Une Ligue des champions enfin gagnée... le PSG aura-t-il encore faim ?

RMC Sport

Avec une Ligue des champions remportée le 31 mai dernier à l'issue d'une démonstration face à l'Inter, le PSG aurait pu se reposer dans une saison normale. Oui mais voilà, cet exercice 2024/25 n'est pas normal puisqu'il inaugure une nouvelle compétition : la Coupe du monde des clubs. Pour cette compétition - pour le moment - mineure et la saison à venir, la pression de conserver son titre sera-t-elle un fardeau pour le PSG ?

Transcript

00:00C'est donc le moment de s'y remettre pour les Parisiens, après cette victoire en Ligue des Champions.

00:04Et donc cette question qui aura lieu également la saison prochaine,

00:08peut-il y avoir une baisse de motivation pour ce groupe ?

00:11Est-ce que le plus dur commence maintenant ?

00:14On vous attend au 32-16 pour débattre, on va filer à Los Angeles dans une seconde

00:18pour retrouver Valentin Germain, notre envoyé spécial.

00:20Mais Jérôme, est-ce que selon toi, la motivation là, c'est un vrai sujet crucial pour les Parisiens ?

00:25On ne peut pas être dans la tête des joueurs parisiens.

00:28C'est très individuel ce que je vais dire, mais je ne peux pas me transformer en Désiré Doué,

00:38en Bradley Barcola, en Marquinhos pour prendre le joueur le plus expérimenté ou en Vitinha et les autres.

00:45Mais ce qui est sûr, c'est que les compétiteurs, et on est aussi passé par là avec Jean-Michel et avec Louisa,

00:51j'aurais aimé gagner la Ligue des Champions, je te le garantis, et j'aurais aimé vivre les matchs d'après.

00:57Parce que quand tu rentres sur un terrain avec le titre de champion d'Europe, c'est quelque chose quand même,

01:04ça te donne de la confiance, ça te donne de la force.

01:07Et j'imagine que pour les plus jeunes, en plus, certains ont gagné la Ligue des Champions à même pas 20 ans.

01:14Donc j'imagine que pour eux, c'est une évolution exceptionnelle,

01:21que tu gagnes tellement d'expériences avec un parcours comme ça en Ligue des Champions,

01:26que la progression vient avec.

01:28Et en plus de ça, là où je n'ai pas de doute, pour répondre à ta question,

01:32sur l'investissement qui sera encore peut-être supérieur l'année prochaine,

01:36il faudra peut-être que ça soit encore supérieur et qu'ils progressent,

01:39parce que ça va être l'équipe à battre.

01:40Dans tous les cas, ils vont être attendus.

01:42Les équipes qui vont rencontrer le Paris Saint-Germain en Ligue des Champions,

01:45et ça va commencer dans le championnat du monde des clubs, tu verras,

01:48elles vont faire d'autant plus attention,

01:50elles vont être surexcitées pour essayer de renverser et de retourner le champion d'Europe.

01:55Donc tout ça, tu as une posture à avoir.

01:57Mais je pense qu'à n'importe quel niveau, c'est la même chose.

01:59Quand tu gagnes, derrière, tu es attendu.

02:01D'autant plus, il n'y a plus d'effet de surprise.

02:03Donc ça fait partie de l'état d'esprit de compétiteur que tu dois avoir.

02:08Moi, j'imagine quand même que vu l'année qu'ils viennent de passer,

02:11et les deux ans avec Louis-Henriquet,

02:13qu'ils ont beaucoup progressé là-dessus,

02:16et qu'aujourd'hui, c'est tous des compétiteurs hors pair.

02:18Un peu ce que Didier Deschamps transmet très souvent à ses groupes de joueurs.

02:23La vérité, c'est que Didier, pourquoi il gagne autant ?

02:26Ce n'est pas forcément parce que c'est un magicien en termes de technico-tactique,

02:31mais par contre, il arrive à transmettre, à transcender ses joueurs

02:36sur des compétitions.

