- 12/06/2025
Le 2e mandat de Donald Trump débute par une attaque en règle envers les contre pouvoirs de la démocratie américaine et un exercice de plus en plus autoritaire de la fonction présidentielle. Pour mettre en œuvre son projet ultra conservateur, le président américain bénéficie jusqu'à présent du soutien des grands patrons de la tech, en particulier d'Elon Musk, mais aussi de Peter Thiel, une figure moins connue mais particulièrement influente à la Maison Blanche. Comment expliquer que ces milliardaires soutiennent un homme politique en apparence si éloigné des objectifs et des valeurs affichés par la Silicon Valley ? Pour le comprendre, ce long format revient sur l'origine de ce rapprochement, basé sur des intérêts communs mais aussi sur des connivences idéologiques.
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00:00Donc bienvenue dans Vrai ou Faux.
00:02Donc je vous l'ai dit, aujourd'hui on vous propose une émission spéciale,
00:05un long format qu'on a tourné en grande partie aux Etats-Unis.
00:09Alors je pense que vous êtes comme nous, vous suivez ce qu'il se passe à la Maison-Blanche,
00:12les déclarations fracassantes, parfois lunaires, de Donald Trump.
00:16Et puis à côté de lui, Elon Musk, qui était son grand ami jusqu'à il y a encore quelques jours.
00:20Et puis maintenant c'est la guerre sur les réseaux sociaux.
00:23Et on a du mal à comprendre ce qu'il se passe vraiment à la Maison-Blanche,
00:26même si on voit bien en tout cas qu'il y a une alliance qui s'est créée
00:30entre les géants de la tech et le pouvoir à Washington.
00:33Mais que veulent ces géants de la tech ?
00:35Est-ce qu'ils nous proposent vraiment un nouveau projet de société ?
00:38Et surtout, est-ce que ce projet de société, il est compatible avec la démocratie ?
00:42Ça c'est l'objet de ce documentaire que vous allez voir.
00:45Et après on va continuer à en parler avec nos chroniqueurs et avec notre invité,
00:49Marie-Cécile Nave. Bonjour.
00:52Bonjour.
00:52Mais donc place maintenant à ce documentaire qui va durer une trentaine de minutes,
00:56« Technofascisme, les barons de la Silicon Valley à l'assaut de la démocratie ».
01:00C'est un documentaire que j'ai réalisé avec Luc Brisson.
01:04Les images sont d'Alexandre Gras et de Samuel Guibou.
01:07Alors je m'appelle Manu, Emmanuel Cornet.
01:20Et je suis ingénieur.
01:25Mesk.
01:25On se disait au début c'est un gars un peu cool.
01:27Bon, il fait des fusées, il fait des voitures électriques.
01:30Ça a l'air un gars plutôt sympa.
01:36Emmanuel Cornet travaillait au siège de Twitter à San Francisco.
01:40Là où il y a le logo Mart SF, on s'est donné un peu plus des commerces maintenant.
01:46Il y avait avant un logo Twitter à peu près la même taille, en blanc avec le logo bleu par-dessus.
01:52Il a vécu le rachat de la plateforme par le milliardaire à l'automne 2022.
02:00Il est arrivé depuis deux, trois jours à peu près.
02:04J'étais dans une réunion, c'était en début d'après-midi.
02:07Et puis tout d'un coup, au milieu de la réunion, je suis éjecté de la réunion en vidéo.
02:14Et l'ordinateur de travail se met en mode écran gris, impossible de faire quoi que ce soit avec.
02:22Au début, je pensais que j'avais été piraté.
02:24Et assez rapidement, je me suis rendu compte que j'étais viré.
02:29Bonjour Manu.
02:31Nous avons le regret de vous informer que votre contrat de travail est résilié, avec effet immédiat.
02:36Elon Musk licencie à l'heure environ 80% des effectifs de Twitter, soit 6 000 employés, sur les 7 500 que comptait l'entreprise.
02:49Mais surtout, le rachat de ce réseau social marque l'entrée du milliardaire dans la vie politique.
02:56Twitter devient un outil de conquête du pouvoir.
02:59Et Elon Musk veut aller très vite.
03:01Rétablir le compte de l'ex-président Trump, oui, non ?
03:08Il avait son objectif de le faire élire Trump, certainement, déjà à ce moment-là.
03:20Elon Musk a montré aux géants du secteur privé ce qu'ils peuvent obtenir de la Maison-Blanche.
03:25Elon Musk a concrétisé un rapprochement initié il y a des années.
03:34L'alliance de la technologie et d'une vision autoritaire du pouvoir.
03:39Elon Musk est clairement un danger pour la démocratie.
03:43Ils pensent que la politique peut être transposée dans le monde de la tech,
03:47et que la tech peut aussi être transposée en politique.
03:50Alors, comment expliquer qu'une partie de la Silicon Valley roule aujourd'hui pour Donald Trump ?
03:57Comment a débuté ce rapprochement ?
04:03Et qui en sont les artisans ?
04:05Et dans quel objectif ?
04:10Nous sommes en route vers le techno-fascisme.
04:26Une fusion entre l'autoritarisme politique et l'innovation technologique issue de la Silicon Valley.
04:35Et ce n'est que le début.
04:40Pour comprendre cette alliance entre tech et politique,
04:53il faut revenir au cœur de la Silicon Valley, à la fin des années 90.
05:00Luc Julia a très bien connu cette période frénétique.
05:0498-99, c'est la fête d'Internet.
05:10C'est-à-dire que c'est la fête de créer des sites.
05:13Cet ingénieur français, créateur de Siri, le célèbre assistant vocal d'Apple,
05:19vit ici depuis plus de 30 ans.
05:22Avec lui, nous nous rendons dans ce petit bâtiment à l'histoire singulière.
05:25Ce building devient le lucky building.
05:30Une fois que Plug & Play, qui est un incubateur, s'installe ici, définitivement.
05:35Mais effectivement, leur première grosse boîte, c'est Paypal.
05:40Paypal, la plateforme de paiement en ligne,
05:44naît ici, en 1998, de la fusion de deux entreprises.
05:48Confinity, dirigée par Peter Thiel,
05:53et X.com, fondée par Elon Musk,
05:56les deux principaux acteurs de l'épopée politique qui se jouera 25 ans plus tard.
06:02À l'époque, ce ne sont que de jeunes entrepreneurs à succès
06:08qui veulent révolutionner le monde de la finance,
06:10payés avec un simple email, en court-circuitant les banques.
06:14Paypal est donc, d'une certaine manière, une technologie de contre-culture.
06:26C'est une technologie conçue pour se soustraire aux institutions,
06:29comme le système bancaire,
06:30et les remplacer par un système d'échange privatisé.
06:35Elon Musk et Peter Thiel sont à l'époque proches du courant libertarien.
06:40Ce qu'ils veulent, une liberté individuelle totale,
06:43une intervention minimale de l'État
06:45et le moins de réglementations possibles.
06:48C'est d'ailleurs l'esprit de l'entreprise qu'ils viennent de créer.
06:53Peter Thiel a fait de Paypal un projet politique.
06:58Quand on regarde la façon dont il parlait de Paypal,
07:01c'était comme un projet libertarien.
07:03C'est une idée libertarienne plutôt extrême,
07:19et c'est ainsi qu'ils présentaient Paypal,
07:21comme quelque chose qui allait peut-être renverser l'ordre établi.
07:25Paypal montre comment la technologie permet de s'affranchir des institutions.
07:36C'est aussi une entreprise pionnière dans l'histoire de la Silicon Valley.
07:40Certaines des plus grosses compagnies du pays
07:42ont été créées par des anciens de Paypal,
07:45comme YouTube ou LinkedIn.
07:46Il y a un article dans le magazine Fortune
07:51dont le titre était « La Mafia Paypal ».
07:54Ils étaient photographiés dans un restaurant italien de San Francisco,
08:02habillés comme des mafieux ou des gangsters.
08:05Ce surnom, « La Mafia Paypal », il est resté.
08:08Comme la mafia, l'entreprise Paypal est une affaire d'hommes.
08:18Ce qu'ils pensent, c'est que les femmes ne sont pas capables
08:20de ce type de créativité.
08:22Et pire encore, ils ont une sorte de mépris latent envers les femmes.
08:28Certains membres de cette mafia Paypal
08:29ont aujourd'hui une grande influence sur la politique américaine.
08:33Elon Musk, bien sûr, mais aussi David Sachs,
08:36désormais conseillé en IA et crypto-monnaie de Donald Trump.
