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00:00Bienvenue au Cœur du Crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
00:11Savez-vous que plus d'un tiers des crimes et délits commis en France sont traités par la Gendarmerie nationale ?
00:20Je m'appelle Yann Kermadek. Je suis commandant de gendarmerie.
00:25Je dirige une section de recherche dont la mission essentielle est une mission de police judiciaire.
00:41L'histoire que je vais vous raconter est une histoire vraie.
00:46Tous les faits sont réels et se sont déroulés en France.
00:50Seuls les noms des personnes et des lieux ont été changés.
00:55Moi, je suis un gars de la ville.
01:02Des grandes villes.
01:04New York, Cleveland, Seattle.
01:07J'aime le tarmac, l'odeur de l'essence, les coups de klaxon, les sirènes, les murs.
01:14Remarquez, question murs, ça dépend desquels.
01:16Oui, parce que ceux que je viens de quitter, je ne suis pas prêt de les regretter.
01:23Des murs de prison, si vous voyez.
01:26Je les ai trouvus, ces murs verdâtres qui puent la stupeur, la sueur et l'angoisse.
01:33Dans toutes les grandes villes.
01:34New York, Cleveland, Seattle.
01:36Le problème, voyez-vous, c'est que si j'aime les grandes villes, les grandes villes ne m'aiment pas toujours.
01:43Alors, tôt ou tard, elles finissent par me flanquer dans leur prison.
01:47À la longue, ça tue, croyez-moi.
01:51Et vu que je n'ai pas envie de mourir idiot au fond d'un trou, je me suis fait la belle avant-hier.
01:57Mais comme on dit, on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs.
02:03Moi, j'ai dû casser du maton.
02:06Ça a été rapide et pas dur.
02:08Quand on a eu l'assistance publique pour papa et maman, on apprend tôt ou tard à casser un mec en deux.
02:14À le casser pour toujours.
02:17Enfin, je ne l'ai pas cassé à proprement parler, voyez.
02:20Je l'ai troué avec une cuillère transformée patiemment en couteau.
02:27Pas un cri, il a poussé.
02:29Pas un cri.
02:29À peine un souffle.
02:31Son dernier, d'ailleurs.
02:34Alors, je me suis fait la belle avant-hier.
02:37J'ai fui dans la montagne.
02:39En enfer, autrement dit.
02:40Parce que c'est l'enfer, la montagne, pour un gars de la ville comme moi.
02:46Il y a des moments où je regrette presque la tôle.
02:48Mais ce qui est fait, est fait, pas vrai.
02:52Le jour se lève, enfin.
02:54C'est pas pour autant qu'on y voit mieux, à cause de ce fichu brouillard.
02:59Il fait tellement gris qu'on se penserait dans le tuyau d'échappement d'un trente tonnes.
03:05Ça me fiche le trap, moi.
03:07L'imagination travaille.
03:09Je me dis qu'il pourrait y avoir tous les flics de la planète à trois mètres sans que je puisse les voir.
03:14Ou, bêtement, quelqu'un, quelqu'un qui regarderait mon bel habit de taulard en se posant des questions.
03:19Quelqu'un que je serais obligé de tuer.
03:24C'est pas bon, les témoins, n'est-ce pas ?
03:27Évidemment, si ce quelqu'un était un type de matas et avec des vêtements chauds et secs et une solide paire de pompes à traverser les cimes,
03:37il me rend nerveux, ce brouillard, même que je ferais bien de partir.
03:45Mais une petite voix que j'ai toujours écoutée me dit que je suis pas seul, qu'il y a quelqu'un alentour.
03:55Tout doucement, sans gestes brusques, je saisis le manche de mon couteau artisanal coincé dans ma ceinture.
04:04« Vous n'avez pas besoin de ça ? » fait une voix de femme.
04:10« Hein ? » que je dis en me tournant vivement.
