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Reportage cinéma produit par CANAL+ autour d'un film disponible sur CANAL+ ou sortant en salles, un événement ou une actualité du 7ème Art
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Transcription
00:00On passe de la baston au débat d'idées.
00:04Freud, la dernière confession de Matt Brown avec Anthony Hopkins et Mathieu Goud,
00:08met en scène la rencontre entre un Sigmund Freud, vieillissant, réfugié à Londres avec sa fille,
00:14et un jeune romancier chrétien, C.S. Lewis, le futur auteur du monde de Narnia.
00:18De quoi vont-ils se parler, Chloé ?
00:20Eh bien, ils vont se parler de Dieu et de sexe, donc les sujets idéaux pour passer une très très bonne soirée.
00:25Ça a réveillé Philippe, ça a réveillé Philippe à côté de nous.
00:27Pour avoir des conversations très calmes et sereines, c'est idéal.
00:30Et là, ce qui est amusant, c'est que C.S. Lewis est catholique, freudé athée,
00:34et c'est une rencontre fictive, c'est ça qui est intéressant.
00:37C'est un dispositif complètement inventé, complètement original,
00:40et qui est aussi très théâtral parce que c'est l'adaptation d'une pièce de théâtre.
00:43Et ça, ça fait que le film va beaucoup reposer, vous allez le voir,
00:46sur les dialogues et sur les jeux de ces deux comédiens assez immenses.
00:50Je vous ai rapporté un extrait, vous allez voir un petit peu comment leurs interactions se déploient.
00:57Ah, would that my father had walked in the woods with me.
01:05That's your search for a divine father figure.
01:09If anything, it made me determined to avoid father figures.
01:13Ah, normal father-son relationship.
01:16Boys love, worship and adoration for the father,
01:20transformed into a recognition of the father's imperfections,
01:23and then to an even stronger desire to displace and kill the old bastard.
01:28Alors Freud, vous le voyez, c'est un collectionneur,
01:30d'abord de statuettes, mais aussi de patients,
01:33et aussi de victoires intellectuelles.
01:35Là, il est debout, il essaye d'avoir constamment l'ascendant.
01:37Mais Louise ne va pas se faire avoir aussi facilement.
01:55Et le problème, c'est que le film, on ne peut pas toujours reposer sur les dialogues
01:59et sur le jeu d'acteur tout du long, d'autant plus qu'il y a des scènes
02:01qui essayent un peu à l'extérieur.
02:02On est majoritairement huis clos, c'est ça, pendant le film, dans ce dialogue-là.
02:05On est pris, Maroussia ?
02:07Oui, oui, on est dans la maison de Freud.
02:09C'est très intéressant.
02:09Moi, ce que j'ai aimé, c'est toutes les parenthèses du film
02:12qui, évidemment, n'ont pas du tout lieu d'être là,
02:14puisque c'est un dialogue.
02:15C'est fait à partir de conférences d'Harvard.
02:17Je crois qu'on le sent aussi.
02:19Beaucoup, c'est très scolaire, etc.
02:21Mais toutes les petites parenthèses...
02:22Une parenthèse sur sa fille aussi.
02:24Oui, ou sa manière...
02:25Moi, je ne savais pas qu'il avait eu un cancer de la gorge,
02:28de la bouche qui l'empêchait de parler,
02:30ce qui peut être intéressant,
02:31quand on réfléchit à ce qu'est la psychanalyse et la parole, etc.
02:34Donc, ces petits détails-là m'ont intéressée.
02:37Sauf que ce n'est pas le film.
02:38Mais vous ne parlez pas trop de cinéma.
02:41Parce qu'il y a du cinéma.
02:43C'est très, très ennuyeux.
02:45C'est-à-dire que ça n'arrive jamais à quitter
02:47les habits poussiéreux du théâtre,
02:49parce que le théâtre n'est pas poussiéreux.
02:50Alors, attention, Philippe, le théâtre n'est pas poussiéreux.
02:52Le mauvais théâtre, oui.
02:54Celui-là l'est.
02:55Le problème, c'est que c'est une fausse bonne idée
02:57d'inventer ce face-à-face
03:00en s'appuyant sur des conférences d'Harvard.
