39Même si pour faire beaucoup de films, il faut quand même pouvoir adopter certains registres de langage ou pouvoir faire croire à certaines situations.
07:48Et c'est mieux d'avoir un espèce de bagage d'expérience qui permet de s'y confronter avec sérénité.
07:55Mais tu peux quand même venir de n'importe où et faire ce métier et exceller.
08:04Et c'est la raison pour laquelle je ne suis pas d'accord, par exemple, avec un truc.
08:06Parfois, il y a un film qui est présenté pour recevoir des récompenses et il y en a qui disent « Ouais, mais il joue sa vie ».
08:16Il n'y a pas de « Il joue sa vie ». Il y a une caméra, il y a un dispositif de prise de vue tout autour avec un réalisateur, des instructions, des séquences à tourner et tout.
08:26Quand bien même, il rejouerait des situations où il repratiquerait une profession qui est la sienne dans la réalité, il y a quand même une forme de jeu.
08:38Il faut quand même apprivoiser le dispositif.
08:41Et refaire les scènes plein de fois.
08:43Donc tu mérites autant qu'un autre une récompense si ce que tu fais, c'est excellent.
08:49On a un cadeau, j'ai un cadeau pour toi.
08:51Oh !
08:51On aime bien offrir des cadeaux.
08:53Ah ouais ?
08:53Ouais, vas-y.
08:53C'est vrai que chez Allocidé, vous offrez des cadeaux un peu systématiquement.
08:57La dernière fois, elle nous avait offert un…
08:59Des bracelets, non ?
08:59Des bracelets.
09:00Exactement.
09:01Ouais, avec JP.
09:03C'est quoi ?
09:04Oh !
09:05Alors, attention.
09:09Oh, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe, aïe.
09:12On monte bien aux deux caméras.
09:16C'est exceptionnel.
09:17Franchement, magnifique.
09:19Je peux vous dire un truc ?
09:20Ah ben, bien sûr.
09:20Vous aurez pu faire le cœur en forme de signe.
09:24C'est vrai, mais on voulait faire comme l'affiche, comme le logo du film.
09:27Ah ouais.
09:28Tu vois, le « I love Peru », comme ton t-shirt que tu portes.
09:30Ça, ça va devenir vraisemblablement mon pyjama, je te le dis, avec tout le plaisir que ça comporte.
09:36Parce que Djoul, c'est une vraie passion, quoi.
09:38C'est au-delà d'une passion.
09:40En fait, c'est comme des exemples de vie.
09:44Il en est de même pour Cristiano Ronaldo.
09:46Je pense que c'est des tels exemples de travail, d'acharnement et d'obstination,
09:51de sincérité dans leur pratique,
09:54qu'en vrai, ils ont des externalités positives, je pense, bien plus larges qu'on ne l'imagine.
10:00Et par exemple, ça, j'avais le débat avec quelqu'un qui contredisait ça,
10:05mais je disais, tu verras, Djoul, des Cristiano Ronaldo,
10:08ils vont être à l'origine de prix Nobel.
10:10Parce que d'autres, dans leur passion,
10:13prendront exemple sur la façon dont eux ont eu le plaisir de pratiquer la leur
10:18et l'ardeur avec laquelle ils s'y seront consacrés.
10:21Et ils vont créer ce feu chez certains
10:25qui fera des étincelles dans tous les secteurs d'activité.
10:29Donc au final, c'est des exemples, c'est des enseignants.
10:34Tu l'as déjà rencontré, Djoul ?
10:36Une fois, dans un établissement nocturne,
10:40à l'Amnésia, au Cap d'Agde, pour être précis.
10:42D'accord.
10:43On a eu l'occasion de se serrer la pince en bonnet du fort,
10:47mais d'échanger quelques brèves informations.
10:51Mais je ne le connais pas, personnellement.
10:54Dans ton livre, Clamse Atatawin,
10:56il y a un personnage qui hurle
10:59des frères...
11:00Il y a des références à Djoul.
11:01Il y a des références à Djoul.
11:02D'ailleurs, dans I love Pérou, il y a deux signes.
11:05Ah oui ?
11:06Il faut les noter, il était hors de question
11:08qu'on n'y fasse pas mention.
11:11Mais tu as un personnage dans ton livre
11:12qui hurle des refrains de Djoul dans la rue.
11:14Tu as fait ça, toi ?
11:14Bien sûr.
11:15Et pour le coup, ça, c'est tiré d'une expérience réelle.
11:18Mais pas que dans la rue,
11:19c'est dans la chambre, dans la douche.
11:20C'est...
11:21Toute occasion est bonne pour...
11:24Pour Djoul, quoi.
11:24Pour se vautrer dans les plaisirs de ses créations.
11:27Tu as d'autres passions comme ça, à part Djoul ?
