- avant-hier
Dans cette émission de Vie privée, vie publique diffusée sur France 3 le 1er octobre 2003, Johnny Hallyday revient sur ses rapports parfois tendus avec les médias au sujet de sa vie privée. Sont également interviewés : Desta Hallyday, le biographe Bernard Violet, le journaliste Pierre Gaulupeau, ainsi que Jean-Claude Camus et Babeth Étienne. Une plongée rare et sincère dans les coulisses de l'icône du rock et de sa relation avec la presse.
Catégorie
🎵
MusiqueTranscription
00:00Vous dites à un moment donné que Johnny Hallyday et Alain Delon ont croisé Mémé Guérini,
00:04qui aimait donner des fêtes, des fasses, qui aimait les paillettes, etc.
00:07Oui, c'est l'autorité publique, leur relation, c'est son autorité publique.
00:10Est-ce que vous leur avez demandé l'autorisation à l'un et à l'autre, à Johnny et à Delon ?
00:13Vous avez évoqué leur relation ?
00:15Oui.
00:15À quel milieu ?
00:16Oui.
00:16Pourquoi on demanderait, comme éditeur, pardonnez-moi,
00:18pourquoi demanderait-on systématiquement à des gens qu'on cite leur autorisation de les citer ?
00:23Si on dit des choses, alors, maître Eneki.
00:25Vous voulez pas faire ce public ?
00:26Maître Eneki, attendez.
00:27Tout dépend de la nature du propos, bien évidemment.
00:29Si l'on ne parle que d'événements publics qui ne touchent pas à la vie privée de la personne que l'on cite,
00:36effectivement, ce qu'on ne peut pas faire, c'est effectivement entrer dans la vie privée des gens et être intrusif.
00:43C'est autre chose.
00:43Bernard Violet, alors vous, vous ne vous êtes pas posé toutes ces questions, hein,
00:47en écrivant le livre sur Johnny, qui s'appelle carrément Johnny le rebelle amoureux,
00:52aux éditions Fayard, qui est sorti il y a quelque temps.
00:54Parce que vous, alors, vous recensez moins de...
00:58Vous recensez pas moins de 3000 conquêtes, carrément.
01:01Alors vous, sur la vie amoureuse...
01:03Johnny ?
01:03Oui, Johnny, vous y allez.
01:04Ah, mais c'est pas un chiffre que j'ai balancé au hasard.
01:06Non, non, non, d'accord.
01:07Mais ils sont Bernard Violet, vous.
01:08Oui, oui.
01:09Ça serait plus pas qu'il y ait...
01:09Non, non, non, Johnny a l'idée.
01:11Johnny a l'idée.
01:12Bon, je suis pas loin non plus, hein.
01:15Vantard.
01:16Oui, vantard.
01:16Non, mais pour les conquêtes, pour répondre directement à votre question sur les conquêtes
01:20amoureuses de Johnny, je lui ai posé la question.
01:22J'ai dit, voilà, Johnny que j'ai vu au bout d'un an et demi d'enquête, j'ai
01:25dit, bon, voilà, est-ce que vous pouvez aborder le thème de votre vie personnelle ?
01:30Alors, effectivement, l'enfance, etc.
01:31Ensuite, c'est différents mariages.
01:33Et j'ai dit, je lui ai posé la question.
01:34Et bon, certains de vos collaborateurs m'ont cité le chiffre de 10 000 conquêtes.
01:40Qu'est-ce que vous avez à dire ? Est-ce que je peux en parler ?
01:42Il me semble que c'est un peu exagéré.
01:44Et puis, de toute façon, très élégant, il est très peu de femmes dans ma vie.
01:47Il est très peu de femmes dans ma vie.
01:48Franchement, pour un homme, de dire qu'il a eu 10 000 conquêtes, c'est plutôt...
01:52Ça renvoie une image positive.
