Véritable légende vivante de la chanson, Henri Dès a bercé l'enfance de 4 générations ! Pour neo, il retrace son immense carrière, qui est avant tout une histoire de famille. 🎸❤️
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00:0033 écoles qui portent mon nom, 50 ans de carrière, 5 millions d'albums vendus,
00:0493 Olympia, 3 victoires de la musique, tout ça en fait de manière tout à fait naturelle
00:09et un peu atypique par le bouche à oreille.
00:12Quand j'ai perdu mon premier enfant qui s'appelait Julien, on l'a perdu au bout de 6 jours.
00:16À ce moment-là j'étais un chanteur pour adultes et j'avais pas du tout idée que j'allais chanter pour les enfants.
00:20Je suis content, c'est le printemps, aujourd'hui j'ai rien à faire.
00:23Je me retrouve maintenant dans mes salles avec les familles de 4 générations.
00:26« Quelle ou benne sur luthène, je marche le nez en l'air. »
00:30Bonjour Néo, bonjour Lou, c'est Henri Dess.
00:32On va parler de ma carrière qui est une histoire de famille finalement.
00:35Quand j'ai commencé la musique, j'ai jamais eu de plan de carrière.
00:38J'ai fait un petit concours d'amateurs ici, un petit truc ici, un petit truc là, un pas devant l'autre
00:42et tout d'un coup mon chemin s'est avancé tranquillement.
00:45J'avais tout d'un coup envie de prendre des choses un petit peu plus au sérieux.
00:49Je me suis marié en 1964, je suis parti à Paris avec Marie-Jo
00:53et on était dans un tout petit studio, on faisait même pas un studio, c'était une chambre de 9 mètres carrés
00:58dans un coin pourri, c'était à Boulogne-Biancourt.
01:00On n'avait aucun moyen, j'ai essayé de faire un peu le pied de grue devant certains cabarets
01:05comme la Contrescarpe par exemple, pour essayer de gagner 3 sous quoi.
01:09Mais c'était une catastrophe, ça a été une catastrophe pendant plusieurs années
01:12et heureusement ma femme qui a trouvé des petits jobs un peu plus sérieux
01:16ramenait quelque chose à la maison pour manger, mais on était très pauvres, mais très très pauvres.
01:20Je lui dois tout, je pense que sans elle, je n'aurais jamais eu le courage de continuer.
01:25Ça aurait été trop dur quoi.
01:26On était heureux les deux, le samedi on allait à Saint-Michel,
01:29on s'achetait une glace pour deux parce qu'on n'avait pas les moyens d'en acheter deux.
01:32On allait dans les magasins les moins chers, on s'achetait très peu de viande.
01:36Non, au début c'était très très dur.
01:38Le gouvernement m'a envoyé un jour une lettre pour me demander s'ils pouvaient m'aider
01:42parce que j'étais à un niveau d'indigence tel que j'ai reçu cette lettre,
01:46que j'ai perdue d'ailleurs malheureusement, parce que j'ai trouvé ça très charmant
01:48qu'on me demande si on pouvait m'aider.
01:50Quand j'ai perdu mon premier enfant qui s'appelait Julien, on l'a perdu au bout de six jours.
01:55À ce moment-là, j'étais un chanteur pour adultes et je n'avais pas du tout idée
01:57que j'allais chanter pour les enfants.
01:59C'est quand Pierrick, le deuxième enfant qui est arrivé une année après,
02:02a eu cinq ans que j'ai commencé à écrire pour lui.
02:04Quand mon fils a eu cinq ans, il est arrivé au monde d'une petite sœur qu'on a appelée Camille.
02:08Et à ce moment-là, comme je vous le disais, je faisais une carrière assez confidentielle,
02:11plus que ça même.
02:12Et j'ai eu envie, avec mes petites connaissances d'auteur, de lui écrire une chanson
02:17dont ils comprennent le sens, qu'ils puissent chanter.
02:19Et j'ai écrit « Ma petite sœur est jolie ».
