Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00On va reparler de l'intervention américaine, parce qu'elle est absolument capitale, évidemment.
00:03Elle s'est déroulée dans la nuit de samedi à dimanche.
00:05Et on va voir que l'Iran aussi a menacé de s'en prendre aux bases militaires des Etats-Unis, au Moyen-Orient.
00:10On fait le point avec Michael Dos Santos et je vous passe la parole.
00:15Les bases militaires américaines sont positionnées à la frontière avec l'Iran.
00:20Les Etats-Unis en comptent plus d'une vingtaine au Moyen-Orient.
00:22Elles sont terrestres navales ou aériennes.
00:25Au moins 40 000 soldats y sont positionnés.
00:27La base d'Aludéide au Qatar est la plus grande d'entre elles.
00:31Environ 10 000 militaires occupent ce site stratégique de 14 hectares.
00:36Créée en 1996, cette base abrite aujourd'hui le commandement des forces américaines au Moyen-Orient.
00:42Autre point fort des Etats-Unis, sa base navale au Bahreïn.
00:45Plus de 8 000 marins ont été déployés dans le royaume, non loin du détroit d'Hormuz.
00:50Ils composent la cinquième flotte la plus importante des Etats-Unis.
00:53La France, elle, ne dispose pas des moyens de l'oncle Sam,
00:57mais reste présente au Proche-Orient.
00:59Environ 2 000 soldats occupent 8 bases, dont 2 en Irak.
01:03Ils forment des troupes locales, travaillent au maintien de la paix,
01:06luttent contre le terrorisme et collaborent étroitement avec des puissances étrangères.
01:10Au Liban, au sein de la force intérimaire des Nations Unies,
01:13ou encore dans le cadre de l'opération Shamal en Irak ou en Syrie.
01:17Alain Bauer, est-ce que toutes ces bases militaires américaines, occidentales,
01:21sont aujourd'hui des cibles potentielles pour l'Iran ?
01:23Oui, d'ailleurs, ils n'en sont jamais cachés, les bâtiments, les bases.
01:27D'ailleurs, la dernière qui a été attaquée par des proxys iraniens est une base en Irak.
01:32Donc, c'est à des degrés, et là, c'est à entre 40 et 100 kilomètres des points de tir iraniens.
01:39Donc, c'est parfaitement à leur portée.
01:40Et d'ailleurs, les États-Unis ont parfaitement compris,
01:42puisque une partie importante des éléments essentiels des bases ont été évacués.
01:46Une partie des bâtiments ont été soit évacués,
01:48soit ont été renforcés en couverture anti-missiles et surtout anti-drone.
01:52L'industrie iranienne des missiles et des drones est de très grande qualité,
01:57si on peut dire ça comme ça.
01:59Et donc, il y a aujourd'hui des enjeux très importants de protection des intérêts américains.
02:04Les ambassades font partie des sites qui ont été évacués massivement
02:08par les Américains depuis déjà plusieurs semaines.
02:11Donc, on sent bien que le risque est réel.
02:14Et il faut le savoir, dans toute son histoire, l'Iran a toujours répliqué.
02:19Toujours.
02:19Il n'y a pas de doute sur la réplique.
02:21Il y a un doute sur l'intensité de la réplique.
02:23Les Iraniens envoient des messages assez compliqués, modérés, appliqués, juste suffisantes.
02:30Enfin, il y a des moments, le ministre des Affaires étrangères,
02:33il faudra que les ministres des Affaires étrangères ne servent pas à grand-chose en Iran.
02:35C'est une théocratie.
02:37Donc, c'est chez le guide que ça se passe.
02:38Mais l'expression extérieure est toujours millimétrée.
02:41Donc, on sait qu'il y aura une réplique iranienne.
02:43Dès qu'ils pourront, où ils pourront, quand ils pourront.
02:46Et qu'ils viseront évidemment Israël.
02:47Ça, c'est habituel, hélas.
02:48Mais aussi, au moins un objectif américain par principe.
02:52D'accord.
02:53Et occidental, européen, français aussi ?
02:56Visiblement, on ne s'est pas mis directement dans la ligne de mire.
02:59Et donc, les efforts de ce point de vue-là pour sortir du champ de tir
03:03devraient permettre d'éviter une réplique directe.