08:42Et au centre de cette mafia, Peter Thiel,
08:46qui a toujours eu un goût affiché pour la politique
08:48et qui sera le personnage clé de l'alliance avec Washington.
08:57Peter Thiel est né en Allemagne,
09:00mais il grandit en Afrique du Sud,
09:01alors sous le régime de l'apartheid,
09:03avant d'émigrer aux États-Unis.
09:04Il étudie le droit dans la prestigieuse université de Stanford,
09:10au cœur de la Silicon Valley.
09:14Avant que Peter Thiel ne cofonde Paypal,
09:17il était à Stanford.
09:18Il y a créé la Stanford Review,
09:21qui était une sorte de journal étudiant
09:23plutôt libertarien et orienté à droite.
09:25À Stanford, dans cette revue,
09:30Peter Thiel tient un discours qui dénonce le multiculturalisme,
09:34un anti-walkisme avant l'heure.
09:35Selon Peter Thiel,
09:52les combats contre le racisme ou le sexisme
09:54sont allés trop loin
09:55et menacent la société américaine.
09:57« On n'appelle plus ça le politiquement correct,
10:03on appelle ça le wokisme maintenant,
10:05et c'est la base du combat trumpiste. »
10:07« Wokeness is trouble. Wokeness is bad. »
10:10« Je pense que si vous voulez comprendre
10:12le mouvement conservateur, le mouvement MAGA,
10:15relire les vieux numéros de la Stanford Review,
10:17c'est un bon point de départ. »
10:21Peter Thiel va faire le pont
10:26entre deux visions du monde apparemment opposées.
10:29Les idées de la Silicon Valley,
10:31qui mettent en avant l'innovation
10:32et la liberté individuelle,
10:34et celles de la droite américaine,
10:36qui défend des valeurs ultra-conservatrices.
10:39Au fil des années,
10:41Peter Thiel épouse une vision
10:42plus autoritaire du pouvoir.
10:44Parmi ces sources idéologiques,
10:48on retrouve un ingénieur et écrivain,
10:51Curtis Yarvin,
10:53qui plaide pour un État
10:54mené par une aristocratie de la tech.
10:59Curtis Yarvin est un magnat de la tech,
11:01un blogueur qui vit dans la Silicon Valley
11:03depuis longtemps,
11:04et c'est un monarchiste.
11:06Sa vision du monarque,
11:09c'est une sorte de PDG d'entreprise
11:10qui détient tout le pouvoir
11:12et n'est pas vraiment soumis
11:13à l'approbation du peuple.
11:27Thiel et Yarvin sont proches.
11:31Et on peut entrevoir l'influence de Yarvin
11:32dans une grande partie
11:34de ce que Thiel a fait et dit.
11:35« Plus important encore,
11:41je ne crois plus que la liberté
11:42et la démocratie soient compatibles. »
11:45Peter Thiel.
11:52Curtis Yarvin
11:53souhaite démanteler l'État.
11:57Il théorise
11:58le Rage.
12:02« Retire
12:03all
12:04government
12:06employees.
12:09Very,
12:09very simple. »
12:12Une idée
12:13qui rappelle fortement
12:14le DODGE,
12:15le département
12:16de l'efficacité
12:16gouvernementale
12:17d'Elon Musk.
12:19Une influence
12:20qui dépasse même
12:21le registre économique.
12:23En 2023,
12:25Curtis Yarvin
12:25imagine
12:26la bande de Gaza
12:27en une station balnéaire
12:28financée
12:29par des investissements
12:30étrangers.
12:31Comme Donald Trump,
12:33deux ans plus tard.
12:33Si Curtis Yarvin
12:42a démenti
12:43avoir glissé l'idée
12:44au président américain,
12:46il est clair
12:46que le blogueur
12:47est suivi
12:47à la Maison-Blanche,
12:48y compris
12:49par l'actuel vice-président.
13:01Les convictions
13:02de Peter Thiel
13:03ont aussi
13:04été façonnées
13:05par un événement.
13:06Les attentats
13:07du 11 septembre.
13:09L'entrepreneur
13:10est persuadé
13:11que si les services
13:12de renseignement
13:12avaient correctement
13:13exploité
13:14les données collectées
13:15sur les terroristes,
13:16la catastrophe
13:17aurait pu être évitée.
13:19Cette conviction,
13:20il va la transformer
13:21en business.
13:22En 2004,
13:24il crée
13:24l'entreprise
13:24Palantir.
13:29Le principal produit
13:31que Palantir propose
13:33est un logiciel
13:34qui permet
13:34de faire facilement
13:35de l'analyse
13:36de données,
13:37c'est-à-dire
13:37prendre un très grand
13:38ensemble de données
13:39et en extraire
13:40des informations
13:41intéressantes.
13:45Palantir
13:45travaille pour le ministère
13:47de la Défense.
13:48C'est un acteur-clé
13:50du complexe
13:50militaire
13:50industriel.
13:54Palantir
13:54collabore en effet
13:55avec la CIA,
13:57le FBI,
13:58l'armée américaine,
13:59l'OTAN,
14:00mais aussi jusqu'à récemment
14:01les services
14:02de renseignement français.
14:04L'entreprise
14:05est aujourd'hui implantée
14:06tout autour du globe.
14:09Peter Thiel,
14:11l'homme qui voulait
14:11s'affranchir
14:12des institutions
14:13avec PayPal,
14:14travaille désormais
14:15à leur service.
14:18Il fait coexister
14:20deux visions
14:21contradictoires
14:22de lui-même.
14:23La première,
14:24c'est
14:24« Je cherche la liberté,
14:26je brise les règles,
14:26j'innove. »
14:28Et la deuxième,
14:30c'est
14:30« Je me sers
14:31des institutions
14:32gouvernementales
14:33pour engendrer
14:34du profit
14:34et du succès personnel. »
14:38Comme tout au long
14:42de sa carrière,
14:43chez Palantir,
14:44Peter Thiel
14:45s'entoure
14:45de personnalités
14:46aux idées politiques
14:47très affichées.
14:49Au Royaume-Uni,
14:50par exemple,
14:51l'entreprise
14:51est présidée
14:52par Louis Mosley,
14:53petit-fils
14:54d'Oswald Mosley,
14:56fondateur
14:56du parti fasciste
14:57britannique
14:58en 1932.
15:04S'il ne reprend pas
15:07ouvertement
15:07les idées
15:08de son grand-père,
15:09Louis Mosley
15:10épouse sans surprise
15:10celle de Peter Thiel.
15:13D'après lui,
15:14le progrès
15:15a été bridé
15:15par la pensée
15:16dominante.
15:18« Nous devons
15:18émbracer
15:19l'innovation
15:20et pour faire ça,
15:21nous devons
15:21nous placer
15:22nous-mêmes
15:22comme les ennemis
15:23de la censure
15:24qui nous a dérouillé. »
15:27En parallèle
15:31de la création
15:32de Palantir,
15:34Peter Thiel
15:34réalise en 2004
15:35un investissement
15:36dans une toute jeune
15:37start-up.
15:39Facebook,
15:40fondé par un étudiant
15:41de Harvard,
15:44Mark Zuckerberg.
15:47Peter Thiel
15:47a été le premier
15:48à croire
15:49en Mark Zuckerberg.
15:50« Il lui a fait
15:52un chèque
15:52d'un demi-million
15:53de dollars.
15:54C'est l'un
15:54des investissements
15:54les plus lucratifs
15:55de toute l'histoire
15:56du capital-risque. »
15:59Cet investissement
16:00le rendra
16:01effectivement
16:02milliardaire
16:03quelques années
16:03plus tard.
16:05Au-delà
16:06d'un investissement
16:07lucratif,
16:08ce qui séduit
16:08Peter Thiel,
16:09c'est l'audace
16:10de Mark Zuckerberg,
16:11un homme
16:12qui n'a jamais
16:13hésité
16:13à contourner
16:14les règles.
16:14« L'origine
16:18de Facebook,
16:20c'est que Zuckerberg
16:20avait récupéré
16:21un tas de données
16:22et de photos
16:23de ses camarades
16:23de classe
16:24pour faire
16:25une sorte
16:25de classement,
16:26belle ou moche.
16:30Et Zuckerberg
16:30a eu pas mal
16:31de problèmes
16:31pour ça,
16:32pour avoir
16:32piraté
16:33les données
16:33d'Harvard. »
16:36Avec Facebook,
16:39Peter Thiel
16:39anticipe aussi
16:40le modèle économique
16:41à venir
16:42des réseaux sociaux.