11:29Tu parlais du cinéma.
11:30Le cinéma.
11:31Le cinéma, Djoul.
11:32Est-ce qu'il y a d'autres choses
11:33qui te passionnent comme ça
11:34quand tu ne travailles pas ?
11:34Une passion à laquelle j'ai moins de temps
11:38et à regret pour l'explorer,
11:40c'est la littérature.
11:42J'aime bien lire.
11:43C'est quelque chose que j'adore faire.
11:44Si par passion, on entend source d'inspiration,
11:48il y a beaucoup de gens,
11:49dont ma mère,
11:50des gens de ma famille,
11:52des personnages, des amis,
11:54qui sont des sources intarissables d'inspiration
11:57et qui nous contaminent
11:58par leurs énergies,
12:00par leur façon d'être,
12:01par leurs attitudes.
12:02Si on dit, oui, qui t'inspire ?
12:04Il y en a qui vont répondre Al Pacino,
12:06Denis Rouetteux,
12:07ce qui est vrai.
12:08Mais on a passé plus de temps
12:09avec les gens de la famille.
12:10Avec notre mère,
12:11avec Al Pacino, quand même.
12:12Donc, notre mère,
12:14elle a beaucoup plus d'impact
12:17sur ce qu'on est
12:18et sur ce qui nous constitue,
12:19de même que nos amis.
12:21Et du coup,
12:21il y a beaucoup d'artistes
12:24qui n'en font pas profession,
12:25mais qui sont des magiciens du quotidien,
12:27qui sont des exemples
12:28et des viviers
12:30qui sont propices à alimenter
12:32et à rendre d'autant plus chaotique
12:34notre imaginaire.
12:35C'est pour ça qu'un temps,
12:36tu as pensé faire l'armée
12:37à cause de ton grand-père,
12:38qui était une influence sur toi, c'est ça ?
12:40Oui, oui.
12:40Mon grand-père, c'était un...
12:41C'était un militaire ?
12:42Oui, une grande source d'inspiration,
12:44bien sûr.
12:45Et tu parlais de ta passion
12:46pour les livres.
12:47Alors, dans ton livre,
12:48tu parles de vol de livres
12:49dans les magasins.
12:50C'est un truc que tu as fait, en vrai, ça ?
12:52Ça, c'est une pratique que j'ai pu exercer,
12:56que j'ai eu la chance d'exercer
12:57et qui m'avait valu une fois une...
13:01Une arrestation ?
13:02Une saisie.
13:03Une saisie et un enfermement temporaire
13:06avec l'exercice de la garde à vue.
13:09C'est pas bien,
13:10et c'est moralement condamnable,
13:13mais c'est vrai que j'avais une petite passion.
13:16Moi, à l'adolescence,
13:18on aimait bien chaparder,
13:20en tout lieu.
13:21Et après,
13:22quand je découvre cette passion,
13:23c'est vrai,
13:23j'avais découvert un établissement
13:24qui présentait certaines failles
13:27et dans lesquelles je me suis
13:28en précédent engouffré.
13:30Carrément, des fois,
13:31tellement je volais de façon récurrente,
13:33si une semaine,
13:34je ne pouvais pas m'y rendre,
13:35genre, j'avais la sensation
13:36d'avoir même perdu de l'argent.
13:38Ah oui ?
13:38Tellement à un point,
13:39ça peut devenir une forme
13:41de cryptomanie avec l'habitude,
13:43parce qu'il y a quand même
13:43une petite décharge d'adrénaline
13:44et un plaisir
13:45qui en découle,
13:47qui est certain.
13:48I Love Peru,
13:49ça parle d'ambition,
13:50d'amitié,
13:51ça retrace du coup ton parcours
13:52du début jusqu'au César,
13:54jusqu'à ce que tu perdes,
13:55tu te perdes un peu aussi.
13:56Parcours fictionné.
13:57Parcours fictionné, excuse-moi.
13:58Il y a quand même des choses vraies.
13:59Il y a un moment,
14:00tu dis,
14:01pour y arriver,
14:01j'essaie de passer des castings
14:02aux forceps.
14:03Ah, c'est Hugo Daly.
14:04C'est Hugo qui dit ça.
14:05Il avait obtenu ce rôle aux forceps.
14:07C'est ça, il dit ça.
14:08Exact.
14:09Il dit ça.
14:10C'est des trucs que tu as faits,
14:11pour pouvoir essayer
14:11d'atteindre des castings
14:13en y allant comme ça.
14:14J'avais plein de CV dans la poche
14:16et je les distribuais
14:18à des avant-premiers,
14:19même sans forcément connaître
14:20le travail du réalisateur,
14:22mais ne serait-ce que parce qu'il pratiquait
14:23le métier de réalisateur.
14:25Et du coup,
14:25je voulais simplement travailler.