01:53Oui, mais dans le contexte de l'époque des années 60, où Johnny a 19 ans, 17 ans,
01:57l'idole des jeunes, à la fin de ses concerts, vous aviez des groupistes par dizaines
02:02qui se groupaient devant son hôtel, devant sa chambre d'hôtel, qui est retrouvé
02:05parfois dans son lit.
02:06Je veux dire, bon, c'est vrai qu'à 17 ans, 18 ans, un jeune homme
02:09vigoureux, il a profité certainement de l'occasion.
02:12Alors, justement, Bernard Viollet, pour savoir comment ce livre a été possible
02:16avec les proches de Johnny, nous sommes allés les rencontrer, vous allez voir.
02:22On laisse partir Sophie Thalman qui va être remplacée par Babette Etienne,
02:26peut-être l'épouse la plus rapide de Johnny, 61, 62 jours, 42, je ne sais plus,
02:34on lui demande juste après.
02:35Alors, on regarde.
02:36Johnny ne serait peut-être jamais devenu l'idole des jeunes sans sa cousine Desta et les
02:58parents de celle-ci, des artistes qui écumaient les cabarets européens.
03:01C'est avec eux qu'il a grandi et qu'il a fait ses premiers pas dans le show business.
03:05Alors Desta, ça fait quoi d'être la cousine d'un mythe ?
03:08Bon, c'est-à-dire, voilà, il faut bien voir une chose, il y a Johnny Hallyday, la vedette,
03:12la grande star, enfin bon, et il y a Johnny, mon cousin.
03:15Et ça, c'est bien clair et net.
03:17Par exemple, si je parle avec mes enfants, on l'appelle tonton, parce que c'est leur tonton,
03:22donc il appelle tonton.
03:23Moi, je ne savais pas que Bernard Viollet voulait faire un livre, parce que moi, je ne m'occupe
03:27absolument pas de Johnny, que s'il me demande service.
03:30Alors, il m'a téléphoné de Rome.
03:32J'ai dit, bon, alors qu'est-ce que tu veux ? Il me dit, voilà, je voudrais que tu contactes
03:36M. Viollet, il m'a donné le numéro de téléphone, de façon à ce que tu vois et que tu supervises
03:42tout ce qu'a écrit M. Viollet.
03:44Il a été correct.
03:45Chaque fois qu'il écrivait deux pages, il me montrait ce qu'il avait écrit et je lui donnais
03:49mon accord.
03:49Les confidences de Desta, le biographe Bernard Viollet, ne les aurait jamais recueillies
03:54sans l'accord de Jacques Vérecchia.
03:56La rock'n'roll attitude, l'avocat de Johnny Hallyday la connaît bien, car il a commencé
04:00sa carrière comme chanteur, mais avec un succès plus confidentiel.
04:04Au départ, lui aussi s'est inquiété de ce projet.
04:07Dans un premier temps, effectivement, j'étais un peu étonné et créatif, je dois l'avouer,
04:13compte tenu des précédents que tout le monde connaît en ce qui concerne cet auteur.
04:17Il a été écrit, il y a centaines de milliers de lignes sur Johnny Hallyday.
04:22Il ne réagit que quand les choses sont fausses, ou lorsque les choses dépassent un certain
04:29seul.
04:29souvenirs, souvenirs, souvenirs, je vous retrouve à mon cœur, et les bouffettes
04:36rafleurir, tous mes rêves de bonheur.
04:40Je me souviens des soirées danser, jour contre jour, des rendez-vous de nos vacances.
04:46Et des souvenirs d'Esta Hallyday en a plein la tête.
04:50Elle a aussi gardé quelques vestiges du passé de son illustre cousin.
04:52Bon alors, ça c'est la grand-mère de Johnny, vous voyez, elle a les yeux bleus, elle
04:57s'appelait Marie, vous voyez, elle a les yeux bleus de Johnny.
05:01Alors là, typiquement, ça c'est Johnny, regardez en haut, en Angleterre, parce qu'il
05:06voulait être habillé comme un petit laurel anglais.
