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00:00Bienvenue dans les récits extraordinaires de Pierre Bellemare, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Vous l'avez peut-être remarqué, chers amis, nous abordons rarement, pour ne pas dire jamais,
00:18le cas des petits malfrats du genre attaque de banque, prise d'otages, révoltes dans les prisons, etc.
00:25Nous n'abordons pas ce genre de dossier car l'actualité se charge malheureusement de vous en informer.
00:32Aujourd'hui pourtant, c'est une histoire de gangster à la mitpain que je vais vous conter.
00:38Elle nous intéresse pour une seule chose, il y est question du témoignage des prêtres.
00:45Ces prêtres qui parcourent les prisons et dont le sacerdoce est certainement l'un des plus difficiles qui soit.
00:55Un jour de septembre 1958, à Marseille, cette ville que l'on a tendance à considérer comme la capitale des truands,
01:18un jour de 1958, M. Van Mal sort de sa bijouterie en titubant.
01:25D'une main, il tente vainement de retenir un jeune voyou d'une vingtaine d'années
01:29qui vient de briser la vitrine de son magasin et s'enfuit en emportant les bijoux.
01:35Le jeune voyou n'est pas seul, un autre court devant lui, un autre attend au volant d'une 403 volée.
01:41M. Van Mal ne pourra rattraper ni l'un ni l'autre et quelques minutes plus tard, il va mourir sur le trottoir.
01:49Il a pris une balle en pleine poitrine.
01:52La police de Marseille est déjà sur les dents depuis une bonne semaine.
01:57La même attaque commise, semble-t-il, par la même bande de jeunes amateurs,
02:01s'est produite il y a à peine une semaine dans une banque de la ville.
02:05Quelques temps plus tard, la chance va servir la police.
02:09Sur l'autoroute de Marseille à Aix-en-Provence,
02:12un camion de 20 tonnes voit tout à coup une aronde foncer littéralement sur lui.
02:17La voiture a emprunté l'autoroute à contresens et roule à une vitesse folle.
02:22L'accident est inévitable.
02:24Il est mortel, pour tous les occupants de la voiture, 4 jeunes gens de 17 à 20 ans.
02:30Parmi les victimes, un jeune caïd dont la police surveille depuis longtemps les activités.
02:36Son signalement correspond à celui de l'un des 3 attaquants de la bijouterie Van Mal.
02:41L'enquête qui suit met à jour un petit milieu sordide
02:45d'une quarantaine de jeunes gens et jeunes filles,
02:48dont les uns sont souteneurs, les autres prostituées, et n'ont même pas 16 ans.
02:55Au milieu de cette bande, une femme.
02:57Elle est mariée, elle a un enfant oublié quelque part,
03:01et elle fait le trottoir au bénéfice de l'un ou l'autre de ses jeunes compagnons.
03:06Elle se fait appeler Michel, et nous conserverons ce prénom car son rôle n'est pas joli-joli.
03:15Michel est interrogé comme tout le monde par la police,
03:17et la première des choses qu'elle fait, c'est de dénoncer ses petits camarades.
03:23L'une de ses dénonciations concerne le jeune caïd, mort sur l'autoroute de Marseille,
03:27et les deux autres mettent en cause un certain Louis et un certain Francesco,
03:33dont elle dit qu'il était son amant.
03:36En ce qui concerne le hold-up de la bijouterie Van Malle,
03:38la police marseillaise a surtout recueilli les déclarations d'un jeune témoin de 14 ans
03:42qui a vu toute la scène depuis l'appartement de ses parents.
03:46L'enfant a déclaré notamment qu'il avait aperçu quatre bandits
03:49vêtus de chemisettes aux teintes criardes.
03:54Michel, dans sa déposition où elle accuse Louis et Francesco,
03:57prétend qu'elle était également dans la voiture vêtue d'un chemisier rouge,
04:02ce qui aide la police à considérer son témoignage comme irréfutable.
