Elisabeth Lévy : "Les ploucs finiront par se rebiffer !"

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Transcript

00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Jean-Jacques Bourdin.

00:0414, Elisabeth Lévy, bonjour.

00:07En Italie, c'était hier, un référendum sur la naturalisation échoue, comme moi, faute de votants.

00:18Ben non, en fait, il n'a pas échoué, parce que les Italiens ont voté avec leurs pieds.

00:21L'opposition leur proposait d'assouplir les conditions de naturalisation, et ils n'en voulaient pas.

00:28Ils ont donc bousé les urnes.

00:30Résultat, le seuil de 50% qui est nécessaire pour valider ce type de scrutin n'a pas été atteint.

00:37Et donc, on peut dire qu'il a échoué, mais ils se sont quand même exprimés.

00:41Parce que sur un problème majeur concernant l'identité et l'avenir de leur pays,

00:46qui peut devenir citoyen de ce pays,

00:48eh bien, les Italiens ont pu exprimer leurs choix fusse négativement.

00:52Or, pourquoi je vous parle de ça ?

00:54Ça me fait un peu envie, parce que depuis des décennies,

00:56les dirigeants français s'emploient, eux, à soustraire les questions régaliennes en général,

01:01et l'immigration en particulier, à la volonté populaire.

01:03Et le dernier exemple, j'y reviens,

01:06c'est parce qu'elle m'a paru, c'est probablement,

01:08enfin, elle m'a paru gravissime, vraiment,

01:10la sidérante déclaration d'Emmanuel Macron,

01:12fustigeant ceux qui voudraient faire oublier le combat pour le climat,

01:16et préfèrent brainwasher sur l'invasion du pays,

01:19et les derniers faits divers.

01:21Alors, je passe sur le complotisme,

01:23je ne sais pas qui veut faire oublier le climat,

01:26je trouve ça ridicule,

01:27et sur l'autre ridicule,

01:29Americanouillard, dirais-je,

01:31par un de mes amis opposé,

01:32les Americanouillards aux franchouillards.

01:34Alors, brainwasher, ça veut dire laver le cerveau,

01:37ça existe en français.

01:38Bon, au-delà de l'échec de sa politique écologique,

01:40qui a été très bien commentée par Jean-François Aquilier,

01:43en réalité, le scandale,

01:46c'est qu'Emmanuel Macron nie avec cette phrase

01:48la réalité de l'insécurité et de l'immigration incontrôlée.

01:51Une semaine après la rasiade des Champs-Elysées,

01:54que fait-il ?

01:55Eh bien, il accuse les Français d'être endoctrinés ou manipulés

01:59parce qu'ils s'en inquiètent,

02:00et il appelle faits divers la mort d'adolescents,

02:03tués les uns par des récidivistes,

02:06d'autres par des étrangers en situation régulière.

02:08Je me demande s'il aurait osé qualifier la mort de Naël

02:12de faits divers ? La réponse est évidemment non.

02:13Alors, les Français, en réalité, y compris de gauche,

02:17demandent dans leur écrasante majorité

02:19une réduction drastique de l'immigration

02:22parce qu'on ne sait pas l'intégrer,

02:23encore moins assimiler,

02:25et que leur dit-on que ce serait inconstitutionnel

02:28de leur demander leur avis.

02:29Vous vous rappelez que Laurent Fabius

02:30exclut un référendum sur le sujet.

02:33Laurent Fabius, il y a quelque temps.

02:35Oui, mais ça continue, si vous voulez.

02:37Il n'est plus du tout aux affaires, Laurent Fabius.

02:39Il est au Conseil constitutionnel, mais c'est tout.

02:41Oui, mais c'est le Conseil constitutionnel.

02:43Mais il est membre, il est membre.

02:44Oui, mais c'est quand même le Conseil constitutionnel.

02:46La constitution ne le permet pas,

02:48donc il faut changer la constitution, selon vous.

