- il y a 4 mois
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00:00Au début des années 60, le gouvernement des Etats-Unis commence à envoyer des troupes de combat au Vietnam du Sud.
00:17L'objectif proclamé par l'Amérique est de répandre la démocratie et de défendre la liberté.
00:25Mais 30 ans plus tard, le chapitre de cette décennie de guerre qui a causé la mort de 50 000 Américains et de plus de 3 millions de Vietnamiens n'est toujours pas clos.
00:35Et malgré les années de débat qui ont suivi la fin du conflit, il reste des choses à raconter.
00:55Traditionale American ingenuity et initiative, ou better, physical specimens, have high morale,
01:03and understand what the war is all about.
01:05Soldier boy, oh my little soldier boy, I'll be true to you.
01:21Il faut comprendre que j'ai aimé être un béret vert. Je trouvais ça bien.
01:30Quand je suis parti à l'armée, j'étais tout feu, tout flamme.
01:34À l'entraînement, on a un score qui va jusqu'à 500 points.
01:38Moi, j'ai dû obtenir 501.
01:40J'étais fin prêt.
01:41J'ai passé toute ma vie à essayer d'aider les gens à vivre mieux et à se sentir mieux.
01:48C'est ce que font les infirmières.
01:50Ils ont voulu faire de moi un tueur, quelqu'un capable de prendre une autre vie.
01:56Et s'il y a bien une chose dans ma vie dont je suis fier, c'est de ne pas l'avoir accepté.
02:00Le président m'a serré la main et m'a épinglé une médaille sur la poitrine.
02:10Je ne m'étais jamais senti aussi fier de toute ma vie.
02:15On a mis près de trois semaines à traverser le Pacifique.
02:19Et il n'y avait pas grand-chose à faire sur le bâtiment de transport.
02:22On passait nos nuits sur le pont à discuter.
02:25Et souvent, on parlait de l'endroit où on allait.
02:26On se demandait si c'était bien ou mal.
02:28On rassassait tous les arguments et on finissait par conclure,
02:32espérant que ce qu'on fait est bien, parce que c'est là qu'on va.
02:38Pendant la guerre du Vietnam, un mouvement pacifiste émerge et va modifier le cours de l'histoire.
02:43Mais ce n'est pas sur les campus universitaires qu'il apparaît.
02:45C'est dans les casernes, sur les navires, dans les prisons militaires, sur terre et en mer,
02:50et dans les villes miteuses qui entourent les Bâves.
02:53Il gagne ensuite les grandes écoles, telles que West Point,
02:56et s'étend au champ de bataille du Vietnam.
03:00Il surprend tout le monde, à commencer par ceux qui y prennent part.
03:04Des centaines d'hommes sont arrêtés et des milliers s'exilent.
03:07En 1971, comme le dit un colonel, il a infesté toutes les forces armées.
03:11Et pourtant, le mouvement des J.R. et contre la guerre du Vietnam reste mal connu.
03:19J'étais très fier de ce que je pensais être en train de faire.
03:23Ce mouvement prend naissance dès le début de la guerre, au sein des premières troupes envoyées au Vietnam,
03:28le corps d'élite des Bérévères.
03:30Mon problème, c'est que j'ai réalisé que ce que je faisais n'était pas juste.
03:38Je le faisais bien, mais ce n'était pas bien.
03:40On m'a demandé de former les Bérévères, les forces spéciales.
03:46Mais pourquoi les former à la dermatologie ?
03:49Ils les préparaient à faire de la dermatologie au Vietnam
03:52parce qu'ils savaient que s'ils étaient capables d'offrir quelques traitements de base
03:56et d'aider à soigner des enfants souffrant de simples infections bactériennes,
04:02ils s'assureraient les bonnes grâces de la communauté vietnamienne.
04:04Vous vous rappelez cette phrase ?
04:08« Gagner le cœur et l'esprit des gens ».
04:10Eh bien, voilà comment on comptait faire.
04:14D'un côté, ils offraient des pansements et traitaient quelques impétigots,
04:18et de l'autre, ils bombardaient les villages à tout voie.
04:27Un jour, j'ai été envoyé en patrouille près de Hippoa.
04:32Et on a fait les prisonniers.
04:35Est-ce que c'était ou non des combattants ? Comment savoir ?
04:39La patrouille était sous commandement américain,
04:42mais il y avait des Vietnamiens de la RVN avec nous.
04:45Et on leur a remis les prisonniers.
04:48La RVN utilisait les méthodes d'interrogatoire à l'ancienne,
04:51la force, la torture.
04:54C'était une pratique courante.
04:58Le traitement lui-même était horrible,
05:00mais c'était surtout le cynisme avec lequel c'était fait qui me rendait malade.
05:04Tout ce qu'on m'avait enseigné, tout ce que j'avais appris dans ma vie,
05:09me disait qu'on ne pouvait pas traiter des êtres humains ainsi.
05:13Tout ça pour le bien de la cause, j'imagine.
05:16J'ai quitté l'armée en 1966.
05:22Je suis parti à cause de ce que j'avais vu,
05:24des choses que j'avais faites et des raisons qu'on nous donnait pour les faire.
05:27C'était une protestation personnelle.
05:31J'ai juste quitté l'armée.
05:32Il n'y avait aucun mouvement à rejoindre.
05:36La guerre du Vietnam me dégoûtait de plus en plus.
05:39Je ne voulais plus y participer.
05:42Au bout d'un moment, je leur ai dit que j'arrêtais de les former.
05:46Je ne suis pas d'accord avec ce que vous faites.
05:49Je trouve ça immoral.
05:50C'est contraire à l'éthique médicale.
05:51Et j'ai arrêté.
05:53Je les ai virés de la clinique.
05:54L'armée a mis quelques semaines à réagir.
05:57On m'a alors fait venir dans le bureau du commandant pour me dire
06:00« Mais qu'est-ce que vous faites ? »
06:03J'expliquais ce que je faisais.
06:04Je refuse de les former.
06:05Ils m'ont répondu « Pensez aux conséquences de votre geste.
06:09Je suis tout à fait conscient des conséquences.
