Ce matin, Patrick Cohen s'intéresse au résultat du duel entre les deux prétendants au poste de premier secrétaire du PS : Olivier Faure réélu, c'est le statu quo à la tête du Parti socialiste.
Retrouvez « L'édito politique de Patrick Cohen » sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-edito-politique
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00:00Le 6-9 sur France Inter
00:03Et c'est avec Patrick Cohen. Bonjour Patrick.
00:06Bonjour Marion.
00:07Et vous avez veillé tard dans la nuit.
00:09Olivier Faure est élu, statu quo à la tête du Parti Socialiste.
00:12Après un scrutin qui défie l'analyse à 50,9% contre 49,1%,
00:17environ 200 voix d'écart entre Olivier Faure et le maire de Rouen, Nicolas Maillet-Rossignol.
00:22Impossible de parler d'une victoire nette, d'un vote qui indique un cap, une perspective, une clarification
00:28dans la remise en mouvement de la gauche non-mélenchoniste
00:31ou même une aspiration au changement plutôt qu'une volonté de continuité.
00:35Si le métier du commentateur est bien de donner du sens aux événements,
00:39encore faut-il que les événements aient un minimum de talent.
00:41On notera aussi que c'est la troisième fois que le Parti Socialiste se joue à 50,5%.
00:47La dernière fois c'était à Marseille, il y a deux ans, avec les deux mêmes duelistes.
00:51Le même vainqueur Olivier Faure, quasiment le même score, mais davantage de contestation.
00:55Rien à voir cependant avec la tension et l'enjeu du congrès de Reims en 2008.
01:00Souvenez-vous du duel entre Ségolène Royal et Martine Aubry.
01:03La victoire annoncée de la maire de Lille au petit matin par 42 voix d'avance.
01:08Des accusations de fraude du camp royal et la mise en vedette d'une commission de récollement
01:13qui proclame le résultat finalement par 102 voix d'écart sur près de 135 000 votants.
01:18La semaine dernière au premier tour, comme sans doute hier pour le deuxième,
01:22le même parti n'en a mobilisé que 24 000.
01:26Voilà ce qui restera d'abord de ce scrutin, l'expression d'un parti qui n'est plus que l'ombre de ce qu'il a été.
01:31Dans une quarantaine de fédérations départementales, souligne au Monde,
01:34le sénateur David Assouline, on compte moins de 100 militants.
01:39Depuis la prise de pouvoir d'Olivier Faure en 2018, le PS a perdu 50 000 adhérents.
01:44Le député de Seine-et-Marne a repris le PS, je le rappelle, après la fin tourmentée du quinquennat Hollande
01:49et l'effondrement présidentiel de Benoît Hamon.
01:52Il y eut depuis la catastrophe de la candidature Hidalgo, 1,7% des voix.
01:56Les accords avec LFI au sein de la NUPES en 2022, puis du NFP en 2024,
02:01qui ont permis au parti de garder une force parlementaire,
02:04de retrouver des députés, une soixantaine désormais.
02:07Mais ce pacte avec Mélenchon a aussi conduit à une nouvelle hémorragie militante,
02:11dans un parti désormais sans stratégie, sans projet politique et sans candidat présidentiel identifié.
02:18Voilà le tableau.
02:18Et l'enjeu reposait donc, Patrick, sur le maintien ou non d'Olivier Faure ?
02:22L'enjeu le plus clair, le plus lisible, oui, en tout cas,
02:25le PS ferait-il le choix de la continuité
02:27ou bien les opposants au premier secrétaire rassemblés derrière Nicolas Maillère-Rossignol ?
02:31Serait-il assez nombreux pour le renverser et former un grand parti socialiste
02:36avec ceux qui gravitent autour comme Raphaël Glucksmann et Bernard Cazeneuve ?
02:40La réponse est donc, non, le PS ne fera pas renaître la social-démocratie
02:45à la place, à sa place, qui reste la même.
02:48Olivier Faure pourra-t-il insuffler une dynamique, impulser un projet autonome,
02:53redonner ses chances à la gauche ?
02:55Il peut aussi se contenter d'être l'homme le plus riche du cimetière.
02:57L'édito politique de Patrick Cohen.
02:59Merci.
03:00Merci.
03:01Merci.
03:02Merci.
03:03Merci.