02:49Oui, oui, de toute façon, vous savez,

02:51oui, il faut la changer,

02:52mais vous savez très bien, Jean-Jacques,

02:53que le problème n'est pas juridique,

02:55ni constitutionnel, il est politique,

02:57il est idéologique.

02:58C'est qu'une grande partie des élites politiques

03:00et médiatiques est immigrationniste.

03:03L'entourloupe originel, idéologique, c'est quoi ?

03:06C'est qu'on nous a expliqué depuis des années

03:09qu'être contre l'immigration, c'était raciste

03:12et qu'être pour, c'était un brevet de supériorité de morale

03:16parce qu'on aime l'autre.

03:17En fait, c'est d'autant plus facile,

03:19comme le dit Christophe Guy,

03:21lui qui n'est pas d'extrême droite, je crois,

03:22c'est d'autant plus facile d'aimer l'autre

03:25qu'on ne vit pas toujours avec lui

03:27parce que nos belles âmes sont protégées

03:29par d'invisibles frontières culturelles et sociales.

03:31Alors, bien sûr, derrière ces frontières,

03:33elles peuvent détester les véritables frontières

03:36et chanter la diversité heureuse.

03:38Alors, l'accusation de brainwashing,

03:40donc de lavage de cerveau,

03:42traduit tout de même un abyssal mépris de classe

03:45pour les plouks, inaccessibles aux merveilles du multiculti

03:48et en plus pollueurs, hors de nos villes

03:51et de nos vues avec vos guimbards.

03:53Bon, les belles âmes devraient quand même se méfier

03:55car les plouks finiront peut-être par se rebiffer

03:59et confier les clés à des dirigeants

04:00qui auront peut-être les mains un peu plus sales

04:02qu'Emmanuel Macron,

04:04mais qui, au moins, auront des mains.

04:07Françoise Degoy.

04:08Oui, moi, je ne veux pas répondre point par point.

04:10Elisabeth, elle sait très bien que je ne suis pas d'accord avec elle,

04:12que c'est toujours, de mon point de vue,

04:14une forme de caricature des belles âmes.

04:16Vous avez des belles âmes qui vivent dans les quartiers

04:19et qui sont totalement lancées dans des associations

04:24pour aider les migrants.

04:24Les belles âmes, ce n'est pas que les bobos de Saint-Germain,

04:27si vous voulez, avec le truc habituel,

04:29vous n'avez qu'à les prendre chez vous.

04:30Tout ça, c'est des arguments qui ne sont pas à un niveau

04:32que vous n'avez pas utilisé.

04:33Je vous remercie.

04:34Mais les belles âmes, il y a aussi des plouks dans les belles âmes.

04:38Non, non, il y a aussi chez les plouks des belles âmes.

04:42Si vous êtes parfaitement au niveau, je vous adore.

04:43Non, non, je ne suis pas au niveau, qu'est-ce que vous voulez.

04:44Ça, c'est un argument au niveau.

04:46Non, mais ce n'est pas ce que je vous dis, Elisabeth.

04:48Ce que je vous dis, c'est que je ne suis pas d'accord

04:49avec ce que vous dites.

04:50Par ailleurs, la déclaration de Macron est un peu...

04:53Elle est, comme toujours, je veux dire, à la va comme je te pousse.

04:57C'est quand même...

04:58C'est le roi de la déclaration, à la va comme je te pousse.

05:00Il ne fallait pas opposer écologie et insécurité.

05:03Parce que je pense en plus que...

05:04Mais là où il a raison,

05:06ce n'est pas le problème de nier la réalité,

05:08c'est la façon dont c'est exploité.

05:10Vous avez, aujourd'hui,

05:12des pans entiers de l'information,

05:14je suis désolé de vous le dire,

05:15qui font des journées entières,

05:17uniquement sur ces sujets monomaniaques.

05:19Vous ne pouvez pas le nier.

05:20La réalité de la France ne peut pas se contenir

05:24dans les agressions, les meurtres et l'immigration.

05:27– Vous voulez que je vous dise...

05:28Je vais vous parler franchement.

05:29Hier, je me suis amusé à regarder deux chaînes de télévision,

05:32BFM TV et CNews.

