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Avec Clémentine Autain, députée de Seine-Saint-Denis et co-fondatrice de l'Après

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-06-16##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Notre invité ce matin, Clémentine Autain, qui est députée de Seine-Saint-Denis
00:10et qui assume d'être candidate à la présidence de la République.
00:13Elle le dit et Clémentine Autain va nous expliquer pourquoi.
00:17Bonjour d'abord.
00:18Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:19Merci d'être avec nous.
00:20Alors évidemment, guerre entre Israël et Iran, ce seront mes premières questions.
00:26Aujourd'hui, où vous situez-vous ?
00:28Est-ce que vous condamnez les frappes israéliennes sur l'Iran ?
00:32Oui.
00:34Oui, je pense que c'est une façon de faire qui est à la fois illégale
00:38sur le plan du droit international et totalement contre-productive.
00:45C'est contre-productif parce qu'on n'a jamais apporté la démocratie avec des bombes.
00:51Et il me semble qu'en particulier dans cette région, nous sommes bien placés pour le savoir
00:55après l'Irak, après la Syrie.
01:00Et Israël, au fond, tente à la fois de régler des problèmes internes en faisant cela,
01:09d'essayer de souder sa population à nouveau contre un ennemi,
01:12comme il l'a fait très vite après le 7 octobre vis-à-vis du Liban.
01:16Et il essaye également de créer un autre sujet de conversation que Gaza.
01:25Et je le crois aussi d'avoir réussi à faire renoncer Emmanuel Macron
01:32à l'égard de ce qui devait se tenir à New York,
01:35c'est-à-dire une conférence avec l'Arabie saoudite pour la reconnaissance de l'État palestinien.
01:40Vous pensez que Benjamin Netanyahou a volontairement fait bombarder l'Iran
01:46pour plomber, pour répondre, pour anticiper à la volonté française,
01:57avec l'Arabie saoudite, de reconnaître l'État palestinien ?
02:00Oui, je pense qu'il y a là un contre-feu dans un moment où, à l'intérieur de la communauté internationale,
02:10vous avez de plus en plus de voix, y compris des alliés parfois historiques d'Israël,
02:15ou en tout cas des voix d'État qui n'étaient pas très critiques à l'égard du génocide perpétré par Israël.
02:22Et là, comme il s'en prend au Mola, un régime épouvantable,
02:27eh bien il crée une forme de solidarité à nouveau,
02:32et je crois en effet que c'est ce qu'il cherche, c'est-à-dire détourner le regard de Gaza
02:36et permettre que, par exemple, la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne,
02:42qui jusqu'ici avaient fait entendre leur voix pour le peuple palestinien,
02:45et je constate que là, les propos qui sont tenus, c'est du registre de « Israël a le droit de se défendre ».
02:53Eh bien, Israël a le droit de se défendre, Clémentine Autain.
02:56Oui, mais pas d'outrepasser le droit international, parce que...
02:59L'Iran veut détruire Israël. L'Iran le dit.
03:03Et Israël veut détruire le peuple palestinien. On va où avec ça ?
03:07Est-ce que l'Iran doit... Est-ce que...
03:09On va où avec ça, Jean-Jacques Bourdin ?
03:11Est-ce que l'Iran est une menace existentielle pour l'Europe et la France ?
03:15Mais l'Iran est une menace, Israël est une menace, et ce qui est surtout...
03:20Israël est une menace pour la France ?
03:22Non, Israël est une menace pour le monde, aujourd'hui, pour le peuple palestinien d'abord,
03:27pour le peuple palestinien d'abord, pour la région ensuite, et je le dis aussi pour le monde.
03:32Je vais vous dire pourquoi.
03:33Je pense que nous sommes entrés dans une forme de troisième guerre mondiale larvée.
03:38Voilà ce qui se passe.
03:39C'est-à-dire ?
03:39Une solution...
03:40Mais vous voyez bien la poudrière dans laquelle on est,
03:42l'engrenage de la guerre avec Trump, parce que n'oublions pas Trump dans cette affaire.
03:48C'est lui qui est à la manœuvre.
03:50Il est instrumentalisé par Benyamin Netanyahou,
03:52et au fond, il contribue à mettre le feu aux poudres dans une région...
03:58Mais fallait-il détruire les installations nucléaires iraniennes ?
04:01Il fallait une solution...