03:02C'est-à-dire que c'est à la fois très scolaire et très...
03:05Ce mélange d'Harvard et Star Wars.
03:07Le problème de Freud au cinéma,
03:10ça a toujours été...
03:11Même Cronenberg dans « Dangereuses méthodes »,
03:13c'était très limite.
03:14En fait, le seul qui s'en est sorti,
03:16c'est John Huston dans « Freud, Passion secrète ».
03:18Parce que c'est un jeune Freud.
03:21Et c'est quelqu'un qui est dans l'enquête.
03:24Freud, ce qui a été intéressant,
03:25c'est ses recherches qu'il a faites sur la psychanalyse.
03:27Et au moment où il trouve des choses.
03:30Et à chaque fois, alors que là,
03:31on a une espèce de vieux sage,
03:33content de lui.
03:33Mais ça en a peut-être marre des récits crépusculaires aussi.
03:36Oui, mais le crépuscule est vraiment un gadget.
03:39Et même les flashbacks.
03:41Parce qu'en fait, on est coincé entre ce huis clos
03:43et puis des flashbacks un peu douteux.
03:45Et même dans le montage,
03:46monté un peu bizarrement avec des plans extrêmement courts.
03:48Et c'est comme si c'était pour compenser un petit peu le scénario.
03:51C'est pour nous mettre un coup de jus.
03:52Voilà, c'est pour nous mettre un coup de jus.
03:53Et ça fonctionne pas.
03:54Des électrochocs.
03:55Et à la fin, c'est un film qui est à l'image d'une séance de psychanalyse.
03:58C'est bavard, mais on s'ennuie.
03:59Moi, j'ai une théorie.
04:00À part quand c'est la sienne.
04:01Et Matthew Goode ?
04:02Alors, je pense que Matthew Goode,
04:04il a bénéficié des bons conseils d'Anthony Hopkins.
04:06Anthony Hopkins, il faut le savoir,
04:07depuis maintenant quelques décennies,
04:09en s'inspirant de Gregory Peck,
04:10sur beaucoup de ses scénarios,
04:12notamment quand il jouait chez Marvel,
04:14il écrivait
04:15N-A-R
04:17N-A-R
04:18No acting required.
04:19C'est-à-dire, pas besoin de jouer.
04:21Donc ça, manifestement, c'est le cas ici.
04:22Il se contente de grommeler,
04:24de lever un sourcil et de faire...
04:25Et je pense qu'il a transmis le conseil
04:28à tous ses petits camarades qui se sont dit
04:29oui, effectivement, on va y aller pépouze.
04:31C'est assez terrible.
04:33Et c'est d'autant plus terrible.
04:34Moi, j'ai eu la chance de voir la pièce.
04:35Ce qu'il y a de formidable dans la pièce,
04:36c'est qu'à un moment,
04:37on sort complètement de la réalité
04:39et on commence à se demander
04:40est-ce que c'est C.S. Lewis ?
04:41Est-ce que c'est la mort qu'il visite ?
04:43Est-ce que c'est une idée de l'esprit,
04:45de la contradiction ?
04:45Alors que là, au contraire,
04:46c'est le plancher des vaches,
04:48c'est le petit jeune
04:48qui demande au vieux,
04:50le vieux sage, le machin.
04:51Le film donne envie de voir la pièce, je trouve.
04:54Parce qu'on se demande la pertinence
04:56de l'adapter au cinéma, finalement.
04:57Comme il n'y a pas de parti pris
04:58de mise en scène,
04:59c'est vrai que ça donne simplement
05:00envie de voir la pièce,
05:01de voir ces acteurs-là avec ce texte.
05:02Ou alors de voir une autre biographie
05:04carrément de Freud.
05:06Parce que c'est vrai que c'était quand même
05:07audacieux de se dire
05:07je ne vais pas raconter toute son histoire,
05:09je vais prendre vraiment
05:10sa dernière consultation
05:11et en plus, on va vraiment parler
05:13uniquement de Dieu.
05:15Donc c'était audacieux,
05:16mais oui, ça ne fonctionne pas du tout.

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