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00:00Avec Jules Torres et Gilles William Goldnadel, bonsoir à vous deux.
00:04Bonsoir.
00:04Deux juges d'instruction ont donc ordonné que le policier auteur du tir qui a donc conduit à la mort de Naël en 2023 soit jugé aux assises pour meurtre.
00:16On vient d'entendre maître Laurent-Franc Linard qui défend ce policier.
00:21Je vous lis quand même cette phrase de l'ordonnance des instructeurs, des magistrats instructeurs.
00:29Il apparaît que le tir de Florian M. n'était pas, au moment du redémarrage, absolument nécessaire, ni strictement proportionné,
00:38de même qu'il existait d'autres moyens d'immobiliser le véhicule.
00:43Voilà ce que disent les instructeurs pour justifier cette ordonnance de renvoi aux assises maître Goldnadel.
00:48Mais à supposer que ce fût vrai, je n'en sais rien moi, franchement je n'en sais rien.
00:52L'enquête a prouvé le contraire.
00:53Mais à supposer même, qu'est-ce que ça a à voir avec un meurtre volontaire ?
01:02Mais qu'est-ce que ça a à voir ? Peut-être, je ne sais pas, peut-être que le policier aurait pu faire autre chose.
01:07Ils disent qu'ils n'ont aucune preuve pour démontrer qu'ils avaient envie de tuer d'ailleurs.
01:11Je ne suis pas dans le dossier, on est dans le cadre de quelque chose qui va très vite, avec un refus d'obtempérer manifeste,
01:18avec quelqu'un qui roule à une vitesse, avec une vitesse folle, et parfois même à contresens.
01:25Et à un moment, le policier, il croit devoir utiliser son arme.
01:31Pardon de vous le dire, mais la seule chose qui est possible, juridiquement, factuellement, moralement,
01:40c'est de lui reprocher, à tort ou à raison, je ne sais pas, un homicide involontaire, sans l'intention de donner la mort.
01:48Qui peut croire un seul instant que le policier, qui ne connaît pas Naël, veut non seulement tirer dessus, mais en plus le tuer ?
01:56Ça n'a, très sincèrement, ce n'est pas seulement l'avocat qui vous parle, c'est l'être humain qui essaye de réfléchir.
02:03C'est le bon sens.
02:04Le bon sens.
02:05Pourquoi meurtre ?
02:06Ça n'a aucun sens.
02:07Pourquoi meurtre ?
02:08Parce que meurtre, c'est beaucoup plus infamant, c'est beaucoup plus infamant qu'homicide involontaire.
02:14Il n'y a pas d'autre explication.
02:15Donc c'est à dessein.
02:16Non mais je n'ai pas d'autre explication en stock, excusez-moi.
02:19C'est parce qu'on veut se faire un flic.
02:22Et alors, Liénard a interjeté appel, très sincèrement, je sais bien qu'il y a une partie du corps judiciaire qui ne se manifeste pas par une flicophilie excessive,
02:36mais il y a beaucoup, beaucoup de magistrats, y compris, croyez-moi, la cour d'appel de Versailles,
02:41qui ne sont pas du tout sous cet angle idéologique, et qui sont encore des magistrats qui regardent les faits plutôt que l'idéologie.
02:48C'est ce qu'il nous disait, il comptait là-dessus.
02:50Donc, je pense très sincèrement, et je ne pêche pas par les temps difficiles que nous vivons,
02:56et que les policiers vivent dans un optimisme excessif ou invétéré,
03:01je pense qu'il y a quand même de bonnes raisons d'espérance.
03:06Jules Torres.
03:08Moi je suis très gêné par cette affaire, puisque depuis le début, ça fait maintenant un an et demi,
03:13on voit bien qu'une certaine partie des médias, du personnel politique et même de la magistrature,
03:18veulent en faire un exemple, ils veulent se payer un flic.
03:21Souvenez-vous des mots d'Emmanuel Macron, qui qualifiait cela d'inexcusable et d'inacceptable.
03:26Le jour même.
03:26Le jour même.
03:27Alors qu'il était en déplacement à Marseille.
03:28Alors qu'il n'avait absolument pas connaissance des faits, en tout cas, pas d'enquête, rien.
03:34C'était vraiment, on avait les tout premiers éléments.
03:37Souvenez-vous de cette gauche qui a voulu clouer au pilori et qui encore une fois aujourd'hui nous le montre.
03:42Souvenez-vous des réquisitions.
03:44Il y avait quand même dans les réquisitions et dans le communiqué délirant du parquet,
03:48quelque chose qui moi m'avait beaucoup heurté.
03:49Il disait, si l'objectif était d'empêcher le conducteur de la Mercedes de redémarrer,
03:54il lui était possible de tirer sur le capot,
03:56ce qui aurait permis d'éviter une atteinte à l'intégrité physique de Naël.
03:59Vous demandez à n'importe quel policier comment on vous apprend à tirer, c'est interdit.