04:02En prévention !
04:03Il fallait... Non mais ça, ça ne fonctionne pas comme ça.
04:06Ça ne marche pas comme ça, je vais vous dire.
04:08Il faut une solution diplomatique.
04:10Et d'ailleurs, il y avait un rendez-vous pour faire avancer par la diplomatie.
04:14Le fait que l'Iran n'ait pas l'arme nucléaire, ce qui est évidemment un enjeu.
04:20Mais ma question est celle presque de l'efficacité, du point de vue du but recherché.
04:25Et il me semble que dans cette région en particulier, nous sommes particulièrement outillés
04:31pour savoir que ce n'est pas comme ça, en quelque part, par la violence, la brutalité,
04:39que nous allons arriver à nos fins.
04:41Et notamment une chose, Jean-Jacques Bourdin,
04:44si vous n'aimez pas, et moi non plus, le régime des Mollas,
04:46et que vous voulez venir aider, soutenir la révolution féministe qui a lieu contre les Mollas,
04:52je ne crois pas que cette méthode les aide.
04:56Au contraire, parce qu'elle soude aussi le peuple iranien contre Israël qui attaque.
05:02Donc vous voyez, avec ce type de méthode, nous allons, collectivement dans le mur,
05:06à commencer par ceux qui vivent dans cette région, qui sont les premières victimes, bien sûr.
05:11Donc cessez le feu.
05:12Bien sûr cessez le feu.
05:14Discussion.
05:15Bien, Clémentine Autun.
05:17Discussion, rapport de force, sanctions.
05:20Et certainement pas la main faible à l'égard d'Israël.
05:24Faisons attention, et j'interpelle le président de la République, Emmanuel Macron,
05:28qui a fait une volte-face.
05:29Vous savez que la diplomatie française, elle est laminée depuis un long moment,
05:33budgétairement, mais aussi dans son influence,
05:36parce qu'elle n'a pas de stratégie politique à son service suffisamment opérationnelle.
05:42Et les diplomates français, dans leur écrasante majorité,
05:45sont en désaccord avec la dimension très erratique des choix d'Emmanuel Macron.
05:51Bien, Clémentine Autun, je passe à toute autre chose.
05:55Le Parti Socialiste, c'est pas la même mesure, si je puis dire.
06:02Mais tout de même, il y a eu un fait qui relevait des propos de Jérôme Gage,
06:06qui sont soulignés par tous les médias, dans tous les médias,
06:09qu'a-t-il dit, au cours d'un long discours, parce que c'est au cœur d'un discours,
06:14il a dit, ces mots, Jean-Luc Mélenchon est un salopard antisémite.
06:18Est-ce qu'il a eu tort ?
06:20Et est-ce qu'il doit être sanctionné par le Parti Socialiste,
06:23comme le demande Jean-Luc Mélenchon ?
06:25Oui, il a eu tort.
06:27Les sanctions au Parti Socialiste, je n'y suis pas, c'est au Parti Socialiste d'en décider.
06:30Et je pense que les Français et le peuple de gauche sont saturés, énervés, en colère,
06:39contre cette inflation d'insultes et cet esprit de division qui anime aujourd'hui la gauche.
06:46Honnêtement, on n'en peut plus. On n'en peut plus.
06:48Et pourquoi division ? Pourquoi division ?
06:51Parce que le Parti Socialiste lui-même est divisé.
06:54Parce que l'FI, peut-être, joue la division de son côté.
07:00Pourquoi cette division ?
07:04Comment avons-nous réussi ?
07:04Vous avez été à la France Insoumise, vous Clémentine Autain, vous savez comment ça fonctionne.
07:09Oui, j'ai des désaccords avec la France Insoumise.
07:11Oui.
07:12Mais j'ai un adversaire majeur, c'est l'extrême droite,
07:17et une envie majeure, c'est de gagner dans le pays.
07:19Voilà.
07:20Et nous avons l'année dernière, il y a un an, c'est pas si vieux,
07:22réussi à rassembler 9 millions d'électeurs et d'électrices
07:25avec le programme du Nouveau Front Populaire dans le cadre d'une alliance.
07:28France, cet espoir, il a été déçu.
07:31Vous savez, je fais un tour de France en ce moment,
07:33je suis allée dans plus de 30 villes et villages de France,
07:37et quand je discute avec des militants, des sympathisants,
07:40c'est un sentiment de trahison qu'ils et elles ont à l'égard du Nouveau Front Populaire.