04:05On imagine mal, en effet, qu'elle dénonce n'importe qui puisqu'elle s'accuse elle-même.
04:12Considérablement aidée par les indications de la jeune femme,
04:15les policiers arrêtent sans trop de mal Louis et Francesco.
04:19Je dis sans trop de mal si l'on veut bien considérer que c'est une routine pour la police de Marseille
04:24que décumer chaque soir et pendant des semaines tous les bistrots et les bouches de la ville.
04:29Après une reconstitution dramatique du hold-up,
04:33au cours de laquelle Louis et Francesco se conduisent odieusement,
04:38leur attitude devant les assises devient bien différente.
04:42Louis est un jeune hystérique
04:44qui ne cessera de nier avec une mauvaise foi évidente.
04:48À cause de lui, les audiences seront souvent suspendues,
04:52car les policiers sont obligés de le traîner littéralement jusqu'à son boxe,
04:57de calmer ses colères venimeuses
04:58et de le faire taire à plusieurs reprises
05:00quand ses propos dépassent la plus élémentaire correction.
05:05Francesco, lui, nie avec d'autres moyens,
05:07ne cesse de crier qu'il est innocent,
05:09qu'il paye pour un autre,
05:10et les confrontations qui l'opposent à son accusatrice Michelle sont tendues.
05:15Elle jure, sous serment,
05:17qu'il était avec elle dans la voiture.
05:19Il jure, devant Dieu,
05:21que ce n'est pas vrai,
05:23qu'ils étaient tous les deux ce jour-là à Martigues.
05:25Il ne sait pas pourquoi elle ment,
05:27il la supplie d'avoir pitié et de dire la vérité.
05:32Un seul personnage serait peut-être capable de la dire, cette vérité,
05:36mais il n'est pas là.
05:37Les autorités ecclésiastiques lui ont interdit
05:41de venir témoigner aux assises.
05:43Il n'a pu faire qu'une chose,
05:45écrire aux gardes des sceaux la lettre suivante.
05:49« Je prends Dieu à témoin
05:50et j'engage mon honneur d'homme
05:53pour dire que je sais de source sûre,
05:58absolument incontestable,
06:00que Francesco est entièrement innocent,
06:03mais je suis lié,
06:05par le secret qui m'a été confié,
06:07je ne peux en dire plus. »
06:12Cette lettre est signée
06:13Abbé Limosin,
06:14aumônier de la prison des Beaumettes.
06:17Cette lettre n'empêchera pas
06:19la condamnation à vie pour Francesco
06:21et bien entendu pour Louis,
06:23mais elle va faire grand bruit
06:25et son auteur sera quand même amené
06:27à témoigner en personne
06:28au cours d'un autre procès.
06:30Cette lettre que l'aumônier de la prison des Beaumettes
06:34adresse au magistrat pose un problème.
06:37Tout le monde sait que les prêtres
06:38sont liés par le secret de la confession.
06:42Et le pire des criminels
06:44pourrait même se confier à un prêtre
06:45en dehors du confessionnal
06:47sans que ce dernier le dénonce.
06:49C'est le cas
06:51de l'Abbé Limosin.
06:55Cette règle
06:55instituée pour soulager les chrétiens
06:57de leur petit péché vénial quotidien
06:59devient parfois
07:01une véritable barrière
07:03pour la justice.
07:05Imaginez simplement
07:06qu'un homme
07:07vienne dire en confession
07:08« J'ai tué
07:10dix petits-enfants
07:11et je vais en tuer dix autres
07:14en sortant d'ici. »
07:18Et bien le prêtre
07:18n'a qu'une seule chose à faire
07:20et c'est la seule
07:22qui lui soit permise.
07:24Tentez de dissuader cet homme.
07:28Dans le cas qui nous occupe,
07:30assigné par la défense,
07:33le prêtre se fit excuser
07:34de ne pouvoir répondre
07:35à cette citation.