02:39Et je pense que Louis-Henriquet, il a la même faculté, la même qualité.

02:43C'est pour ça qu'il a déjà tout gagné en tant qu'entraîneur.

02:45Jean-Michel, est-ce que mentalement, le plus dur commence maintenant ?

02:48Oh que non ! Oh que non !

02:50Jérôme prenait un exemple personnel, je vais aussi prendre un exemple personnel.

02:57Les saisons les plus difficiles que j'ai eu à vivre,

03:01moi, ce sont les saisons où je ne gagnais rien,

03:04où on repartait de zéro.

03:06Ça m'est arrivé entre la première génération,

03:10où on venait d'être champion de France quatre fois,

03:12on avait fait deux doublés,

03:14on avait éliminé cette fois-là le Bayern Munich

03:16en Coupe d'Europe des clubs champions.

03:20Et puis, il y a eu une transition, il y a eu des départs,

03:22c'était la fin d'un cycle.

03:24Et je t'assure que le plus compliqué,

03:25c'est quand tu te retrouves,

03:28je ne vais pas dire dans l'anonymat,

03:29parce qu'on avait fini deuxième et quatrième,

03:32je crois, dans ces saisons de transition.

03:36Mais tu te dis, quand va-t-on revoir le soleil ?

03:40Quand va-t-on revoir le ciel bleu ?

03:42Quand va-t-on retrouver cette joie de gagner,

03:45cette joie d'être les meilleurs,

03:47cette joie d'être les vainqueurs ?

03:50Et une fois que tu es vainqueur,

03:51après, c'est dur.

03:53C'est dur, bien sûr, Jean-Louis.

03:55Parce que, comme l'a dit Jérôme,

03:57chez toi, quand tu reçois les équipes,

04:01tu n'as pas le droit de gagner,

04:02tu n'as pas le droit de perdre, pardon.

04:04Et à l'extérieur, les gars te demandent de gagner.

04:07Donc, c'est dur.

04:09Mais c'est beaucoup plus excitant.

04:11Tu t'épanouis davantage dans cette situation

04:16que quand tu es obligé d'aller chercher

04:18quelque chose que tu as perdu.

04:20Et tu ne sais pas si tu vas le retrouver.

04:24Qu'ils ne se fassent pas de soucis.

04:26Les joueurs parisiens ne seront peut-être pas champions d'Europe

04:29l'année prochaine.

04:30Il y a d'autres équipes qui veulent leur place.

04:34Mais ce qu'ils ont réussi maintenant,

04:36ça leur donne une confiance.

04:38Ça leur donne quand même une véritable satisfaction.

04:43Et puis, ils ont accompli leur devoir.

04:46Ce serait beaucoup plus difficile

04:48si cette année encore,

04:51on la craint à un moment donné,

04:54si cette année encore,

04:55ils n'avaient pas gagné

04:57ou ils avaient choix en huitième ou en quart de finale.

04:58ce serait beaucoup plus difficile.

05:00Ça oui, ça oui.

05:01Mais tu ne penses pas qu'il peut y avoir un relâchement

05:04lié à la fatigue ?

05:06C'est quand même un travailleur qui demande beaucoup

05:07au niveau énergie.

05:08Il ne peut pas y avoir une baisse ?

05:10Non, non.

05:10Jean-Michel, là où je suis un peu d'accord avec Jean-Louis,

05:15c'est que l'histoire du football français,

05:17et on n'en a pas une énorme en Coupe d'Europe,

05:20des équipes comme le PSG,

05:23si tu veux, champions d'Europe,

05:25les années d'après,

05:26c'est la première fois que ça arrive.

05:28Et il y a quand même...

05:29Ben oui, parce que Marseille a dégringolé après 93,

05:32donc ils n'étaient même plus dans cette posture,

05:34si tu veux,

05:34c'était l'équipe à battre,

05:36ils étaient toujours favoris.

05:37Moi, je pars du principe que...

05:39Tu connais les raisons ?