05:33L'une a parlé sans cesse de Rima Hassan de la Flottie

05:37et l'autre a parlé sans cesse de faits divers et de trucs...

05:41– Est-ce que je peux quand même répondre ?

05:42– Franchement, c'est insupportable.

05:43– Moi, je vais essayer de finir.

05:44– Remarquez, leur importance étant relative,

05:47ça ne change pas grand-chose.

05:48– Oui, je voudrais répondre.

05:48– La première chose, c'est que Emmanuel Macron

05:52ne s'est pas contenté.

05:53Il a expliqué que les gens qui s'inquiétaient de cela

05:56étaient brainwashés avec ce stupide...

06:00cette stupide croyance dans le fait que parler anglais,

06:02c'est chic.

06:03C'est déjà mépriser le populô.

06:06Tu parles en français,

06:08t'es président de la France,

06:09donc déjà tu causes français.

06:10– Tu causes la France ?

06:12– Oui, tu causes la France.

06:13Tu causes la France comme une église,

06:14comme disaient mes amis.

06:15– Donc, ça, c'est la première chose.

06:20Mais la deuxième, moi, je ne crois pas que les gens...

06:23Je ne crois pas que c'est le fait de regarder des chaînes de télé.

06:27– Non, surtout que leur impact est limité.

06:30– Surtout que leur impact est limité.

06:31– Il y a une information pluraliste dans ce pays.

06:35Les gens ne sont pas complètement abrutis.

06:38Si vous ne voyez pas qu'il y a aujourd'hui,

06:41un, un problème spécifique d'immigration,

06:44parce que depuis quelques années,

06:46les arrivées, si vous voulez, sont tellement massives

06:49et avec une telle distance culturelle

06:52qu'en réalité, on n'intègre plus du tout.

06:54Je ne dis même pas assimilés.

06:56Donc, évidemment que ça pose des problèmes de coexistence.

06:59Et quant à la sécurité,

07:00que vous n'allez pas me dire vous aussi que c'est un sentiment.

07:04– Je n'ai pas dit ça, non, pas du tout.

07:06– Au lieu de...

07:06Je veux dire, mais qu'est-ce qui...

07:08Personne n'empêche les gens de parler de climat.

07:10– Je voulais dire une chose.

07:11– C'est vrai que quand un écoiffeur tunisien

07:12risque sa vie aussi.

07:13– Absolument.

07:14Je voulais juste dire, oui, les meurtres racistes...

07:16Enfin, les meurtres existent dans tous les sens.

07:18– Il y a eu un meurtre raciste épouvantable

07:21et il faut absolument le dénoncer.

07:23Vous n'allez pas dire que c'est la réalité.

07:25– Je suis en train de vous dire que, effectivement,

07:30moi, je ne suis pas dans l'idée du sentiment d'insécurité, etc.

07:33Je ne vous dis pas ça.

07:33Je vous dis juste que l'obsession sécuritaire,

07:37l'obsession identitaire, qu'on retrouve à droite,

07:40qu'on retrouve à l'extrême gauche,

07:41parce que c'est une obsession identitaire

07:43chez Jean-Luc Mélenchon également, inversée...

07:45– J'ai même vu des drapeaux palestiniens

07:46dans le périnage de Chartres.

07:49– Je vous dis juste que cette obsession-là,

07:51ces obsessions ne sont pas les obsessions françaises.

07:53D'ailleurs, à chaque fois,

07:55vous faites une campagne présidentielle sur l'immigration,

07:58vous perdez, parce qu'à un moment donné,

08:00ce qui revient, ça n'est pas ça.

08:02– Bon. – J'ai le droit de penser

08:03que c'est un des problèmes majeurs de notre pays.

08:05– Vous avez le droit, mais bien sûr,

08:06mais Elisabeth...

08:07– 8h22, allez, 8h22,

08:10Manuel Bompard sera mon invité tout à l'heure

08:12de 8h30 à 9h.

08:13– Sous-titrage ST' 501

08:15– Sous-titrage ST' 501

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