06:11Je refuse de les former. »
06:13Je savais très bien que j'allais passer en cours martial
06:14et quelques jours plus tard, j'ai reçu l'assignation.
06:20Howard Levy passera trois ans en prison.
06:22A la même époque, trois G.I. de Fort Hood, jugés pour avoir refusé de partir au Vietnam,
06:27sont condamnés à cinq ans de travaux forcés et renvoyés pour manquement à l'honneur.
06:32Le lieutenant Henry Ho, qui a participé à une manifestation avec une pancarte
06:36fin à l'agression fasciste de Johnson au Vietnam, est condamné à deux ans.
06:41Et deux marines, William Harvey et George Daniel,
06:44prennent chacun entre six et dix ans de prison.
06:46Pour avoir organisé un débat sur le thème
06:48« Les Noirs doivent-ils combattre au Vietnam ? »
06:51Le 3 mars 1966, l'ancien berévère, Donald Duncan,
06:56est le principal intervenant d'une manifestation contre la guerre au Town Hall de Manhattan.
07:03Tout ce que je voulais, c'était dire ce que je savais sur le sujet
07:06et laisser ensuite les gens jugés par eux-mêmes.
07:09Mais ce qui m'a le plus surpris, c'est ce qui s'est passé au moment où le procès a commencé.
07:20Pendant qu'on marchait du parking jusqu'au bâtiment où le tribunal était réuni,
07:26il est arrivé un truc incroyable.
07:27Des centaines de G.I. se sont mis aux fenêtres des casernes
07:32en me faisant lever de la victoire ou en joignant les points.
07:36J'ai trouvé ça extraordinaire.
07:40C'était une vraie révélation.
07:43Il m'est soudain apparu clairement que la situation avait changé
07:45et qu'il se produisait quelque chose de très, très important.
07:49Il m'est soudain, c'est très important qu'il s'est passé.
07:52Comment les gens dans l'armée
07:54vous pensez, peut-être, que vous vous êtes contre l'armée ?
08:01Je ne sais pas combien, mais je sais combien j'ai rencontré.
08:06La majorité des hommes que j'ai rencontré dans l'armée
08:09sont opposés, mais je ne savais pas comment faire leur opinion.
08:14J'ai donné beaucoup de pensée à l'armée de l'armée ?
08:18L'année 1968 marque un tournant.
08:24L'Amérique a un demi-million d'hommes au Vietnam du Sud.
08:28Mais à l'occasion du nouvel an lunaire, la fête du Tête,
08:31l'armée nord-vietnamienne et le Front de Libération Nationale
08:34lancent une offensive à travers tout le pays avant d'être repoussés.
08:40Le soulèvement du Tête révèle que l'ennemi dispose
08:42d'un large soutien au sein de la population.
08:45Les États-Unis sont embourbés dans un conflit qu'ils ne peuvent gagner.
08:48A la suite de ces événements, les soldats américains commencent à contester la guerre
08:52et plusieurs milliers d'entre eux désertent.
08:56Beaucoup partent à San Francisco,
08:58où diverses manifestations propulsent le mouvement anti-guerre des G.I.
09:01sur le devant de la scène nationale.
09:03On s'est réunis en juillet 1968.
09:09On s'est réfugiés dans une église et on s'est enchaînés aux prêtres.
09:17On a appelé la presse en disant,
09:20on n'ira pas au Vietnam, on refuse l'ordre d'incorporation.
09:23D'ailleurs, on quitte l'armée.
09:25Venez nous arrêter.
09:28Il leur a fallu trois jours pour décider de la tactique à adopter.
09:32C'était fantastique.
09:35Je n'avais rien à perdre, ni aucune idée de ce qui arriverait.
09:40C'est l'inconnu.
09:41L'inconnu le plus total.
09:43On ne sait pas ce qui va se passer,
09:44on ne sait pas où on va,
09:46mais on sait ce qu'on fait.
09:47C'est ainsi que j'ai découvert la prison de la base de Présidio à San Francisco.
10:08Le taux d'occupation fluctuait, généralement vers le haut.
10:13Je pense qu'elle était conçue pour accueillir environ 60 détenus,
10:17mais on était parfois le double.
10:20C'était surpeuplé.
10:21Les toilettes se bouchaient, la nourriture manquait,
10:24les gardiens étaient durs.
10:25Ce n'était pas marrant.
10:30Derrière les neuf pour la paix détenus en prison par l'armée,
10:34les soldats de la baie commencent à préparer
10:35la première manifestation pacifiste du pays
10:38organisée par des GI et des vétérans.
10:40J'étais membre de la commission médicale pour les droits de l'homme.
10:44On s'est réunis à plusieurs reprises
10:46et on a discuté de ce qu'on allait faire
10:48pour convaincre les GI en service actif
10:50d'aller à la marche pour la paix.
10:54Je me rappelle que j'avais entendu parler
10:56de bombardiers B-52 largant des tracts au Vietnam
10:59pour inciter les Vietnamiens à déserter.
11:01Je me suis dit, s'ils le font là-bas,
11:07on n'a qu'à louer un petit avion privé.
11:11On le charge de tracts qu'on largue
11:14sur les bases militaires de la baie de San Francisco.
11:16Des milliers et des milliers de tracts.
11:20On avait un peu peur d'être abattu en vol,
11:23mais il ne s'est rien passé.
11:26Et visiblement, les tracts sont arrivés à bon port.
11:29Ils l'ont dit au tribunal.
11:33Au moment d'aller à la manifestation,
11:38j'ai décidé de porter mon uniforme de la Navy.
11:43C'était très clair pour moi.
11:46Si Westmoreland pouvait porter son uniforme
11:49pour défendre la guerre devant le Congrès,
11:52alors, en tant que personnel actif,
11:54j'avais les mêmes droits que lui.
11:55Et je pouvais mettre mon uniforme
11:57pour protester contre l'engagement américain au Vietnam.
12:04Susan Schnall comparait devant un tribunal militaire
12:07pour avoir exprimé en uniforme une opinion politique.
12:11À la fin de la manifestation,
12:12quatre GI déserteurs se rendent à la prison de Présidio,
12:15où est détenu Kiss Matter.