07:44Parce que depuis, ils allument leur télévision,
07:46et chaque matin, on a l'impression que c'est une insulte supplémentaire.
07:50Sioniste génocidaire, salopard antisémite,
07:53bon voilà, ça c'est un des sujets,
07:55mais on l'a sur de multiples sujets.
07:57Est-ce que Jean-Luc Mélenchon, que vous connaissez bien, est antisémite ?
08:00Non mais écoutez, soyons sérieux,
08:01la France insoumise est antisémite, il faut arrêter.
08:03Franchement, il faut arrêter avec ça.
08:05Il faut arrêter avec ça.
08:06Et d'ailleurs, comment comprendre qu'il y a un an,
08:08nous aurions donc fait tous une alliance avec la France insoumise
08:11qui serait antisémite ?
08:11Ça n'est pas sérieux.
08:13Ce qui soude la gauche, historiquement...
08:15Mais qu'est-ce qu'il y a de la volonté de la France insoumise
08:17de diviser la gauche ?
08:20Où est la volonté d'unir la gauche à la France insoumise ?
08:23Où est-elle ?
08:24Aujourd'hui, la France insoumise a décidé de faire cavalier seule.
08:27Donc qu'elle cherche des motifs de division, c'est une évidence.
08:31Une partie du Parti socialiste, la droite du Parti socialiste,
08:35ne veut plus aucune alliance avec la France insoumise.
08:37Et chacun pense qu'il va pouvoir tirer son épingle du jeu.
08:40Les uns avec Jean-Luc Mélenchon, les autres avec Glucksmann.
08:43La réalité de ce scénario, Jean-Jacques Bourdin, c'est très simple.
08:47C'est que personne n'ira au second tour et personne ne gagnera.
08:50Et les Français, dans cette affaire-là, on y pense aux Françaises et aux Français ?
08:53Qui y pense ?
08:54C'est pour ça que je suis très en colère.
08:56Je trouve ça irresponsable.
08:58Je trouve ça insupportable.
08:59Voilà.
09:00Et je m'énerve ce matin à votre...
09:02C'est rare, en général, je suis très calme.
09:04Oui, c'est vrai.
09:04Mais là, franchement, ce n'est pas possible.
09:06Il faut siffler la fin de la récréation.
09:08Il faut que les leaders de gauche comprennent que le peuple souffre,
09:13qu'ils se sont abandonnés, méprisés,
09:15qu'Emmanuel Macron lui écrase la tête depuis tant d'années
09:18et que l'extrême droite, la trumpisation qui arrive en France,
09:22est une menace gravissime.
09:23Oui, mais Clémentinotin, comment faire,
09:25alors que ce profil des élections municipales,
09:28puis ensuite présidentielles,
09:30et qu'on sait très bien que LFI présentera un candidat,
09:34et l'ont dit à la présidentielle,
09:36et que l'autre gauche présentera, elle aussi,
09:40un candidat ou une candidate.
09:41Comment faire ?
09:42Vous aurez deux candidats à gauche ?
09:43Je ne suis pas résignée.
09:45Jean-Jacques Bourdin, moi, je ne suis pas résignée à ce scénario.
09:48Et je pense que si nous sommes capables
09:49de lever un espoir à partir du 2 juillet,
09:52où à l'invitation de Lucie Casté,
09:53toutes les forces du Nouveau Front Populaire
09:55sont invitées à construire à la fois un programme commun
09:59à partir de celui du Nouveau Front Populaire,
10:01et une méthode de départage d'une candidature,
10:04ont déjà répondu présents le Parti Socialiste,
10:07les écologistes, l'après,
10:09Picardie Debout avec François Ruffin,
10:11Génération, nous serons là à ce rendez-vous.
10:13Le Parti communiste n'a pas dit, pour l'instant.
10:15Pas encore, mais il n'a pas dit non.
10:16Et moi, je connais bien les communistes.
10:18Et la France Insoumise est invitée ou pas ?
10:19Je connais bien les communistes,
10:20ils ont une tradition antifasciste,
10:22ils ont une tradition du non,
10:23je veux croire qu'ils seront avec nous.
10:23Est-ce que la France Insoumise est invitée ?