05:40Non, mais oui, je sais,

05:41mais je pars du principe que en France,

05:43surtout en France,

05:44on a une façon de l'auto-satisfaction, en fait.

05:48Mais non, Jérôme...

05:51Non, mais c'est l'histoire du football français

05:52qui est un peu comme ça.

05:54Aujourd'hui...

05:55Je l'ai connue avec l'équipe de France

05:57en 2004,

05:57et Louisa est un peu dans ma situation,

06:01elle a dominé le football français,

06:03elle a dominé le football européen,

06:05je ne sais pas si une saison elle a perdue,

06:07c'est cette saison qui était la plus difficile,

06:09c'est la saison où tu perds.

06:11Et aujourd'hui,

06:12on va écouter Louisa,

06:14on va écouter Louisa

06:15et après on ira à l'Ossanglais.

06:16Non, juste,

06:17quel est le problème du Paris Saint-Germain ?

06:18C'est de savoir si Donnarumma

06:20va prolonger ou pas.

06:22Mais l'équipe va rester la même.

06:24Ils sont jeunes.

06:25Non, mais ce n'est pas la question,

06:26c'est les mentalités.

06:27Louisa ?

06:29Moi, je pense que cette saison,

06:31notamment,

06:31les Parisiens,

06:32ils découvrent vraiment le bonheur

06:33que procurent la domination,

06:34la puissance et le succès.

06:35Parce que c'est ce qui s'est passé

06:36tout au long de la saison.

06:38Après, Paris a été aussi très, très intelligent

06:40parce que sur ces deux saisons,

06:41ils ont construit un effectif pour le futur.

06:44Pas seulement pour aujourd'hui,

06:45mais pour les prochaines saisons aussi.

06:47ils ont su anticiper sur les prochaines saisons

06:49que de par l'arrivée de Gvara en janvier.

06:52C'était pour cette saison,

06:53mais aussi pour les futures saisons.

06:55Après, on peut dire que le plus dur commence

06:57parce qu'aujourd'hui,

06:58il faut être capable de confirmer

06:59ce niveau de performance.

07:01Ils seront forcément beaucoup plus attendus.

07:02On sait que ce sera l'équipe à abattre

07:04et l'équipe la plus regardée

07:06et du coup,

07:07la plus critiquée derrière

07:09parce que ça va avec.

07:10Après, quand tu as gagné,

07:11tu as toujours cette envie

07:12de continuer à gagner.

07:14Et c'est vrai que ce n'est pas trop l'histoire du foot français.

07:18Non, mais on s'en fout de l'histoire du foot français.

07:20C'est quand même important.

07:22Non, mais je pense que ça va être

07:23l'histoire du Paris Saint-Germain dorénavant

07:25avec l'équipe qu'ils ont,

07:26l'effectif qu'ils ont su construire,

07:28le staff avec Lucène Riquet.

07:30Je pense que maintenant,

07:31il va falloir s'attendre

07:31à ce que Paris gagne de nombreux trophées

07:34ou si ce n'est pas tous les trophées

07:35comme cette saison sur le plan national.

07:38Et puis les attendre chaque saison

07:39dans le dernier carré de la Ligue des Champions.

07:40On s'est installé vraiment

07:41dans le top 4 des équipes.

07:44De toute façon, aujourd'hui,

07:44ils n'ont plus trop le choix.

07:46Et c'est pour ça que je vous dis

07:48qu'en France, on ne sait pas faire.

07:50Donc c'est pour ça que le plus dur

07:51pour commencer à arriver.

07:53Parce que maintenant,

07:53il va falloir confirmer.

07:54On sait que c'est très, très difficile

07:56d'arriver au sommet.

07:57Ils l'ont fait.

07:58Mais maintenant, il va falloir y rester

08:00et confirmer.

08:01Merci, Louise.

08:02Merci, Louise,

08:02d'avoir compris la question.