16:43Et comme
16:44avec Palantir,
16:45le business
16:46phénoménal
16:47de la collecte
16:48de données.
16:49« Avec les réseaux
16:51sociaux
16:51à la fin
16:51des années 2000,
16:53le nouveau modèle
16:53économique
16:54devient entièrement
16:55basé sur l'attention.
16:59Plus je suis capable
17:00de retenir ton attention
17:01sur ma plateforme,
17:03plus tu y dépenses
17:04de l'argent
17:04et plus tu me fournis
17:05les données
17:06dont j'ai besoin. »
17:08Que ce soit
17:09avec Palantir
17:09ou même
17:10avec Facebook,
17:12la technologie
17:12permet de tout savoir
17:14des utilisateurs,
17:15des milliards
17:16d'individus
17:16qu'on peut suivre,
17:18comprendre,
17:19surveiller
17:20et manipuler.
17:23La chercheuse
17:24Shoshana Zuboff
17:25a appelé cela
17:25le capitalisme
17:26de surveillance.
17:27« Vous nous regardez
17:28mais on vous observe
17:29aussi.
17:30On va extraire
17:31vos données,
17:31les revendre
17:31et les utiliser
17:32comme on le souhaite. »
17:33« Je pense que pour
17:34Peter Thiel,
17:35la politique
17:36et les affaires
17:36sont liées.
17:37Ce sont des expressions
17:38de sa vision du monde.
17:40On a mentionné
17:40Paypal,
17:41Palantir a aussi
17:42à la fois
17:42une dimension politique
17:43et une dimension commerciale.
17:45Même Facebook
17:46comporte des éléments
17:47politiques. »
17:49Quelques mois
17:55avant l'élection
17:55présidentielle
17:56de 2016,
17:57Peter Thiel
17:58franchit le Rubicon.
18:00Il décide
18:00de miser
18:01sur Donald Trump
18:02en qui il voit
18:03un homme capable
18:04de dynamiter
18:04le système
18:05bureaucratique
18:06de Washington.
18:24Dans une Silicon Valley
18:25qui vote
18:25très majoritairement
18:26démocrate,
18:28Peter Thiel
18:28est le premier
18:29poids lourd
18:29à faire ce grand écart.
18:32« Trump,
18:33tout comme le faisait
18:33Peter Thiel
18:34et ses vieux potes
18:35de Stanford,
18:36montaient sur scène
18:37et disaient
18:37des choses
18:37très limites
18:38sur la race,
18:39le genre
18:39et il n'avait
18:40pas peur
18:40de le dire.
18:42Je pense que
18:42ça a plu
18:43à Peter Thiel. »
18:46Quelques semaines
18:52après l'élection,
18:54à la Trump Tower,
18:55Peter Thiel,
18:56devenu conseiller,
18:58organise une rencontre
18:59entre le nouveau
19:00président
19:00et les grands patrons
19:01de la Silicon Valley.
19:03« On va être là
19:04pour vous
19:04et vous appelez
19:05mes gens
19:06sont notamment
19:08présents
19:09Jeff Bezos,
19:10le créateur
19:10d'Amazon,
19:12Tim Cook,
19:13le PDG d'Apple,
19:14mais aussi
19:15Elon Musk. »
19:18« Je pense
19:19que beaucoup
19:20de ces leaders
19:20de la tech
19:21veulent surtout
19:21un accès
19:22privilégié
19:23à la Maison-Blanche,
19:24qu'il n'est
19:25qu'à décrocher
19:25leur téléphone,
19:26quel que soit
19:26leur bord politique.
19:27qu'ils pensent
19:28de la même manière
19:29que cette White House. »
19:34Peter Thiel
19:34réussit enfin
19:35à établir
19:36une connexion
19:37entre la Silicon Valley
19:38et l'administration
19:39de Donald Trump.
19:41Mais en cette fin
19:42d'année 2016,
19:43pour les autres géants
19:44de la tech,
19:45ce rapprochement
19:46semble surtout motivé
19:47par des intérêts
19:48économiques communs,
19:49plus que des affinités
19:50idéologiques.
19:52Elon Musk,
19:53par exemple,
19:54cherche à sécuriser
19:55des contrats fédéraux
19:56pour son entreprise
19:57SpaceX.
19:58« Je dirais
19:59que son principal
20:00intérêt à cette époque
20:01était de créer
20:02des entreprises à succès
20:03qui fassent avancer
20:03les missions
20:04qu'il s'était fixées,
20:05faire quelque chose
20:06de remarquable
20:06et d'important
20:07sur Internet,
20:08dans le domaine
20:08de l'énergie,
20:09et promouvoir
20:10les intérêts
20:11de l'humanité
20:11à travers
20:12l'exploration spatiale.
20:15« On va rester
20:16sur l'Earth
20:16pour toujours,
20:17et puis il va y
20:18un événement
20:19d'extinction.
20:20L'alternative
20:21est de devenir
20:22une civilisation spatiale
20:24et une multiplanée
20:25spécis. »
20:28Mais la période
20:29du Covid
20:29va pousser
20:30le milliardaire
20:31à s'intéresser
20:32davantage à la politique.
20:34Au printemps 2020,
20:36la Californie
20:36impose un confinement
20:37strict,
20:38ce que ne supporte
20:39pas Elon Musk.
20:43« Il suffit
20:44que le gouverneur
20:45lui dise
20:45qu'en fait,
20:46il faut respecter
20:47la loi.
20:47La loi,
20:48c'est de dire
20:48qu'on va laisser
20:49les gens chez eux
20:49pour pas que
20:50l'épidémie
20:50se propage.
20:52Et ça,
20:52ça n'y a pas
20:53plus du tout
20:53parce qu'il voulait
20:53continuer
20:54à produire
20:54ses voitures
20:55dans l'usine
20:55de Fulman
20:56qui n'est pas
20:56loin d'ici. »
20:58Au mépris
20:58des règles sanitaires,
21:00Elon Musk
21:00annonce la réouverture
21:02de son usine Tesla.
21:04« Tesla redémarre
21:05la production
21:06aujourd'hui
21:06en violation
21:07des règles
21:07du comté
21:08d'Alameda. »
21:10Il reçoit un soutien
21:11de poids
21:11en la personne
21:13de Donald Trump.
21:16La Californie
21:17devrait laisser
21:18Tesla
21:18et Elon Musk
21:19rouvrir
21:20l'usine
21:20maintenant.
21:23Elon Musk
21:24tourne alors
21:25le dos
21:25à la Silicon Valley
21:26et la Californie,
21:27historiquement démocrate,
21:29pour installer
21:30le siège
21:30de Tesla
21:31à Austin,
21:32au Texas.
21:32« C'est un État
21:34républicain
21:34qui est connu
21:35comme républicain,
21:36c'est des cow-boys,
21:37c'est l'esprit
21:39qu'il aime bien
21:40aussi,
21:41donc très libertarien
21:42aussi là,
21:43pas progressiste
21:44du tout. »
21:47Elon Musk
21:47pense désormais
21:48qu'il doit peser
21:49sur la politique
21:50américaine.
21:51Il cherche alors
21:52un outil d'influence
21:53et achète Twitter
21:55en octobre 2022
21:56officiellement
21:58pour rétablir
21:59la liberté
21:59d'expression.
22:00« L'oiseau
22:02est libéré. »
22:05Il s'aborde
22:05la modération
22:06sur le réseau
22:07et rétablit
22:08de nombreux
22:08comptes complotistes
22:09sur la plateforme.
22:11L'effet est immédiat.
22:13Selon une étude
22:13de la Commission
22:14européenne
22:14de septembre 2023,
22:16Twitter,
22:17devenu X,
22:18est le réseau social
22:19hébergeant le plus
22:20de fausses informations.
22:23« Musk a racheté
22:24Twitter
22:25au nom
22:25de la liberté
22:26d'expression.
22:27Mais il a fait
22:28disparaître
22:28ses contradicteurs
22:29et mis en avant
22:30ses soutiens.
22:31La parole
22:32que Musk
22:32voulait libre,
22:33c'était la sienne. »
22:37Pour Elon Musk,
22:38Twitter va devenir
22:39un moyen
22:39d'influencer
22:40l'opinion.
22:43Il restaure
22:44sur le réseau social
22:44le compte
22:45de Donald Trump
22:46banné après
22:47l'invasion
22:47du Capitole
22:48en janvier 2021
22:49et montre
22:50de plus en plus
22:51clairement
22:51qu'il le soutient
22:52politiquement
22:53en relayant
22:55ses idées
22:55aux 100 millions
22:57d'utilisateurs
22:58américains de X.