10:25Bien sûr qu'elle est invitée.
10:26Mais elle ne viendra pas.
10:27C'est elle qui décide.
10:29C'est elle qui décide.
10:30Et elle sera regardée par l'histoire.
10:31Vous savez, Jean-Luc Mélenchon a su faire l'union
10:33dans des moments très importants.
10:35Et si aujourd'hui, il passe à côté de l'histoire,
10:38à côté de ses responsabilités historiques,
10:41ce serait quelque part terrible aussi pour lui.
10:45Alors, vous êtes candidate à la présidence de la République,
10:47vous confirmez et vous assumez.
10:49On est bien d'accord, hein ?
10:51Vous êtes candidate à la présidence de la République.
10:53Je suis candidate à la candidature
10:55dans le cadre d'un rassemblement.
10:57Oui, j'assume pour être candidate
10:58à la présidence de la République.
11:00Voilà, vous assumez.
11:01Vous sillonnez la France, vous nous l'avez dit.
11:04Vous essayez de bâtir un programme commun.
11:08On est bien d'accord à toute la gauche.
11:10Oui.
11:11Avec LFI ou pas ?
11:13Oui, moi je suis pour emmener tout le monde.
11:16Et vous savez, nos partis politiques,
11:18ils représentent malheureusement bien peu de choses
11:21à l'égard de ce que nous avons à lever.
11:22Et c'est pour ça que je me réfère beaucoup
11:24aux 9 millions d'électeurs et d'électrices.
11:27Il y a un paquet de gens qui nous écoutent,
11:29qui nous suivent,
11:30et qui n'ont envie d'aller ni dans l'un ni dans l'autre.
11:33Vous savez, c'est tout petit.
11:34Les écologistes, on a vu leur vote,
11:36et c'est une organisation que je respecte,
11:39et je salue le travail des militants,
11:41mais c'est 4 000 personnes qui votent.
11:43Chez les socialistes, je crois que c'est moins de 25 000 personnes.
11:47Voilà, nous sommes des petits mouvements.
11:49Vous comprenez ce que je veux dire ?
11:50À l'égard de ce qu'étaient les partis politiques autrefois.
11:54Donc, notre responsabilité, ce que nous avons à faire,
11:57c'est d'emmener largement.
11:58Et moi, je constate que quand il y a l'Union,
12:01beaucoup de nouveaux militants, de sympathisants se disent
12:04« Ah, là ça m'intéresse, je m'engage,
12:06et c'est ce qui s'est passé avec le nouveau Front populaire. »
12:08Donc, il faut qu'on crée un cadre qui nous permette de nous dépasser.
12:11De nous dépasser.
12:12Mais, de vous dépasser, et ensuite une primaire,
12:15pour départager les uns et les autres,
12:17on est bien d'accord, primaire à gauche,
12:19à un tour, un seul tour ?
12:22Moi, je fais la proposition de réfléchir
12:25à un autre mode de primaire par rapport au travers
12:28qu'on a connu dans les primaires, où souvent...
12:30Les accords entre les deux tours, des compromissions...
12:33C'est pas tellement ça, c'est que c'est parfois quelque chose
12:36qui crée de la division, qui polarise, vous voyez ?
12:39Donc, je réfléchis à est-ce qu'on ne pourrait pas trouver une méthode.
12:42Qui permettent d'amener chacun à être plus comptable du tout
12:47et à fédérer, à donner à voir la cohérence.
12:50Donc, possiblement, un choix préférentiel ou choix majoritaire
12:53qui permet de...
12:56C'est-à-dire, un choix majoritaire, c'est une primaire à un tour ?
12:59Oui, une primaire à un tour.
13:00C'est une idée que je mets sur la table.
13:03Comme ça se passe en Angleterre, d'ailleurs,
13:05pour les élections législatives.
13:07Mais, Jean-Jacques Bourdin, si tu peux me permettre,
13:10ce débat est passionnant, je suis passionnée
13:12de la stratégie, du rassemblement.
13:14Mais je pense qu'il serait vraiment temps qu'on parle d'autre chose.
13:18Parce que, tant qu'on est assez charpé depuis un an,
13:21au fond, on arrive à votre...
13:22Mais je ne vous fais pas le reproche.
13:23Ce n'est pas vous, la juge.
13:24C'est vous qui vous écharpez.
