Démission du proviseur de Maurice-Ravel : le témoignage poignant d'une enseignante
  • le mois dernier
Le proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel à Paris, menacé de mort sur internet après une altercation avec une élève afin qu'elle enlève son voile, a quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité. L'Humanité a rencontré une enseignante de l'établissement.

La communauté éducative du lycée Maurice-Ravel à Paris, a appris avec stupeur le départ anticipé à la retraite du proviseur de l'établissement, pour des raisons de sécurité, suite à une altercation avec une élève afin qu'elle enlève son voile.

Le 28 février dernier, le proviseur avait rappelé à trois élèves leur obligation de retirer leur voile dans l'enceinte de l'établissement. L'une d'elles, majeure et scolarisée en BTS, avait ignoré le proviseur, ce qui a provoqué une altercation. Des menaces de mort à l'encontre du proviseur avaient ensuite été proférées sur internet.

Deux plaintes avaient, par ailleurs, été déposées : une par l'élève « pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail », et une par le proviseur « pour acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public pour obtenir une dérogation aux règles régissant ce service ». La plainte de l'élève a été classée sans suite pour « infraction insuffisamment caractérisée », a indiqué mercredi le parquet de Paris.

Un mois après les faits, le proviseur a quitté ses fonctions "pour des raisons de sécurité", selon un message envoyé mardi aux enseignants, élèves et parents par le nouveau chef d'établissement. Ce départ anticipé a suscité une vague d'indignation dans la classe politique.
"On ne peut pas l'accepter", a déclaré le chef des députés socialistes Boris Vallaud, dénonçant "un échec collectif" alors que le secrétaire national du PCF Fabien Roussel voit dans cette démission, une défaite de notre République.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé mercredi que l'Etat « allait porter plainte" pour "dénonciation calomnieuse » contre l'élève qui avait accusé le proviseur de son lycée parisien de l'avoir violentée après son refus d'enlever son voile. « L'Etat, l'institution, sera toujours aux côtés de ses agents, de ceux qui sont en première ligne face à ces atteintes à la laïcité, face à ces tentatives d'entrisme islamiste dans nos établissements scolaires », a fait valoir le chef du gouvernement sur TF1.
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