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  • il y a 5 mois
Face à l'été caniculaire qui s'annonce, les villes cherchent des solutions pour limiter les pics de chaleur. Réseaux de froid urbains, végétalisation... focus sur trois solutions mises en place pour rafraîchir l’espace urbain et protéger les habitants.

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Transcription
00:00Quelles solutions concrètes pour adapter nos villes ?
00:02Parce que des solutions, il y en a, elles existent, mais elles sont souvent disparates,
00:07elles sont souvent méconnues.
00:09On a pris quelques exemples de solutions.
00:12Par exemple, est-ce que vous saviez qu'il y a un gros glaçon qui est installé,
00:16qui a été construit sous la défense pour essayer de rafraîchir un peu,
00:19de climatiser le quartier des affaires de Paris ?
00:23On parle d'usines de froid.
00:25Ça marche comment, Gaëlle ?
00:27Alors, ce sont des usines qui sont dans Paris, tout autour de la métropole du Grand Paris,
00:33et qui vont produire du chaud et du froid pour l'été et l'hiver.
00:37Et ces machines vont distribuer sur près de 500 kilomètres de réseau de l'eau glacée
00:42qui va permettre de refroidir des logements, des usines, des serveurs, des bâtiments comme celui-ci,
00:49sans avoir à émettre autant de gaz à effet de serre, autant de poussière,
00:53autant aussi d'air chaud dans l'air urbain et renforcer la sensation d'îlot de chaleur dans nos villes.
01:01Voilà, c'est de la glace sous terre.
01:03Effectivement, c'est écolo parce que, contrairement à la clim, ça ne va pas rejeter de l'air chaud dans l'atmosphère.
01:08Mais il y a quand même des limites à ce système.
01:09Oui, c'est réservé à des installations neuves, notamment quand on a des nouveaux bâtiments
01:14qui ont des puissances de 500 kilowatts, donc c'est quand même des gros immeubles.
01:16Mais attention, ça représente quand même, aujourd'hui à Paris, un million de Parisiens
01:21sont aujourd'hui alimentés par ce type d'usines, pour du chaud et pour du froid.
01:26Et ce système a plus de 95 ans.
01:29Donc il faut imaginer que les solutions que nous mettrons en œuvre aujourd'hui
01:33ont vocation à être encore présentes, comme ce réseau, la compagnie parisienne.
01:39Mais qu'il faudrait développer davantage.
01:40Tout à fait. Les réseaux scientifiques et techniques du ministère de l'Écologie préconisent
01:44que les communes qui ont plus de 10 000 habitants se dirigent vers ce type d'installation.
01:48Alors, outre la glace, on peut utiliser aussi les armes comme climatiseurs naturels
01:54en rendant nos villes plus vertes. Comment ça marche, la végétalisation ?
01:58Quel est le rôle de la végétation ?
01:59Alors, il faut comprendre qu'un arbre qui arrive à maturité, d'après l'issue de l'ADEME,
02:05un arbre va pouvoir remplacer 5 climatiseurs qui vont tourner pendant 20 heures.
02:10Ces arbres vont transpirer et un arbre à maturité peut évapotranspirer jusqu'à 450 litres d'eau par jour.
02:18Ce qui va permettre de rafraîchir nos villes.
02:21Quand on imagine à peu près, on regarde un peu les chiffres sur la ville de Paris,
02:26si on plantait 300 arbres, d'après l'étude des Pisséas,
02:29ça permettrait de baisser la température de Paris de 0,5 degré à 1 degré.
02:34Ce n'est pas évident, mais c'est des expérimentations qui ont été menées, par exemple, à Aubervilliers.
02:40On remplace un parking par 72 arbres.
02:43Au pic de chaleur, à 13 heures, la température chute de 6 degrés.
02:46Donc, on gagne 6 degrés grâce aux arbres ?
02:49Ensuite, dans le massif forestier au-dessus de Vernon, je fais 500 mètres.
02:54Entre ma maison, qui est au milieu des arbres, et la ville, je gagne 5 degrés.
02:58Et alors, justement, vous preniez l'exemple de Paris.
03:00Il y a un exemple dont on a beaucoup parlé, c'est la place de l'hôtel de ville.
03:03On va peut-être voir les photos avant-après.
03:06Ça, c'est les photos de 1970.
03:09Et voilà à quoi ressemble la place de l'hôtel de ville aujourd'hui,
03:11avec cette forêt urbaine qui a été installée, qui a été inaugurée d'ailleurs il y a quelques jours.
03:16Effet immédiat en termes de rafraîchissement ?
03:19Complètement.
03:19Là, on remplace du bitume, des surfaces qui sont noires, qui vont stocker la chaleur,
03:26par des arbres qui, eux, vont, au contraire, grâce à l'évapotranspiration, permettre de rafraîchir cette place.
03:32Donc, on peut estimer aujourd'hui le gain au pic de la canicule, de cet espace arboré,
03:38de plus de 5 à 6 degrés aux alentours de 13h, 14h, où on atteint des températures maximales.
03:43Voilà, sur la place de l'hôtel de ville, on découvre ces vidéos pour ceux qui n'ont pas eu la chance d'aller s'y balader encore.
03:49Alors, je dis la chance, mais ça a quand même fait polémique, ce projet, parce que ça a coûté très cher.
03:53Ça a coûté plus de 6 millions d'euros.
03:54Tout à fait, mais c'est ce que je disais tout à l'heure.
03:57Un euro mis dans la prévention, c'est 5, 10, 15 euros évité plus tard.
04:01Donc, ça coûte cher à quelle échelle ?
04:02À l'échelle d'un mandat ? À l'échelle d'une décennie ? À l'échelle d'un siècle ?
04:06Quand on revient sur ces fameux réseaux de chaleur urbaine, il a fallu un siècle pour les moderniser, les installer
04:11et permettre aux Parisiens aujourd'hui de vivre dans des conditions, certes pas idéales,
04:17mais plus agréables que si ces réseaux n'existaient pas.
04:19On a vu la glace, les arbres.
04:21Il y a une autre solution aussi sur laquelle j'aimerais bien qu'on s'arrête, c'est la peinture.
04:24La peinture blanche, qui est quand même spécifique, c'est ce qu'on appelle le cool roofing, littéralement toit frais.
04:29L'idée de repeindre en blanc tous les toits des bâtiments.
04:33Oui, voilà. C'est une des solutions.
04:35Alors, pour ces ouvriers qui sont en train de peindre, il faut imaginer que le toit peut passer de 70 degrés à 40 degrés.
04:42On a plusieurs dizaines de degrés de gain sur une toiture peinte en blanche par rapport à une toiture sombre.
04:48À l'échelle du bâtiment, on a une capacité d'économiser plus de 40%, mais de la climatisation qui ne va pas être nécessaire
04:57puisqu'on va pouvoir, avec uniquement cette peinture, faire chuter la température du bâtiment de 6 à 7 degrés.
05:03Et là aussi, quelles sont les limites ?
05:05Alors, le toit, quand il est blanc comme ça, a tendance aussi à stocker la glace l'hiver, donc à retenir le froid.
05:12Oui, donc ça veut dire qu'on augmente le chauffage l'hiver.
05:14Par exemple, et en même temps, ce sont des peintures qu'il faut repasser à l'échelle de la décennie
05:20parce qu'elles vont avoir tendance, avec la pollution notamment, ou à cause de moisissures ou de champignons,
05:26à se ternir, à brunir.
05:28Et donc, il va falloir évidemment repasser cette peinture pour pouvoir retrouver les caractéristiques thermiques initiales.
05:34Merci, Gail.
05:35Merci.
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