05:08Ah, il était adorablement mignon.
05:09Très taquin, bon, d'accord, comme tous les enfants.
05:12En fait, il voyageait tout le temps avec nous.
05:14On changeait d'endroit toutes les semaines avec l'international ballet.
05:17Donc, il dormait dans les trains, il enquiquinait un peu les gens parce qu'il voulait jouer
05:22et tout ça, vous voyez.
05:23Ou il voulait tuer le mari de la première danseuse étoile parce qu'il était amoureux d'elle.
05:27Il avait trois ans, vous voyez ce que je veux dire.
05:29Il a laissé un très beau long manteau qu'il a donné à ma fille.
05:34Très intré qu'elle met parce qu'elle est...
05:35Et ça, regardez, c'est son premier costume de sein.
05:38Vous vous rappelez de celui-là ?
05:39Avec des franches partout.
05:42Il a donné à mes enfants, mais ils ne mettent pas ça.
05:44Là, c'est ces disques, tous ces trucs qui étaient...
05:48Des photos, des disques, des...
05:50Oui, des gabombes, tout ça, c'était mieux.
05:52Les gens m'appellent l'idône des jeunes.
05:57Il en est même qui m'en vit.
06:01Un jour, je dis à le jeune livre, moi je lisais toujours les articles et tout ça qu'il me demandait.
06:05Je dis, mais comment ça fait que tu racontes tellement de bêtises ?
06:07Il me dit, mais c'est pas moi.
06:08Moi, je dis, il l'a fait l'avérissé et il le transforme.
06:11Tout ce qu'il a supporté, les garçons.
06:12Pourquoi ? Uniquement dire du mal pour détruire, détruire, détruire, détruire.
06:17C'est incroyable.
06:18Voilà.
06:19C'est la vie d'artiste, le revers de la vie d'artiste, si on peut le dire.
06:22Je crois que tout a été exposé dans la presse.
06:25Lorsqu'il était pas bien, lorsqu'il était bien, lorsqu'il se fiançait, lorsqu'il se mariait, lorsqu'il se séparait.
06:34Il n'y a pas un moment de sa vie privée qui n'ait pas été enregistré où que ce soit.
06:37Et il n'y a pas non plus un moment de la vie de Johnny qui n'était écouché sur la pellicule.
06:45Patrice Golupo, collaborateur et ami de l'artiste, en sait quelque chose.
06:48Lui qui vient de sortir un album photo sur l'idole.
06:51Johnny, il a commencé à tout laisser aller très très jeune.
06:55Il l'a laissé aller parce que justement, il était très jeune.
06:58Il savait pas que les spots, ça brûle.
07:01Donc, on pourrait dire que toutes les vérités sont bonnes à lire pour donner une idée.
07:05Et pour vous, c'est une bonne chose, ça ?
07:06Ça fait partie, je veux dire, c'est la rançon de la gloire, quelque part.
07:10Malheureusement, les gens exposés ne s'appartiennent pas.
07:14Ils appartiennent aussi à leur public.
07:17Surtout le nid.
07:18Alors, Babette Etienne, vous avez rejoint maintenant.
07:32Vous pensez vraiment que Johnny, comme les grandes stars, appartiennent à leur public ?
07:38De toute façon, je pense que médiatiquement parlant, ils ne peuvent vraiment pas se cacher.
07:42Je crois que la vérité les rappelle toujours à l'ordre.
07:46Ils ont beau se cacher, mais on arrive toujours à savoir.
07:50Alors, je ne sais pas par quels moyens.
07:52Par le vôtre, visiblement, puisque vous avez aussi parlé.
07:55Oui.
07:57Je vous parle de ça il y a quelques années.
07:59Bien sûr.
08:00Depuis le temps a coulé sous les ponts.
08:03En tous les cas, Johnny, oui, on sait à quelle heure il se lève, on sait à quelle heure il se couche.
08:07On sait à quelle heure...
08:08Enfin, on a finalement sa vie en l'an, en linge et en travers.