07:36L'aumônerie générale des prisons
07:38avait fait savoir
07:39qu'elle interdisait
07:41à tous ces aumôniers
07:42de venir témoigner
07:43en justice
07:44sous quelque prétexte
07:46que ce soit.
07:48Elle précisait en outre
07:49que le dépositaire d'un secret
07:50ne pouvait accepter
07:51de témoigner
07:52à la place d'un pénitent.
07:56Si l'abbé Limosin
07:57savait quelque chose
07:58susceptible d'innocenter Francesco,
08:00il était désormais trop tard.
08:03Et il faudrait un fait nouveau
08:04d'une extrême importance
08:06pour entreprendre
08:08la révision du procès.
08:11Eh bien, il y eut un fait nouveau.
08:13Quelques mois plus tard,
08:15où ce n'était pas
08:16d'une extrême importance,
08:18c'était une simple petite erreur,
08:20un tout petit oubli
08:21de la formidable machine judiciaire.
08:23Et la défense allait sauter
08:24sur l'occasion.
08:26Cet oubli
08:27allait redonner de l'espoir
08:29à Francesco,
08:29à toute sa famille italienne
08:31qu'il avait soutenu
08:32tout au long du procès.
08:34Francesco n'avait jamais,
08:36mais jamais,
08:37cessé de crier
08:38qu'il était innocent
08:39dans sa cellule.
08:40Ses gardiens
08:41s'étaient rendus compte
08:42qu'il n'était pas
08:43le genre d'individu
08:44à jouer l'innocent
08:45pendant quelques semaines
08:46pour se lasser ensuite
08:48de prêcher dans le désert.
08:50Trois fois déjà,
08:51il avait tenté
08:52de se suicider.
08:53Et pour ne plus l'entendre,
08:55on avait dû un jour
08:56l'enfermer
08:57dans la cellule désisolée.
08:58Ce qui va permettre
09:00à la défense
09:01de faire revenir Francesco
09:02devant ses juges,
09:03c'est que justement,
09:05ses juges
09:06ont oublié
09:06de le juger
09:07pour une toute petite chose.
09:09En effet,
09:11la voiture
09:12qui avait servi
09:13au hold-up
09:13de la bijouterie van Malle,
09:15une 403 noire,
09:17avait été volée.
09:18Mais qui l'avait volée ?
09:20Et qui fallait-il
09:21condamner pour ce vol ?
09:23Personne n'en avait parlé
09:24pendant le procès d'assises,
09:26comme cela
09:26aurait dû être le cas.
09:28L'accusation
09:30reconnaît
09:30qu'il est difficile
09:32d'imputer ce vol
09:33à l'un ou l'autre
09:34des accusés.
09:35Mais
09:36il peut y avoir recel.
09:38En d'autres termes,
09:40si l'on estime
09:40que Francesco
09:41était dans la 403
09:43au moment du crime,
09:44on confirme
09:45le verdict
09:46de la cour d'assises.
09:47Si au contraire,
09:48on la quitte,
09:50c'est la porte ouverte
09:51à la révision.
09:53Bien entendu,
09:55la dénommée
09:55Michel,
09:56qui est seule
09:57à affirmer que Francesco
09:58était avec elle
09:59dans la voiture,
10:00va de nouveau
10:00subir l'assaut
10:01des questions
10:02des défenseurs.
10:03Ils vont essayer
10:04de prouver à la cour
10:05que Michel
10:07ment sur un détail
10:08et qu'elle est donc
10:09capable de mentir
10:09sur le reste.
10:12Elle a toujours
10:12prétendu
10:13qu'elle portait
10:14un chemisier rouge
10:15le jour du hold-up
10:16et n'a jamais été capable
10:18de dire
10:18d'où lui venait
10:19ce chemisier.
10:21Cela peut paraître
10:22dérisoire,
10:22mais c'est le seul
10:25espoir qui reste.
