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  • 07/07/2025
Les Vraies Voix qui font bouger la France avec Bernard Hinault, Quintuple vainqueur du Tour de France & Christian Prudhomme, Directeur du Tour de France
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00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel.
00:05Nous allons décortiquer la grande et belle machine du Tour de France avec son patron, le directeur de l'épreuve.
00:10Bonsoir Christian Prudhomme.
00:12Bonsoir Frédéric.
00:13Chaque année c'est la même question, vos amis de Roland-Garros subissent grosso modo le même traitement.
00:18Est-ce que nous allons avoir un Français vainqueur ? Bon là ça fait 40 ans.
00:22Oui, ça nous fait deux ans d'avance sur Roland-Garros puisque Yannick Noir c'était 1983, Bernard Hino donc 1985.
00:28J'ai peur de répondre assez facilement, ça ne sera pas pour cette année encore,
00:32même si on espère évidemment que des courants français puissent briller d'ici aux Champs-Elysées pendant les trois semaines de course.
00:38Alors déjà oui effectivement sur cette édition, mais dans un proche avenir pourquoi pas des noms ressortent, Paul Sexas ?
00:45Alors Paul Sexas a tout juste 18 ans.
00:47C'est ça, mais on disait la même chose de Tadej Pogacar quand il en avait 19.
00:51Oui, naturellement, Paul Sexas est donc le champion du monde junior du contre-la-montre.
00:55Il a été brillant dans le critérium du Dauphiné il y a quelques semaines en terminant 8e au général.
01:01Et encore, il aurait dû finir 6e mais il est tombé dans la dernière montée.
01:04Bref, il ne faut pas que les petits cochons le mangent.
01:09Un de vos confrères m'a dit mais vous n'êtes pas déçus qu'il ne soit pas au départ du Tour ?
01:12Je lui ai répondu, je suis rassuré qu'il ne soit pas au départ du Tour de France
01:16et j'espère qu'il ne sera pas au départ du Tour l'an prochain non plus.
01:19D'ailleurs, son équipe ne souhaite pas le mettre.
01:21Il va d'abord faire un autre grand tour, bien évidemment, sans doute en Espagne.
01:24Et puis, s'il démarre en 2027, à 20 ans, ça fera encore très jeune pour commencer le Tour de France.
01:29Oui, mais vous savez ce qu'on fêtera dans deux ans ?
01:32Vos 20 ans à la tête.
01:33C'est pas joli, Christian ? Personne ne vous l'avait fait encore, ça.
01:36Non, non, celle-là, non.
01:37Je suis plus habitué aux 40 ans de Bernard Hinault, enfin 40 ans sans victoire française.
01:42C'est quand même le plus important et de loin, ce sont les champions qui comptent d'abord, bien évidemment.
01:46Alors justement, je vous propose d'écouter quelque chose.
01:48Nous sommes le 21 juillet 1985, aux côtés de l'américain Greg Lehman, dirigé par l'homme d'affaires Bernard Tapie.
01:55Le champion français Bernard Hinault s'impose à l'issue d'une épreuve mouvementée
01:59où il s'est fracturé le nez sur le bitume de Saint-Étienne, extrait de ses déclarations de l'époque.
02:05L'an dernier, j'avais une bonne équipe.
02:06Cette année, j'ai encore une bonne équipe.
02:07Nous avons, parce que nous sommes à deux.
02:09Il n'y a pas de leader pour nous.
02:11Nous sommes ensemble et nous sommes là pour que l'équipe gagne.
02:14Ce qui est pris est pris et n'est pas à prendre, donc j'ai fait le maximum pour essayer de prendre du temps.
02:19J'ai pris donc peut-être 8 secondes.
02:22Je pense que c'est déjà pas si mal.
02:24Une partie du tour se joue aujourd'hui, oui.
02:27Mais c'est pas fini.
02:28On n'est pas rendu à Paris.
02:29Dites-moi franchement, de temps en temps, vous vous dites, je suis entré maintenant dans la légende du cyclisme.
02:35Non.
02:35Pour moi, je suis un courant cycliste, je fais quelque chose que j'aime.
02:38C'est pas sûr de tout le monde, il n'y a rien.
02:40C'est juste le nez cassé, deux poignées à la tête.
02:44Il me reste mes deux jambes, mes deux bras.
02:46Alors je pense que c'est le plus important.
02:48Voilà, ça c'est Bernard Hinault.
02:50Il y a le film des Montipiton, on coupe une jambe, une autre jambe, mais il se bat encore.
02:54Oui, c'est formidable qu'ils le disent.
02:56Je me suis simplement cassé le nez.
02:58Et il a quand même gagné le Tour de France malgré ça, avec l'aide de Greg Leman.
03:01Et il a rendu l'appareil à Greg Leman l'année suivante, parce qu'il était sous la menace en 1985,
03:08notamment de Stéphane Roche-Lirlandais, qui lui allait gagner deux ans plus tard, en 1987.
03:11Bon, là on est entre passionnés, mais continuons, parce que les auditeurs de Sud Radio se passionnent.
03:15Comment un coureur devient icône du Tour de France ?
03:18J'ai quelques noms, Virang, Vauclair, Pinault, Jalabert, Fignon, Poulidor, le plus iconique peut-être.
03:24C'est pas forcément gagné qui fait le champion, c'est quoi ?
03:27Non, ce sont des coups d'éclat, ce sont de longues échappées, ça peut être aussi parfois de la malchance.
03:31On dit que nous autres Français, nous avons bien les champions qui perdent plutôt que ceux qui gagnent.
03:36Alors c'est pas le cas évidemment pour Bernard Hinault, à la carrière magnifique, aux cinq victoires notamment dans le Tour de France.
03:42Mais pour d'autres, c'est ça. On oublie parfois qu'ils ont aussi beaucoup gagné.
03:45Raymond Poulidor a beaucoup gagné le Tour d'Espagne, le championnat de France, la flèche Wallonne, deux fois Paris-Nice.
03:51Mais sur le Tour de France, oui, c'est toujours le recommend des podiums d'ailleurs.
03:54Trois fois deuxième et cinq fois troisième, et surtout, jamais le maillot jaune.
03:58J'en reviens à une actualité plus récente.
04:01Son petit-fils Mathieu Van Der Poel, en 2021, est allé chercher pour son grand-père le maillot jaune que Poupou n'avait jamais pu porter.
04:07Et oui, en levant les bras et les yeux en direction du ciel.
04:12Raymond Poulidor nous disait d'ailleurs, mon petit-fils va le faire.
04:15C'était un moment fort.
04:17Les médias capitalisent en général sur l'image du champion.
04:19Est-ce qu'il faut donc être charismatique, c'est ça ?
04:23Oui, et puis souvent, il faut durer.
04:25C'est-à-dire qu'il faut que la carrière soit longue.
04:27Évidemment, Raymond Poulidor, premier tour en 62, dernier tour en 76, troisième en 62, troisième en 76.
04:36Et puis la carrière qui avait commencé un petit peu avant, qui a duré jusqu'en 77.
04:39Donc une carrière très très longue.
04:41Vous évoquiez Thomas Vauclair.
04:42Ce sont les deux épisodes de deux fois de dix jours avec le maillot jaune.
04:46Oui, avec un espace.
04:472004 tout jeune et puis 2011, sept ans après.
04:50Et là où vraiment, il nous a fait rêver Thomas, où on s'est dit, et si c'était possible ?
04:56Thibaut Pinault, c'est le rêve naturellement, notamment de 2019.
05:00Il est passé six prêts, mais la blessure.
05:02C'était incontestablement le plus fort en montagne dans les Pyrénées, jusqu'aux Pyrénées.
05:06Et puis cette blessure qui n'était, dit-on, pas une blessure de coureur cyclisme et de footballeur.
05:10Et il doit abandonner.
05:11Christian, je vous regarde avec des yeux, mais vous le savez, de passionné, de fan,
05:15parce que vous avez touché du doigt la seule chose qui me manque,
05:18c'est-à-dire que vous avez commenté le Tour de France dans son intégralité à la télévision.
05:25À la radio d'abord, puis à la télévision en effet ensuite.
05:27Oui, mais ça à la radio, moi je l'ai fait, quand je vous dis ça.
05:29Bon, toujours est-il que, j'aimerais que vous réécoutiez vos commentaires de 2001,
05:36c'est sur la deuxième chaîne, France 2 déjà, arrivée d'une étape pyrénéenne.
05:40Il salue la foule, des baisers à droite, des baisers à gauche, avec le public qui continue à l'encourager,
05:46il va franchir la ligne, il se signe, les bras levés, victoire d'étape ici à Luzardyden,
05:53dans la dernière étape des Pyrénées, pour ce Roberto Leysseka, parce que de Guernica, il se signe une deuxième fois.
05:59Bien mûr, Roberto Leysseka, avec le maillot et Ouzcaltel.
06:02Je me demandais si vous alliez me dire, mais quelle étape était-ce ?
06:06Et puis quand il s'est signé, Roberto Leysseka, qui avait une gueule christique,
06:11et sur la ligne, c'était quasiment le Christ en croix.
06:14Et puis c'était l'époque où les maillots oranges des basques de Ouzcaltel et Ouzcadi étaient absolument partout.
06:22Donc il y avait une marée orange impressionnante.
06:24Et c'était le coureur le plus emblématique de cette équipe-là qui avait gagné ce jour-là.
06:28Bon, vous aviez familiarisé des expressions comme Roussas, la menace, fameux coureur de la lampe près.
06:34Qu'est-ce qui est le plus fort ? Qu'est-ce qui vous a épanoui le plus ? Commenter ou diriger ?
06:38Ah ben c'est complètement différent.
06:40Le Tour de France a guidé ma vie professionnelle, puisque c'est le Tour de France qui m'a donné envie d'être journaliste.
06:46Donc en écoutant, il y a bien longtemps, il y a plus de 50 ans, le Tour à la radio notamment.
06:51A l'époque, il faut bien voir que la télé était en noir et blanc, la couleur était balbutiante, le poste de télé chez mes parents, c'était du noir et blanc.
06:58Il n'y avait que les 15 derniers kilomètres à la télé.
07:01Donc la journée était scandée par la radio, passant d'une radio à l'autre, au sommet d'école, écoutant tous les flashs.
07:07Et il y a un côté magique.
07:07Et il y a un côté magique, parce qu'on imagine, quand on entend les champions, c'est préféré, passer au sommet, on se dit, pourvu qu'ils ne tombent pas dans la descente.
