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  • il y a 3 mois
MEDI1TV Afrique : L'homme au tarbouche et la femme au chapeau de Noam Chaoudri - 14/06/2025

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News
Transcription
00:00C'est avec un énorme plaisir que je vous retrouve sur Median TV pour cette nouvelle escale culture au cœur de l'Afrique.
00:16Dans quelques instants, nous parlerons cinéma avec le tout dernier film de Samy Balogi, l'arbre de l'authenticité,
00:24un film poignant entre l'essai et l'œuvre cinématographique.
00:28Nous parlerons également littérature avec le tout dernier roman de Véronique Tadjot.
00:34Je remercie la nuit d'avant toute chose, place à notre invité du jour.
00:43Aujourd'hui, nous avons un immense plaisir de recevoir un artiste qui nous a fait vibrer.
00:49Il est tangérois, il a un univers particulier qui nous a beaucoup interpellé,
00:54à travers lequel il célèbre le Maroc dans toute sa diversité, mais également la ville de Tanger.
01:00Il est avec nous, Noam Chaudry, bonjour.
01:04Bonjour, comment ça va ?
01:06Ça va et toi ?
01:08Très bien, merci.
01:09En tout cas, merci d'être avec nous aujourd'hui, Noam.
01:14Et c'est vrai que tes toiles, tes peintures, tes œuvres sont assez particulières puisqu'elles gravitent autour de un, deux, parfois trois personnages.
01:25C'est un petit chat.
01:26Et je voudrais savoir comment s'est révélé finalement cet artiste qui était en toi,
01:35qu'est-ce qui t'a donné envie de créer cet univers pictural ?
01:40Donc, on retrouve toujours ces mêmes personnages.
01:44Ce qui m'a donné envie de créer, en fait, à la base, je dessinais énormément en noir et blanc,
01:51faisant plusieurs formes, des triangles, des carrés, des rectangles, des cercles.
01:54Et donc, je crée tout un monde, mais juste en noir et blanc.
01:58Et au fur et à mesure, avec le temps, peu à peu, c'est devenu, j'y ai mis des couleurs.
02:03Et ces personnages sont arrivés au fur et à mesure, jusqu'à arriver à justement ce monsieur au teint rouge,
02:09cette Dame au chapeau, qui font le tour du monde et qui vont un peu de partout dans le monde.
02:15Et c'est vrai que ces personnages sont assez particuliers puisque finalement, c'est à partir d'eux que vient le reste de l'œuvre.
02:24Je ne sais pas, tu me contrediras peut-être, mais j'aimerais bien savoir comment tu construis tes œuvres.
02:30Comment ça se passe dans ta tête d'artiste quand tu te mets devant une toile blanche ?
02:37Alors, c'est très souvent en fonction de mes voyages, de mes déplacements ou des personnes qui m'entourent.
02:43Par exemple, demain, cette semaine, j'étais en Espagne pour l'Eat.
02:47Eh bien, j'ai dessiné normalement ce qui est espagnol.
02:51Et donc, du coup, forcément, toutes les personnes qui sont autour de moi m'inspirent et je les dessine.
02:56Si demain, je suis à la Médina de Tanger, je vais dessiner, comme on le voit là, la Médina de Tanger.
03:01Donc, ça dépendra de ce qui se passe tout autour de moi.
03:03Et je voudrais savoir également ces petits personnages, ces grands personnages, qui sont-ils finalement ?
03:11Est-ce que c'est des haltères égaux ?
03:13C'est quoi, en fait, l'histoire de la naissance de ces personnages ?
03:17Que ce soit la dame, le monsieur ou ce petit chat ?
03:21Alors, le petit chat, je commence par lui parce que je l'appelle Bergek.
03:25Donc, du coup, c'est un chat, en fait, qui veut tout savoir.
03:27Et il est là partout, dans tous mes dessins, toujours.
03:30Et c'est lui, en fait, qui assiste à la scène et on le voit de derrière.