12:16Les gens du mouvement m'avaient chargé
12:19d'aller dans la prison
12:20et de découvrir ce qui se passait,
12:23parce qu'on y avait abattu un prisonnier.
12:25Le gardien a tiré et l'a tué, c'est tout.
12:44Son seul crime, c'était de ne pas vouloir être là
12:48et d'avoir déserté.
12:53Il a été abattu dans la fleur de l'âge
12:55sans aucune raison,
12:56comme beaucoup de ses frères au Vietnam.
12:58Notre réaction a été viscérale.
13:09Une explosion de colère et de dégoût.
13:15On a mis la prison en pièce.
13:17On a arraché les fils et les haut-parleurs des murs.
13:19Et puis, les choses se sont calmées
13:21parce qu'on s'est organisé.
13:22On a décidé que le mieux serait
13:25de faire une manifestation.
13:28C'était pendant l'appel.
13:30Il y a eu un signal nous disant de rompre les rangs.
13:32Ensuite, on est allé s'asseoir.
13:35Au bout d'un moment,
13:35le commandant est venu nous lire
13:36les sanctions prévues en cas de mutinerie.
13:39Alors on a chanté plus fort,
13:40agrippé les uns aux autres.
13:43On était terrifiés, vraiment terrifiés.
13:46Mais on avait obtenu ce qu'on voulait.
13:49Ils nous écoutaient enfin.
13:50C'est la seule fois où quelqu'un nous a écoutés
13:53pendant tout le temps que j'ai passé dans l'armée.
13:56Le général de la 6e armée,
14:00de qui on dépendait,
14:02a dit qu'il craignait une révolution
14:03et qu'il fallait donc faire un exemple
14:05en sévissant très durement.
14:08Et c'est nous qui avons servi d'exemple.
14:11On jouait notre vie au procès.
14:14Je suis arrivé comme déserteur
14:15et au bout de deux jours en prison,
14:17je risquais la peine de mort
14:19pour avoir chanté We Shall Overcome.
14:37Le soutien aux 27 de Présidio
14:39prend une ampleur nationale,
14:41le mouvement GINA.
14:42J'ai été blessé trois fois dans la jungle.
14:56La troisième fois, c'était le 20 décembre 1967.
15:01On a été attaqué par des soldats nord-vietnamiens.
15:04Ça a commencé par des vagues successives.
15:06Un type est arrivé jusqu'au trou,
15:09il a enfoncé son fusil dedans
15:10et j'ai vu le canon d'un AK-47
15:12et un flash.
15:15J'avais mon M16 relevé
15:16et dès que j'ai vu le AK,
15:19j'ai appuyé sur la gâchette.
15:22J'ai reçu une balle dans le genou
15:23et je me suis évanoui.
15:26Quand je me suis réveillé,
15:27quelques minutes plus tard,
15:28le fusil était enrayé
15:29et mon genou était embouillé.
15:30À la fin de la bataille,
15:33quand le soleil s'est levé,
15:34ils m'ont emmené voir le type
15:35qui m'avait tiré dessus.
15:37Il était adossé à une souche d'arbre
15:39et il était mort.
15:41Il avait trois impacts de balles
15:43dans la poitrine
15:43et son AK sur les genoux.
15:45Le sergent m'a fait,
15:46c'est la face de citron que t'as tué.
15:48T'as fait du bon boulot.
15:50Ce type devait avoir mon âge
15:51et j'ai pensé pourquoi il est mort
15:53et moi je suis vivant.
15:55C'est une simple question de chance.
15:57et puis j'ai commencé à me demander
16:00s'il avait une copine
16:01et comment réagirait sa mère,
16:03des trucs comme ça.
16:06Quand on vit une expérience de ce genre,
16:09on réalise que ce ne sont que des mensonges.
16:11Ils mentent purement et simplement
16:13au peuple américain.
16:15Et se taire, c'est être complice
16:17de ce mensonge.
16:19Je ne pouvais pas faire ça.
16:21Je ne pouvais pas garder le silence.
16:22Je me sentais responsable
16:23vis-à-vis de mes amis,
16:24de mon pays en général
16:25et des vietnamiens.
16:27Ce type que j'avais abattu,
16:30je n'étais pas le premier,
16:31mais c'était le premier
16:32avec qui je m'étais retrouvé
16:33canon contre canon
16:34et que j'avais regardé en face après.
16:39Je me sentais en partie responsable
16:41vis-à-vis de lui.
16:43Pour faire en sorte que sa mort
16:44n'ait pas été vaine,
16:46je devais essayer de défendre
16:47la cause pour laquelle il combattait.
16:49Car il se battait pour son pays.
16:53C'est pour ça que j'ai rejoint le mouvement.
16:55C'est ce qui m'est arrivé.
16:57Les soldats sont de plus en plus nombreux
17:00à contester la guerre
17:01et une poignée de militants pacifistes
17:04ouvrent le premier
17:04de plusieurs dizaines
17:05de cafés anti-guerre
17:06pour les G.I.
17:08près des bases militaires.
17:13Au Texas,
17:14la ville poussiéreuse de Killine,
17:15à côté de Fort Hood,
17:17où sont stationnés
17:18près de 20 000 hommes,
17:19accueillent ainsi
17:19un café baptisé
17:20l'Oleostrut.
17:21Un Oleostrut,
17:43c'est un amortisseur de choc
17:44sur un hélicoptère.
17:46Et c'est exactement
17:47ce qu'était l'Oleostrut.
17:48Un endroit où on pouvait
17:50boire une limonade,
17:52écouter les derniers disques de rock
17:53et lire les journaux clandestins.
17:56On venait là pour discuter.
17:57Et ils se trouvent en embûches.
18:02En un mois,
18:03on se trouvait en embûches
18:04et on a killé
18:05over 50 personnes
18:06dans les early heures
18:08de la matinée
18:08et on commence à regarder
18:09les parties
18:10parce qu'ils doivent
18:11avoir leur body count
18:12et qui est là ?
18:14La majorité
18:14étaient les femmes et les enfants.
18:16Et ce qu'ils étaient
18:16ils faisaient ?
18:16Ils étaient en train de faire.
18:17Ils étaient en train de faire.
