Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Près d'un millier de pompiers luttent toujours du côté de Marseille, au nord de Marseille,
00:05contre cet incendie qui s'est déclaré hier.
00:08Le feu a détruit 750 hectares, il est en nette régression, mais la situation reste fragile.
00:13Je rappelle que 70 maisons ont été atteintes par les flammes, 10 ont été détruites.
00:18Avant d'en parler, je vous propose d'écouter ce document européen.
00:21Le témoignage de Renaud. Il habite les Pennes-Mirabeau dans l'après-midi.
00:25Le lotissement où il habite a été pris par les flammes.
00:28Il a tenté de fuir avec ses voisins, mais impossible alors.
00:31Il retourne se confiner.
00:33Renaud décide alors de traverser un mur de fumée pour aller chercher les secours
00:36et sauver les personnes coincées dans leur maison.
00:39Écoutez.
00:39Je roulais en frottant le trottoir parce que je ne savais pas où j'allais.
00:43Je ne voyais pas le bout du capot de la voiture.
00:45Et sorti de ce couloir de fumée, je regarde sur ma gauche et je vois un camion de pompiers
00:50qui avait déjà arrosé tout le secteur et qui avait été un incendie.
00:55Je cours vers eux, je saute sur le camion.
00:58Et je leur dis, les gars, on est en train de brûler en bas.
01:01Et en fait, mon lotissement et nos maisons étaient masqués par ce mur de fumée.
01:05Et ces deux gars qui m'ont suivi, c'était des personnes de la Bouilladis que je ne remercierai jamais assez
01:10parce qu'ils m'ont suivi et ils ont sauvé nos maisons, ils ont sauvé nos vies.
01:14Je suis désolé de vous dire, vous parlez de chiffres.
01:16La scène, honnêtement, un milliard et demi, j'ai pas les mots en fait.
01:24Alors que les pompiers se battent avec leur cœur, leur âme.
01:27Les héros, ce sont vraiment eux.
01:28Moi, je dis, ils sont des Avengers.
01:31Les policiers essayent de sécuriser nos maisons alors qu'il y a des pillards qui viennent, alors qu'il y a du feu.
01:36Quand on perd un policier, on lui donne une légion d'honneur.
01:39Ils postulent, ça lui fait une belle jambe à sa veuve, à ses enfants.
01:42Non, mais on est sérieux là en fait.
01:44Ils viennent tous, toutes les instances qui descendent, tous les politiques.
01:47Moi, je leur ouvre ma porte, qu'ils viennent me voir parce que moi, j'en ai une de porte encore.
01:51En termes d'émotion, on n'est pas mal du tout.
01:53C'était un film d'horreur.
01:55Voilà, le témoignage bouleversant et différent aussi de cet habitant, Renaud, au micro d'Eliott Deval ce matin sur Europe 1 et CNews.
02:02Il y a tout dans ce témoignage, Jules Torres.
02:05La colère et l'émotion.
02:07Oui, d'abord, il y a en effet la colère, l'émotion.
02:11On voit que c'est quelqu'un qui a été touché.
02:13Je crois qu'il y a un de ses voisins qui a été touché directement par ces incendies et notamment sa maison.
02:19Des maisons pillées quand même.
02:21Des maisons pillées pendant les incendies.
02:23C'est malheureusement aujourd'hui la réalité de la société française où dès qu'il y a un incendie naturel ou parfois d'autres heurts, d'autres émeutes,
02:35il y a toujours des pillards pour venir se saisir des possessions des citoyens et des honnêtes gens.
02:43Ça, c'est la première des choses.
02:44Et puis ensuite, moi, ce qui m'a un petit peu marqué, c'est aussi le discours politique qu'il y a là-dedans, la comparaison avec le manque de moyens parfois qui est attribué à la sécurité civile.
02:57C'est 750 millions d'euros par an.
02:59Quand vous le comparez, en effet, je trouve que ce n'est pas démagogique de faire cette comparaison, mais avec l'assainissement de la Seine pour qu'on puisse se baigner à 1,4 milliard d'euros.
03:07Enfin, on, c'est des centaines de Parisiens, souvent des touristes, parce que, voilà, c'est quand même très peu personne.
03:14On, c'est nous qui avons payé, c'est les impôts des Français qui vont dans quelque chose qui, objectivement, n'est pas du tout quelque chose d'important.
03:24Donc, c'est vrai que ça peut choquer.
03:27Ça peut choquer, d'autant plus que, voilà, il y a eu des feux de forêt, des incendies majeurs en 2022.
03:35Le Président de la République et l'État avaient promis que ça n'arriverait plus, qu'on allait commander des Canadaires.
03:42Bon, on voit bien que là non plus, on en a commandé deux alors qu'on en avait promis 16.
03:46On ne les a pas encore reçus, on les recevra en 2028.
03:48Ça peut aussi nous interroger sur notre perte de souveraineté.
03:52Pourquoi est-ce qu'on est obligé d'attendre les carnets de livraison des Canadiens pour se faire livrer des dashes et des Canadaires ?
03:58Voilà, est-ce qu'on a mis les moyens nécessaires pour assurer tout cela ?
04:01Et est-ce qu'on n'a jamais un coup d'avance ?
04:03Je veux dire, l'hiver, il neige, d'accord ? Il y a de la neige, on est toujours débordé.
04:06Et l'été, souvent, il y a des feux d'un temps de verre.