04:15Une môme, une môme de pas vingt ans, jolie comme tout, de celle qu'on rêve en taux, la quatre heures du matin.
04:23Elle est là, devant moi, debout, souriante, comme si elle s'amusait de ma peur.
04:28« Je ne voulais pas vous faire peur. »
04:32S'excuse-t-elle.
04:35« T'es seul ou vous êtes plusieurs ? »
04:38« Je suis seul. »
04:40« Ouais, admettons. Pourquoi tu m'espionnais, hein ? »
04:44« Je ne vous espionnais pas, monsieur. C'est seulement que nous, les gens de la montagne, nous ne faisons pas beaucoup de bruit. »
04:52« Ouais. Qu'est-ce que tu fiches ici, à cette heure ? »
04:58Elle se met à rire.
04:59« Vous êtes l'homme le plus nerveux que j'ai jamais vu. Vous avez peur de moi ? Peur d'une jeune fille ? »
05:06« Non ! J'ai pas peur, je me demande simplement ce que tu fais là. »
05:11« Eh bien, je vous parle. »
05:14Elle penche la tête sur le côté et me sourit gentiment.
05:16« Je dois pourtant admettre que vous avez toutes les raisons d'être nerveux, que vous avez plus de raisons que n'importe qui. »
05:27« Ah ouais ? Ça veut dire quoi, ça, que je demande ? »
05:33« Vous êtes ce gars nommé Yeager, pas vrai ? »
05:36« J'ai vu votre photo dans le journal. Il disait qu'un garde vous accompagnait quelque part, que vous l'avez tué et que vous vous êtes enfui. »
05:46« Je mords les lèvres en guettant le crissement d'une chaussière ou le craquement d'une branche là-bas dans le brouillard. »
05:53« Ils ont dit aussi que vous êtes le plus voyou de tous ceux qui étaient dans le pénitencier. Le plus dangereux aussi. »
06:01« Ah ouais ? Ils ont dit ça ? »
06:04« Oui, c'est ce qu'ils ont dit. »
06:07« Ah, t'es sans doute un peu nerveuse, toi aussi, non ? »
06:10« Oh, pensez-vous ! Il y a des hommes bien pires que vous, ici, dans la montagne. Bien pires ! »
06:16« Elle s'assied sur une pierre et croise ses jolies jambes. »
06:22« Je n'ai pas peur de vous une seconde. »
06:25« Qu'est-ce que tu cherches, petite fille ? »
06:27« J'aime pas qu'on m'appelle comme ça. Mon nom est Love Dream. »
06:32« Quoi ? Love Dream ? C'est pas un nom, ça. Tu te fous de moi, non ? »
06:38« Non, les gens du pays ont toujours pensé que c'est un joli nom. »
06:43« Ouais. Eh ben, Love Dream, j'ai comme qui dirait l'impression que tu veux quelque chose. »
06:51« Je me trompe ? »
06:53« Je parie que vous avez faim, monsieur Yeager, depuis le temps que vous courez. »
06:58« Vous n'avez pas d'argent non plus, vraisemblablement. »
07:02« T'occupes pas de ça, petite fille, dis-moi. »
07:04« Et vous ne pouvez pas aller bien loin avec ce costume de bagnard. »
07:09« Costume de bagnard ? »
07:12« Ils en ont de ces expressions dans le coin. »
07:16« Ben, ça me semble évident ce que tu dis là, Love Dream. »
07:19« Mais tout ça me dit pas ce que t'as en tête, pas vrai ? »
07:24« J'ai en tête de vous aider. »
07:27« M'aider ? Moi ? Un bagnard, comme tu dis ? »
07:32« Oui, vous aider, vous, Yeager, le dangereux voyou. »
07:39« Mais pourquoi ? »
07:42« Que je demande en flairant vaguement le coup fourré. »
07:46« Chaque chose en son temps, monsieur Yeager. »
07:49« Je connais un endroit où vous pourrez trouver quelque chose à manger. »
07:53« Tout ce que vous voulez. »
07:54« Et des vêtements à votre taille. »
07:56« Et de l'argent aussi. »
07:58« Un paquet ? »
08:00« Dans les deux mille dollars. »
08:03« Ben, voyons. »
08:05« Tu es très belle, Love Dream. »
08:08« T'es complètement dingue. »
08:10« Allez, fiche-moi le camp. »
08:14« Si au moins c'était un bûcheron qui était sorti du brouillard. »
08:19« Ça m'aurait fait un costume et peut-être quelques dollars. »
08:22« Mais cette jolie gosse toute pâle avec son drôle de sourire »
08:26« qui propose des milliers de dollars, un beau costard et des oeufs au bacon. »
08:31« Dure à admettre, hein ? »
08:33« Qu'est-ce que ça peut bien cacher tout ça ? »
08:36« Ben, c'est ce que vous saurez dans quelques instants. »
08:38Les murs, ça me connaît.