18:19Ils étaient en train de faire.
18:20Ils étaient en train de faire
18:20à leurs amis
18:22sur les pêles.
18:23Pour quelqu'un qui pense
18:24qu'il peut y avoir
18:25et être en train de faire.
18:26Il y avait un journal clandestin
18:54posé sur le lit.
18:55Le Last Harass.
18:56Ils sont devenus
18:57complètement dingues.
18:59C'est du matériel
19:00non autorisé.
19:02Du matériel subversif.
19:04Vous n'êtes pas autorisé
19:05à avoir ce journal
19:05dans la caserne.
19:06Donnez-le-nous immédiatement.
19:09Cette nuit-là,
19:10le journal a fait
19:11le tour de la caserne.
19:12Tout le monde l'a lu.
19:14Certains se mettaient
19:15à deux ou trois
19:16sur un lit
19:16pour regarder.
19:18Moi, ça me plaisait
19:20parce que les officiers
19:21détestaient.
19:21Donc, c'était bien.
19:25Oui, il y avait forcément
19:25du bon là-dedans.
19:27Tapé,
19:28renéotypé,
19:29imprimé,
19:30la presse clandestine
19:31des G.I.
19:31explose.
19:32On les distribuait
19:50clandestinement dans la base.
19:51On faisait le tour
19:52en laissant des paquets
19:53dans les casernes.
19:55La nuit,
19:55on en posait sur les casiers.
19:57Si vous étiez pris
19:58en train de distribuer
19:59cette littérature sur la base,
20:00c'était passible
20:01de la cour martiale.
20:03Peu après la publication
20:04du premier numéro,
20:06le fondateur de Fatigue Press,
20:07le G.I.
20:08Gypsy Peterson,
20:09est arrêté par la police
20:10militaire de Fort Wood.
20:11Ils ont passé sa voiture
20:13au crible
20:14et ils ont affirmé
20:15avoir trouvé des traces
20:16de marijuana.
20:17Ils l'ont arrêté
20:18pour détention de marijuana
20:19dans l'espoir
20:20d'étouffer le phénomène.
20:23Jugé en deux jours
20:24par un tribunal texan,
20:25Gypsy Peterson
20:26est condamné
20:26à huit ans de prison.
20:28Fort Bragg,
20:29Bragg's Briefs,
20:30Fort Jackson,
20:31Short Times,
20:32Delvar,
20:33Open Sight.
20:34Mais malgré
20:35tous les efforts
20:35de l'armée,
20:36la presse clandestine
20:37devient le vecteur
20:37du mouvement G.I.
20:40Le slogan de recrutement
20:41Fun, Travel and Adventure,
20:43Plaisir, Voyage et Aventure,
20:45devient le célèbre FTA
20:46des G.I.,
20:47Fuck the Army.
20:50Les journaux
20:50relient les bases
20:51du monde entier
20:51et inspirent
20:52de nombreux civils.
20:53J'ai grandi
20:56persuadé
20:57que si notre drapeau
20:58flottait au-dessus
20:58d'un champ de bataille,
20:59nous étions forcément
21:00du côté des anges.
21:02Mon père avait fait
21:02la Deuxième Guerre mondiale,
21:03il avait eu des récompenses
21:05et des médailles.
21:06J'ai grandi
21:06à l'époque
21:07des bonnes guerres.
21:08Voilà une femme
21:10qui s'avance
21:11sur le devant
21:11de la scène internationale,
21:13une actrice célèbre
21:14issue d'une des plus
21:15grandes familles
21:15d'Hollywood
21:16et qui prend
21:17la décision politique
21:18de changer de bord.
21:21Elle passe
21:22du côté du peuple
21:23et en particulier
21:24du peuple vietnamien.
21:27Elle soutient
21:28les G.I.
21:28et leurs mouvements
21:29en disant
21:29« Je vais vous soutenir,
21:31je ferai passer le message,
21:32je vous aiderai,
21:33je viendrai au FTA show ».
21:35Monsieur le Président,
21:36il y a un terrible
21:37démonstration
21:37d'outil.
21:39Oh, il y a toujours
21:39une démonstration
21:40d'outil, Pat.
21:41Mais Richard,
21:42ce n'est complètement
21:43d'outil de contrôle.
21:44What are they
21:44asking pour cette fois-ci?
21:45Free Angela Davis
21:46et tous les prisoniers
21:47de Vietnam maintenant
21:49et d'offrir
21:49tous les officiels.
21:51Nous avons des gens
21:52qui prennent ça.
21:52Ils font leur job,
21:53vous font leur job
21:54et je fais leur job.
21:55Richard, vous ne comprenez
21:56qu'ils font la White House.
21:57Oh, en ce cas,
21:58ils devraient
21:58dire qu'il y a la 3e marie.
21:59Vous ne pouvez pas, Richard.
22:00Pourquoi pas ?
22:00Pendant des années,
22:07le comédien pro-guerre
22:08Bob Hope
22:08a fait le tour
22:09des troupes américaines
22:10au Vietnam.
22:11Mais bientôt,
22:12les vivas se transforment
22:13en crachats
22:14et un nouveau genre
22:15de spectacle émerge.
22:18Howard Levy,
22:20qui était lui-même
22:21une célébrité
22:22au sein du mouvement G.I.,
22:23nous a dit
22:24à Donald Sutherland
22:25et à moi
22:26« Et si on montait
22:29un spectacle anti-guerre,
22:30quelque chose
22:33qui soit à l'opposé
22:34du Bob Hope Show. »
22:38« I went down
22:39to that base,
22:40they took one look
22:40at my face
22:41and read out
22:42an order to Barbie.
22:44I said
22:45« Foxtrot,
22:46tango,
22:47Alpha.
22:49Free the army. »
22:52F the army.
22:54On disait
22:54« Free the army »
22:55ou « Fun,
22:56travel and adventure ».
22:57Mais en fait,
22:58ça voulait dire
22:58« L'armée ».
23:00Ça me permettait
23:11de combiner
23:11ma profession d'actrice
23:12et mon désir
23:14de voir la guerre
23:14se terminer.
23:15Le parfait mix
23:16en quelque sorte.