13:25C'est ce que je suis en train de vous dire.
13:26Vous, la gauche.
13:26C'est précisément ce que je suis en train de vous dire.
13:29Mais j'aimerais pouvoir parler
13:31de la sécurité sociale de l'alimentation que je propose,
13:33de comment on accède au droit à l'emploi,
13:35de comment on fait en sorte
13:37de sortir de la haine en ligne
13:38et d'avoir davantage de pluralisme dans les médias.
13:41Alors, justement, justement, votre projet,
13:43parce que j'allais y venir, tranquillement,
13:46votre projet, Clémentine Autain,
13:49d'abord, vous n'êtes pas anticapitaliste.
13:54Vous êtes anticapitaliste ou pas ?
13:57La marchandisation du monde
13:59qui est liée au système capitaliste
14:01est effectivement ce que nous devons faire
14:03reculer et urgemment.
14:06Oui.
14:06Je pense que...
14:07Le capitaliste, d'ailleurs,
14:08nous avait fait une promesse au XXe siècle,
14:10la prospérité.
14:11Il nous disait qu'avec la loi du profit,
14:13tout le monde allait pouvoir accéder
14:15à ses besoins essentiels.
14:16Ce que je constate,
14:17c'est que non seulement
14:18la majorité de la population,
14:21aujourd'hui,
14:22n'a pas tout ce qu'il faut
14:23pour accéder à la liberté,
14:24c'est-à-dire un toit sur la tête,
14:26de quoi se nourrir sainement,
14:27accès à l'éducation,
14:28à la culture,
14:29au transport
14:29et bien sûr aux soins,
14:31problème numéro un.
14:33Donc, le capitaliste n'a pas réussi
14:35de ce point de vue,
14:36mais en plus,
14:37en plus,
14:38il a créé des besoins artificiels.
14:40C'est-à-dire que le marketing,
14:41la publicité,
14:43l'obsession des nouvelles technologies
14:44font que nous sommes, nous-mêmes,
14:46rivés sans arrêt à avoir plus,
14:48comme si le plus était le mieux.
14:49Vous voyez ce que je veux dire ?
14:50Et ça, c'est un problème pour la planète,
14:52puisque c'est destructeur de l'environnement,
14:56mais c'est aussi,
14:56Jean-Jacques Bourdin,
14:57un problème pour nos désirs.
14:59Je pense que...
15:00Vous dites-il qu'il faut adapter
15:01l'appareil productif à nos besoins ?
15:03Exactement,
15:04et non l'inverse.
15:06En fait,
15:06le capitalisme a adapté nos besoins
15:08à l'appareil productif,
15:09et nous,
15:10ce qu'il faut faire,
15:10c'est l'inverse,
15:11c'est-à-dire adapter l'appareil productif
15:13à nos besoins.
15:13Ça veut dire une politique publique
15:15qui parte de nos besoins
15:17et qui cherche à les satisfaire.
15:19C'est une question qui a l'air simple,
15:20mais c'est compliqué,
15:21Jean-Jacques Bourdin,
15:21parce que mes besoins
15:22ne sont pas vos besoins.
15:23Vos besoins ne sont pas les mêmes
15:25que ceux d'il y a dix ans
15:26et que ceux d'en dix ans.
15:28Et surtout,
15:28nous devons articuler
15:29l'ensemble de nos besoins,
15:30ce qui suppose
15:31un très haut niveau de démocratie,
15:33soit l'inverse
15:34de ce que l'on vit
15:35depuis des décennies
15:36où la démocratie se rétracte
15:38sans arrêt.
15:39Et même quand on demande
15:40l'avis aux Français,
15:42le politique fait autre chose.
15:43C'est très intéressant de creuser.
15:45Nous n'avons pas le temps,
15:46mais c'est très intéressant de creuser.
15:47Vous dites aussi,
15:48très intéressant,
15:49parce que vous proposez...
15:51La santé pour vous est essentielle.
15:53Je ne vais pas entrer
15:53dans les détails.
15:54Vous proposez une carte vitale
15:56alimentaire,
15:59une sorte de carte vitale
16:01avec une nouvelle branche
16:02de la sécurité sociale.
16:04Je pense que l'alimentation,
16:05Jean-Jacques Bourdin,
16:06est un sujet majeur aujourd'hui.
16:08Absolument majeur.