07:16Et s'ils attaquaient, et s'ils revenaient.
07:18Donc on imagine un tas de choses, tout au long de la journée, tout au long des trois semaines.
07:22Et c'est ce qui m'a donné envie d'être journaliste, pour être témoin, pour raconter aux gens ce que je voyais, moi, de ma place privilégiée, à des gens qu'ils ne pouvaient pas voir.
07:30Donc c'était vraiment ça.
07:31Donc j'ai rêvé, en effet, de commenter le Tour, à la radio, à la télé.
07:34J'ai eu la chance de le faire.
07:36Et puis un jour, il y a une vingtaine d'années, Patrice Clerc, qui était à l'époque le patron d'Amorix Sport Organisation, et Jean-Marie Leblanc, mon prédécesseur à la tête du Tour, m'ont dit,
07:44« Et Christian, si tu venais, on souhaiterait que ce soit toi, après. »
07:47Quelle opportunité ! Vous avez une étoile magnifique au-dessus de votre tête.
07:51Enfin, plus le talent, Christian.
07:53Non, non, mais j'ai bien conscience d'être un invraisemblable privilégié, bien sûr que oui.
07:57Sans le moindre doute.
07:58L'immense responsabilité de l'organisateur vous place dans un stress permanent toute l'année, on est d'accord ?
08:04Alors oui, on n'est plus décontracté quand on est journaliste, ça c'est sûr et certain.
08:07Parce qu'en fait, ce qui change fondamentalement, c'est que lorsqu'on est journaliste, et c'est tout à fait logique, on ne regarde que les champions.
08:13Moi, sur la route, je regarde davantage le petit gamin qui lâche la main de son père sur le bord de la route, précisément.
08:18Donc il y a ce stress de l'accident.
08:21Le Tour, c'est 3500 kilomètres, c'est plus de trois semaines, et c'est 10 à 12 millions de personnes au bord des routes.
08:28Donc le Tour, c'est la plus grande compétition cycliste au monde.
08:31C'est une épreuve qui met en valeur notre patrimoine, nos monuments, nos petits villages, nos cathédrales, nos musées.
08:37C'est un événement qui fédère, mais c'est d'abord du sourire.
08:41Or ce sourire-là, si un enfant se fait renverser, ça n'a plus de sens.
08:43Si il y a un accident, c'est un peu trivial, mais c'est un peu pour votre pomme ou pas ?
08:49La différence fondamentale entre journaliste et directeur du Tour, pour moi, c'est qu'effectivement, il y a cet aspect accident qui peut survenir à tout moment,
08:59parce que le public est hyper sympa, mais ne fait pas attention souvent, en dépit des messages de sécurité qui passent à la radio, qui sont écrits dans la presse quotidienne régionale.
09:07Les gens savent qu'il faut faire se comporter de telle ou telle manière.
09:10Et puis dans l'instant et dans l'euphorie, ils oublient le plus souvent.
09:12Avec le fameux téléphone portable, c'est-à-dire que les gens viennent pour filmer, c'est terrible ça.
09:15Ce qui a changé beaucoup de choses, en effet, y compris d'ailleurs la longueur du bras, parce qu'autrefois, c'était l'appareil photo, il était devant soi.
09:20Ça pouvait aussi provoquer des accidents.
09:22Périmie, Alpe d'Huez.
09:24Oui, alors ça c'était déjà, bien sûr, tout à fait, où Armentière et Laurent Jalaber s'en souviennent encore plus que nous.
09:30Mais oui, on gagnait quand même 80 centimètres ou un mètre de chaque côté de la route, parce que le bras n'était pas tendu.
09:36Donc oui, il faut faire avec ça.
09:38Maintenant, oui, c'est du stress supplémentaire par rapport à l'époque où j'étais journaliste.
09:43Après, le temps passe tellement vite, je n'ai absolument pas conscience que c'est mon 19e tour comme directeur.
09:47Je ne me rends pas compte, je me trompe d'une décennie.
09:49Oui, je vous confirme, vous faites si jeune, Christian.
09:53Vous n'avez pas pris le vie.
09:55C'est gentil, mon seigneur.
09:57C'est trop, c'est trop.
09:58Bon, sur l'aspect sécurité, on remet une petite louche sur tous ces aménagements de la voie qui ne vous s'inflifient pas.
10:05Je me fais un peu le porte-parole de ceux qui roulent.
10:07Moi, je continue aussi le dimanche, mais c'est vrai, les rétrécissements, enfin bon, c'est n'importe quoi.
10:11C'est de plus en plus compliqué pour trouver des arrivées d'étape pour un sprint massif,
10:15parce qu'il nous faut vraiment une sorte de tube.
10:17Quand je dis un tube, c'est de voie qu'on se sente sur les derniers kilomètres.
10:20On n'y arrive pas si on tient compte des ronds-points, bien évidemment.
10:26Mais ça, on demande, quand une ville est candidate et qu'il y a potentiellement une arrivée au sprint,
10:30eh bien, on demande des aménagements naturellement.
10:32Mais de toute façon, ce ne sera jamais parfait.
10:33Ce n'est pas une piste où tout serait très large.
10:36Il faut faire avec, sachant que par ailleurs, les coureurs vont de plus en plus vite.
10:39Le matériel a fait d'énormes progrès.
10:41Et donc, on a en effet cet effet ciseau d'aménagements routiers de plus en plus nombreux
10:45et de coureurs qui vont de plus en plus vite.
10:46Je ne vous branche pas sur l'éternel débat.
10:49Ça va de plus en plus vite.
10:50De toute façon, il n'y a pas de réponse.
10:51L'histoire du dopage, ce n'est pas la question.
10:53Non, mais j'ai une réponse très, très simple de Gilles Méniand.
10:56Gilles Méniand, mon pilote, mon ange gardien, ancien très bon coureur,
11:01ancien double champion de France du Contre la montre.
11:02Eh bien, quand Gilles va rouler, quand il va s'amuser, quand il prend son vélo,
11:06il va aujourd'hui plus vite qu'il y a 25 ans lorsqu'il s'entraînait comme coureur professionnel.
11:09Avec son vélo.
11:10Avec le vélo d'aujourd'hui.
11:12C'est-à-dire que les progrès sont immenses.
11:13Et c'est d'abord une question de matériel.
11:16Mais ce n'est pas un plaisir de voir que ça roule plus vite.
11:19Non, parce que le vélo est un sport de valeur relative.
11:21Donc, ce que ça roule à 40 à l'heure, 42 à l'heure, 44 à l'heure,
11:24ce n'est pas ça qui fait qu'il y a un attrait ou pas.
11:26C'est la valeur relative par rapport aux autres champions.
11:29Le fameux Puy-de-Dôme du 12 juillet 1964, Anxil Poulidor,
11:31à quelle vitesse roulait-il ?
11:32Ça n'a aucune importance.
11:33Quand Thibaut Pinot, que vous évoquiez,
11:35distance Egan Bernal dans les Pyrénées, en 2019,
11:40quelle que soit sa vitesse d'ascension,
11:42je ne sais pas combien c'était, 24 à l'heure, 23 à l'heure, 25 à l'heure,
11:44ça ne change rien.
11:45Ce qui est beau, c'est l'effort.
11:46Une dernière question sur l'aspect sécuritaire.
11:48En cette période de crise géopolitique,
11:50la sécurité est plus que jamais un gros dossier.
11:53Il y a une équipe dont le sponsor est Israël.
11:56On vous met un petit peu la pression,
11:57on suit un petit peu,
11:58parce qu'on l'a vu sur le tour d'Italie,
12:00sur le tour d'Espagne,
12:01il y a de plus en plus de drapeaux politisés et tout ça.
12:03Écoutez, sur le tour de France depuis 2016,
12:05nous avons le GIGN.
12:07Donc une équipe du GIGN est sur le tour de France chaque année depuis 2016
12:09et elle sera là bien évidemment cette année.
12:11Elle est là bien évidemment cette année.
12:12Les vraies voix du tour de France.
12:15Dans un instant, nous nous retrouvons,
12:16je vous l'ai dit en fin d'émission,
12:17Bernard Hinault pour fêter sa 40e.
12:19Pascal Chanteur nous expliquera le quotidien des coureurs français,
12:23puisqu'il est le président de leur syndicat.
12:24Et nous avons le grand plaisir de recevoir Christian Prud'homme,
12:27le directeur du tour de France.
12:29Christian Prud'homme qui est avec nous et qui revient dans un instant.
12:32Les vraies voix du tour de France,
12:33avec trois invités prestigieux à suivre Bernard Hinault,
12:37quintuple vainqueur de l'épreuve et dernier vainqueur français de la Grande Bouque.
12:40C'était en 1985.
12:42Notre consultant Pascal Chanteur,
12:43le président du syndicat des coureurs français,
12:45nous racontera le quotidien de nos champions.
12:47Et puis Christian Prud'homme, le directeur du tour de France,
12:50nous livre sa vision de l'épreuve qu'il dirige depuis 2007.
12:55Christian, le tour de France devient-il de plus en plus difficile et compliqué à organiser ?
13:01Vous nous l'avez dit un petit peu avant avec les questions de sécurité.
13:04J'aimerais qu'on parle maintenant de l'aspect pression médiatique.
13:10En fait, il y a aujourd'hui dans le cyclisme international
13:14beaucoup d'équipes, beaucoup d'investissements.
13:16Bon, ça ne doit pas être facile à gérer quand on est le patron du tour de France.
13:19Non, alors déjà, moi, je pense aux collectivités.
13:24Je pense d'abord aux collectivités.
13:25C'est-à-dire qu'il y a 20 ans, quand le tour de France signait,
13:27c'était le tour de France à Maurice M'Organisation et une collectivité.
13:31Aujourd'hui, prenons l'exemple du Grand Départ,
13:33qui nous concerne directement.
13:34C'est la région de France, c'est le département du Nord,
13:37c'est la métropole européenne de Lille.
13:38Et puis ensuite, il y a chacune des villes.
13:39Donc ça, ça veut dire beaucoup plus d'un genre rencontré.
13:41Bien évidemment, beaucoup plus de réunions avant,
13:43que tout le monde soit d'accord, etc.
13:44C'est démultiplié.
13:47Ensuite, bien sûr que le tour est la plus grande course cycliste au monde.
13:50C'est ce qui fait que les partenaires d'équipe viennent.