22:59un événement
23:02personnel
23:03va le pousser
23:04encore davantage
23:05dans une croisade
23:06conservatrice,
23:07la transition
23:08de genre
23:08de sa fille.
23:11« Mon fils Xavier
23:11est mort,
23:12il est mort
23:13par le virus
23:14de la vie
23:14de vie. »
23:15« Je vais
23:15détruire
23:16le virus
23:17de vie. »
23:17Mais c'est en
23:22juillet 2024,
23:23après la tentative
23:24d'assassinat
23:25contre Donald Trump,
23:26que tout bascule.
23:27Elon Musk
23:30décide de mettre
23:31sa fortune
23:32au service
23:33du candidat.
23:35« Ce qui était
23:36vraiment intéressant,
23:37c'est la façon
23:38dont Elon Musk
23:39l'a soutenu
23:39juste après
23:40cette tentative
23:41d'assassinat
23:41en juillet.
23:42Elon Musk
23:43a annoncé
23:43« Je vais te donner
23:4445 millions de dollars
23:45pour ta candidature. »
23:48Et c'est justement
23:53à Butler,
23:54en Pennsylvanie,
23:55là où il a frôlé
23:56la mort
23:56quatre mois plus tôt,
23:58que Donald Trump
23:58présente à ses supporters
24:00son nouveau soutien.
24:01« Take over,
24:01Elon,
24:02yes, take over. »
24:06Une fois élu,
24:07Donald Trump
24:07n'est pas seulement
24:08épaulé par Elon Musk.
24:10Ce sont tous
24:11les grands leaders
24:11de la Silicon Valley
24:12qui sont derrière lui,
24:14comme Mark Zuckerberg,
24:16le fondateur de Facebook,
24:17ou Jeff Bezos
24:18d'Amazon.
24:21« Lors de l'investiture,
24:23on a vu les dirigeants
24:24de la tech
24:24faire allégeance
24:25au nouveau roi. »
24:27« Tout le monde
24:27cherchait à s'attirer
24:28les faveurs du président. »
24:30Donald Trump
24:33confectionne
24:34un poste sur mesure
24:35pour Elon Musk.
24:37« Mon administration
24:39va établir
24:40le nouveau départ
24:41de l'efficacité de gouvernement. »
24:46L'homme le plus riche
24:46du monde
24:47est chargé
24:48de réduire
24:48drastiquement
24:49les dépenses
24:49de l'État.
24:54Des milliers
24:55de fonctionnaires
24:56ont en effet
24:57été licenciés.
25:01Le Dodge
25:01d'Elon Musk,
25:03c'est l'application
25:03des idées
25:04de Peter Thiel
25:04et Curtis Irvine.
25:06Un État
25:06réduit au minimum
25:07et des affaires publiques
25:09gérées
25:09sur le mode
25:10d'une entreprise privée.
25:11« Si Musk
25:15parvient
25:15à purger
25:16les agences
25:17de l'État,
25:18alors elles
25:18peuvent être
25:18privatisées.
25:20S'il s'approprie
25:21en plus
25:21leurs bases
25:21de données,
25:23il met la main
25:23sur des ressources
25:24sociales,
25:25politiques
25:25et financières
25:26d'une valeur
25:27incroyable. »
25:30Elon Musk
25:31s'en défend.
25:32Il ne serait
25:33qu'un geek
25:33au service
25:34des Américains.
25:45Le président
25:46qualifiait
25:46Elon Musk
25:47de génie
25:47et il le défend.
25:48Il défend son travail,
25:50vous savez,
25:50la refonte
25:51du système
25:51bureaucratique
25:52à Washington,
25:53souvent perçue
25:53comme assez hostile.
25:56Un génie
25:57qui n'a économisé
25:58qu'une fraction
25:59des mille milliards
26:00de dollars
26:00qu'il s'était fixé
26:01et qui a finalement
26:03quitté le Dodge
26:04à la fin du mois
26:05de mai
26:05pour revenir
26:06auprès de son
26:07entreprise Tesla
26:08dont les ventes
26:08de voitures
26:09s'effondrent.
26:10D'ailleurs,
26:11Elon Musk,
26:12comme les autres
26:13grands patrons
26:13de la tech,
26:14n'a pas apprécié
26:15la politique
26:16protectionniste
26:17du président.
26:22On commence
26:24à avoir
26:24certaines crispations.
26:26Dernièrement,
26:26on a appris
26:27qu'Amazon
26:27allait indiquer
26:28sur son site
26:28lorsqu'un article
26:29était plus cher
26:30à cause des tarifs
26:30douaniers de Trump
26:31en précisant même
26:32le coût supplémentaire.
26:34D'une certaine manière,
26:36Trump utilise
26:37ces manias
26:37de la tech
26:37pour faire ce qu'il veut
26:38et ces manias
26:39de la tech,
26:40eux,
26:40ne peuvent pas
26:41le contrôler.
26:47Donald Trump
26:47s'avère imprévisible
26:48mais heureusement
26:50à ses côtés,
26:51il y a un homme
26:51qui reste à l'écoute
26:52des intérêts
26:53de la Silicon Valley,
26:55le vice-président
26:56J.D. Vance.
26:58Et là encore,
26:59Peter Thiel
26:59a eu un coup d'avance.
27:01Vous pensez
27:02que J.D. Vance
27:03a été élu
27:03par le peuple américain ?
27:05Non,
27:05il a été élu
27:06par Peter Thiel.
27:09Car Peter Thiel
27:10est le mentor
27:11de toujours
27:12de J.D. Vance.
27:15Ils se sont rencontrés
27:16pour la première fois
27:17lorsque J.D. Vance
27:18était à la fac de droit.
27:20Peter Thiel,
27:20à l'époque,
27:21avait sorti son livre
27:22Zero to One.
27:23Il faisait le tour du pays
27:24et il a donné une conférence
27:26à l'université
27:27de J.D. Vance.
27:30J.D. Vance
27:30est tout de suite
27:32fasciné
27:32par cet entrepreneur
27:33ultra conservateur.
27:35Une admiration évidente
27:36qui apparaît
27:37dans ce mail
27:38que nous a envoyé
27:39l'une de ses anciennes
27:40camarades d'université.
27:43C'est sûrement
27:44la personne
27:44la plus intéressante
27:45que j'ai rencontrée,
27:46le meilleur investisseur
27:47de la tech
27:48de tous les temps.
27:52Un modèle
27:53qui va l'introduire
27:55dans la Silicon Valley.
27:56J.D. Vance
27:57débute d'ailleurs
27:58sa carrière
27:59chez Mithril,
28:00un fonds d'investissement
28:01de Peter Thiel.
28:03Il repère
28:04ce genre
28:05de jeunes conservateurs
28:06prometteurs
28:06et il trouve un moyen
28:07de les faire entrer
28:08dans sa galaxie.
28:12Car c'est aussi
28:13le milliardaire
28:14qui introduit
28:14J.D. Vance
28:15auprès de Donald Trump
28:16lors d'une discrète réunion
28:17à Mar-a-Lago
28:18en 2021.
28:22C'est également
28:23Peter Thiel
28:23qui finance en partie
28:25la campagne
28:25de J.D. Vance
28:26au sénatorial
28:27de 2022.
28:29Quand on voit
28:31que J.D. Vance
28:32est devenu vice-président,
28:33on peut vraiment
28:34qualifier Peter Thiel
28:35de faiseur de roi.
28:39Auprès de Donald Trump,
28:40J.D. Vance
28:41montre très vite
28:42qu'il n'est pas là
28:42pour faire de la figuration.
28:44C'est lui
28:56qui déclenche
28:56les hostilités
28:57contre Volodymyr Zelensky
28:59dans cette séquence
29:00lunaire à la Maison-Blanche.
29:02Quelques jours avant,
29:04c'était à Munich
29:04que le vice-président
29:06s'était illustré
29:06par une violente charge
29:07contre l'Europe.
29:08Le protégé de Peter Thiel
29:21sort l'écrou
29:22et marque son territoire
29:23à la Maison-Blanche.
29:26Certains le voient déjà
29:27en successeur
29:28de Donald Trump.
29:31Je pense que J.D. Vance
29:32est en train
29:33d'être préparé
29:34pour 2028,
29:35y compris par le monde
29:36de la tech.
29:38Peut-être qu'il sera
29:43à la tête
29:43du mouvement MAGA
29:44si le président
29:44ne se représente pas.