03:33On voit un M, en fait.
03:34Le M, ce sont les poils qui sont derrière lui.
03:38Et donc, c'est de manière à ne pas faire beaucoup de poils.
03:39Je fais un M, qui sont quatre poils qui s'entrecroisent.
03:43Et lui, en fait, il regarde la scène.
03:44Et après, il y a les personnages.
03:46Donc, ces personnages, en fait, que ce soit le monsieur au tabouche ou la dame au chapeau,
03:49je n'aurais pas donné de nom, de manière à ce que n'importe qui puisse être identifiable par rapport à eux.
03:55C'est-à-dire que, par exemple, toi, Amna, si j'arrive, je te dessine,
03:59je pourrais te dessiner via la femme au chapeau sans aucun problème.
04:03Madame au chapeau.
04:05D'accord.
04:05En fait, c'est vraiment des regards que tu personnifies en quelque sorte.
04:13Et c'est vrai que, voilà, ton univers pictural,
04:16eh bien, on a du mal à le définir.
04:21Et toi, si tu devais le définir, Noam, comment tu…
04:26Voilà, quels sont les mots qui te viendraient en tête en premier ?
04:30Comment tu te définirais en tant qu'artiste ?
04:35Alors, je dirais que je fais de l'art abstrait.
04:38Déjà, ça, c'est clair et net, un peu naïf.
04:41C'est aussi de l'illustration parce que, forcément, il y a ces personnages.
04:49Donc, voilà, illustration, naïf et abstrait.
04:52Ce seraient les trois mots que, si je définissais mon art.
04:57Et qu'est-ce que, en tant que peintre,
05:01qu'est-ce que tu voudrais faire que tu n'as pas encore fait ?
05:05Et est-ce que tu penses, pourquoi pas, un jour, te défaire de tes personnages ?
05:13Alors, par rapport aux personnages, justement…
05:16Je réponds à la deuxième question d'abord.
05:19Par rapport aux personnages, justement, par rapport à ce que je fais, moi,
05:22il y a, pendant mes voyages, je fais énormément tout ce qui est personnages.
05:25Et donc, du coup, je travaille énormément avec des postcards,
05:29donc directement sur une feuille que j'ai sur moi,
05:33des papiers ou des carnets que j'ai sur moi.
05:35Et dans mon atelier, là, je travaille énormément à la peinture
05:38et je vais faire un travail qui est vraiment différent, complètement différent.
05:43Et justement, c'est en faisant des choses que je n'avais jamais faites avant,
05:46par exemple, le festival d'Asila.
05:47Il y a des personnes qui m'ont énormément aidé et montré de nouvelles techniques,
05:51telles que Najwa Itmi ou bien plusieurs autres personnes.
05:54Moi, Najwa Itmi, par exemple, qui m'ont montré des nouvelles techniques.
05:58Et ces techniques, justement, dans mon atelier,
06:00je suis en train de les, on va dire, perfectionner.
06:03Donc, du coup, à ma dernière exposition, en juin dernier, au Cervantes,
06:06j'en ai montré un tout petit peu.
06:09Mais c'est vraiment, on va dire, là, ce sont des personnages différents.
06:13Donc, je sors un peu de mon confort, bien évidemment.
06:16Et donc, du coup, je suis toujours, on va dire, dans la recherche.
06:20Dans la recherche.
06:21Et est-ce que tu dirais que, finalement, tes peintures, ton art,
06:27peu importe le support, finalement,
06:30est-ce que cela ne raconte pas, finalement, une sorte d'histoire
06:37dont tu ne connais pas, tu connais le commencement,
06:39mais dont tu ne connais pas forcément la fin ?
06:43Ah oui, oui, complètement, complètement.
06:44C'est-à-dire que, alors, clairement, par rapport aux personnages,
06:48c'est clair et net, c'est une histoire.