03:07Mais si la position devenait plus dure,
03:11s'il y avait une intervention de la flotte, par exemple, dans le détroit d'Hormuz.
03:14Il n'y a pas de bâtiment français, à ma connaissance, actuellement dans le détroit.
03:18Il y en a eu.
03:18Il y en a eu, mais il n'y en a pas.
03:19Avec les outils qui ont ciblé leur délivrément des frigatoires.
03:23Et là, il y a eu une réplique française sur les outils, d'ailleurs.
03:26On sent qu'il n'y a pas eu beaucoup d'intervention pour intercepter les missiles iraniens
03:29par les effectifs français, alors que les Jordaniens et les Américains
03:33sont assez fortement intervenus.
03:35Donc, pour l'instant, on essaye d'éviter d'être dans le viseur.
03:39Mais les Iraniens sont ainsi faits qu'ils n'ont pas hésité à tenter
03:43de commettre des attentats et des assassinats ciblés dans l'opération dite Marco Polo l'année dernière.
03:48Donc, le risque existe.
03:50Ce qui frappe aussi à Alain Bauer, c'est l'isolement de l'Iran.
03:52C'est qu'on voit ces États arabes autour de lui, personne ne le soutient.
03:57La Chine et la Russie ont fait le strict minimum pour l'instant,
04:00pour leur allier leur grand Ali iranien qui fournit des drones.
04:03Plus le sauvetage de ce qui reste de scientifiques iraniens du nucléaire
04:06envoyés en avion à Moscou le lendemain de la frappe initiale et des assassinats massifs.
04:12Il y a aussi une tentative de préservation.
04:14Il y a non seulement les Russes qui sont à vous faire.
04:15Mais ça, c'est très important, c'est tout le capital intellectuel.
04:17C'est la mémoire de la production.
04:20Il y a 3000 scientifiques iraniens qui sont dans le nucléaire.
04:22Ils n'ont pas tous été éliminés.
04:24Mais une douzaine de scientifiques et leur famille ont été évacués
04:27dans un vol spécial de Téhéran vers Moscou
04:31le lendemain de la frappe initiale israélienne.
04:34Donc, il y a aussi un peu plus que...
04:36Le seul signal vraiment structuré est venu du Pakistan
04:39qui aurait tenté d'envoyer une petite unité de munitions
04:44et qui s'est perdue sur une route visiblement mal carrossée.
04:46Mais pour le reste, la situation est plutôt...
04:50D'abord, l'Empire Perse et Perse n'est pas arabe.
04:53Ils sont chiites et pas sunnites.
04:54Et tout le monde les déteste.
04:56Le régime, en tout cas.
04:57Et donc, grosso modo, tout le monde regarde d'ailleurs.
04:59José Paz Escaron ?
05:00Oui, mais c'est une tradition.
05:02Vous vous rappelez que l'Ayatollah Roménie...
05:03Le premier timbre de la République israélienne de l'Iran
05:07est à la gloire de Saïd Qtoub,
05:08le fondateur de Milestone of Islam,
05:12vraiment la politique la plus rigoriste
05:15de ce que pourraient être les frères musulmans XXL.
05:19Éric Revelle voulait intervenir, non ?
05:21Non, non, non, mais j'avais en mémoire
05:23cette histoire de timbre qui m'avait toujours frappé
05:25et puis il ne faut jamais oublier non plus
05:26parce qu'on a comme un historique loupé
05:29avec cette révolution islamique,
05:32que Roménie, on l'a choyé
05:34sous les applaudissements de la gauche de l'époque d'ailleurs,
05:37à Neuf-le-Château.
05:38Et la droite s'est trompée aussi.
05:40Oui, non, mais d'accord.
05:40Je me souviens des applaudissements
05:42et des gens qui allaient voir Roménie à Neuf-le-Château.
05:46Oui, c'était une procession.
05:47C'était un régime progressiste qui allait l'Iran.
05:50Alors, Alain Boer, Alain Boer.
05:52Et retour en Iran en avion Air France.
05:55Et retour en Iran en avion Air France
05:57après avoir été logé à Neuf-le-Château
05:59aux frais de l'État français
06:00sur la bonne volonté du président Giscard d'Estaing.
06:02C'est en train de repeindre.