14:27Tu sais, des fois,
14:28on te dit,
14:29mais pourquoi avoir choisi ce rôle ?
14:32Mais ils ne se rendent pas compte
14:33que c'est parce qu'on n'a pas
14:35de travail.
14:35Non, mais au début,
14:36forcément,
14:38tu ne veux que travailler.
14:40Chaque expérience est en bonne à prendre.
14:42Il y a plein de gens
14:42qui m'envoient des messages
14:43et qui me disent
14:44comme toi,
14:45tu as forcé et insisté,
14:47je me permets,
14:48parfois en trouvant des moyens
14:50détournés
14:50pour que ça atterrisse
14:54sous mes yeux.
14:54Et il y a des messages
14:56et j'insiste,
14:58des machins comme ça
14:59avec 1000 E et tout.
15:01Non,
15:01toujours dans la limite
15:02que la courtoisie
15:04et la bienveillance
15:05nous imposent
15:05avec une certaine forme
15:08de politesse.
15:09Et voilà,
15:09ce n'était pas non plus...
15:11J'ai certes
15:12traqué certains réalisateurs
15:13au risque parfois
15:15peut-être
15:15de les effrayer.
15:18Mais...
15:19Des réalisateurs
15:19que tu as revus après
15:20et qui t'ont dit
15:20« Ah, je m'en souviens de toi,
15:21tu es peut-être un peu lourdinque ».
15:23La dernière fois,
15:23j'ai croisé Reda Kateb.
15:26Ouais.
15:26Je lui ai dit
15:27« Tu te rappelles et tout »
15:28au festival ciné-banlieue.
15:31J'avais couru après la truc,
15:32j'étais passé dans la sortie
15:33de secours
15:34et je l'avais rejoint
15:34dans l'escalier de service
15:36dans la coursive
15:37et je lui avais donné un CV
15:38et il m'a dit
15:39« Oh putain ! »
15:41Et il était...
15:42Il s'en souvenait.
15:43Ah, c'est drôle ça.
15:44Ouais.
15:45J'ai entendu
15:46que tu avais aussi essayé
15:46de postuler
15:47à Ninja Warrior à une époque.
15:49C'est vrai ça ?
15:49Ah non, alors ça,
15:50le premier agent que j'ai eu,
15:51il m'a envoyé
15:54vers deux castings
15:55pour te dire
15:55comme c'est difficile
15:57d'avoir accès
15:57et franchement
15:58cette industrie
15:59elle n'ouvre pas facilement
16:01ses portes.
16:01Deux premiers castings
16:02que j'ai passés.
16:03Un,
16:04pour jouer
16:05dans Casimir
16:06dans une émission
16:07sur Gully
16:07être à l'intérieur
16:08de la mascotte
16:09et taper dans les mains
16:10des enfants
16:11sur le plateau
16:12et que je n'ai pas eu.
16:13Bah, tu as loupé
16:15ce casting.
16:15Que j'ai lamentablement
16:16foiré
16:17et un autre
16:17pour faire l'émission
16:18Ninja Warrior
16:19sur TF1.
16:20Mais si je commence
16:21à te raconter
16:22les castings,
16:23il y a tellement...
16:23Franchement,
16:24le plus fou,
16:26enfin celui
16:27où je me suis retrouvé
16:27et j'ai eu
16:29une forme
16:29de décorporation astrale,
16:31je me suis vu
16:32en train de passer
16:33le casting.
16:34C'était
16:34pour un laxatif.
16:36Donc,
16:36il y avait deux actions
16:37à effectuer
16:38pour la publicité.
16:40C'était la première.
16:41Donc,
16:42le personnage,
16:43le protagoniste
16:43devait se soulager
16:45dans les fougères.
16:46donc,
16:46il fallait mimer
16:47la plus belle coulante
16:49comme ça
16:50derrière un fauteuil
16:50qui mimait la fougère
16:51et pousser comme ça
16:53de façon à décharger
16:55la pression.
16:56Et donc,
16:56il y avait ça,
16:57le petit caca
16:57dans le coin
16:58et deuxième séquence
17:00assis comme ça
17:01et tu devais être
17:01sur le scooter
17:02et retranscrire
17:05une forme
17:05d'épanouissement
17:06qui est là.
17:08Parce qu'il y avait
17:08la partie
17:09avant que tu aies
17:09pris le médicament
17:10et la partie
17:11qui faisait suite
17:13à la prise
17:13du dit médicament.
17:15Et donc,
17:16celui-là aussi,
17:17à mon grand désarroi,
17:19ça aurait été chouette
17:20qu'on retrouve ça
17:21sur YouTube.
17:22Si les directeurs
17:23de casting
17:23ont conservé
17:26et ont fait
17:27des archives,
17:27il doit y avoir
17:28quelques essais
17:29dans des disques durs
17:31qui ne doivent pas
17:31avoir fière allure.