13:52Ils viennent parce qu'il y a le tour.
13:54Le tour de France est retransmis dans 190 pays dans le monde.
13:57Il y a une centaine de pays qui reprennent en direct les images du tour de France.
14:01Les images magnifiques de la course et de la France,
14:03elles sont vues dans le monde entier.
14:05Donc bien évidemment que ça fait venir du monde,
14:07ce qui est très bien d'ailleurs en soi.
14:0922 équipes présentes ?
14:1123 équipes présentes.
14:1223 maintenant ?
14:13Une de plus ?
14:13Oui, une de plus.
14:14C'est le nouveau règlement.
14:15Et on a poussé pour à la fois les représentants des équipes,
14:19les représentants des cours et nous aussi.
14:21Et donc, il y a 23 équipes au départ du tour.
14:23Et il y aura 23 équipes au départ des trois grands tours.
14:25Italie, France, Espagne, à partir de cette année.
14:29Oui.
14:29Ce qui fait que les sponsors viennent s'il y a le tour de France
14:34et tout le monde vous met un petit coup de pression.
14:36C'est-à-dire, vous avez parlé des collectivités locales,
14:38tout le monde veut en aide, donc on vient vous voir.
14:40Les équipes, tout le monde vient vous voir.
14:42Les médias, tout le monde veut les droits.
14:44En fait, tout le monde saute sur vous.
14:46Alors nous avons 300 candidatures pour être étable du tour de France.
14:49250 en France, une cinquantaine à l'étranger.
14:51Ça ne bouge pas dans ces 250 candidatures.
14:54Il y a beaucoup de candidatures de départements.
14:56Je prends l'exemple des Hauts-de-Pyrénées,
14:58où nous allons tous les ans.
14:59Ça ne veut pas dire qu'il y a une candidature.
15:00Ça veut dire qu'on peut arriver à Péragude, à Loudanville,
15:03comme cette année, ou à Otakam,
15:04mais aussi à Luzardiden, au Tourmalet, à La Mongie,
15:07à partir de Tarbes, à partir de Lannes-Mesan, etc.
15:09À partir de Castelnau-Maniouac,
15:12le village du capitaine du 15 de France, Antoine Dupont, par exemple.
15:16Mais ça, c'est plutôt très très bien.
15:17C'est une chance formidable.
15:19Là, vous répartissez sur plusieurs années.
15:21Alors en fait, quand on trace un parcours du tour de France,
15:24le plus important, c'est naturellement l'aspect sportif,
15:26mais ça n'est pas la seule chose qui compte.
15:28Il y a l'aspect esthétique, la prise de vue dominante,
15:30c'est le salle de l'hélicoptère.
15:31Donc bien évidemment qu'on va plutôt privilégier des choses qui sont jolies,
15:35le bord de mer, la haute montagne, etc.
15:37Et puis, il y a évidemment aussi tout ce travail qui est fait
15:41avec les agriculteurs, par exemple,
15:43puisqu'il y a la beauté de la France,
15:45mais il y a aussi nos champs qui sont décorés,
15:48aux couleurs du tour, avec des frais, etc.
15:50Oui, à chaque fois, tout le monde y va de son petit spectacle.
15:52Voilà, il y a des images qui peuvent être vues là aussi,
15:54partout dans le monde.
15:55Donc oui, le tour, il est magique, le tour de France.
15:58Moi, je suis toujours impressionné par ce qu'est le tour de France.
16:00En ce qui concerne le bord de mer, c'était chouette,
16:02les filles du...
16:03Oui, je sais que vous êtes un mélomane.
16:06Les filles du bord de mer, oui, bien sûr.
16:08Voilà, c'est cadeau.
16:10Les droits télé, parce qu'en général,
16:11dès qu'on parle de foot, de rugby,
16:13on se dit, mais les grandes chaînes se battent
16:16pour avoir les droits du tour de France ?
16:17Oui, bien évidemment, nous sommes liés à France Télévisions
16:19jusqu'en 2030, nous sommes liés avec l'Union Européenne
16:21jusqu'en 2032.
16:24La philosophie de la famille Amaury,
16:26elle est merveilleuse.
16:28C'est d'être sur des chaînes qui sont gratuites,
16:30qui sont généralistes,
16:31et souvent de services publics.
16:32Amaury, donc, votre actionnaire principal, on le rappelle.
16:35Oui, bien sûr.
16:36Parce que souvent, les auditeurs, les spectateurs,
16:39les gens qu'on peut rencontrer,
16:40nous disent, mais est-ce que le tour de France
16:42sera toujours gratuit à la télévision ?
16:44Parce qu'il faut payer pour tout.
16:45Et la réponse est oui.
16:46D'abord, parce qu'il y a une protection
16:47pour chaque étape du tour de France.
16:49Le tour de France, dans sa version canal historique,
16:51et le tour de France féminin,
16:53qui est magnifique,
16:54et que nous avons remis au goût du jour
16:55avec Marion Rousse, il y a quelques années.
16:57Donc ça, c'est un élément évidemment très important.
17:00Et puis aussi, ce que souhaite la famille Amaury,
17:02c'est-à-dire qu'on puisse toucher,
17:03je le disais, il y a un instant, un maximum de gens.
17:05Et donc ça, partout dans le monde, évidemment.
17:08Et on privilégie toujours des contrats à longue durée,
17:10mais c'est vrai aussi avec nos partenaires.
17:12Je pense à LCL, bien évidemment.
17:14Partenaire du tour de France,
17:15partenaire du maillot jaune,
17:16partenaire du tour depuis 1981,
17:18partenaire du maillot jaune depuis 1986.
17:20Le mal au vert, le maillot blanc à poire rouge,
17:22le maillot blanc, etc.
17:23Bon, chaque année, le président de la République
17:25s'invite dans votre voiture.
17:27Extrait du passage d'Emmanuel Macron dans les Pyrénées.
17:30Alors là, écoutez, à chaque fois,
17:31les chaînes infos sont à l'affût.
17:32Merci, bonhomme.
17:33Super.
17:34C'est rien.
17:35Alors toi, tu es bêtue où ?
17:37Bagnère de Bigger.
17:38Toi, c'est bannière.
17:38Tu as été en quelle classe ?
17:39En sud.
17:42On vous rappelle aussi que pendant
17:43que le chef de l'État attend la voiture rouge
17:46de Christian Prud'homme,
17:47le peloton, lui, roule
17:48en direction de Sainte-Marie de Compans.
17:50Voilà.
17:50Alors, bon, ça, ça fait partie des moments.
17:52C'est-à-dire que le président de la République
17:55va à la rencontre.
17:56Et puis, vous arrivez.
17:57Et vous êtes même plus important
17:59que le président de la République.
18:00On l'entend.
18:01Non, ce qu'on a oublié,
18:02alors c'est vrai que ça va faire bientôt 20 ans,
18:04mais c'est que c'est Nicolas Sarkozy,
18:06le premier, qui a instauré cette tradition
18:09de venir et de passer une heure,
18:12une heure et demie, deux heures,
18:13de faire 30, 40, 50 kilomètres en voiture
18:15avec le directeur du Tour que je suis.
18:17Lui, un vrai fan de vélo, qui pratique, etc.
18:19Oui, mais Nicolas Sarkozy,
18:21comme François Hollande,
18:22comme Emmanuel Macron,
18:23sont tous venus avant d'être président.
18:25Aucun n'a découvert le Tour de France
18:27en étant président.
18:27Non, ils savent tous les trois très bien
18:29ce que représente le Tour.
18:31Certains étant plus sportifs,
18:32d'autres étant plus au contact des gens, etc.
18:34Mais ils sont tous venus avant.
18:36Ils n'ont pas découvert le Tour
18:37en étant président de la République.
18:38C'est évidemment une vraie fierté.
18:39D'ailleurs, j'entends nos amis italiens
18:40nous dire régulièrement
18:41« Ah mais vous, chez vous,
18:43le président de la République
18:43se déplace sur le Tour de France. »
18:45Et ce n'est pas le cas chez nous.
18:46C'est quelque chose, évidemment,
18:46de très fort.
18:47Il s'y dit des choses importantes
18:49dans la voiture rouge à vos côtés.
18:51Alors, vous n'allez pas nous le dire,
18:52évidemment, Christian,
18:53mais vous avez un souvenir marquant,
18:55par exemple.
18:56Alors, j'ai un souvenir marquant
18:57mais qui ne concerne pas
18:58un président d'exercice
19:00mais l'actuel président.
19:01C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron,
19:02lorsqu'il était ministre de l'économie,
19:04l'étape qui se terminait à Luchon
19:06avec le col de paie ressourde,
19:07avec Chris Froome et Quintana
19:09côte à côte au sommet
19:10et Froome à la surprise générale
19:12qui attaque dans la descente
19:12et qui va gagner.
19:13Et au pied du podium,
19:14Emmanuel Macron me dit
19:15« Moi aussi, je vais faire mon échappé.
19:16Ça, c'est l'été 2016
19:17et il est candidat
19:18et donc élu président
19:19neuf mois plus tard. »
19:21Et vous êtes dans la confidence
19:22d'une certaine manière.
19:23Oui, au pied du podium,
19:24oui, il n'y avait personne à côté.
19:26Enfin, il y avait beaucoup de monde à côté
19:27mais il n'entendait rien.
19:28Est-ce que vous en profitez
19:29pour aborder des choses importantes ?
19:31Est-ce qu'à ce moment-là,
19:33avec le président de la République,
19:34vous dites « Vous voyez,
19:35les équipes françaises,
19:37fiscalement, c'est dur. »
19:38Non, c'est très compliqué d'abord
19:39parce qu'il reste la conduite
19:41de la course.
19:42Même si naturellement,
19:43Thierry Gouvenoux,
19:43notre patron des compétitions,
19:45Pierre-Yves Thouan,
19:45mon adjoint, sont là.
19:46Mais il y a quand même
19:47un suivi de course à faire
19:47puisque nous, nous sommes derrière
19:48les échappés.
19:49Donc, le président de la République
19:51est là mais on ne peut pas faire
19:52comme s'il n'y avait pas de course
19:53puisqu'il est là pour la course.
19:54Donc non, des choses peuvent être évoquées
19:56mais ensuite,
19:57puisque assez régulièrement,
19:58on se voit après l'étape.
20:00Et c'est après l'étape
20:01qu'il se dit plus de choses ?
