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  • 05/06/2025

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Transcription
00:00L'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro, bonjour Alexis Brézé.
00:04Bonjour à tous.
00:05Alexis Edouard Philippe, seul candidat déclaré à l'élection présidentielle pour l'heure,
00:09publie aujourd'hui un ouvrage que vous avez pu lire,
00:11Le prix de nos mensonges, c'est son titre.
00:14Alors pourquoi ce livre Alexis ?
00:15Je crois que c'est clair Dimitri, Edouard Philippe nous l'a répété sur tous les tons,
00:19il est en colère.
00:21Il est même très en colère contre tous ceux qui ont laissé le pays aller à la dérive
00:27par manque de courage ou de lucidité.
00:30Et de fait, quand on voit l'état de la France, comment lui donner tort ?
00:33Oui, il y a de quoi être en colère.
00:36Le seul problème, un tout petit problème, c'est que parmi ces marchands d'illusions
00:40fort justement dénoncés dans cette philippique,
00:44il est difficile de ne pas reconnaître un certain Edouard Philippe.
00:48Ben oui, il a tout de même été Premier ministre de la France,
00:50trois ans, entre 2017 et 2020,
00:53et n'est pas tout à fait pour rien dans la situation que nous subissons.
00:56Alors bon, il s'en sort en expliquant entre les lignes
00:59qu'il y a eu un bon macronisme,
01:01le macronisme réformateur,
01:03quand il était, lui, Edouard Philippe à Matignon,
01:05et qu'il y a un mauvais macronisme depuis qu'il n'y est plus,
01:08et singulièrement depuis 2022.
01:10Alors bon, la démonstration a le mérite de la simplicité,
01:12mais enfin elle est tout de même un peu sommaire.
01:14C'est d'autant plus regrettable que dans son livre,
01:17contrairement à ce qu'on entend beaucoup dire,
01:19Edouard Philippe, sans entrer dans les détails d'un programme,
01:21se dévoile tout de même sur quelques points
01:24qui sont à la fois révélateurs et intéressants.
01:26Lesquels, Alexis ?
01:27Premier exemple, la réforme des retraites.
01:30Edouard Philippe, qui est à l'origine de la loi sur les 64 ans,
01:33explique tout tranquillement, c'est son expression,
01:35qu'on n'est pas allé assez loin,
01:37et que pour sauver le système,
01:39il faudra introduire une dose de capitalisation,
01:41et surtout repousser l'âge de départ,
01:44à 65, 66, voire 67 ans.
01:47Et on sent bien que c'est la solution qui a sa préférence,
01:50comme l'Allemagne ou l'Italie.
01:52Et c'est tout à fait juste.
01:53Mais malheureusement, ça n'est pas du tout ce que souhaite l'opinion.
01:57Quand on voit les psychodrames sur les 64 ans,
02:00le feuilleton interminable du conclave,
02:02on se dit que ce n'est pas gagné.
02:04Autre exemple, l'immigration.
02:06Edouard Philippe dit tout aussi tranquillement
02:08que la France, pour pallier son déficit démographique,
02:11a encore besoin d'immigrer.
02:13Une immigration qu'il nous promet choisie et contrôlée,
02:16bien sûr, pour des besoins spécifiques,
02:18bien sûr, en fait, vous avez des immigrés supplémentaires.
02:21Sur le fond, c'est évidemment très contestable,
02:23parce que parmi les presque 2 millions d'allocataires du RSA,
02:28on devrait peut-être pouvoir trouver ou former
02:30quelques aides-soignants, cuisiniers ou ouvriers du bâtiment.
02:33Mais une fois encore,
02:35c'est diamétralement opposé à ce que souhaitent les Français.
02:38Dans leur immense majorité,
02:40ils estiment, eux, que de l'immigration, il y en a assez.
02:43Mais là non plus,
02:44on ne pourra pas dire qu'Edouard Philippe
02:46caresse l'opinion dans le sens du poil.
02:48Mais comment vous expliquez cette contradiction, Alexis,
02:51avec les attentes majoritaires ?
02:52Vous pensez que c'est un calcul d'Edouard Philippe ?
02:54Très franchement, je ne vois pas très bien lequel.
02:56Parce que partir à la bataille présidentielle,
02:58en étant pour la retraite aux 67 ans,
03:00et pour plus d'immigration,
03:01ça serait tout de même un drôle de calcul.
03:03Non, je crois que ces prises de position
03:05sont la traduction de convictions sincères,
03:07ceux qui le disent, ils le pensent,
03:08qui sont elles-mêmes l'expression d'un tempérament
03:11et d'une filiation politique.
03:13Il y a dans tout cela quelque chose du Juppé
03:15droit dans ses bottes de 95
03:16et de celui de l'identité heureuse
03:19de la primaire de 2016.
03:21On a l'impression qu'il y a chez Edouard Philippe,
03:23comme chez Juppé,
03:24un parti pris antipopuliste
03:26qui lui fait mettre un point d'honneur
03:28à ne jamais céder,
03:30ou le moins possible,
03:31aux exigences populaires,
03:33comme un devoir d'impopularité.
03:35Alors on peut juger honorable
03:37ce refus de céder à la démarche,
03:38mais enfin, on peut voir aussi dans ce penchant
03:41d'une certaine aristocratie d'État
03:43à gouverner sans le peuple,
03:45et parfois contre le peuple,
03:46parce que quand même c'est la décision
03:48d'Edouard Philippe sur les 80 km heure
03:50qui a déclenché les géones,
03:52eh bien on peut y voir une tentation
03:54finalement assez peu démocratique.
03:56C'est ce que confiait récemment
03:57le philosophe Marcel Gaucher au Figaro.
04:00Le peuple, disait-il, peut se tromper, bien sûr,
04:03mais enfin jusqu'ici,
04:04nous n'avons pas trouvé d'autres arbitres.
04:05L'édito politique sur Europe 1,
04:07merci Alexis Brézé.
04:09A la une du Figaro ce matin,
04:10ces traitements qui donnent de l'espoir
04:12contre le cancer.
04:14Restez avec nous sur Europe 1
04:14dans un quart d'heure,
04:15la grande interview Europe 1 C News.
04:17L'invité sera Christian Estrosi,
04:18le maire de Nice face à Sonia Mabrouk.

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