29:46Et il ne peut pas
29:46se représenter en 2028.
29:52Mais pour l'instant,
29:54c'est bien Donald Trump
29:55qui est aux commandes.
29:57Et les patrons de la tech
29:58semblent s'accommoder
29:59de son penchant autoritaire.
30:01La présidence américaine
30:02multiplie les attaques
30:04contre les institutions
30:05et en particulier
30:06les juges.
30:08qui sont actifs
30:09comme activistes
30:11de la banque.
30:12Une juge
30:13est même détenue
30:14par le FBI
30:15pour entrave
30:16à l'arrestation
30:17d'un migrant.
30:19De son côté,
30:21Elon Musk
30:22pousse la provocation
30:23encore plus loin.
30:27Il expliquera
30:28qu'il ne voulait pas
30:29faire un salut nazi.
30:32Mais la comparaison
30:33avec le fascisme
30:34est déjà
30:35sur toutes les lèvres.
30:35Peter Thiel
30:39et Elon Musk
30:39qui l'admettent
30:40ou non
30:40sont attirés
30:41par une forme
30:42de fascisme.
30:44Nous sommes en route
30:45vers le techno-fascisme.
30:48Une fusion
30:49entre l'autoritarisme
30:50politique
30:51et l'innovation
30:52technologique
30:53issue de la Silicon Valley.
30:57Mais la comparaison
30:58avec le fascisme
30:59naît dans le contexte
31:01de l'entre-deux-guerres
31:01à ses limites.
31:02La violence
31:04n'y est évidemment
31:04pas comparable.
31:06Surtout,
31:07le fascisme
31:08s'appuie
31:08sur un État
31:09tout-puissant,
31:10là où Elon Musk
31:11et Peter Thiel
31:11oeuvrent au contraire
31:13à un affaiblissement
31:14de l'administration.
31:17Leur vision du monde,
31:19c'est que les gens
31:19comme eux,
31:20les PDG de la tech,
31:22devraient avoir
31:22une liberté absolue
31:23de faire ce qu'ils veulent,
31:25ne pas payer d'impôts,
31:26fonctionner en dehors
31:27des règles des États
31:28et même en dehors
31:29de la démocratie.
31:31Leurs entreprises
31:32devraient presque
31:33gouverner le monde.
31:37Pour Peter Thiel
31:38et Elon Musk,
31:40la démocratie
31:40est un frein au progrès.
31:42Une aristocratie
31:43de la tech
31:44serait bien plus efficace
31:45pour régler
31:46les problèmes
31:46de nos sociétés.
31:48Et si les institutions
31:49sont une entrave,
31:51alors elles méritent
31:51de s'écrouler.
31:54S'agit-il
31:55d'une nouvelle forme
31:56de fascisme ?
31:57Le débat reste ouvert,
31:58mais ce qui est sûr,
31:59c'est que cette alliance
32:00de la Silicon Valley
32:01et de Washington
32:02a amorcé
32:03un tournant
32:04autoritaire
32:05du régime américain.
32:06d'une nouvelle forme
32:07d'une nouvelle forme
32:08d'une nouvelle forme
32:09d'une nouvelle forme
32:10d'une nouvelle forme
32:12qui est en train de se débrouiller.
32:18Autoritarianism
32:18est comme un bear
32:19qui vient de camp.
32:22Le bear vient de camp
32:23et il y a la première campère.
32:25Et les autres campères
32:26disent,
32:26«Pheou,
32:26il est plein maintenant.
32:29Mais il n'est pas plein.
32:30Il est juste
32:31en train.
32:32Et la prochaine fois que vous savez,
32:33les campères
32:34sont mortes et digestibles.
32:36Et nous sommes
32:37à la période
32:37où le bear
32:38est dans le camp.
32:39et c'est pour nous
32:40de trouver
32:41un moyen
32:42de combattre
32:42ensemble.
32:43N'est-ce qu'une personne
32:44ne peut prendre
32:44ce bear.
32:45Mais tous les campers
32:46ensemble
32:47peuvent prendre
32:47ce bear.
32:48Voilà.
33:00Donc ce documentaire,
33:01on l'a imaginé
33:03avec Luc Brisson
33:04comme un moyen
33:05de créer un débat
33:06sur la société
33:07dans laquelle nous emmènent
33:08ces géants de la tech.
33:09Parce qu'on pense
33:10que ce n'est pas uniquement
33:11un débat américain
33:12et qu'en France,
33:12ce mélange de populisme,
33:14d'autoritarisme,
33:15de technologie,
33:17c'est quelque chose
33:17qui peut nous arriver aussi.
33:19Et donc,
33:19on va continuer
33:20à en parler
33:20avec notre invité,
33:22Marie-Cécile Nave.
33:23Bonsoir.
33:24Bonsoir.
33:24Vous êtes directrice
33:25de recherche à l'IRIS
33:27et spécialiste des États-Unis.
33:29Merci beaucoup
33:29d'être avec nous.
33:31À vos côtés,
33:32on a Luc Brisson,
33:32journaliste à Vrai ou Faux
33:34et co-réalisateur
33:35de ce documentaire.
33:37Et puis,
33:37Louis Augry,
33:38chroniqueur
33:39et journaliste
33:40dans l'émission
33:40Vrai ou Faux.
33:41Voilà.
33:41Alors, tout de suite,
33:42Marie-Cécile Nave,
33:43on va parler
33:43de la fin du documentaire
33:44et de cette notion
33:46de technofascisme,
33:47de fascisme,
33:48dont on parle à la fin.
33:49Est-ce que vous pensez
33:50que c'est le bon logiciel
33:51pour analyser
33:52ce qui se passe aujourd'hui
33:53ou est-ce que c'est des mots
33:54du XXe siècle
33:55et que, en fait,
33:56ce qui se passe,
33:56c'est nouveau ?
33:57C'est peut-être
33:59l'avènement
34:01d'un nouveau type
34:02de régime politique
34:02qu'effectivement,
34:03on n'a jamais vu
34:04mais qui est en train
34:05de se construire
34:05et on est bien obligé
34:07de prendre les définitions
34:08que l'on connaît,
34:09que l'on a expérimentées
34:10parce que ça s'est réellement
34:11passé autrefois
34:13pour essayer de comparer,
34:14pour essayer de penser
34:15les choses.
34:16Mais comme c'est très bien dit
34:17dans le documentaire
34:18qui est remarquable,
34:19c'est vraiment
34:20de très grande qualité.
34:21J'ai appris des choses aussi
34:22donc c'est bien.
34:24Le fascisme
34:25et le nazisme
34:26qui est une forme
34:26de fascisme,
34:28une forme particulière
34:29de fascisme,
34:30c'est vraiment
34:31l'ambition
34:32d'un État tentaculaire
34:33en fait.
34:34C'est l'État
34:34qui veut contrôler
34:37tout de la vie des gens.
34:39En plus,
34:39il y a une dimension
34:40hiérarchie des races
34:41quand même,
34:42une volonté de destruction
34:43d'une partie
34:44de l'humanité.
34:44Il n'y a pas de volonté
34:45de destruction
34:46d'une partie de l'humanité
34:47mais il y a quand même
34:47un sexisme très fort
34:48qu'on a vu.
34:50Et même dans ce qui se passe
34:51aujourd'hui,
34:52ces géants de la tech,
34:53c'est quand même
34:53dans l'ensemble
34:54c'est tous des hommes blancs.
34:56Oui,
34:56il y a un raisonnement
34:57en caste en fait,
34:58il y a un raisonnement
34:59en caste,
35:00un peu darwinien
35:01et beaucoup d'entre-soi.
35:03Ça a été très bien montré,
35:04beaucoup d'entre-soi.
35:05On reste entre hommes,
35:06on reste entre hommes blancs
35:07et dès les années 80-90,
35:10on fustige
35:11les politiques d'égalité,
35:13de lutte contre
35:13les discriminations
35:14parce que certains
35:15n'auraient pas leur place,
35:17certains et certaines
35:17n'auraient pas leur place
35:18dans ce monde nouveau.
35:20Il y a un côté messianique
35:21aussi je pense,
35:22c'est vraiment une sorte
35:23dans ce que proposent
35:23les géants de la tech ?
35:24Oui,
35:24une sorte de religion
35:25de la technologie
35:27avec l'inspiration
35:28à instaurer
35:31un monde nouveau
35:33et d'ailleurs,
35:33Thiel dans ses textes,
35:34il parle d'un monde nouveau
35:36après le crépuscule
35:38de notre époque
35:39et un côté un peu
35:40après l'apocalypse
35:42viendra quelque chose
35:43de nouveau.
