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  • il y a 5 mois
16 départements sont placés en vigilance rouge canicule pour la journée de mardi et 68 restent en vigilance orange, avec des températures qui pourront dépasser localement les 40 degrés, une vague de chaleur appelée à durer au moins jusqu'en milieu de semaine. Écoles, entreprises et particuliers sont appelés à la plus grande vigilance.

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Transcription
00:00La canicule que nous vivons est un sujet climatique, mais c'est aussi un sujet politique.
00:04Ça a toujours été un sujet politique.
00:06En 1976, la première grande sécheresse dont on se souvient,
00:09eh bien, ça avait entraîné la création d'un impôt.
00:11L'impôt sécheresse, un impôt supplémentaire sur la tranche supérieure,
00:14de l'impôt sur le revenu et de l'impôt sur les sociétés,
00:175,5 milliards de francs quand même récoltés.
00:19Il faut dire que cette sécheresse avait coûté 0,5% de croissance à la France
00:25par la crise agricole et à l'époque déjà 6 000 morts,
00:28dont on avait assez peu parlé.
00:30Bien entendu, on se souvient surtout de la crise caniculaire de 2003.
00:34Cette crise avait entraîné, elle aussi, une réforme économique
00:37puisqu'on avait créé la journée de solidarité en supprémant le lundi de Pentecôte.
00:41Semi-réussite d'ailleurs parce que ça a été entré en collision
00:44avec la volonté farouche des Français de ne pas travailler plus.
00:47Ça s'était un peu saupoudré sur l'activité des entreprises
00:49et on ne sait plus trop qui a payé quoi.
00:51Mais enfin, il y a eu une conséquence économique, donc de politique publique.
00:55Puis il y a eu surtout une conséquence de crise politique en 2003
00:58puisqu'il y a eu la démission du ministre de la Santé, Jean-François Météi,
01:03à la suite d'une intervention télévisée qui avait été jugée maladroite
01:06puisqu'il était apparu sur son lieu de vacances en polo d'estivant
01:10et en refusant de dramatiser la situation.
01:12Vous vous souvenez de cette image ? Regardez.
01:16Je ne pense pas du tout qu'il y ait eu de sous-estimation.
01:19Pour sous-estimer, il faut être averti.
01:22Or, cette canicule n'était pas prévisible.
01:25Je ne supporte pas que ça ne soit pas prévisible.
01:27Aujourd'hui, tout doit être prévu.
01:29Gouverner, c'est prévoit, y compris ces phénomènes climatiques.
01:32Alors, à l'époque, le gouvernement ne s'en était pas vraiment remis,
01:35même s'il a duré jusqu'au 30 mai 2005.
01:37Ça avait créé une vraie crise politique.
01:39À l'époque, cette canicule avait commencé le 10 août, date de cette vidéo.
01:44Là, nous sommes le 30 juin.
01:45Il y a six semaines d'anticipation.
01:47Est-ce que le gouvernement actuel pourrait subir la même mésaventure ?
01:50Je ne le pense pas, d'abord, parce que beaucoup de choses ont été faites depuis 2003.
01:53On l'a dit, la végétalisation, les progrès de la climatisation,
01:56des efforts de pédagogie, de prévention, d'intervention auprès des personnes âgées,
02:00même s'il y aura toujours des morts.
02:01La canicule de 2003, c'est près de 20 000 morts anticipées
02:05qui n'ont pas été prévues, qu'on n'a pas pu empêcher.
02:08Mais je ne crois pas qu'on irait vers une telle crise politique.
02:11Néanmoins, il y a quand même des conséquences politiques à cela.
02:15D'abord, on a complètement changé la communication des gouvernements.
02:19On ne peut plus faire ce genre de vidéos.
02:20Il faut, au contraire, agir vite, montrer qu'on agit,
02:23parce que même si les mesures prises ne sont pas efficaces,
02:26eh bien, les gouvernements pourraient dire,
02:28on vous a prévenus, on a agi,
02:30et puis parfois, les fléaux sont plus grands que nous.
02:32Mais il y a quand même le travail des oppositions.
02:35Il y a une question qui a été posée hier sur ce plateau
02:37par Ségolène Royal, qui vous a précédé à ce poste
02:39qui s'appelait jadis ministère de l'Environnement.
02:41Et elle remet encore en question
02:42cette idée de rénovation thermique dans les écoles.
02:45Écoutez-la.
02:47Entendre que des écoles vont fermer aujourd'hui,
02:49alors qu'il y a 10 ans, on a lancé un plan d'isolation
02:52où tout a été arrêté, finalement,
02:53alors que les entreprises étaient prêtes
02:55et qu'il y avait des filières économiques à développer,
02:58notamment des matériaux d'isolation, etc.
03:00Parce que relever les défis climatiques, c'est aussi une chance.
03:03Et entendre aujourd'hui avec des têtes d'enterrement
03:06ceux qui viennent de nous parler.
03:07On avait l'impression des annonces pour le Covid
03:09avec le nombre de morts, etc.
03:11Je vais vous dire une chose.
03:12Quand on fait peur aux enfants,
03:13quand on leur dit toute la journée
03:14il fait chaud, il fait chaud, il fait chaud aux personnes âgées,
03:17le corps résiste beaucoup moins.
03:19Parce que mentalement, on résiste beaucoup moins.
03:22Faites-vous peur aux enfants, madame la ministre ?
03:24Non, on ne fait pas peur aux enfants.
03:25Et moi, j'écoute avec intérêt quelqu'un
03:27qui parle d'un plan qui n'avait pas d'argent
03:29et qui n'a pas rénové d'école.
03:31Enfin, soyons sérieux.
03:32Nous, on a rénové, encore une fois,
03:34ce sont les chiffres, plus de 5 000 écoles en deux ans.
03:37Ce que dit la Ségolène Royal,
03:38ça n'a rénové aucune école ?
03:40Je ne sais pas combien elle a rénové d'école,
03:41mais je doute que ce soit 5 000,
03:43comme nous l'avons fait, nous, en deux ans.
03:45Et avec des moyens qui ont été conséquents
03:47et qu'on a mis sur la table
03:48avec le soutien de la Caisse des dépôts.
03:51Et je vais plus loin.
03:53Ce moment montre à quel point
03:54la dette financière ne va pas effacer
03:57la dette écologique.
03:57Merci.
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