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  • il y a 2 mois
Et elles risquent gros pour le faire.

Retrouvez « La chronique de Manon Mariani » dans Zoom zoom zen sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/veille-sanitaire

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Transcription
00:00L'heure de notre classique détour du côté des réseaux sociaux.
00:02Manon, aujourd'hui à l'honneur, dans votre veille sanitaire,
00:05les femmes algériennes qui prennent tous les risques.
00:06Depuis quelques semaines, un hashtag en arabe fait parler sur TikTok
00:09sa traduction « Non au harcèlement en Algérie ».
00:13Il est utilisé par des femmes qui filment le harcèlement de rue dont elles sont victimes.
00:17Mais ça vous regarde pas, je veux, il faut pas me suivre comme ça.
00:20Il faut pas suivre les gens. Je comprends pas quand vous venez de là pour me suivre.
00:23Il faut pas me suivre. Non mais il faut pas me suivre les gens.
00:25Là par exemple, vous entendez la tiktokeuse Mina
00:28en train d'essayer de faire entendre raison à un homme qui la suit.
00:31Une autre film des hommes en voiture qui reculent pour la suivre.
00:35Une autre, un homme qui se colle à elle quand elle attend le bus
00:38sur la majorité des vidéos.
00:39Il est inscrit cette phrase « Just a normal day as a girl in Algérie ».
00:43Juste un jour normal en tant que femme en Algérie.
00:46Une manière de montrer le schéma répétitif qu'elles vivent au quotidien.
00:50Et il y a aussi cette musique.
00:55La chanson « Labour » de Paris Paloma
00:57a devenu un hymne féministe sur les réseaux pour parler notamment des violences que subissent les femmes.
01:02Ces femmes algériennes prennent des risques en filmant leur harceleur.
01:05Car même si, sur la plupart des vidéos, le visage des hommes est caché,
01:09selon le journal Le Monde, en Algérie, il est interdit de filmer et de diffuser
01:13une image d'une personne sans son consentement.
01:16C'est passible de 6 mois à 3 ans d'emprisonnement
01:18et de 330 à 2000 euros d'amende.
01:20Ce qui est assez paradoxal, c'est que la loi algérienne est plus dure envers ce délit
01:24qu'envers le harcèlement de rue.
01:26Qu'est-ce qu'on risque alors en Algérie pour ça ?
01:27Une loi votée en 2015 punit les harceleurs de rue de 2 à 6 mois de prison
01:31et de 130 à 660 euros d'amende.
01:34C'est quasiment 3 fois moins que de filmer une personne sans son consentement.
01:37Alors attention, c'est aussi un délit, c'est normal de le punir correctement.
01:41Mais le harcèlement de rue reste une violence sexiste et sexuelle
01:44qui mérite une condamnation à la hauteur des faits.
01:47Mais ces femmes risquent donc de la prison pour dénoncer les hommes qui les harcèlent.
01:51Heureusement, elles trouvent énormément de soutien sur les réseaux.
01:53Des centaines de commentaires dénoncent des situations similaires
01:56et parlent de la discrimination des femmes en Algérie.
01:59La tiktokeuse Ouda Jim a pris la parole pour parler de ce sujet.
02:02Ça touche toutes les femmes, jeunes, enfants et même les vieilles.
02:06Elles ne sont pas épargnées.
02:07Même les femmes couvertes de la tête aux pieds, elles ne sont pas épargnées aussi.
02:11Une phrase qui a son importance et qui réfute l'argument de certains hommes
02:14qui vont rejeter la faute sur les femmes algériennes
02:16au prétexte qu'elles ne portent pas le voile ou la burqa dans l'espace public.
02:20En même temps, elles n'ont pas à s'habiller comme ça.
02:22C'est de la provocation, peut-on lire sous certaines vidéos.
02:25Les autorités algériennes n'ont pas réagi.
02:27Car malheureusement, un argument va au-delà des frontières algériennes, Manon.
02:31Oui, c'est comme le harcèlement de rue.
02:33Ça arrive, c'est une larcèlement de rue, en fait.
02:34C'est une larcèlement de rue, en fait.
02:35Car les algériennes ne sont pas les seules à exposer leur harceleur sur les réseaux.
02:39Quand on tape harcèlement de rue sur TikTok,
02:41il y a des milliers de vidéos qui apparaissent, notamment en France.
02:44C'est toujours le même schéma.
02:45Un homme, une femme, de la drague lourde, du suivi et des femmes qui ont peur.
02:49Car c'est ça, de se faire harceler dans l'espace public pour nous.
02:52C'est la peur.
02:52Peur de la violence verbale, de la violence physique, de la violence sexuelle.
02:56En France, 75% des femmes qui ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans l'espace public.
03:01Merci beaucoup Manon et désolé pour la relance.

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