08:12Même si on ne la veut pas et si on ne veut pas l'avoir,
08:14on est obligé de se mettre devant le fait accompli.
08:18Deux ans de relation, c'est cela, avec lui.
08:20Combien de...
08:20Alors, on n'a pas su dire exactement combien de jours de mariage ?
08:24Non, j'ai fait un jour de plus que Marilyn Monroe.
08:26Je disais 62 jours.
08:2862, c'est moi qui avais raison.
08:30Alors, Bernard Violet.
08:32Donc, ce sont des personnes comme Babette qui alimentent vos livres,
08:36puisqu'il y a tout un chapitre qui est...
08:38On a écrit un Babette, effectivement.
08:40Alors, c'est intelligent, on voit de la part de Johnny, de demander, finalement,
08:44c'est sa cousine qui était garante de...
08:48Non, ce n'est pas tout à fait ça.
08:50Dans ce sens que, effectivement, si Destalida était un témoin privilégié,
08:54qu'elle m'a beaucoup, beaucoup aidé dans mes recherches,
08:57Johnny avait donné son accord pour que le manuscrit ne soit pas relu
09:05ni par ses soins, ni par ses proches.
09:07Alors, quand elle a dit que...
09:08Cela, tu l'avais un peu forcé, Johnny,
09:09parce que là, on a l'impression que c'est avec sa bénédiction.
09:12Sincèrement, Bernard Violet.
09:14Oui.
09:14Vous l'auriez fait sans son autorisation.
09:15Évidemment.
09:16Il a coopéré intelligemment.
09:18Il a attendu 8 mois avant de me répondre, effectivement.
09:21Bon, il a finalement pas accepté.
09:23Il a souhaité un premier entretien, un premier déjeuner, etc.
09:26Et puis, bon, en notre-dit, il était clair.
09:30Et il a lui-même énoncé, moi, je ne contrôlerai absolument pas votre texte.
09:35Vous écrivez ce que vous voulez.
09:36La seule exigence que j'ai, c'est que vous soyez exact dans les faits rapportés.
09:41Donc, à vous de vérifier, à vous de recouper vos informations.
09:44J'ai tellement subi, dans toute ma carrière, des articles haineux ou faux, machin,
09:51que je vous montre, d'un part d'un biographe, honnête, de vérifier vos informations.
09:55Mais toute personne qui vous a parlé l'a fait avec l'autorisation de Jimmy.
10:00Alors, il y a eu deux temps.
10:01Un premier temps, à l'époque où il n'avait pas entretenu son accord,
10:04beaucoup de portes se sont fermées, à l'exception de Babette Etienne.
10:08Parce qu'à chaque fois, on me répondait, et c'était pour tous les autres, d'ailleurs,
10:10que ce soit de long ou de couche tous les autres,
10:12on disait, est-ce que vous avez l'accord du commandant Cousteau ?
10:14Est-ce que vous avez l'accord d'un, à deux, etc.
10:15Alors, bon, les proches disaient...
10:18Mais c'est un peu normal, non ?
10:18Ah, mais moi, c'est sur le droit.
10:19Oui, oui.
10:19Non, mais pas de problème.
10:20Bon, sauf, quand même, qu'il y a des gens qui se sentent libres,
10:23malgré les relations privilégiées que Babette Etienne a entretenues avec Johnny,
10:26elle n'a pas téléphoné à Johnny pour savoir si tu es d'accord ou pas.
10:29Bon, si c'était sa liberté.
10:31Non, non, je n'ai absolument pas appelé Johnny.
10:33Je vais la reprocher.
10:34Je crois que tout est clair de ce côté-là.
10:36Puis, il n'y a rien à dire de méchant, de ce qui le concerne, de toute façon.
10:39Alors, dans le second temps, Mireille, alors, effectivement,
10:41une fois que Johnny a donné son offert, en fait, il était d'accord pour coopérer,
10:45alors, toutes les portes se sont ouvertes, je peux vous dire.