02:21« Ma petite sœur est jolie, Giojo et Lili, sais-tu que son nom ? C'est Camille, C.A.K. et Mimi. »
02:29Et puis on a fait un petit enregistrement ensemble.
02:32Et je voulais garder le son de sa voix comme un papa qui veut garder la photo de son fils,
02:37un souvenir, quoi, simplement.
02:38Et j'avais écrit deux, trois chansons.
02:40Et il a chanté ces deux, trois chansons avec moi.
02:42Et j'ai fait écouter ça à mes amis qui m'ont dit « Ouh là là, laisse pas tomber ça ».
02:45Il y a quelque chose de juste, de frais, d'authentique là-dedans.
02:48Comme je n'avais plus de maison de disques, j'ai décidé de me prendre en main.
02:51J'ai monté ma propre maison de disques, que j'ai appelée « Disques Marie-Josée »,
02:54plus le prénom de ma femme.
02:55Et puis j'ai sorti un album de 14 chansons, de disques appelées « Cache-Cache ».
02:59Et tout d'un coup, ça a fait boum tout de suite, immédiatement.
03:02Pas pour les médias, les médias ne m'ont jamais tellement soutenu.
03:08C'était assez dithyrambique.
03:10Je me suis mis à vendre du disque et on se demandait comment je faisais pour vendre du disque.
03:13Parce que je ne passais pas du tout ni à la radio ni à la télévision.
03:16Mais c'est le bouche-à-oreille qui faisait marcher l'histoire.
03:18Pour mes enfants, c'était un petit peu dur de voir que j'avais comme ça un certain succès auprès des autres enfants.
03:24Je n'étais pas le papa de ces autres enfants, ils ne comprenaient pas trop.
03:26Le papa, c'était moi. Et le papa, c'était pour eux.
03:29Ce n'était pas pour les autres. Voilà, c'est un peu ça.
03:31Ça les énervait un petit peu.
03:32Mais ça a duré, le temps que ça a duré, et pas tellement finalement.
03:34C'était quand les enfants avaient 7-8 ans. On peut appeler ça un espèce de miracle.
03:39Un succès comme ça, c'est rare, ça n'arrive pas.
03:42Si on ne passe pas à la radio, si on ne passe pas à la télévision, on a peu de chances que les gens vous connaissent.
03:47Or moi, ça s'est mis à marcher par le bouche-à-oreille.
03:49Je n'ai jamais passé dans les prime time, jamais.
03:51Les médias, c'est quoi ? C'est un trait d'union entre le public et moi.
03:54Si je n'ai pas besoin du trait d'union, si le public vient à moi sans lui, tout est bon.
03:58Je me retrouve maintenant dans mes salles avec des familles de 4 générations.
04:02Les grands-papas qui ont mon âge, leur fils ou leur fille ont 55 ans, le suivant à 30 ans et le suivant à 5 ans.
04:08Je me retrouve avec 4 générations qui connaissent mes chansons par cœur.
04:11Quand je vois les chansons que j'ai choisies pour mon spectacle, j'en ai choisi 25.
04:15La salle entière chante ses 25 chansons, du début à la fin.
04:18Il y a des chansons marquantes comme La petite Charlotte, comme La glace au citron, C'est le printemps par exemple.
04:23Je suis content, c'est le printemps, aujourd'hui j'ai rien à faire, qu'elle oubaine sur l'hutenne, je marche le nez en l'air.
04:30C'est un truc qui continue à marcher très très fort.
04:33Chaque année, il y a un sursaut de cette chanson au printemps justement.
04:37Je passe au Casino de Paris, c'est une salle de 1400 places.
04:40J'ai 1400 personnes qui m'accueillent d'une manière incroyable, j'en reviens même pas.
04:45C'est tellement réjouissant, c'est tellement fabuleux, ce qui m'arrive que je n'ai pas de lassitude du tout.
04:53Merci d'avoir regardé cette chanson.