Elisabeth Lévy : "L’unique boussole de Mélenchon, c’est sa haine de l'État juif"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.

00:03Elisabeth Lévy est avec nous, Elisabeth, bonjour.

00:06Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.

00:08Bien, alors vous nous parlez de cette guerre, parce que c'est une véritable guerre,

00:12entre Israël et l'Iran, la France insoumise condamne les bombardements israéliens,

00:19ça vous étonne ou pas ?

00:20Qu'elle condamne les bombardements israéliens, non,

00:23mais la réalité c'est ce qui finit quand même toujours,

00:26je suis toujours quand même un peu étonnée à chaque fois qu'il franchit sa France

00:29et qu'elle défend en réalité le régime iranien,

00:33il n'y a pas d'autre façon de le voir,

00:36et moi je pense que ça fait partie de leur dérive fascistoïde,

00:40et je passe mes mots, mais je trouve qu'ils commencent à être inquiétants.

00:43Moi parce que je pensais qu'en fait ils éviteraient de défendre un régime

00:47qui est vomi par sa jeunesse, et non, alors évidemment ils disent

00:49attention on n'est pas pour ce régime,

00:52mais la République d'ailleurs, on a vu les premiers drapeaux

00:54de la République islamique se montrer,

00:58et des militants viennent proclamer leur soutien au pauvre petit état,

01:02agrétissé par les sionistes fascistes.

01:04Alors les insoumis éructent contre Macron,

01:06qui reconnaît le droit d'Israël à se défendre,

01:08bien sûr ils braillent que c'est Israël qui est attaqué,

01:10ce qui est parfaitement exact.

01:12Ils oublient aussi que depuis 40 ans,

01:14l'Irak attaque des villes israéliennes par proxy interposé,

01:16d'ailleurs ça s'appelle l'axe de la résistance,

01:18et ça n'a qu'un but, qu'une raison sociale,

01:21c'est de détruire d'Israël, et ils oublient enfin que l'Iran est proche de la bombe,

01:25c'est la IEA qui l'a déclarée il y a peu de temps.

01:28Mais parce que, pourquoi ?

01:29Parce que maintenant on dirait vraiment que l'unique boussole,

01:32l'unique politique, l'unique but de Mélenchon,

01:34c'est sa haine de l'état juif.

01:36Alors il dit qu'il n'est pas antisémite,

01:37chacun jugera comme il le veut à la liste de ses saillies faciles à retrouver,

01:43mais de toute façon, même s'il n'est qu'antisioniste,

01:45comme il le dit,

01:46son antisionisme ressuscite en réalité les mêmes fantasmes,

01:50les mêmes stéréotypes de complot que l'antisémitisme ancien,

01:54parce que quiconque défend Israël,

01:56c'est le valet du Mossad, du CRIF et j'en passe,

01:58c'est le protocole des sages de Sion révisité.

02:02Ils s'intéressent en plus aux victimes,

02:03et bien seulement quand les agresseurs sont juifs,

02:07ils se fichent des palestiniens tués par Assad

02:09et par toutes sortes d'autres régimes.

02:11Et pour finir, ils ont tambouriné sur la flottie,

02:15cette pantalonnade navale relouquée en haut fait d'armes,

02:20mais alors que la flottie terrestre,

02:23vous savez les camions, etc.,

02:24étaient accueillies à coups de pierres, d'insultes,

02:27et parfois même quelques coups de fouets,

02:30par en Égypte,

02:31et bien son petit panier, bouteille d'eau,

02:33là, pas un mot.

02:34En réalité, moi ce qui m'étonne,

02:35c'est qu'on entend maintenant les responsables

02:37de la France insoumise ou les sympathisants,

02:41pleurnichés pour un régime

02:42qui prend les homosexuels,

02:44voile les femmes,

02:44bon, tu les opposants,

02:45tout ça est connu,

02:46et je trouve quand même que la convergence des mines,

02:48des luttes, pardon, à bonnes mines.

02:50– Tout ce qui est excessif est insignifiant, non, Elisabeth ?

02:54– Et bien pas forcément en politique,

02:55pas toujours en politique, non.

02:57Ben non, si vous voulez, l'histoire a été faite,

03:00c'est pas toujours la meilleure histoire,

03:02je dois dire, souvent,

03:03par des minorités fanatisées, déterminées.

03:06Alors attention, les insoumis

03:07et la jeunesse militante qu'ils agrègent,

03:10ce ne sont pas seulement des révolutionnaires de salon.

03:13Bon, ils peuvent sommer le chaos dans la rue

03:15et dans les esprits,

03:16mais enfin, je veux dire,

03:17c'est pas non plus,

03:18je ne crois pas que le grand soir arrive.