17:33Quand tu essaies
17:33de faire des castings
17:34comme ça
17:34et que tu n'as pas accès,
17:35est-ce que tu es obligé
17:36d'avoir une grosse confiance
17:37en toi
17:38ou un certain ego
17:38pour continuer
17:39et ne pas te dire
17:40ok ?
17:40Finalement,
17:41j'ai peut-être pas y arrivé.
17:41Après,
17:42j'ai fait aussi
17:42beaucoup de figuration
17:43et de courts-métrages
17:44et tout.
17:45D'accord.
17:46Un beau court-métrage
17:46si un jour
17:47tu tombes dessus
17:47où je fais
17:49un mafieux italien
17:50avec l'accent italien,
17:52je réponds au téléphone
17:53et je me dis
17:53Arminio,
17:54si,
17:54ma,
17:54je suis chez toi.
17:57Le réalisateur,
17:58il m'a dit
17:58t'es sûr
17:58que tu as fait italien
17:59et pas espagnol ?
18:01Mais moi,
18:04alors moi,
18:04j'aimais bien,
18:05franchement.
18:06C'est des bonnes expériences
18:07et franchement,
18:08j'ai fait au moins
18:0840 courts-métrages,
18:10je ne sais pas combien,
18:12franchement,
18:12plus de 100 figurations,
18:13on va dire.
18:14Ça te permettait
18:14de te mettre en confiance
18:15et de...
18:15Mais c'est trop bien.
18:16C'est trop formateur
18:18et en vrai,
18:20ça te permet
18:21aussi de t'acclimater.
18:23Tu te familiarises
18:24avec le dispositif
18:25et ce qui fait
18:26qu'à un moment,
18:27si on te donne
18:27un petit rôle,
18:28comme tu as fait
18:29les étapes
18:30qui étaient censées
18:31y mener avant,
18:32bon ben,
18:33là,
18:33tu as le petit rôle.
18:33t'es un peu plus armé
18:35que si on te jette
18:37comme ça
18:37dans la fosse au lion
18:38et que tu te retrouves
18:39devant les griffes
18:40avec la dose de pression
18:42que ça comporte.
18:43Et après,
18:43moi,
18:44par contre,
18:44mon mental,
18:46j'avoue,
18:46j'ai quand même
18:47un ego
18:48qui me permet
18:50de me sauver
18:51parce que
18:52je ne prenais pas
18:54personnellement
18:55le rejet.
18:57D'accord.
18:57Tu ne disais pas
18:57c'est moi.
18:58Ma parole,
18:58je me suis toujours dit
18:59tant pis pour eux.
19:00Ils ont tort.
19:01Je te jure.
19:02Franchement,
19:02j'ai raté des castings.
19:04Je me disais
19:04dommage et tout.
19:06Mais j'étais dégoûté,
19:07tu vois.
19:08Et je me disais
19:09franchement,
19:10je passais assez vite
19:11à autre chose.
19:12Tout ça,
19:12grâce aux sportifs.
19:14Tu n'as qu'à voir
19:15d'abord Fédé Rère.
19:17Tu vois,
19:17il t'explique Fédé Rère
19:18que sur 100%
19:20des points
19:20qu'il a joués
19:21dans sa carrière,
19:22il n'en a gagné
19:22que 57%.
19:23Donc 43% du temps,
19:27il est en échec.
19:28Donc il subit ses échecs.
19:29Là,
19:29de footballeur,
19:30quand tu regardes
19:30Messi ou Ronaldo
19:32ou Kylian
19:33ou Allende
19:33ou n'importe qui,
19:34la mini-amale,
19:36ils ratent une frappe,
19:37ils repartent se placer
19:38tout de suite.
19:39Tac, tac.
19:40Et genre,
19:41le masque tout de suite
19:41et ils repartent se placer.
19:43C'est comme ça
19:43qu'il faut faire.
19:44Le casting,
19:45il est raté,
19:45petite foulée,
19:47tu retournes à ta position
19:48et tu vas te mettre
19:48en place
19:49pour la suite.
19:50Ils servent
19:50à t'apprendre
19:51qu'au final,
19:53voilà,
19:54l'échec,
19:55il faut le laisser passer
19:56dans la...
19:57Avec le flux
19:57qui part aux égouts.
19:59Avec le laxatif.
20:00Bien sûr,
20:01avec le laxatif.
20:03Et dans le film,
20:04Pascal Zaddy,
20:05il te dit,
20:05parce qu'il est toujours
20:05très sympa avec toi,
20:07j'adore,
20:07dans l'IPO.
20:08Il dit,
20:09tu as une gueule
20:09de marché de Rungis.
20:10Ouais.