16:10L'insécurité dans laquelle
16:11se trouvent finalement
16:12tous les Français.
16:13Vous l'avez vu,
16:14le scandale du cadmium ?
16:15Moi, ça m'a beaucoup marqué.
16:16le cadmium.
16:18On découvre
16:19ces substances
16:20qui sont dans nos terres
16:22et qui produisent
16:24des cancers pédiatriques,
16:25des cancers de la prostate,
16:26des problèmes de fertilité.
16:28Et la puissance publique,
16:29elle semble à chaque fois
16:30totalement démunie.
16:31Vous voyez ce que je veux dire ?
16:32Elle est incapable
16:32de réguler,
16:33de nous protéger.
16:35Et moi, ce que je veux,
16:36c'est lutter
16:36contre le fait
16:38que les Français
16:39ne peuvent pas
16:40dans leur majorité
16:41aujourd'hui
16:41choisir leur alimentation
16:43pour des raisons d'argent,
16:44pour des régions d'organisation
16:46de notre société,
16:47mais aussi les paysans
16:48qui ne peuvent pas vivre
16:49de leur travail.
16:50Donc la sécurité sociale
16:51de l'alimentation,
16:52elle vient régler
16:52ces deux problèmes.
16:53J'ai regardé
16:54votre programme,
16:55vous voulez aussi
16:55sécuriser la conversation
16:56publique.
16:58C'est-à-dire ?
16:59Sécuriser,
17:00ça veut dire quoi ça ?
17:02Ça veut dire qu'aujourd'hui
17:03sur les réseaux sociaux,
17:05la haine en ligne
17:06est un vrai problème.
17:08Oui,
17:08de tous les côtés d'ailleurs.
17:10Je suis d'accord avec vous,
17:11de tous les côtés,
17:11c'est le mot qu'on puisse dire.
17:12Et ça crée un climat
17:14qui est un climat
17:15d'abord très anxiogène,
17:16mais ça crée aussi
17:17de la souffrance
17:18chez celles et ceux
17:18qui reçoivent des discours
17:20qui sont des discours
17:21qui peuvent être discriminants,
17:22homophobes,
17:23sexistes,
17:24racistes,
17:25c'est pas possible.
17:26Donc il faut quand même
17:27qu'on imagine
17:28la façon dont la puissance publique,
17:30c'est-à-dire nous,
17:31on peut intervenir
17:32pour abaisser
17:33ce niveau de haine.
17:35Et ça,
17:35c'est la liberté véritable.
17:36Parce que la trumpisation,
17:37elle nous vend
17:38quelque chose
17:39d'assez incroyable.
17:40C'est-à-dire au fond,
17:41c'est la liberté des dominantes dominées,
17:42c'est la liberté
17:43des discours de haine,
17:44c'est la liberté
17:45de la consommation
17:47quitte à tout détruire,
17:48vous voyez ce que je veux dire.
17:49Donc c'est pas ça la liberté.
17:51Et la gauche,
17:51elle doit
17:52re-raconter
17:53ce qu'est la liberté véritable,
17:55c'est-à-dire
17:56donner des capacités
17:57aux individus
17:58de devenir libres
17:59véritablement
18:00et donc de s'émanciper.
18:01Moi, le diagnostic
18:02que je fais,
18:03c'est que
18:04ce qui est en panne aujourd'hui,
18:05ce qui est malade,
18:06c'est le nous,
18:07c'est le collectif.
18:08L'extrême droite
18:09l'a compris d'ailleurs.
18:09Parce que l'extrême droite
18:11dit, on est chez nous.
18:12Vous voyez ce que je veux dire ?
18:12C'est sa réponse.
18:14Mais nous,
18:15ce qu'on dit,
18:15c'est
18:15les solidarités,
18:17le collectif
18:18a été brisé.
18:19Et c'est ce qui,
18:20aujourd'hui,
18:21empêche d'être libre.
18:22Vous voyez
18:22le rapport aux soins,
18:24quand vous avez,
18:25vous êtes dans un désert médical,
18:27que vous allez à l'hôpital,
18:27que c'est le burn-out,
18:29comment pouvez-vous être libre ?
18:30Quand vous avez
18:31votre gare
18:31qui vient de fermer
18:32ou votre RER
18:33qui est sans arrêt
18:34en panne
18:35et surchargé,
18:37comment pouvez-vous
18:37circuler librement ?