10:47Alors, Babette Etienne, ancien mannequin aussi.
10:51Ça n'a pas fait peur à Johnny que, justement, vous parliez quand même de la vie privée, intime,
10:58et de cette relation pendant deux ans, surtout qu'il y ait question, vous aussi,
11:01à vous raconter les infidélités, même si ce n'est pas complètement dans le détail.
11:05De toute façon, ces infidélités, ils étaient là, ils étaient dans les jours.
11:08Vous n'allez pas les éviter.
11:10Vous apprenez d'ailleurs tout par la presse.
11:13J'apprenais tout par la presse.
11:14J'ai appris toutes les relations de Johnny, je les ai apprises par la presse, de toute façon.
11:18Ce n'est jamais été... J'ai quelque chose à te dire d'important.
11:21Non, c'était découvrir par toi-même.
11:23Donc, ce n'est pas toujours facile à vivre, surtout quand on a 20 ans.
11:28Et puis, on apprend après, ça dépend, que c'est où comme ça,
11:31ou alors il faut repartir. Il n'y a pas d'alternative.
11:35C'est ce que vous avez fait. Vous êtes partie.
11:38On ne peut pas vivre à 3, à 4, à 5. Ce n'est pas possible.
11:43Là, ce n'est pas possible.
11:46Je vois que vous ne lui en voulez pas, au contraire.
11:48Non, je pensais que j'ai pris ça avec beaucoup de recul aujourd'hui.
11:51Et j'en rigole parce que c'est drôle d'en reparler maintenant.
11:54Ce n'était pas drôle. Sur le moment, je peux vous le dire, j'ai beaucoup pleuré.
11:57J'ai été très malheureuse parce que quand on veut tourner la page avec un fiancé lambda, c'est facile.
12:03On ne voit plus. Mais avec quelqu'un de public, ce n'est pas possible.
12:06Vous allumez la télé, il est là. La radio, il est là. La presse, il est là.
12:10Je veux dire, vous êtes poursuivés tout le temps. Vous n'oubliez pas.
12:13Donc, on met un peu plus de temps.
12:14Il presse, complice de Johnny. Attention.
12:17C'est lui qui demandait à Paris Match de faire une couverture avec une telle ou une telle
12:21pour rendre jalouse Sylvie, par exemple, à une époque.
12:25C'était peut-être plus pour rendre jalouse Sylvie que moi.
12:28Il s'est très bien contrôlé.
12:29Il s'est très bien contrôlé. On a pour dire les pauvres victimes, les gens de showbiz.
12:33Je veux dire, il s'est très bien contrôlé leur image.
12:35Il s'est très bien comment le système fonctionne.
12:37Et donc, il s'est très bien utilisé, je veux dire, les médias.
12:40Alors, en même temps, vous revenez au moment où vous rencontrez Johnny,
12:43sur ce petit fiancé voyou que vous connaissiez.
12:46Je ne savais pas qu'il était très, très voyou.
12:48Parce que moi, on m'était plutôt de côté.
12:50Il ne fallait pas que j'en sache trop.
12:51On me disait, non, non, on a affaire ce soir.
12:53Vous ne saviez pas qu'il voulait se manger de Johnny et qu'il avait mis un contrat sur le dos ?
12:58Non, non, pas du tout.
12:59Mais grâce à Bernard, j'ai appris énormément de choses.
13:02Parce que, bon, il y a des tas de choses que je ne savais pas.
13:05Trop jeune, naïve ?
13:06Complètement, mais...
13:07Parce que vous ne vouliez pas voir ? Parce que tout était beau, pas quête ?
13:11Non, non, parce que j'étais naïve.
13:12Comment on vérifie tout ça ?
13:14C'est le travail de base, je veux dire, on va chez les témoignages, on les recoupe, on l'identifie, on va chez les documents, c'est tout.
13:21Et parce que j'ai...
