Membre du syndicat communal de Porrentruy et du clos du Doubs, Lionel Maitre s'est exprimé sur les incivilités dans les piscines publiques : «En Suisse, nous avons une lecture un peu plus ferme».
00:00Oui, merci, bonsoir. Il s'est passé plusieurs choses, un petit peu comme on l'a vu dans la présentation des titres.
00:08On avait des citoyens, comme vous les appelez en France, des jeunes, qui viennent à la piscine, pas forcément pour s'y baigner, mais pour semer la pagaille.
00:18C'est des gens qui poursuivent les jeunes filles, qui ne respectent pas les consignes, qui passent par-dessus les barrières pour ne pas payer,
00:25qui s'en prennent aux agents de sécurité, qui s'en prennent aux agents de baignade.
00:30Et ça, aujourd'hui, à nos yeux, c'est absolument inacceptable.
00:34Et la décision l'a prise la ville de Port-en-Truy, ainsi que le comité du syndicat du district d'Ajois et du Clos-Dudoux, qui exploitent la piscine.
00:43Quand vous dites, ceux que vous appelez en France les jeunes, vous vous les appelez comment ? Des délinquants, finalement.
00:51Des délinquants, des criminels de la racaille.
00:52Et oui, effectivement, c'est vrai qu'au moins, en Suisse, les choses sont dites clairement.
00:58Les jeunes Suisses, eux, n'ont pas ce comportement-là ?
01:01Alors, chez nous, ce n'est pas non plus tout beau, tout rose.
01:05Je crois que c'est aussi une influence mondiale, un peu ce t-respect croissant.
01:11Mais je crois qu'on a quand même une lecture un peu plus ferme qu'en France.
01:15Et du coup, on agit peut-être aussi plus vite.
01:19Et puis, on a une proximité qui est différente, parce que nous, élus communals, mais également cotonals, voire même fédérales,
01:27on n'est pas des professionnels de la politique.
01:29On est des miliciens, on a une activité professionnelle à côté.
01:32Et puis, je crois qu'on s'éloigne moins des réalités du terrain.
01:36Qu'est-ce que vous vous dites quand vous voyez ce qui se passe en France ?
01:39On l'a vu, puisqu'on a eu plusieurs cas cette semaine, d'incivilité, d'actes de délinquance dans nos piscines.
01:44Comment est-ce que vous observez ça ?
01:46On a vu votre fermeté.
01:48Vous êtes très clair.
01:49C'est non, c'est non.
01:50En France, visiblement, nous, c'est plus difficile.
01:53Comment est-ce que vous observez tout cela ?
01:54C'est intéressant, parce que ça nous permet aussi de voir les choses sous un autre angle.
02:00Honnêtement, ça me désole et ça me chagrine.
02:02J'aime la France.
02:04Actuellement, je suis à 200 mètres de la frontière.
02:07On a des amis, on va en vacances.
02:10On participe aussi au tourisme.
02:11Vous en avez parlé avant dans l'émission.
02:14Et je crois qu'aujourd'hui, quand on entend Mme Pannot qui défend plutôt les criminels,
02:20à défendre plutôt les forces de l'ordre, c'est désolant.
02:23Et aujourd'hui, en France, il faut agir.
02:26Je pense qu'il faut agir vite, il faut agir fermement
02:28pour que vous puissiez retrouver votre pays comme il était avant.
02:31Ce n'est pas la première année ou il y a eu des précédents pour conclure avant de vous libérer ?
02:37Non, ce n'est pas la première année.
02:39Mais je crois que c'est quand même la première année
02:40où on a eu ces incivilités comme ça, agrandissantes.
02:45Mais également aussi beaucoup de demandes.
02:47Parce que la mesure, on l'a pris sur deux angles.
02:50Il y avait le problème de la civilité.
02:52Mais il y en avait aussi une autre.
02:53C'est qu'on est une petite piscine.
02:54On est une micro-région de 25 000 habitants.
02:57Et nos communes en France voisines, c'est plutôt une région de 300 000 habitants.
03:04Et la plupart ou une bonne partie de ces piscines sont restées fermées pour diverses raisons.
03:08Également pour des insécurités.
03:10Et aujourd'hui, avec notre petite piscine qui accueille 900 baigneurs,
03:14on n'arrive pas à accueillir tout le monde.
03:16Et on voulait remettre et redonner la possibilité à nos citoyens.
03:20Mais également, aujourd'hui, ce n'est pas contre une nationalité.
03:23Parce que les Français sont toujours les bienvenus à la piscine de Port-en-Truy.
03:26Puisqu'on a mis comme critère que finalement, si c'est des gens,
03:30des frontaliers qui travaillent en Suisse avec un permis de travail,
03:33ils sont les bienvenus.
03:34Mais également, tout le tourisme.
03:35Parce qu'on a des touristes qui ne viennent pas que de France,
03:37qui viennent d'Allemagne, qui viennent aussi de bien plus loin.
03:39Et tous ces gens qui auront un permis de séjour touristique
03:41sont également les bienvenus à la piscine de Port-en-Truy.
03:44Donc on n'a pas de critère de nationalité.
03:46Et ça, je crois que c'est important de le rappeler.
03:47Parce que ça a été des fois mal compris par la presse.