35:43C'est très religieux.
35:45La notion d'homme nouveau,
35:45c'était quelque chose
35:46de très important
35:47dans le fascisme
35:47donc ça revient aussi.
35:48Après,
35:49la différence aussi,
35:50c'est que le niveau de violence
35:51est quand même
35:51sans comparaison.
35:52le fascisme et le nazisme
35:55ont commencé tout de suite
35:56avec un niveau de violence
35:56très élevé,
35:57ce qui n'est pas le cas
35:58aux Etats-Unis encore.
36:00Allez,
36:00on va revenir maintenant
36:01sur ce qui s'est passé
36:02ces derniers jours
36:02avec cette brouille
36:04entre Elon Musk
36:05et Donald Trump.
36:06Alors,
36:06on la voyait un peu venir
36:07mais alors la louie,
36:08elle a pris quand même
36:09des proportions gigantesques.
36:11C'est moins qu'on puisse dire,
36:12elle semble bien loin
36:13ces images
36:13qui datent pourtant
36:14d'il y a moins d'une semaine
36:15où Elon Musk faisait
36:17son pot de départ
36:18de la Maison Blanche
36:19tout sourire avec Donald Trump.
36:20Il avait même eu droit
36:21à ce moment-là
36:22un petit cadeau
36:23de la part du président américain
36:25qu'il avait remercié
36:26très chaleureusement
36:27pour son passage
36:28au gouvernement
36:29des Etats-Unis.
36:30Ça n'a pas loupé,
36:44il est revenu très vite,
36:45Elon Musk.
36:46Mais pas comme il le pensait.
36:48Hier,
36:48Elon Musk sort donc
36:50la sulfateuse
36:51sur son réseau social X
36:52et il se lance
36:53dans des attaques
36:53complètement frontales
36:55contre son ancien meilleur ami.
36:57Alors,
36:57extrait choisi,
36:58il nous dit d'abord
36:58que Trump n'aurait jamais
37:00gagné la présidentielle
37:01sans son aide
37:02et que c'est un ingrat.
37:03Il va jusqu'à affirmer
37:04que oui,
37:05le président devrait être
37:06destitué
37:06et il lâche même
37:08une grosse bombe.
37:09Il affirme sans preuve
37:10que Donald Trump
37:11est mêlé
37:11au vaste scandale sexuel
37:13de l'affaire Epstein.
37:14Bref,
37:15rien ne va plus.
37:16En face,
37:16Donald Trump réplique
37:17forcément sur son propre
37:19réseau social trousse.
37:20Il le traite d'abord
37:21de fou,
37:22puis il le menace
37:23de couper
37:23toutes les subventions fédérales
37:25et les contrats
37:26qui sont liés
37:26avec Elon Musk.
37:28Mais il y a quand même
37:29une raison assez claire
37:30qui a été invoquée
37:31pour ce problème
37:33entre les deux.
37:34Ça n'arrive pas comme ça.
37:35Non,
37:35il y a surtout
37:35un gros point d'accrochage
37:37ces derniers jours.
37:38C'est la loi sur le budget
37:40qui a été prévue
37:41par Donald Trump.
37:43Un projet de loi
37:44avec des réductions
37:45massives d'impôts
37:46et un dérapage budgétaire
37:47XXL,
37:48ce qui a mis
37:49Elon Musk
37:49dans une colère folle.
37:51Selon lui,
37:51c'est une catastrophe
37:52qui risque tout simplement
37:53de gâcher tout le travail
37:53qu'il a entamé
37:55quand il était au gouvernement.
37:56Voilà ce qu'il disait
37:57encore il y a quelques jours.
37:58Ce projet de loi
37:59de dépenses du Congrès
38:00massif, scandaleux
38:01et bourré de dépenses inutiles
38:03est une abomination dégoûtante.
38:05Ça a clairement été
38:06le gros point de divergence
38:07de ces derniers jours
38:08entre les deux hommes.
38:09Mais après,
38:10sur leurs objectifs économiques,
38:12leur vision de l'économie,
38:13ce n'est quand même
38:13pas la première fois
38:14qu'on sent que leur chemin
38:15ne se croise plus vraiment là.
38:17Non,
38:17je pense qu'on se rappelle tous
38:18de leur divergence
38:19sur les droits de douane
38:20qui ont été imposés par Trump
38:21à peu près
38:22tous les pays du monde.
38:23Un vrai problème,
38:24forcément pour les affaires
38:25d'Elon Musk
38:25qui lui traite
38:26pour le coup
38:27à l'international
38:27et qui vente régulièrement
38:29tous les avantages
38:29et les bienfaits
38:30du libre-échange.
38:31Il prenait même,
38:32c'était assez intéressant,
38:34une zone de droit de douane
38:36nul avec l'Union Européenne.
38:38Sauf que Donald Trump,
38:39encore une fois,
38:40il a prouvé
38:41il y a quelques jours
38:41que c'est lui qui décide,
38:42c'est lui qui a le dernier mot
38:43en augmentant de 50%
38:45les taxes sur l'acier
38:46et l'aluminium.
38:48Bref,
38:49on pourrait presque se dire
38:50qu'avec toutes ces divergences,
38:51on aurait pu anticiper
38:53ce divorce
38:54entre les deux hommes.
38:55Alors,
38:55aux dernières nouvelles,
38:56ils devaient s'appeler
38:56pour calmer un petit peu
38:57leur dysplique.
38:58Ah,
38:58ils ne sont pas appelés.
38:59Et finalement,
39:00Donald Trump a refusé.
39:01Il n'a pas décroché,
39:02d'accord.
39:03Anne-Cécile Nave,
39:04vous pensez que c'est
39:05principalement
39:06une brouille d'égo,
39:07c'est-à-dire en gros
39:07quand on met
39:08deux grands fauves
39:09dans une pièce,
39:09au bout d'un moment,
39:10ils se bouffent,
39:12c'est normal.
39:13Ou est-ce qu'en fait,
39:14il y a vraiment
39:14des raisons idéologiques
39:16et des visions du monde
39:17qui ne sont pas les mêmes ?
39:18Je pense que
39:21c'est leur manière
39:21de parler aux autres
39:22en général.
39:23Et que là,
39:25Musk s'est un peu
39:25heurté au réel
39:26en faisant de la politique.
39:27Il y a quand même
39:28un certain nombre
39:29de garde-fous,
39:30il y a les institutions,
39:32il y a le Congrès
39:32qui vote les lois,
39:35ce n'est pas lui tout seul
39:36qui peut couper
39:36dans les dépenses publiques.
39:38Et puis,
39:38il n'a pas que des amis
39:39dans la tromposphère,
39:41du côté du magas populiste
39:43vraiment d'extrême droite,
39:44anti-immigration par exemple
39:47comme Steve Bannon
39:48ou Steve Miller
39:48qui est un des plus proches
39:49conseillers de Trump
39:51à la Maison-Blanche.
39:52On n'aime pas trop Musk.
39:55Mais comme c'est leur manière
39:56de parler en général
39:57à Trump et à Musk,
39:58d'insulter les gens,
39:59d'attendre que tout le monde
40:00soit à leur service,
40:01finalement,
40:01ce n'est peut-être pas si grave
40:02pour eux
40:03de s'envoyer ce type...
40:05Donc ils vont peut-être
40:05finir par se rabibocher
40:06après ce truc
40:07des choses absolument atroces ?
40:09Je pense que c'est
40:10tout à fait possible
40:10parce qu'il y a
40:11trop d'intérêts communs.
40:12Il y a trop d'intérêts communs
40:13en particulier pour Musk
40:14qui, hier soir,
40:16ça nous a bien occupé
40:17la soirée hier,
40:18a menacé de ne plus mettre
40:20à disposition de la NASA
40:21son grand vaisseau Dragon
40:23qui est aujourd'hui
40:24le seul à pouvoir
40:25rapatrier les astronautes
40:26qui sont dans la station
40:27internationale.
40:28Et puis,
40:29quelques heures après,
40:29il dit non,
40:30finalement,
40:30je vais quand même...
40:31Ils ont quand même
40:32des intérêts communs
40:33et ils vont peut-être
40:34à un moment redescendre.
40:35Il a des contrats
40:36avec l'État fédéral américain.
40:38C'est plusieurs dizaines
40:39de milliards de dollars
40:40que les entreprises de Musk
40:42a bénéficié
40:44de subventions,
40:47d'aides fiscales
40:48et de contrats
40:49avec l'État fédéral
40:50depuis plusieurs années.