08:48Les murs des grandes villes et les murs des prisons.
08:52Les murs des prisons, surtout.
08:55Personne n'aime les murs des prisons.
08:57Et ben, c'est pour ça que je me suis fait la belle.
08:59En liquidant un maton au passage.
09:01Trois jours que j'ai dans la montagne.
09:03C'est terrible la montagne pour un gars de la ville.
09:06Surtout en costume de taulard avec des pompes à dessous.
09:11Mais voilà qu'une jolie môme m'apparaît un matin dans le brouillard.
09:15Une môme jolie, pâle.
09:21Une gosse un peu folle qui n'a pas peur de moi et qui me propose de m'aider.
09:27J'ai beau lui dire de ficher le camp avec un air à vouloir la manger toute crue,
09:31rien n'y fait.
09:33Elle reste là à me sourire.
09:37Avec de la nourriture, des vêtements et des dollars,
09:41vous pourriez partir loin.
09:43Très loin.
09:47Autrement...
09:48Hé, elle n'a pas tort la môme.
09:52Avec ce pyjama des prisons et les poches vides,
09:56je tiendrai plus longtemps.
09:59Ouais, que je dis.
10:01Hé, je suppose que toutes ces bonnes choses sont bêtement à portée de la main, hein ?
10:07Comme dans les contes de fées.
10:09Elles attendent que je les prenne, pas vrai ?
10:11Oui.
10:15C'est pas vrai, ça.
10:19Ça m'embête de te dire ça, alors, oui, mais j'ai comme l'impression que t'essaies de me faire marcher dans une combine pas très catholique.
10:27C'est seulement à à peine un kilomètre d'ici.
10:31Répond-elle, répond-elle comme si elle n'avait pas entendu.
10:36Quoi ?
10:38Eh ben, la cabane.
10:40La cabane où est planqué mon ticket de sortie.
10:44Et tu veux m'y emmener ?
10:47C'est ça.
10:49Pourquoi ?
10:51Parce que je voudrais que vous fassiez quelque chose pour moi.
10:56Ah, enfin nous y voilà.
11:00Tu voudrais que je te rende un petit service, c'est ça ?
11:05On n'a rien sans rien, n'est-ce pas ?
11:08Ça, je suis payé pour le savoir, petite.
11:12Et c'est quoi, très exactement, ce que t'aimerais que je fasse ?
11:16Elle me regarde des pieds à la tête comme si j'étais un grand chien maigre à vendre.
11:24Et moi, je déteste qu'on me regarde comme ça.
11:27Surtout, une jolie môme.
11:30Bon, et alors ?
11:31Que je m'impatiente.
11:35Je voudrais...
11:36Je voudrais vous voir tuer quelqu'un.
11:41Ah, ben, rien que ça.
11:44Ah, ben, au moins maintenant, je sais que t'es réellement dingue.
11:51Il mérite de mourir.
11:53Dit-elle comme si ça expliquait tout.
