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  • il y a 6 mois
Dorith, une Française de retour d'Israël, témoigne de son périple pour quitter l'État hébreu et revenir dans l'Hexagone.

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Transcription
00:00Qu'on comprenne, vous vous êtes arrivée à Tel Aviv à quel moment ?
00:02Le 10 juin.
00:05Et donc trois jours avant le début de l'affrontement ?
00:07Oui.
00:07Et vous avez décidé, au moment où la guerre éclate, de partir ?
00:13Oui, ça a mis longtemps à se mettre en place, parce qu'il n'y a pas de solution.
00:17On est complètement abandonnés par l'ambassade de France, ce qui est un scandale absolu.
00:21Je suis très en colère après eux, parce qu'on a eu zéro solution à proposer,
00:25si ce n'est inscrivez-vous au fil d'Ariane.
00:26On a mis six jours avant de recevoir le premier mail.
00:31De l'ambassade ?
00:32De l'ambassade.
00:33Donc moi, j'étais déjà en France quand j'ai reçu le premier mail du fil d'Ariane,
00:37qui en plus est complètement lunaire, qui nous dit de regarder si l'aéroport reste ouvert ou fermé sur le site internet.
00:46Vraiment aucune solution.
00:47Donc effectivement, je n'ai pas eu le choix de rentrer clandestinement en France, finalement.
00:52Comment vous avez fait ? On a envie de savoir.
00:53Donc le 17 juin, vous arrivez à partir, c'est ça ?
00:57Le 17 juin, j'arrive à partir, oui.
00:59Et comment vous faites donc ? Comment ça se passe ?
01:01Via un passeur.
01:01Via un passeur.
01:02Donc on part à 6h du matin de Tel Aviv.
01:05On commence la route.
01:07Ce passeur, vous l'avez rencontré comment ?
01:09À l'hôtel.
01:10À l'hôtel.
01:10Il est français.
01:11Moi, je parle très mal anglais.
01:12Donc on a réussi à discuter.
01:14Je lui ai dit à quel point psychologiquement c'était très difficile pour moi.
01:17parce que quelques jours avant, il y a eu un missile qui s'est écrasé à deux pas de l'hôtel où j'étais.
01:24Donc je lui ai expliqué l'urgence aussi mentale pour moi de partir.
01:27Pour mes proches aussi, parce que mes proches vivaient un enfer.
01:31Réellement, ils ne dormaient plus.
01:32Vos proches restaient en France ?
01:33Bien sûr, mes proches restaient en France, ont téléchargé aussi les applications d'alerte rouge
01:39pour être au courant en temps réel de ce qui m'arrivait.
01:41Donc c'est aussi beaucoup pour eux que pour moi, il y avait urgence de rentrer.
01:45Donc là, il me dit que la veille, il a fait rentrer une mère et sa fille via une passe aussi jusqu'en Jordanie,
01:51que ça s'est bien passé, que ça reste risqué.
01:53Il a été honnête, mais qu'aujourd'hui, c'est la seule solution.
01:57Donc voilà, on est parti ensemble.
01:59Vous le payez combien ?
02:00Alors, il m'a fait un prix, il m'a fait 150, sinon il prenait 300.
02:03Ce qui reste ultra raisonnable dans le contexte, parce qu'il y a des passes à 450, 500.
02:12Merci pour cette question, parce que tout le monde n'a clairement pas les moyens de rentrer comme ça.
02:17Si je n'avais pas fait ça, j'aurais dû payer des nuits d'hôtels supplémentaires.
02:20Donc voilà, d'où cette colère auprès de l'ambassade de France de nous laisser comme ça financièrement.
02:27C'est un luxe de faire ce que j'ai fait, il faut pouvoir se le permettre.
02:32Mais du coup, moi, je n'aurais jamais fait ça seule, parce que c'est risqué, je tiens à le dire.
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