10:26Sur ce point,
10:27les déclarations
10:28de Michel
10:28ne seront guère
10:29plus précises
10:29que lors du premier
10:30procès.
10:31Tantôt,
10:32elle dit
10:32l'avoir acheté
10:33elle-même.
10:34Tantôt,
10:35on le lui a donné
10:36ou c'est Francesco
10:38qui le lui a offert
10:39ou bien
10:39elle ne se rappelle plus.
10:41En tout cas,
10:42elle n'est plus
10:42en sa possession.
10:43Et ce qu'elle en a fait
10:44reste un point
10:45d'interrogation.
10:46Une fois,
10:47elle l'a mis
10:48dans une poubelle.
10:49Une autre fois,
10:50elle l'a caché
10:51dans le trou d'un mur
10:51où on ne l'a pas retrouvé.
10:53Bref,
10:54la défense réussit
10:55à faire la preuve
10:55que Michel ment
10:56et sans laisser
10:58au témoin
10:59le temps de respirer,
11:00elle repose la question
11:01en espérant
11:02le coup de théâtre.
11:03Alors,
11:04qui était dans la 403 ?
11:06Et Michel répond
11:07Francesco.
11:11Tout le talent
11:11des avocats
11:12n'a pas réussi
11:13à démonter
11:13l'obstination
11:14de cette femme.
11:16Elle ment
11:17certainement
11:17mais quoi faire ?
11:19Il ne reste plus
11:19qu'à utiliser
11:20à nouveau
11:20le secret
11:21de l'abbé Limosin.
11:21Les récits extraordinaires
11:30de Pierre Delmar
11:31Un podcast européen
11:33Une nouvelle lettre
11:34de l'abbé
11:35va faire sur la cour
11:36suffisamment d'impressions.
11:38Le vendredi 11 janvier 1963,
11:42Michel a dit
11:43et redit
11:43à plusieurs reprises
11:44en présence
11:45d'un officier de police
11:46que si elle m'avait confié
11:48un secret,
11:50elle m'en libérait
11:51totalement.
11:53Cette phrase
11:53a été consignée
11:54dans un procès verbal
11:55qui a été signé
11:56par elle.
11:58Je me considère
11:59donc libéré
11:59de mon secret
12:00et je suis prêt
12:01à dire à la justice
12:02ce que je sais.
12:04Je redis
12:05ma conviction profonde
12:06que Michel était
12:07sincère au moment
12:08où elle m'a fait
12:09ses confidences.
12:10Elle voulait
12:11décharger
12:12sa conscience
12:12des conséquences
12:14d'un témoignage
12:15qui ont entraîné
12:15à l'égard d'un innocent
12:16une lourde peine criminelle.
12:20L'avocat général
12:21va donc demander
12:22à reporter
12:22le verdict
12:23pour permettre
12:24une confrontation
12:25entre le prêtre
12:26et la prostituée.
12:30Le jour
12:30de cette confrontation,
12:32une multitude
12:33de journalistes
12:33espéraient
12:34la bonne aubaine.
12:35Ils attendaient
12:36une scène dramatique
12:37entre les deux témoins
12:38principaux
12:38et tous les flashes
12:39crépitaires
12:40au moment
12:41du traditionnel serment.
12:43Je jure
12:43de dire la vérité,
12:44toute la vérité,
12:45rien que la vérité,
12:47devant Dieu
12:47et devant les hommes,
12:49avait ajouté
12:50le prêtre.
12:52Voici sa déposition.
12:55Je ne suis pas
12:56assez naïf
12:56pour croire
12:57n'importe quel détenu
12:58qui se prête
12:59en victime
13:00d'une erreur judiciaire.
13:03Si on m'a désigné
13:04pour occuper
13:05le poste
13:05d'aumônier de prison,
13:07c'est qu'on pensait
13:07que je n'étais
13:08pas un petit garçon.