03:21Mais tout de même,

03:21ils embobinent la jeunesse des quartiers,

03:23celle des campus de sciences humaines,

03:25ils menacent physiquement leurs contradicteurs,

03:27comme Delogu,

03:28qui a publié un tweet disant,

03:30vous savez, avec Gage,

03:32enfin, c'est franchement...

03:34– J'attends Gage.

03:35– Ouais.

03:36– À l'Assemblée.

03:36– Donc, moi, je trouve qu'ils mobilisent

03:39des foules peut-être petites,

03:41mais tout de même souvent effrayantes.

03:43Et puis, en plus,

03:44il y a un mélanchonisme d'atmosphère

03:46dans pas mal de rédactions,

03:47il faut quand même bien le dire,

03:48sur France Inter samedi,

03:49la ligne, c'était

03:50Netanyahou,

03:51torpille,

03:52la détente avec ce pauvre petit pays.

03:55Alors moi, j'ai cru que c'était l'heure du comique.

03:57Bon, écoutez,

03:58que la gauche fanatique,

03:59que la gauche extrémiste,

04:00parce que c'est pas exactement l'extrême-gauche,

04:02si on veut être précis,

04:04adore des dictatures islamistes,

04:05c'est raccord avec son histoire,

04:07on ne s'en étonne pas.

04:08Mais, mais, mais,

04:09et je voudrais finir là-dessus,

04:10parce que ça,

04:10c'est quand même un peu triste et douloureux,

04:13jusqu'à ce que le Parti Socialiste

04:15baise la bague de Don Mélenchon,

04:16il y avait quand même une gauche de la liberté.

04:20Eh bien, ça, c'est terminé, semble-t-il,

04:22ou en tous les cas,

04:22c'est vraiment mal en point,

04:24parce qu'après avoir juré

04:25que Mélenchon ne plus jamais,

04:27comme d'habitude,

04:28Olivier Faure envisage tout de même

04:30un rapprochement,

04:31avec évidemment l'élel éternel

04:32à Libye de l'extrême-droite dangereuse.

04:35Bon, et d'ailleurs,

04:36je constate qu'il n'a pas dit un mot

04:38sur l'Iran ce week-end,

04:39j'étais quand même étonné.

04:40Bon, il ne veut peut-être pas aller

04:42jusqu'à soutenir les assassins

04:44de Marsa Amini,

04:45mais il ne faudrait tout de même pas

04:46qu'il soit suspecté de dériptionniste.

04:49Bien, il ne représente, cela dit,

04:51Olivier Faure, que 50% du Parti Socialiste.

04:54C'est le chef, non ?

04:55Oui, c'est le chef.

04:56C'est le chef.

04:56Clémentine Autain.

04:58Ah bah tiens.

04:59Moi, je vais lui parler tout de suite.

05:00Clémentine Autain sera mon invité

05:01tout à l'heure de 8h30 à 9h.

05:03Elle est candidate à la présidente

05:04de la République

05:05et elle l'assume.

05:06Elle l'assume.

05:07Elle.

05:08D'autres ne le disent pas,

05:09ne l'assument pas.

05:11Dites-moi, vous vouliez réagir

05:13à ce que vient de dire

05:13Jean-François Achille?

05:14Je pense que la position des Insoumises,

05:17c'est un peu la limite de l'extension

05:20du domaine de la lutte.

05:21Cette critique Insoumise vaut soutien

05:24implicite des MOLA,

05:26ce qui est quand même un paradoxe.

05:28Et c'est vrai que la position officielle

05:29du président Emmanuel Macron,

05:32quelque part, elle est en soutien

05:33à ce que fait Israël

05:34avec un appel à la négociation,

05:37à la diplomatie

05:37qui va rester lettre morte.

05:39C'est assez raccord

05:40avec la position traditionnelle

05:42en réel,

05:42enfin traditionnelle,

05:43disons, de la France sur l'Iran.

05:44C'est pas surprenant, quand même.

05:45Sur l'Iran.

05:46Non, c'est la position

05:46d'Emmanuel Macron,

05:47elle n'est pas surprenante.

05:49Vous avez raison,

05:50mais sur l'Iran,

05:50la France,

05:51autant sur la Palestine.

05:53Non, mais juste pour finir,

05:55je rappelle la position

05:56d'Emmanuel Macron

05:57parce qu'il y a eu

05:58des louvoiements diplomatiques.

05:59Souvenez-vous,

06:00il faut faire un axe

06:01international contre le Hamas

06:02avant de critiquer

06:03soudain Israël

06:04quelques jours plus tard.

06:05Il y avait eu une forme

06:06de valse hésitation,

06:09mais aujourd'hui,

06:10la position de la France

06:10est claire

06:11et celle des Insoumis

06:12paraît furieusement

06:14décalée et inquiétante.

06:16J'ai remarqué

06:17que les Insoumis

06:17étaient rejoints.