23:17C'est un perfect fit.
23:19Le show
23:20que nous trouvons
23:21à ces bases
23:22n'est pas
23:22tenter de dire
23:23les gens
23:23à la base
23:24de tout ce qu'ils ne connaissent.
23:26Nous sommes en réponse
23:27à ce qui est probablement
23:28le mouvement
23:28le plus puissant
23:29qui se passe
23:29dans ce pays.
23:30Le mouvement
23:31des hommes
23:32dans le militaire
23:33et des femmes
23:34qui commencent
23:34à comprendre
23:35comment ils sont
23:35utilisés
23:36et quelle est la nature
23:37de l'américaine
23:37de la politique
23:38de l'américaine.
23:39Et nous sommes là
23:40parce qu'ils ont demandé
23:41nous nous pourront.
23:41Nous sommes là
23:42parce qu'ils ont demandé
23:43pour l'année dernière
23:43nous avons read
23:44dans les newspapers
23:45de l'Amérique
23:45de la France,
23:46de l'Amérique,
23:46de la France,
23:46de l'Amérique,
23:47de l'Amérique,
23:48de l'Amérique,
23:48de l'Amérique,
23:48de l'Amérique,
23:49de l'Amérique,
23:49de l'Amérique.
23:49de l'Amérique,
23:51de l'AmériqueU Gulbin.
24:19Tous les hommes blacks devraient être exemptés d'un ordre militaire.
24:23Parce que l'un seul endroit où un homme black doit combattre, c'est où il est oppressé.
24:30Je ne suis pas oppressé au Japon, je ne suis pas oppressé au Vietnam, et je ne suis pas oppressé au Pakistan.
24:36Il y avait des types qui arrivaient de tout le pays, des gens qui apportaient différentes informations sur le combat du black power.
24:43Les noirs s'unissaient et repraient des confiances en eux-mêmes.
24:47On se demandait vraiment ce qu'on faisait au Vietnam.
24:49Un jour, l'adjudant nous a parlé des faces de citron.
24:57Pour vous dire, comme j'étais naïf, je ne savais pas que face de citron était un terme raciste.
25:01Je n'avais pas saisi.
25:03Et un jour, qu'il parlait des faces de citron, j'ai eu une illumination et je me suis dit,
25:07« Hé, face de citron, c'est comme nègre. »
25:13J'ai commencé à voir les choses autrement, à me dire, « Qu'est-ce que je fous ici ? »
25:17Pendant tout le temps que j'ai passé au Vietnam, quand on croisait un soldat noir,
25:27on échangeait un salut, une poignée de main particulière,
25:30à tel point qu'on savait de quelle région il était, selon sa façon de saluer ou de serrer la main.
25:36On savait immédiatement s'il était ou non de la même compagnie, parce qu'il y avait un tas de nuances.
25:40Tout le temps qu'il y avait un peu de nuance.
25:41C'est le greedy, c'est le greedy de mon frère, je suis heureux de voir le nom, je n'ai pas besoin de savoir le nom.
25:47Juste le fait qu'il est black est bien.
25:51On sait que nous avons un common sens, nous avons un sens.
25:54On a cause de face.
25:59On a cause de face.
26:00On a cause de face, on a cause de face, on a cause, on a cause, on a cause, on a cause.
26:05Oh, oh, oh, yeah, let's do this with a gear, I like it.
26:07Come down, you grab.
26:12There you go, that's it.
26:14Like in the Marine Corps, the blood, especially on the bases,
26:18they've been going to jail for getting down, their power, their handshake,
26:22but this is the way we greet each other.
26:24This is the way we greet each other.
26:25They've been going to jail for dawning, just for dawning.
26:31Long Bean Jail était la prison militaire de Long Bean au Vietnam.
26:35C'était à peu près comme dans les prisons américaines, des Noirs à 99%.
26:39Il y avait beaucoup de violence, c'était un endroit dur.
26:43Les gens étaient en colère, c'était une situation terrible.
26:49On s'est réunis avec d'autres détenus et on a décidé de s'évader.
26:56C'est ce qui a donné lieu à la révolte de Long Bean,
26:59où les G.I. s'en sont pris aux gardiens.
27:00Ils ont brûlé la prison, c'était le chaos total.
27:09Beaucoup de gens ont été tués.
27:12Moi, je suis un survivant.
27:14J'avais décidé de survivre.
27:15Les G.I. s'en sont pris à la décision de la recherche.
27:22Vous savez, quand vous êtes sur la tête et que vous ne pouvez pas bouger pour jour en et jour en,
27:26vous avez beaucoup de temps à penser.
27:29Donc, vous pensez sur ce que vous avez fait, ce que vous avez fait,
27:34ce que vous avez fait, les choses que vous avez passé,
27:36les personnes que vous avez tué,
27:38Et puis, soudain, j'ai vu ce qui se passait aux États-Unis.
27:58Des types qui parcouraient les rues avec le même uniforme que moi,
28:07un même fils,
28:08et qui tabassaient les gens.
28:15Attendez un peu.
28:17Nous, on tabasse les gens d'ici,
28:21pendant que vous,
28:22qui portez exactement le même uniforme que nous,
28:25vous tabassez les Noirs.
28:26Avec des chiens et des chars dans les rues.
28:35Durant l'été 1968,
28:37l'armée et la garde nationale sont envoyés dans différentes villes américaines
28:41pour réprimer les gigantesques émeutes noires
28:43déclenchées par l'assassinat de Martin Luther King.
28:46Au printemps, ces troupes sont déjà intervenues
28:49contre les manifestations pacifistes au Pentagone.
28:53En août, les soldats de Fort Hood
28:55apprennent qu'ils vont partir à Chicago,
28:57où des manifestations sont prévues
28:58à l'occasion de la Convention nationale du Parti démocrate.
29:03On revenait de combattre les Vietnamiens
29:05et ils voulaient nous envoyer combattre les Américains.
29:07La veille du jour prévu pour notre départ,
29:11il y a eu une réunion des G.I. Noirs
29:14qui se sont retrouvés sur le parking de la première division blindée.
29:18Ils ont passé la nuit à parler dans le parking.