06:03Mais là, aujourd'hui...
06:04Rachelle Carly.
06:05Pour accueillir Roménie, oui.
06:06Aujourd'hui, vraiment, moi, je suis écoeurée, en fait.
06:10Je suis écoeurée, j'ai honte,
06:11j'ai envie de vomir de ce qui se passe.
06:14Véritablement.
06:14Lorsqu'on entend le président de la République,
06:17il est hors sol,
06:19has been,
06:21il ne connaît pas le dossier,
06:22il ne nous protège pas
06:23parce que ne pas nommer un ennemi,
06:26c'est préparer la défaite.
06:27Être là à brandir la paix,
06:30le cessez-le-feu,
06:30la désescalade,
06:32alors même qu'il faut prendre ce sujet
06:33à bras-le-corps, quoi.
06:35Là, c'est inconséquent
06:37et c'est irresponsable.
06:38Il nous parle du droit international
06:40à l'ancienne,
06:41du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes,
06:43de l'intégrité territoriale,
06:45mais jamais pour Israël.
06:46Vous avez remarqué,
06:47Israël n'a pas le droit,
06:48pour reprendre les mots du président,
06:51il n'a pas forcément le droit
06:52à l'intégrité territoriale.
06:53En tout cas,
06:53je ne l'ai jamais entendu
06:55revendiquer ce principe-là
06:56pour Israël.
06:57Écoutons Marc Roteur,
06:58patron de l'OTAN,
06:59qui dit que la réponse
07:00est très claire,
07:01l'Iran ne doit pas
07:02développer d'armes nucléaires.
07:05Concernant la position de l'OTAN
07:07sur le programme nucléaire iranien,
07:08les alliés se sont mis d'accord
07:10depuis longtemps pour dire
07:11que l'Iran ne doit pas
07:12développer d'armes nucléaires.
07:15Les alliés ont à plusieurs reprises
07:17exhorté l'Iran
07:17à respecter les obligations
07:18qui lui incombent
07:20en vertu du traité
07:21de non-prolifération.
07:22Alain Bauer,
07:23oui,
07:23mais ce traité
07:24de non-prolifération,
07:25il est caduque.
07:25C'est fini ?
07:26Non,
07:26le traité n'est pas caduque
07:28ni fini.
07:29Il est fait pour être respecté.
07:30Quand il n'est pas respecté,
07:31il faut punir celui
07:32qui ne le respecte pas.
07:33Donc,
07:33il y a ceux qui ne sont pas
07:34membres du TNP.
07:35C'est une partie
07:36du problème
07:37de l'apparition
07:37de nouvelles puissances nucléaires.
07:40Vous avez eu
07:41deux qui se sont arrêtés.
07:43L'Argentine,
07:45le Japon
07:45qui n'était pas loin
07:46et l'Afrique du Sud.
07:49Ceux qui ont développé
07:50une puissance nucléaire,
07:50qui ont beaucoup agacé
07:51les Etats-Unis,
07:52le Pakistan,
07:52la Corée du Nord
07:53parce qu'ils ne l'ont pas vu
07:54vraiment arriver.
07:56Récemment,
07:56on vient de déclassifier
07:57une note du président Kennedy
07:58sur le risque
07:59de la prolifération nucléaire
08:01avec les Etats acceptables
08:02et les Etats non acceptables
08:04de 63
08:04qui montrent très exactement
08:06l'immense chaos
08:07dans lequel on est
08:08quand les puissances centrales
08:10ne font pas leur métier.
08:11C'est-à-dire
08:12oui,
08:12non.
08:13Et en fait,
08:13nous,
08:14on est dans oui,
08:14non,
08:15il faut voir,
08:15peut-être,
08:16ça dépend éventuellement.
08:17Je rappelle que la France
08:18a fabriqué
08:19une centrale nucléaire
08:20en Irak détruite
08:21par les Israéliens
08:22en 1981
08:23qu'en 2007,
08:25il y a eu
08:26la première opération
08:27de destruction
08:27d'une centrale nucléaire
08:28à but militaire
08:29en Syrie.
08:30Il a fallu 11 ans
08:30pour que les Syriens
08:32et les Israéliens
08:33assument le fait
08:33qu'ils avaient détruit
08:34une centrale nucléaire
08:35à but militaire
08:36en Syrie
08:37dans ce qui était
08:38la préparation
08:40de ce qui vient
08:41de se produire.