20:11On t'a déjà dit
20:11des trucs comme ça,
20:12t'as une tête landa,
20:13c'est pas la peine d'essayer.
20:14Ouais,
20:14bah ça,
20:14après,
20:15c'est des trucs,
20:16on nous dit tout le temps ça,
20:17on nous dit,
20:18ou tu parles comme un chartier,
20:19ou tu...
20:20Après,
20:20les gens,
20:21ils te reçoivent
20:23avec leurs filtres
20:24et les impressions
20:25qui se font
20:26de certains,
20:28certains des traits
20:29qui te constituent
20:30et eux,
20:31ils le rattachent à ça
20:32et te le disent.
20:33Il ne faut pas
20:33prendre personnellement.
20:34C'est aussi un scan,
20:36tu vois,
20:36je me rappelle une fois,
20:39une agent,
20:39elle m'a dit,
20:41c'est bien ce que tu fais,
20:43quenard,
20:44mais tu ne pourras jamais
20:44jouer le fils de Rothschild.
20:46Et elle m'a dit ça
20:46et j'espère,
20:48j'espère...
20:49Un jour...
20:49que la vie fera que...
20:51Un jour,
20:52j'incarnerai
20:53pareil personnage
20:54parce que,
20:56vraiment,
20:56à force de travail
20:58et d'abnégation,
20:58moi,
20:58je reste convaincu.
20:59Enfin,
21:00si tu t'y plies
21:00et si tu te concentres,
21:02c'est possible de le faire.
21:03Après,
21:03peut-être que tu rateras.
21:05Mais en tout cas,
21:05le challenge
21:06et la perspective
21:06de s'essayer à ça,
21:08c'est bien.
21:09Il ne faut pas se limiter
21:09à ce qu'on nous dit.
21:11C'est bien
21:11parce que ça permet
21:12de prendre conscience
21:13aussi de certaines choses.
21:14Parfois,
21:14la brutalité,
21:15même des journalistes,
21:17la brutalité
21:18avec laquelle
21:19certains te décrivent
21:21dans des articles
21:22où tu lis,
21:23tu te dis,
21:24ah,
21:24pas mal ce tacle glissé là,
21:26il est quand même
21:26au niveau des genoux,
21:28il y a quand même
21:28les deux pieds en avant,
21:29mais vas-y,
21:30il y a quand même
21:31peut-être un petit truc
21:32à en tirer.
21:33parce que c'est bon aussi
21:35d'être chahuté
21:37et malmené
21:37parce que c'est ça
21:39qui te permet
21:39de tout,
21:40tu te dis,
21:40ah ouais,
21:41putain,
21:41et tu essayes
21:42de te rectifier.
21:45Donc,
21:45au final,
21:46je pense,
21:46il faut prendre
21:47tous ces trucs-là
21:48qu'on peut te jeter
21:50au visage
21:51parfois avec un manque
21:53de tact
21:53et d'y trouver
21:54matière à évoluer.
21:56Je voudrais te faire
21:57un petit jeu.
21:58Il y a mes collègues
21:59d'Allociné
21:59qui étaient surpris
22:00de savoir
22:01que parfois,
22:01tu étais là,
22:02tu as dit,
22:02ah ouais,
22:03ce film-là,
22:03dans lequel j'étais,
22:04je sais que les notes
22:05des spectateurs,
22:05c'est telle note.
22:06Ah bah oui.
22:08Et d'ailleurs,
22:08moi,
22:08j'ai toujours mis
22:095 étoiles.
22:10Tous les films
22:10dans lesquels j'ai joué,
22:11ma note Allociné,
22:12c'est 5 étoiles,
22:12donc c'est le chef d'oeuvre.
22:13Et justement,
22:14quand bien même,
22:14j'ai parfaitement conscience
22:16qu'il n'en est rien.
22:17J'ai pris 10 de tes films
22:18et je voulais savoir
22:19si tu arriverais
22:19à les mettre
22:20dans l'ordre
22:20des spectateurs.
22:22Ton top 10 de tes films.
22:22Mais tu sais qu'attention,
22:23je vais te surprendre
22:24parce que là,
22:24je pense que je connais
22:25à peu près.
22:25J'espère.
22:27Attends,
22:27moi, par contre,
22:28je ne me fie
22:29qu'à la note spectateur.
22:31Oui, oui, tout à fait.
22:32Et à partir du moment
22:32où elle dépasse 4,
22:34je vais voir le film
22:35parce que je me dis,
22:36ah, il y a quand même
22:36des gens qui ont kiffé et tout.
22:38Tu veux que je te dise quoi ?
22:38La note spectateur ?
22:39Ouais, ouais.
22:40Est-ce que tu pourrais faire
22:41un ordre, un classement ?
22:42Quel serait le premier film
22:43de ce classement-là
22:43dans les disques qu'il y a là ?