29:21C'était une sorte de grand débat sur les raisons
29:23pour lesquelles ils ne voulaient pas aller à Chicago.
29:25On voulait qu'il soit clair
29:28que c'était un génocide qui allait se produire.
29:31Comment aurais-je pu commettre un génocide
29:32contre mon propre peuple,
29:34tirer sur les miens ?
29:35Il y avait des centaines de G.I. Noirs,
29:37comme à la parade.
29:39Les frères sont arrivés
29:40et ils ont commencé à se lâcher sur la discrimination,
29:44l'inégalité,
29:45le fait qu'ils ne pouvaient accéder aux grades supérieurs
29:47et la guerre en général.
29:49La réunion se poursuit tard dans la nuit
29:53et le commandant de Fort Hood
29:55finit par venir parler au G.I.
29:58Il a dit, moi je n'ai que deux étoiles,
30:01laissez-moi parler à mon chef
30:02et je vous répondrai demain matin.
30:05Alors on s'est calmés,
30:06on est allés se coucher.
30:07Soudain, un coup sur la tête.
30:10Ils m'ont tapé sur la tête.
30:13Qu'est-ce qui se passe ?
30:14Il y avait des MP partout.
30:16Il paraît qu'ils nous avaient envoyé
30:18un bataillon de MP.
30:19Ils sont arrivés avec des baïonnettes
30:21et j'ai été blessé.
30:23Ici, j'ai pris un coup de baïonnette.
30:27Régulièrement, ils ouvraient la formation.
30:29Un groupe de MP sortait,
30:31attrapait un frère
30:32et le ramenait derrière avec eux
30:35pour le tabasser.
30:38On l'entendait hurler dans le fond.
30:40Je me suis dit, merde.
30:45Ils sont passés en cours martial
30:47sous différentes charges.
30:48mais ça affichait une sacrée trouille
30:50à l'armée.
30:52Alors ils ont repris la liste
30:53de toutes les unités censées partir
30:55pour retirer les gens
30:57qu'ils considéraient, je cite,
30:59« subversifs ».
31:02Si bien que plusieurs personnes,
31:03y compris moi-même,
31:04n'ont pas été envoyées à Chicago.
31:05Au cours d'une des pages
31:08les plus noires des années 60,
31:10la police de Chicago
31:11charge brutalement
31:12les manifestants
31:12devant la Convention démocrate.
31:15Un contingent de troupes
31:16anti-émeutes
31:17est arrivé de Fort Wood,
31:19mais on ne les envoie pas
31:20dans la rue.
31:22Plus personne ne peut savoir
31:23de quel côté sont les G.I.
31:25l'armée a un problème
31:27et les choses
31:28ne font qu'empirer.
31:33On faisait la queue
31:36pour le petit-déjeuner.
31:37Il y avait une longue
31:38file d'attente.
31:40Tout à coup,
31:40on a vu de l'agitation
31:41au début de la file
31:42et ça a commencé
31:43à remonter vers nous.
31:44Un mec se tournait
31:46vers le type
31:47qui était derrière lui.
31:48Il discutait avec animation
31:50et l'autre se tournait
31:51à son tour
31:51vers son voisin.
31:52Enfin,
31:55le type devant moi
31:55a eu l'info
31:56et il s'est retourné
31:57en me disant
31:58« Ils tuent des femmes
32:00et des enfants au Vietnam. »
32:01Qui tue des femmes
32:03et des enfants ?
32:04Les vietcongs ?
32:04Non, nous.
32:0916 mars 1968,
32:11la compagnie Charlie
32:12de la 11e brigade
32:13de la division américale
32:14entre dans le village
32:16de My Lai.
32:1724 heures plus tard,
32:19plus de 500 villageois,
32:20hommes, femmes et enfants
32:21ont été assassinés
32:22de sang-froid,
32:23brutalement
32:24et gratuitement.
32:27Pour le reste du monde,
32:28le massacre de My Lai
32:29marque un tournant
32:30dans la guerre du Vietnam.
32:33Pendant plus d'un an,
32:35l'armée américaine
32:35va couvrir ses hommes
32:36en soutenant
32:37qu'ils n'ont tué
32:38que les combattants ennemis.
32:40Et quand des journalistes
32:41font enfin éclater la vérité,
32:42le seul officier tenu
32:44pour responsable
32:45et poursuivi
32:45est William Collet,
32:47un simple lieutenant.
32:53Mais dans un petit hôtel
32:54de Détroit,
32:55l'organisation
32:56des vétérans du Vietnam
32:57contre la guerre
32:57apporte une série
32:59de témoignages
32:59sans précédent
33:00qui dévoilent
33:01une réalité
33:01beaucoup plus complexe.
33:03L'objectif de cette initiative
33:07n'était pas
33:07de défendre Collet,
33:08mais de montrer
33:09que la politique
33:10adoptée par l'armée américaine
33:12engendrait des choses
33:13comme My Lai.
33:16Que c'était bien
33:18une politique
33:18à la fois écrite
33:19et tacite.
33:21Il fallait dire
33:21la vérité.
33:22On ne peut pas
33:23fuir la vérité.
33:24On ne peut pas mentir
33:25et se cacher
33:25derrière un écran de fumée
33:26en disant,
33:27comme ils le faisaient alors,
33:28c'est juste
33:29un cas isolé
33:30de comportement aberrant.
33:32En rentrant,
33:33on ne disait pas simplement
33:34je suis contre la guerre.
33:36Mais voilà
33:37ce qu'on a fait
33:37et comment on l'a fait.
33:38C'était un crime.
33:39C'était mal.
33:40On aidait les gens
33:41à faire le pas
33:42et à nous voir
33:42nous, G.I.,
33:43autrement qu'on nous voyait
33:44jusque-là
33:44dans le mouvement pacifiste.
33:48Ça a été
33:49un énorme choc
33:50pour l'Amérique.
33:53Personne ne voulait croire
33:54que de telles choses
33:55avaient pu se produire
33:56au nom du peuple américain.
33:57censé défendre
33:59la liberté
33:59et la démocratie
34:00à travers le monde.
34:03Là,
34:04c'était un massacre
34:05terrible et insensé.