13:22Oui, alors on m'a parlé, justement, maintenant que je sais que vous êtes sa fille, votre père, mémé Guérini, je crois,
13:29et Bernard Violet me dit, mais écoute, tout le monde en a parlé, ce n'est pas possible que tu ne l'as pas au courant, tu l'as connu.
13:36Je ne savais pas qui c'était, en plus, je ne savais pas du tout qui c'était.
13:39Non, vous ne saviez pas...
13:40Ah non, pas du tout !
13:41Oui, pardon.
13:42Johnny est un grand séducteur, non seulement il est groupisé, mais en plus, il va chercher, effectivement, il tombe facilement amoureux, etc.
13:50Bon, et il a eu la sale habitude de piquer les femmes de truands.
13:55Les femmes de truands.
13:56Et forcément, ça lui dirait quelques ennuis.
13:58Bon, et quand ça allait être loin, quand il y avait des bacs qui sifflent au-dessus de sa tête, du côté de la cloche d'or, là-bas, à Pigalle,
14:04hop, il téléphonait, il déprochait son téléphone, il l'appelait Mémé Guérini, ou Robert Lenoir, qui était à l'époque, l'époque,
14:10et voilà, j'avais un petit problème, il siffle autour de moi, est-ce que tu peux faire quelque chose ?
14:14Alors, effectivement, Mémé, petit, je t'arrange ça tout de suite, il n'y a pas de problème, et puis, effectivement, c'était réglé dans les jours qui il suivait, quoi.
14:21Johnny, il y a l'idée lui-même, est-ce que vous lui avez appris des choses, Bernard Violet, sur sa vie, qu'il ne connaissait pas ?
14:29Oui, d'après lui, effectivement, je lui ai révélé comment son papa, donc il avait abandonné très jeune, alors que Johnny avait quelques-unes de moi,
14:39donc, a eu une vie, une fois, de grand-metteur en scène, de grand-tompe de théâtre, puisqu'il avait joué avec Charles Dua, tout ça,
14:46et surtout, a été, pendant l'occupation, le premier directeur artistique de la télévision.
14:53Ça se passait, donc, en 1943, et à ce moment-là, donc, c'était la télévision allemande.
14:58Est-ce que c'était important de le dire, d'en parler ? Est-ce que ça peut blesser ?
15:04Bon, il ne semblait pas blesser, non, il semblait plutôt intéresser, bon, et puis c'est de l'histoire, je veux dire.
15:08Oui.
15:08Ce n'est pas parce que son papa était directeur artistique, voilà, édicté collabo, qu'il avait des prochains pro-nazis,
15:15donc, d'où l'intérêt de remettre aussi, dans leur contexte, certains faits, et c'est un itinéraire.
15:21Il vous en a reparlé depuis, par exemple, de ça, ou de certains passages ?
15:24J'ai reçu un coup de téléphone de Los Angeles, après, au moment de la sortie du bouquin,
15:28parce qu'il appréhendait, quand même, l'impact de ce bouquin, et donc, il m'a dit qu'il était très content.
15:33Il m'a dit, mais j'ai quand même quelques petits problèmes avec Laetitia,
15:36parce que, effectivement, j'évoquais, peut-être un peu trop, justement, toutes les jeunes femmes qui avaient traversé sa vie.
15:43Sachant que, pour Laetitia, Johnny n'a eu qu'une femme dans sa vie, c'est du vartan.
15:46Bon, ce qui me semblait un peu court, quand même.
15:48Mais les jeunes, normal.
15:50Ah non, non, mais je ne jette pas la pierre, mais bon.
15:51Mais est-ce que, de temps en temps, vous ne vous dites pas, vous, Bernard Violet,
15:54que vous allez trop loin, justement, dans des détails de la vie privée, des détails intimes,
15:58qui, finalement, n'ont pas trop d'importance ?
16:00Non, je ne parle pas tellement de la vie privée, intime.
16:03Ah, quand même, quand même.