06:49C'est-à-dire, au fur et à mesure, ce qui m'arrive dans ma vie,
06:52ce que je fais, là où je vais, les personnes que je rencontre,
06:54en fonction de ça, toujours, je dessinerai en fonction de tout ce qui se passe.
06:59Ce qui se passe dans le monde, autant actualité que ce qui se passe autour de moi,
07:05mes amis, au travail, vraiment partout.
07:08C'est-à-dire, j'essaie de dessiner ça, et voilà, c'est comme ça que ça arrive.
07:14Et Noam, donc, avant de nous quitter, quelle est ton actualité,
07:19qu'elle soit là, maintenant, ou dans un futur plus ou moins proche ?
07:26Actualité, je fais très bientôt, à la fin du mois, je fais le festival de Asila.
07:31Donc, du coup, je fais un mur pour Gidelia.
07:33Du coup, je suis très heureux d'y participer.
07:35Et après, on est en train de préparer une exposition à Rabat
07:40et une exposition aussi à Paris l'année prochaine.
07:45Donc, que de belles choses, Inch'Allah.
07:48Et voilà, bon vent à toi, à M. Tarbouch et à Mme Chapeau
07:53et au Petit Chat Noir et à bien d'autres encore.
07:56Merci beaucoup.
07:57Merci de m'avoir reçu et à très bientôt.
08:02Merci Noam, à très, très bientôt.
08:03Bye.
08:06Ciao.
08:06Et place tout de suite à Asoukou Aki, un artiste hors pair,
08:17qui voit son art comme avant tout un acte de guérison
08:20à travers sa pratique artistique multidisciplinaire du collage,
08:24en passant par la peinture, sans oublier la gravure, encore la sculpture.
08:27Son art est une quête perpétuelle,
08:29à travers laquelle, eh bien, il tente justement de transcender un aspect visuel.
08:33Il construit et déconstruit des fragments d'images
08:35en travaillant la matière qu'il crosse, découpe, déchire pour la vider de son sens originel.
08:41Ses compositions en ligne plutôt sinueuses font écho à de nombreuses références,
08:45allant de contes africains à des gravures de maîtres,
08:48comme Poussin ou encore Rubens,
08:50en passant par la divine comédie de Dante,
08:52qui est illustrée par Gustave Doré.
08:54Son œuvre, pleine de symbolisme et de spiritualité,
08:57invite à questionner le sens de l'existence.
09:00On l'écoute tout de suite.
09:14Les métisses dans les colonies étaient appelées les peaux grattées.
09:17Les gravures proviennent de cette phrase-là.
09:25Peaux grattées, c'est vraiment retirer la matière, déchirer, inciser,
09:29pour faire sortir les formes.
09:38Je vous fais plus le thème de contre-image que des gravures
09:41parce que c'est le tirage qui forme la gravure.
09:44Sauf qu'ici, on a des positions inverses
09:46où la plaque est ancrée en noir
09:48et ensuite, je viens retirer la matière.
09:54Le rajout de couleurs dans les tableaux,
09:58c'est à la fois pour accentuer le côté dramatique,
10:00mais c'est aussi pour créer une profondeur,
10:03pour montrer une continuité de l'histoire
10:05à travers les nuages, à travers toutes nos compositions.
10:11Il faut dire que Hakel est un artiste pluridisciplinaire
10:14qui explore différentes formes plastiques
10:16pour élaborer ce qu'il appelle un récit de guérison.
10:20Son travail porte les traces de l'histoire sociale,
10:23médicale et politique de l'Afrique,
10:24ainsi que son histoire personnelle.
10:27L'artiste pratique le contre-geste
10:29et il est à la recherche de l'envers.
10:32Comme il dit, les personnages que je fais vivre dans mon travail
10:34constituent par fragments et par une sorte de constellation,
10:38une archive de la conscience africaine
10:40qui mêle le sacré et le profane
10:42pour mieux révéler l'essence de la vie humaine,
10:45celle d'une identité fragmentée à réinventer.