34:07La question
34:08qui se posait donc,
34:09c'était
34:09pourquoi Collé ?
34:11Collé faisait précisément
34:13ce qu'on nous avait dit
34:14de faire au Vietnam.
34:16Tuez-les tous,
34:17vous trierez plus tard.
34:18et s'il vous plaît.
34:19out later.
34:49Of course, dead.
34:51This guy come over who was, in knowing him, he was a former major.
34:55He was in the service for 20 years and he got hungry again and came back over working
34:59with USAID, Age International Development.
35:03And he went over there and ripped her clothes off and took a knife and cut from her vagina
35:11all the way up, well, just about up to her breast and pulled her organs out, completely
35:16out of her cavity and threw them out.
35:18And then he stopped and knocked over and began to peel every bit of skin off her body
35:23and left her there as a sign for something or other.
35:26J'ai assisté aux trois jours de témoignages et j'en suis sorti dans un état d'épuisement
35:32moral et de stupéfaction absolue.
35:37Même à ce stade, je n'avais pas encore saisi toute l'ampleur de la stratégie génocide
35:41des Américains contre les Vietnamiens.
35:43Et ce, à tous les niveaux, que ce soit l'agent Orange ou Dao Chemical, transformant le napalm
35:54parce qu'il ne collait pas assez à la peau des Vietnamiens.
35:59Tout ça ne faisait que renforcer la certitude accablante que les États-Unis agissaient en criminels.
36:04C'était le jour des forces armées, et dans de nombreuses villes au pays, il y a eu les
36:16parades, displays et bans.
36:18Un millier de G.I. ont manifesté la première année juste devant la base.
36:36On a dit aux gens que l'accès était interdit, et que s'ils y allaient, on les arrêterait.
36:42Dans les magasins du centre-ville, les propriétaires ont protégé leurs vitrines parce que les flics
36:46leur avaient dit que ça allait tourner à l'émeute.
36:49C'est alors qu'on a décidé d'en faire le jour des farces armées, parce qu'on s'est
36:53dit que se moquer de l'ennemi était aussi efficace qu'ils lui hurlaient dessus.
36:57La deuxième année, en 71, on devait être 3 ou 4 000 dans la rue.
37:16Pour chaque indicateur considérable, notre armée, qui reste en Vietnam, est dans un
37:28état d'approche de collapse, avec les unités individuels qui n'envoient ou qui ont refusé
37:34le combat, qui mûreraient leurs officers et non-commissionés, drogues-ridden et dispirited,
37:40n'étaient pas de mutinés.
37:44Les propres chiffres du Pentagone révèlent qu'au cours des 10 ans qu'a duré la guerre
37:48du Vietnam, 500 000 soldats ont déserté.
37:54Face à un ennemi déterminé, à un mouvement pacifiste sans précédent et à une armée
37:59en pleine déliquescence, l'administration Nixon annonce une politique de vietnamisation
38:04visant à laisser l'armée sud-vietnamienne poursuivre elle-même les combats et à limiter
38:08l'intervention américaine aux bombardements aériens du Vietnam du Nord.
38:12Nixon promet que l'infanterie américaine ne participera plus aux offensives.
38:15C'est Richard Boyle, de la base de base, environ deux kilomètres de la portée du Cambodien.
38:24Il s'est assuré dans un bâtiment avec un dix grunts de la 1e division de l'avance.
38:28Il y a beaucoup de gens se wonder si quelqu'un dans le monde sait que nous sommes là-bas.
38:33Ils disent que seulement deux batteries de l'artillerie devraient être ici et qu'il n'y a pas de grunts.
38:40Les troupes américaines n'étaient pas censées combattre.
38:48C'est pour ça que l'armée niait leur présence là-bas.
38:51D'après les rapports de Saigon, il n'y avait pas d'Américains le long de la frontière.
38:55Les Nord-Vietnamiens avaient deux régiments d'élite qui cernaient totalement en firebays.
39:10Le capitaine Cronin a ordonné que six hommes sortent installer une embuscade de nuit.
39:32C'était une mission suicide. Six hommes contre deux régiments.
39:36Ils ont dit, pas question, on n'y va pas.
39:38Leur seule solution, c'était de prévenir le reste du monde.
39:42Alors, ils ont rédigé une pétition.
39:44Nixon a eu tellement peur qu'ils ont ordonné le retrait de cette compagnie et l'ont remplacé.
40:13Mais les autres avaient entendu parler du refus de la compagnie Alpha.
40:17Et ils ont aussi refusé de se battre.
40:20Après ça, il n'y a plus aucun soldat du Vietnam d'accord pour se battre.
40:24Ils disaient, on ne veut plus se battre.
41:13La fragmentation grenade est often the weapon used.
41:16The violent attacks on authority have come to be known as fragging.
41:19And many GIs talk openly about fragging and the military countermeasures.
41:23En 1972, contraint de se limiter presque uniquement aux attaques aériennes,
41:46les Etats-Unis entament un pilonnage sans précédent du Vietnam
41:49et largue sur ce petit pays un tonnage de bombes supérieur à celui utilisé par tous les belligérants pendant la Deuxième Guerre mondiale.
41:56L'offensive reposant principalement sur les porte-avions,
42:00les hommes de la Navy et de l'Air Force se retrouvent au cœur du mouvement GI.
42:04Sur l'USS Coralcy, ils sont 1200 à signer une pétition contre les départs de leur bâtiment.
42:10Et San Diego, en Californie, où sont stationnés les porte-avions Constellation et Kitty Hawk,
42:14voit naître un mouvement mené par un groupe d'officiers et de soldats de la Navy.
42:18Nous étions vraiment convaincus que pour arrêter la guerre,
42:23il fallait que les militaires cessent de se battre.
42:26J'étais un officier en service actif, comme les autres officiers, les matelots et les soldats.
42:30Et on s'est concertés pour trouver une action non-violente susceptible de toucher les marins.
42:48L'idée de base, c'était de permettre aux gens qui embarquaient sur le navire
43:11de voter pour dire si oui ou non ils voulaient repartir au Vietnam,
43:15de faire entendre leur voix.