20:03Oui, parce que dans l'étape,
20:06d'abord, il y a beaucoup,
20:06beaucoup de monde,
20:07bien évidemment,
20:08les gens qui regardent, etc.
20:09Et puis il y a la conduite
20:09de la course en avance.
20:11Ce qu'on va se dire dans la voiture,
20:12c'est qui est en tête ?
20:12Est-ce que ça n'a rien ?
20:13Ça n'a rien pas ?
20:14Après, vous évoquez des choses
20:17un peu plus sérieuses,
20:17un peu plus importantes.
20:18Oui, on peut évoquer
20:19des bons moments, tout simplement.
20:22Alors, bon, je vous connais bien,
20:24vous êtes un passionné,
20:25vous devez certainement
20:26délivrer quelques messages
20:28mais comme vous êtes très diplomate,
20:30finalement, vous n'allez pas nous le dire.
20:31Vous êtes aussi évidemment
20:32un brillant orateur
20:33et c'était le cas d'ailleurs
20:34de votre prédécesseur,
20:35Jean-Marie Leblanc.
20:36La dimension de communicant
20:38à votre rôle,
20:41elle est primordiale pour le travail ?
20:42Elle est capitale.
20:43Je pense que c'est impossible
20:44de remplir ce rôle-là
20:45si on n'a pas l'habitude des médias.
20:48Le journalisme, c'est ma vie,
20:49c'est la seule chose
20:50que je sache faire.
20:52Les gens ne se rendent pas compte
20:53mais je donne des interviews
20:53tous les jours.
20:55Tous les jours.
20:57D'ailleurs, en ce moment même.
20:57Toute l'année.
20:58Oui, en ce moment même
20:59mais tout le temps.
21:00Hors du tour.
21:01En septembre, en décembre,
21:02en février, en permanence.
21:04Évidemment, encore plus
21:05au mois de juin,
21:07les semaines qui précèdent
21:07le Tour de France
21:08parce qu'on a tout un tas
21:10de demandes.
21:11Mais oui, la partie représentation,
21:13qu'il s'agisse des interviews
21:15avec des médias français ou étrangers
21:17ou qu'il s'agisse des rendez-vous
21:18avec les élus,
21:19elle est considérable.
21:21En fait, avant le tour,
21:22je vais sur deux tiers
21:23des villes étables du tour qui suit.
21:25C'est-à-dire qu'entre l'annonce
21:26du parcours du Tour de France
21:27à la fin du mois d'octobre
21:28et le mois de fin juin
21:30ou début juillet,
21:30en l'occurrence le 5 juillet
21:31cette année, avant-hier,
21:33eh bien là,
21:33j'ai vu pendant ces six ou sept mois
21:36les deux tiers.
21:37Je suis allé au moins une fois
21:38dans les deux tiers
21:39des villes étables du tour.
21:40– Avec autant de gueuletons
21:41à chaque fois.
21:41– Avec des rendez-vous
21:42avec les élus,
21:43avec souvent des rencontres,
21:44évidemment,
21:44avec la presse quotidienne régionale.
21:47Voilà, en permanence.
21:48Face au lecteur que j'adore,
21:50par exemple,
21:50rencontrer les gens directement.
21:52Oui, on a beaucoup,
21:52beaucoup de rendez-vous.
21:53– Et parfois,
21:54vous prenez position
21:55et on pourrait facilement
21:56vous deviner
21:57un destin politique,
21:58Christian Prudhomme.
21:59Écoutez cet extrait
21:59à Grenoble
22:00au côté du maire écologiste,
22:02Éric Piolle.
22:02– Le Tour de France,
22:03c'est une épreuve
22:04qui fédère,
22:05qui rassemble.
22:06Ne cassez pas ce qui rassemble.
22:08Il y a tant de communautés,
22:09de communautaristes,
22:10de gens qui se séparent.
22:11Le Tour,
22:12c'est tellement plus
22:13que la plus grande épreuve
22:14cycliste du monde.
22:15Le Tour,
22:15c'est notre pays.
22:17Je parlais de la Marseillaise,
22:18de Jérôme.
22:20Le Tour de France,
22:20gagné par Bernard Thévenet,
22:22c'est une fierté.
22:24Quand on va dans les fonds de vallées,
22:25on sera samedi en Haute-Saône
22:26à la Plange et Belfi.
22:2935% de chômeurs
22:30en fonds de vallées,
22:30et des gens qui baissaient la tête
22:32et qui la relèvent.
22:33Ils font le contraire
22:34du champion cycliste.
22:35Baisse la tête,
22:35t'auras rien d'un coureur.
22:36Grâce au Tour,
22:37ils relèvent la tête
22:38parce qu'ils voient leur village
22:39plancher les mines
22:40dans la Haute-Saône.
22:41Ils voient leur village
22:42qui est montré dans le monde
22:43en ce qu'est.
22:43Et ils sont fiers.
22:44Et je suis sûr
22:45que dans ce magnifique
22:46département de l'Isère,
22:47je suis sûr qu'à Grenoble,
22:48dans la métro et dans la ville,
22:49les gens sont fiers.
22:51Et ils le sont plus encore
22:52dans nos territoires ruraux.
22:53Mais ce qui nous rassemble,
22:54ce qui nous unit,
22:55c'est juste du mon sens.
22:58Christian,
22:58j'ai pris un...
23:00J'étais allé un peu fort
23:01sur le taux de chômage
23:01en fond de vallée.
23:03C'était plutôt du 20%.
23:04Alors,
23:04j'ai pris volontairement
23:05cet extrait
23:06et je l'ai pris volontairement long
23:07parce qu'il dit
23:08beaucoup de choses
23:09de vous.
23:10Vous avez 65 ans.
23:12Destin politique ou pas ?
23:1364.
23:14Ouais.
23:14Ce sera pour la fin de l'année.
23:15Oh Frédéric,
23:16je vais passer au tutoiement.
23:18Vous me direz
23:19comment me tuer ?
23:20L'intervention n'était pas
23:21du tout prévue.
23:22Ah oui,
23:23impévisation, d'accord.
23:24Non,
23:24c'est parce que
23:24en fait,
23:25les élus précédents
23:26ont utilisé le tour
23:28comme une tribune politique.
23:30Donc moi,
23:30j'arrivais en dernier
23:30et donc voilà,
23:32j'ai dit ce que j'avais dit,
23:33je ne retire rien.
23:34C'était devant Éric Piolle
23:35mais c'était après
23:36des propos du maire de Lyon
23:38Grégory Doucet
23:38sachant que Grégory Doucet,
23:40je l'ai rencontré depuis,
23:41que la ville de Lyon
23:43souhaiterait avoir
23:44une étape du tour de France Femmes
23:45et que voilà,
23:46tout est apaisé.
23:47Mais oui,
23:47c'était un des secondes
23:48tout à fait particulières.
23:49Un rôle important
23:50de politique là.
23:51Oui,
23:51mais si dire
23:53ne cassons pas
23:56ce qui nous rassemble
23:56les politiques,
23:57alors oui,
23:57je l'assume complètement.
23:58C'est juste une évidence
23:59dans un monde au-delà de la France
24:01qui se désagrègent,
24:02qui se séparent
24:02avec des atomes
24:03qui partent dans tous les sens.
24:04Oui,
24:04défendre ceux qui nous rassemblent,
24:06ça me paraît capital.
24:06Ce n'est même pas un message politique.
24:09C'est juste un message de bon sens.
24:10Christian Prudhomme,
24:11les propos sont forts.
24:13Oui.
24:14Encore une fois,
24:15j'ai choisi cet extrait assez long
24:16parce que vous allez chercher
24:18dans très large.
24:19Je suis d'ailleurs frappé
24:20par la force de conviction
24:22que j'y ai mis,
24:23qui est bien réelle.
24:25Je n'en avais pas conscience
24:25quand je l'ai dit précisément
24:26parce que ça n'était pas prévu.
24:28Mais j'ai dit ce que je ressentais,
24:29oui.
24:30Je ne suis pas très fort
24:31dans les éléments de langage.
24:33J'aime bien dire ce que je ressens.
24:34Mais si, bien sûr,
24:35toi aussi, tu le sais très bien.
24:37Non, mais tout ça pour dire
24:39que Christian,
24:40vous incarnez magnifiquement bien
24:42ce rôle de directeur
24:43du Tour de France
24:44et que ce rôle-là
24:45est éminemment politique,
24:47qu'on le veuille ou pas.
24:47Et vous vous êtes
24:49plié à tout ce que cela impose.
24:54Quand Jean-Marie Leblanc,
24:57Patrice Clé, encore une fois,
24:58m'ont demandé de venir les rejoindre,
25:00je n'étais pas spécialement rassuré
25:02parce que je ne connaissais pas
25:03du tout le monde politique.
25:05En fait, on tape sur les élus,
25:07ils sont vilipendés,
25:08mais 95% des élus de terrain
25:09sont des gens formidables
25:10qui donnent dans un monde
25:11qui ne donne plus
25:12parce qu'il faut quand même
25:12flinguer tous ces week-ends.
25:14Il n'y a pas de récup,
25:15ils ont fait la semaine,
25:16ils vont se faire engueuler
25:16parce qu'on les accuse
25:17d'avoir retouché de l'argent
25:18de je ne sais quoi,
25:19même si ça ne rembourse
25:20même pas leur essence.
25:21Donc, il faut en vouloir
25:22quand on voit le nombre de maires
25:23qui démissionnent,
25:24qui abandonnent
25:24parce que simplement,
25:25ce n'est pas possible.
25:26La charge...
25:26Moi, je vais faire de la politique.
25:28Alors, 9 personnes sur 10
25:29me disent merci,
25:35c'est paradoxal quand même
25:36parce que c'est bien ça,
25:36c'est bien ça la réalité
25:37de leur vie et de la mienne.
25:39J'ai eu une chance immense,
25:40je le confirme.
25:41Merci beaucoup Christian Prud'homme.
25:42Excellent tour de France à vous.
25:44Merci Frédéric.
25:45Je rappelle,
25:45nous suivons quotidiennement
25:46l'épreuve sur Sud Radio
25:48et notamment à l'arrivée
25:48dans les Vraies Voix
25:49avec les commentaires
25:50de Vincent Barthaud,
25:51vainqueur de l'étape de Marseille
25:52le 14 juillet 1989.
25:54C'était magnifique
25:55pour le bicentenaire
25:56de la Révolution française.
25:57Ça ne s'invente pas.