08:04Et après, je pense aussi,

08:06je suis avec ça,

08:07la seule petite inquiétude

08:12et la petite crainte

08:12que l'on peut avoir,

08:13mais avec Louis-Saint-Riquet,

08:14je pense que ce n'est pas possible,

08:15c'est de tomber

08:16dans un excès de confiance.

08:18Parce qu'ils ont tellement dominé

08:19cette saison.

08:21C'est ce que je viens de dire,

08:22Louisa.

08:22C'est juste ça,

08:23la petite crainte.

08:24Mais avec Louis-Saint-Riquet,

08:25je ne le pense pas.

08:26Et l'histoire de France

08:29et ma culture foot

08:30me le prouve,

08:32si tu veux,

08:32ce que je veux dire.

08:33C'est pour ça que je suis étonné

08:34que toi, Jean-Michel,

08:35avec la grande,

08:36tu as tout connu.

08:36C'est lui l'historien, normalement.

08:38Ben oui,

08:39que tu ne te poses même pas

08:40des questions,

08:41à savoir,

08:41est-ce que,

08:42en tant que club favori,

08:45joueur favori,

08:46sur la prochaine saison,

08:48est-ce que le PSG

08:48va être à la hauteur ?

08:50Pour l'instant,

08:51l'histoire montre

08:52qu'en France,

08:52on ne sait pas faire.

08:52C'est que l'année prochaine,

08:54l'année prochaine,

08:55sans avoir réussi

08:56les résultats

08:57qu'ils ont obtenus

08:58cette année.

08:59D'accord ?

09:00L'année prochaine,

09:01de la même manière,

09:02le Paris Saint-Germain

09:03aurait été attendu.

09:03De la même manière.

09:05Parce que c'est le Paris Saint-Germain.

09:07Ben bon,

09:07ben d'accord.

09:08C'est vrai que c'est un club,

09:11c'est un club lambda,

09:12personne n'a envie de le battre.

09:13Mais pas du tout.

09:14Mais quand tu es champion d'Europe,

09:15tu sais que ça change des choses,

09:16quand même.

09:16C'est quand même différent, oui.

09:18Jean-Michel ?

09:20Oui,

09:21mais je sais bien.

09:22Je pense que la confiance

09:24qu'ils ont accumulée

09:26et qu'ils ont intégrée

09:29tout au long de la saison

09:30et sur la balance

09:32entre avantages et inconvénients,

09:35je pense que cette confiance-là

09:37est beaucoup plus importante

09:39et beaucoup plus positive

09:41que la peur de perdre.

09:43Voilà, c'est...

09:43Non, mais ça,

09:44on est d'accord.

09:46Moi, je te dis juste que...

09:47C'est un sentiment personnel.

09:49Le joueur français,

09:51encore une fois,

09:52alors j'espère que ça n'arrivera pas.

09:53Il y a trois joueurs français

09:54dans l'équipe du Paris Saint-Germain.

09:55Les équipes françaises,

09:57alors les équipes françaises,

09:58les équipes nationales

10:00l'ont montré aussi,

10:01les équipes de clubs en France

10:03l'ont aussi montré,

10:04que quand on a le statut de favori,

10:06il y a toujours quelques difficultés.

10:07Ils ont été champions d'Europe en 98,

10:09champions du monde en 98,

10:11champions d'Europe en 2000,

10:12alors que jusque-là,

10:13on n'avait rien gagné.

10:14On n'avait rien gagné,

10:15on était les...

10:16Oui, c'est...

10:17Sur l'Euro, c'est l'exception.

10:19Après, en 2002,

10:20il y a eu quoi ?

10:21Et pourtant,

10:22l'équipe était stratosphérique.

10:23Et en 2004,

10:24l'équipe, elle était...

10:25Stratosphérique en 2002.

10:26Bah oui !

10:26Meilleur buteur en Italie,

10:28en France, en Angleterre.

10:29Et en 2004,

10:31t'as vu l'équipe qu'on avait

10:32sur le papier ?

10:33Énorme.

10:33Non, mais attends, franchement.

10:34Énorme.

10:35Oui, énorme.

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