08:41Une question,
08:42Alain Bauer,
08:42Emmanuel Macron,
08:43à l'instant,
08:43mettant garde
08:43contre les conséquences massives
08:44d'une fermeture
08:45de détroit d'Hormuz
08:46par l'Iran.
08:47C'est 25 à 30%
08:49du trafic mondial
08:50d'à peu près tout
08:50et surtout du gaz
08:51liquéfié
08:52et du pétrole.
08:53Mais les Américains
08:54ont immédiatement
08:54expliqué à Pékin
08:55qu'il fallait qu'ils disent
08:56à leurs amis iraniens
08:57que fermez le détroit d'Hormuz,
08:58la principale victime
08:59ne serait pas
09:00les Etats-Unis
09:01ou les Occidentaux.
09:02Ça serait une augmentation
09:03des prix du pétrole
09:04qui est un sujet
09:04qui agace beaucoup
09:05Donald Trump.
09:06Il est devenu
09:08surproducteur
09:09et donc les Etats-Unis
09:10n'ont plus besoin
09:11d'importer du pétrole
09:12ou du gaz.
09:13Par contre,
09:13ça agace beaucoup
09:14les Européens
09:14qui sont très dépendants
09:15mais les Chinois
09:19pour expliquer aux Iraniens
09:20que ça serait une mauvaise idée.
09:22Par contre,
09:22des attaques ciblées,
09:23l'attaque d'un pétrolier ici,
09:25beaucoup de pétroliers
09:26se sont déroutés
09:26depuis hier.
09:28Vous voyez sur les cartes maritimes
09:29des mouvements
09:30extrêmement brusques
09:31d'une partie
09:31des très gros pétroliers
09:33qui sont en train
09:33de prendre d'autres routes
09:34donc ils vont les rallonger.
09:36Les assureurs
09:36vont être plus chers évidemment
09:37donc il y a un effet
09:38sur le prix du pétrole
09:38à plus de 10% je crois
09:39au cours des derniers jours
09:41donc il y a un effet
09:41réel d'anticipation
09:43mais les Iraniens
09:44n'ont pas pris cette décision
09:45tout en disant
09:46qu'ils pourraient le faire
09:46parce que dans l'enfumage général
09:48ou la propagande
09:49ou la surcommunication
09:50ça fait partie
09:51des éléments de négociation
09:53qui ont lieu.
09:54Il y a des canaux
09:55de négociation diplomatique
09:57qui continuent à exister
09:58ouverts par les Américains.
09:59Eric Ouellet,
09:59vous vouliez rajouter
10:00un petit mot avant le flash ?
10:01Il y a ça historique
10:02on a oublié
10:02il y a la négociation
10:04par François Mitterrand
10:05en 1981
10:06je crois
10:06quand il va rendre visite
10:07à Benazir Buteau
10:08au Premier ministre du Pakistan
10:09de vendre au Pakistan
10:10une centrale nucléaire.
10:12Je ne sais pas si vous vous souvenez
10:13de cette histoire.
10:14Alors que l'Inde
10:14et le Pakistan sont face à face
10:16sur la question du Cachemire
10:17la France avec ses petits biceps
10:19dit non mais nous
10:19on va s'arranger avec tout ça.
10:21Et puis un mot sur Marc Rutte
10:22qu'on vient d'entendre
10:22le secrétaire général de l'OTAN
10:24qui était avant
10:25le Premier ministre des Pays-Bas
10:26Emmanuel Maribone
10:26c'est lui qui en sortant
10:28de la fameuse réunion
10:29vous savez
10:29où Emmanuel Macron
10:30convoque tout le monde
10:31après l'attaque du 7 octobre
10:32et où il dit
10:33je vais envoyer des troupes
10:34au sol
10:35d'accord
10:35Marc Rutte
10:36qui n'est pas encore
10:37secrétaire général de l'OTAN
10:38sort dans la cour de l'Elysée
10:40et il dit
10:40pas du tout
10:40on n'a pas abordé le sujet
10:41et il n'en est pas question
10:42vous voyez
10:43c'est le poids de la diplomatie française
10:45et le poids de la parole française

Recommandations