43:18Et puis on s'est dit, non, on va tenir cette élection dans tous les centres commerciaux du comté de San Diego.
43:26Il y aura une petite urne devant les supermarchés et on verra combien de bulletins on collecte.
43:30Et on va fixer une date.
43:35Restez.
43:36Vous êtes OK ?
43:38Comment vas-tu aller ?
43:39Restez.
43:40Restez.
43:41Restez.
43:42Restez.
43:42Restez.
43:43Restez.
43:43Restez.
43:44Restez.
43:44Restez.
43:44Restez.
43:44Restez.
43:44Restez.
43:45Restez.
43:45Restez.
43:45Restez.
43:45Restez.
43:46Restez.
43:47Restez.
43:47J'étais pilote sur un porte-avions et ça me donnait beaucoup de crédibilité auprès des gens, mérités ou non.
43:56Même si je n'avais jamais combattu, on m'accordait un certain crédit parce que je savais beaucoup de choses sur le fonctionnement de l'armée.
44:02On essayait de toucher tout le monde.
44:28On allait voir de plus en plus de marins pour qu'ils s'impliquent et qu'ils s'expriment.
44:32Du capitaine du bateau jusqu'au maire de la ville, ils ont tous fait leur conférence de presse sur le projet.
44:56Tout le monde avait son mot à dire.
44:58Les sénateurs américains affirmaient, même si la ville vote pour que le bateau reste, on partira quand même.
45:05Bah voyons.
45:06Le capitaine disait, je sais qu'ils sont nombreux sur ce bateau à ne pas vouloir partir, mais l'armée est pleine de gens mécontents.
45:14Tout en niant l'existence même du mouvement G.I., la commission d'enquête du Congrès américain sur la sécurité intérieure organise en 1971 une séance.
45:44Une série d'auditions.
45:46Plusieurs milliers de pages de témoignages montrent à quel point le mouvement a gagné en ampleur et en profondeur.
45:52La même année, le FTA Show fait une tournée en Asie.
45:56Bien qu'interdit sur les bases militaires elles-mêmes, le spectacle est donné au Japon, à Okinawa et aux Philippines pour plus de 60 000 soldats.
46:04A chaque étape, les G.I. montent sur scène avec eux.
46:08Nous ne pouvons plus rester en silence sur les atrocités et injustices qui sont députés par les militaires de l'Université de l'Université de l'Université d'autres nations.
46:17Nous ne pouvons plus rester en place de la députée que les servicemen et les femmes sont faits à défendre jour après jour.
46:22Nous demandons un fin à la politique de la politique contre les personnes, car de leur race.
46:27Nous demandons un fin à la politique contre les personnes, comme les anti-war G.I.
46:32parce qu'ils ne s'agissent pas avec les politiques de l'Université de l'Université d'Ottawa.
46:36Nous demandons un député et un député de toutes les troops de l'air et de l'air et de l'Arient de l'Arient de l'Ontario et de l'Arient de l'Arient de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario.
46:55Aujourd'hui, il paraît impensable qu'on ait pu faire ça.
46:59Avoir une salle entière, remplie de types avec le poids en l'air.
47:08Tellement heureux qu'on soit venu rendre compte de leur réalité.
47:29J'adorais voir le visage des G.I. quand elles chantaient ça.
47:37C'était comme si une coquille s'ouvrait, laissant soudain apparaître leur jeunesse, leur innocence et leur vulnérabilité.
47:44En avril 1971, cinq ans après les gestes de contestation de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario et de l'Ontario,
48:14des manifestations solitaires d'Howard Levy et de Donald Duncan, des milliers de vétérans du Vietnam opposés à la guerre convergent vers Washington et jettent leurs médailles sur les marches du Capitole.
48:23C'était une opportunité unique.
48:36C'est très rare dans une vie d'avoir l'occasion de vraiment changer le cours de l'histoire, de faire l'histoire.
48:45Au début, l'armée ne pouvait pas croire que les G.I. protestaient contre la guerre.
48:50Ils n'en revenaient pas.
48:52Et quand il y a eu un millier de G.I. en 1970, ils n'ont pas su comment réagir.
48:56Ils se disaient, ils sont quelques-uns à y aller, sans doute juste pour discuter, mais combien ?
49:02J'ai appris beaucoup au cours de ces journées passées à parler de tout ça ensemble,
49:07à réfléchir sur la façon de gérer les choses pour aller de l'avant et changer le monde.
49:11Car bien sûr, on voulait tous changer le monde.
49:15On savait que ce truc était dégueulasse et qu'aucun de nous ne méritait d'être là.
49:19On n'avait pas le choix. Il fallait changer le monde.
49:24Les gens disent, pourquoi vous revenez toujours sur le Vietnam ?
49:27On revient toujours sur le Vietnam parce que c'est ce qu'ils font de l'autre côté.
49:31Ils y reviennent toujours et ils sont obligés d'y revenir.
49:34Les faucons, les patriaches, ils sont obligés d'y revenir pour arranger la vérité.
49:41Parce qu'ils ne peuvent pas nous autoriser à savoir ce qui s'est vraiment passé là-bas.
49:50Parfois, j'y repense et je me dis,
49:53merde, est-ce que j'ai vraiment fait ça ?
49:59Est-ce que j'ai vraiment vécu cet enfer ?
50:02Ce gouvernement m'a-t-il envoyé dans cet enfer ?
50:05Quelle fierté y a-t-il à dire qu'on est un vétéran quand on a participé à une guerre injuste ?
50:15C'est comme d'avoir participé à un massacre.
50:26Il n'y a aucune raison d'en être fier.
50:31Alors, on n'en parle pas.
50:32Circuler, il n'y a rien à voir.
50:33C'est pour ça que je trouve stupéfiant qu'autant de G.I. à leur retour du Vietnam aient décidé d'en parler
50:42et de manifester contre la guerre.
50:47Je trouve ça vraiment stupéfiant.
50:52Même s'il n'avait été que cent, ça m'aurait stupéfié.
50:55à l'heure des milliers, c'était vraiment incroyable.
51:03Des gens courageux.
51:04Des gens courageux.
51:25Sous-titrage Société Radio-Canada
51:55Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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