25:58À suivre,
25:59Pascal Chanteur,
26:00le président du syndicat des coureurs
26:01est aussi notre consultant
26:02et puis pour fêter
26:03le 40e anniversaire
26:04de sa victoire
26:05qui est aussi
26:05la dernière victoire française
26:07sur le Tour de France,
26:07Bernard Hinault.
26:08Merci Christian Prud'homme.
26:09On se retrouve dans un instant.
26:10Les Vraies Voix du Tour de France
26:12après cette interview
26:13de Christian Prud'homme,
26:15nous continuons
26:16avec les grands personnages
26:17du Tour.
26:18Dans un instant,
26:19je vous l'ai déjà dit,
26:20nous serons avec Bernard Hinault
26:21qui 40 ans après
26:23nous parlera
26:23de ce Tour de France,
26:2540 ans après sa victoire
26:27qui constitue
26:27donc la dernière victoire française
26:29sur le Tour de France.
26:30Mais pour l'instant,
26:30c'est Pascal Chanteur.
26:32Alors évidemment,
26:33consultant sur Sud Radio,
26:34ancien coureur du Tour de France,
26:36brillant coureur,
26:37Pascal Chanteur
26:38et puis surtout aujourd'hui
26:39président du syndicat
26:41des coureurs français
26:42du cyclisme.
26:44Le nom du syndicat,
26:45on le rappelle ?
26:45L'UNCP,
26:47Union Nationale
26:47des Coureurs Cyclistes
26:48Professionnels Français.
26:49Vous avez du boulot
26:50parce que ce n'est pas
26:51un métier facile.
26:52Déjà pour un cycliste français,
26:54Pascal Chanteur,
26:55ne pas faire le Tour de France,
26:56est-ce que ça a des conséquences
26:58sur sa carrière
26:59à ce cycliste ?
27:00Beaucoup moins maintenant
27:02avec l'arrivée du World Tour.
27:05Les coureurs français
27:06n'ont plus cette obligation
27:08de pouvoir participer
27:11au Tour de France
27:12afin de pouvoir négocier
27:13leur contrat
27:14à la fin de l'année.
27:15Rappelons ce qu'est le World Tour.
27:16C'est une...
27:17Un calendrier international.
27:20Voilà.
27:20Une succession
27:21d'épreuves majeures.
27:23Exactement.
27:23Toutes les grandes courses
27:24font partie du World Tour.
27:26Le Tour d'Italie,
27:26le Tour d'Espagne,
27:27les grandes classiques
27:28du début de saison.
27:29Paris-Rouben,
27:31donc ça veut dire
27:31que pour un coureur français,
27:33évidemment,
27:34ça reste préférable
27:35de faire le Tour de France.
27:36C'est quelque chose
27:37qui,
27:38au niveau sentimental,
27:40est quelque chose
27:41de très important pour eux
27:42parce qu'ils évoluent
27:43au sein de leur pays
27:44et le Tour de France
27:46reste quand même
27:47l'épreuve majeure
27:48du calendrier international.
27:50On parlait du World Tour.
27:51Pour eux,
27:52ce qui est important,
27:53c'est de gagner
27:54des courses du World Tour
27:55pour optimiser
27:56leur carrière,
27:57leur salaire.
27:58Alors,
27:59oui,
27:59bien sûr,
27:59les courses du World Tour
28:00sont plébiscitées
28:02par les coureurs
28:02pour la bonne et simple raison.
28:03C'est ce qui permet
28:04de leur faire
28:05leur valeur marchande
28:06et surtout pour leurs équipes
28:08d'obtenir des points
28:09pour pouvoir continuer
28:10à officier
28:12au sein du World Tour.
28:13C'est un petit peu
28:14un système de montée
28:15et de descente
28:15comme la championnade
28:16de la championnade de France
28:18de football.
28:19Donc,
28:20c'est important
28:20pour des équipes
28:21qui sont à la recherche
28:22de points.
28:22Il y en a d'autres
28:23qui n'ont pas ce problème-là.
28:25On peut citer UAE
28:27qui sont premiers
28:28au classement mondial.
28:29L'équipe de Taday Pogacar,
28:30notamment.
28:30Mais par contre,
28:31celles qui sont
28:32dans les 17, 16, 17,
28:3318e équipes,
28:34là,
28:34c'est très difficile
28:35et ils sont à la chasse au point.
28:37Oui,
28:37parce qu'en fait,
28:38quand le coureur
28:38est dans une équipe World Tour,
28:40il fait les courses World Tour.
28:41S'il n'est pas dans une équipe
28:42World Tour,
28:43mais par exemple,
28:43en dessous Pro Tour,
28:44il faut se faire inviter.
28:45Ce n'est pas simple.
28:46Donc,
28:46en fait,
28:47plus vous êtes fort,
28:48plus vous intégrez
28:49des grosses structures.
28:50C'est ça l'idée.
28:51Exactement.
28:52C'est tout à fait ça.
28:54Et les équipes
28:55de la seconde division,
28:56donc des Pro Team,
28:58n'ont qu'une envie,
29:00c'est de pouvoir accéder
29:00au World Tour.
29:01Donc,
29:01il y a un système
29:02de vastes communicants
29:04qui se font
29:04et je ne vous cache pas
29:06que l'équipe
29:07qui est dans le World Tour
29:08et qui doit redescendre,
29:10c'est un véritable drame.
29:11C'est ça,
29:12ça,
29:12parce que,
29:13le cyclisme
29:13est un sport individuel
29:15éminemment collectif
29:16et il est demandé
29:17à des coureurs,
29:18par exemple,
29:18de se sacrifier
29:19pour d'autres.
29:20Donc,
29:20comme ils ne marquent
29:21pas de points
29:21au World Tour,
29:22est-ce qu'ils ont
29:23la même valeur marchande ?
29:24C'est un peu piégeux
29:24comme système.
29:25Alors,
29:26au niveau des coureurs,
29:26beaucoup moins.
29:27Là aussi,
29:28le travail d'équipier
29:29est beaucoup plus valorisé
29:30que à notre époque.
29:33Même,
29:34vous parliez de Bernard Hinault,
29:36à l'époque de Bernard Hinault,
29:37c'était quelque chose
29:38de fondamental
29:38où les leaders
29:39avaient un grand respect
29:42pour leurs équipiers
29:43et ils mettaient tout en œuvre
29:44pour les accompagner
29:45dans la recherche
29:46de leurs contrats.
29:46Lors de ma période,
29:48c'était beaucoup moins flagrant.
29:50Donc,
29:50au milieu des années 90
29:52et 2000.
29:53Exactement.
29:54Et aujourd'hui,
29:54c'est revenu
29:55au goût du jour
29:56où les équipiers
29:57sont vraiment primordiaux
29:58parce que ça roule
29:59tellement vite.
30:00Il y a beaucoup de travail
30:00à effectuer pendant l'épreuve.
30:02C'est un travail de l'ombre
30:03mais c'est un travail fondamental
30:05parce que...
30:06Donc,
30:06ils sont valorisés
30:07aux yeux des embaucheurs
30:09des staffs
30:10en fonction du travail
30:11qu'ils ont fait
30:11et pas forcément
30:12des points qu'ils rapportent
30:13avec les places
30:14dans les courses.
30:14Exactement.
30:15Les leaders savent exactement
30:17qu'est-ce que leur apportent
30:18leurs équipiers
30:19et le staff technique,
30:21la direction sportive
30:22se rendent bien compte
30:22du travail mené.
30:24Est-ce qu'un cycliste professionnel
30:25gagne bien sa vie ?
30:26Alors,
30:26avec vous,
30:26bien sûr,
30:27on s'intéresse aux coureurs français.
30:28Vous êtes,
30:28je le rappelle,
30:29le président du syndicat
30:30des coureurs français.
30:32Alors,
30:33quand je dis
30:33combien on gagne,
30:35on est toujours un petit peu gêné
30:36de révéler les salaires
30:38mais la fourchette,
30:39disons.
30:39Non,
30:39mais aujourd'hui,
30:40dans le World Tour,
30:41aujourd'hui,
30:42vous avez plus de 70 coureurs
30:43au niveau international
30:45qui gagnent plus du million d'euros.
30:47Par an.
30:47Par an.
30:48Donc ça,
30:48c'est quelque chose
30:49d'intéressant.
30:49Je le dis parce qu'il y a
30:49des footballeurs
30:50qui nous écoutent.
30:52On est loin
30:53de ces stats.
30:56Aujourd'hui,
30:57un coureur professionnel
30:59World Tour,
31:00il y a un contrat minimum
31:02que personne n'a,
31:04ils sont tous au-dessus
31:06du contrat minimum
31:07et le contrat minimum,
31:08c'est 4800 euros
31:09par mois.
31:10D'accord.
31:11Donc,
31:11aujourd'hui,
31:12on évalue,
31:14on évalue
31:14pour un coureur
31:16World Tour
31:17à 60 000 euros
31:18et là,
31:19je parle par an,
31:21au-dessus de 60 000 euros
31:22par an.
31:23Et le salaire moyen,
31:24aujourd'hui,
31:25c'est entre,
31:26c'est pas entre,
31:28c'est 8 200 euros.
31:30Alors que ça reste
31:31très, très, très mineur
31:32parce qu'on dit
31:338 200 euros,
31:34c'est beaucoup,
31:35mais ça concerne
31:35pour une carrière
31:36d'un sportif professionnel
31:384-5 ans
31:39dans sa vie de sportif.
31:42Et il y a
31:42les coureurs professionnels
31:43qui sont,
31:44non pas dans les équipes
31:45World Tour
31:45ni en dessous,
31:46c'est-à-dire Pro Team,
31:47mais Continental,
31:49c'est la troisième division.
31:50La Continental professionnelle,
31:52ça n'existe qu'en France.
31:54Le syndicat a tenu
31:55à ce que tous les coureurs,
31:57même qu'ils soient
31:58en troisième division,
31:59est un contrat de travail
32:00en bonne et due forme
32:01avec un salaire minimum.
32:03Et en l'occurrence,
32:04en France,
32:04nous sommes le seul pays
32:05à avoir des contrats de travail
32:06pour ces coureurs
32:07continentaux professionnels.
32:08Le salaire minimum,
32:09c'est ?
32:09Le salaire minimum,
32:10c'est 20% au-dessus du SMIC.
32:13Beaucoup de Français
32:14se sont exilés
32:15dans des équipes étrangères.