16:04Non, je parle de la vie personnelle, je veux dire, de la vie personnelle,
16:08et à condition qu'elle ait un sens, je veux dire, bon, l'épisode Babette me semblait être très intéressant.
16:14Il l'a fait enlever, quand même, il ne faut pas oublier, hein, carrément.
16:16Ah oui, j'ai oublié de le raconter.
16:18Il m'a envoyé deux hommes, deux de ses hommes, pour lui dire, bon, ben, hop, alors qu'elle tournait sur la côte d'Azur,
16:23hop, non, tu prends l'avion et tu rejoins le lit.
16:26Elle accepte, elle se laisse faire, elle pouvait ne pas y aller.
16:28J'étais un peu embêtée, hein, je ne vous le cache pas sur le moment, hein, mais une fois dans l'avion, je me suis dit,
16:32et puis, on verra bien, c'est assez rapide, moi, avec l'idole, quand même.
16:36Voilà, parce que moi, je pars du principe, j'ai une devise, c'est carpe diem, donc il ne faut pas laisser passer.
16:40C'est le jour. Voilà.
16:41Bernard Montiel, vous seriez terrifié si on faisait une biographie de la sorte sur vous ?
16:45Je ne sais pas, je pense que ça ne intéresserait pas tellement grand monde, je n'ai rien dit.
16:49Ça, c'est lucide, mais deux et puis...
16:50Parce que, merci beaucoup, Yayaï.
16:56C'est lucide, d'accord.
16:57Mais il faut encore attendre une certaine autorité, hein, quand même.
17:00Mais laissez-moi ma lucidité, aussi.
17:01Ce sont des grandes stars, hein.
17:03Mais c'est pour ça, Johnny, c'est la plus grande idole.
17:05Mais donc, qu'est-ce que vous feriez, Bernard ?
17:07Moi, je préférais travailler avec la personne qui va écrire un truc sur moi, quand même.
17:11C'est un piège aussi. Moi, j'ai fait les deux, et je peux dire que c'est un piège.
17:13Alors, donc, vous préférez travailler seul, c'est clair.
17:16Parce qu'effectivement, être trop près de la personne, bon...
17:21Tu deviens complaisant.
17:22Tu risques d'être parfois complaisant.
17:24Oui, même toi.
17:25Ah oui, tout à fait.
17:26C'est vrai, oui.
17:27Il y a certains épisodes de la vie de Johnny que j'aurais pu mettre s'il n'est pas coopéré,
17:31et que je me suis auto-censuré sur certaines choses.
17:34On ne demandera pas quoi, mais vous avez enlevé certaines choses.
17:37J'ai retenu certaines informations, oui, effectivement.
17:39Pas beaucoup ?
17:40Non, non, non, non, parce que ce n'est pas mon genre.
17:43Oui, ça, on a compris.
17:45Il faut, il faut...
17:47Vaut mieux ne pas devenir un mythe.
17:50Voilà, on est tranquille.
17:52Oui, avec Bernard.
17:53Alors, Maître Enochie, je voudrais simplement avoir deux petits points d'éclairage, justement,
17:59par rapport à la différence que fait Bernard Violet entre vie personnelle, vie intime.
18:04Est-ce qu'on peut tout écrire à partir de...
18:08On ne peut pas tout écrire, bien évidemment.
18:10Alors, là, nous sommes dans le cadre d'une biographie qui est, je dirais, contrôlée.
18:14Donc, il y a quand même une implication du, entre guillemets, héros de la biographie.
18:21Donc là, en ce qui concerne Johnny Hallyday en l'espèce, il n'y a pas de difficulté en ce qui concerne lui.
18:26Ça peut peut-être poser des problèmes pour les gens qui l'ont entouré et qui, eux, et qui l'ont côtoyé pendant sa vie,
18:32et qui, eux, n'ont pas été, n'ont pas autorisé des éléments d'avis.
18:37Non, par exemple, faisons un exemple concret.