18:39Vous voyez,
18:39quand vous avez
18:40la spéculation
18:41forte
18:42qui pèse
18:44sur l'accès au logement
18:45et maintenant,
18:45c'est un tiers,
18:46un tiers de votre revenu
18:48qui est consacré
18:49au logement.
18:50Comment pouvez-vous
18:50être libre ?
18:51Et quand,
18:52c'est un sujet
18:52qui me tient à cœur,
18:53vous ne pouvez pas
18:54vous alimenter
18:55comme vous le souhaitez.
18:56Franchement,
18:56c'est une des premières
18:57libertés essentielles.
18:59Il y a quelque chose
18:59qui ne tourne pas rond.
19:00Alors,
19:01dernier mot
19:02sur les retraites,
19:03puisque le conclave
19:04s'achève demain.
19:05Un accord
19:06va-t-il être trouvé ?
19:07Nous verrons bien.
19:08Apparemment,
19:09il y a encore
19:09du chemin à faire,
19:11notamment entre la CFDT
19:12et le MEDEF,
19:13qui sont les deux
19:13gros acteurs
19:14éventuels
19:15de cet accord.
19:18Alors,
19:18deux, trois points précis.
19:20Le gouvernement réfléchit
19:21à une prime senior
19:22pour inciter les seniors
19:24à travailler
19:24quand ils le souhaitent
19:26au-delà de l'âge légal.
19:27Vous êtes favorable
19:28à cette prime senior ?
19:29Moi,
19:29je n'en peux plus
19:30de l'enfumage
19:31de François Bayot.
19:32Voilà,
19:32ça suffit.
19:34Les choses sont
19:35assez simples.
19:35Mais c'est une bonne idée
19:36le conclave,
19:37non ?
19:37Stop !
19:38Les Français ne veulent pas
19:40de la loi qui a été adoptée,
19:43imposée par Macron
19:44et le gouvernement.
19:46Ils ne veulent pas travailler
19:47jusqu'à 64 ans
19:48et ils ont raison.
19:49D'accord ?
19:50Les syndicats ne veulent pas
19:51de cette loi
19:52et l'Assemblée nationale...
19:53La CFDT est prête
19:54et prête
19:56à trouver un accord.
19:57On va voir.
19:58Oui.
19:58On va voir.
19:59On va voir.
20:00Elle veut démontrer
20:01qu'elle est dans le dialogue.
20:03Elle défend la pénibilité.
20:04Elle veut des mesures
20:07sur la pénibilité au travail.
20:08Mais en contrepartie,
20:10elle serait prête
20:10à accepter les 64 ans.
20:11La CFDT et la CGT
20:13étaient dans la rue,
20:14clairement avec nous,
20:15dans la mobilisation
20:16contre la loi sur les retraites.
20:18Après,
20:18elles souhaitent dialoguer.
20:19Nous verrons
20:19ce qu'elle dit
20:20à l'issue du conclave.
20:21Mais aujourd'hui,
20:22ce qui est important de noter,
20:23c'est que le 5 juin dernier,
20:24qu'est-ce que nous avons fait
20:25à l'Assemblée nationale ?
20:26Nous avons voté une résolution
20:27adoptée par l'Assemblée nationale
20:30pour revenir
20:31de 64 à 62 ans.
20:33D'accord ?
20:33Que fait le gouvernement ?
20:35Il nous enfume
20:36avec son conclave
20:37parce qu'il ne veut pas
20:38remettre en cause
20:40cette loi
20:41alors même
20:42qu'il met en place
20:43un conclave.
20:44D'ailleurs,
20:44la CGT...
20:45C'est peut-être l'occasion
20:45de l'améliorer,
20:46la loi, non ?
20:47Entre syndicats patronants
20:51et syndicats de salariés.
20:53Mais que faites-vous
20:53de la majorité des Français ?
20:55Que faites-vous
20:56du vote au Parlement ?
20:57Donc tout ça ne sert à rien,
20:58on s'en fout,
20:59s'assoie dessus ?
21:00C'est une délégitimation
21:02du pouvoir législatif.
21:04C'est une délégitimation
21:06du pouvoir législatif
21:07que d'abord
21:08de l'avoir empêché
21:09de voter
21:10pendant fort longtemps
21:11et maintenant
21:12que nous avons voté,
21:13dire on s'en fiche
21:14totalement.
