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  • 24/06/2025
[#Reportage] Opération de déguerpissement : 72 heures pour disparaître

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00:00Nous sommes actuellement au quartier Barracuda, Virier 1 et 2, dans la commune d'Ovando,
00:12où de nombreuses familles sont impactées par le projet de dégarbissement dans le cadre de l'aménagement routier.
00:18Ici, sur place, nous avons rencontré certaines d'entre elles qui sont prêtes à nous exprimer leurs ressentis face à cette situation.
00:25Avec moi, nous allons aller les rencontrer. Je vous invite à nous suivre.
00:30Bonjour madame.
00:38Alors, est-ce que vous pouvez nous dire, comment est-ce que vous vous sentez devant cette situation, surtout le délai de 72 heures ?
00:44Comment est-ce que vous, vous l'avez apprécié ?
00:47Par rapport au délai de 72 heures, je dirais qu'on est assez consterné, parce que nous n'avons pas été notifiés bien avant,
00:55nous n'avons pas été avisés qu'il devait y avoir un dégarbissement.
01:00C'est le dimanche matinée qu'ils sont passés pour notifier, vous avez 72 heures pour partir.
01:05On est choqués. On se réveille un matin et voilà la nouvelle.
01:11Il n'y a pas eu de discussion en amont pour nous prévenir qu'on devait partir.
01:16Il n'y a pas eu de discussion pour parler d'un quelconque dédommagement non plus.
01:21Le délai de 72 heures, il est clairement inhumain en fait.
01:25On n'a pas le temps, on est ici pour beaucoup depuis des années, 43 ans, ma mère est là.
01:32On est nés ici, donc dire qu'en trois jours on va partir, où est-ce qu'on part ?
01:37La plupart des personnes sont diminuées.
01:41Il faut penser à reloger, on se reloge où ?
01:45C'est ça.
01:46Il y a eu des discussions avec le maire, il nous a garanti verbalement que
01:50peut-être il devra avoir un prolongement avant de partir, mais c'est oral, il n'y a rien d'écrit.
01:58Ils nous ont dit 72 heures.
02:00Le maire nous dit qu'il y aura possibilité de négocier pour voir si on peut rester un peu plus longtemps,
02:05mais il n'y a rien de concret.
02:07Sans dédommagement, sans conciliation préalable avec les habitants,
02:11ces derniers sont dans le désarroi.
02:13Ces derniers ne savent plus à quel sens se vouer.
02:15Ce n'est pas tout.
02:16Restez avec nous.
02:17On va aller regarder comment est-ce que ça se passe dans l'ensemble du quartier.
02:23Ce sont des centaines de familles qui sont impactées.
02:25A notre passage, plusieurs habitations marquées à démolir 72 heures.
02:30Et nombreuses sont ces personnes-là qui sont prêtes de quitter le quartier.
02:38Pour beaucoup, c'est le flou total.
02:40Pas de solution d'accompagnement, pas de dédommagement, juste un ultimatum.
02:45Nous, les populations du quartier Virédé, on apprécie très mal la situation
02:56parce que c'est seulement dans la nuit du samedi que nous avons vu des agents venir immaculer
03:05les maisons du carrefour Cigny, pas de numéros, mais des mentions à démolir.
03:13Et ils ont mis la date et la démolir dans 72 heures.
03:17Cette situation-là, nous l'apprécions très mal parce que nous ne refusons pas de partir.
03:22Mais nous refusons la méthode qui est employée par les autres autorités.
03:2672 heures, c'est court pour faire ces emplettes avec femmes, enfants et petits-fils.
03:34C'est très, très désolant.
03:35Aujourd'hui, les populations sont en train de partir.
03:38Et surtout, les locataires que nous avions au niveau des bars du carrefour Cigny,
03:44ceux-là sont en train de déménager.
03:45Mais les populations qui ne savent pas où aller sont toujours dans leur domicile
03:49parce qu'ils ne savent pas à quel sens ils vont.
03:51Est-ce que vous pouvez nous dire un peu combien de familles sont impactées par ce projet ?
03:56Les parents impactés par ce projet, quand on regarde à partir du carrefour Cigny
04:02et en montant vers Virier, nous sommes à près de 300 familles
04:08qui sont arrivées chercher le quartier et se faire identifier.
04:12Mais si nous regardons Virier-Dieu dans son entièreté, nous sommes à près de 850 âmes.
04:17Donc, ces populations-là sont aux abois.
04:21Nous sollicitons simplement que les dates, les délais de départ soient revus à la hausse
04:28et qu'il y ait la revue de nos revendications, à savoir une indemnisation
04:37pour que nous puissions aller nous installer quelque part.
04:39Je précise en disant que nous ne refusons pas le développement dans le grand débit de ville,
04:46mais nous refusons la manière dans laquelle est fait ce développement-là.
04:54Comment est-ce que ça s'est passé au préalable ?
04:56Je suis ici depuis près de 35 ans.
05:00Nous n'avons jamais été dédommagés.
05:01On n'a jamais été prévenus à l'avance, peut-être un, deux ou trois mois à l'avance,
05:07que nous serions dédommagés.
05:11Cela n'est jamais arrivé et c'est le désarroi que nous constatons aujourd'hui.
05:17Nous avons rencontré le maire de la commune de Vendou qui a été très réceptif à notre égard
05:21et qui a compris nos déliances et qui nous a promis de revoir le délai de départ.
05:32Les familles ont jusqu'à mercredi afin de quitter les lieux.
05:36Ici, derrière Carrefour, ce n'est.
05:37Le temps est compté.