22:45Le mieux noté ?
22:45Ouais, d'après toi.
22:46C'est soit
22:47L'Amour Ouf 4,2.
22:49Pas mal, c'est 4,3.
22:504,3.
22:52Soit Je verrai toujours vos visages,
22:54ça doit être 4,1.
22:554,4, c'est le premier.
22:564,4.
22:57Donc, tu as Je verrai toujours vos visages,
22:59deuxième L'Amour Ouf.
22:59Je sais que c'est les deux premiers.
23:00Ouais.
23:01Chien de la classe, c'est 4,1 ?
23:033,9.
23:043,9 ?
23:05Ah, les bâtards
23:05qui sont venus voter pour nous
23:09et qui ont voulu nous chier dans les bottes.
23:12Pas de souci.
23:14Family Business, ça doit être 3,8.
23:173,9.
23:183,9.
23:193,9, ouais.
23:19Je suis pas loin.
23:20HP, 3,8.
23:223,7.
23:23Cache, 3,6.
23:253.
23:263,6 !
23:27Honteux, quoi.
23:28Ils abusent.
23:28Ils abusent, hein ?
23:29Ils abusent.
23:29Franchement, Cache, c'est un bête de film.
23:31Un film de Jérémy Rosan
23:32que moi, j'adore
23:34et avec qui on va refaire des films.
23:36Non, non, là, là, là, là,
23:37je suis désolé de dire au noteur
23:39que non, non, non,
23:41il y a méprise dans la matière.
23:42Il faut qu'il revoie, le film.
23:43Ouais.
23:44L'attachement.
23:44Ah, ouais, c'est...
23:45Celui-là, minimum 4,
23:48mais je dirais 4.
23:49Ouais, c'est 4,2.
23:50C'est le troisième
23:50dans ton top 10 d'Hallocine.
23:533 fantastiques.
23:54Me dis pas que je me trompe
23:55parce que ça, je crois,
23:55le savoir avec certitude,
23:56c'est 3,7.
23:57Ouais, bravo.
23:59Les mauvais garçons.
24:01Alors ça, c'est un...
24:02Ça, tu sais, c'est...
24:03Moi, j'ai fait qu'un des deux films.
24:04Ça, c'est une jonction
24:05d'un court-métrage
24:06et d'un autre...
24:06C'est tous les garçons
24:07et les films.
24:08Tous les garçons et les films
24:08et le court-métrage,
24:09il s'appelle
24:09Les mauvais garçons
24:10d'Eddie Girard.
24:12Donc ça, je sais pas,
24:14je dirais...
24:14Je sais pas, 3,7.
24:16Ouais, c'est ça.
24:17Un tiers.
24:17Bravo.
24:18Et Yannick,
24:19je crois avoir l'horreur
24:21de me souvenir
24:21que c'est 3,9
24:22alors qu'il mériterait
24:23un 4,1 ou un 4.
24:25C'est 3,8.
24:26C'est 3,8 ?
24:27Ouais.
24:27Non.
24:28Pas bon, les noteurs.
24:30Pas bon, les noteurs.
24:31Ils méritent plus.
24:32Franchement, bravo.
24:33Je suis pas loin,
24:34je suis pas loin.
24:35C'est quoi ma marge d'erreur ?
24:36C'est 0,2, 0,1 ?
24:370,1, je pense.
24:38Ouais, 0,2, 0,1.
24:39Franchement, c'est impressionnant.
24:41Bravo.
24:41Ça tient au fait
24:42que j'ai pas actualisé
24:43mon savoir en la matière,
24:44donc...
24:45Alors, j'ai une petite vidéo
24:47à te montrer.
24:48Putain, mais t'es plein de surprises.
24:49Un cadeau, un jeu.
24:50On est trop content
24:51que tu viennes.
24:53Tiens, vas-y.
24:54Plein de rebondissements,
24:55t'as vu à l'océan ?
24:56Des amis à toi.
24:58Un moment,
25:00il va falloir soit
25:01qu'on organise un karaoké,
25:02soit que tu nous chantes
25:03un Diego.
25:05Un Diego ?
25:06Enfin, on a envie.
25:07Moi, j'ai envie.
25:08Moi aussi, je suis prête.
25:09Diego ?
25:09Je suis prêt pour Diego.
25:10On a envie de Diego.
25:12Et peut-être que tu peux
25:13nous faire un vocal, quoi.
25:14Tu nous fais une petite vidéo
25:15Insta, on la regardera
25:15tous les deux.
25:16Mais on veut que tu nous chantes
25:17du Diego, quoi.
25:18Un petit Diego.
25:19Alors, je vais bien me garder
25:21de faire ça
25:23pour la simple et bonne raison.
25:25que je me suis prêté
25:26à l'exercice
25:27dans divers plateaux télévisés.
25:29Ah oui.