10:48Son travail est un récit de guérison
10:50face à la violence subie par les personnes noires,
10:53mais également les hommes,
10:54de manière générale, à travers l'histoire.
10:57Les visages en cercle proviennent du symbole Adinkraine,
11:07qui est le symbole du leadership et de la royauté.
11:11Quand je les utilise dans mes tableaux,
11:13ils sont positionnés en fonction
11:16d'une certaine forme de lecture du tableau.
11:20Ils sont un peu comme des ouvertures,
11:23des portes d'entrée dans le tableau.
11:27Avec Ellipse, on a travaillé sur le montage
11:39de cette exposition, sur les dimensions,
11:41sur tout ce qu'on devait présenter sur la foire.
11:44Et après ça, moi, j'ai fait des croquis, des tableaux.
11:52Mon expérience sur la foire, elle est super,
11:54parce que j'ai pu rencontrer plein de monde.
11:58J'ai aussi des retours sur mon travail,
12:01sur l'histoire que j'ai pu partager avec le public.
12:04C'est une histoire qui n'était pas connue du grand public.
12:07Et ça a aussi permis d'éveiller aussi cette conscience.
12:11Donc oui, c'est une très, très bonne expérience
12:13qui se déroule en ce moment.
12:17Explorant tout d'abord la représentation de l'homme noir
12:20et son émancipation, il faut savoir qu'il questionne
12:23avant tout un savoir-dit universel
12:25entre peinture, sculpture, collage
12:28à travers ce qu'il nomme son contre-geste.
12:30Et il déchire le papier pour mettre à lui
12:32des fragments symboliques et historiques
12:34qui renvoient au sacré africain.
12:36À se croquer, à bord des thèmes allant de la transmission
12:39au questionnement du devenir africain,
12:41tout en convoquant le massif violent
12:43de l'histoire coloniale, un passif
12:46qui nous colle à la peau, véritable héritage raciste.
12:50Par son art, l'artiste souhaite déconstruire, déchirer
12:52les maux qui rongent la société et sa violence
12:55en donnant un espoir à toute une jeunesse
12:57en quête de renouveau.
13:02Je travaille beaucoup sur la question de la violence
13:04et de sa capacité de mutation.
13:10Je me suis rendu compte qu'à travers l'histoire,
13:12tout ce qui est lié aux problèmes, aux conflits,
13:18même à l'évolution de l'homme,
13:20a un rapport très étroit avec la violence.
13:25La violence en elle-même,
13:26elle devient en fait un héritage génétique.
13:29Et moi, je m'intéresse à ces questions-là.
13:31Et pour mettre en place mon propos,
13:33je me suis intéressé à des gravures d'histoire
13:35et à la photographie de presse.
13:38Et je me suis rendu compte qu'il y avait
13:40une certaine vision de la violence
13:42qui était d'arriver à capter en fait
13:45l'espoir dans la violence.
13:48Et moi ici, ce que je fais,
13:49c'est que je répare en fait des fragments d'images
13:51de ces fraises, de ces images-là,
13:53que je récompose.
13:55Dans une série de travail,
13:58c'est de travailler autour de la question
13:59du chirurgien,
14:02du geste du chirurgien.
14:03Dans ce travail que j'appelais Rituel,
14:09l'idée était de montrer aussi
14:13comment est-ce qu'à travers les gestes du médecin,
14:16on peut arriver à s'auto-guérir.
14:18Parce que c'était dans une période,
14:19durant le Covid,
14:20où je n'avais pas mon atelier,
14:22je ne pouvais pas travailler.
14:24Et il fallait que je redécouvre
14:25une autre manière au fait de travailler.
14:27Il fallait que je redécouvre
14:28une autre manière aussi
14:29de voir expérimenter d'autres choses.
14:33Vu que je travaille sur la violence,
14:35sur cette capacité de mutation
14:36de la violence,
14:37mais aussi sur la manière
14:39dont la violence elle-même,
14:40elle mute,
14:42il fallait que je travaille
14:43sur des grands formats,
14:44à la fois pour donner
14:44cette impression aussi
14:45que dans le chaos général,
14:48que les spectateurs soient absorbés,
14:50mais qu'à travers ce chaos général,
14:52il y a aussi une forme d'espoir aussi.