13:10Si j'ai acquis
13:11la conviction
13:12que Francesco
13:13est innocent,
13:15c'est que des personnes
13:15bien informées
13:16du milieu marseillais
13:17le disaient.
13:19Je suis allé
13:20trois fois
13:20revoir Michel
13:21et c'est dans
13:22un climat
13:23de sincérité
13:24évident
13:24qu'elle m'a avoué
13:26que Francesco
13:27n'était jamais
13:28monté
13:29dans la 403
13:30Noire
13:31et qu'il n'avait
13:31pas participé
13:32au hold-up.
13:34Elle me l'a
13:35ensuite confirmé
13:36par une lettre
13:36et j'ai détruit
13:38cette lettre.
13:40J'avais de bonnes raisons
13:41pour cela.
13:43Au cours de la campagne
13:45de presse
13:45qui s'est déclenchée
13:46à l'issue
13:46du procès d'assise,
13:48j'ai déclaré
13:48à la radio
13:49que je détenais
13:50la preuve
13:50de l'innocence
13:51de Francesco.
13:52J'ai eu peur
13:53que l'on trouve
13:54cette lettre
13:55car la maison
13:56que j'habite
13:56est un véritable
13:57moulin d'anciens
13:58détenus
13:58y sont fréquemment
13:59hébergés
14:00et je ne voulais
14:01pas qu'elle tombe
14:02entre n'importe
14:03quelle main.
14:05Je demande
14:05à la justice
14:06de faire confiance
14:07à ma parole
14:08de prêtre.
14:12Lorsque ce fut
14:12au tour
14:13de Michel
14:13de venir déposer,
14:15il y eut
14:16une légère détente
14:17dans le suspense
14:18de ce procès
14:18d'appel.
14:20En effet,
14:21sans malice,
14:22après avoir demandé
14:23les noms
14:23et prénoms
14:24du témoin,
14:25le président ajouta
14:26« Profession »
14:28et l'ancienne prostituée
14:29répondit
14:30« Ménagère,
14:32il y eut
14:32quelques murmures
14:33et le président
14:34commenta
14:34« Je vous félicite
14:35pour cet avancement. »
14:37Avancement ou pas,
14:39le changement
14:39de catégorie professionnelle
14:41du témoin
14:41ne fit pas varier
14:42d'un pouce
14:43son attitude.
14:44Je n'ai jamais fait
14:45de confidence
14:45à l'abbé Limosin.
14:47J'affirme au contraire
14:48avoir été harcelé
14:50de lettres de sa part
14:51qui me demandaient
14:52de revenir
14:53sur mes déclarations.
14:55Je tiens ces lettres
14:56à la disposition
14:57de la justice.
15:00Le dernier espoir
15:02de Francesco
15:03s'il est innocent
15:03vient de s'effondrer
15:06une fois de plus
15:06dans le sourire
15:08satisfait de Michel
15:09sûr d'elle-même
15:10en apparence
15:11du moins.
15:13Pour l'abbé Limosin
15:14le coup est dur
15:15et il se contente
15:17de déclarer au juré
15:17« Ou bien je suis fou
15:20ou bien je suis menteur
15:23ou bien je dis vrai. »
15:29« Il n'y a pour vous
15:30que ces trois solutions. »
15:34« Vous choisirez
15:34entre les trois. »
15:39En choisissant
15:40le témoignage
15:41de Michel
15:41dit un journaliste
15:42les juges d'appel
15:45ont pensé
15:45que le bon témoin
15:46était celui
15:47qui n'avait jamais varié
15:49dans ses déclarations
15:50lorsqu'il s'agissait
15:51d'accusé.
15:52L'abbé Limosin
15:55fit part à son évêque
15:57Mgr Lallier
15:57de son amertume
15:58sur la justice
15:59qui avait paru
16:01mettre en doute
16:01sa parole de prêtre.
16:03« On a préféré, »
16:04écrit-il,
16:05« les paroles
16:05d'une fille pervertie.
