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  • 09/07/2025
Lors de l'émission Punchline du 9 juillet, Claude Moniquet, spécialiste terrorisme et renseignements, est revenu sur un programme d'accueil de réfugiés gelé par l'Allemagne. 

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Transcription
00:00– Oui Anthony, en effet, et à première vue évidemment la réaction des tribunaux allemands peut choquer,
00:07mais je serai moins sévère avec eux pour une raison très précise,
00:10on ne parle pas de n'importe quel réfugié, on parle en l'occurrence d'Afghans
00:15qui ont été employés comme auxiliaires par l'armée allemande, par la Bundeswehr quand elle était en Afghanistan,
00:20comme l'armée française, l'armée américaine, les britanniques, etc.,
00:24avaient des auxiliaires et qui aujourd'hui risquent leur vie s'ils restent en Afghanistan.
00:28On parle de militants d'ONG qui ont été engagés par des ONG européennes
00:35pour répandre et défendre les droits de l'homme en Afghanistan,
00:39on parle de militants féministes, on parle d'enseignants,
00:42tous ces gens appartenaient à des programmes qui étaient sponsorisés,
00:45financés par l'Europe et les États-Unis pour démocratiser l'Afghanistan,
00:50on sait très bien comment ça s'est terminé.
00:52Quand les talibans sont revenus au pouvoir en 2021,
00:54ils avaient promis une large amnistie, et bien entendu sur cette amnistie,
00:58comme sur les droits des femmes, ils n'ont absolument pas tenu leur parole.
01:01Donc maintenant la question c'est celle de la responsabilité que nous avons,
01:04nous occidentaux, par rapport aux gens qui nous font confiance.
01:08Et malheureusement l'histoire est assez tragique,
01:11et l'histoire nous rappelle qu'une de nos grandes spécialités,
01:14c'est en général de trahir et de laisser tomber ceux qui nous ont aidés.
01:17La France l'a fait en Indochine avec les montagnes arméaux dans les années 50,
01:20elle l'a fait évidemment en Algérie avec les harkis,
01:23les Américains l'ont fait au Vietnam avec ceux qui avaient travaillé avec les États-Unis
01:28contre les communistes, et aujourd'hui on réédite cette affaire avec l'Afghanistan.
01:33D'ailleurs il n'y a pas que l'Allemagne qui est concernée,
01:35puisque plusieurs centaines d'Afghans qui ont travaillé pour la France
01:38et auxquels on avait promis des visas,
01:41y compris des gens qui avaient été employés par l'ambassade de France,
01:43sont toujours en attente de ces visas,
01:45ils sont toujours persécutés par les autorités.
01:47Donc c'est un cas effectivement qui vu de loin semble être une entrave au fonctionnement politique,
01:54une décision politique allemande, tout à fait légitime,
01:57et en même temps c'est une question de respect de la parole que nous donnons à nos alliés,
02:03et malheureusement des alliés dont le plus souvent nous nous moquons éperdument
02:07une fois que les choses changent.
02:09Merci pour cet éclairage.
02:11On rappelle effectivement toutefois que l'Allemagne est confrontée à une menace terroriste
02:16et que c'est pour ça qu'elle avait infléchi sa politique migratoire.
02:19Absolument, absolument.
02:21Mais je crois que ce que ça signifie,
02:22il est évident qu'il faut limiter l'immigration,
02:25tout le monde est d'accord là-dessus,
02:26et particulièrement en Allemagne et en France.
02:29Mais je pense qu'il faut se méfier de toute approche globale
02:34et que malgré tout les cas doivent rester traités au cas par cas.
02:38Ces personnels, le plus souvent ceux dont on parle en l'occurrence en Allemagne,
02:42avaient fait l'objet d'enquêtes de sécurité à l'époque
02:46où les Allemands étaient présents en Afghanistan,
02:49dès lors, ils peuvent offrir certaines garanties.
02:52Mais je pense qu'en étudiant simplement leur cas dossier par dossier,
02:56on pourrait faire le tri entre ceux qui peuvent effectivement présenter un danger
02:59et ceux qui au contraire ont fidèlement servi et méritent d'être protégés.
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