14:54Donc en fait,
14:54le travail est vraiment lié
14:55sur la violence et l'espoir.
14:58Mais l'espoir est caché dans la violence
14:59et c'est un peu comme une énigme
15:01qu'il faut arriver à déchiffrer.
15:09Et tout de suite,
15:10nous parlons cinéma
15:11avec le tout dernier film
15:12de Samy Balouji
15:14qui filme l'histoire coloniale
15:17des forêts du bassin du Congo.
15:18Il faut dire qu'il scrute
15:19à travers la caméra
15:20les traces de la colonisation,
15:22l'art de l'authenticité.
15:24Il est signé Samy Balouji
15:25qui nous emmène autour
15:26de l'exploitation
15:27de la forêt équatoriale
15:28du bassin du Congo
15:29sans source liée.
15:30Eh bien, Samy,
15:31depuis qu'il est artiste,
15:32il faut bien l'avouer,
15:32le réalisateur surprend
15:33par sa manière
15:34de faire parler les archives.
15:36On regarde tout de suite
15:37un extrait de la bande-annonce.
15:38Je reçois réprimande
15:46et blâme pour tout
15:47et pour rien.
15:50Il m'est impossible
15:51d'émettre des idées.
15:54Je remarque que pour même
15:55ce qui concernait les plantes,
15:57la probité des gens de ma race
15:58semble toujours mise en doute.
16:00Sous-titrage ST' 501
16:30Souvent inconfortable
16:36dans le long métrage
16:37qu'il vient de présenter
16:38en festival
16:39et qui lui a valu un prix
16:40à Rotterdam au mois de janvier.
16:42Ses archives prennent la forme
16:44de carnets tenus
16:45entre les années 30 et 50
16:46par des biologistes
16:47en bordure de forêt tropicale
16:49dans le bassin du Congo.
16:50Ces textes plutôt ésotériques
16:52documentent une prouesse.
16:53C'est la capacité des arbres
16:54de cette jungle,
16:55la deuxième plus vaste
16:56après l'Amazonie,
16:58absorbée du dioxyde de carbone.
16:59Le film, qui se compose
17:00de trois parties
17:01et dont les voix off
17:02ont été confiés
17:03à Edson Hannibal,
17:05qui joue l'agronome congolais,
17:06Paul Panda Farnana,
17:07considéré comme
17:08le premier intellectuel du pays,
17:10et Diederik Peters,
17:11qui prête sa voix
17:12à l'ingénieur agronome
17:13Abiron Bernaier.
17:15Et Pierre Vanstein,
17:17guide touristique,
17:17combine témoignages personnels
17:19et analyse scientifiques
17:20pour rendre compte
17:21des effets durables
17:22de la colonisation belge,
17:24non pas seulement
17:25sur les vies humaines,
17:26mais aussi sur l'environnement,
17:28l'arbre de l'authenticité.
17:30Samy Balouji,
17:31toujours à la hauteur
17:32de nos attentes.
17:32Et avant de nous quitter
17:40dans l'Afrique en culture,
17:41nous parlons littérature
17:43avec, je remercie la nuit,
17:45un roman de Véronique Tadjo
17:47qui raconte le parcours
17:48de deux jeunes femmes,
17:50deux jeunes ivoiriennes
17:51confrontées à la crise politique
17:53dans leur pays en 2010,
17:54engagement, violence,
17:55condition et exil.
17:57Telles sont les thématiques,
17:58les thèmes abordés
17:59dans cet ouvrage signé
18:00Véronique Tadjo, Flora et Yasmina
18:02sont deux amies étudiantes,
18:04la première en littérature
18:06et la seconde en biologie.