11:57Ah, ouais ?
11:58Mérite de mourir, qui ça ?
12:00L'homme qui m'a fait quelque chose d'atroce.
12:03Il mérite cent fois la mort.
12:06Vous devez le tuer pour moi, monsieur Yeager.
12:08Ça sera facile pour un homme comme vous.
12:10Je soutiens son regard fixe et mystérieux pendant un long moment.
12:18Puis je me laisse soire sur une pierre en face d'elle.
12:23Non, mais dis-moi, petite, t'es sérieuse à propos de tout ça ?
12:28Sûr que je suis sérieuse, monsieur Yeager.
12:30Je veux que cet homme meure de la pire façon.
12:36Et je suppose que ce type, c'est le prix de la cabane, de la bouffe et du pognon.
12:43Oui.
12:45Ses habits vous iront très bien.
12:47Et il y a deux mille dollars sous son matelas, dans un petit sac.
12:52Ouais.
12:54Mais c'est pas tout ça, petite fille.
12:56Comment on fera le partage ?
12:58Je ne veux pas de cet argent.
13:00Tout ce que je désire, c'est le voir mort.
13:05Dis-moi, petite, cet homme-là, ce serait pas ton mari, des fois ?
13:09Non.
13:10Bah, qui, alors ?
13:11Une... une connaissance.
13:13Ouais.
13:14Et cette connaissance a fait cette chose terrible, je ne sais quoi.
13:19Et maintenant, tu veux ta revanche, c'est ça ?
13:22Oui.
13:24Nous, les gens de la montagne, on est comme ça.
13:28Pour les caves, la montagne, c'est prairie, vaches et verres de lait.
13:34Tu parles.
13:37Bon.
13:39C'est d'accord, Love Dream.
13:41C'est d'accord.
13:41Mais je te préviens, si c'est un piège, c'est toi qui goûteras de mon couteau.
13:46Et si c'est pas un piège, tu l'auras, ta vengeance.
13:54Elle saute sur ses pieds, les yeux grands ouverts.
13:56Vous allez vraiment le faire ?
13:58Bah, pourquoi pas, hein ?
14:00Comme tu dis, pour un homme comme moi, ce sera facile.
14:05Vous avez raison.
14:06Dis-t-elle par-dessus son épaule, en s'enfonçant déjà dans le brouillard.
14:12Il cuve une cuite, il va dormir pendant des siècles.
14:16Bah, qu'est-ce que t'en sais ?
14:17Ça n'a pas d'importance.
14:18Tout ce que vous avez à faire est d'entrer et d'agir.
14:21Allez, on y va.
14:22Restez bien derrière moi.
14:23Ah, ça, c'est bien la seule chose dont tu peux être certaine, lui dis-je, en lui emboîtant le pas.
14:33Elle a le pied sur la gamine et se déplace rapidement, s'arrêtant de temps en temps pour que je puisse la rattraper.
14:40Le chemin est étroit et du rail à suivre, même pour elle.
14:44La balade dure depuis une heure quand elle s'arrête et tend le bras vers un petit chalet qui émerge du brouillard.
14:50C'est là. Dépêchons-nous.
14:54Ouais, d'accord. Dis-donc, à propos, c'est pas que je manque de confiance, mais tu vas entrer avec moi ?
15:01Elle semble surprise.
15:05Bien sûr que je vais entrer. Je veux vous voir faire.
15:10En moi-même, je pense, c'est que tu peux voir.
15:16Mais c'est bien la dernière chose que tu verras jamais, Love Dream.
15:20Dommage pour une jolie fille comme toi, mais par le diable, je ne laisse jamais de témoin en vie.
15:31Elle ouvre doucement la porte et nous entrons.
15:34Dans la petite pièce, s'affleurent bon le graillon et l'agneaule.
15:38Un homme tout habillé est étendu sur le ventre et ronfle doucement.
15:42L'argent est sous le matelas.