21:15Et le conclave,
21:16dire vous pouvez discuter
21:17mais dans un cadre
21:18qui est limité,
21:18raison pour laquelle
21:19la CGT d'ailleurs
21:20a claqué la porte,
21:21puisque vous pouvez discuter
21:22de tout
21:23sauf de la remise en cause
21:24de la loi
21:27qui nous oblige
21:28à travailler jusqu'à 64 ans.
21:29Mais si la CGT
21:30obtient l'amélioration
21:31des pensions des femmes,
21:33obtient des mesures
21:35sur la pénibilité,
21:36obtient l'abaissement
21:37de l'âge d'annulation
21:38de la décote
21:39de 67 à 66 ans,
21:41ce sont des avancées
21:42pour les Français.
21:42Attendez, attendez.
21:43D'abord,
21:44il ne faut pas toujours...
21:46Il y a parfois des...
21:47Parfois,
21:48c'est comme le Canada Drive,
21:49si je puis me permettre,
21:50ça ressemble à une avancée
21:51et ça ne l'est pas.
21:51Donc je ne vais pas rentrer
21:52dans le détail
21:53de tout ce que vous venez
21:53de citer
21:54parce que c'est assez technique.
21:56Mais c'est assez technique,
21:57en vérité.
21:58Je sais, je sais.
21:59Et moi,
21:59j'ai beaucoup suivi
22:00les débats
22:01à l'Assemblée nationale
22:02sur les retraites.
22:03Donc je sais
22:03le niveau de technicité
22:05de cette affaire-là.
22:06Que l'on prenne en considération
22:07la pénibilité
22:08est essentielle.
22:09Et même
22:09que l'enjeu
22:11des annuités
22:12qui est presque
22:12parfois première d'ailleurs
22:13sur l'âge de départ,
22:16c'est fondamental
22:17parce que ça dépend
22:18de l'âge
22:18à partir de laquelle
22:19on a commencé.
22:20Quand on a commencé tôt,
22:21que l'on a un métier pénible,
22:23il faut pouvoir partir
22:24au plus tôt.
22:24On est d'accord ?
22:25Ça, c'est essentiel.
22:27Néanmoins,
22:28la marche
22:29de l'histoire,
22:30j'ai envie de dire,
22:31du progrès,
22:32c'est de reculer
22:33sans arrêt,
22:35de faire en sorte
22:36que nous puissions partir
22:36le plus tôt
22:37pour libérer du temps.
22:38Parce que nous travaillons
22:38de moins en moins.
22:39Voilà.
22:39Moi, je reprends...
22:40Vous pensez qu'il faut
22:40travailler de moins en moins ?
22:42Oui, je reprends
22:42ces termes de François Mitterrand
22:44parce qu'on lui doit...
22:46Enfin, on lui doit,
22:47on doit au mouvement
22:47de la société,
22:48mais c'est sous son
22:49premier quinquennat
22:50que le passage
22:52à 60 ans
22:53a été adopté.
22:54Il disait
22:54« Celui qui oublie
22:55que la retraite
22:56et la promesse
22:56de liberté
22:57et de sécurité
22:58n'a pas sa place à gauche. »
22:59Et c'est important
23:00parce qu'il disait
23:01le sens
23:02de ce que nous voulions
23:03et de ce que nous voulons toujours,
23:05c'est permettre
23:06aux Françaises
23:06et aux Français
23:07de pouvoir bénéficier
23:09du temps
23:10en bonne santé
23:11à la retraite
23:12le plus tôt possible
23:14et c'est ça pour moi
23:14le sens de l'histoire
23:16et donc il faut
23:17arrêter
23:18avec
23:19tout ce qui ressemble,
23:20c'est pour ça
23:20que j'utilise
23:21le terme
23:21d'enfumage,
23:23tout ce qui ressemble
23:24à des petits arrangements
23:25pour passer à côté
23:26de ce que veut
23:27la majorité,
23:28l'écrasante majorité
23:29des Françaises
23:30Merci Clémentine Autain
23:32d'être venue nous voir
23:33ce matin
23:33sur l'antenne
23:34de Sud Radio
23:34il est 8h58
23:35Jean-François Kéli
23:37après 9h
23:38Merci à mes Tipeurs

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