32:16Alors bon,
32:16les célèbres Bardet à la Philippe,
32:18si Bardet vient de mettre
32:19un terme à sa carrière,
32:21les très grands espoirs,
32:22Martinez,
32:22Laurent,
32:23Champoussin,
32:24Zinglet,
32:24Magnet,
32:25pourquoi ?
32:27Là, il faudrait demander
32:28à notre législateur.
32:29On a un véritable problème
32:30au niveau
32:31de la concurrence internationale
32:33pour la bonne et simple raison
32:35qu'à l'international,
32:36beaucoup d'entre eux,
32:37et là je parle des athlètes,
32:39sont avec des contrats d'indépendants.
32:41Nous, en France,
32:41c'est totalement interdit.
32:43Nous avons uniquement
32:44des salariés
32:44et vous connaissez comme moi
32:46la situation
32:47et la fiscalité
32:48et vous connaissez comme moi
32:49la situation en France
32:51à l'heure où on se parle.
32:54C'est extrêmement délicat
32:55et les charges sont exorbitantes
32:57parce qu'il faut le dire
32:58et nous n'avons aucune concurrence.
33:01Nous ne sommes pas du tout
33:02concurrentiels au niveau mondial
33:04et ça,
33:05c'est un véritable problème.
33:06On fait un gros travail
33:07sur la formation,
33:08le recrutement,
33:09l'éclosion de notre jeunesse
33:10et notre jeunesse
33:11s'en va à l'extérieur
33:12et on perd tout.
33:14Et c'est là que notre législateur...
33:14Comme au foot,
33:15comme au volleyball,
33:16comme au basket,
33:16etc.
33:17Et c'est là que notre législateur
33:18devrait travailler.
33:19C'est qu'à un moment donné,
33:21au lieu de tout perdre,
33:22travaillons pour essayer
33:23d'au moins préserver
33:24un certain nombre de choses.
33:25Parce qu'un Martinez
33:26qui habite en Andorre
33:28et qui travaille au Bahreïn,
33:30vous comprenez bien
33:31qu'il n'y a aucun capitaux
33:32qui reste capté en France.
33:33Lely Martinez
33:34qui vient de remporter
33:35notamment une étape
33:36sur le Dauphiné.
33:37Alors, je ne veux pas
33:38stigmatiser sur Martinez
33:39mais vous prenez
33:40Alaphilippe, c'est le cas.
33:41Vous prenez de tout
33:42lourds en champion.
33:43Il court une équipe suisse à Tudor.
33:44Il court une équipe suisse à Tudor.
33:46Et il était dans une équipe belge
33:48au préalable.
33:49Donc, tout ça pour dire
33:49que nous avons eu la chance
33:52d'avoir les Jeux Olympiques de Paris
33:55où il était clairement dit
33:58par nos politiques
33:58que ça allait faire
34:00un courant d'air énorme
34:03pour le sport français.
34:04On a vu le résultat.
34:05Diminution des budgets.
34:06Et aujourd'hui,
34:07on est au fond du trou.
34:08Et pourtant,
34:08les Français jouent le jeu.
34:09C'est-à-dire,
34:10il y a trois équipes World Tour,
34:11deux Pro Team
34:12plus d'autres continentales.
34:14Il y a très peu de pays.
34:15Peut-être la Belgique
34:16qui font mieux.
34:17Simplement,
34:18les équipes françaises,
34:19là aussi,
34:20pour cause de fiscalité,
34:21ne peuvent pas,
34:22vous me direz,
34:23ce n'est pas les seuls,
34:24mais s'aligner sur UAE,
34:27donc les Émirats Arabes Unis
34:28qui ont leur équipe.
34:28Baragne,
34:29vous l'avez dit,
34:29mais Ineos,
34:30les Britanniques,
34:31etc.
34:31Alors,
34:32en France,
34:32nous sommes le pays
34:33où il y a le plus
34:34d'épreuves organisées,
34:36de courses organisées,
34:37par des professionnels,
34:39comme ASO,
34:40ou par des bénévoles.
34:41Parce que le socle du vélo
34:43reste quand même
34:44le bénévolat.
34:45Les tours de Vendée,
34:46Paris-Camembert,
34:47etc.
34:47C'est l'essence de notre sport.
34:49Nous avons le plus d'équipes
34:51au niveau mondial.
34:53Nous avons plus de 10 équipes
34:54professionnelles,
34:55que ce soit 3e, 2e ou 1re division.
34:58Nous avons pratiquement
34:59le plus de coureurs
35:00avec l'Italie et la Belgique.
35:01Cela,
35:04on ne le doit
35:04qu'à notre travail.
35:06Au travail des équipes,
35:08des organisateurs
35:09et des coureurs.
35:10C'est un travail
35:10qui se fait au sein de la Ligue
35:11et pour ça,
35:13il y a un travail formidable
35:14de mener.
35:14La Ligue présidée
35:14notamment par Xavier Jean,
35:16ancien coureur cycliste.
35:17Exactement.
35:17Mais vous êtes
35:18à flux tendu
35:19à cause de cette fiscalité.
35:21C'est ça l'idée.
35:21Exactement.
35:22Exactement.
35:23Et personne ne nous aide.
35:24Personne ne nous accompagne
35:25sur un certain nombre
35:26de dossiers.
35:27On envoie des courriers
35:28au ministère
35:28qui sont systématiquement
35:30sans réponse.
35:31Alors,
35:32comme on dit,
35:33il faudrait les interpeller
35:34via les réseaux sociaux.
35:35Il n'y a que là
35:36qu'ils ont la capacité
35:37de pouvoir nous répondre.
35:38Parce que c'est le modèle économique
35:39du cyclisme
35:39qui est en jeu.
35:41On va voir un match de foot,
35:42on paye une place.
35:43Il y a 80 000 personnes
35:44multipliées par les 100 euros.
35:46Le cyclisme,
35:47c'est un spectacle gratuit.
35:48Bon,
35:48j'aimerais, Pascal,
35:49parce que le temps tourne
35:50et c'est très intéressant,
35:51mais on va se retrouver
35:52tout au long du Tour de France
35:53avec vous sur Sud Radio.
35:55Il y a deux problématiques
35:56aujourd'hui
35:56pour les coureurs cyclistes.
35:58Le burn-out.
35:59Beaucoup disent
35:59j'en peux plus,
36:00j'arrête.
36:01Et puis,
36:02le danger de la chute.
36:03Alors,
36:03le burn-out,
36:04pourquoi ?
36:06Santé psychologique.
36:07Parce que le métier
36:09est devenu
36:09de plus en plus difficile.
36:10Les datas,
36:12l'alimentation,
36:14les diètes.
36:16Enfin,
36:16quand je dis les diètes,
36:17c'est-à-dire
36:18des régimes
36:19très,
36:19très pertinents
36:22par individu,
36:23par sportif
36:24pour être le plus performant
36:25possible.
36:25C'est une vie de moine,
36:26quoi.
36:27Je pense que même
36:28les moines,
36:29ils n'ont pas cette vie-là.
36:30On leur demandera.
36:31Oui,
36:32bien sûr.
36:32Non,
36:32mais j'en suis sûr.
36:34Le côté de la lutte
36:35anti-dopage,
36:36aujourd'hui,
36:37administrativement,
36:39c'est extrêmement lourd.
36:41La géolocalisation,
36:42c'est difficile.
36:44Un coureur doit être
36:44localisé à n'importe quel moment.
36:47Voilà,
36:47on pourrait faire une émission
36:48rien que là-dessus.
36:48Donc ça,
36:49c'est difficile.
36:50Et encore une fois,
36:51vous avez dit,
36:53le danger,
36:54les entraînements,
36:55la lourdeur de tout ça,
36:57c'est un métier
36:58qui n'est plus du tout
37:00le même
37:00que j'ai pu exercer
37:02il n'y a pas si longtemps
37:04que ça encore.
37:04Bon,
37:05on se retrouvera
37:05tout au long
37:06de ce Tour de France,
37:06Pascal,
37:07mais quand même,
37:07la question des chutes
37:08qui se multiplient.
37:10Alors,
37:10avant,
37:11il y avait aussi
37:11beaucoup de chutes,
37:12vous êtes souvent tombés,
37:13mais dangereuses comme ça,
37:15quand même.
37:15Mais la voie publique
37:16n'est plus faite
37:17pour les courses de vélo,
37:18il faut être clair
37:19sur ce sujet.
37:20Les dos d'âne,
37:21les rétrécissements...
37:22La route,
37:22elle est faite
37:23pour ralentir les véhicules.
37:25Et vous avez aujourd'hui
37:27une législation
37:28qui demande
37:28à l'automobiliste
37:29de rouler à 30
37:30dans une agglomération.
37:33Et nous,
37:33on arrive à 70 à l'heure,
37:35donc il y a quelque chose
37:35qui s'entrechoque.
37:37Et donc,
37:37à partir de là,
37:38les organisateurs
37:39de courses,
37:40et en l'occurrence
37:41le Tour de France,
37:42pour ne pas le citer,
37:43font un travail énorme.
37:44Il faut leur rendre ça.
37:46Ils font un travail énorme
37:47pour mettre en sécurité
37:48les acteurs de ce sport
37:50que sont les coureurs
37:50cyclistes professionnels.
37:52Mais il y a des enjeux sportifs
37:55et il y a une compétition.
37:58Et vous savez comme moi
37:58qu'à un moment donné,
37:59ce qui est important,
38:00c'est de gagner.
38:02Oui.
38:02On parlera de tout ça.
38:04On va évidemment faire le point
38:05le lundi soir,
38:06dans les vraies voix.
38:07On essaiera d'instaurer
38:08ce rendez-vous avec vous, Pascal,
38:10parce que vous êtes itinérant,
38:11bien sûr,
38:12sur tout le Tour de France.
38:13Dans un instant,
38:14nous serons avec Bernard Hinault.
38:15Je suis allé rouler avec lui.
38:17Petit enregistrement.
38:18Vous allez voir,
38:18on se retrouve dans un instant
38:19avec celui qui a gagné
38:20le Tour de France il y a 40 ans.
38:21Le dernier Français
38:22à s'être imposé en 85.
38:24Merci Pascal Chanteur.
38:25Un petit mot ?
38:26Merci à Bernard Hinault.
38:28C'est quand même notre légende
38:29du sport cycliste,
38:30mais aussi du sport français.
38:32Allez, à tout de suite
38:32avec Bernard Hinault.
38:33Merci Pascal Chanteur.