15:46Me chuchote, Love Dream.
15:49Je te crois, dis-je en sortant mon couteau.
15:55Il n'y a que deux pas jusqu'au lit.
15:58En quatre coudes sur un, c'est terminé.
16:01Je pose le couteau par terre, pousse le corps sur leur bord du lit et farfouille sous le matelas.
16:08C'est exactement comme elle a dit.
16:11Un petit sac en coutil blanc, gonflé de billets verts.
16:16Au porte-manteau, il y a des vêtements de chasse à ma taille.
16:20Dans un coin, un frigo ronronne.
16:23C'est bien, Love Dream, c'est bien, mais c'est dommage parce que ton heure a sonné.
16:33Pas de témoin, jamais.
16:36Tant pis pour toi, Love Dream.
16:40Je me tourne vers elle et je me fige.
16:47Plus personne.
16:50Et c'est tiré, la garce.
16:51Mais comment ça se fait que j'ai rien entendu ?
16:55Je me mets à transpirer et je fonce vers le porte-manteau pour prendre quelques fripes.
17:00C'est alors que j'entends une voix d'homme me dire
17:02« Doucement, mon pote, pas de geste brusque.
17:05Jette ton couteau et lève les bras. »
17:08Alors là, je suis scié.
17:11Incapable de faire le moindre geste.
17:14« Tu ferais mieux d'écouter le shérif. »
17:17Ajoute une voix d'homme, plus jeune.
17:19Je me retourne lentement les mains sur la tête.
17:24Les yeux des flics vont de mon couteau à la victime et de la victime à mon couteau.
17:32« Ah bah ! » fait le plus vieux.
17:37« Tu sais qui c'est ce type, Harvey ? »
17:40« C'est Ralph Jäger, le taulard que tout le comté cherche. »
17:44« C'est-il pas gentil ? » dit l'autre.
17:48On était là dehors à attendre que le brouillard se lève pour arrêter Judd,
17:51sans se douter que notre ami Jäger nous mâchait la besogne.
17:56« Dommage qu'il l'ait tué ! » dit le shérif.
18:00« J'aurais aimé lui donner quelques coups dans la gueule à titre personnel.
18:05Après tout ce qu'il a fait à cette pauvre fille, j'aurais été rudement soulagé. »
18:10« Ah oui, je suis d'accord, shérif.
18:12Un fumier qui viole une fille comme Love Dream avant de la tuer
18:15aurait mérité un traitement spécial. »
18:20En entendant ça, je sursautais mon sang sous glace.
18:22« Quoi ? Eh, vous connaissez Love Dream ? » que je demande.
18:27« Vous dites, enfin, vous venez de dire qu'il l'a tué, c'est ça, hein ? Il l'a tué ? »
18:34Le shérif me regarde étonné, puis approuve de la tête.
18:38« Oui, il l'a tué la nuit dernière, stardu. »
18:44« Hé, héhé, Jager, t'es plus blanc qu'un sac à sucre ! »
18:49constate l'adjoint en me regardant.
18:53« Vous êtes certain qu'il l'a tué, shérif ? »
18:57« Plutôt, oui. Elle est à la mort, gasteur. Pauvre gamine. »
19:03« Et qu'est-ce que ça peut te faire, hein ? »
19:05« Et puis, qu'est-ce que t'as à nous regarder comme ça, comme si on était des fantômes ? »
19:11Vous venez d'écouter Au cœur du crime, un podcast issu des archives d'Europe 1.
19:20Réalisation, Julien Tarot.
19:23Production, Romy Azoulay.
19:25Patrimoine sonore, Sylvaine Denis, Laetitia Casanova et Antoine Reclus.
19:30Promotion, Marie Corpet.
19:32Au cœur du crime est disponible sur le site et l'appli Europe 1.
19:36Écoutez aussi l'épisode suivant en vous abonnant gratuitement sur votre plateforme d'écoute.
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