06:19Alain Soral, par exemple,

06:20qui est l'extrême droite

06:21de l'extrême droite,

06:22eh bien,

06:23condamne

06:24les frappes israéliennes.

06:25Mais oui, c'est la convergence,

06:27pardon,

06:28c'est la convergence

06:28des luttes anti-sionistes.

06:31Nous avions le même scénario

06:32au début de la guerre en Ukraine,

06:34je vous rappelle.

06:34Comment ?

06:35C'était le même cas

06:35au début de la guerre en Ukraine.

06:37Exactement, le même cas.

06:38Oui, Eric.

06:38Mais je souriais

06:39parce que quand on entend

06:40la position,

06:41la géométrie variable,

06:42évolutive du président

06:43de la République

06:44sur le conflit

06:45entre Israël et ses voisins,

06:47ça me fait penser

06:47que le maître des horloges

06:49est devenu

06:50le maître du contretemps.

06:51Là, il est au Groenland,

06:52le président de la République.

06:53Oui, mais il est au Groenland.

06:54Non, il n'y a pas ça.

06:56Non, mais je ne sais pas.

06:58Mais qu'est-ce que tu veux

06:59qu'il va être en Niran ?

07:00Parce qu'il est sur le chemin

07:02du G7 au Canada.

07:03Mais non, mais d'accord.

07:03Mais qu'est-ce qu'il va faire ?

07:04De toute façon,

07:05il ne va pas être en Niran

07:06ou à Paris ?

07:07Mais non, ce n'est pas ça.

07:09C'est qu'au lieu de l'envoyer

07:10perpétuellement sur...

07:12Mais non, autant on peut,

07:13on peut lui reprocher

07:14beaucoup de choses.

07:14Mais attendez,

07:15mais attendez,

07:16Jean-Jacques,

07:17mais Jean-Jacques,

07:18celui qui veut mettre

07:19la main sur le Groenland,

07:20c'est le président

07:21des États-Unis.

07:21Oui.

07:22Bon, le président français,

07:23il va dire sa solidarité...

07:26Avec le Danemark ?

07:27Non, mais...

07:28Non, mais attendez,

07:28attendez,

07:29mais quel est le poids

07:33de la France ?

07:34Mais attendez...

07:35Je peux répondre ?

07:35Attendez...

07:36Une réponse.

07:37Alors allez-y,

07:38puis après je reprends la parole.

07:39Justement,

07:40le poids de la France est nul,

07:41pardon.

07:42Oui, le poids de la France est nul.

07:43Je te réponds,

07:44tu ne peux pas me couper

07:44au bout d'un mot.

07:46C'est pas possible.

07:48Donc, un,

07:49autant sur Gaza,

07:50il a l'ouvoyé,

07:51autant sur l'Iran,

07:52il est raccord

07:52avec la position

07:53de la diplomatie française

07:54qui a été la seule

07:55à vouloir un accord dur

07:57et c'est Obama

07:58qui nous a totalement

07:59mis dans cette situation.

08:02Les Français n'étaient pas

08:03du tout pour lâcher

08:04sur le nucléaire iranien

08:05et ça,

08:06c'est une constante

08:07depuis 2010 à peu près.

08:09Donc là-dessus,

08:09on ne peut pas lui reprocher ça.

08:11Il y a deux dossiers

08:12en réalité.

08:13Et deuxièmement,

08:14il a plus de poids

08:15en réalité

08:16en allant

08:16quand même

08:17comme chef d'État européen

08:18au Groenland

08:20qu'en disant

08:21des trucs sur l'Iran

08:22où malheureusement

08:23la France peut dire

08:24ce qu'elle veut

08:25sur l'Iran.

08:26Mais il n'y a que lui

08:27qui se prend

08:27pour le chef d'État européen.

08:29Il veut incarner

08:29la diplomatie européenne

08:31Emmanuel Macron.

08:32Mais attendez,

08:33pardonnez-moi,

08:34mais c'est quoi aujourd'hui ?

08:35Il est sur le chemin

08:36du G7.

08:37Mais vous le disiez tout à l'heure.

08:38Il ne va pas aller au G7.

08:39Il s'arrête au Groenland.

08:41C'est le président

08:42de la solidarité.

08:43Donc ça veut dire

08:44que comme c'est sur son chemin

08:46ici énorme.

08:47C'est le président

08:47de la République française.

08:49Ce n'est pas seulement

08:50Emmanuel Macron,

08:51c'est le président

08:52d'un des deux

08:53du seul État nucléaire

08:55de l'Union européenne.

08:55L'avantage,

08:56c'est que ça fait

08:57un peu redescendre

08:58la température.

08:59Bien !

09:00Oh là,

09:00il a un 8h.

09:03Vite l'heure,

09:04vite !

09:04Vite !

09:05On va !

09:09...

09:10...

09:10t'ou...

09:14...

09:17...

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