25:29Que tout ça a fait frissonner
25:31d'angoisse le producteur.
25:34Et qu'il se dit finalement
25:35qu'on ne sait pas
25:36ce qu'on va te prendre.
25:37Voilà.
25:37Qu'il m'a sommé
25:38de stopper
25:40illico
25:41tout type de prestations.
25:43Et qu'il y aura
25:45un travail préparatoire
25:46qui va nous permettre
25:47de présenter
25:49et de rendre hommage
25:50à la figure magique
25:52qui est le Johnny Hallyday.
25:54et pour le présenter
25:56de façon décente
25:58sur un écran
25:59et avec tout le respect
26:01qu'on lui doit.
26:02Donc, je me garderais bien
26:03de donner satisfaction
26:04à Pio et Panautis.
26:05Mais bientôt,
26:07en 2027,
26:08sur des écrans,
26:09ils auront motif
26:11à se satisfaire.
26:12j'imagine
26:13comme chaque film,
26:14mais c'est un gros défi
26:15de faire un personnage
26:16aussi différent
26:17que tout ce que tu as pu jouer
26:18par le passé.
26:18Après, moi,
26:19je n'ai pas l'impression
26:20que le moine
26:21de Fabini Business
26:21soit le même personnage
26:23que celui de
26:24Je verrai sur vos visages
26:25ou Yannick ou quoi.
26:26Bien sûr.
26:27Effectivement,
26:27je sais que certains
26:28peuvent parfois dire
26:31qu'on joue de la même façon.
26:34Or,
26:35ils se méprennent
26:36car ce n'est pas
26:37parce que tu prêtes
26:37ton enveloppe corporelle
26:39et ta voix
26:40à un personnage
26:41qu'il est le même
26:42et que tu injectes
26:44les mêmes choses.
26:46Et je trouve
26:46qu'il y a un mythe,
26:47tu me permets de parler de ça
26:48si tu me permets
26:49une petite aparté,
26:50de l'acteur caméléonesque
26:51qui disparaîtrait
26:54derrière ses rôles.
26:55Je peux te citer
26:56sans s'y comparer,
26:58mais pour prendre
26:59des exemples
26:59que tout un chacun
27:00se représente facilement,
27:02DiCaprio
27:03ou Al Pacino,
27:04Al Pacino de Hit
27:06ou de Scarface
27:07ou d'un après-médit de chien
27:08ou DiCaprio
27:10des Noces Rebelles
27:11ou de Shutter Island
27:12de Zy Rovnan.
27:14Je sais que c'est DiCaprio.
27:16Pour autant,
27:17il me fait croire
27:17à une situation
27:18et un personnage
27:19avec une forme
27:22d'organicité
27:23qui fait qu'il ne laisse
27:26pas place aux doutes
27:26et que nous,
27:27devant,
27:27on est scotché.
27:28Donc à partir du moment
27:29où un acteur arrive
27:30à te faire croire
27:31qu'il fait tel métier,
27:33qu'il a telle activité,
27:34qu'il exerce tel rapport
27:35de dominé ou de dominant
27:37avec quelqu'un
27:37dans une scène
27:38qu'il est capable
27:39d'en retranscrire
27:41des émotions
27:42avec parfois
27:43des extrémités stupéfiantes.
27:46Dans un film,
27:47alors c'est un bon acteur.
27:48S'il est capable
27:49de nous faire croire à ça,
27:50c'est un bon acteur.
27:51Mais il y a souvent
27:51le mythe.
27:52On peut reprocher
27:53à des gens
27:53que leur nature
27:56transparaisse
27:57à travers le rôle.
27:58Bon,
27:58moi je suis en léger
27:59désaccord avec cette vision-là.
28:01Mais du coup,
28:01pour revenir à ta question
28:02concernant Johnny,
28:04oui,
28:05ça va être dur.
28:05l'imitation
28:07me paraît être inatteignable
28:10tant il est intouchable.
28:13Donc ça serait se fourvoyer
28:16et se condamner
28:17à proposer
28:18de ne pas le copier.
28:18En tout cas,
28:19le film va s'attacher
28:20à décrire l'essence
28:22de ce qui a fait
28:24tous ces tourments,
28:25l'essence
28:25de ce qu'il a constitué.
28:27Et j'espère que le film
28:28qui se chargera
28:29de décrire,
28:31de dessiner tout ça
28:32sera magnifique.
28:33Tu attends à être hanté
28:34par Johnny un peu ?
28:35Parce que souvent
28:36les acteurs
28:37qui jouent des personnages
28:38comme ça,
28:38Austin Butler,
28:39il a dit
28:39j'étais hanté par Elvis,
28:40Marion Cotillard
28:41avec Edith Piaf,
28:42elle a dit
28:43qu'elle a dû
28:44à faire appel
28:45à un exorciste.