38:35Ce que je vis,
38:36c'est un peu ce qu'un conducteur
38:37ferait s'il conduisait
38:39aux côtés d'Alain Brosse.
38:40Moi, je suis sur mon vélo
38:41avec Bernard Hinault
38:43et à Yves Fignac.
38:45Autrement dit,
38:46la bonne personne
38:47au bon endroit.
38:49Bernard Hinault,
38:50sur le vélo,
38:51toujours une passion,
38:53un plaisir
38:53ou un réflexe ?
38:56Un plaisir,
38:56une passion.
38:58C'est avant tout ça,
38:59mais quand on a pris
39:00un peu d'âge,
39:01on n'a plus envie
39:02de se battre.
39:03Pour quoi faire ?
39:04On a prouvé
39:05ce qu'on savait faire avant.
39:07Mais non, c'est le plaisir.
39:08On y va quand il fait beau,
39:09quand il n'y a pas trop de vent.
39:11C'est génial.
39:11On a le choix
39:12quand on est retraités.
39:13On vient de passer,
39:14il y a quelques côtes
39:15dans le coin d'Iphignac.
39:17C'est là où vous avez
39:17préparé la stratégie
39:19de Salange,
39:19finalement,
39:20parce que ça grimpe ici.
39:23Non,
39:23ce n'est pas ici
39:24qu'on l'a préparée,
39:25parce que c'est dans le Morvan.
39:26Parce qu'il n'y avait pas
39:27de côte assez dure
39:29pour pouvoir
39:29vraiment faire
39:31des efforts violents.
39:31et donc,
39:33c'est là-bas
39:33qu'on avait été,
39:35dans le Mont-Beuvray,
39:37pour vraiment...
39:38Mais bon,
39:39quand vous faites
39:39toute la saison ici
39:40et puis que vous roulez
39:42avec le vent,
39:43vous avez le vent de face
39:44pendant
39:4530, 40,
39:4750,
39:4760 kilomètres,
39:48à la sortie,
39:49c'est deux cols
39:50que vous montez
39:50bout à bout.
39:51Bon, allez Bernard,
39:52on va se poser
39:52pour la suite
39:53de l'interview.
39:54On s'assoit.
39:54Bernard Hinault,
39:56alors,
39:57on s'est retrouvé
39:58sur le vélo
39:58grâce à votre partenaire.
40:01Enfin,
40:01vous êtes l'ambassadeur
40:02de...
40:03De Skoda,
40:04oui,
40:04depuis 20 ans.
40:05C'est un beau partenaire
40:06qui a beaucoup évolué
40:08dans toutes les gammes.
40:12Et qui s'intéresse
40:13au cyclisme
40:14et qui a créé
40:14We Love Cycling,
40:15c'est ça, hein ?
40:16Oui, oui.
40:16Donc,
40:17l'idée,
40:18c'est d'avoir
40:18des ambassadeurs
40:18dans toutes les régions
40:20et de faire en sorte
40:21des rencontres
40:23avec des coureurs
40:25dans les concessions
40:26de manière
40:27à les faire venir
40:28de manière
40:29à ce que les gens
40:30découvrent
40:30tous les véhicules
40:31qui sont dans la concession
40:32parce que quand on voit
40:33un dans la rue,
40:33OK,
40:34mais quand on a
40:35cette possibilité
40:35de les faire venir
40:36dans la concession,
40:38ils voient toute la gamme.
40:39Et donc,
40:40les gens se retrouvent
40:41à rouler sur le vélo
40:42et ça,
40:43c'est le petit truc en plus
40:44et c'est encadré.
40:46Aujourd'hui,
40:46des parents ont peur
40:47de se dire
40:49ben voilà,
40:49je vais inscrire
40:50mon fils ou ma fille
40:51au cyclisme
40:52parce que c'est dangereux
40:53la route.
40:53Est-ce que vous avez senti
40:54cette évolution,
40:56l'entraînement
40:56pour les jeunes,
40:57c'est dangereux ?
41:00Ça a toujours été dangereux,
41:01il ne faut pas croire.
41:02Mais il faut peut-être aussi
41:04ne pas aller
41:04sur les grandes routes nationales.
41:07On a cette chance
41:08en France
41:08d'avoir plein
41:08de petites routes
41:09à part en montagne
41:11où c'est une vallée,
41:12c'est une vallée.
41:13Il faut savoir en profiter.
41:15En même temps,
41:16les comportements
41:17sur la route
41:18ont un peu changé
41:18et c'est comme si
41:20c'était très tendu
41:21pour tout le monde.
41:23C'est vrai.
41:24On voit des gens
41:25en voiture
41:25qui te disent
41:27mais je connais ça.
41:28Une personne
41:29qui a dit
41:29j'ai mieux écrasé
41:30un coureur cycliste
41:30que de passer
41:31sur une ligne blanche.
41:32Donc il y a 40 ans déjà.
41:34Il y a beaucoup plus
41:34de voitures,
41:35bon,
41:35il faut être très vigilant.
41:38On a cette chance
41:39aujourd'hui peut-être
41:40de pouvoir aller faire
41:40du gravel.
41:42Donc on peut faire
41:42du gravel,
41:43on peut faire du VTT,
41:44on peut faire du cyclocross
41:45si on en a envie.
41:48Donc on peut faire du vélo.
41:50Est-ce que finalement
41:50l'avenir,
41:51ça ne passe pas par ça ?
41:52C'est-à-dire au départ,
41:53les jeunes font des courses
41:54de gravel,
41:55de VTT
41:55dans un endroit
41:56un peu sécurisé
41:57puis après,
41:58on passe à la route.
41:59On en voit pas mal.
42:01Quand on regarde
42:02Adrie,
42:04pas Adrie,
42:05Van der Poel,
42:06Van Aert,
42:08ils viennent du cyclocross,
42:10Pitchcott,
42:11donc il n'y a pas
42:12de raison
42:12parce que c'est
42:14une autre manière,
42:15c'est très intense
42:16et je pense qu'on peut
42:17faire la même chose.
42:18On fait du gravel,
42:19il y a des grandes sorties,
42:21on fait 80 km
42:22en tout terrain,
42:23je pense que quand
42:23ça fait une bonne sortie,
42:25c'est sur la route.
42:26Le cyclisme évolue,
42:28la compétition,
42:30ça roule de plus en plus vite.
42:32Ces vélos sont
42:33vraiment magnifiques,
42:34on vous voit rouler
42:35sur les vélos modernes.
42:38C'est-à-dire que si vous,
42:40avec la forme
42:40que vous aviez,
42:41la force que vous aviez,
42:42vous aviez eu ces vélos-là
42:44aujourd'hui,
42:45en moyenne,
42:46vous gagniez combien ?
42:48On aurait roulé
42:48de la même manière.
42:50Bon,
42:50c'est vrai
42:51qu'il y a des améliorations,
42:53mais ce qu'on peut dire aussi,
42:55c'est que les routes
42:56sont beaucoup plus dangereuses.
42:57Il y a beaucoup plus
42:58de ronds-points,
42:59beaucoup plus d'avancées
43:00de trottoirs.
43:01Non, non,
43:02il faut être très vigilant.
43:03donc le matériel
43:05est performant,
43:06ça c'est sûr et certain.
43:08Maintenant,
43:09il faut faire avec.
43:11On ne peut pas,
43:11on ne peut pas mettre
43:12des freins.
43:14Donc,
43:15c'est au coureur
43:15d'être aussi vigilant,
43:17faire attention
43:17pour ne pas qu'il y ait
43:18de chutes.
43:19Aujourd'hui,
43:20le problème du cyclisme,
43:22c'est le risque.
43:23Il y a des accidents,
43:24il y a des accidents
43:26très graves.
43:28Oui,
43:29mais il faudrait peut-être
43:29réfléchir.
43:30Pourquoi ?
43:32Quand vous avez
43:33un compteur sur le vélo
43:34et puis quand vous regardez
43:35vos watts en permanence
43:36pour savoir si vous êtes bien,
43:37vous n'êtes pas en train
43:38de regarder la route.
43:39Il y a des freins à disque,
43:40c'est beaucoup plus puissant.
43:41Donc,
43:42si il y a la moindre
43:42petite faute d'inintention,
43:43vous êtes sur le derrière.
43:45Et ça,
43:45il faut réfléchir.
43:47C'est comme si les coureurs
43:48avaient un ordinateur
43:49face à eux
43:50et ils ne voient plus la route.
43:51C'est ce que vous dites.
43:53Oui,
43:54mais il faut les regarder.
43:55Quand on regarde une course,
43:57ils sont toujours en train
43:58de toucher le petit ordinateur
44:00qu'ils ont sur le vélo.
44:01Oui,
44:02mais tu ne vois pas la route.
44:03Et si tu roules
44:04à 55,
44:0561 heures,
44:06le temps de réaction,
44:08ce n'est pas le même.
44:10Donc,
44:10c'est à eux de réfléchir.
44:12De plus en plus,
44:13les jeunes s'intéressent
44:14au cyclisme
44:14et ne se mettent pas forcément
44:18à la compétition,
44:19mais passent par les jeux vidéo.
44:21C'est comme s'il y a un engouement
44:22jeu vidéo,
44:23cyclisme.
44:25Comment vous voyez ça ?
44:26Chacun fait comme il veut.
44:28Mais moi,
44:29qui étais coureur cycliste,
44:30j'aime mieux être
44:31sur un bon vélo.
44:33La vocation des jeunes
44:35qui voudraient faire
44:36du cyclisme en compétition,
44:38vous la sentez encore présente
44:40ou il faut faire quelque chose
44:42parce qu'il y a la chute
44:44du nombre de licences,
44:46par exemple ?
44:47Oui.
44:48Déjà,
44:49il ne faut pas oublier
44:49qu'au niveau d'organisation,
44:51c'est très difficile
44:52du fait de toutes les contraintes
44:54que l'on met aujourd'hui.
44:55Quand vous voulez organiser
44:56une course,
44:57il faut des papiers,
44:58des papiers,
44:58des papiers.
44:59Donc,
45:00à un moment de temps,
45:00il y a certains organisateurs
45:01qui ne veulent plus dire
45:02« je veux bien être bénévole,
45:04mais je ne veux pas
45:05qu'on m'embête autant que ça ».
45:07Après,
45:07il y a plein de jeunes
45:09qui viennent au vélo quand même.