18:39Babette Etienne aurait dit, non, je ne veux pas être citée, c'est un moment de ma vie que je n'ai plus envie d'évoquer.
18:45Par exemple, juste l'enlèvement, enfin l'enlèvement, entre guillemets, consenti, tout ça.
18:49C'est ce qu'il m'a raconté.
18:51Non, mais elle aurait pu évoquer le droit à l'oubli ou pas ?
18:54Non, mais ce n'est pas le droit à l'oubli.
18:57Si vous voulez, si Johnny Hallyday ou Babette avaient eux-mêmes raconté cette histoire,
19:04ils ont eux-mêmes aboli les barrières de leur vie privée.
19:07En révélant un élément personnel, la personne qui le révèle ne peut plus empêcher quiconque d'en reparler.
19:14Le cas un peu plus compliqué, c'est lorsque l'on va parler d'un événement qui touche à la vie privée, d'une personnalité publique.
19:22Récemment, un acteur très célèbre qui a été victime d'un accident vasculaire,
19:29on a vu dans la presse des photographies de cet acteur sur un aéroport, sur un brancard.
19:35Cet acteur a fait un procès et le tribunal l'a débouté de sa demande relative au droit au respect de la vie privée,
19:40au droit à son image parce qu'on a dit c'est un événement public, vous êtes un acteur extrêmement connu,
19:45extrêmement aimé des Français et donc le public avait un droit légitime à l'information.
19:49Alors de toute façon, en écrivant ces biographies, vous écornez aussi parfois le mythe
19:54et je voudrais savoir, je voudrais vous demander à vous tous, est-ce que vous préférez finalement la légende ou lire la réalité ?
20:02Non, moi je crois que ce qui est plus intéressant chez un artiste, c'est sa légende.
20:07Parce que pour le reste, on risque d'être un peu déçu.
20:10Moi j'ai la chance de connaître de nombreuses personnalités.
20:13Souvent, il vaut mieux s'attacher à la légende.
20:18Non mais qu'on puisse rêver.
20:20Tous, vous êtes d'accord ?
20:21Alors la vérité entre dans la légende aussi.
20:25Quand je parle de vérité, quand j'écorne des mythes comme vous dites si bien,
20:28je ne pense pas que celle de Johnny soit très écornée, loin de là, dans un très long bouquin.
20:31Celle du commandant Cousteau l'a été un avantage,
20:33mais je pense que les autres dons que j'ai mis en lumière,
20:38ou c'est une contradiction que j'ai souligné,
20:40je pense que c'est tout à fait légitime.
20:41C'est-à-dire que c'est des gens qui ont une aura,
20:43qui viennent donner parfois des leçons morales en public,
20:48dans des émissions comme La Votre, ou chez Anne-Saint-Claire, etc.
20:50à toute cette époque.
20:52Moi je n'ai jamais reçu le commandant Cousteau.
20:54Et puis qu'on découvre qu'effectivement, pendant l'occupation,
20:59il n'a jamais été le grand résistant comme il a fait croire,
21:01on peut quand même se poser un certain nombre de questions.
21:03Donc vous, rétablir un semblant d'objectivité, c'est un autre regard.
21:06Mon bon travail, c'est un travail d'historien,
21:10c'est de remettre quand même certaines pendules à l'heure,
21:12de vérifier certains faits,
21:13parce que tous ces gens-là ont écrit souvent leurs légendes eux-mêmes,
21:18ont tellement réussi à contrôler leur image...
21:20Donc il faut quelqu'un de l'extérieur.
21:22Oui, forcément.
21:24Mais donc pour vous, pas de barrière ?
21:26Aucune, sans tabou ni complexe.
21:28Alors au nom de la vérité, doit-on prendre le risque de tout dire,
21:32y compris les ragots et les rumeurs ?
21:34Journaliste installé au Luxembourg, Jean-Nicolas,
21:38en tout cas, lui n'a pas peur des procès.
21:40Regardez.
21:40Anime la f...
Recommandations
1:14:14