05:4272 heures pour quitter les lieux.
05:44La vie de dégarpissement est tombée et c'est tout le quotidien qui vacille.
05:51Je m'appelle Nizame Ndong Flavienne.
05:54Madame, comment est-ce que vous vivez cette situation-là aujourd'hui ?
05:59La situation dont se trouve aujourd'hui, nous sommes venus ici en 1968.
06:04C'est nous les créateurs de Carrefour à Sini.
06:07Parce que nous sommes venus ici, tout était dans l'herbe.
06:11Il n'y avait pas...
06:12Même la gendarmerie, là, c'est guérien.
06:14Le pont de Vendou, il n'y en avait pas.
06:16On connaissait simplement un seul poste, c'était celle de Libreville.
06:19Il n'y avait pas le pont Nomba, il n'y avait rien.
06:21Quand nous sommes arrivés ici, là, tout était dans le noir.
06:24Même les poteaux, là, il n'y en avait pas.
06:26Les poteaux de courant qu'ils ont installés, là, il n'y en avait pas.
06:29Bon.
06:29Nous sommes installés.
06:31Nos pères est revenus.
06:32Il a travaillé à l'office de bois.
06:35Quand il savait qu'il part à la retraite, il est venu solliciter ici en 1968.
06:40Bon.
06:40Nous sommes installés.
06:42Vous avez compris ?
06:42Nous sommes installés.
06:43Comme ils ont dit que c'est pour le Prague, on ne refuse pas.
06:51Le Prague, c'est l'État.
06:53On ne refuse pas.
06:53Mais si on dit qu'on nous enlève, ce n'est pas de cette façon-là.
06:58On a fait des enfants.
06:59Les enfants ont grandi ici.
07:00Même du Thibault, il s'est en train de pleurer.
07:02On a fait des enfants.
07:07Mon premier garçon, je l'ai fait en 2013.
07:08Il est déjà grand aussi.
07:10Lui, il se fait des enfants.
07:11Ma petite soeur, on a fait des enfants ici.
07:14La situation, on se trouve ici.
07:16Même si les hommes nous trouvaient ici, là.
07:18Mon père était une personne qui était large.
07:21Il ne savait jamais dire non.
07:22On veut maintenant passer la place aussi conçue jusqu'à tout le monde installé.
07:27Parce qu'on ne refuse pas.
07:29On ne peut pas refuser.
07:30C'est l'État.
07:31On ne peut pas lutter avec l'État.
07:33Quand l'État dit qu'il ne vient pas, il faut un monsieur de l'accompagnement.
07:37Il faut la durée qu'on a faite, les maisons qu'on a construites.
07:41On va vivre tout ça.
07:42Ça, c'était notre travail.
07:44Le travail, notre travail.
07:46Quand un locataire vient louer, l'argent qu'il donne, nous vivons avec ça.
07:50Nous n'avons pas de travail, rien, rien, rien, rien, maintenant.
07:52Mais là, là, là, là, nous allons faire comment ?
07:55Nous demandons, nous, tu ne sais pas comment c'est.
07:57Nous demandons des maisons et ils nous donnent.
08:03Parce que si on donne des maisons, il faut aussi des mesures d'accompagnement.
08:05Celui qui n'a pas de terrain, il va chercher son terrain, il plaque sa maison.
08:10Ce n'est pas ça.
08:11Il faut des mesures d'accompagnement.
08:13On ne refuse pas ce que l'État dit.
08:15On ne refuse pas.
08:16On ne refuse pas.
08:16C'est la terre de l'État.
08:18La terre appartient à l'État, comme on dit.
08:21On a investi.
08:22Mais au moins qu'il y ait des mesures d'accompagnement.
08:25Trois jours, c'est trop peu.
08:26Pour dire qu'on va partir, on se reloge.
08:28Où ? On construit quoi en trois jours ?
08:30Ce n'est clairement pas possible.
08:33Déjà, il faut réfléchir.
08:34Même si on doit être hébergé par quelqu'un.
08:37C'est dans combien de jours, en fait ?
08:39Le délai, il est tellement court que ça ne nous arrange pas.
08:42Déjà, il n'y a pas de discussion par rapport à un quelconque dédommagement.
08:48Comment est-ce qu'on fera ?
08:50Est-ce qu'il y a des mesures qui seront prises en compte ?
08:52On ne sait pas.
08:53Monsieur Charles.
08:54C'est moi qui vous remercie.
08:55Vous l'avez compris, la situation n'est plus qu'alarmante.
08:58Ce sont près de mille familles qui sont impactées par ce projet de dégarpissement.
09:02Où vont-elles aller ?
09:03Comment vont-elles vivre ?
09:04Femmes, enfants, personnes du troisième âge, nourrissons, elles sont nombreuses.
09:08Aujourd'hui, à tourner leur regard vers les autorités.
09:11Les mêmes qui ont demandé, qui ont donné l'ordre de dégarpire les lieux.
09:17Elles se retournent vers elles afin de pouvoir avoir une suite, de pouvoir avoir un meilleur délai, afin de mieux se préparer à un départ.
09:24Car là, ce sont des vies, ce sont des familles qui sont construites.
09:26Ils sont nés, ils ont grandi, ils ont travaillé.
09:29Certains y ont laissé leur vie.
09:31C'est un appel vers les autorités afin que leur situation puisse être revue et de la meilleure des façons.
09:38Ici, au quartier Virier 1, 2, Shanghai, derrière le Carrefour Sni, derrière Cacao,
09:44pour Gabon Media Time, José Biloguet, Karl Morzon.

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