45:11Là,
45:11chez moi,
45:12là où on s'habite actuellement,
45:14à Calorgin,
45:16on a fait une course
45:16avec 180 coureurs.
45:19Mais des petits,
45:20on a commencé
45:20avec les 7-8 ans.
45:22C'était génial.
45:22Ils avaient envie
45:23de voir ça.
45:27Donc,
45:27ceux-là sont peut-être
45:28les futurs compétiteurs.
45:30Mais il en faut beaucoup.
45:32Et il y avait une autre course
45:33pas très loin de là.
45:34Je crois qu'ils étaient autant.
45:36Mais il faut créer
45:36pour la jeunesse.
45:38Vraiment,
45:38les petits,
45:39leur donner ce goût
45:39de la victoire,
45:40leur donner la petite coupe
45:41qui gagne.
45:42et ça,
45:43c'est génial
45:43de voir ça.
45:45Bon,
45:45les grands maintenant,
45:46c'est passionnant.
45:47Bon,
45:47il y a ce Tour de France
45:48avec évidemment
45:49un super champion
45:50Pogacar,
45:51mais il est prenable aussi.
45:54Par qui ?
45:56Vingegaard,
45:56Evenpool,
45:57Livovitz.
45:58Déjà,
45:58Evenpool,
45:59le problème,
46:00c'est qu'il est
46:00à haute montagne.
46:02Il lui manque
46:03cette capacité
46:03à passer
46:04la haute montagne.
46:05Et quand,
46:06que ce soit
46:07Ville de garde
46:07ou Pogacar
46:08mettent un coup
46:09d'accélérateur,
46:10il ne peut pas.
46:10Ça,
46:11c'est rédhibitoire.
46:12On l'a,
46:13on ne l'a pas
46:13et Evenpool ne l'a pas.
46:14Pour l'instant,
46:14il ne l'a pas.
46:16Déjà l'an dernier,
46:16il est sur le Tour,
46:17on le revoit là.
46:19Donc,
46:19le Tour,
46:21c'est le gros monument
46:22quand même.
46:23Bon,
46:23il a gagné le Tour d'Italie,
46:24si mes souvenirs sont bons.
46:27Mais le Tour,
46:28quand il faut monter
46:29à l'école
46:29à plus de 2000 mètres,
46:30c'est plus difficile.
46:32Il va y avoir ce final
46:35les Champs-Elysées.
46:38Les gamins
46:39que nous étions
46:40n'ont jamais oublié
46:42vos deux victoires
46:43avec le maillot jaune
46:44sur les Champs-Elysées.
46:45Une fois au sprint
46:46en battant les sprinters.
46:48Pogacar,
46:48il peut se permettre ça
46:49parce qu'il n'y a pas
46:50plus beau en panache.
46:52Justement,
46:53il peut se le permettre.
46:54C'est ça qui va être fantastique.
46:55Les trois derniers tours
46:56sur Montaigne-Montmartre
46:59et puis l'arrivée
47:01trois kilomètres après.
47:02Donc,
47:03ce que fait
47:04Renko
47:05pour les Jeux Olympiques,
47:08pourquoi pas
47:08un Pogacar
47:09faire la même chose ?
47:10C'est-à-dire,
47:11bon,
47:11alors vous avez gagné aussi,
47:12vous étiez échappé.
47:13Et attention,
47:14il faut voir aussi
47:14quel classement,
47:16quel écart il y aura
47:17entre lui
47:17et le second.
47:19S'il n'y a pas grand-chose,
47:20je pense que
47:21le spectacle va être beau.
47:22Parce que vous,
47:23au Champs-Elysées,
47:23vous avez gagné
47:24de deux manières.
47:25Une fois,
47:25vous partez avec
47:26Jobzoutomel
47:26qui est votre deuxième,
47:28votre suivant
47:29et vous partez tous les deux.
47:30Là,
47:30c'est plus la configuration
47:31finalement
47:32de ce qui va se présenter
47:33avec les boss
47:35de Montmartre.
47:35Donc là,
47:36on peut imaginer quelque chose.
47:37Mais il faut avoir envie,
47:38c'est ça ?
47:39Oui,
47:39on va s'amuser.
47:41Mais je pense que
47:42si Pogacar,
47:42il a cette possibilité,
47:44je pense qu'il ne va pas se gêner.
47:46C'est magnifique.
47:49Vous aviez pensé à ça ?
47:50C'est-à-dire que
47:51vous faites votre tour de France
47:53et vous vous dites
47:54tiens,
47:54je vais essayer de gagner
47:55aux Champs-Elysées ?
47:57Non,
47:58non,
47:58non,
47:58c'est les circonstances
47:59de course
47:59qui font que
47:59tu te retrouves devant.
48:01Dans le sprint,
48:02j'ai un équipier,
48:04Charlie Bérard,
48:05qui me dit
48:05mets-toi dans la roue.
48:06Après,
48:07il te lâche
48:08à 400 mètres de la ligne,
48:09tu ne vas quand même
48:10pas le décevoir
48:10et ne pas gagner, non ?
48:11C'est-à-dire que
48:12sans Charlie Bérard,
48:13ce jour-là,
48:13Bernard,
48:14vous ne le faites pas ?
48:15Ah oui ?
48:15Non,
48:15non,
48:16non.
48:16Au kilomètre,
48:17j'avais tripoté un petit peu.
48:19Je me suis dit
48:19oh,
48:20punaise.
48:20Et puis je me suis fait
48:21un peu tasser.
48:21Je me suis dit
48:21merde,
48:22fais pas le con,
48:22t'as quand même
48:23le maillot jaune.
48:24Et donc,
48:25j'ai eu un peu de retenue
48:26et Charlie est arrivé
48:28et il m'a dit
48:28mets-toi dans la roue.
48:30À partir du moment
48:30où tu as un équipier
48:31qui te dit
48:31mets-toi dans la roue,
48:32il m'a ramené devant,
48:34il m'a déposé à 400 mètres
48:35et là,
48:35c'était tout droit.
48:37Parce que ça,
48:38jamais Indura,
48:39il ne l'a fait.
48:39Bon,
48:40Armstrong,
48:40il existe quand même.
48:42Bon,
48:42jamais il ne l'a fait.
48:44Personne n'a pensé
48:45à le faire.
48:47Jusque-là,
48:48c'était pas évident.
48:50Il y a le...
48:51Ceux qui ont porté
48:52le maillot jaune,
48:52ils étaient tellement contents
48:53d'avoir le maillot jaune
48:54qu'ils se sont dit
48:54ça ne sert à rien
48:55de...
48:55Je vais laisser ça
48:56au spring-terre.
48:58Mais moi,
48:59j'avais envie de m'amuser,
48:59j'avais envie de jouer.
49:01Donc,
49:01je l'ai fait.
49:03Ce Tour de France,
49:03il va être magnifique
49:06ou assez décevant
49:07parce qu'écrasé
49:08par Pogacar ?
49:10Je crois qu'il ne faut pas
49:11dire ça aujourd'hui.
49:12On n'en sait rien.
49:13On n'en sait rien
49:13comment ça va se passer.
49:16Alors,
49:16pour moi,
49:17je pense qu'il va gagner.
49:20Mais de quelle manière,
49:20on n'en sait rien.
49:21Et puis,
49:22Ville de Garde
49:23peut-être aura
49:24progressé encore.
49:26Il y aura peut-être
49:27une bagarre
49:27à coup de seconde
49:28ou très peu de temps
49:29entre les deux.
49:30On verra ça
49:31dès les premières étapes
49:32de Montaigne.
49:33Même déjà
49:34au premier compte la montre.
49:35Une dernière question,
49:36celle à laquelle
49:37personne ne peut jamais répondre
49:39mais on se la pose
49:40à chaque fois.
49:40Alors,
49:40je me lance.
49:42Merckx,
49:43Inno,
49:44Pogacar ?
49:45Pogacar est de votre veine ?
49:49Oui.
49:50Oui,
49:50parce qu'il est capable
49:51de gagner des classiques
49:53au début de saison,
49:54de gagner des grands tours
49:55milieu
49:55et puis d'aller faire
49:56un championnat du monde
49:57et le gagner.
49:58Et encore un tour de Lombardie
50:00pour finir,
50:00pour s'amuser.
50:01Donc,
50:02il fait partie
50:02de la classe des grands
50:03où toutes les disciplines
50:05il sait les faire.
50:07Et des trois,
50:08c'est qui le mieux ?
50:09Pour l'instant,
50:11c'est Eddy Merckx quand même.
50:14Mais,
50:14même avec Eddy,
50:16on en a discuté un petit peu.
50:17Tel qu'on voit
50:18Pogacar aujourd'hui,
50:20il risque d'être bien
50:21au-dessus de nous.
50:23Mais bon,
50:23c'est comme ça.
50:24C'est inné
50:27ou c'est
50:28l'optimisation
50:30du travail
50:30qui fait que
50:31parce qu'il est plus fort,
50:32il peut aller encore plus loin
50:34grâce à ce travail ?
50:36Il a quelque chose d'inné.
50:37Il n'est pas fait
50:37comme les autres,
50:38je ne pense pas.
50:39Et puis,
50:39il travaille.
50:40Parce que si tu as
50:41des capacités physiques
50:42hors normes
50:43mais que tu ne bosses pas,
50:44tu ne vas pas gagner.
50:46Et lui,
50:47il a cette capacité
50:48de s'entraîner
50:49très dur
50:49et à la sortie
50:50d'être devant.
50:51Merci Bernard Hinault.
50:54Oui.
50:55Voilà cette émission
50:56Les Vrais Voix
50:57du Tour de France
50:58se termine.
50:59Merci à nos invités
50:59Christian Prudhomme,
51:01Pascal Chanteur
51:01et donc Bernard Hinault.
51:03Bon anniversaire Bernard Hinault.
51:05Ça fait 40 ans,
51:0640 ans
51:07qu'il a gagné
51:07son cinquième
51:08et dernier Tour de France
51:09et depuis,
51:10donc,
51:11aucun Français
51:11ne s'est imposé.
51:12Espérons qu'il en soit le cas
51:14pour ce mois de juillet.
51:16Bon,
51:16ça risque d'être difficile.
51:18En tout cas,
51:18nous suivons
51:18le Tour de France
51:19sur Sud Radio
51:20tout au long
51:21de ce mois de juillet
51:21et nous y revenons
51:22chaque jour
51:23avec l'arrivée
51:24dans les vraies voix.
51:26À demain !

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