40:51s'ils reviennent à la raison
40:52après s'être tapés dessus
40:54comme ça,
40:54cascade à éviter
40:55à la maison
40:56avec vos propres amis
40:56parce que revenir
40:57après avoir insulté l'autre
40:58comme ça,
40:59revenir et dire finalement
41:00c'est pas grave,
41:01c'est quand même
41:01assez étonnant.
41:03Mais Luc,
41:03dans notre documentaire,
41:04je pense que
41:05ce qu'on montre
41:06quand même,
41:07c'est qu'Elon Musk
41:08est la partie émergée
41:09de l'iceberg.
41:09Lui, on le voit tout le temps
41:10sauf que derrière,
41:11on a fait le choix
41:12de montrer que la personne
41:13peut-être la plus importante,
41:15c'est pas lui,
41:16c'est Peter Thiel en fait.
41:17Oui, oui,
41:17c'est très clairement
41:18Peter Thiel,
41:19ce milliardaire
41:20et c'est assez intéressant
41:21de comprendre
41:22sa manière de fonctionner
41:23à Peter Thiel
41:24parce qu'à la base,
41:24c'est vraiment,
41:25c'est un entrepreneur,
41:26c'est un investisseur
41:27donc lui,
41:28il mise sur des petites entreprises,
41:29il espère qu'elles vont grandir
41:30et qu'il va gagner
41:31beaucoup d'argent avec
41:32et il gagne beaucoup d'argent avec.
41:33On l'a vu,
41:34il a gagné des milliards
41:35et finalement,
41:36en politique,
41:37il fait un peu pareil
41:37puisqu'il trouve des candidats,
41:40il les finance
41:40avec l'espoir évidemment
41:42que ces candidats gagnent
41:44et que ça dessine
41:45son projet politique
41:47idéal
41:48donc une société
41:49où l'État
41:50est très peu intrusif
41:51où il y a très peu
41:52de régulations économiques
41:52et aussi une société
41:53très conservatrice
41:54sur les valeurs.
41:56Donc on l'a vu,
41:57il a misé
41:57sur Donald Trump
41:58en 2016,
41:59Donald Trump a gagné,
42:00il a misé
42:01sur J.D. Vance,
42:02J.D. Vance est aujourd'hui
42:03vice-président américain
42:04et il continue de miser
42:06sur des candidats républicains
42:08pour les prochaines
42:09termes de 2026
42:11pour réussir
42:13à imposer
42:14son idéal politique.
42:16Il aime se présenter
42:17en joueur d'échecs
42:17donc qu'il planifie
42:18qu'il y a toujours
42:19un coup d'avance.
42:20Il fait vraiment des échecs.
42:21Il fait vraiment des échecs
42:22et effectivement
42:22il est bon,
42:23j'avais regardé.
42:24Et Peter Thiel,
42:25il a créé une société
42:26qui s'appelle Palantir
42:27qui n'est pas extrêmement
42:28connue en France
42:29mais qui est importante
42:30et on s'aperçoit
42:31que semaine après semaine
42:33cette société
42:34elle prend de plus en plus
42:35de place dans l'administration
42:36de Trump
42:36malgré tout ce qu'on voit
42:37avec Elon Musk,
42:38ça ne change pas ça.
42:39Oui, exactement.
42:40Depuis le début du mois
42:41de janvier
42:41depuis l'investiture
42:42de Trump
42:42Palantir a eu
42:44de nouveaux contrats
42:45avec le gouvernement
42:46américain
42:47ça chiffre en centaines
42:48de millions de dollars
42:49c'est le New York Times
42:50qui sortait ce chiffre
42:50et puis il y a un autre
42:51gros dossier actuellement
42:53c'est que l'administration
42:55Trump
42:56elle aurait mandaté
42:56Palantir
42:57pour créer
42:57une gigantesque
42:59base de données
43:00sur les citoyens américains
43:01donc une base de données
43:02qui regrouperait
43:03les données de santé
43:04les données fiscales
43:06les données de l'immigration
43:07aussi
43:08d'ailleurs on rappelle
43:09que les services douaniers
43:10collaborent avec Palantir
43:12sur le fissage des migrants
43:14et puis aussi
43:15quand on regarde
43:16les hommes
43:17qui constituent
43:17l'administration
43:18de Donald Trump
43:19on se rend compte
43:19qu'il y a des anciens
43:21de chez Palantir
43:22par exemple au Dodge
43:23donc au département
43:25de l'efficacité gouvernementale
43:26d'Elon Musk
43:26qui continue
43:27c'est pas parce que Musk
43:27est parti
43:28que le Dodge s'arrête
43:30et bien au Dodge
43:31il y a des anciens
43:32de Palantir
43:33donc oui
43:34cette société de Peter Thiel
43:35Palantir
43:35elle est vraiment très présente
43:37dans l'administration
43:37et elle tisse sa toile
43:38donc même si Musk
43:39on le regarde partir
43:40et s'énerver
43:41derrière il y a des choses
43:42qui se passent
43:43c'est ça qui est important
43:43de comprendre
43:44parce que Peter Thiel
43:44c'est un peu
43:45l'homme de l'ombre
43:46dans cette affaire
43:46qu'on a essayé
43:47un peu de nous
43:47de dévoiler
43:48même s'il est moins connu
43:49en France
43:50et lui
43:51contrairement à Elon Musk
43:53il a vraiment des idées
43:54politiques ancrées
43:55on l'a vu dans le documentaire
43:56depuis longtemps
43:57il sait ce qu'il fait
43:58et ce qu'il veut
43:59oui
43:59il est attiré
44:02par les idées transhumanistes
44:03il a une vision
44:04très hiérarchisée
44:05de l'humanité
44:07et effectivement
44:09il a un projet
44:10très autoritaire
44:12il est profondément animé
44:13je crois par des idées
44:14misogynes
44:15voire racistes
44:15il a aussi ce point
44:16comment avec Musk
44:17d'avoir été élevé
44:19en Afrique du Sud
44:20dans l'Afrique du Sud
44:20de l'Apartheid
44:21ça laisse des traces
44:22aussi ça quand même
44:23et puis on voit bien
44:24que dès les années 90
44:25il avait
44:26un logiciel
44:28profondément
44:29anti-multiculturaliste
44:30une manière polie
44:31de dire raciste
44:32c'est vrai que
44:34Elon Musk
44:34c'était un peu moins clair
44:36même si effectivement
44:36lui aussi
44:37on avait travaillé
44:38sur son cas
44:38il est quand même né
44:39en Afrique du Sud
44:40et il n'a jamais condamné
44:41vraiment
44:41me semble-t-il
44:42en tout cas
44:42aucun des deux
44:43ne condamne vraiment
44:43l'Apartheid
44:44ils en parlent
44:45avec des mots
44:45un peu
44:45après ils étaient jeunes
44:47quand ils étaient
44:47en Afrique du Sud
44:48mais c'est assez intéressant
44:49de voir que
44:50dans cette fameuse
44:51mafia paypal
44:52dont on parlait
44:53donc avec Elon Musk
44:54Peter Thiel
44:55et même David Sachs
44:57qui est aujourd'hui
44:57conseiller de Donald Trump
44:58et bien les trois
44:59ont grandi
45:00en Afrique du Sud
45:01sous le régime de l'Apartheid
45:02donc c'est assez intéressant
45:03de retrouver
45:04on peut imaginer
45:04que ça a comme une influence
45:05sur ces gens-là
45:06donc Peter Thiel
45:08on a dit
45:08il a des liens très forts
45:09avec le vice-président
45:11avec J.D. Vance
45:12on l'a vu dans le documentaire
45:13et les gens
45:14que tu as rencontrés
45:15Luc aux Etats-Unis
45:16ils expliquaient
45:17pour la plupart
45:18qu'ils voyaient bien
45:19un scénario
45:19où J.D. Vance
45:20c'était le successeur
45:22de Trump
45:22et là
45:22il serait soutenu
45:24assez largement
45:25par la tech
45:26et d'ailleurs
45:26encore il y a quelques jours
45:28Elon Musk
45:29il laissait entendre
45:30qu'il soutiendrait
45:31plutôt J.D. Vance
45:32que Trump maintenant
45:32Oui parce que Vance
45:33on l'a dit dans le doc
45:35il a baigné
45:36dans ce monde de la tech
45:37il a travaillé
45:38chez Mitril
45:39qui est une entreprise
45:41de Peter Thiel
45:42et J.D. Vance
45:44il a aussi été
45:44plébiscité
45:45par tous ces gens