18:07Elles partagent la même chambre
18:08et la même espérance,
18:10les espérances de la jeunesse
18:11avec confiance
18:12et presque une certaine naïveté.
18:14Elles traversent la vie
18:14sans trop en craindre
18:16les soubresauts.
18:18Surprise quand la crise politique
18:19de 2010 éclate
18:21et embrasse tout le pays.
18:22L'histoire les rattrape à l'or
18:24et elle rattrape les personnages
18:25et la fiction bascule
18:27dans la réalité.
18:28A l'époque, Ouattara
18:29et Gabbo revendique
18:31tous les deux
18:31la victoire aux élections.
18:33La Côte d'Ivoire
18:34se retrouve écartelée
18:35entre deux présidents
18:36et polarisée
18:36par des militants
18:37fanatisés
18:38au mépris
18:39d'une population
18:39bien souvent prise en étau.
18:42Véronique Tadjo
18:42veut replacer
18:43l'homme au centre
18:44de la nature
18:45avec sa petitesse
18:46et sa fragilité.
18:47La thèse est claire,
18:49c'est là que le livre
18:50d'une femme engagée
18:51est probablement en colère.
18:53Prends le dessus,
18:54on écoute tout de suite.
18:55J'ai habité à Lagos
18:58deux ans,
19:00à Nairobi
19:01trois ans,
19:03puis en Afrique du Sud
19:04où j'ai vécu
19:05pendant 14 ans,
19:07dont sept
19:07en tant que professeur
19:09à l'université
19:10du Wittbatterstown
19:12à Johannesburg.
19:14Tous mes livres
19:15portent les traces
19:16de mes voyages.
19:18Je suis mariée
19:19à un journaliste
19:20et nous avons
19:21deux garçons.
19:22Je remercie la nuit
19:25est venue
19:27de mon désir
19:28d'explorer la vie
19:29de deux étudiantes,
19:31Flora
19:31et Yasmina,
19:34inscrites
19:34à l'université
19:36d'Abidjan.
19:38Prises dans la tourmente
19:39d'une crise politique
19:40majeure,
19:41leur vie
19:42bascule
19:43dans le vide
19:44tout à coup.
19:46Pour fuir
19:46le danger,
19:48Yasmina
19:48doit retourner
19:50chez elle
19:50dans le nord
19:51du pays.
19:53Flora,
19:54quant à elle,
19:55se sauve
19:55en Afrique du Sud.
19:58Les lecteurs
19:59suivent leur parcours,
20:02amitié,
20:03amour,
20:04espoir brisé,
20:05peur,
20:06solitude,
20:08mais aussi
20:08leur détermination
20:09à reprendre
20:10en main
20:11leur avenir.
20:13En fait,
20:14j'ai voulu
20:14montrer
20:15ce qu'il pouvait
20:16y avoir
20:17de commun
20:17entre deux pays
20:19qui me tiennent
20:21à cœur,
20:22la Côte d'Ivoire
20:23et l'Afrique du Sud.
20:26Et au-delà
20:26de ça,
20:28tout ce que nous
20:28pouvions aussi
20:29avoir en commun
20:30avec
20:31le reste
20:33du monde,
20:35les étudiants,
20:37je pense,
20:37sont des étudiants
20:38partout
20:39les mêmes.
20:41Et donc,
20:41au final,
20:42c'est l'histoire
20:43d'une génération
20:43qui refuse
20:44de baisser les bras
20:45face
20:48à un mauvais destin.
20:50Ce sont
20:50des jeunes filles
20:51qui veulent
20:52faire entendre
20:53leur voix
20:54et tordre
20:55le cou
20:55au malheur.
20:57Et on arrive
20:58à la fin
20:59de l'Afrique
21:00en culture.
21:01C'était un plaisir
21:02de vous accompagner
21:03et puis on se donne
21:04rendez-vous
21:05dès la semaine prochaine.
21:07Sans faute,
21:07d'ici là,
21:08portez-vous bien.
21:08Sous-titrage ST' 501

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