16:07Je n'ai pas
16:08à la juger
16:08sur sa conduite
16:09mais ce qui existe
16:11ne peut être effacé
16:12et il est impensable
16:14que l'on m'ait pris
16:15pour un mythomane
16:15ou un fou.
16:16J'ai senti
16:18dès mes dernières paroles
16:19qu'on me donnerait tort.
16:21J'avais cru
16:22à un sursaut
16:22de conscience
16:23de la part de Michel.
16:24J'avais cru
16:25de mon devoir
16:25de détruire la lettre
16:27qu'elle m'avait adressée.
16:28Cette lettre
16:29était le prolongement
16:30palpable
16:31d'une confidence
16:32faite sous le sceau
16:33du secret
16:34et je n'avais pas
16:35le droit
16:35de la garder.
16:37Maintenant,
16:39il est trop tard.
16:43Pour les défenseurs
16:44de Francesco,
16:44l'affaire
16:45est dans une impasse
16:46définitive.
16:48Condamné au bagne
16:49à vie
16:50en 1960
16:51pour complicité
16:52d'assassinat,
16:54il dépose
16:54en trois ans
16:55trois recours
16:56en grâce.
16:58En 1966,
16:59enfin,
17:00à l'âge de 30 ans,
17:01il obtient
17:02la grâce présidentielle
17:03en vertu
17:05du vieil adage
17:06« Mieux vaut
17:07un coupable
17:07en liberté
17:08qu'un innocent
17:10en prison ».
17:12Francesco
17:13vit actuellement
17:14en Italie
17:14et il est interdit
17:16de séjour
17:17en France.
17:18Il a fait parvenir
17:19au journaliste français
17:21le récit complet
17:22de son enfance,
17:23de sa vie
17:23et surtout
17:25de sa liaison
17:25avec Michel
17:26et pour lui
17:27la vérité
17:28se résume ainsi.
17:30Il a connu Michel
17:31dans la petite bande
17:32de gouapes
17:32dont il faisait partie
17:33et dont il a réprouvé
17:35les activités.
17:37Sa seule excuse,
17:39c'est qu'il était
17:39trop jeune
17:40et qu'il avait
17:41de mauvaises relations.
17:43Il affirme
17:43que Michel
17:44a voulu
17:45se prostituer
17:46pour lui
17:46et qu'il n'a eu
17:47qu'un tort
17:48celui d'accepter
17:49l'argent
17:50qu'elle lui offrait.
17:52Un jour,
17:54il est tombé
17:54amoureux
17:54d'une autre prostituée
17:56et Michel
17:57a surpris
17:58cette liaison coupable
18:00quelques jours
18:01seulement avant
18:02le hold-up
18:03que la bande
18:03avait organisée.
18:04C'est donc
18:05par jalousie
18:06qu'elle aurait
18:08affirmé
18:08sa participation
18:09au meurtre
18:09du bijoutier
18:10vent-mal
18:11en profitant
18:12du fait
18:13que le véritable
18:14coupable
18:14était mort
18:15dans l'accident
18:16de l'autoroute
18:16de Marseille.
18:19J'ignore
18:19si cette vérité
18:20vous convaincra.
18:23Mais
18:23pouvons-nous
18:26douter
18:26de la parole
18:27d'un prêtre ?
18:28Vous venez
18:47d'écouter
18:48les récits
18:49extraordinaires
18:50de Pierre Bellemare
18:51un podcast
18:52issu des archives
18:53d'Europe 1
18:54Réalisation
18:55et composition
18:56musicale
18:57Julien Tarot
18:58Production
18:59Estelle Laffont
19:01Patrimoine sonore
19:02Sylvaine Denis
19:03Laetitia Casanova
19:05Antoine Reclus
19:06Remerciements
19:07à Roselyne Bellemare
19:09Les récits
19:10extraordinaires
19:11sont disponibles
19:11sur le site
19:12et l'appli
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