45:46de la tech
45:46pour être vice-président
45:49et quand on regarde
45:50la multitude de tweets
45:52d'Elon Musk
45:52ces dernières heures
45:55il y a un message
45:56sur lequel on peut
45:57s'arrêter
45:57c'est quand un internaute
45:59américain
46:00poste ce message
46:01Trump devrait être
46:02destitué
46:03et J.D. Vance
46:04devrait le remplacer
46:05et bien là
46:05Elon Musk
46:06il répond
46:06oui
46:07J.D. Vance
46:08pourrait remplacer
46:09Trump
46:10donc il accrédite
46:10cette thèse potentielle
46:12de voir
46:13C'est un peu la fin
46:13de notre documentaire
46:14qu'il a truqué
46:15c'est ça
46:15il a teasé la fin
46:17comme J.D. Vance
46:19prochain potentiel
46:20porte-parole
46:21de ses barons
46:22de la tech
46:22Marie Cessinave
46:24vous pensez que
46:25J.D. Vance
46:26c'est quel type
46:27d'homme politique
46:28parce que nous
46:28en France finalement
46:29on le connait
46:29assez peu
46:29parce qu'on voit
46:30toujours
46:30Donald Trump
46:31Donald Trump
46:32mais c'est
46:32quelqu'un d'important
46:33c'est plutôt
46:35un intellectuel
46:36il a écrit un livre
46:37il a écrit un livre
46:38qui a en tout cas
46:38bien marché
46:38et où il présente
46:40ses idées politiques
46:41je ne vais pas le souvenir
46:42que Trump l'est fait
46:42c'est quel type
46:45d'homme politique
46:46J.D. Vance
46:47c'est un mélange
46:48d'opportunisme
46:49et de girouette
46:50en fait
46:51et si j'étais
46:52Thiel et les géants
46:53de la tech
46:53je me méfierais de Vance
46:54parce que Vance
46:55il a le zèle déconverti
46:57et il est passé
46:57en quelques années
46:58à 180 degrés
47:00en termes d'opinion
47:01sur Trump
47:03profondément anti-Trumpiste
47:05il y a encore
47:06quelques années
47:07et par opportunisme
47:08il se range
47:09d'un moment
47:09aussi poussé
47:09par Peter Thiel
47:10vraisemblablement
47:11qui l'a quand même
47:12un peu mis dans les bras
47:13de la femme
47:13mais qui dit que demain
47:14il n'aura pas le zèle
47:16déconverti
47:17sur autre chose
47:18et très intéressant aussi
47:20sa conversion religieuse
47:22parce qu'il s'est converti
47:23sous l'influence de Thiel
47:24au catholicisme
47:26mais au catholicisme
47:27version opus dei
47:28donc vraiment pas
47:29le catholicisme libéral
47:30on pourrait dire
47:31et donc Thiel
47:32il a vu en lui
47:33effectivement une sorte
47:34de cheval de trois
47:35dans le monde politique
47:36pour pousser les idées
47:37au service
47:38des start-up
47:39contre les grandes entreprises
47:41contre l'état
47:42les institutions
47:43mais aussi
47:44pour les start-up
47:45pour l'innovation
47:47on pourrait dire
47:48par le bas
47:48qui dit que demain
47:49Vance n'aura pas
47:50d'autres financeurs
47:53d'autres maîtres
47:54à servir
47:54j'ai envie de dire
47:55et c'est pas forcément
47:58c'est même pas du tout
47:59quelqu'un
47:59qui a des idées
48:00stables avec le temps
48:02donc c'est pas forcément
48:03mais il y a quelque chose
48:04qui est intéressant
48:04et qui est assez stable
48:05je trouve avec J.D. Vance
48:06c'est qu'il a une détestation
48:07assez claire de l'Europe
48:09je sais pas d'où ça lui vient
48:10mais à chaque fois
48:11qu'il parle de l'Europe
48:12c'est pour vraiment
48:13il y a une forme de mépris
48:15d'agressivité
48:15on l'a vu avec Zelensky
48:17on l'a vu ensuite
48:17dans le discours de Munich
48:18il y a quelque chose
48:19contre l'Europe
48:20et d'ailleurs
48:20il mobilise très fortement
48:22les Européens
48:22parce qu'il y a deux fois
48:23insultés les Européens
48:25dans la même semaine
48:26à Paris
48:27d'abord au sommet de l'IA
48:28et ensuite à Munich
48:29comme ça a été très bien dit
48:30dans le documentaire
48:31où il va voir l'AFD
48:32le parti d'extrême note
48:34et il refuse de rencontrer
48:35le chancelier Scholz
48:37et la séquence
48:38dans le bureau Oval
48:39c'est fondateur
48:41dans la riposte européenne
48:42avec Zelensky
48:43c'est fondateur
48:44dans la riposte de l'Europe
48:45pour se mettre d'accord
48:46sur les premiers jalons
48:48d'une défense européenne
48:48donc on dit quoi
48:49merci J.D. Vance
48:49d'être là
48:50en tout cas
48:51j'ai écrit un article
48:55il y a quelques semaines
48:56qui s'appelle
48:56J.D. Vance
48:57l'insulteur en chef
48:58et c'est lui
49:01qui fait vraiment
49:02prendre conscience
49:03aux Européens
49:04que c'est un danger
49:05pour les valeurs libérales
49:07pour les valeurs de démocratie
49:08parce qu'il est un peu
49:11il va même plus loin
49:13que Trump
49:14dans la manière
49:15dont il parle
49:16aux anciens alliés
49:17de l'Amérique
49:17qui visiblement
49:18ne sont plus
49:18les alliés d'Amérique
49:19mais J.D. Vance
49:20il a quand même
49:20un parcours
49:21qui est très intéressant
49:21parce qu'il vient
49:23contrairement à Trump
49:24il ne vient pas du tout
49:24d'une élite
49:25il vient d'une famille
49:25très pauvre
49:26de l'Ohio
49:27ensuite il a baigné
49:28dans ce monde de la tech
49:29donc il est capable
49:29de faire ce grand écart
49:30entre l'Amérique
49:31oubliée
49:32presque
49:33et l'Amérique
49:34de l'élite
49:36on va dire
49:36avec la Silicon Valley
49:38mais après
49:38ce qui est vrai
49:39c'est que là
49:39J.D. Vance
49:40on voit qu'il s'est
49:41très largement affirmé
49:42en tant que vice-président
49:43donc si jamais
49:43c'est le prochain candidat
49:45en 2028
49:45c'est possible
49:46qu'il veut jouer
49:47sa propre carte
49:48et pas forcément
49:49la carte de la Silicon Valley
49:50alors en quelques mots
49:52on imagine un monde
49:53on est dans une dystopie
49:54où c'est Peter Thiel
49:55qui est aux manettes
49:56avec J.D. Vance
49:57président en 2028
49:58parce qu'ils ont réussi
49:59à le pousser
49:59il arrive au pouvoir
50:00dans quel monde on arrive
50:01parce que c'est un scénario
50:02qui est possible
50:03rapidement
50:03vous le voyez comment
50:05le monde et l'Amérique
50:06avec eux au pouvoir
50:07non
50:08premier mandat de Trump
50:10la réalité avait dépassé
50:11la fiction
50:11le deuxième mandat
50:12on est à peine à six mois
50:13je trouve que la réalité
50:15dépasse la science-fiction
50:16quand on est vraiment
50:17et eux-mêmes se pensent
50:18dans un film
50:19ou dans une BD de science-fiction
50:20je pense que
50:21c'est difficile
50:22d'anticiper
50:24mais il ne faut pas
50:24non plus
50:25sous-estimer
50:26les forces d'opposition
50:27au sein même
50:28du mouvement Maga
50:29parce qu'ils ont aussi
50:29des ennemis
50:30ils ont aussi des adversaires
50:31d'accord
50:31on va continuer
50:32à suivre ça
50:33dans Vrai ou Faux
50:34merci Marie-Cécile Nave
50:35d'avoir été avec nous
50:35merci à tous les deux
50:37ça a été une rude semaine
50:39à traiter la Maison Blanche
50:40je sais que vous avez trimé
50:41je rappelle que ce documentaire
50:43on peut le retrouver
50:44sur le site de France Info
50:45et sur la plateforme
50:46franctv.fr
50:49on se retrouve
50:50de toute façon
50:50la semaine prochaine
50:51sur le canal 16
50:53avec d'autres enquêtes
50:54et d'autres intox
50:55Sous-titrage Société Radio-Canada
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