04:04On ne tire pas sur le capot, on ne tire même pas dans les pneus, parce que ça fait ricocher.
04:10Donc depuis le début, on a ce sentiment-là que les magistrats sont complètement déconnectés de la réalité du terrain.
04:16Moi, je n'ai pas discuté avec un seul policier qui m'a dit qu'il aurait pu faire autrement,
04:22avec la gravité, avec tout ce que vous avez rappelé, le fait qu'il roulait très vite,
04:26que c'est une course-poursuite qui durait depuis quelques minutes, qu'il a failli...
04:29De longues minutes, bien sûr.
04:31Ils ont essayé de l'arrêter plusieurs fois.
04:33Qu'il a failli percuter un cycliste, une femme avec une poussette, je crois.
04:37Donc voilà, ils veulent se payer un flic.
04:40J'espère que le jury des assises sera plus clément que ses magistrats, mais c'est ça.
04:45Ce n'est pas encore le jury des assises du tout.
04:47Non, non, non.
04:48Mais écoutons François Bayrou, parce que malheureusement, le temps nous manque, le tennis arrive vite.
04:52François Bayrou qui s'est dit favorable à un retour des peines minimales à l'Assemblée Nationale.
04:56Là où dans la loi sont inscrits des peines maximales, on puisse inscrire aussi des peines minimales.
05:03Ces événements n'ont rien à voir avec une rixe dans un coin de rue.
05:09Ce sont des violences en réunion.
05:10Et la loi prévoit en effet des aggravations de peine.
05:14Mais ces aggravations de peine sont extrêmement complexes.
05:18Je pense qu'il faut être beaucoup plus clair que cela.
05:21De manière que ce type de violence préméditée, préparée, organisée et désormais régulière ne peut pas être acceptée dans un pays comme le nôtre.
05:31Gilles William, on dit souvent, ce qui pourrait arrêter l'hyperviolence, c'est la sévérité des peines.
05:38La réponse pénale.
05:39Est-ce que ce genre de procédé peut arrêter l'hyperviolence ?
05:43D'abord, vous ne m'empêcherez pas de vous dire, en préambule, que les affaires auxquelles on a assisté samedi soir et dimanche soir,
05:53avec un laxisme particulier sur le plan Gédu-Sierre, tombent mal par rapport à ce qu'on vient d'apprendre, par rapport à ce policier.
06:01Ça tombe quand même assez mal.
06:02Ceux-ci fermement posés, je fais la même analyse, si j'ose dire, morale et factuelle, que le Premier ministre,
06:10vous me permettrez néanmoins d'être très pessimiste sur la suite.
06:17arriver sur un plan judiciaire, même constitutionnel sans doute, à priver les magistrats de la possibilité d'ordonner un sursis,
06:34je ne sache pas, très sincèrement, il faudra peut-être consulter un avocat, mais je ne sache pas que ce soit possible.
06:40Donc, l'idée est bonne, bien intentionnée, politiquement assez habile, mais vous vous souviendrez de mon scepticisme.
06:48Plus de la com que quelque chose qui pourrait aboutir.
06:52Jules Torres, évidemment que c'est de la com, puisque des émeutes comme celle-ci, on en a déjà connues, en 2023, il n'y a pas une seule...
06:592023, c'était suite à Naël.
07:01Oui, c'était suite à Naël, à PSG, 5-0, 8 des champions, il n'y avait aucune raison, ni après la victoire du Paris Saint-Germain,
07:10ni après les émeutes qui ont suivi la mort de Naël, d'aller brûler des pharmacies, d'aller s'en prendre à des pompiers,
07:18d'aller s'en prendre à des personnes dépositaires de l'autorité publique, la société violente, la société ensauvagée,
07:24le fait qu'il y ait des barbares et des pillards dans notre pays, qu'ils n'ont ni foi ni loi, qu'ils ne respectent rien, qu'ils profanent des faits,
07:31et qu'ils veulent gâcher la fête en permanence, ça c'est pas nouveau, on l'a vécu depuis un moment,
07:36qu'il faille dans notre pays des peines minimales, qu'on ait moins recours à la semi-liberté, qu'on ait moins recours aux brasses électroniques,
07:42je pense que M. Bayrou, il le sait depuis un moment, je pense que Gérald de Darmanin, il le sait également depuis un moment,
07:46donc c'est le temps de légiférer, je suis extrêmement pessimiste, déjà, non seulement parce que je n'ai pas tout à fait confiance dans les juges de mon pays,
07:52et ensuite parce qu'ils n'iront jamais devant l'Assemblée pour proposer une loi vraiment révolutionnaire, ça je le déploie, il faut le faire.
07:57Mais Liénard et Gelnadel vous disent qu'il y a des juges qui appliquent la loi, ils ne sont pas, mais c'est comme les caissons volants, c'est pas la majorité de l'espèce.

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