28:46Je ne sais pas ce qui est vrai,
28:46mais elle a dit
28:47à deux gardiennes.
28:47Il y en a même apparemment
28:47qui ont fait appel
28:48à des psychologues.
28:49Pour essayer de se débarrasser.
28:50En fait,
28:51elle n'arrivait pas
28:51de se débarrasser
28:52de cette âme d'Edith Piaf.
28:53C'est exceptionnel,
28:54surtout que moi je crois
28:55aux fantômes et tout.
28:56je pense qu'il y a
28:57un moment
28:57où il peut ressurgir.
28:59Je t'avoue
28:59qu'il y a un truc
29:00parfois
29:00où il y a
29:02un truc,
29:02on va dire,
29:03d'acteur
29:04où ça dit
29:05j'ai du mal
29:06à sortir de ce rôle.
29:08Il y a un chien et tout
29:09que je trouve
29:10un peu parfois
29:11on va dire
29:12surfait
29:13ou qui jette
29:14un voile
29:15d'expertise
29:16et de mystère
29:16sur cette profession
29:18pour montrer
29:19que non,
29:20c'est dur,
29:20nous on est des artistes,
29:22nous on est de transcendance,
29:24on est dans une souffrance.
29:25On ne souffre pas.
29:26On est plus qu'un autre.
29:27On n'est pas plus sensible
29:28qu'un autre.
29:29On veut toujours dire
29:30non mais moi
29:30c'est parce que je suis sensible,
29:31je suis acteur.
29:33Non,
29:34tu n'es pas plus sensible
29:34que le voisin,
29:37tu n'es pas plus sensible
29:38que le guichetier
29:40ou que le conducteur du métro.
29:42Donc si dans trois ans
29:43tu dis
29:43je suis en souffrance,
29:44je te dirais
29:44si je te dis ça
29:45et s'il te plaît
29:47moque-toi de moi
29:48et je t'en supplie,
29:51regarde-moi
29:52avec des yeux amusés.
29:54Est-ce qu'il pourrait y avoir
29:55une suite
29:55à I Love Pérou
29:56un peu comme Aurel San,
29:57tu vois,
29:57il continue de se faire filmer
29:58par ses potes.
30:00Nous,
30:00on a envie
30:01de retravailler ensemble
30:02et de le faire
30:03dans un format
30:04plus classique
30:07et conventionnel
30:07de pouvoir faire
30:08un film
30:08avec des moyens
30:08parce que je suis là
30:09on a essayé
30:09de le faire
30:10avec des moyens
30:10mais la vie
30:12a fait qu'on a été obligé
30:13de voler
30:14toutes ces images
30:14et de les capturer
30:16à l'appareil photo
30:17et parfois
30:18avec force
30:19espièglerie.
30:20On aurait adoré
30:20pouvoir le faire
30:21avec de l'argent.
30:22Après,
30:22il y a Hugo Célignac
30:23quand même
30:23qui a permis
30:24que ce film
30:25puisse avoir
30:26l'apparence d'un film
30:27avec une post-production
30:29de qualité
30:29et des professionnels
30:30monteurs-son,
30:31étalonneurs,
30:31mixeurs,
30:32compositeurs,
30:34des consultants,
30:35des gens
30:35qui nous ont fait
30:35des retours
30:36et tout
30:36donc il y a plein
30:37de gens
30:38qui nous ont accompagnés
30:39mais le tournage
30:40il a été fait
30:42avec deux chaussettes
30:43mais dans cette forme-là
30:46Hugo,
30:47il a fixé deux conditions
30:49pour qu'on réédite
30:50ce type d'expérience.
30:53La première,
30:53c'est que je joue
30:54un méchant
30:55dans James Bond
30:55et que je me retrouve
30:58sur un plateau
30:59comme ça,
31:00comme un hurluberlu
31:02inadapté
31:02et qu'il me suive.
31:05Il m'a dit
31:06si un jour
31:06tu joues un méchant
31:07dans James Bond,
31:08on refait ça.
31:09Donc ça,
31:09c'est un appel à Amazon.
31:10Ça,
31:10c'est un appel à...
31:11Qui vont caster le méchant.
31:12Et deuxième condition,
31:14si on entame
31:15une campagne politique
31:16pour ravir une mairie
31:19ou quoi que ce soit,
31:21alors là,
31:21ce sera l'occasion
31:22de rééditer l'expérience
31:24avec Hugo.
31:25Eh bien,
31:26écoute,
31:26merci beaucoup.
31:27Merci,
31:27c'est déjà fini.
31:28Ouais,
31:28c'est fini,
31:28ça passait vite.
31:29T'as régalé,
31:29Olivier.
31:30Un plaisir.
31:31Impeccion.
31:36Sous-titrage Société Radio-Canada
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