Selon les informations d’Europe 1, un incident s'est produit lors d'une épreuve du bac de philosophie lundi, au lycée Rotrou de Dreux.
Jean-Marc Morandini est revenu sur cette affaire avec son équipe, sur Europe 1, dans "On marche sur la tête".
Tout a commencé lorsqu'une étudiante majeure inscrite en tant que candidate libre au baccalauréat s'est présentée au lycée public, vêtue d’une abaya et d’un voile, a expliqué William Molinié, qui a mené cette enquête.
Seulement, le règlement intérieur du lycée interdit les tenues à caractère religieux.
Le personnel présent sur place, lui a alors demandé de les retirer.
Mais comme la jeune femme passait l’épreuve en "candidat libre", la directrice du lycée s'est rapprochée de la division des affaires juridiques du rectorat d’Orléans-Tours.
Le rectorat a alors confirmé que la jeune femme pouvait bien passer son épreuve du bac car "le fait qu’elle soit inscrite en candidate libre ne fait pas d’elle une élève de l’enseignement public et donc elle n’est pas soumise à la loi du 15 mars 2004 qui interdit le port de signes ou de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics.", expliquent nos confrères d'Europe1.
Toutefois, l'étudiante a pour obligation de se soumettre aux vérifications d’identité et celles liées à la fraude. "Deux vérifications lui sont alors proposées. D’abord montrer ses poignets pour s’assurer qu’elle n’a pas de montre connectée. Ensuite de sortir ses oreilles pour vérifier qu’elle n’a pas d’oreillette.", est-il expliqué.
Une source proche du dossier indique à Europe 1 : "Pour ne pas déranger les autres candidats, dont certaines n’auraient pas compris pourquoi elle avait le droit d’être voilée, il a été décidé de l’installer dans une autre salle".
Dans un premier temps, la jeune femme a refusé de montrer ses poignets et ses oreilles. "Mais finalement elle convient de se soumettre à ces deux vérifications avant de passer son épreuve, seule, sous la supervision d’un examinateur dédié uniquement à sa surveillance.", peut-on lire.
Elle a donc pu passer l’épreuve en étant voilée.
Une source confie: "Pour nous, l’affaire était réglée, elle était satisfaite de pouvoir passer le Bac en étant voilée". Mais l'incident s'est produit lorsque son père a appris que sa fille avait passé l’épreuve dans une salle isolée.
Le lendemain après-midi, il est intervenu "pour se plaindre d’une soi-disant discrimination dont sa fille aurait été victime.", est-il indiqué.
Une source affirme que l'homme "été très vindicatif envers l’équipe pédagogique", et a même "traité la proviseure de raciste", avant de menacer de "signaler son comportement sur les réseaux sociaux".
Une autre source indique que "le père a dit qu’il appellerait des journalistes et alerterait la presse".
Une procédure judiciaire a été ouverte pour des faits d’outrage à personne chargée d’une mission de service public.