04:09Et pourtant, chaque année, on se retrouve dans des situations obuesques où on semble désemparé.
04:14Il y a une forme d'amateurisme récurrent qui interpelle.
04:17Oui, alors, on ne peut pas reprocher à l'État le fait qu'il y ait des catastrophes naturelles, bien évidemment.
04:23Mais les feux, c'est quelque chose qui est récurrent dans le sud, on pourrait l'anticiper.
04:26En revanche, on peut reprocher à l'État le fait de ne pas gérer suffisamment bien la prévision
04:33et ensuite, dans l'urgence, le traitement de ces catastrophes naturelles et le manque aussi de moyens.
04:40Alors, sur la question des feux de forêt, on n'a pas encore toutes les informations relatives à la manière précise dont cet incendie...
04:47Ça serait partie d'une voiture en feu dans un tunnel sur l'autoroute.
04:50Exactement.
04:51Et ce qui est frappant, quand même, c'est de se dire qu'une voiture en feu sur une autoroute,
04:56en l'espace d'un temps qui est extrêmement restreint, ça donne lieu à un incendie absolument énervant.
05:01Dans l'eau, c'est un mégot de cigarette.
05:03On est dans des choses assez classiques.
05:04Il y a aussi une interrogation, de fait, sur la question climatique.
05:07Parce que tout ça est possible avec des zones qui sont extrêmement sèches, où les forêts...
05:12Il y a du mistral dans le sud, ça aussi, c'est tout le temps.
05:15Exactement. Le vent, ça ne se prévoit pas.
05:16En revanche, la sécheresse, etc.
05:17Et la question du traitement, moi j'aimerais d'abord rendre hommage,
05:20et c'était dit tout à l'heure par la personne qu'on entendait,
05:24rendre hommage aux pompiers, qui sont en fait les plus grands héros qui existent en France.
05:29Pas pour rien, qui sont applaudis plus encore que les militaires au défilé du 14 juillet.
05:34Mais agressés aussi régulièrement, non pas ?
05:36Bien sûr, mais ce sont des gens qui, dans des conditions d'abnégation incroyables,
05:40pour un métier qui n'est pas du tout bien rémunéré, je trouve ça scandaleux.
05:43J'ai rencontré récemment un jeune pompier qui me racontait combien il était payé.
05:46Je trouvais ça hallucinant.
05:48C'était combien ?
05:50Lui, il n'était pas à plein temps, mais c'était vraiment des sommes dérisoires,
05:53par rapport au danger qu'il prenait, à la sollicitation que ça lui demandait,
05:58et à l'effort total.
05:59Donc, il y a peut-être aussi un manque de reconnaissance de la société, peut-être pas, mais de l'État.
06:04Et donc, toutes les questions qui étaient exprimées tout à l'heure par l'auditeur,
06:08ce sont des questions centrales.
06:09Et en effet, quand on voit qu'il peut y avoir des sommes énormes qui sont investies par l'État,
06:14par exemple pour se baigner dans la Seine, moi je n'ai rien contre,
06:16mais qu'on voit que sur d'autres secteurs, l'État investit beaucoup moins,
06:20en effet, on peut soulever la question de ce déséquilibre.
06:23Alors, le ministre de l'Intérieur s'y est rendu, hier soir, sur le front des incendies à Marseille.
06:28Est-ce qu'il va prendre la mesure ?
06:29Sans doute oui, mais quels seront ses moyens d'action ensuite ?
06:33Le problème, c'est qu'aujourd'hui, le politique réagit à chaud.
06:36C'est ce qu'Emmanuel Macron fait en 2022.
06:38Quand il nous dit, il tape du poing sur la table, il nous dit,
06:40on va veiller plus de moyens humains, plus de moyens techniques,
06:43on va acheter des canadaires.
06:45Le problème, c'est que ce n'est pas fait sur le long terme.
06:47On dit ça à chaud, on ne fait pas.
06:49On est dans une perte de souveraineté totale.
06:52Les sapeurs-pompiers sont complètement démunis.
06:54Ils vous disent qu'ils ne sont pas assez nombreux.
06:56Pour donner quand même un ordre de grandeur,
06:58là, on est sur à peu près 700 hectares dans le sud.
07:01C'est comme si on avait pris le 15e arrondissement de Paris en seulement quelques heures,
07:05pour que ça parle un petit peu à tout le monde.
07:08C'est quand même conséquent, c'est quand même massif.
07:10Donc, évidemment qu'il doit y avoir de l'anticipation.
07:13Et pour le coup, on le sait que dans le sud, il y a le Mistral.
07:17Et les gens qui habitent dans le sud connaissent la règle des 30.
07:20Quand il fait plus de 30 degrés, quand il y a plus de 30 km par heure de vent,
07:24et quand il y a moins de 30% d'humidité,
07:26on sait qu'il peut y avoir des feux de forêt et qu'ils sont déclenchés de manière beaucoup plus rapidement.
07:31Donc, il faut accélérer sur la question des règles de débroussaillage.
07:35Il faut accélérer sur la prévention.
07:38On sait que 80% des feux sont lancés par des humains.
07:43En réalité, ce n'est pas toujours de la malveillance,
07:45mais c'est quasiment la moitié du temps.
07:46Les mégots par terre, on ne doit plus accepter ça dans notre société.
07:49Donc voilà, ça passe par de la prévention, de l'anticipation,
07:52et c'est pour cela que le politique est élu,
07:54et c'est pour cela que le politique doit agir.

Recommandations